Pour faire plaisir à Denis
C'est n'importe quoi et c'est tout piteux, mais c'est pas grave. Trop la classe !
2.25/5 avec un gros coeur bien rouge
Aaaaah, Chu Yin Ping, c'est décidément toute une philosophie de l'exploitation de l'action HK. Son truc préféré, mélanger un nombre incalculable de références basiques et disparates dans un fourre tout sans queue ni tête. Rien ne compte d'avantage que d'enchaîner les scènes que l'amateur attend à cette époque. Ici, on trouvera donc une prison nazi, un clan comique de méchants bandits, une bande de cavaliers pseudo Horde Sauvage à la poursuite d'une clique d'aventurières hors la loi pseudo 7 salopardes, une petite scène hors sujet de fantôme, obligatoire en cette période, un penchant western spaghetti vite emballée et pas mal d'autres choses qui rapprochent fortement le tout de la formule employée pour son précédent et tout aussi indéfendable Fantasy Mission Force, bouillie informe d'aventure action très similaire avec Jackie Chan et Jimmy Wang Yu en vedettes.
Préquelle du bien plus indéfendable encore Pink Force Commando, on y retrouve la même brochette d'actrices bisseuses par excellence. Chacune y représente un stéréotype du cinéma d'aventure. Sally Yeh (Roboforce) campe la Rambo clope au bec, Hilda Lau (Massacre au Village) la sabreuse accro à la bouteille, Teresa Tsui l'amazone catcheuse tatouée, Silvia Pang la voleuse espiègle, Sophia Ching la prostituée coquette assassine, et surtout Elsa Yeung (Chinese super ninja 2, Life of ninja) en magnifique rebelle gothique christique avec une coupe Kim Wilde totalement anachronique du meilleur effet et une paire de lunettes de rideuse, et pour terminer la star, Brigitte Lin en capitaine hors la loi flanquée d'une toque russe moumoutée et d'un bandeau pirate à l'oeil gauche... Du bonheur.
L'action omniprésente est parfaitement représentative des bisseries les plus mal foutues de l'époque avec son lot de cascades à cheval, d'explosions gratuites à tout bout de champ, de saltos en contre plongée à la mode taiwanaise, etc, etc. Notons pelle-mêle un dunk de basket extra-terrestre, une attaque de squelettes câblés en plastique, un concours ultra crétin entre les minettes et une bande de bandits bêtes comme leurs pieds, un commandant nazi anticharismatique (Paul Chun) directeur de prison qui nous fait une démo improbable de l'efficacité de ses défenses, par exemple en demandant au gardien d'une tour de tirer au pied des enceintes pour faire tout péter gratuitement, juste pour expliquer que : Attention, au cas où vous ne le sauriez pas, y a des mines tout autour.
Bref, tenants et aboutissants s'éffondrent aussi vite que les explosions et scénettes graveleuses s'enchaînent. Les raisons pour lesquels la bande de sexy girls sont poursuivies dans le désert où tiennent absolument à rejoindre une cache secrète digne de James Bond ou d'Indiana Jones sont simplement incompréhensibles, tout est axé sur le mixage anachronique de trucs pas possibles réalisés en deux temps trois mouvements. Cependant, ce Golden Queen Commando tient la classe bisseuse, plus que la Mission Fantastique, bien plus que Pink Force Commando, notamment grâce à sa brochette à la fois débile, réjouissante, singulière et attachante, sans aller jusqu'à charismatique, de guerrières sexy qui voguent jusqu'au final multi explosif, climax d'un n'importe quoi de tout premier ordre.
Trop la classe.
Chu Yin Ping enchaînera directement avec Pink Force Commando, antérieur en partie seulement puisqu'exploité avec des flashbacks de scènes de Golden Queen sans doute ajoutées elles ultérieurement pour un foutoir encore plus énorme. Pour finir, Chu Yin Ping sortira Seven black heroines, Seven Foxes, et je le soupçonne aussi d'être responsable de Commando Fury sous le pseudo de Chester Yang.
Attention, c'est du bis hardcore tendance nanar classe. Autant dire que l'ensemble est je le répète extrêmement mal foutu dans tous les compartiments, en particulier la mise en scène et le scénario. Au contraire de La mission Fantastique, l'action est ici clairement mauvaise mais là n'est pas le charme du film, seul son ambiance aussi généreuse que menfoutiste garantit la sympathie pour ce nanar. N'oublions pas la BO qui n'hésite pas à piquer du lourd avec du Psychose, du Alien, du Sergio Leone et en première place, la BO du Ruffian et du bon la Brute et le Truand pillée à la pelleteuse.
GALERIE PHOTOSLa même critique illustrée où vous savezCette jaquette n'a absolument rien à voir avec le film mais c'est pourtant bien ça dedans.