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> Suryiothai (Thailande), FF COPPOLA COUPE COURT
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Ecrit le : Dimanche 16 Janvier 2005 23h15
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Dragon



(Legend of) ‘’Suryiothai’’ (Version internationale par F.F. Coppola de 142 mn)
de Chatrichalerm Yukoi aka Chatreechalerm Yukol aka Chatri Chalem Yukol aka Chatri Yukol aka Chatri C. Yukol aka Chatree Chalerm Yukol aka Chatreechalerm Yugala aka Tan Mui
Avec :
Ma Note : biggrin.gif 7 / 10 biggrin.gif

’’Suriyothai’’ est le nom de l’épouse du Prince Thienraja, prétendant au trône des royaumes d’Ayuthaya et de Pitsanulok. A travers l’histoire de sa vie, le film couvre l’une des périodes les plus riches et plus troubles de la Thaïlande, de 1528 à 1549.
Suite à la mort des rois Thobodi et Athitaya éclatent de forts conflits d’intérêts et de politique des probables prétendants au trône. Le Prince héritier désigné Ratthai n’est qu’un enfant et sera assassiné en 1534 par Chairacha. Influencée par sa seconde épouse Srisudachan, il complote également contre son cousin Thienraja et sa femme Suriyothai pour s’assurer un règne sans partage.
Pendant ce temps, les birmans organisent l’invasion des terres thaïlandaises pour agrandir leur royaume.

L’Histoire de la Thaïlande est parmi les plus riches et plus méconnues des anciens grands Empires mondiaux.
Pourtant, des découvertes archéologiques font aujourd’hui état d’habitations il y a plus de dix mille ans ; le riz y était déjà cultivé il y a plus de 6000 ans à une époque où la Chine ne consommait encore du millet ; et des traces d’une activité métallurgique remontent à près de 3000 ans, alors que l’âge de bronze n’est répertorié que 200 ans plus tard au Moyen-Orient et un millénaire plus tard en Chine.
La suite est tout aussi passionnante et bien trop longue à répertorier en quelques lignes. Il suffit de regarder ‘’Suryiothai’’ pour se rendre compte de l’extrême richesse historique, alors que le film ne couvre qu’une vingtaine d’années.
A ce jour le plus gros budget du cinéma thaï (ca. 5 Million de dollars), la difficile tâche de la réalisation revient au respecté Chatrichalerm Yukol. Affilié à la famille royale thaïlandaise, il est à ce jour l’un des plus grands représentants du cinéma thaï, ayant réalisé près d’une trentaine de métrages depuis ses débuts en 1972, dont quelques classiques, tels que ‘’It comes in the Darkness’’ (1972), ‘’The Elephant Keeper’’ (1987) et ‘’A Song for Chao Phraya’’ (1990). Fils des pionniers cinématographiques en son pays, Anusornmongkolkarn et Mom Ubon, la rencontre de ses parents avec l’équipe de Merian C. Cooper (‘’King Kong’’) lui a permis de pouvoir étudier aux Etats-Unis. Au cours de ses études, il aura pour compagnon de classe Francis Ford Coppola, qui l’aidera justement à assurer la distribution internationale de ce ‘’Suriytohai’’ dans une version raccourcie d’une quarantaine de minutes (142 mn contre 185 mn à l’origine, contre une version Director’s Cut récente de près de 300 mn !!!).
Abordant tous les genres, mais s’efforçant toujours à porter un regard juste – même si souvent critique – sur la société thaïlandaise, la réalisation d’un tel projet monumental désignait tout naturellement Yukol comme le candidat parfait. Toujours fallait-il encore avoir les épaules assez larges pour supporter toute la complexité logistique de l’entreprise. Pari largement réussi, même si le film n’est pas exempt de défauts…

La reconstitution est somptueuse. Pour celui qui se serait intéressé un peu que ce soit pour l’Histoire de la Thaïlande ou qui aurait même eu la chance de visiter le pays, saura mesurer à quel point chaque détail est méticuleux. Mobiliers, costumes et armes ont été travaillés dans leur moindre détail et respirent la véracité à chaque plan.
Les scènes de combat sont monstrueuses. Difficile d’évaluer le nombre exact de figurants, mais les champs de bataille sont submergés par une masse de personnages impressionnante. Chorégraphies et mise en scène sont parfaites et rendent compte des terribles affronts d’antan. Jamais encore l’emploi d’éléphants récemment mis au goût du jour (‘’Bang Rajan’’, ‘’Alexandre’’ et dans une moindre mesure ‘’Le Seigneur des Anneaux’’) a été si bien maîtrisé et rend compte de leur véritable utilité (forcer le passage vers l’avant, piétiner l’adversaire, les coups mortels portés d’en hauteur).
Le scénario reconstitue méticuleusement – année après année – la trouble période historique et le regroupement des deux principaux royaumes thaïs de l’époque, ceux d’Ayuthaya de Pitsanulok. Complots et assassinats étaient légion pour s’emparer du pouvoir, alors qu’une proche invasion birmane menaçait le pays entier (essai transformé au XVIIIe siècle).
Il n’y a parfois meilleur scénario que celui de la vraie vie. L’Histoire reconstituée de la vie de Suriyothai, pleine de rebondissements, est à peine croyable, mais parfaitement passionnante. En fait, tellement dense, que suivre toutes les péripéties, personnages et lieux n’est pas toujours aisé.
N’ayant vu que la version internationale raccourcie par Coppola, je ne puis juger que cette version – pour l’instant, car je ne rechignerai pas à re-voir les autres versions, bien que plus longues. Au contraire, les coupes se sont certainement faites au profit du spectaculaire et au détriment d’une version plus intimiste. L’intrigue principale est donc parfaitement compréhensible, la chronologie respectée, mais les personnages très peu développés, Suriyothai en tête. Le film est censé raconter son histoire, mais elle n’apparaît finalement qu’en filigrane des événements principaux et sa mort – annoncée dès le début du film – n’est pas le moment dramatique tant attendu. Motivations et actions des autres personnages sont compréhensibles, mais pas toujours suffisamment explicitées. L’ensemble est donc somptueux à regarder, mais crée également une certaine distance, n’implique pas suffisamment le spectateur. Il faudra donc juger de la version originale, voire de la version longue, si Yukol a su dépasser la simple reconstitution sur papier glacée pour injecter une once d’humanité.
Autre reproche, la représentation faite des birmans. Souvent ridiculisés en apparence et en bêtise, c’est surtout le personnage du général sous forme d’un androgyne efféminé et lourdement fardé qui ne semble qu’une lourde caricature tranchant d’avec le réalisme des autres scènes.
A la sortie du film, Yukol a été accusé de n’avoir voulu que profiter du succès de ‘’Bang Rajan’’ et de réaliser une œuvre entièrement destinée à un public occidental. Propos à tort envers l’un des plus grands réalisateurs actuellement actifs, qui mériterait d’être découvert à sa juste valeur dans le monde cinématographique mondial.


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