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> Cinéma Chinois À Fleur De Terre, de Jean-Michel Frodon
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P'tit Panda
Ecrit le : Lundi 07 Novembre 2011 11h05
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Cinéma chinois à fleur de terre

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Etrange situation dans laquelle je me retrouve à Pékin : expliquer à des Chinois l’œuvre d’un cinéaste chinois. Car chinois, Edward Yang l’était profondément, même si ce réalisateur taïwanais avait aussi étudié l’informatique aux Etats-Unis, où il vécut les années 70, découvrant avec passion le cinéma moderne européen. En Chine continentale, son œuvre singulière, marquée par ses racines et son cosmopolitisme, restait jusqu’à présent inaccessible. Quatre ans après sa mort, une conspiration de bonnes volontés permet enfin l’organisation dans la capitale d’une première rétrospective, hélas incomplète : seuls les quatre premiers films, In Our Time, That Day on the Beach, Taipeh Story et Terrorizers ont pu être montrés. Pas la faute des autorités chinoises, mais de problèmes avec les ayant-droits. En même temps, mon livre Le Cinéma d’Edward Yang publié l’an dernier à l’occasion de l’intégrale à la Cinémathèque française est traduit en chinois. Oui, oui, ça fait plaisir.

Me voici donc, devant un défilé de journalistes (presse écrite, télés, médias en ligne surtout) en train de détailler l’œuvre d’un cinéaste dont je suis persuadé que son œuvre n’a pas seulement admirablement décrit ce qui se passait alors dans sa ville, Taipei basculant à toute vitesse d’une société archaïque et dictatoriale aux violences ultramoderne d’une modernisation capitaliste à outrance, mais que cette œuvre a aussi  décrit à l’avance beaucoup de ce qui se joue en ce moment en Chine – et ailleurs. La bonne surprise est l’impressionnante curiosité bienveillante dont l’homme et les films semblent jouir, impression décuplée par l’accueil enthousiaste lors des projections où j’interviens à l’Académie du Cinéma, devant une immense salle comble.

Même l’intense pratique du piratage n’a pourtant pu permettre à ces étudiants et à leurs enseignants de se familiariser avec l’œuvre de celui qu’on nomme ici de son nom chinois, Yang Dechang, les films étant très difficiles à trouver en DVD pirates ou sur Internet, sauf tronçonnés et en infecte définition sur Youtube. Encore faut-il avoir envie d’aller les chercher…

Cette rétrospective est organisée dans le cadre du FFF, festival qui a pour vocation essentielle de montrer des premiers films, chinois et étrangers, principalement à un public d’étudiants : son infatigable organisateur, le réalisateur, producteur, distributeur, éditeur et activiste Wen Wu, a mis en place un réseau de projections dans pas moins de 53 campus du pays. Le double avantage de ce choix est de toucher un public jeune, peu exposé aux propositions autres que le cinéma commercial dominant, et d’être dispensé d’avoir à passer sous les fourches caudines de la censure. Dix longs métrages chinois, autant d’étrangers et une vingtaine de courts ont ainsi circulé du 26 octobre au 9 novembre à travers le pays, ainsi que des éléments des quatre rétrospectives, consacrées, outre E.Yang, à la Nouvelle Vague hongkongaise des années 80, à l’œuvre de Joris Ivens et à Jeanne Moreau, figure de proue d’une importante présence française.

Il se trouve en effet que Wen Wu a étudié le cinéma à Paris, sa francophilie et sa cinéphilie ont d’ailleurs trouvé un écho important du côté d’une manifestation elle aussi dédiée aux premières œuvres, le Festival Premiers Plans d’Angers, depuis un quart de siècle place forte de la défense de la diversité et du renouvellement des talents cinématographiques. Une solide escouade angevine a d’ailleurs fait le déplacement de Pékin, pour stabiliser un partenariat bien nécessaire au développement de l’ambitieuse mais fragile manifestation chinoise.

Celle-ci participe d’une effervescence aussi réelle que paradoxale en faveur de la créativité du cinéma actuelle dans le pays. En même temps que le FFF se tenait à Nankin le 7e Festival du Film indépendant, animé notamment par le producteur et prof à l’Université du cinéma de Pékin (et autre francophone émérite) Zhang Xian-ming. Juste avant avait eu lieu le 6e BIFF (Beijin Independant Film Festival), autre temps fort de l’effort permanent de faire vivre, et de rendre visibles les réalisations tournées hors système, ou refusées par lui. Paradoxale, puisqu’alors que le cinéma commercial connaît un boum spectaculaire en Chine, où on inaugure chaque jour plusieurs salles quelque part dans le pays, et où la production commerciale ne cesse d’augmenter, la fracture s’élargit de plus en plus entre le « centre » et les marges. A la notable exception de la salle MOMA à Pékin, havre cinéphile (mais arty et bobo en diable) flanqué d’une bonne librairie, ni les films du FFF, ni ceux de Nankin ni ceux du BIFF n’auront été montrés dans des salles de cinéma. Amphithéâtres, galeries, cafés, lieux de fortune (et un tout petit peu la Cinémathèque) ont accueilli les projections, parfois dans des conditions précaires.

Le BIFF, qui accueillait certains des films qui auraient dû être montrés en avril lors du Festival du documentaire indépendant, interdit à la dernière minute pas les autorités, aura ouvert sous surveillance policière. Grâce à un secret bien gardé, les organisateurs auront pourtant réussi à montrer le sulfureux Le Fossé, magnifique réalisation de Wang Bing consacré au « goulag » chinois, sujet ultra-tabou.

Rencontrés peu après la clôture, des réalisateurs indépendants confiaient ne même plus essayer de trouver un distributeur, le double obstacle de la censure politique et de la recherche immédiate du profit chez les entrepreneurs rendant l’exercice aussi épuisant que pratiquement sans espoir. Outre les festivals qui essaiment dans le pays, ce sont donc dans des galeries d’art, ou grâce à un réseau de circulation de DVD (plutôt que par Internet, où il reste difficile de faire transiter des films, le web servant essentiellement à transmettre des informations), que s’entretient une vitalité créative qu’on nomme en Chine Underground. Pas véritablement souterraine pourtant, plutôt à fleur de terre, prolifération ni secrète ni officielle d’énergies, de talents, de paroles (le cinéma fait beaucoup parler et écrire) dont on ne sait s’il faut se réjouir de son tonus ou s’affliger de la marginalité dans laquelle le maintiennent ensemble la violence économique et la brutalité politique qui régissent la Chine actuelle.


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auteur : notamment pour Le Monde, écrivain, enseignant, Jean-Michel Frodon a dirigé Les Cahiers du Cinéma. Il anime Projection publique, le blog ciné de Slate, et participe à ArtScienceFactory (artistes et scientifiques associés)


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P'tit Panda
Ecrit le : Samedi 12 Novembre 2011 19h03
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Fenêtre sur le cinéma indépendant chinois à Nankin

Antoine Hervé

s : http://www.rue89.com/2011/11/12/fenetre-su...s-nankin-226480


(De Nankin) A côté de l'abondante production officielle de films, il existe, en Chine, des oeuvres cinématographiques produites hors du système étatique. Elles ont, elles aussi, leur rendez-vous annuel, le Festival du film indépendant chinois, qui vient de se tenir du 28 octobre au 1er novembre dans les locaux de l'université de Nankin.

Ce genre de festival, particulièrement en Chine, permet à de jeunes réalisateurs de présenter leur travail au public. Hors système étatique et rejet des contraintes lié à la productivité constituent la spécificité de cet événement : l'intérêt cinématographique n'en est que renforcé.

Dans une période où la censure se durcit, le festival perdure (il en est tout de même à sa 8ème édition), et « les films se permettent même des critiques sociales sur des points bien particuliers de la vie chinoise contemporaine. Le but du festival de Nankin est double et difficile : ne pas se faire interdire tout en restant indépendant.

Persévérance et discrétion

Zhang Xianmin, professeur à l'Institut de cinéma de Pékin (et diplômé de la Femis à Paris, ndlr), a créé ce festival en 2003, et celui-ci est depuis lors l'objet d'une surveillance continue de la part des autorités.

Le savoir-faire des organisateurs, leur persévérance et le peu de publicité expliquent que le festival perdure, ce qui est, en un sens, une sorte d'exploit pour les réalisateurs, les spécialistes du cinéma chinois, les étudiants et les simples amoureux de cet art.

Du côté des films, les sujets sensibles ont été évités, mais non les critiques virulentes des problèmes sociaux en Chine. Divisé en plusieurs sections : fictions, documentaires, court-métrages, films expérimentaux, le festival se veut être le reflet des différents aspects du cinéma indépendant chinois.

Le festival s'est aussi doté d'un jury professionnel :

Li Xianting, critique d'art, “parrain” de l'art contemporain chinois, fondateur de la galerie d'art du village de Songzhuang à Pékin et directeur de la Fondation Li Xianting pour le film,
Sun Ganlu, écrivain et documentariste,
Angela Zito, professeure à l'université de New York, spécialiste des religions et des médias en Chine,
Wu Wenguang, écrivain et documentariste,
Zhang Ming, réalisateur et professeur à l'institut de cinéma de Pékin.
Dénonciation de la corruption

Le réalisateur Jin Rui, qui présentait son premier film : “The Cockfighters” (Coqs de combat), apparaît plein de promesses. Diplômé de l'Institut du Cinéma de Pékin, il a achevé “The Cockfighters” en 2010, cinq ans après son entrée à l'école.

Ce film, à la fois émotionellement fort et rempli d'humour est aussi très critique vis-à-vis des autorités locales du pays. Le film se déroule dans une bourgade minière du nord de la Chine où le combat de coq représente une tradition encore très prisée par les villageois.

Lao Wei, un père de famille retraité de l'Armée Populaire de Libération, gagne tous ses combats grâce à l'entrainement particulier de ses volatiles. Mais tout change lorsque Xiao Mao, adolescent issu d'une famille de nouveaux riches, décide de tout mettre en œuvre pour gagner les combats de coqs ainsi que pour ruiner la vie du vieux Wei. Corruption, triche, coup bas, Xiao Mao est déterminé.

“The Cockfighters” est un film sur la vengeance et l'arbitraire dans la campagne chinoise, le sentiment d'injustice assaillit les spectateurs tandis que le personnage de Lao Wei, terriblement attachant, répand son aura dans la salle.

La critique du réalisateur vis-à-vis des autorités locales est contenue dans les accusations portées contre Lao Wei : “ orgies ”, “ proxénétisme ” et “ diffusion de films pornographiques ”. Le film montre aux spectateurs une certaine facette de la Chine en prenant un exemple particulier mais qui exprime une réalité plus générale : le problème de la corruption qui sévit dans les campagnes.

Du documentaire à la fiction
Les réalisateurs des films de fiction en compétition officielle ont des parcours très divers. Par exemple, fut présenté le très poétique et beau : “Black and White Photos”, premier film de fiction de Shu Haolun, réalisateur connu pour ses nombreux documentaires. Celui-ci s'est lancé dans la fiction pour “ découvrir un nouvel espace de création qu'il ne peut trouver dans le documentaire ”.
Pema Tseden, réalisateur et écrivain d'origine tibétaine, diplômé de l'institut de cinéma de Pékin, connu grace à plusieurs festivals asiatiques (Pusan en Corée du sud, Hong-kong, Shanghai…), présentait aussi son dernier film : “Old Dog”. Un film riche sur la vie au Tibet aujourd'hui.

Selon lui, la réalisation des films indépendants ne doit pas être une question d'argent :

“ C'est ancré en nous, on sait que l'on doit le faire. Il est bien sûr plus difficile de réaliser des films en Chine que dans d'autres pays, surtout que mes films sont tous tournés au Tibet, mais je me dois de le faire. ”

Eloge de la lenteur


Wang Chao (Pierre Haski/Rue89)
Le réalisateur le plus célèbre du festival, Wang Chao, présentait son dernier film “Celestial Kingdom”, sur un sujet méconnu.

L'histoire se déroule dans le nord de la Chine. Selon une ancienne coutume, un homme qui mourrait sans avoir été marié devait être brûlé avec une femme décédée à peu près au même moment. Cependant, dans une région minière où les décès masculins sont fréquents, le nombre de femmes mortes vient un jour à manquer. La coutume laisse place au crime…

L'histoire est très originale, les images sont extrêmement belles mais les scènes sont si longues que les spectateurs ne pouvaient que souffrir.

Ce style est bien propre aux films d'auteur chinois. On le retrouve beaucoup dans les oeuvres de Jia Zhangke (réalisateur indépendant chinois reconnu internationalement), en particulier “Plaisirs Inconnus”.

Cependant cette prédominance de la lenteur n'apportait rien au film, au contraire de ceux de Jia Zhangke, dont la critique et les images justifient le procédé stylistique.

Cependant, à l'inverse du film de Jin Rui, il est fort à parier qu'on reverra “Celestial Kingdom” dans certains festivals occidentaux.

Une démarche individuelle

Cette 8ème édition du festival de Nankin, surprenante, a permis à des réalisateurs de faire connaître leur travail et à un public de découvrir un nouveau genre de cinéma. Et un nouveau genre de cinéastes dont la motivation est résumée par Shen Xiaoping, membre du comité de sélection des films, à propos des réalisateurs de films indépendants :

“ Peu importe le degré des contraintes marketing, réaliser un film consiste, avant tout, à satisfaire des besoins personnels. Un film reflète une démarche individuelle et celle-ci permet aux réalisateurs de films indépendants de s'exprimer. (…)

La réalisation de films est aussi essentielle que les désirs physiques ou mentaux du corps humain. Peut-on alors mieux comprendre pourquoi l'on continue à réaliser des films alors que l'argent vient à manquer ? ”


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Ecrit le : Jeudi 24 Novembre 2011 11h43
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Je veux pas être méchant envers Frodon mais qu'est ce qu'il peut être dans le faux à force de surestimer ses connaissances, notamment sur la Chine :

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En Chine continentale, son œuvre singulière, marquée par ses racines et son cosmopolitisme, restait jusqu’à présent inaccessible

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les films étant très difficiles à trouver en DVD pirates ou sur Internet


Sauf que dans une quinzaine de magasins pirates en 2006 puis en 2008 dans lesquels je me suis approvisionné, il y avait : a brighter summer day, Yiyi, Majhong, (que j'ai) et il me sembe encore That day on the beach. Dans les magasins officiels il y a Yiyi de sûr, les autres je n'ai pas vraiment fait attention, mais c'est fort possible. Alors maintenant, j'imagine que c'est au pire la même chose, au mieux d'autre films (Taipei Story notamment) ont été mis sur le marché noir.

Donc, NON il n'était pas inaccessible. Et je ne parle pas des étudiants de cinéma qui doivent sans doute le connaître.
En + sur internet c'est tellement difficile que presque tous ses films sont dispo :
http://www.verycd.com/search/entries/%20%E...%BE%B7%E6%98%8C
et ce, sur les plus grands sites de piratage.
Bref, je vais m'arrêter là, je ne veux pas faire une entreprise de démolition envers Frodon, mais un peu de modestie ne ferait pas de mal.


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Ecrit le : Jeudi 24 Novembre 2011 17h55
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QUOTE (china @ Jeudi 24 Novembre 2011 11h43)
Je veux pas être méchant envers Frodon mais qu'est ce qu'il peut être dans le faux à force de surestimer ses connaissances, notamment sur la Chine :

QUOTE
En Chine continentale, son œuvre singulière, marquée par ses racines et son cosmopolitisme, restait jusqu’à présent inaccessible

QUOTE
les films étant très difficiles à trouver en DVD pirates ou sur Internet


Sauf que dans une quinzaine de magasins pirates en 2006 puis en 2008 dans lesquels je me suis approvisionné, il y avait : a brighter summer day, Yiyi, Majhong, (que j'ai) et il me sembe encore That day on the beach. Dans les magasins officiels il y a Yiyi de sûr, les autres je n'ai pas vraiment fait attention, mais c'est fort possible. Alors maintenant, j'imagine que c'est au pire la même chose, au mieux d'autre films (Taipei Story notamment) ont été mis sur le marché noir.

Donc, NON il n'était pas inaccessible. Et je ne parle pas des étudiants de cinéma qui doivent sans doute le connaître.
En + sur internet c'est tellement difficile que presque tous ses films sont dispo :
http://www.verycd.com/search/entries/%20%E...%BE%B7%E6%98%8C
et ce, sur les plus grands sites de piratage.
Bref, je vais m'arrêter là, je ne veux pas faire une entreprise de démolition envers Frodon,.
Je vais juste rajouter une fine couche
QUOTE (P'tit Panda @ Lundi 07 Novembre 2011 11h05)
 
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les films étant très difficiles à trouver en DVD pirates ou sur Internet, sauf tronçonnés et en infecte définition sur Youtube.


Il semble aussi ignorer que Youtube est inaccessible en Chine depuis 2008. Et dans les films facilement trouvables en pirate, j'ajoute Terrorizers.
QUOTE (china @ Jeudi 24 Novembre 2011 11h43)
mais un peu de modestie ne ferait pas de mal.

Devant cette phrase, je ne saurais mieux dire:
QUOTE (P'tit Panda @ Lundi 07 Novembre 2011 11h05)
QUOTE

Etrange situation dans laquelle je me retrouve à Pékin : expliquer à des Chinois l’œuvre d’un cinéaste chinois.


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