Le prochain film de gangsters de Johnnie To ne sera pas la suite de "Election" comme annoncé par-ci par-là.

Ce sera néanmoins une nouvelle plongée dans le monde violent des triades de HK.

Le titre en chinois ( Yi He Wei Gui en mandarin / Yee Woo Wai Guai en cantonais ) 以和為貴 est un proverbe chinois qui signifie :
"La paix, c'est la providence"
"La bonne entente produit la prospérité"
"L'association est préférable au conflit"
...


Seul nom d'acteur connu pour le moment : Louis Koo 古天樂


source : Sina.com

Pp

Les médias chinois mélangent allégrement les projet de J. To.

Voici quelques noms pour le prochain polar de To.
Certains disent qu'il s'agit du cast de "The Mission 2".
D'autres disent que c'est celui d'une comédie !
Je les affiche pour info, quitte à démentir plus tard...


Anthony Wong
Richen Ren
Nick Cheung
Josie Ho
Denise Ho



s : Orientral Daily, Sina HK

première photo :

Merci pour les infos Panda

Je vous conseille le zone 2 de Bullets Over Summer. Louis Koo dans l'interview bonus, est...comment dire... pas prétentieux mais un peu "je raconte ma vie passionnante" , c'est assez amusant

Bon, il s'agit de la suite de Election

Même casting, à part Tony Leung Kar Fai

C'est Louis Koo qui joue le rôle principal de cet opus 2.

Notons l'arrivée d'un acteur de la Chine populaire : You Yong ( vu dans Fearless ).

Le film fera l'ouverture du prochain Festival du cinéma de HK, en avril.



s : Tianjin Daily, Sina

Election 2


Résumé :
2 ans ont passé depuis le premier épisode.
Une nouvelle élection de chef exécutif s'annonce pour le clan Wo Lin Sing/ He Lian Sheng (和聯勝 / "Harmonie triomphante").
Ah Lok ( Simon Yam ) aimerait être reconduit dans ses fonctions. Mais les patriarches lui préfèrent Jimmy (Louis Koo ).
Jimmy réussit fort bien en affaires. Il veut conquérir le marché chinois. Mais sa position ne lui permet pas d'élargir son réseau.
Ah Lok cherche à éliminer Jimmy en s'attaquant à son associé...


Cast :
Simon Yam / 任 達 華
Louis Koo /古 天 樂
Gordon Lam /林 家 棟
Nick Cheung /張 家 輝
Lam Suet / 林 雪
Wong Tin Lam / 王天林
Andy On / 安 志 杰
You Yong / 尤 勇
Mark Cheng / 鄭 浩 南
Cheung Siu Fai / 張 兆 輝
...


s : Yahoo HK

To et Yam arrivent à Cannes

merci pour les photos, j'aurais bien voulu y assister^^

Je me réjouis de voir Election 2...mais il y a bien un film avec Anthony Wong prévu après ou pas??? J'ai entendu parler de Exiled (source twitchfilm) avec la plupart des acteurs que P'tit Panda a cité...(sauf Denise Ho...elle joue dans des films maintenant??)....mais ou est Lam Suet ???

Exiled est la suite de The Mission.

Il sortira à HK cet été ou à la fin de l'année.

Lam Suet est dans tous les films de JT en principe

Cannes 2006

Excellent Simon

SÉLECTION OFFICIELLE - HORS COMPÉTITION
"Election 2" : les nouvelles lois du néocapitalisme asiatique
LE MONDE | 27.05.06 | 13h50

Pourquoi faudrait-il se féliciter, comme le font certains, de la présence de films de "genre" à Cannes ? Parce que ce cinéma ferait toujours l'objet d'un mépris généralisé et d'un discrédit jeté sur lui par une instance académique introuvable et un establishment dont le Festival de Cannes représenterait la quintessence.

Le nouveau film de Johnnie To, présenté hors compétition, vient superbement balayer cette banale et fallacieuse constatation pour démontrer, une fois de plus, qu'il n'y a pas de films de genre, mais qu'il y a des oeuvres plus ou moins essentielles et dont certaines affirment une souveraineté qui n'a rien à voir avec l'éventuelle appartenance à cette catégorie.

Election 2 est un film de gangsters, si on veut. Réalisé par le prolifique (plus de quarante titres depuis vingt-cinq ans) Johnnie To, le film se présente comme une sorte de suite à une oeuvre projetée en 2005 au festival, Election. Une "suite" qui peut se voir indépendamment du premier volet, auquel la rattache uniquement l'idée de base du scénario : comment l'élection, par les membres d'une Triade de Hongkong, d'un nouveau parrain, déclenche une série de brutales réactions en chaîne. Comment une désignation a priori démocratique destinée à contrarier toute prise de pouvoir par la violence devient en fait le principal facteur d'un dysfonctionnement apparent et le déclencheur d'une vague de violence convulsive.

Jimmy, un jeune homme d'affaires hongkongais, membre d'une Triade à laquelle il est lié par des liens féodaux, tente de se lancer dans des affaires légales avec un projet immobilier en Chine continentale. Figure-type du gangster décidé à rentrer dans la légalité, Jimmy se voit intimer par les autorités bureaucratiques chinoises, en échange des autorisations administratives nécessaires à son projet, de prendre la tête du gang auquel il appartient et qui prépare l'élection de son nouveau chef. Lok, l'ancien parrain, bien décidé à conserver son statut, va tenter d'empêcher la victoire de son adversaire. La campagne électorale se traduit ainsi par une guerre où chacun des clans tentera d'éliminer l'autre.

La manière dont Johnnie To filme cette fatalité rappelle à quel point sa virtuosité formelle et narrative ne se place jamais du côté de l'effet épidermique. Il faut au spectateur un certain temps avant de voir que ces chassés-croisés, ces poursuites, ces mises à mort au pistolet ou à l'arme blanche, démontrent un instinct chorégraphique élégant et unique. De la même façon, cette sensation de voir s'entremêler différentes histoires, différents enjeux, ne démontre pas un simple goût baroque pour la surcharge et la confusion mais bien la volonté pure de relier ce qui doit, in fine, être relié, dans un souci quasiment dialectique.

DU PÂTÉ POUR CHIENS

Le recyclage et la transformation économique, figurés notamment au cours d'une scène à la fois atroce et burlesque où Jimmy fait démembrer ses adversaires et les transforme en pâté pour chiens, sont le mouvement intime du film et son sujet véritable. Le récit n'oppose pas seulement les affaires légales au gangstérisme, il montre à quel point celles-ci sont le produit de celui-là. Mais la loi du milieu ne peut pas seulement ici être vue comme une métaphore du capitalisme (sauvage ou non), ce qui a souvent été dit auparavant.

Election 2 met le doigt sur la nature particulière du néocapitalisme chinois, de la façon dont les méthodes du totalitarisme asiatique se sont mises aujourd'hui au service de la recherche du profit créant une nouvelle forme, moderne, d'exploitation. Il y a tout cela dans Election 2. Et si c'était le grand film politique du Festival ?

Film chinois de Johnnie To avec Louis Koo, Simon Yam, Nick Cheung. (1 h 32.). Hors compétition.


Jean-François Rauger
Article paru dans l'édition du 28.05.06

Conférence de presse : "Election 2"


Pour répondre aux questions des journalistes, l'équipe de Election 2, constituée du réalisateur Johnnie To et des acteurs Simon Yam et Louis Koo, s'est retrouvée en salle de conférence de presse. Morceaux choisis.

Johnnie To sur la raison de faire ce film :
"Ce genre de film est très populaire car on peut y inclure de nombreux éléments : l'action, la fraternité, l'honneur ; tout cela se retrouve dans les films de gangsters. Mais la raison pour laquelle j'ai fait Election 2, c'est que je voulais obtenir un résultat un peu différent pour parler de la situation à Hong Kong."

Johnnie To sur ses acteurs :
"J'aime travailler avec les mêmes acteurs parce que la confiance est déjà établie. Avec les nouveaux, il faut du temps pour que cette confiance s'installe."

Sur leurs relations de travail avec Johnnie To :
Louis Koo : "En tant qu'acteur, je me dois de respecter les choix du réalisateur. En travaillant plusieurs fois avec Johnnie To, nous avons appris à nous faire confiance mutuellement. Le plus important est de bien faire la différence entre une star et un acteur. Ce qui compte par dessus tout à mes yeux, c'est d'être un bon acteur."
Simon Yam : "J'ai travaillé avec Johnnie To, pendant près de dix ans, quinze ans même. Nous nous faisons confiance. Malgré le fait que nous travaillons ensemble depuis longtemps, à chaque film que je fais avec lui, c'est une surprise. Par le passé, j'ai été confronté à des expériences d'acteur assez particulières - on m'a tiré dessus, on m'a menacé avec des couteaux, etc. Pour Election 2, j'ai fini par développer une certaine phobie des marteaux."

Johnnie To sur le marché chinois :
"A Hong Kong, nous disposons de la même liberté qu'ailleurs au monde pour faire ce que nous souhaitons. En préparant Election 2, je savais que ce n'était pas le genre de spectacle qui pouvait s'adapter au marché chinois, mais qu'un jour ou l'autre, le public irait voir ce film."

Johnnie To sur la place du cinéma chinois au niveau international :
"Les films chinois sont de plus en plus acceptés dans le monde. Je pense que si on pouvait assouplir la censure en Chine, cela encouragerait encore la créativité."

Johnnie To sur la controverse autour du film :
"Avec Election 2, nous avons un film métaphorique, qui correspond à la situation actuelle à Hong Kong. Je crois que l'on se dirige peu à peu vers la démocratie."





*

Hors compétition : "Election 2" de Johnnie To


A l'inverse du premier volet, présenté l'année dernière en compétition, Election 2 de Johnnie To fait partie de la Sélection Officielle hors compétition. Le réalisateur hong-kongais évoque à nouveau les rivalités qui règnent entre chefs des triades et rend compte, en toile de fond, de la situation économique du pays.

Wo Sing est la plus ancienne triade de Hong Kong. Sous l'autorité de son chef actuel, Lok, elle est devenue l'organisation criminelle la plus respectée de la ville. Jimmy, gangster cultivé, cherche à se réhabiliter en bâtissant un empire industriel légal. La rentabilité de ses affaires fait de lui un candidat idéal pour l'élection prochaine du nouveau chef.

Mais sa notoriété attire également l'attention des autorités chinoises car il est le parfait intermédiaire pour négocier une coexistence pacifique entre le gouvernement central et les triades. Le régime de Pékin lui propose de lui ouvrir l'accès au marché de la Chine populaire s'il accepte de diriger Wo Sing pendant deux ans. Jimmy perçoit toute l'ironie de la situation : le voilà contraint de devenir chef d'une triade afin d'échapper enfin à leur emprise... Alors que Jimmy s'engage dans une campagne qui promet d'être violente, il comprend que son avenir – tout comme celui de Wo Sing – est entre les mains d'une puissance bien plus redoutable encore.

Johnnie To explique sa démarche : "Pour les habitants de l'île, être "hong-kongais" n'a jamais voulu dire être "chinois". Les bouleversements politiques du siècle dernier ont donné lieu à une dichotomie majeure entre ces deux notions. En neuf ans, les changements n'ont cessé de progresser ensemble et semblent avoir comblé peu à peu le gouffre qui nous sépare. La Chine s'est affranchie d'un régime communiste archaïque pour devenir une super-puissance économique. La politique du "un pays/deux systèmes" a garanti à Hong Kong l'autonomie politique. Un ensemble de décisions économiques judicieuses ont également favorisé la stabilité de l'île.

Les habitants de Hong Kong envisage tous ces changements avec angoisse, crainte et confusion. Sous une apparence de stabilité économique, les questions concernant l'autonomie politique restent sans réponse. A l'ombre de ce géant ambigu appelé "Chine", qu'est-ce que veut dire être "hong-kongais" ? L'identité "hong-kongaise" a-t-elle encore un sens aujourd'hui ? Dans Election 2, même les gangsters sont en proie à ce questionnement. Tandis que le protagoniste, Jimmy, se penche sur l'avenir de la société des triades, il est – comme la plupart des habitants de l'île – incapable de comprendre ce que l'avenir réserve à Hong Kong."




s : http://www.festival-cannes.org

A Cannes, J To a déclaré qu'un 3e épisode n'est envisageable que dans 8 ou 10 ans : le temps d'observer l'évolution des triades et la société de HK...


s : Mingpao

Johnnie To aurait reconnu avoir reçu le soutien des triades pour la réalisation de ce film.

Il serait allé voir l'un des parrains de HK pour lui demander conseil.
Le parrain lui aurait répondu : "Ne nous représente pas comme des héros. Contente-toi d'être au plus proche de la réalité."

J To aurait reçu le renfort des hommes des triades pour les scènes de groupe : ils seraient venus jouer les figurants gratuitement.


Cette news provient du journal chinois "Fazhi Wanbao" ( "Le journal du soir du droit" / 法制晚报 ).
C'est peut-être une intox pour nuire à JT, qui n'est pas tendre avec le pouvoir chinois.


s : Sina

Cannes. 59e festival. Sélection officielle. Entre combats sanglants mais feutrés et critique du capitalisme chinois, Johnnie To offre une magistrale suite à «Election».
Triades sur le volet

lundi 29 mai 2006



Election 2, de Johnnie To (Chine), avec Louis Koo, Simon Yam,
Nick Cheung. 1 h 34.

rapporté à la surface de jeu du Festival, Election 2 fait l'effet d'un brutal dégagement. C'est comme si Johnnie To s'emparait du ballon cinéma et le bombardait tout à coup hors stade, dans les champs du cinéma d'action et de genre, sur un terrain carré, simple et brutal. Le terrain, en soi, est connu, mais il est peu foulé, voire refoulé, par le cinéma festivalier, ce qui rend son intrusion si spectaculaire, donnant même un petit parfum expérimental à ce qui est pourtant un pur et brillant produit du cinéma populaire hongkongais.

Ascension. Suite thématique plutôt que narrative à son précédent Election, cet Election 2 raconte l'ascension pas franchement désirée du beau truand Jimmy (impressionnant Louis Koo) au commandement suprême de la triade Wo Sing. Lui, qui ne rêve que de quitter la pègre pour devenir promoteur immobilier, va devoir s'y compromettre à nouveau pour accomplir ses honnêtes ambitions. Il croit qu'au terme d'un deal avec les autorités policières et politiques du pays, il pourra refaire sa vie au soleil de la légalité, mais il comprendra trop tard que l'affaire cache un piège au moins aussi féroce que ceux déployés par les gangsters rivaux qu'il élimine consciencieusement.

Hommes-faucheuses. Ces combats sanglants et feutrés, joués sur le velours d'un billard urbain inouï où glissent des hommes-faucheuses armés de longs couteaux et de téléphones cellulaires, constituent sans nul doute les morceaux de bravoure d'un film que Johnnie To a sciemment chorégraphiés a minima, faisant bien plus confiance à la topographie ­ et même à la cartographie ­ de la ville qu'à d'éventuelles virevoltes de caméra. L'efficacité assez terrible de ce cinéma-là pourrait suffire au cinéaste pour nous mettre dans sa poche, mais il fait mieux : en faisant progressivement glisser l'affrontement de Jimmy et de son meilleur ennemi Lok au second plan de la fiction pour lui surimprimer l'ombre d'un ordre politique monstrueux, Johnnie To formule la plus féroce critique du capitalisme chinois contemporain. L'impitoyable truand Jimmy, aveuglé par ses rêves de business honnête, devient ainsi in extremis la victime grugée jusque dans son sang, et pour plusieurs générations, de son absurde utopie.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=385756



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