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> Revue De Presse Sur La Chine 2006-2009, articles intéressants
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P'tit Panda
Ecrit le : Vendredi 25 Décembre 2009 21h38
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Ford va vendre sa filiale Volvo à un constructeur chinois
LEMONDE.FR avec AFP | 23.12.09 | 11h59 • Mis à jour le 23.12.09 | 17h06

Le constructeur automobile américain Ford Motor va céder sa filiale suédoise Volvo au constructeur chinois Geely Holding, selon les termes d'un accord rendu public mercredi 23 décembre. "Ford Motor Company confirme aujourd'hui que toutes les conditions commerciales de fond liées à la possible vente de Volvo Cars ont été réglées entre Ford et Zhejiang Geely Holding group", a annoncé le géant américain. "Bien qu'il reste du travail à faire avant la signature – y compris sur le financement et l'accord des gouvernements –, Ford et Geely estiment qu'un accord final de vente sera signé au cours du premier trimestre 2010, la vente étant finalisée au cours du deuxième trimestre 2010", selon le communiqué.

Ford, qui avait acquis la totalité de Volvo Cars en 1999 pour 6,4 milliards de dollars et décidé de mettre cette filiale déficitaire en vente en décembre 2008, ne précise pas le montant de cette nouvelle transaction. Mais, selon la presse suédoise de mercredi, Geely aurait accepté les 2 milliards de dollars réclamés par Ford.

AVENIR INCERTAIN

La branche automobile du groupe Geely, premier constructeur privé chinois, compte sur la marque de fabrique de Volvo, "leader en matière de sécurité et de technologie verte", ainsi que sur le renom du Suédois pour devenir "un acteur unique sur le marché automobile chinois", devenu premier de la planète à la faveur de l'effondrement des ventes aux Etats-Unis.

Dans son communiqué de mercredi, le géant américain ajoute qu'il "continuera à coopérer avec Volvo dans certains domaines après l'éventuelle vente", mais précise qu'il "ne compte pas conserver de parts dans l'affaire après la vente". En revanche, rien n'est précisé quant à l'avenir des usines et du personnel de Volvo Cars, qui compte 22 000 employés dans le monde, dont environ 16 000 en Suède.





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Ecrit le : Vendredi 25 Décembre 2009 21h43
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Le point de vue de l'agence économique et financière Reuters Breakingviews
L'automobile chinoise fait ses emplettes à bon marché
LE MONDE | 24.12.09 | 15h38 • Mis à jour le 24.12.09 | 15h38

L'intérêt que certains constructeurs automobiles chinois manifestent pour Volvo et Saab n'a pas de quoi provoquer une révolution dans le secteur, mais ces modestes projets peuvent contribuer à donner du poids à la filière chinoise. Beijing Automotive Industry Holding Corp (BAIC) a accepté de dépenser 200 millions de dollars pour acquérir le savoir-faire technologique du suédois Saab, filiale de General Motors (GM).

La transaction n'a rien de spectaculaire, et pourtant elle va permettre au groupe chinois de faire l'économie de cinq ans de recherche et développement et lui rapporter des milliards de dollars en dopant ses ventes. L'opération a ceci de remarquable qu'un constructeur chinois va pour la première fois avoir accès sans restriction à la technologie occidentale et bénéficier de surcroît des bons offices de celui qui la lui vend. Saab va en effet aider BAIC à implanter sa propre technologie sur les véhicules chinois.

L'acquis technologique en question n'est certes pas tout récent. Il était déjà la propriété de Saab lorsque GM a racheté le suédois en 2005, et n'est partagé par aucune autre des marques de GM, aux dires d'une source proche du dossier.

Il n'empêche, Saab dispose d'une technologie plus avancée que celle de BAIC, lequel estime qu'il aurait pu avoir à débourser entre 200 et 600 millions de yuans (au moins 29 millions de dollars) par an en frais de licence pour avoir le droit d'utiliser une technologie similaire.

Le groupe chinois Geely se montre un peu plus téméraire en acquérant le suédois Volvo, vendu par Ford, pour 2 milliards de dollars (1,39 milliard d'euros). La vente devrait être finalisée dans les toutes prochaines semaines. L'image de marque de Volvo est plutôt forte, assise sur sa compétence en matière de sécurité. Mais l'entreprise a été déficitaire de 1,5 milliard de dollars en 2008, et sa technologie est utilisée sur d'autres modèles du groupe Ford. Les relations entre Geely et Ford pourraient donc se compliquer sérieusement après la transaction.

(Traduction de Christine Lahuec)

Wei Gu
Article paru dans l'édition du 25.12.09



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François Fillon a scellé la fin de la brouille avec Pékin
LE MONDE | 23.12.09 | 10h09 • Mis à jour le 23.12.09 | 10h12
Pékin, correspondant

Remettre la relation franco-chinoise sur les rails: en dépit d'un volet économique important, la visite à Pékin que vient d'achever François Fillon, mardi 22 décembre, était avant tout politique. Il s'agissait de tourner pour de bon la page des mois de brouille diplomatique provoquée, en 2008, par les pressions exercées par Nicolas Sarkozy à propos du Tibet et sa rencontre impromptue avec le dalaï-lama, la bête noire du régime.

A l'issue de deux jours d'une visite marathon durant laquelle il a enchaîné les rencontres avec les plus hauts responsables de la République populaire – le président Hu Jintao, le premier ministre Wen Jiabao, le président de l'Assemblée nationale populaire Wu Bangguo –, le chef du gouvernement français peut s'estimer satisfait.

Dans son entourage, on souligne que les échanges avec ses interlocuteurs ont été des plus cordiaux, le premier ministre Wen allant même, en préambule de l'entretien élargi qu'il a eu lundi avec la délégation française, jusqu'à déclarer à M. Fillon : "Bien que ce soit la première fois que je vous rencontre, j'ai l'impression que nous sommes déjà amis."

Nul doute que pour les Chinois, la personnalité de ce dernier "passe" mieux que celle de M. Sarkozy, dont le caractère imprévisible, prompt à la familiarité, lui a valu la méfiance durable des maîtres de la Chine. La visite de M. Fillon a tout de même été l'occasion d'annoncer que le président français se rendra au printemps en Chine à l'inauguration de l'exposition universelle de Shanghaï.

De son côté, François Fillon a adopté un langage et une attitude consistant à soigneusement éviter de froisser ses hôtes, et à glisser sur les sujets qui fâchent. Durant un échange avec des étudiants en aéronautique de l'université de Beihang, qui héberge la branche pékinoise de l'Ecole centrale française, le premier ministre a parlé de "malentendus" à propos du Tibet, estimant que la portée de cet épisode a été "exagérée".

RÉÉVALUER LE YUAN

Plus de 6 milliards d'euros de contrats ont été signés durant cette visite, notamment entre le groupe Safran (CFM) et la Commercial Aircraft Corporation of Fina (Comac) pour la fourniture au nouvel avion chinois C919, concurrent direct de l'Airbus A320, des "nacelles moteurs" (3,5 milliards d'euros).

Autre avancée, l'ouverture d'une ligne de crédit de 1,7 milliard d'euros pour financer le projet des deux centrales nucléaires EPR dans la province du Guangdong. "On dit que je suis venu faire du business", a ironisé François Fillon durant sa conférence de presse, mais une telle visite, "c'est de l'emploi pour les travailleurs français", a-t-il souligné.

Sur les questions de parité monétaire, alors que le régime chinois est sous pression internationale à propos de la sous-évaluation du yuan, M. Fillon a préféré s'en prendre aux Américains pour adresser un message indirect à Pékin.

Sans doute le premier ministre, qui a révélé que son fils de 8 ans étudie le chinois, a-t-il lu L'Art de la guerre, de Sun Tzu, un manuel de stratégie écrit au VIe siècle avant J.-C., qui conseille aux militaires de savoir parfois renoncer au combat frontal pour lui préférer l'intelligence et la dissimulation.

Après avoir remarqué qu'il n'est pas "normal" qu'avec un coût de production identique, un avion fabriqué en Europe coûte plus cher qu'un appareil fabriqué aux Etats-Unis, M. Fillon a ajouté que le système monétaire doit devenir plus "stable" et plus "flexible", ce dernier qualificatif visant une Chine précisément inflexible en la matière.

La réconciliation franco-chinoise aura mis sous le boisseau tout débat sur les droits de l'homme, avec une Chine de plus en plus hostile à toute critique à ce sujet. Si M. Fillon a rappelé que la France est une "très vieille démocratie", et que le "gouvernement chinois doit l'accepter", il a simplement remarqué que Paris "soutenait" les protestations de l'Union européenne alors que le procès du plus célèbre dissident chinois, Liu Xiaobo, commençait mercredi. Cet écrivain et professeur risque quinze ans de prison pour avoir appelé à une transition démocratique en Chine.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 24.12.09


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Le si singulier marché chinois
LE MONDE | 21.12.09 | 14h10

Faire des affaires en Chine répond à des codes bien précis. Le premier est le silence. Dès lors, enquêter auprès des entreprises françaises sur les méthodes si particulières des businessmen dans ce pays, c'est se heurter à l'omerta. Un responsable d'entreprise la justifie : "Il y a deux ans, le Financial Times a rapporté, dans un article publié en "une" du journal, l'observation mitigée de notre PDG sur les méthodes commerciales chinoises. Nos contrats ont été gelés pour six mois." Même crainte de cet autre à qui on demandait s'il pouvait être cité : "Vous n'y songez pas ? Nous perdrions nos marchés !" Et que dire de l'effroi de celui-ci, reparti de l'entretien en s'épongeant le front, déjà inquiet à l'idée de recevoir une délégation d'ingénieurs chinois venue vérifier la qualité de la production commandée pour l'accomplissement d'un gigantesque chantier !

Mais, une fois l'anonymat garanti, les histoires abondent. Un premier interlocuteur dresse le portrait de ce directeur d'usine, croisé quelques mois après la signature d'une joint-venture. "Un petit homme, plein d'autorité, dont le système de management nous avait éberlués." Le jour de la visite, le directeur remettait une série de distinctions, des "étoiles", aux meilleurs de ses cadres. Il fit donc sortir des rangs ceux qui avaient accompli leurs objectifs et distribua les récompenses en fonction du niveau de performance. Puis il passa à ceux qui avaient déçu. "Ce fut une critique en règle, exprimée publiquement, au micro, devant quelque deux cents personnes. Cela nous pétrifia. On distribuait bravos et reproches devant la collectivité des employés. Un usage parfaitement contraire aux nôtres."

Ce jour-là, poursuit le témoin, "j'ai compris leur échelle de valeur : l'entreprise est d'abord au service du pays, du Parti, de la nation. Puis, viennent le profit du groupe et seulement ensuite l'intérêt de l'individu". Un autre responsable décrit la dureté des contrats, les énormes pénalités de retard appliquées "comme nulle part ailleurs", mais loue "l'extraordinaire dynamisme du pays et son optimisme à toute épreuve".

Autant dire que la bataille que les industriels occidentaux mènent en Chine se déroule dans des conditions tendues. Dimanche 20 décembre, François Fillon a entamé une visite de trois jours dans l'empire communiste, emmenant dans son sillage une vingtaine de représentants des plus grandes entreprises françaises. Un directeur d'Alstom résume l'enjeu : "C'est là-bas que se trouve la moitié des besoins dans les transports, l'automobile, le nucléaire, les télécommunications, l'électricité, la télévision des trente prochaines années."

Patrick Blain, directeur du marketing pour PSA Peugeot Citroën en Chine, confirme : "Nous sommes entrés dans un marché de masse pour l'automobile en Chine. Et ce marché colossal va très vite enfoncer tous les autres." Pour pénétrer cette terre prometteuse, les entreprises occidentales se heurtent à de nombreuses difficultés, comme la différence des usages et des besoins ou le contournement des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Elles sont aussi confrontées à une économie planifiée et très nationaliste. "Le Parti communiste est bien évidemment une donnée incontournable, puisque c'est lui qui donne les objectifs du pays et fixe les règles du jeu, raconte ainsi Frédéric Gourdin, directeur de Suez environnement Chine. C'est une donnée de départ, un partenaire à part entière avec lequel nous négocions un plan d'action. C'est pourquoi tout chef d'entreprise doit suivre de près les directives émises au niveau central et qui seront déclinées dans toutes les provinces, les villes jusqu'à la moindre entité."

Les décideurs, que ce soit le gouverneur ou le maire, sont forcément membres du Parti. Héritage du temps où les entreprises d'Etat prenaient en charge toute la vie de leurs salariés, les sociétés privées se doivent d'être immergées dans la communauté. "Nous organisons donc des journées portes ouvertes, des barbecues, des voyages avec les familles, des activités sportives..., explique Frédéric Gourdin. Lorsque j'ai démarré à Chongqing il nous est arrivé de distribuer des brosses à dents et du dentifrice."

Le président d'Alstom pour la Chine, Claude Burckbuchler, est impressionné par la capacité d'adaptation des entreprises chinoises. "Il y a treize ans, nous avons négocié une joint-venture avec une société d'Etat, raconte-t-il. Son niveau de production était alors très peu avancé, les cadres ne parlaient quasiment pas l'anglais, et vraiment l'ensemble était assez archaïque. Aujourd'hui, la société est parfaitement au niveau, équivalent de celui de nos autres sociétés de par le monde. Il a fallu dix ans." Olivier Ramus, de Suez environnement Chine, explique : "Les Chinois sont très friands de technologies. Ils sont aussi plus entreprenants, n'hésitent pas à prendre des risques. Nous, nous insistons plus sur la qualité de gestion et d'exploitation des installations."

Si le système paraît encore peu productif et les contrôles qualités en deçà des exigences occidentales, la plupart des industriels français interrogés s'accordent sur l'excellente qualification des ingénieurs. "Le système de formation est en train de produire une élite très performante, assure Claude Burckbuchler. Ici, tous mes directeurs sont chinois et ils pourraient sans difficulté faire le même type de carrière en Occident. Dans dix à quinze ans, je pense d'ailleurs que les niveaux salariaux des managers en Chine seront les mêmes qu'en Europe. Ce qui permet aussi d'envisager cette concurrence de façon plus tranquille." "Désormais, la plupart des jeunes gens éduqués dans toutes les grandes villes de Chine parlent un anglais parfait", poursuit le responsable d'Alstom. En retour, le Français a appris quelques mots de mandarin : "C'est indispensable ne serait-ce que pour répondre aux innombrables toasts portés lors des banquets qui scandent l'économie en Chine."

Les différences culturelles restent parfois si grandes que l'adaptation au marché par les Occidentaux est difficile. "Nous n'avons pas forcément toujours choisi le type de voiture adapté à l'évolution du marché chinois, reconnaît ainsi Patrick Blain, de PSA. Notre organisation de départ visait d'abord à piloter la Chine depuis la France, désormais 85 % de nos employés sont chinois et ils comprennent bien mieux que nous leur marché."

Mais c'est bien l'ambition et le nationalisme de la Chine qui posent le plus de problèmes aux entrepreneurs français. "Toute la politique industrielle est décidée par une commission d'Etat au plan qui tranche de manière autoritaire qui et où on produira, ainsi que le nom des entreprises étrangères qui seront partenaires des Chinois, explique ce patron d'une grande entreprise. La Chine veut construire des champions nationaux dans tous les domaines et veut siniser les standards. Elle contourne aisément les règles imposées par l'OMC, en donnant des licences aux seuls Chinois ou en exigeant des transferts de technologie."

Le 15 décembre, une trentaine d'entreprises américaines, japonaises, sud-coréennes et européennes sont montées au créneau pour dénoncer une directive favorisant "l'innovation indigène" pour l'attribution des marchés publics dans six secteurs de haute technologie. Selon la circulaire, les entreprises fabriquant ces biens technologiques ne pourront être "accréditées" pour les appels d'offres du gouvernement (les marchés publics ont représenté 60 milliards d'euros en 2008), qu'à la condition qu'ils contiennent des droits de propriété intellectuelle enregistrés en premier lieu en Chine.

La marque devra également être originaire de Chine et "indépendante d'organisations ou individus étrangers". "Autant dire que cela barre la route de l'accréditation aux étrangers. Sauf à transférer marque et droits de propriété intellectuelle", explique un industriel. Car obtenir brevet et patente dans le pays nécessite d'y publier certaines informations industrielles que les étrangers préfèrent garder secrètes pour éviter le piratage.

Or, le piratage et la contrefaçon restent la grande inquiétude. Alstom se débat depuis deux ans pour bloquer les financements par la Commission européenne et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) d'une entreprise chinoise candidate sur un marché en Bulgarie. Alstom lui avait cédé, pour une durée de deux ans, une licence sur un brevet concernant des équipements de désulfurisation, utilisés dans les centrales électriques. Moins de deux après la fin du contrat, l'entreprise française s'est retrouvée confrontée en Bulgarie à cette même entreprise chinoise qui, en situation de concurrence cette fois, a emporté le marché à sa place... grâce aux équipements de désulfurisation contrefaits.

Un entrepreneur raconte encore : "Sur notre marché, la Chine a d'abord exigé qu'une petite partie de ce que nous lui vendons soit assemblée sur place. Nous avons démarré avec 10 %. Quelques années plus tard, l'exigence était d'y assembler 50 % de la production. Aujourd'hui, nous en sommes à 90 %. Nous devons nous évertuer chaque fois à conserver ce qui fait le coeur de notre savoir-faire. Mais ils apprennent très vite et auront de moins en moins besoin des Occidentaux." Un autre responsable confirme : "Notre cauchemar secret est de nous faire instrumentaliser, que les Chinois se servent de nos apports technologiques et que lorsqu'ils nous auront rattrapés, c'est-à-dire probablement dans moins de trente ans, ils nous montrent alors la porte."

Raphaëlle Bacqué avec Isabelle Rey-Lefebvre et Bruno Philip (à Pékin)
Article paru dans l'édition du 22.12.09



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Ecrit le : Vendredi 25 Décembre 2009 21h57
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Dragon



Quelques géants chinois commencent à rivaliser avec les multinationales
LE MONDE | 21.12.09 | 14h10 • Mis à jour le 21.12.09 | 18h35
Shanghaï Correspondant

Le premier ministre français a commencé, lundi 21 décembre, un voyage de deux jours en Chine pour réchauffer les relations politiques avec Pékin et resserrer les liens économiques. François Fillon devait assister à la signature de contrats dans le nucléaire civil, et à l'officialisation de l'accord qui permettra à Safran (associé à General Electric) de fournir les moteurs de l'avion chinois C919, un contrat de 5 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros).

Cet avion moyen-courrier chinois a été conçu par la Commercial Aircraft Corporation of China (Comac), société d'Etat créée en 2008 à Shanghaï, qui sera sans doute un sérieux concurrent d'Airbus et de Boeing dans les décennies à venir. La création de la Comac illustre l'émergence, en quelques années, de groupes chinois sur les marchés des pays en voie de développement, comme China Railway Construction en Afrique, ou des pays développés, comme Huawei, numéro deux mondial des équipements de télécommunication.

Ces entreprises sont concurrentes des multinationales. Elles constituent aussi des clients importants, comme la Comac et toutes les sociétés avides de monter en grade sur la chaîne technologique. Elles sont intéressées par les sociétés occidentales : le constructeur Geely Automobile Holdings négocie le rachat à Ford du suédois Volvo. Le géant pétrolier China National Petroleum Corporation (CNPC) a décroché, en Irak, l'exploitation de champs géants (Roumaila et Halfaya) dans le cadre de deux consortiums avec les majors occidentales BP et Total.

"Chine SA" monte en puissance à l'étranger dans le cadre d'investissements : ceux-ci ont atteint 52,1 milliards de dollars en 2008 (hors secteur financier), le double de 2007. En 2009, la Chine a profité de la crise financière pour rafler des actifs dans l'énergie et les matières premières. L'Europe reçoit une fraction modeste de ces investissements en raison du rôle plus limité qu'y jouent les entreprises d'Etat.

Nouveaux acteurs privés

La majorité des 37 sociétés chinoises du classement 2009 des 500 premiers groupes mondiaux établi par le magazine Fortune sont publiques. Mais de nouveaux acteurs privés émergent. Neusoft est devenu le premier sous-traitant chinois dans les services informatiques. Il a racheté au finlandais Sesca ses activités de développement de logiciels pour mobiles, qui emploient 250 personnes en Finlande et en Roumanie.

Alibaba, plate-forme de commerce en ligne qui met en relation 43 millions d'acheteurs et de vendeurs dans le monde, affirme qu'il prépare des acquisitions en Europe et aux Etats-Unis. Pur produit de la mondialisation à la chinoise, AsiaInfo, cotée au Nasdaq et pilotée par un Sino-Américain, Steve Zhang, monte en puissance : le colossal marché de la fourniture des trois opérateurs chinois en services et logiciels lui assure une taille critique pour son expansion internationale.

Le secteur des énergies renouvelables apporte d'autres surprises : la société d'Etat Energy Conservation Investment Corporation vient d'obtenir 20 milliards de yuans (2 milliards d'euros) de crédits de l'Exim Bank chinoise pour soutenir son expansion à l'étranger et investir dans des projets solaires en Espagne, en Italie et en Allemagne, selon l'Asian Wall Street Journal, au côté de Suntech, numéro deux mondial des cellules photovoltaïques. Dans l'éolien, l'explosion des capacités de production chinoises a permis à Shenyang Power d'obtenir un gros contrat pour un parc au Texas.

L'internationalisation des groupes chinois ne va pas sans heurts. Les échecs sont nombreux, comme le rachat avorté de l'anglo-australien Rio Tinto par Chinalco. "On imagine qu'ils rachètent le monde. Ils ne sont pas dans cette logique. Leur priorité reste le marché chinois. Ensuite, il y a des opportunités d'acquisitions (matières premières, technologie) pour servir leurs ambitions, analyse Charles-Edouard Bouée, président Asie du cabinet de conseil en stratégie Roland Berger. Mais ils ont très peu de capacité de projection managériale. Cela crée des clash culturels. La gestion est très centralisée, le patron Chine est extrêmement puissant face au directeur international, par exemple."

Le cabinet publie chaque année un classement des vingt groupes chinois les plus compétitifs. En 2009, deux sociétés ont reçu des prix spéciaux : Gree, premier fabricant mondial de climatiseurs, devenu la deuxième marque au Brésil avec 500 magasins. Et ChemChina (Bluestar), qui a repris les activités silicone du chimiste français Rhodia en 2006, puis le spécialiste de la nutrition animale Adisseo en 2008. La clé du succès de ChemChina avec Adisseo, selon M. Bouée, "tient au fait qu'ils ont gardé les équipes".

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 22.12.09



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Les secteurs-clés : télécoms, automobile, énergies renouvelables, pétrole...
LE MONDE | 21.12.09 | 14h10
Shanghaï Correspondant

Quelques-uns des champions chinois qui font de la concurrence aux multinationales occidentales.

Huawei. L'équipementier en télécommunications est devenu numéro deux mondial derrière Ericsson et devant Alcatel-Lucent et Nokia-Siemens. Sa part du marché global des infrastructures téléphoniques (20 %) a presque doublé en un an. Ses ventes étaient de 18,3 milliards de dollars (12,6 milliards d'euros) en 2008. En Europe, il a travaillé pour Orange, Vodafone et Deutsche Telekom. Dirigé par un ancien officier de l'armée populaire de Chine, Ren Zhengfei, Huawei a bénéficié de l'expansion du marché chinois. Il a annoncé, mi-décembre, le lancement en France de son premier téléphone sous sa propre marque, distribué par Bouygues Telecom.

Beijing Automotive Industry Holding Co. BAIC, cinquième constructeur automobile, opère en coentreprise avec Daimler Benz et le coréen Hyundai. Il veut acquérir des technologies à l'étranger pour développer sa marque, sur le modèle des rivaux Shanghaï Automotive Industry (SAIC) et de Rover.

China Railway Construction. Introduite en Bourse à Hongkong en 2008, cette société d'Etat bénéficie de la formidable expansion du réseau ferré chinois. Elle cherche à accroître son chiffre d'affaires à l'étranger (Afrique, Moyen-Orient...). En 2008, elle a remporté le contrat en Libye (2,6 milliards de dollars). Le groupe a six projets à Dubaï (91 millions de dollars), mais affirme qu'ils ne sont pas affectés par la crise de l'émirat.

CNPC, Sinopec et Cnooc. Les géants chinois du pétrole, publics mais cotés à Hongkong et à Shanghaï, ont multiplié les acquisitions. Sinopec et Cnooc sont en lice pour le rachat d'actifs de Shell au Nigeria. Sinopec, premier raffineur d'Asie, est la neuvième entreprise mondiale en chiffre d'affaires (208 milliards de dollars), et la première chinoise dans le classement de Fortune. CNPC est le partenaire privilégié des gros projets de gazoducs et d'oléoducs en provenance de Birmanie, de Russie et d'Asie centrale.

BYD. Ce leader mondial des batteries et composants pour téléphones portables est un acteur incontournable de l'automobile en Chine, et l'un des pionniers de la commercialisation de modèles hybrides. BYD affiche 2,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2008, dont un tiers dans l'automobile. Ses projets d'exportation de véhicules électriques vers Israël et l'Europe semblent retardés. Son PDG, Wang Chuanfu, a été classé par Forbes l'homme le plus riche de Chine en 2009.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 22.12.09





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François Fillon estime qu'il n'y a plus de "malentendus" avec la Chine
LEMONDE.FR avec AFP | 22.12.09 | 07h46

Le premier ministre français François Fillon a estimé, mardi 22 décembre, que les "malentendus" entre la France et la Chine avaient été "dissipés" après la brouille de l'an dernier, tout en défendant la "démocratie" française "où la parole est libre".

"C'est vrai qu'il y a eu des malentendus dans la relation franco-chinoise", a déclaré M. Fillon, s'exprimant devant des étudiants de l'université Beihang et de l'Ecole centrale de Pékin. "Je pense que ce n'était que des malentendus. Nous les avons dissipés et nous voulons construire notre relation sur le respect mutuel", a-t-il poursuivi, sans s'étendre sur les raisons de la brouille. Ces malentendus sont "parfois très exagérés, mais c'est notre vie de responsable politique (...) que de devoir affronter ces exagérations".

"La Chine est un immense pays qui doit régler ses problèmes par lui-même, et c'est folie que de penser que c'est de l'extérieur que l'on fera changer tel ou tel aspect de la vie en Chine. Et de la même façon, la France est une très vieille démocratie où la parole est libre, où chacun s'exprime comme il l'entend. C'est notre tradition. Le gouvernement chinois doit l'accepter", a lancé le premier ministre. "C'est sur ce respect mutuel que nous allons construire notre relation", a-t-il réaffirmé.

UNE BROUILLE DE PLUSIEURS MOIS

M. Fillon a souligné que sa visite à Pékin, de dimanche à mardi, visait à "accélérer les relations" bilatérales.
"Le renforcement des relations franco-chinoises va être symbolisé par deux événements très importants : la venue pour l'inauguration de l'Exposition universelle de Shanghaï du premier mi..., du président Nicolas Sarkozy et la venue en France de Hu Jintao", a expliqué M. Fillon, dans un lapsus inachevé.

Une rencontre en décembre 2008 entre M. Sarkozy et le dalaï-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains et bête noire de Pékin, avait ulcéré la Chine et entraîné une brouille de quatre mois entre les deux pays. Trois semaines après la réconciliation officielle, scellée début avril par les chefs d'Etat des deux pays en marge d'une réunion du G20 à Londres, le président Sarkozy avait invité son homologue chinois Hu Jintao à se rendre en France.




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Chine-Europe, les raisons de l'incompréhension
LE MONDE | 23.12.09 | 14h44 • Mis à jour le 23.12.09 | 14h44

La France manifeste à juste titre sa fierté d'avoir été la première nation occidentale à établir des relations diplomatiques avec la Chine. Cette décision relevait d'une vision à long terme de la politique internationale. Pour le général de Gaulle, c'était l'évidence et la raison. Dans la conférence de presse qu'il prononça en janvier 1964, et qui mérite d'être relue, il évoque l'histoire et la taille de la Chine, son rôle géopolitique en Asie ainsi que la dimension de son avenir, et il émet le souhait que "la France reconnaisse simplement le monde tel qu'il est".

Depuis près d'un demi-siècle, nos relations diplomatiques ont connu un certain nombre d'aléas. L'image de la Chine dans l'opinion publique a également fortement oscillé entre fascination et rejet, avec un mouvement accéléré ces dernières années, focalisée en particulier sur le Tibet, les Jeux olympiques, les exportations massives ou la propriété intellectuelle, pour ne citer que quelques exemples.

La France déploie aujourd'hui des efforts très importants pour essayer de renforcer ses relations avec la Chine et peser dans ses orientations. Cette politique d'influence repose en particulier sur la formation des élites. Les étudiants chinois sont nombreux dans les universités françaises comme dans les grandes écoles. Des programmes spéciaux ont été développés pour les accueillir en classes préparatoires. Certaines institutions, comme l'Ecole centrale, ont même ouvert des branches en Chine.

Toutefois, pour certains analystes, la relation avec la Chine déçoit les attentes européennes. Un récent rapport du Conseil européen pour les relations étrangères, rédigé par John Fox et François Godement, dresse un constat alarmant des relations entre l'Union européenne et la Chine, qui montre que "la stratégie Chine de l'Union européenne est basée sur la croyance anachronique que la Chine, sous l'influence de l'engagement européen, libéralisera son économie, améliorera l'Etat de droit, et démocratisera sa politique". Le rapport montre que la Chine a accordé peu d'importance aux valeurs européennes et que l'Union a ignoré la force économique et politique de la Chine et sa détermination à résister aux influences étrangères.

De Gaulle notait déjà, dans sa conférence de presse de janvier 1964, l'attitude indépendante de la Chine dans le contexte de la rupture avec l'URSS. La mémoire des humiliations subies lors de la confrontation avec les nations occidentales au XIXe siècle est loin d'être dissipée. A la fin de l'Empire, l'étendue des valeurs et savoirs qu'il convenait d'adopter de l'étranger suscitait un vif débat. La maîtrise des technologies des puissances occidentales fut un des défis du début du XXe siècle. Pour la Chine contemporaine, le développement scientifique et la pleine intégration aux forums mondiaux dans tous les domaines est l'une des toutes premières priorités.

L'attitude des Européens s'inscrit dans une longue tradition prosélyte, qui dans l'époque contemporaine a bien plus cherché à influencer l'autre, qu'à le comprendre. Pour la France, il est plus immédiat de développer l'enseignement du français à l'étranger, que de renforcer l'apprentissage de la langue chinoise en France, encore souvent perçue comme une langue rare. La couverture médiatique sur la Chine présente souvent un biais qui contribue à renforcer des certitudes parfois bien éloignées de la réalité.

En 1978, le gouvernement de Deng Xiaoping lance le programme des "quatre modernisations" pour reconstruire le pays, dont le système académique a été à peu près réduit à néant par la Révolution culturelle. Son génie sera de signer dès son arrivée au pouvoir des accords de coopération avec l'ensemble des grandes puissances scientifiques et d'envoyer par milliers, dizaines de milliers, puis centaines de milliers, les meilleurs étudiants du pays à l'étranger. Un effort coûteux et, dans un premier temps, peu productif, puisque la majorité de ces élus resteront à l'étranger. Mais les objectifs de la Chine ne sont pas de court terme.

Tournant résolument le dos à la Révolution culturelle, la Chine a extraordinairement investi dans le développement du savoir et de la connaissance. L'éducation est la première valeur de la société contemporaine chinoise. Avec aux commandes des centaines de milliers de responsables formés à l'étranger, son expertise internationale est désormais importante.

Ces dernières années, la Chine a encore intensifié sa capacité de maîtriser son interaction avec le monde. Les programmes de bourses à l'étranger ont repris. Elle accueille sur son territoire de nombreuses formations étrangères, pour lesquelles les universités de nombreux pays rivalisent. Le nombre d'étudiants entrant à l'université a crû très fortement, avoisinant aujourd'hui la somme de leurs homologues des Etats-Unis et de l'Europe réunis.

La partie n'est pas facile pour les Européens qui n'ont pas su anticiper les changements du monde. L'ignorance est une des causes essentielles des difficultés avec la Chine. Une rencontre bilatérale met souvent face à face des Chinois qui connaissent parfaitement un pays européen et sa langue pour y avoir étudié et parfois travaillé, et des Européens ayant des connaissances générales sur la Chine. Ce décalage est d'autant plus dommageable que la Chine est un pays peu transparent et difficile à appréhender pour un étranger.

Dans le domaine scientifique, les Chinois ont une connaissance du monde scientifique européen qui est aussi précise que la nôtre est parcellaire. Les programmes européens sont ouverts aux Chinois, qui bénéficient même du soutien financier de la Commission européenne et ont un niveau de participation égal à celui des Etats-Unis. Les Européens, quant à eux, ne participent pas aux programmes chinois.

La part de la recherche mondiale qui se fait en Chine augmente extrêmement rapidement, poussée par la puissance publique et les entreprises chinoises émergentes - la Chine a dépassé le Japon pour les dépenses de recherche et développement (R & D) -, mais également par les entreprises transnationales qui augmentent leur capacité de R & D à Pékin ou à Shanghaï. La Chine développe certains des concepts qui domineront les usages, les normes et les techniques de demain. Sa puissance lui permettra de les imposer au monde.

Certes, une conscience se développe, l'enseignement du chinois se renforce, de nombreux jeunes Européens s'installent en Chine, les entreprises intègrent leur R & D dans le tissu chinois, les instituts de recherche approfondissent leurs interactions, mais le sentiment domine encore que c'est aux Chinois d'apprendre et pas à nous d'appréhender le monde tel qu'il est.

Stéphane Grumbach, directeur du laboratoire franco-chinois d'informatique Liama et ancien conseiller scientifique auprès de l'ambassade de France en Chine.


Article paru dans l'édition du 24.12.09




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Chine : Le gouvernement lance un Twitter officiel, vite fermé
By Oiwan Lam
Created 12/22/2009 - 16:27

[1]Après avoir bloqué ou fait fermer un grand nombre de réseaux sociaux en ligne tels que Twitter et Fanfou, le gouvernement chinois a lancé sur le site officiel people.com.cn [2] son propre service de microblogging.

Quelques heures plus tard, le service n'était plus accessible. Les micro-messages pour la libération du dissident emprisonné Liu Xiabo [3] occupaient la tête de la liste des messages les plus populaires !

Le message a été ensuite effacé. Les utilisateurs du nouveau service ont commencé à le tester avec des mots « interdits » sur le Web chinois et ont fait des découvertes intéressantes. Le nom de Wen Jiabao [Premier ministre] n'est pas bloqué automatiquement alors que celui [du Président chinois] Hu Jintao l'est. Le site, à l'heure de publication, est inaccessible.



Traduction : Claire Ulrich, Global Voices Online

M. Fillon, connaissez-vous le dissident chinois Liu Xiaobo ? [3]
Twitter, nouvelle brèche dans la censure chinoise [5]
China tightens Internet controls in the name of fighting porn, piracy, and cybercrime, sur rconversation.com (en anglais) [6]
MIIT considers a white-list of approved websites, sur Danwei.org (en anglais) [7]
Commander sur Fnac.com:
Internet et la Chine [8]
URL source: http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/22/...blogging-131005

Links:
[1] http://fr.globalvoicesonline.org/
[2] http://people.com.cn/
[3] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/22/...u-xiaobo-130930
[4] http://rconversation.blogs.com/about.html
[5] http://www.rue89.com/chinatown/2009/02/12/...ensure-chinoise
[6] http://rconversation.blogs.com/rconversati...cybercrime.html
[7] http://www.danwei.org/front_page_of_the_da...name_com_cn.php
[8] http://livre.fnac.com/a2233189/Pierre-Hask...gin=RUE89_EDITO


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Ces marques chinoises qui font leur marché en Occident
By Pierre Haski
Created 12/20/2009 - 12:19

Automobile, informatique, telecoms… portrait des ces entreprises qui feront bientôt partie de notre quotidien.

Il va falloir s'y habituer… Les entreprises chinoises sont à l'offensive, et viennent désormais sur des terrains qui n'étaient pas ceux sur lesquels on les attendait.

Qu'on en juge : des entreprises chinoises s'arrachent les morceaux à vendre des constructeurs automobiles occidentaux (Hummer, Saab, Volvo, MG, Rover…) ; une autre remporte le premier contrat d'un fabricant chinois auprès de SFR pour la téléphonie mobile en France ; un troisième gagne un contrat d'exploitation pétrolière en Irak avec … Total en partenaire minoritaire. Et dans quelques années, un avion gros porteur made in China viendra concurrencer Airbus et Boeing.

Ces marques sont encore inconnues du grand public occidental : en 2003, avec Laurent Mauriac, aujourd'hui directeur général de Rue89, nous avions fait un supplément dans Libération [1] sur l'essor économique de la Chine, et nous avions commencé par cette question :

« Qui peut citer les noms de cinq marques chinoises ? Assurément peu de gens en Europe ou aux Etats-Unis, où les produits made in China sont pourtant de plus en plus envahissants. “C'est comme citer cinq Belges connus”, plaisante un consultant spécialisé dans les nouvelles technologies, basé à Pékin. Mais pour ajouter aussitôt que cette situation ne devrait pas durer. »

Ces marques étaient considérées comme quantité négligeable par les multinationales il y a seulement quelques années, mais elles s'imposent rapidement dans le paysage économique globalisé, et certaines d'entre elles feront partie de notre quotidien, aidées par les poches pleines du gouvernement. Rien qu'entre juillet et septembre 2009, les investissements chinois à l'étranger se sont élevés à 20 milliards de dollars [2], trois fois plus qu'à la même période l'an dernier.

Revue de détails au moment où François Fillon se trouve en Chine à la tête d'une délégation d'hommes d'affaires, afin de faire oublier la brouille des derniers 18 mois et reprendre le chemin des contrats…

► L'informatique : Lenovo [3]

Ordinateurs Lenovo dans une salle de classe du Ningxia (P. Haski/Rue89)

LogoLenovo.gifLenovo [4] est la plus connue des marques grand public chinoises, depuis qu'elle a racheté, à la surprise générale, la branche micro-informatique d'IBM en 2005. Sa naissance remonte à 1984, soit au début du processus de réformes économiques initiées par Deng Xiaoping à la fin de l'ère maoïste. Né dans le giron de l'Etat (l'investissement initial venait de l'académie des Sciences), Lenovo s'appelait alors Legend.

En 2005, Legend est un géant à l'échelle de la Chine, avec des chaînes de production automatisées ultra-modernes, mais encore un nain à l'échelle mondiale. Le rachat de la division micro-informatique d'IBM lui permet de changer d'échelle, tout en changeant de nom pour s'internationaliser, devenant le quatrième producteur d'ordinateurs personnels au monde, derrière les Américains HP et Dell, et le … Taïwanais Acer.

Après un bon début, Lenovo a connu quelques déboires, et repris le contrôle d'un pouvoir jusque là partagé avec des Américains [5], anciens d'IBM. Sponsors des JO de pékin (la flamme olympique [6], c'était eux ! ), Lenovo est sans doute la marque qui allie le mieux le nationalisme chinois et la mondialisation.

Photo : ordinateurs Lenovo dans une salle de classe du Ningxia (Pierre Haski/Rue89)

► L'équipement télécoms : Huawei [7]

► Retour à la page d'accueil [8]

Equipement télécoms

L'annonce du contrat a fait du bruit dans le milieu des télécoms : le chinois Huawei vient de remporter un contrat avec SFR [9], son premier en France, pour la fourniture d'équipements permettant de faire de la téléphonie mobile de deuxième et de troisième générations dans deux régions françaises.

Huawei est l'un des concurrents majeurs du groupe franco-américain Alcatel-Lucent, et ne cesse de progresser à pas de géants depuis plus d'une décennie. D'abord en Chine, devenue le premier marché mondial des télécoms, puis pour se faire les dents dans les pays clients de la Chine, avant de s'attaquer aux marchés les plus compétitifs d'Occident.

En 2003, j'avais été frappé lorsqu'ils avaient remporté un appel d'offres de Free pour un réseau de fibre optique en France, alors qu'Alcatel était le numéro un mondial du secteur. J'avais visité leur QG, dans le sud de la Chine [10], et avais découvert un empire avec des milliers d'ingénieurs payés au tarif chinois, ambitieux et conquérant.

Huawei souffre de ses origines liées au complexe militaire chinois, et de l'opacité de son actionnariat. Ça lui ferme certains secteurs, comme lorsque les Américains ont refusé de lui céder la société 3M pour raisons de sécurité. Mais Huawei a l'avantage du prix et d'un matériel désormais compétitif. Sa marche en avant n'est pas terminée.

Huawei n'est pas tout seul : un deuxième équipementier télécom chinois, ZTE, fait lui aussi une percée, plus modeste mais bien réelle, hors de Chine.

Phoot : publicité vivante pour Alcatel en Chine, mais l'équipementier français perd des points face à Huawei (Pierre Haski/Rue89)

► L'automobile : Geely [11]

► Retour à la page d'accueil [8]

Automobile

Qui peut désormais douter qu'un ou plusieurs constructeurs chinois figureront dans l'avenir parmi les dix constructeurs automobiles mondiaux. C'était impensable il y a seulement quelques années, lorsque, sur les routes de Chine, on ne voyait que des Volkswagen, des Toyota, des GM ou des Peugeot-Citroën.

Mais tous ces constructeurs étrangers ont dû conclure des accords de joint-venture pour pénétrer le marché chinois, faisant émerger des géants locaux qui ont vite appris.

On ne connait pas encore leurs marques, qui commencent pourtant par montrer le bout de leur nez hors de Chine. SAIC, le partenaire de Volkswagen et GM à Shanghaï, est certainement le plus ambitieux, le plus riche aussi. Il a une première, modeste tête de pont avec la marque sud-coréenne SsangYong, et avec des brevets rachetés des Britanniques en faillite MG et Rover, dont il commence à sortir les premiers modèles.

SAIC, société d'Etat, n'est pas seul. Geely, le principal constructeur privé chinois, est entré en négociations exclusives avec Ford et espère racheter début 2010 la prestigieuse marque suédoise Volvo, que l'Américain veut céder. Ce serait un gros coup pour ce constructeur chinois qui est en train de négocier un emprunt d'un milliard de dollars avec les banques chinoises pour financer son achat.

Un autre constructeur, le Pékinois BAIC, vient de négocier le rachat des brevets de certains modèles de Saab, l'autre marque suédoise, un temps symbole de réussite sociale en Europe…

Et il y a aussi le rachat du célèbre Hummer par le Sichuan Tengzhong Heavy Industrial Machinery, un groupe d'équipements lourds basé à Chengdu, dans le sud-ouest de la Chine, et dont Pascal Riché nous disait récemment toute la portée symbolique [12].

Ne pas oublier Brillance, qui monte les BMW chinoises, et développe ses propres limousines, ou encore Dongfeng, le partenaire chinois de PSA, dont le président confiait à voix haute il y a quelques années, en présence du patron de PSA de l'époque, Jean-Martin Foltz, qu'il rêvait de fabriquer la première voiture 100% chinoise - et donc de damer le pion à ses partenaires occidentaux du moment.

Lorsque les premières voitures chinoises ont fait leur apparition au Salon de l'auto parisien, il y a quatre ans, les médias se sont amusés avec des crash tests foirés. Les constructeurs occidentaux ont fini de rigoler.

Photo : le vélo a perdu la partie en Chine, la voiture est un symbole de statut social (Pierre Haski/Rue89)

► L'énergie : CNPC [13]

► Retour à la page d'accueil [8]

Energie

Le patron de Total, Christophe de Margerie, est revenu dépité, la semaine dernière, de la vente aux enchères à Bagdad des permis d'exploitation irakiens, un pays où les pétroliers français ont beaucoup travaillé et beaucoup sévi à l'époque de Saddam Hussein. Mais si le patron de Total est revenu bredouille, ce n'est pas en raison de ses alliances douteuses du passé, mais en raison des prix que le Français a jugés indignes dans Le Monde : « Je n'avais pas envie de gagner », a-t-il dit.

S'il n'est pas revenu les mains totalement vides, c'est grâce à son alliance avec le Chinois CNPC (China National Petroleum Corporation), qui a remporté le permis d'exploitation du champs de Halfaya. Total n'a que 25%, et le Chinois sera l'opérateur du contrat. Sacré retournement de situation pour le quatrième groupe pétrolier mondial.

Les Chinois se retrouvent en fait dans la même situation que les Français il y a quatre décennies, lorsque le général de Gaulle a lancé Elf et Total en Afrique et au Moyen Orient pour se faire une place au soleil à côté des majors de l'époque, toutes anglo-saxonnes. La Chine, devenue importatrice nette de pétrole il y a une décennie, et à l'appétit énergétique insatiable, débarque elle aussi dans un monde verrouillé par les grands du moment.

Dans tous les pays pétroliers, surtout en Afrique, mais aussi au Moyen Orient et même en Amérique latine, on croise désormais des pétroliers chinois en quête de permis d'exploration et d'exploitation, afin de sécuriser l'approvisionnement en or noir d'un pays devenu une grande puissance industrielle. Ils s'appellent PetroChina (première capitalisation boursière au monde, rien que ça ! ) CNPC, CNOOC ou Sinopec, les équivalents de Total et Elf d'hier, y compris dans leur liens intimes avec le coeur de l'appareil d'Etat.

Photo : la Chine pousse les éoliennes (ici au Xinjiang), mais doit aussi importer du pétrole (Pierre Haski/Rue89)

► La téléphonie : China mobile [14]

► Retour à la page d'accueil [8]

Téléphonie

Savez vous que le premier opérateur de téléphonie mobile mondial n'est ni Orange, ni Virgin, ni un Américain : c'est China Mobile [15], qui a franchi la barre des 500 millions d'abonnés en octobre. L'opérateur, qui appartient toujours à l'Etat chinois, comme ses concurrents, en comptait 370 millions fin 2007, et a donc rajouté en deux ans plus d'abonnés qu'Orange n'en a accumulés durant toute son existence.

China Mobile regroupe les deux tiers des quelque 700 millions de Chinois qui disposent d'un téléphone portable, c'est-à-dire plus de la moitié de la population totale du pays.

Ayant consolidé sa position en interne, cette société d'Etat côtée à la Bourse de Hong Kong commence à s'intéresser au vaste monde, et, avec un trésor de guerre financier colossal, tente de déployer ses ailes à l'étranger, en Asie d'abord, mais aussi dans le reste du monde en développement. Avant de débarquer dans les pays industriels ?

Photo : art contemporain chinois, téléphone portable à la main (Pierre Haski/Rue89)

► L'aviation : Comac [16]

► Retour à la page d'accueil [8]

Aviation

Il ne s'agit pas ici d'être exhaustif et de traiter tous les secteurs, toutes les marques. Mais terminons par le secteur où on n'attendait pas les Chinois, du moins pas si vite : l'aviation civile. Le tête à tête Airbus-Boeing dans les gros porteurs devrait être rompu au cours de la prochaine décennie par l'apparition des avions de la série « C » - C comme Chine. Le premier gros porteur chinois, le C919, devrait être opérationnel en 2014, et sa maquette a été présentée en septembre au Salon aéronautique de Singapour. [17]

[Le groupe français Safran a signé lundi à Pékin, en marge de la visite de François Fillion, un contrat pour la fourniture de moteurs à l'avion chinois C919, qui s'élève à cinq milliards de dollars, a annoncé le président du directoire de Safran, Jean-Paul Herteman.]

La Chine est déjà, par sa taille, le premier marché mondial pour la concurrence entre Airbus et Boeing, et les deux constructeurs ont fortement aidé la Chine à développer son industrie, au risque d'aider à la naissance d'un redoutable concurrent à terme. Airbus a même ouvert en Chine sa première ligne de production d'A320 [18] hors d'Europe, qui a livré son premier avion cette année.

L'industrie aéronautique chinoise a déjà commencé à produire un avion régional, en partenariat avec le Brésil, et commence à le commercialiser.

A Singapour, Wang Wenbin, directeur général adjoint de la Comac, qui produit le C919 (et dont une délégation se trouvait en France en juillet dernier [19] à la recherche de fournisseurs), a déclaré modestement :

« Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir en comparaison avec ces superpuissances de l'industrie aéronautique, telles que les Etats-Unis. »

Mais cette modestie ne doit pas cacher de grandes ambitions. Tous ne réussiront pas -l'échec de rachat de la branche téléviseurs du Français Thomson par le Chinois TCL montre que ces entreprises ne sont pas toujours prêtes à une mondialisation trop rapide-, mais ce qui est certain, c'est que, de plus en plus, la Chine a les moyens de ses ambitions.

Photo : bientôt, les compagnies aériennes chinoises pourront voler chinois (Pierre Haski/Rue89)

► Retour à la page d'accueil [8]
Technologie : l'appétit sans limites du chinois Huawei [20]
Les Etats-Unis bloquent un investissement high-tech chinois [21]
Les fabricants d'ordinateurs low cost à l'assaut des pays pauvres [22]
Hummer acheté par des Chinois, un gros symbole [12]
Chinese Company Seeks to Make Old Saab Models, sur nytimes.com [23]
Beijing Automotive pourrait reprendre des actifs de Saab appartenant à GM, sur Aujourdhuilachine.com [24]
Les plans du premier avion gros porteur chinois dévoilés, sur Aujourd'huilachine.com [17]
Huawei, gagnant sur toute la ligne, sur Libération.fr [10]
François Fillon à Pékin pour "donner de la vitesse" aux relations franco-chinoises, sur Aujourd'huilaChine [25]
URL source: http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/20/...occident-130030

Links:
[1] http://www.liberation.fr/cahier-special/01...s-le-grand-saut
[2] http://www.lesechos.fr/info/inter/afp_0019...m?xtor=RSS-2053
[3] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/20/...30030?page=0,1#
[4] http://www.lenovo.com/lenovo/fr/fr/
[5] http://toutsurlachine.blogspot.com/2009/02...ill-amelio.html
[6] http://www.rue89.com/jo-de-pekin/flop-olym...-flamme-a-paris
[7] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/20/...30030?page=0,2#
[8] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/20/...occident-130030
[9] http://www.latribune.fr/entreprises/commun...-en-france.html
[10] http://www.liberation.fr/cahier-special/01...-toute-la-ligne
[11] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/20/...30030?page=0,3#
[12] http://www.rue89.com/mon-oeil/2009/10/12/h...on-gros-symbole
[13] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/20/...30030?page=0,4#
[14] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/20/...30030?page=0,5#
[15] http://www.chinamobileltd.com/
[16] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/20/...30030?page=0,6#
[17] http://www.aujourdhuilachine.com/actualite...s-12068.asp?1=1
[18] http://www.aujourdhuilachine.com/actualite...e-11440.asp?1=1
[19] http://www.amb-chine.fr/fra/zfzj/t581028.htm
[20] http://www.rue89.com/chinatown/technologie...-chinois-huawei
[21] http://www.rue89.com/chinatown/les-etats-u...gh-tech-chinois
[22] http://www.rue89.com/2007/08/16/les-fabric...es-pays-pauvres
[23] http://www.nytimes.com/2009/12/14/business...ref=global-home
[24] http://www.aujourdhuilachine.com/informati...m-13018.asp?1=1
[25] http://www.aujourdhuilachine.com/actualite...s-13083.asp?1=1


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Le monde chinois, nouvel Eldorado du roman policier
By Bertrand Mialaret
Created 12/19/2009 - 12:42

Deux auteurs de romans policiers chinois vous ont été présentés ici, He Jiahong [1], professeur à Pékin et Qiu Xiaolong [2] qui enseigne aux Etats Unis. Le grand talent de ces romanciers ne doit pas nous faire oublier les écrivains occidentaux qui, nombreux, font de la Chine actuelle et du monde chinois le champ d'action de leurs romans.

On ne vous parlera pas de la Chine de la dynastie des Tang et du juge Ti du diplomate hollandais Van Gulik [3], ni de l'un de ses héritiers, le Français Frédéric Lenormand [4] qui donne une suite aux enquêtes du célèbre juge. Nos auteurs sont très divers : un natif du Sri Lanka à Hong Kong, un Ecossais adopté par le Quercy, un avocat international américain, une journaliste anglaise de Pékin…
Des combinaisons insolites

Shamini Flint [5], une jeune femme de Singapour, d'origine Indienne, nous décrit la vie de riches familles d'entrepreneurs chinois de Malaisie, exploitant les forêts de Bornéo. L'intervention d'un policier Sikh de Singapour, l'inspecteur Singh, est une source de frictions avec ses collègues malais.

On croise même un jeune Anglais qui prend la défense des tribus primitives de Bornéo. On pense au Suisse Bruno Manser, défenseur des Pénans, dont la disparition n'a jamais été éclaircie. Shamini Flint sort bientôt son troisième livre, espérons qu'elle intéressera un éditeur français !

Mi Jianxu, contrairement aux apparences, est Français (Michel Imbert). Cinq romans ont été publiés aux Editions de l'Aube. Les intrigues sont souvent intéressantes et la documentation assez sûre, mais les personnages un peu transparents, sont traités trop rapidement et dans un style parfois relâché.

Nury Vittachi est un écrivain étonnant. Originaire du Sri Lanka et vivant à Hong Kong, il est marié à une Anglaise. Le couple, qui a adopté trois enfants chinois, est décrit par la presse comme « les Benetton, car nous sommes tous de couleur différentes comme les affiches du fabricant de vêtements » ! Journaliste, il a joué un rôle important dans la création d'un festival et de prix littéraires à Hong Kong.

Vittachi, dont trois livres ont été traduits chez Philippe Picquier, a imaginé un couple original, un vieux Chinois de Singapour, avare et misogyne, CF Wong, maître de Fengshui, la géomancie traditionnelle chinoise. Il est secondé (ou perturbé) par une stagiaire, une jeune anglo-australienne de Hong Kong.

Beaucoup d'humour, de rythme, entre triades chinoises et gurus malais ; la richesse raciale et… gastronomique de Singapour est fort bien rendue. Des romans de pur divertissement qui vous apprendront peu sur les problèmes politique et sociaux de la région mais vous découvrirez pourquoi l'opéra de Sydney est imprégné d'énergie négative.
Les romans « tibétains » d'Eliot Pattison

Cette série comporte six romans dont quatre ont été traduits et publiés dans la collection 10-18. Eliot Pattison [6] est un avocat international américain qui a parcouru le monde au service de multinationales et de projets d'investissement. Il mène maintenant une vie plus calme de romancier à succès dans une ferme de Pennsylvanie.

Passionné par le bouddhisme, il publie de très (trop) copieux romans qui nous font découvrir plusieurs régions du Tibet et notamment le Kham. L'enquête est menée par l'inspecteur Shen Tao Yun, emprisonné dans un camp de travail et dont les compétences seront utilisées par la direction du camp pour retrouver un meurtrier. Dans le volume suivant, au Xinjiang, Shan Tao Yun et un moine tibétain Lokesh, traversent des intrigues bien complexes.

C'est fort bien écrit, très travaillé, une découverte de nombre d'aspects de la culture tibétaine ; mais la fête est gâchée par une approche un peu primaire : les Chinois (sauf bien sur Shan Tao qui s'est mis à l'école des Tibétains) sont le mal absolu ! Fort heureusement, un groupe d'Américains, qui préparent l'exploitation d'une mine, sont là pour protéger des reliques culturelles. L'intrigue policière est par trop complexe et l'on se lasse de phénomènes surnaturels et d'interventions de possibles démons…

Au lieu d'un projet minier, l'auteur aurait pu choisir l'action d'ONG américaines dont certaines font un bon travail dans le Kham [7] en matière d'éducation et de préservation culturelle.
Un romancier entrepreneur, Peter May

Ecossais, Peter May [8] vit dans le Quercy après une carrière à succès à la télévision britannique comme producteur, scénariste et réalisateur . Déçu par l'éditeur de son premier roman, il a pris en main la promotion de ses livres et ses sites internet sont impressionnants : une entreprise qu'il gère avec sa femme , elle aussi écrivain et qui anime des ateliers d'écriture.

Il a trouvé le temps de nouer des contacts étendus à Pékin avec les milieux judiciaires et policiers ; il est même membre honoraire de l'association chinoise d'auteurs de romans policiers !

La série chinoise comporte six romans. Il recherche des décors qui « parlent » aux Occidentaux : la Grande Muraille, l'armée de terre cuite de Xian… Il est très précis mais parvient à expliquer, sans lourdeur, les éléments culturels et historiques de ses livres même s'il n'a pas le charme et les évocations littéraires et poétiques de Qiu Xiaolong.

Les relations entre policiers de sexe opposé sont un classique du genre ; les échanges amoureux entre l'inspecteur Li et le médecin légiste américain Margaret sont complexes et tumultueux. Margaret, c'est aussi le cerveau du roman ; c'est le médecin légiste plus que la police qui trouve les indices et les solutions, mais maladroite et méprisant la culture chinoise, elle est à la source de nombreuses frictions…

L'inspecteur Li est parfois assez « occidentalisé », il a une approche plutôt brutale de la politique locale (au contraire de l'habileté de Chen Cao chez Qiu Xiaolong), de plus il a quelque défauts majeurs, ne s'intéressant ni à la nourriture, ni au thé, ni à la poésie, mais il reste de bonne compagnie.
Un Pékin sans exotisme de Catherine Sampson

Etudiante à Shanghaï puis journaliste à Pékin pour le « Times » de Londres, Catherine Sampson [9] est retournée en Chine en 2001 avec son mari James Miles, correspondant de « The Economist ». Une expérience de dix sept ans en Chine qui lui a permis d'écrire deux romans policiers de très bonne facture, malheureusement non traduits (« The Pool of Unease » et « The Slaughter Pavillion »).

Rien de spectaculaire, elle décrit son environnement, Anjialou, la banlieue de Pékin. C'est une histoire de délocalisation industrielle, de liens entre le Parti et les industriels chinois. L'inspecteur Song et la journaliste anglaise Robin n'ont que des relations professionnelles !

Le personnage intéressant, c'est l'interprète chinoise que Robin mettra en danger par son arrogance. Cette banlieue est glauque et l'inspecteur Song ne suscite pas la passion.

C'est une Chine ni mystique, ni magique, ni exotique… une vraie Chine.

►Nury Vittachi - Le maître de fengshui perd le nord. Picquier 2005, 360 pages ; 8€.

►Eliot Pattison - Dans la gorge du dragon. 10-18, juin 2009 ; 530 pages ; 9,40€.

►Eliot Pattison - Le tueur du lac de pierre. 10-18, juin 2009 ; 680 pages ; 10€.

►Peter May - Meurtre à Pékin. Actes Sud poche ; janvier 2007 ; 500 pages ; 10,50€.

►Peter May - Le quatrième sacrifice. Actes Sud poche ; 2008 ; 440 pages ; 9,50€.

Qiu Xiaolong, flic et poète à Shanghaï [2]
Quand l'inspecteur Chen enquête sur la vie privée du président Mao [10]
He Jiahong, l'état de droit en Chine passe par le roman policier [1]
Tous les articles sur la littérature chinoise [11]
URL source: http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/19/...policier-130646

Links:
[1] http://www.rue89.com/2008/05/30/he-jiahong...-roman-policier
[2] http://www.rue89.com/2007/10/02/qiu-xiaolo...oete-a-shanghai
[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Juge_Ti
[4] http://www.editions-fayard.fr/auteur/fayar...o-hachette.html
[5] http://www.shaminiflint.com/
[6] http://www.eliotpattison.com/
[7] http://www.khamaid.org/
[8] http://www.petermay.co.uk/
[9] http://www.catherinesampson.com/
[10] http://www.rue89.com/2008/06/07/quand-lins...u-president-mao
[11] http://www.rue89.com/tag/litterature-chinoise


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En Chine, des expropriés s'immolent pour faire valoir leurs droits
By Rue89
Created 12/18/2009 - 16:38

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Les expropriations immobilières sont de nouveau la cible des critiques en Chine après des immolations de propriétaires poussés à l'extrême pour tenter de protéger leurs maisons.

Le mois dernier, Tang Fuzhen, 47 ans, s'est aspergée d'essence avant de mettre le feu à ses vêtements à Chengdu, dans la capitale du Sichuan (sud-ouest). Elle tentait d'empêcher des policiers municipaux de détruire sa maison, déclarée illégale par les autorités locales.

Hospitalisée dans un état critique, elle est morte 16 jours après, mais son cas a remis sur la place publique le sujet sensible des expropriations immobilières et leur lot d'injustices et de violences. Les photos et la vidéo de la tragédie ont circulé sur internet et choqué le pays. (Voir les images de la télévision chinoise ci-dessous).




Dans un quartier de Pékin, en début de semaine, un homme s'est également immolé par le feu [1] pour la même raison. Il a cependant échappé à la mort. Beaucoup de Chinois, sous la menace d'évictions, n'hésitent pas à recourir à ces actions de plus en plus extrêmes pour exprimer leur refus d'indemnisations jugées trop faibles et des méthodes expéditives des autorités locales.

Ces dernières sont responsables de la propriété et de la gestion des terres dans le système communiste chinois, mais elles sont souvent accusées de collusion avec les promoteurs. Pour les autorités locales, les revenus du foncier constituent une composante essentielle de leur budget, faute d'autres ressources.

Lire la suite sur Aujourd'hui la Chine [2]

Photo : immolation par le feu à Pékin, d'un homme protestant contre son éviction (DR)

►Mise à jour le 19/12/09 à 11h00. La photo de l'immolation a été retirée suite à une mauvaise information, il ne semble pas que ce soit celle de l'immolation de Pékin. Désolé à tous nos lecteurs pour cette erreur regrettable.
Le stade olympique de Pékin changé en station de sports d'hiver [3]
En Chine, des expropriés s'immolent pour faire valoir leurs droits [2]
AGAIN: Chinese Man Self-Immolates To Protest Eviction, sur Businessinsider.com [4]
The Chengdu self-immolation, sur ESWN [5]
URL source: http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/18/...s-droits-130591

Links:
[1] http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/...t-eviction.html
[2] http://www.aujourdhuilachine.com/actualite...s-13078.asp?1=1
[3] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/17/...s-dhiver-130406
[4] http://www.businessinsider.com/chinese-man...viction-2009-12
[5] http://www.zonaeuropa.com/20091204_1.htm


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A l'est des nuages, les carnets de Chine de Vincent Hein
By Aujourdhui la Chine
Created 12/16/2009 - 10:14

Un mélange de notes, de poèmes, de définitions, de nouvelles du jour… Vincent Hein, un Français qui vit à Pékin depuis quatre ans, nous invite à suivre ses réflexions sur la Chine mais surtout sur l'âme humaine.

« Il est difficile d'écrire en Chine, de structurer son texte comme on pourrait le faire partout ailleurs. Tout est tellement surprenant, rocambolesque, indiscipliné, tout est si étrangement établi, tellement elliptique, que votre regard, vos sens tout entiers sont sans cesse sollicités et qu'il n'est jamais aisé de concentrer son esprit sur une idée à la fois. On se perd en pensées, on s'égare, on rêve de fatras, et la forme littéraire qui convient le mieux reste sans doute leur poésie courte et vaporeuse, seule capable de coller à ce joli désordre. » ( 2 septembre 2005)

9782207260616.gifDans ce premier livre, Vincent Hein donne très vite la mesure de son talent : une belle écriture qui emmène le lecteur dans un monde plein d'humour et d'auto-dérision mais aussi de sagesse et d'observations :

« Ce qui m'a intéressé dans cette démarche c'est de raconter l'humain, sans comprendre forcément et sans donner de leçons. Peu importe que je l'ai rédigé en étant en Chine, j'aurais écrit, dans le fond, le même livre ailleurs ».

« Avez-vous déjà été invité au restaurant, par une Pékinoise incroyablement belle et dont vous êtes éperdument amoureux, à manger des demi-têtes de canard coupées dans le sens de la longueur, juste avant qu'elle vous annoncce qu'elle vous aime aussi et qu'elle souhaite faire sa vie avec vous ? Eh bien moi oui ! » ( 18 juin 2005)

Sa rencontre avec la belle Ma Xiaomeng avec qui il va se marier, bouleverse évidemment sa vie et adoucit son ton, sans pour autant lui faire perdre cette distance tendre et ironique à la fois.

« En Chine, c'est comme partout : on a les mêmes préoccupations que tout le reste de la planète, naissance, santé, fric, mort….Je ne supporte pas quand on parle des ces fameuses “différences culturelles”, quelle horrible expression, la culture est universelle et rapproche les gens. Avec Ma Xiaomeng, je n'ai pas de différences culturelles. Je vis en Chine, pas sur la planète Mars, on n'est pas chez E.T. et je retrouve toute la gamme des sentiments humains. Ce qui ne veut pas dire que je mythifie la Chine ! »

Elle a sur l'avant-bras gauche
Une petite veine bleue
Qui ressemble
A une minuscule voie de chemin de fer.
Je prendrai demain
L'express Shanghai-Pékin
Jusqu'à son coeur.
( 29 août 2006)

Vincent Hein aime la poésie sous toutes ses formes et il ne s'en cache pas.

« J'aime beaucoup l'écriture photographique, ici tes sens sont sollicités en permanence et cette forme poétique correspond à ce désordre. J'ai commencé ce livre il y a quatre ans, j'ai changé depuis et certains passages ne me plaisent plus de la même manière mais cet ensemble correspond à mon envie de littérature. Je me revendique de Raymond Guérin, de Georges Hyvernaud, Henri Calet et Nicolas Bouvier dans une certaine mesure, j'aime leur philosophie de la vie, leur dérision, leur apologie de la paresse, ce sont des anatomistes qui dissèquent avec drôlerie l'ame humaine »

« Pour dire que la question a si peu d'importance qu'on ne souhaite meme pas en parler : “Rang ni ciao gou'er chi baba ! ‘- je te laisse comme un petit chien qui mange du caca. Voilà une expression familière et imagée qui a, entre autres, cet avantage de remettre les petits tracas à leur juste place’ ( 2 mai 2008)

On l'aura compris, Vincent Hein s'attache au réel qui l'entoure et aime le travailler :

‘Je ne suis pas un -bon- romancier, je trouve qu'il y a suffisamment de choses réelles pour ne pas s'encombrer avec l'imaginaire. Je suis embarrassé avec l'imaginaire’.

Pour l'instant sa réalité, c'est sa vie en Chine mais il refuse de s'en tenir là.

‘Il se trouve que je suis en Chine, je ne sais pas pour combien de temps mais il y a une chose qui est sure : je ne m'enferme pas dans ce pays, j'ai plein de projets comme des poèmes pour mon fils et un travail sur Kyoto’.

►A l'est des nuages, carnets de Chine. Vincent Hein. Editions Denoël , 197 pages

En partenariat avec :

[1]
Tous les articles sur la littérature chinoise [2]
URL source: http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/16/...ent-hein-130268

Links:
[1] http://www.aujourdhuilachine.com/home.asp
[2] http://www.rue89.com/tag/litterature-chinoise


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Ecrit le : Samedi 26 Décembre 2009 04h59
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QUOTE (P'tit Panda @ Vendredi 25 Décembre 2009 22h03)
François Fillon estime qu'il n'y a plus de "malentendus" avec la Chine

il a raison, la france et la chine sont de plus en plus sur la meme longueur d'onde, comme en temoignent les deux faits suivants (hou, qu'est-ce que j'ai mauvais esprit)
QUOTE (P'tit Panda @ Vendredi 25 Décembre 2009 21h29)
Onze ans de prison pour un intellectuel dissident chinois
LEMONDE.FR avec AFP | 25.12.09 | 09h29

Le célèbre intellectuel dissident chinois Liu Xiaobo a été condamné, vendredi 25 décembre, à onze ans de prison, plus d'un an après avoir appelé à la démocratisation de la Chine. M. Liu, 53 ans, un écrivain et ancien professeur d'université qui avait déjà connu la prison après la répression du mouvement démocratique de Tiananmen, s'est également vu priver de ses "droits politiques pendant deux ans", ont annoncé ses avocats. "Il rencontrera ses avocats lundi pour préparer l'appel", affirme son épouse. L'appel peut être déposé dans un délai de dix jours à partir de samedi, précise l'un de ses avocats.

M. Liu avait comparu mercredi deux heures et demie durant pour "subversion du pouvoir de l'Etat" après avoir été l'un des auteurs de la "Charte 08", un texte réclamant une Chine démocratique. Cité par l'agence officielle Chine nouvelle, le tribunal a affirmé "avoir suivi strictement la procédure judiciaire dans cette affaire et protégé pleinement les droits à la défense de Liu". Les journalistes et diplomates étrangers n'ont toutefois pas pu assister au procès mercredi, ni à la lecture du verdict vendredi.

"DURCISSEMENT POLITIQUE"

Les associations des droits de l'homme dénoncent une peine très lourde. Pour Nicholas Bequelin, chercheur à la division Asie de l'organisation Human Rights Watch à Hongkong, "c'est une peine très, très sévère, qui reflète aussi un durcissement politique, que nous avons observé depuis la préparation des Jeux olympiques". Dans un communiqué, l'ONG Amnesty International se déclare "extrêmement inquiète pour les autres signataires de la 'Charte 08' et pour la liberté d'expression en Chine". Selon l'organisation, la Chine a condamné depuis 2003 plus de 35 personnes "sous l'accusation vague d''incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat'".

Premier pays occidental à réagir, les Etats-Unis ont fait part de leur inquiétude, estimant que "la persécution d'individus pour l'expression pacifique d'idées politiques est incompatible avec les normes des droits de l'homme reconnues internationalement". Washington a de nouveau appelé à la libération du dissident, qui "a œuvré pacifiquement à l'établissement d'un processus démocratique en Chine". Jeudi, Pékin avait dénoncé les "ingérences grossières" de certains pays étrangers après le procès de M. Liu, demandant le respect de la "souveraineté judiciaire chinoise".

QUOTE
Dénoncé par Albanel, viré par TF1

Un cadre de TF1 hostile à la loi Hadopi a écrit à sa députée, Françoise de Panafieu. Qui a fait suivre à la ministre de la Culture. Qui a transmis à la chaîne. Qui l’a licencié.

C’est le premier martyr d’Hadopi. Cet homme de 31 ans, Jérôme Bourreau-Guggenheim, responsable du pôle innovation web de TF1, a été, selon nos informations, licencié pour avoir critiqué le projet de loi Création et Internet (Hadopi). Allons bon. Mais il y a mieux : si Jérôme Bourreau a été viré par la Une, c’est suite à une dénonciation du… ministère de la Culture dont l’hôte, Christine Albanel, est l’artisan de la fameuse loi qui doit réprimer le téléchargement illégal. Et la chaîne qui a abouti au licenciement ne serait pas complète sans mentionner la députée UMP de Paris Françoise de Panafieu : c’est auprès d’elle que Jérôme Bourreau s’est ouvert de ses critiques envers Hadopi. Critiques transmises au ministère de la Culture qui les a transmises à TF1. Résultat : à la porte.

Rutilant. L’histoire commence le 19 février. Ce jour là, Jérôme Bourreau, qui habite le XVIIe arrondissement de Paris, décide d’écrire à sa députée, Françoise de Panafieu. Le sujet : Hadopi. «Je suivais ça avec beaucoup d’attention, raconte Jérôme Bourreau à Libération, j’avais beaucoup lu sur la question, c’est un sujet qui me touche, d’abord parce que c’est mon métier, et puis parce que je suis passionné par le Web.» Le nouveau et rutilant site de TF1, c’est lui. Pourquoi Panafieu ? «Mes parents m’ont toujours appris que quand on n’est pas d’accord, plutôt que de critiquer, il faut agir.» Alors il écrit, par mail, à Françoise de Panafieu, tout le mal qu’il pense de Hadopi. Ce mail, il l’envoie de son adresse personnelle, chez Gmail. D’abord, il se présente : études à Dauphine (où, badine-t-il, il a rencontré le neveu de Panafieu), «diverses responsabilités dans le secteur des nouveaux médias» et aujourd’hui «responsable du pôle innovation web» de TF1. Puis il déroule en termes mesurés son argumentaire anti-Hadopi. Qu’il conclut ainsi : «Madame la députée, je compte sur votre clairvoyance pour porter ma voix.»

Mais sa voix va porter beaucoup plus loin. Le 4 mars, il est convoqué par Arnaud Bosom, président de eTF1 qui s’occupe des activités numériques de la Une. «Et là, raconte Jérôme Bourreau, il me lit le mail mot à mot ! Et me dit qu’il ne peut pas laisser passer ça, que je n’ai pas le droit d’avoir cette opinion. Mais moi, je ne me suis pas écrasé, mon opinion est libre, et surtout je l’avais exprimée à titre privé dans une correspondance privée !» Comment le mail envoyé à Panafieu atterrit-il sur le bureau de Bosom ? Il lui explique que c’est le ministère de la Culture qui l’a transmis. A Jean-Michel Counillon, directeur juridique de TF1, même si aujourd’hui, officiellement, la Une dit n’en rien savoir. En avril, Bourreau est convoqué à un entretien préalable à une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement. Et c’est jusqu’au licenciement que TF1 va.

«Platane». Le 16 avril, Jérôme Bourreau reçoit sa lettre de «licenciement pour divergence forte avec la stratégie» de TF1. Etonnante lettre, dont Libération a eu copie : le groupe y reproche à son salarié son mail à Panafieu «par lequel [il] fais[ait] valoir, en tant que salarié du groupe, [son] hostilité au projet de loi Création et Internet». Et TF1 l’écrit noir sur blanc : «Cette correspondance nous est parvenue via le cabinet du ministre de la Culture qui l’a adressée le jour même à la société TF1.»

Mais le meilleur est à venir : «Nous considérons cette prise de position comme un acte d’opposition à la stratégie du groupe TF1 [pour qui] l’adoption de ce projet de loi est un enjeu fort», écrit la DRH. Avant de reprocher à Bourreau d’avoir «mis [le] groupe en difficulté, [sa] position faisant apparaître le défaut d’alignement d’un responsable "web" avec la position officielle défendue par la direction.» On résume : en plus de la délation, on apprend que Hadopi est un enjeu fort de la stratégie de TF1, qui défend officiellement la loi. Ce qui laisse songeur quand on voit, sur le sujet, le manque d’objectivité des JT de la Une. Interrogé par Libération, un porte-parole de TF1 tente de se rattraper aux branches et évoque des «prises de position anti-Hadopi publiques de Jérôme Bourreau à l’intérieur de l’entreprise». Ce qui n’est pourtant pas mentionné dans la lettre de licenciement.

Jérôme Bourreau lui est «dégoûté» : «La stratégie de TF1, ironise t-il, c’est de gagner de l’argent, pas de soutenir une loi.» Son avocat, Me Emmanuel Noirot, est en train de saisir les prud’hommes : «Pour licenciement injustifié dans la mesure où l’opinion de mon client est une opinion privée politique mais aussi technique sur Hadopi et que, selon le code du travail, un employé ne peut pas être discriminé en fonction de ses opinion politiques.» Me Noirot saisit également la Halde : «C’est une discrimination, un délit d’opinion, c’est purement scandaleux», assène-t-il.

Chez Françoise de Panafieu, où l’on se souvient du mail, on «tombe du platane» : «J’ai trouvé le mail intéressant, explique Marie-Christine Méchet, son attachée parlementaire, je l’ai transféré au cabinet du ministère pour obtenir un argumentaire.» Méchet, à qui Libération a appris le licenciement de Jérôme Bourreau, se dit «hallucinée : c’est extrêmement grave». Au ministère de la Culture, on ne cache pas son embarras : «Nous sommes extrêmement surpris.» Et si on se souvient du mail, on ne sait pas comment il a atterri à TF1. Evidemment : quand apparaissent au grand jour les liaisons dangereuses entre le ministère de la Culture de Nicolas Sarkozy et la chaîne privée détenue par son meilleur ami Martin Bouygues, ça fait désordre.

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ah_thomas
  Ecrit le : Vendredi 01 Janvier 2010 13h13
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