Titre : Nobody Knows
(Daremo Shiranai)Pays : Japon
Annee : 2003
Realisateur : Hirokazu Kore-Eda
Acteurs : Yagira Yuya, Kitaura Ayu, Kimura Hiei
Note : 8 / 10
apres une longue reflexionUne mere japonaise debarque dans un petit appartement de Tokyo avec ses quatre enfants, tous nes de parents differents et non scolarises. La vie s’ecoule paisiblement, jusqu'au jour ou la jeune femme disparait en laissant un mot a l’attention de l’aine, Akira, ainsi qu’un peu d’argent, abandonnant (temporairement ?) ses deux filles et ses deux fils.
Pour ce film, le metteur en scene japonais Hirokazu Kore-Eda, qui avait entre autres realise le magnifique
After Life, s’est inspire d’une histoire vraie datant de 1988, celle de quatre enfants abandonnes dans la ville de Nishi-Sugamo.
"Ce fait divers a suscité en moi diverses questions. la vie de ces enfants ne pouvait pas être que négative. Il devait y avoir une richesse autre que matérielle, basée sur des moments de complicité, de joie, de tristesse et d'espoir. Je ne voulais donc pas montrer "l'enfer" vu de l'extérieur, mais "la richesse" de leur vie, vue de l'intérieur." (Source : Allocine.com)Le film nous plonge donc dans l’intimite des quatre enfants. C’est ainsi qu’on s’attache immediatement aux differents caracteres d’Akira, l’aine, Shigeru, la joie de vivre incarnee, Kyoko, la grande soeur, et Kyuki, la petite derniere. Les dialogues sont tres reduits, et le silence qui s'installe, ainsi que la chaleur degagee par les tons des images creent une atmosphere pesante a l’interieur de l’appartement. A l’oppose, le monde exterieur leur permet de s’evader, de recolter de la nourriture aupres du commercant du coin, de jouer, mais aussi de constater leur exclusion vis-à-vis des autres enfants, malgre la rencontre d'une jeune fille qui va devenir leur amie, voire quasiment une occupante de l'appartement a part entiere. De plus, leur apparence physique, ainsi que l’etat de leur logement se degradent au fil du temps, sans que nul ne semble se soucier veritablement de l’existence des quatre enfants.
Les images sont magnifiques, et les quatre jeunes acteurs impeccables (Yagira Yuya a recu le prix d’interpretation masculine a Cannes 2004) et on ne peut plus attachants. Le film baigne dans une ambiance tres calme, et on reconnait bien la le realisateur d'
After Life, qui sait concilier avec habilete intimite et pudeur. Les dialogues sont rares, et il faut tout de meme reconnaitre que l'ennui se fait quelquefois ressentir. La photographie donne parfois une impression de flou, soulignant la chaleur de l'appartement, mais aussi des relations qui unissent ses jeunes occupants.
Leur joie de vivre et leur insouciance alternent avec le desespoir qui les gagne malgre tout peu a peu, jusqu’a un final lachrymal pour tout etre normalement constitue.
C’est un tres bon film que nous livre la Hirokazu Kore-Eda, tout en pudeur (et en lenteur), et servi par des comediens d’un naturel touchant. Il semblerait d’ailleurs que le scenario ait ete reduit au strict minimum pour laisser s’exprimer les quatre enfants.
Ce message a été modifié par Sebiou le Jeudi 22 Septembre 2005 15h32