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> Le Versant "comédie" De La Voie Lactée
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Iphia
Ecrit le : Lundi 29 Janvier 2007 20h42
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Phoenix



En parlant des productions de Milkyway, il est de bon ton de les séparer en 2 entités bien distinctes : les comédies et films grand public qui font beaucoup d'argent, et les films d'auteurs plus risqués, qui peuvent être lancés grâce aux succès des films à fric. Pourtant à regarder de plus près les 10 ans d'existence de la boîte de production créée par les Sieurs To et Wai, le versant grand public n'est pas là dès le départ, il est apparu vers 2000, donc c'est plutôt après leur reconnaissance critique, qu'ils ont lancé ce type de film. Par conséquent, il serait à mon sens faux d'avancer l'idée que Milkyway doit sa santé financière grâce aux comédies pour produire des polars à petit budget. On voit plutôt le développement d'une ex petite boîte, qui veut devenir grande, très grande.

Le versant comédies populaire est d'ailleurs peu commenté par les critiques qui se réfèrent juste à l'impression faussée de "productions à fric nécessaires pour produire des films d'auteurs", surtout chez les critiques occidentaux, la comédie hongkongaise n'ayant jamais été réellement eu droit à des exégèses poussées, contrairement aux films d'arts-martiaux ou aux polars (à croire que certains l'ont découverte avec Stephen Show), et qu'il reste des préjugés tenace vis-à-vis de l'humour cantonais.

Pour en revenir aux comédies de la Voix Lactée, que valent-elles vraiment ? Lesquelles avez-vous vues et appréciées (ou pas) ?

Je n'en ai vu que 4, et aucune à mon sens n'égale les grands polars, mais ne méritent pas le snobisme de certains. Il y a également cet intéressant film hybride qu'est "Running en karma", sur la corde raide entre plusieurs genres, avec un aspect grotesque (le look d'Andy Lau) servant son propos, mais qu'on ne saurait considérer comme une pure comédie.

La meilleure que j'ai vu :
"Fantasia" de Wai Ka-fai : c'est un film qui rend hommage au cinéma populaire hongkongais des années 60/70, avec le trio Lau Ching Wan/Louis Koo/Jordan Chan qui imite les frères Hui, et Cecilia Cheung qui y joue Bobo un mélange de Josephine Siao et Harry Potter. On y trouve également Francis Ng, les Twins et Christy Chung. Bobo est une sorte de génie de lampe d'Alladin, sortie de sa lampe par Lau/Koo/Chan, affublée d'un téléphone portable poisson et d'un nounours dinosaure qui va en faire voir de toute les couloirs au trio précité. Aux traditionnels 3 voeux qu'elle propose, le trio (une agence de détectives sous doués) répond par l'indifférence, et le comique nait du fait que ses pouvoirs marchent, mais à retardement. C'est un film qui parait facilement grand public, mais qui fait référence à une certaine cinéphilie bien précise, dont nous ne percevrons qu'une infime partie (à Armstrong et Bruce Lee, ici parodié par Louis Koo). Même auprès du jeune public hongkongais actuel, je ne suis pas sûre que les références soient accessibles. Le film a un aspect très coloré, très années 60, avec un casting au top. Juste un petit bémol : la jolie et sympatique Christy Chung qui a un rôle trop réduit à mon goût.

"Wu yen" de Johnnie To et Wai Ka-fai : je n'ai tout simplement pas compris où ils voulaient en venir. En gros, ça raconte comment la délivrance d'un génie (encore une fois campé par Cecila Cheung) va presque mener à sa perte un Empereur joué par Anita Mui, détourné de sa promise, l'honnête Wu Yen du titre (jouée par Sammi Cheng) par le pendant féminin dudit génie. Je me dis que c'est peut être une parodie de huangmei diao dans le fonds, mais ce film n'a pas la dimension opératique du genre, malgré le soin apporté aux costumes. En fait, c'est surtout l'impression de voir du théâtre filmé qui m'est restée : ce film est long, les persos rentrent et sortent comme dans une pièce de théâtre, et il doit y avoir 3 décors différents à tout casser. C'est peut être l'adaptation d'une pièce célèbre, mais j'ai vraiment pas compris le film. C'est Cecilia qui s'en sort le mieux côté actrices, le caractère espiègle de son perso étant bien adapté à sa personnalité cinématographique. Je ne serais pas surprise d'apprendre qu'Anita Mui avait perdu sa voix après ce film, car son perso s'agite et s'égosille beaucoup. Un rendez-vous manqué : il n'y a pas de développement du côté transgenre de l'entreprise, comme pouvait le faire Tsui Hark (cf l'admirable "Peking Opera Blues") : les 3 actrices jouent à la fois le masculin et le féminin, sans que ça n'ait inspiré les réalisateurs.

"Yesterday once more" de Johnnie To : une tentative de caper-movie (un peu comme les "Associés" de John Woo), mais handicapée par un miscasting dans la personne de Sammi Cheng. Pour ce type de rôle, il faudrait une actrice sophistiquée, crédible dans le rôle de la mondaine vénale, élégante, futée et siprituelle, or Sammi a basé sa popularité dans des rôles répétitifs à la Jennifer Aniston. Andy Lau s'en sort mieux, même si côté suavité, ça ne lui vient pas aussi naturellement que Chow Yun-fat ; il joue à peu de choses près le même rôle que celui de "Running out of time" à savoir un grand malade en phase terminale, qui lègue sa fortune et son souvenir à son "true love", zzzzzzzzzzz. Même si ce film est de bonne facture (décor, photo), la comédie vaudevillesque sophistiquée n'est franchement pas un genre qui sied à Johnnie To (tout comme Woo qui avait planté à moitié son entreprise). C'est question écriture qu'elle pèche : tous les ingrédients sont là (des lieux et milieux glamours et sophistiqués), mais il passe à côté de ce qui faisait le sel des caper-movies à la Lubitsch/Hitchcock : l'élégance et le luxe des costumes et des décors n'était qu'une extention de celle des personnages, de leur finesse d'esprit, qui s'échangeaient mots d'esprit et roueries entre 2 crus. L'Europe filmée (il y a dans le film de To une escapade en Italie) était une Europe fantasmée, une Europe de cinéma, synonyme de culture et de raffinement. Or que voit-on ? Sammi qui une énième fois joue le rève de tas de hongkongaises consuméristes rêvant de babioles griffées ou luxueuses, d'un copain gosse-beau, etc, mais n'a rien de la sophistication d'esprit et de l'ironie nécessaires à ce type de rôle. Jenny Hu (une revenante) elle par contre s'en sort mieux que Sammi : elle arrive à suggérer la gravité sous les oripaux de la parvenue très mariée et vénale. Quand Lubitsch suggérait que kleptomanie et désir sexuel relevaient de la même dynamique, mettait en scène des roués en leur donnant entièrement raison, il était autrement plus audacieux que ce type de comédie romantique très consensuelle où on apprend que les vraies valeurs, c'est pas l'argent, mais l'amour.

"The Shopaholics" de Wai Ka-fai : comme le nom l'indique, est centrée sur une accro au shopping jouée par Cecilia Cheung qui consulte Lau Chin-wan, psy chargé de la guérir de sa fièvre consumériste. Cecilia est une actrice bien plus intéressante dans la comédie que Sammi. Dans une comédie où il y a un psy, il faut des acteurs qui puissent déconner et s'éparpiller dans tous les sens, sans que ça fatique le spectateur, à charge au perso de psy de tenter de l'atténuer. Le script n'est pas rigoureux, il n'est qu'un prétexte à gags et persos névrosés.
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Palplathune
Ecrit le : Lundi 29 Janvier 2007 23h52
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Ninja assassin
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Dragon



J'aime beaucoup Needing You, un film que beaucoup de fans de films d'action Hong Kongais détestent vu qu'il a lancé la mode des comédies romantiques. La formule est classique mais la réalisation est inventive et parvient à conserver la fraicheur du matériel original.

Wu Yen se laisse voir grace aux actrices mais ne vole pas bien haut.

My Left Eyes See Ghost est une calamité.

Love on a Diet est assez sympa. Il n'y a rien de vraiment hilarant mais l'ambiance est légère et la prestation d'Andy Lau est attachante. Evidemment, on peut rester perplexe sur le message du métrage.



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P'tit Panda
Ecrit le : Mardi 30 Janvier 2007 14h19
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God
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Dragon



Je n'ai vu que Fantasia et Shopaholics. Le premier est drôle au début, mais devient assez vite lourdingue avec ses références à Harry Potter; j'aime bien aussi la musique en hommage à Sam Hui. Le second est une comédie alerte, sympathique, si on n'est pas trop gêné par ses rafales de pubs.

Lau Ching Wan est très bon dans ces comédies.


Sinon, j'adore Running on Karma, une comédie bouddhique biggrin.gif


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其实人在小时候就已经养成看待世俗的眼光,只是你并不自知。(侯孝贤)
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Annabelle
Ecrit le : Mardi 30 Janvier 2007 18h43
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Little brother
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Phoenix



J’aime aussi beaucoup le déroutant Running on Karma, c’est un film assez surréaliste qui mélange les ambiances et les genres, ce qui lui confère un statut d’oeuvre très difficile à classer, d’ailleurs je ne le vois pas non plus vraiment comme une pure comédie. Sans être extraordinaire ce film a le mérite de réussir à surprendre.

Je trouve que Needing You est une comédie romantique tout ce qu’il y a de plus classique mais au final très réussie. J’apprécie beaucoup la référence à A Moment of Romance à la fin du film, avec l’apparition du personnage de Wah Dee. biggrin.gif

Yesterday Once More, ne m’a pas laissé un grand souvenir, il me reste un sentiment assez mitigé à propos de ce film.

J’ai trouvé Love on a Diet insupportable, c’est lourd et le message véhiculé par le film est assez douteux, mais y avait-il vraiment un message ou est-ce moi qui ai désespérément essayé de trouver un intérêt à cette histoire ?

En ce qui concerne Shopaholics j’avoue ne pas avoir accroché du tout, le sujet aurait pu donner lieu à quelque chose d’amusant mais là ça ne prend pas. Tous ces gens complètement névrosés, cette réalisation très rythmée (trop ?) laissent très vite, après les premiers moments, s’installer la lassitude, l’impression que tous ces personnages s’agitent beaucoup parce qu’il n’y a rien d’autre à raconter.
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