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> Revue De Presse Sur La Chine 2010/2011, articles intéressants
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P'tit Panda
Ecrit le : Lundi 04 Janvier 2010 20h04
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Dragon



RSF : censure dans l’AppStore chinois

Reporters Sans Frontières monte d’un ton. L’association de défense de la liberté de la presse demande des explications à Apple concernant la censure d’applications sur l’AppStore chinois - d’après Macworld, Cupertino a en effet accepté de ne pas mettre en ligne sur la boutique d’applications des logiciels liés au Dalaï Lama, la bête noire du régime chinois.
Au moins cinq de ces applications n’ont pas pu montrer le bout de leurs octets sur l’AppStore local : Dalai Quotes, Dalai Lama Quotes, Dalai Lama Prayerwheel (trois logiciels proposant des citations du chef religieux tibétain), ainsi que Paging Dalai Lama (qui nous dit où le Dalaï Lama donne des conférences) et Nobel Laureates, qui contient des informations sur les prix Nobel - dont le Dalaï Lama. Des applications liées à la résistance ouïghoure sont également censurées.

RSF réclame donc d’Apple la « liste complète des applications censurées – si censure il y a - et les critères de sélection utilisés ». Et l’association de menacer : « Si Apple a accepté de retirer certains de ses produits du App Store sous la pression des autorités, le groupe américain rejoindrait alors le club des entreprises complices de la censure de l’information en Chine. Une grande déception de la part d’une entreprise qui s’est fait connaître pour son esprit créatif (…) il semblerait alors qu’en Chine, Apple ne se donne plus les moyens de penser autrement que les autorités ».

Apple a expliqué à Macworld qu’elle suivait les législations locales. D’ailleurs, certaines de ces applications sont disponibles sur d’autres boutiques nationales…

Cette explication ne suffit pas à RSF, qui indique que « Le fait d’obéir aux lois locales ne constitue pas une excuse plausible, un acte de censure de contenu concernant le dalai lama serait injustifié et représenterait clairement une violation des normes internationales qui régissent la liberté d’expression ».

s : http://www.macplus.net/


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P'tit Panda
Ecrit le : Lundi 04 Janvier 2010 22h06
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Un front froid glacial s'abat sur la Chine

le 04 janvier 2010


Chine - Un front d'air froid venant de Sibérie balaie le nord de la Chine. Après deux jours de chutes de neige, les plus importantes qu'ait connu la région au cours des cinquante dernières années, les températures pourraient descendre jusqu'à -32°C

La vie a soudainement ralenti en Chine, alors que de fortes chutes de neige accompagnées de brouillard et de températures glaciales paralysent le nord du pays.

Plusieurs autoroutes ont dû être fermées, de nombreux vols annulés ou retardés et les réseaux de transports en commun sont fortement perturbés ou à l'arrêt, notamment à Pékin où trente centimètres de neige sont tombés.

Ce matin, 3.500 écoles sont restées fermées et d'importantes chutes de neige sont encore attendues dans le nord-est et l'est du pays. Alors que le mercure aurait, d'après le China Daily, atteint -36°C dans la province du Heilongjiang, des températures comprises entre -20 et -32°C sont prévues ce lundi dans les provinces du Hebei et de Mongolie intérieure, voisines de Pékin où il devrait faire -16°C ce soir. Ces températures sont les plus froides que le pays ait connu au cours des cinq dernières décennies.

s : http://www.maxisciences.com


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P'tit Panda
Ecrit le : Mardi 05 Janvier 2010 23h07
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Un parking pour femmes avec des places de stationnement... plus larges
LEMONDE.FR avec AFP | 05.01.10 | 11h34 • Mis à jour le 05.01.10 | 11h47

Un parking réservé à l'usage exclusif des femmes a ouvert en fin d'année dans la province chinoise du Hebei (Nord). Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne s'agit pas de répondre à la demande de femmes s'inquiétant de l'insécurité dans certains lieux souterrains de stationnement. Non, le but de ce parking est de faciliter les manœuvres automobiles aux femmes en leur proposant des emplacements plus larges et une signalisation plus voyante.

Pour Wang Zheng, un responsable du centre commercial de Wanxiang Tiancheng dans la ville de Shijiazhuang, ce nouveau parking a été conçu pour "répondre à la perception forte de la couleur chez les femmes et à leur appréciation différente de la distance". "Les places sont plus larges d'un mètre par rapport à la moyenne", a précisé M. Wang, ajoutant que les panneaux de signalisation plus colorés du nouveau parking "correspondent mieux aux besoins des femmes".

En août, la mairie de Séoul en Corée du Sud avait annoncé une initiative similaire, qui doit voir le jour courant 2010, indique le Huffington Post. Près de 5 000 places de stationnement de la ville, situées à proximité des centres commerciaux, seront peintes en rose. Elles seront ainsi réservées à la clientèle féminine, laquelle, juchée sur de hauts talons, n'aura plus à souffrir de trop longues distances pour se rendre dans ses magasins favoris ou sur son lieu de travail. L'initiative fait partie d'un projet plus global pour rendre la capitale sud-coréenne plus accessible aux femmes.




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Ecrit le : Mardi 05 Janvier 2010 23h10
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Chine: deux affluents du fleuve Jaune sérieusement pollués par une fuite de gazole

(AFP) – Il y a 14 heures

PEKIN — Deux affluents du fleuve Jaune, le deuxième plus long fleuve de Chine, ont été "sérieusement pollués" par une fuite de gazole, nouvel accident frappant les cours d'eau chinois extrêmement contaminés, a indiqué mardi le gouvernement.

Jusqu'à 150.000 litres de gazole ont été déversés dans les rivières Chishui et Wei mercredi dernier, à la suite de la rupture d'un oléoduc de la China National Petroleum Corp., premier producteur de pétrole du pays, selon les médias officiels.

"A cause de cet incident, la Chishui a été sérieusement polluée et la Wei assez sérieusement", a indiqué le gouvernement de la province du Shaanxi (nord) sur son site internet.

La pollution de la rivière Wei a été "maîtrisée", non sans avoir atteint lundi, comme la Chishui, le niveau 5, plus haut niveau l'échelle de pollution chinoise, selon la même source.

Des eaux au niveau 5 de pollution deviennent impropres à la consommation mais peuvent encore servir à l'irrigation, selon les critères officiels.

Les deux rivières se jettent dans le Huang He, le fleuve Jaune, long de plus de 5.460 kilomètres, qui traverse la grande plaine du nord de la Chine avant de se jeter dans la mer Jaune et alimente au passage en eau de consommation des millions de gens.

Plus de 200 millions de personnes n'ont pas accès à l'eau potable dans le pays.

Liées au développement économique rapide de la Chine, les pollutions sont fréquentes en Chine où 70% des cours d'eau et lacs sont contaminés, selon des organisations.

En novembre 2005, une explosion dans une usine de produits pétrochimiques dans le nord-ouest de la Chine avait entraîné le déversement de 100 tonnes de benzène, un produit toxique, dans la rivière Songhua, qui se jette dans l'Amour, marquant la frontière entre la Chine et la Russie.

Des millions de personnes avaient été privés d'eau pendant plusieurs jours.


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Ecrit le : Mardi 05 Janvier 2010 23h11
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Les entreprises chinoises poursuivent leurs rachats à l'étranger
LE MONDE | 05.01.10 | 15h07 • Mis à jour le 05.01.10 | 15h07

Les entreprises chinoises ont continué d'acheter des sociétés étrangères à un rythme soutenu en 2009. Quelques grosses opérations - dans le secteur pétrolier en particulier, avec, entre autres, l'offre du pétrolier Sinopec sur le suisse Addax Petroleum - ont maintenu le volume global d'acquisitions à 46 milliards de dollars (32,1 milliards d'euros), soit à peu près autant qu'en 2008 (50 milliards de dollars), mais beaucoup plus que les années précédentes, selon l'étude sur les fusions-acquisitions en 2009 publiée lundi 4 janvier par le cabinet Dealogic. Leur montant ne s'était en effet élevé qu'à 9,6 milliards de dollars en 2006 et à 25,4 milliards en 2007.

L'Australie est le pays dont les entreprises ont été le plus convoitées par les sociétés chinoises, en 2009, avec 58 opérations réalisées, pour un montant global de 10,7 milliards de dollars. Il s'agit en particulier de sociétés minières. Au point que le gouvernement australien commence à s'inquiéter de l'appétit de la Chine pour ses matières premières (Le Monde du 23 décembre 2009).

La Suisse a été le second pays visé, avec seulement deux opérations, mais pour un montant de près de 9 milliards de dollars.

Cette performance chinoise a pu être réalisée malgré le blocage de plusieurs acquisitions, pour des raisons de sécurité ou de patriotisme économique, par les pouvoirs publics des sociétés cibles. Les Etats-Unis se sont ainsi opposés, le 22 décembre 2009, au rachat de la société américaine de mines d'or Firstgold par le groupe public minier chinois Northwest Non-Ferrous International Investment. Canberra a, de son côté, bloqué, en juin 2009, le doublement de la participation du géant de l'aluminium chinois Chinalco dans le groupe minier australien Rio Tinto.

Pendant que des sociétés chinoises faisaient leurs emplettes, d'autres étaient au contraire la cible d'acquéreurs, au point que la Chine a aussi été, symétriquement, le terrain du plus grand nombre d'opérations de fusions-acquisitions, selon Dealogic. Globalement, les entreprises du monde entier ont, en revanche, fortement réduit les montants consacrés aux achats de sociétés en 2009, de 32 % par rapport à 2008 et de 53 % par rapport à 2007, selon Thomson Reuters. C'est en Europe que les opérations ont le plus fortement ralenti, de 54 %, contre une baisse de 24 % aux Etats-Unis.

Certes, quelques opérations de fusions-acquisitions transfrontalières d'envergure ont eu lieu en Europe ou aux Etats-Unis en 2009. L'une des dernières en date étant l'acquisition de l'américain Chattem par le laboratoire Sanofi-Aventis, annoncée le 21 décembre 2009. Suivant de peu l'offre d'acquisition de l'assureur Axa Asia Pacific par la Banque nationale d'Australie (NAB), annoncée le 17 décembre 2009.

Finance, énergie et santé

Les secteurs dans lesquels les concentrations ont été les plus importantes sont la finance, suivi, de l'énergie et de la santé, selon Dealogic.

Les fusions-acquisitions vont-elles repartir à la hausse en 2010 ? Les taux d'intérêt bas et les niveaux de valorisations jugés intéressants par les spécialistes pourraient le laisser croire, bien que ces valorisations, faibles en début d'année 2009, aient recommencé à augmenter durant les trois derniers trimestres, selon Dealogic. Les entreprises chinoises continueront d'en profiter, d'autant que ce pays dispose d'importantes réserves de devises.

Les dirigeants occidentaux, préoccupés par la réduction de leurs coûts et réticents à investir, seront sans doute plus prudents. Une grande entreprise européenne sur cinq serait néanmoins prête à faire une acquisition importante, selon une enquête conjointe, publiée en décembre 2009, du cabinet de conseil Boston Consulting Group et de la banque UBS, auprès de 166 dirigeants de grandes sociétés cotées.

Symétriquement, une entreprise interrogée sur trois aurait l'intention de céder une partie de ses activités pour se recentrer ou se restructurer. Ce qui provoquerait une augmentation des opérations de fusions-acquisitions de 20 % en 2010, par rapport à 2009, prédisent les auteurs de l'étude.

De fait, les opérations ont repris en novembre 2009 à un volume qui n'avait pas été observé depuis juillet 2008, précise Dealogic.

Annie Kahn
Article paru dans l'édition du 06.01.10



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Ecrit le : Jeudi 07 Janvier 2010 00h51
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Immobilier : la Chine sera-t-elle le nouveau Japon ?
LE MONDE | 06.01.10 | 14h24

Les freins mis en place sur un marché immobilier chinois au bord de la surchauffe montrent que Pékin est mieux placé pour arrêter la formation d'une bulle que Tokyo ne l'était dans les années 1980. Il ne faudrait cependant pas croire que sa gestion très dirigiste de l'économie épargnera à la Chine l'expérience douloureuse vécue par le Japon.

Les investisseurs sont rassurés par le fait que la politique de crédit chinoise a évité les excès qui ont été fatals au marché immobilier japonais. Ce dernier avait vu le prix des terrains chuter de 75 %. L'apport personnel des acquéreurs chinois doit représenter au moins 30 % du prix total, et les achats comptant ne sont pas rares. Au Japon, les banques proposaient des crédits immobiliers sur cent ans et permettaient aux emprunteurs d'hypothéquer un logement pour en acquérir un autre.

Par ailleurs, la politique chinoise de l'enfant unique, en concentrant la transmission de capital par les parents, augmente le nombre de jeunes adultes qui veulent acheter et permet de limiter le recours à l'emprunt, mais attention : ceux-ci devront bientôt assurer les besoins d'une population vieillissante, ce qui ne manquera pas de dégrader leur taux d'épargne et de favoriser l'endettement.

Le virage est amorcé. Si l'encours des crédits immobiliers ne représente encore que 12 % du total, cette proportion s'élève rapidement. Les crédits à la consommation de long et moyen terme, dans lesquels sont inclus les crédits immobiliers, ont progressé plus vite que l'ensemble des prêts (+ 43 % au cours des onze premiers mois de 2009). Le risque lié au secteur est presque aussi important qu'il l'a été au Japon. Le volume des crédits affectés à l'immobilier est équivalent à 40 % du produit intérieur brut (PIB) en Chine. Au Japon, en pleine période de bulle, le pourcentage était de 50 %.

Besoins agricoles

Pékin dispose de davantage de moyens que Tokyo pour maîtriser le dérapage. L'Etat peut, d'une part, contenir la demande en jouant sur la fiscalité et les taux d'intérêt, et d'autre part, stimuler l'offre en cédant des terrains encore non vendus. Mais comme la Chine a par ailleurs des besoins agricoles gigantesques, la pénurie de terrains menace. Les autorités ont longtemps hésité à s'engager dans une politique défavorable à l'investissement immobilier.

La surabondance de liquidités peut conduire la Chine à vivre le même traumatisme que le Japon. Les responsables politiques chinois feraient bien de prendre le taureau par les cornes.

(Traduction de Christine Lahuec.)


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Ecrit le : Jeudi 07 Janvier 2010 00h53
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En Chine, un lama tibétain condamné à huit ans et demi de prison
LE MONDE | 06.01.10 | 14h39 • Mis à jour le 06.01.10 | 14h39
Pékin Correspondant

Dans une quasi-indifférence, un lama très populaire d'une zone tibétaine de la province du Sichuan a été condamné, à la veille de Noël, à huit années et demie de prison pour "détentions illégales d'armes", "occupation illégale d'un terrain municipal" et "détournements de fonds". Phurbu Tsering Rinpoche est ce que l'on appelle au Tibet un toulkou, un lama réincarné - littéralement "corps d'émanation du Bouddha". A 53 ans, il est notamment l'abbé et le fondateur de deux monastères. Il a créé des dispensaires médicaux et un hospice pour personnes âgées tout en ayant adopté des enfants handicapés.

Cet homme marié, qui n'est pas moine comme cela peut-être le cas de certains "bouddhas vivants", selon la terminologie chinoise, est non seulement très respecté chez les Tibétains de sa ville de Ganzi (Kardze en tibétain), à l'ouest du Sichuan, mais aussi parmi des fidèles chinois han qui le considèrent comme un grand maître.

Selon sa femme et certains de ses proches, les accusations ne reposent sur rien de tangible. Le terrain occupé "illégalement" lui aurait été donné afin qu'il puisse y bâtir son hospice de vieux et les "armes" se seraient révélées être des munitions et une imitation de pistolet. Selon son avocat, le lama aurait dépensé l'équivalent de 7 000 euros pour bâtir l'hospice.

Des responsables locaux ont imprudemment confié à ses avocats, avant un procès dont le verdict semble avoir été décidé à l'avance, que les autorités avaient décidé de lui infliger une lourde peine afin de faire un exemple du lama. Le but est de dissuader d'autres grands lamas d'user de leur influence pour provoquer des "manifestations antichinoises".

Trop de popularité

La véritable raison d'un verdict aussi lourd est en effet liée à une manifestation de nonnes bouddhistes du monastère de Buronglang, dont Phurbu Tsering est l'abbé. Dans la foulée des violentes émeutes de Lhassa du 14 mars 2008, environ 80 nonnes avaient défilé au mois de mai suivant dans les rues de Ganzi pour protester contre les cours d'"éducation patriotique" durant lesquels les religieux tibétains doivent régulièrement abjurer leur fidélité au dalaï-lama. "Nous voulons que le dalaï-lama revienne au Tibet, c'est notre roi !", criaient-elles. Cinquante-cinq d'entre elles furent arrêtées. Si la plupart furent relâchées dans les mois qui ont suivi, deux d'entre elles ont été lourdement punies : onze ans de prison pour Senong Lantsuo, 36 ans, et dix ans pour Kangzhu Jintsuo, 34 ans.

Le lama Phurbu avait été arrêté quelques jours après ces manifestations. Les autorités locales, a rapporté son épouse, avaient déployé un dispositif policier et paramilitaire impressionnant. Depuis son incarcération, il a été demandé à ses fidèles et amis chinois han d'arrêter de verser des dons à ses oeuvres ou de le soutenir, faute de quoi ils pourraient être accusés de complicité.

"Ce procès est une fabrication, il n'existe aucun bien-fondé derrière les accusations", a affirmé au Monde par courriel Woeser, poétesse et dissidente tibétaine vivant à Pékin. Certes, se félicite-t-elle, c'est la première fois, depuis les émeutes au Tibet, qu'un accusé a pu choisir ses avocats. Mais elle affirme que les droits de l'accusé n'ont pas été respectés durant le procès. "C'est la première personnalité religieuse tibétaine à se voir infliger une peine aussi lourde depuis les troubles au Tibet", commente-t-elle.

La femme de Phurbu Tsering a par ailleurs confié à des journalistes occidentaux, en 2009 à Ganzi, que son mari n'avait aucune activité politique et que faire réciter aux nonnes une prière où elles souhaitent une bonne santé au dalaï-lama ne peut constituer un délit.

Après la condamnation à onze ans de prison, le 25 décembre, de la grande figure dissidente, l'écrivain pékinois Liu Xiaobo - qui a fait appel, lundi, de sa condamnation - le verdict contre le lama tibétain montre à quel point le régime de Pékin veut prévenir toute velléité de contestation de la suprématie du Parti communiste. La sévérité des peines, les deux hommes la doivent à leur popularité, l'un dans les cercles intellectuels, l'autre parmi les adeptes du bouddhisme.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 07.01.10



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Ecrit le : Jeudi 07 Janvier 2010 00h57
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Dragon



Gu-eules noires venues de Chine
LE MONDE | 06.01.10 | 13h34 • Mis à jour le 06.01.10 | 16h15

Il a 84 ans, mais pas un début d'accent nivernais. Rouler les "r", comme les "l", il laisse ça à sa femme, une vraie fille "de souche", comme elle dit. Lui, Roger, il est pourtant né comme elle, à 45 km de Nevers, dans cet endroit dépeuplé qui s'appelle La Machine. Il s'en souvient, il a même grandi au "numéro 12 de la rue 2". C'est comme ça, à l'époque, qu'on nommait les allées dans cette ancienne cité minière - 7 000 habitants autrefois, 3 700 aujourd'hui. Sa mère était de Bonny-sur-Loire, pas très loin. Mais son père venait de Nankin, et tout le monde sait ici que c'est en Chine.

Un père chinois, c'est rare dans une région de forêts de chênes et de prés de charolaises. Encore plus dans une petite ville créée ex-nihilo, spécialement pour l'extraction du charbon. Une vraie histoire pour le coup, qui est en partie celle de 140 000 autres Chinois, débarqués un peu partout, en France, pendant la Grande Guerre, après avoir été recrutés par les armées française et anglaise alors en manque de main-d'oeuvre. Une histoire mal connue, qui est pourtant celle de la première vague d'immigration chinoise dans l'Hexagone.

Peu de travaux historiques existent sur le sujet. En leur mémoire, il n'y a qu'une petite stèle, dans un coin du jardin Baudricourt, à Paris, inaugurée en 1998. Or leur histoire est aussi celle d'une intégration originale, surtout pour la poignée d'entre eux qui ont atterri à La Machine. Les rares, avec quelques-uns dans le Nord-Pas-de-Calais, à s'être retrouvés à creuser des galeries.

De ces Chinois "machinois", Roger Tchang est un peu le dernier. Le seul, du moins, à vivre encore sur place, dans ces enfilades de baraques à vendre. Sa maisonnette est comme les patrons paternalistes aimaient à les millimétrer, avec la taille des volets, le jardin en long et la margelle standardisés. Avec ses frères, son père, c'est toute la famille qui a travaillé "au fond". Alors, dans son intérieur rangé, papier peint fleuri, buffet en bois massif, il raconte ses années pas banales dans les mines de charbon.

La saga familiale commence forcément par son père, "un beau Chinois", né en 1 897. Son prénom c'était Tson - plus tard, il a changé pour "André". Un jour, à 19 ans, il a été attiré par des affiches qui promettaient "la fortune" en France. Rien n'indiquait que c'était la guerre. Alors fils unique, orphelin de père, maçon de formation, il n'a pas eu d'hésitation. Il a passé une visite médicale. On lui a donné un numéro de matricule. Et après plusieurs mois de bateau, il a débarqué à Marseille, en 1917.

Les contrats étaient précis. Tout était prévu : les doses de thé, de graisse et de sel, 5 francs de salaire par jour, 25 centimes pour les vêtements et les chaussures, autant pour les "frais de maladie" et l'assurance décès. Officiellement, la main-d'oeuvre ne devait pas combattre, elle était à la disposition de l'arrière-front. Mais les tâches étaient ingrates : terrassement des tranchées, déminage. André Tchang, lui, fut d'abord docker, puis manutentionnaire à Châlons-sur-Marne, chargé du nettoyage des champs de bataille et du ramassage des cadavres. "Il n'en parlait jamais", raconte Roger.

C'est seulement à la fin de son contrat, en 1923, alors que la plupart de ses compatriotes rentrent au pays, qu'il rejoint La Machine. Il a entendu dire que quelques Chinois y sont restés. Certains sont venus via Schneider, qui fabrique de l'armement et exploite le gisement. D'autres sont des étudiants en quête de fins de mois, envoyés par le gouvernement chinois. Au Creusot, à 100 km de là, en avril 1921, le plus célèbre d'entre eux, Deng Xiaoping, futur numéro un chinois de 1978 à 1992, a fait un séjour de trois semaines, et c'est là qu'il a découvert le marxisme.

Dans ce bourg de Nièvre, ils sont alors un peu les premiers "étrangers". Jusque-là, on faisait plutôt appel aux gens des campagnes. Des figures presque exotiques dans ce paysage de terres froides où culminent les terrils. Ils organisent leurs fêtes, avec des fleurs de papier. Ils reconstituent aussi une fumerie d'opium, selon un témoignage de l'époque. Beaucoup, comme le père Tchang, aiment surtout à s'habiller beau, chaque soir, après le travail, pour se retrouver au bar des mineurs et jouer des heures, aux cartes ou au mah-jong, avec l'argent de la quinzaine.

A l'instar de toutes les cités minières en besoin de main-d'oeuvre, La Machine devient alors un lieu de brassage en avance sur son temps. Après les Chinois, arrivent les Polonais, les Maghrébins, les Italiens, les Yougoslaves... En 1936, 30 % de la population est d'origine étrangère. Mais au fond des puits, comme en rigole Roger Tchang, "on était tous noirs !". Roger Pasquet, un vieux mineur de 83 ans, abonde : "Il n'y avait pas de nationalité ! Avec la chaleur, on travaillait tous en slip ou à poil !" L'ancien maire, René Vingdiolet, 84 ans, résume à sa façon : "C'était l'Europe avant l'Europe."

En réalité, un racisme latent existe, des règlements de comptes entre communautés surviennent parfois, mais la solidarité minière joue son rôle. Le père de Roger est le seul Chinois à bien maîtriser le français. Il fait office de traducteur. Après plusieurs années, alors que la plupart de ses alter ego sont affectés comme boiseurs pour soutenir les galeries, lui est promu "boutefeu", poste sensible chargé des explosifs. Une intégration qui l'amène, avec son fils, jusque dans les rangs de la Résistance. Plus tard, avec 13 enfants, le foyer recevra la médaille de la famille française.

Au total, entre 1917 et 1927, près de 300 Chinois passent ainsi par les houillères de La Machine. Beaucoup seront découragés par les conditions de vie et le climat. Ils n'ont souvent pour logement que des dortoirs collectifs dans des baraquements en bois. En 1930, ils ne sont plus qu'une vingtaine. A l'échelle nationale, sur les 140 000 initialement recrutés, 3 000 seulement sont restés en France après leur contrat.

Les traces du passage de tous ces Chinois sont maigres, du coup. La plupart du temps, ne demeurent que leurs tombes dans les cimetières. A Noyelles-sur-Mer (Somme) notamment, où plus de 800 sont enterrés. Des tombes de célibataires souvent, jamais fleuries, avec des noms gravés légèrement francisés - comme "Tchang" au lieu de "Chang".

A La Machine, seul le père de Roger a vraiment "fait souche". Juste avant son arrivée dans le bourg minier, il avait rencontré la fille d'un roulier, Louise, 16 ans. Roger est le quatrième enfant du couple. Et c'est son parcours, dans les pas de son père, à la mine, avec sa passion du football, qui vont parachever l'assimilation de la famille.

Après avoir été à l'école Schneider, comme ses frères, Roger Tchang a toute sa vie associé mine et ballon rond. Il double ses journées quand il y a match le week-end. A plusieurs reprises présélectionné pour l'équipe de France de football amateur de l'époque, il joue une fois avec Raymond Kopa. Courtisé par des clubs professionnels mais inquiet pour ses vieux jours, il refuse de changer de club sans la garantie d'une exploitation minière à proximité : "Il fallait que j'assure ma retraite, moi !" A La Machine, ce sont des choses que l'on retient.

A force, il s'est taillé une petite notoriété. A Montceau-les-Mines, à la fin des années 1950, une photo noir et blanc le montre fier, posant sur le perron avec les patrons. Lors d'une Coupe de France, un envoyé spécial du journal L'Equipe n'en revient pas : "Dire que ces gueule.jpgs noires joueront dimanche contre les professionnels de Sochaux, en 8e de finale..." Un des chauffeurs de François Mitterrand aussi, qui avait été un temps gardien de but de La Machine, aimait bien, une fois déposé le président à Château-Chinon, taper un verre, chez lui, la berline garée devant le pavillon.

Aujourd'hui, avec les retours de l'histoire, les vies de Roger Tchang, son père, et toute leur petite communauté passée par là suscitent un intérêt nouveau de la part de la diaspora chinoise immigrée. Il y a quatre ans, une exposition intitulée "Les Chinois de La Machine" avait été présentée, au Musée de la mine. Ça avait ameuté un car entier de médias chinois. Même le premier secrétaire de l'ambassade de Chine à Paris s'était déplacé.

En banlieue parisienne, Roger Tchang a aussi un frère de quinze ans son cadet, Gérard, qui se passionne pour l'histoire familiale. Il y a un an, il a été invité à un colloque d'une semaine, en Chine, sur le sort de ces Chinois de la première guerre mondiale. Là-bas, il a retrouvé une poignée de descendants. Tous, comme lui, étaient en quête d'une reconnaissance de l'engagement sans fureur de leurs pères dans la Grande Guerre.

Roger Tchang n'y est pas allé. Il n'aime plus trop quitter son "chez lui". Sa carrière de mineur, il l'a finie comme secrétaire du comité d'entreprise. C'était juste à la fermeture du dernier puits, en 1974. Il laisse croire qu'il n'en regrette rien : "Je n'ai aucune nostalgie." Mais à le suivre dans les ruines des salles de machines, au pied des dalles de béton scellées sur l'entrée des puits, il s'emporte sans cesse : "Tout ça, c'est du patrimoine qui s'en va !"

Aujourd'hui, avec ses "genoux de caoutchouc", il ne peut plus courir. La faute au football, assure-t-il, "pas à la mine". Mais tous les jours, il continue de faire ses six kilomètres à pied, le long de l'étang Grenetier, réserve d'eau autrefois consacrée au lavage des blocs de charbon. "Inarrêtable", déplore son épouse. Têtu. Comme son père qui, "jusqu'à sa mort, a mangé avec des baguettes".

Elise Vincent
Article paru dans l'édition du 07.01.10


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QUOTE (P'tit Panda @ Mardi 05 Janvier 2010 23h07)
Un parking pour femmes avec des places de stationnement... plus larges
LEMONDE.FR avec AFP | 05.01.10 | 11h34 • Mis à jour le 05.01.10 | 11h47

Un parking réservé à l'usage exclusif des femmes a ouvert en fin d'année dans la province chinoise du Hebei (Nord). Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne s'agit pas de répondre à la demande de femmes s'inquiétant de l'insécurité dans certains lieux souterrains de stationnement. Non, le but de ce parking est de faciliter les manœuvres automobiles aux femmes en leur proposant des emplacements plus larges et une signalisation plus voyante.

Pour Wang Zheng, un responsable du centre commercial de Wanxiang Tiancheng dans la ville de Shijiazhuang, ce nouveau parking a été conçu pour "répondre à la perception forte de la couleur chez les femmes et à leur appréciation différente de la distance". "Les places sont plus larges d'un mètre par rapport à la moyenne", a précisé M. Wang, ajoutant que les panneaux de signalisation plus colorés du nouveau parking "correspondent mieux aux besoins des femmes".

En août, la mairie de Séoul en Corée du Sud avait annoncé une initiative similaire, qui doit voir le jour courant 2010, indique le Huffington Post. Près de 5 000 places de stationnement de la ville, situées à proximité des centres commerciaux, seront peintes en rose. Elles seront ainsi réservées à la clientèle féminine, laquelle, juchée sur de hauts talons, n'aura plus à souffrir de trop longues distances pour se rendre dans ses magasins favoris ou sur son lieu de travail. L'initiative fait partie d'un projet plus global pour rendre la capitale sud-coréenne plus accessible aux femmes.

Je me marre ! Je n'imagine même pas une initiative pareille en France sans que les féministes ne grondent. Si j'étais une femme, je ne sais si je devrais mal le prendre ou non. Pas mal aussi les places roses toutes proche des entrées... smile.gif


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QUOTE (P'tit Panda @ Jeudi 07 Janvier 2010 00h57)
Gu-eules noires venues de Chine
LE MONDE | 06.01.10 | 13h34 • Mis à jour le 06.01.10 | 16h15

Il a 84 ans, mais pas un début d'accent nivernais. Rouler les "r", comme les "l", il laisse ça à sa femme, une vraie fille "de souche", comme elle dit. Lui, Roger, il est pourtant né comme elle, à 45 km de Nevers, dans cet endroit dépeuplé qui s'appelle La Machine. Il s'en souvient, il a même grandi au "numéro 12 de la rue 2". C'est comme ça, à l'époque, qu'on nommait les allées dans cette ancienne cité minière - 7 000 habitants autrefois, 3 700 aujourd'hui. Sa mère était de Bonny-sur-Loire, pas très loin. Mais son père venait de Nankin, et tout le monde sait ici que c'est en Chine.

Un père chinois, c'est rare dans une région de forêts de chênes et de prés de charolaises. Encore plus dans une petite ville créée ex-nihilo, spécialement pour l'extraction du charbon. Une vraie histoire pour le coup, qui est en partie celle de 140 000 autres Chinois, débarqués un peu partout, en France, pendant la Grande Guerre, après avoir été recrutés par les armées française et anglaise alors en manque de main-d'oeuvre. Une histoire mal connue, qui est pourtant celle de la première vague d'immigration chinoise dans l'Hexagone.

Peu de travaux historiques existent sur le sujet. En leur mémoire, il n'y a qu'une petite stèle, dans un coin du jardin Baudricourt, à Paris, inaugurée en 1998. Or leur histoire est aussi celle d'une intégration originale, surtout pour la poignée d'entre eux qui ont atterri à La Machine. Les rares, avec quelques-uns dans le Nord-Pas-de-Calais, à s'être retrouvés à creuser des galeries.

De ces Chinois "machinois", Roger Tchang est un peu le dernier. Le seul, du moins, à vivre encore sur place, dans ces enfilades de baraques à vendre. Sa maisonnette est comme les patrons paternalistes aimaient à les millimétrer, avec la taille des volets, le jardin en long et la margelle standardisés. Avec ses frères, son père, c'est toute la famille qui a travaillé "au fond". Alors, dans son intérieur rangé, papier peint fleuri, buffet en bois massif, il raconte ses années pas banales dans les mines de charbon.

La saga familiale commence forcément par son père, "un beau Chinois", né en 1 897. Son prénom c'était Tson - plus tard, il a changé pour "André". Un jour, à 19 ans, il a été attiré par des affiches qui promettaient "la fortune" en France. Rien n'indiquait que c'était la guerre. Alors fils unique, orphelin de père, maçon de formation, il n'a pas eu d'hésitation. Il a passé une visite médicale. On lui a donné un numéro de matricule. Et après plusieurs mois de bateau, il a débarqué à Marseille, en 1917.

Les contrats étaient précis. Tout était prévu : les doses de thé, de graisse et de sel, 5 francs de salaire par jour, 25 centimes pour les vêtements et les chaussures, autant pour les "frais de maladie" et l'assurance décès. Officiellement, la main-d'oeuvre ne devait pas combattre, elle était à la disposition de l'arrière-front. Mais les tâches étaient ingrates : terrassement des tranchées, déminage. André Tchang, lui, fut d'abord docker, puis manutentionnaire à Châlons-sur-Marne, chargé du nettoyage des champs de bataille et du ramassage des cadavres. "Il n'en parlait jamais", raconte Roger.

C'est seulement à la fin de son contrat, en 1923, alors que la plupart de ses compatriotes rentrent au pays, qu'il rejoint La Machine. Il a entendu dire que quelques Chinois y sont restés. Certains sont venus via Schneider, qui fabrique de l'armement et exploite le gisement. D'autres sont des étudiants en quête de fins de mois, envoyés par le gouvernement chinois. Au Creusot, à 100 km de là, en avril 1921, le plus célèbre d'entre eux, Deng Xiaoping, futur numéro un chinois de 1978 à 1992, a fait un séjour de trois semaines, et c'est là qu'il a découvert le marxisme.

Dans ce bourg de Nièvre, ils sont alors un peu les premiers "étrangers". Jusque-là, on faisait plutôt appel aux gens des campagnes. Des figures presque exotiques dans ce paysage de terres froides où culminent les terrils. Ils organisent leurs fêtes, avec des fleurs de papier. Ils reconstituent aussi une fumerie d'opium, selon un témoignage de l'époque. Beaucoup, comme le père Tchang, aiment surtout à s'habiller beau, chaque soir, après le travail, pour se retrouver au bar des mineurs et jouer des heures, aux cartes ou au mah-jong, avec l'argent de la quinzaine.

A l'instar de toutes les cités minières en besoin de main-d'oeuvre, La Machine devient alors un lieu de brassage en avance sur son temps. Après les Chinois, arrivent les Polonais, les Maghrébins, les Italiens, les Yougoslaves... En 1936, 30 % de la population est d'origine étrangère. Mais au fond des puits, comme en rigole Roger Tchang, "on était tous noirs !". Roger Pasquet, un vieux mineur de 83 ans, abonde : "Il n'y avait pas de nationalité ! Avec la chaleur, on travaillait tous en slip ou à poil !" L'ancien maire, René Vingdiolet, 84 ans, résume à sa façon : "C'était l'Europe avant l'Europe."

En réalité, un racisme latent existe, des règlements de comptes entre communautés surviennent parfois, mais la solidarité minière joue son rôle. Le père de Roger est le seul Chinois à bien maîtriser le français. Il fait office de traducteur. Après plusieurs années, alors que la plupart de ses alter ego sont affectés comme boiseurs pour soutenir les galeries, lui est promu "boutefeu", poste sensible chargé des explosifs. Une intégration qui l'amène, avec son fils, jusque dans les rangs de la Résistance. Plus tard, avec 13 enfants, le foyer recevra la médaille de la famille française.

Au total, entre 1917 et 1927, près de 300 Chinois passent ainsi par les houillères de La Machine. Beaucoup seront découragés par les conditions de vie et le climat. Ils n'ont souvent pour logement que des dortoirs collectifs dans des baraquements en bois. En 1930, ils ne sont plus qu'une vingtaine. A l'échelle nationale, sur les 140 000 initialement recrutés, 3 000 seulement sont restés en France après leur contrat.

Les traces du passage de tous ces Chinois sont maigres, du coup. La plupart du temps, ne demeurent que leurs tombes dans les cimetières. A Noyelles-sur-Mer (Somme) notamment, où plus de 800 sont enterrés. Des tombes de célibataires souvent, jamais fleuries, avec des noms gravés légèrement francisés - comme "Tchang" au lieu de "Chang".

A La Machine, seul le père de Roger a vraiment "fait souche". Juste avant son arrivée dans le bourg minier, il avait rencontré la fille d'un roulier, Louise, 16 ans. Roger est le quatrième enfant du couple. Et c'est son parcours, dans les pas de son père, à la mine, avec sa passion du football, qui vont parachever l'assimilation de la famille.

Après avoir été à l'école Schneider, comme ses frères, Roger Tchang a toute sa vie associé mine et ballon rond. Il double ses journées quand il y a match le week-end. A plusieurs reprises présélectionné pour l'équipe de France de football amateur de l'époque, il joue une fois avec Raymond Kopa. Courtisé par des clubs professionnels mais inquiet pour ses vieux jours, il refuse de changer de club sans la garantie d'une exploitation minière à proximité : "Il fallait que j'assure ma retraite, moi !" A La Machine, ce sont des choses que l'on retient.

A force, il s'est taillé une petite notoriété. A Montceau-les-Mines, à la fin des années 1950, une photo noir et blanc le montre fier, posant sur le perron avec les patrons. Lors d'une Coupe de France, un envoyé spécial du journal L'Equipe n'en revient pas : "Dire que ces gueule.jpgs noires joueront dimanche contre les professionnels de Sochaux, en 8e de finale..." Un des chauffeurs de François Mitterrand aussi, qui avait été un temps gardien de but de La Machine, aimait bien, une fois déposé le président à Château-Chinon, taper un verre, chez lui, la berline garée devant le pavillon.

Aujourd'hui, avec les retours de l'histoire, les vies de Roger Tchang, son père, et toute leur petite communauté passée par là suscitent un intérêt nouveau de la part de la diaspora chinoise immigrée. Il y a quatre ans, une exposition intitulée "Les Chinois de La Machine" avait été présentée, au Musée de la mine. Ça avait ameuté un car entier de médias chinois. Même le premier secrétaire de l'ambassade de Chine à Paris s'était déplacé.

En banlieue parisienne, Roger Tchang a aussi un frère de quinze ans son cadet, Gérard, qui se passionne pour l'histoire familiale. Il y a un an, il a été invité à un colloque d'une semaine, en Chine, sur le sort de ces Chinois de la première guerre mondiale. Là-bas, il a retrouvé une poignée de descendants. Tous, comme lui, étaient en quête d'une reconnaissance de l'engagement sans fureur de leurs pères dans la Grande Guerre.

Roger Tchang n'y est pas allé. Il n'aime plus trop quitter son "chez lui". Sa carrière de mineur, il l'a finie comme secrétaire du comité d'entreprise. C'était juste à la fermeture du dernier puits, en 1974. Il laisse croire qu'il n'en regrette rien : "Je n'ai aucune nostalgie." Mais à le suivre dans les ruines des salles de machines, au pied des dalles de béton scellées sur l'entrée des puits, il s'emporte sans cesse : "Tout ça, c'est du patrimoine qui s'en va !"

Aujourd'hui, avec ses "genoux de caoutchouc", il ne peut plus courir. La faute au football, assure-t-il, "pas à la mine". Mais tous les jours, il continue de faire ses six kilomètres à pied, le long de l'étang Grenetier, réserve d'eau autrefois consacrée au lavage des blocs de charbon. "Inarrêtable", déplore son épouse. Têtu. Comme son père qui, "jusqu'à sa mort, a mangé avec des baguettes".

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Sympatoche cette histoire de famille chinoise en France. Il est vrai qu'on a tendance à oublier l'importance de cette "main d'oeuvre" venue de l'étranger.

Ca me fait penser à ces travailleurs chinois qui ont fait le réseau ferré aux Etats-Unis et qui ont été tout bonnement oubliés. Si je me rappelle, il devait y avoir un film avec Chow Yun-fat justement sur ce sujet, non ?

Pour le reste des post, c'est fort intéressant et triste aussi...


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Ecrit le : Jeudi 07 Janvier 2010 11h31
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Dragon



Le film sur les Chinois qui ont construit les chemins de fer aux USA ?
Ce devait être un projet de King Hu, mais il est mort.
A un moment donné, John Woo semblait intéressé pour le reprendre, avec Chow Yun Fat en tête d'affiche, et puis et puis...


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Illitch Dillinger
Ecrit le : Jeudi 07 Janvier 2010 15h13
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Dragon



Je me disais bien que je ne l'avais pas rêvé. En effet, c'était censé être le grand retour des deux dans un même projet : réal' et acteur avec une prod' à moitié états-unienne.

Espérons que cela voit le jour un de ces quatre. Je trouve le sujet intéressant. Martin Scorsese a bien mit 25 ans pour faire Gangs of New-York alors à ce rythme...


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ah_thomas
Ecrit le : Jeudi 07 Janvier 2010 15h33
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Dragon



C'est repris par David Wu qui en a fait Iron Road avec Sun Li et Tony Leung KF :

Page HKCinemagic : http://www.hkcinemagic.com/fr/movie.asp?id=10633
Interview David Wu : http://www.hkcinemagic.com/fr/page.asp?aid=290&page=2


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Illitch Dillinger
Ecrit le : Vendredi 08 Janvier 2010 09h53
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Merci pour les liens. icon13.gif J'étais totalement passé à côté. Par contre, je ne sais pas si c'est Daniel Wu qui me fait cet effet là mais le projet me refroidit d'un coup. Je le regardais tout de même si je le chope, rien que pour voir son traitement personnel de ce sujet rare.


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manolo
Ecrit le : Vendredi 08 Janvier 2010 10h21
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QUOTE (Illitch Dillinger @ Vendredi 08 Janvier 2010 09h53)
Par contre, je ne sais pas si c'est Daniel Wu qui me fait cet effet là mais le projet me refroidit d'un coup.  Je le regardais tout de même si je le chope, rien que pour voir son traitement personnel de ce sujet rare.

Ce n'est pas Daniel Wu qui réalise, c'est David Wu. Et là tu as peut-être encore plus de raison d'être refroidit. mrgreen.gif

David Wu :
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P'tit Panda
Ecrit le : Mercredi 13 Janvier 2010 00h37
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Dragon



Mystérieuses attaques à l'acide en série à Hongkong
LE MONDE | 11.01.10 | 14h44 • Mis à jour le 11.01.10 | 14h44
Hongkong Correspondance

C'est la huitième attaque à l'acide sur des passants, en un peu plus d'un an à Hongkong. Elle porte à plus de cent personnes le nombre de victimes, parmi lesquelles quelques grands blessés, depuis la première attaque en décembre 2008.

Samedi soir, vers 21 h 30, la nuit est confortablement fraîche et la foule abonde à l'angle de la rue Nanjing et de la rue du temple Yau Ma Tei, lieu du marché de nuit le plus populaire du territoire. L'ambiance est au marchandage. Les devins de la place du temple, juste à côté, ont fort à faire. Et les gargotes où s'agglutinent touristes et locaux sont pleines.

Autant dire que personne n'a vu tomber du ciel les deux bouteilles d'acide qui ont atterri parmi les passants. Les éclaboussures ont blessé une trentaine de personnes, dont un enfant de 7 ans et neuf touristes étrangers - aucun Français. Tous n'ont été que légèrement brûlés et aucun n'a dû rester à l'hôpital.

Selon les récits recueillis par la presse locale, les témoins de l'incident ont très vite compris qu'il s'agissait d'une nouvelle attaque à l'acide et ont eu le réflexe, non seulement d'aider les victimes à laver leurs blessures, mais aussi de bloquer toutes les sorties des immeubles alentour, espérant ainsi coincer le coupable sur place.

La tactique semble avoir payé puisque la police, complètement bredouille sur les sept précédentes attaques, a interpellé un homme de 39 ans, sur le toit de l'immeuble situé au coin du carrefour de l'attaque, là même où la police a retrouvé les capsules des bouteilles d'acide apparemment jetés sur la foule en contrebas.

Tout indiquait alors que le coupable était enfin arrêté et que le cauchemar de ces attaques à répétition, dans des lieux où tout le monde va, était peut-être fini. Pourtant, trente-six heures après l'arrestation, et contre toute attente, la police n'avait toujours pas indiqué qu'elle considérait l'homme comme suspect.

Vidéosurveillance

Il s'agirait selon certaines informations d'un résident de l'immeuble. Et aucune accusation n'a été formulée à son encontre, ce qui a relancé l'inquiétude et la frustration de la population face à ce qui ressemble de plus en plus à un jeu du chat et de la souris, qui ridiculise la police. D'autant que des grands moyens sont censés avoir été mis en oeuvre.

Un nouveau réseau de caméras de vidéosurveillance a été installé dans le quartier de Mongkok, où trois des attaques ont eu lieu. Diverses primes pour des informations menant à l'arrestation du ou des coupables ont été promises. Et des dizaines d'enquêteurs ont été affectés à cette enquête. Mais seul le chef de l'exécutif de Hongkong, Donald Tsang, dont les compétences sont de plus en plus mises en doute, s'est avoué confiant en déclarant que le public ne devait pas s'inquiéter, car ces incidents allaient bientôt cesser.

Le lendemain, dimanche soir, à l'endroit même de l'attaque, la vie avait repris d'ailleurs comme si la panique de la veille n'avait jamais eu lieu.

Florence de Changy
Article paru dans l'édition du 12.01.10



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Ecrit le : Mercredi 13 Janvier 2010 00h49
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Dragon



La Chine se lance à son tour dans l'économie verte, par Joël Ruet
LE MONDE ECONOMIE | 11.01.10 | 16h24

En se fixant un objectif de réduction de plus de 40 % de l'intensité énergétique de son produit intérieur brut (PIB) d'ici à 2020 par rapport à 2005, la Chine voit plus loin que Copenhague. Et elle possède les atouts pour faire éclore, et exporter, un modèle économique original.

En 1937, après la Longue Marche (une retraite de 12 000 kilomètres pour échapper aux nationalistes), Mao Zedong disait "la situation n'a jamais été aussi bonne". Car il avait trouvé la stratégie qui lui donnerait la clé de Pékin.

La Chine a aujourd'hui une stratégie claire en matière environnementale. Sous l'impulsion des réformes lancées par Deng Xiaoping, le PNB a quadruplé entre 1978 et 1995, alors que la consommation d'énergie n'a "que" doublé dans la même période. Au début du millénaire, lorsque celle-ci s'est emballée, Pékin a lancé "10 projets clés" et un programme dit des "1 000 entreprises". Ces politiques nationales, associées à l'impact de la crise, ont permis une baisse de 20 % de la consommation énergétique par point de PIB entre 2005 et 2010. Un résultat exceptionnel qui a mobilisé un effort financier conséquent : il a doublé en 2008, pour atteindre 42 milliards de yuans. Cette cascade de programmes, qui a entraîné la fermeture des usines les moins performantes, va continuer à cibler les entreprises publiques les plus énergivores, à encourager la tertiarisation de l'économie et à poursuivre l'objectif de 15 % d'électricité renouvelable ou nucléaire.

Pour cela, la Chine a besoin d'améliorer l'efficacité énergétique des PME industrielles et des villes, en appliquant de nouvelles solutions de gestion de l'énergie pour le bâtiment, les infrastructures et les transports - le pays possède une réelle avance dans ce dernier domaine. Le bâtiment est aujourd'hui le défi majeur. Les programmes de coopération technologique se multiplient avec les Occidentaux dans ce secteur.

Mais la question centrale est moins la technologie que son déploiement. L'impulsion gouvernementale est nécessaire, mais pas suffisante. Formation et information seront essentielles à tous les niveaux. L'"économie verte" prendra racine par des initiatives locales. Les zones expérimentales "à basse intensité carbone" - inspirées des zones franches - comme à Nanjing, les cités et îles écologiques - comme à Chongming - sont des laboratoires des villes du futur, dont l'exposition universelle de Shanghaï en 2010 affirmera les premiers contours.

Cette économie verte est aussi financière : des fonds privés de capital-risque sont dédiés aux entrepreneurs de l'environnement ; le principal bras industriel et financier de l'Etat dans ce secteur, la China Energy Conservation Investment Company, monte en puissance. De véritables Bourses environnementales ont été lancées à Pékin, Shanghaï et Tianjin afin de ne pas laisser aux Occidentaux la mainmise sur les marchés des crédits carbones.

L'organe chargé de préparer le XIIe Plan, la Commission nationale de réforme et de développement, a demandé à son Institut de recherche sur l'énergie d'étudier l'option d'une taxe carbone, pour sensibiliser le consommateur... et écarter la menace d'une taxe carbone aux frontières imposée par les pays importateurs.

Un standard chinois des systèmes de gestion de l'énergie vient d'être publié, alors que la norme internationale ISO50001 est encore en préparation. Et les économistes chinois réfléchissent à l'intérêt de crédits carbone dans les secteurs du ciment, de l'acier...

Le pays entier expérimente, dans ce typique mélange d'émulation et de duplication. Toutes les initiatives ne réussiront pas. Mais les modèles vainqueurs seront vite repris à l'échelle nationale, voire à l'étranger.

Joël Ruet est chercheur au CNRS, président de l'Observatoire des émergents. Cette chronique a été rédigée avec Jean Pasternak, directeur de la Stratégie carbone de Schneider Electric

Article paru dans l'édition du 12.01.10



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Ecrit le : Jeudi 14 Janvier 2010 22h21
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Dragon



Une secrétaire de l'université de Perpignan tuée par un étudiant
LEMONDE.FR avec AFP | 13.01.10 | 13h41 • Mis à jour le 13.01.10 | 13h41

Une secrétaire de 49 ans de l'université de Perpignan a été tuée, mercredi 13 janvier, d'un coup de couteau par un étudiant chinois qui a blessé trois autres personnes, dont une grièvement, a-t-on appris auprès du procureur de la République de Perpignan Jean-Pierre Dreno.

"Une secrétaire de 49 ans est morte, et trois autres personnes ont été blessées, dont une grièvement, par un étudiant chinois de 26 ans qui présentait des troubles du comportement", a déclaré le procureur. La victime, a-t-il précisé, "a été atteinte à la poitrine et à la gorge".
L'étudiant a été interpellé et placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire. Les raisons de son geste n'ont pas été précisées.

"Il les a agressées vers 9 heures et demie dans le département de sociologie de l'université avec un couteau de boucher de 20 à 30 cm. Les trois blessés sont professeurs ou enseignants vacataires", a précisé M. Dreno.

La personne grièvement blessée a été atteinte "à la face, aux bras et aux jambes" alors qu'elle tentait de se protéger, a ajouté le procureur.
L'étudiant chinois, inscrit en deuxième année de sociologie, avait accepté de se faire soigner pour ses troubles de comportement au début de novembre à l'hôpital de Perpignan.

Il avait également fait sa première année de sociologie à Perpignan, selon le procureur. Les cours et examens ont été suspendus et l'UFR (unité de formation et de recherche) de sociologie a été interdite d'accès par la police. La police scientifique enquêtait sur place à la mi-journée. Une cellule d'aide médico-psychologique a été mise en place pour venir en aide aux personnels. Le procureur de la République devait tenir une conférence de presse à 16 heures. La direction de l'université devait également s'exprimer dans l'après-midi.

Nicolas Sarkozy a exprimé "toute son émotion" après l'agression et souhaité que l'enquête "fasse le plus rapidement possible la lumière sur ces événements". La ministre de l'enseignement supérieur Valérie Pécresse a exprimé mercredi sa "profonde émotion", ajoutant qu'elle se rendait dans l'après-midi sur place pour être "aux côtés de la communauté universitaire en deuil".




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Ecrit le : Vendredi 15 Janvier 2010 00h20
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Dragon



L'avenir incertain de Google en Chine
LE MONDE | 14.01.10 | 15h04 • Mis à jour le 14.01.10 | 19h03
Shanghaï Correspondant

Un signe de deuil, des fleurs et des bougies ont été déposées, mercredi 13 janvier au soir, au pied du logo de Google à l'entrée de son siège chinois à Pékin. La compagnie américaine menace en effet de quitter la Chine à la suite d'actions répétées de piratage contre les comptes de messagerie d'usagers chinois impliqués dans la défense des droits de l'homme. Mais c'est sur Internet que les Chinois expriment leur amertume, leur tristesse ou leur colère.

Les plus facétieux s'amusent à tester les mots-clés autrefois tabous depuis que la version chinoise du célèbre moteur de recherche a volontairement désactivé certains des mécanismes mis en place, à la demande du gouvernement chinois, pour filtrer les résultats. Les plus nationalistes, en revanche, se félicitent de voir le géant américain jeter l'éponge. Et l'accusent de mettre au chômage des centaines d'employés chinois.

Les plus rebelles rongent leur frein. "Je brûle d'impatience. Plus on veut (nous) bloquer, plus ça résiste. Je sens déjà l'odeur de la poudre !", conspire un internaute caché derrière le sobriquet de Snow Rabbit, sur le fil consacré à l'affaire Google (#GoogleCN) de Twitter. Ce service de microblogging permet d'afficher sur un seul site, continuellement alimenté, des centaines de liens et de messages courts concernant un sujet particulier. Il a un tel pouvoir fédérateur que les autorités chinoises l'ont bloqué.

Twitter est devenu l'arme de prédilection d'un nombre croissant de militants de la liberté d'expression. Ils s'ingénient à y accéder par des outils informatiques comme les "proxy". Ils font aujourd'hui du cas Google leur cheval de bataille.

"Google a perdu trois ans à réaliser qu'il n'y avait aucun espoir de dialogue avec les autorités chinoises et qu'il valait mieux se ranger du côté des internautes chinois en leur fournissant les moyens de se battre", nous dit Isaac Mao. Ce célèbre blogueur de Shanghaï avait publié, en 2007, une lettre ouverte aux fondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin, en leur demandant, à l'époque de leur implantation en Chine, de ne pas céder aux exigences de la censure gouvernementale.

Les conséquences d'un départ de Google de Chine sont difficiles à évaluer. La firme risque d'être déconnectée de ses clients chinois et des spécificités de leurs requêtes. Elle court surtout le risque de voir bloquer en Chine l'accès à ses pages en anglais et en chinois et à l'ensemble des services qu'elle propose (google.doc, Gmail, etc.). C'est actuellement le cas pour Twitter, Facebook et Youtube. La crainte de Pékin d'être défié par une société étrangère prestigieuse, ou de voir enfler la fronde des internautes chinois, devrait influer sur le cours des événements.

Pour Isaac Mao, le pouvoir reste confiant en sa maîtrise de l'opinion publique et d'Internet. "Le flot de discussions sur Internet concernant Google a déjà été neutralisé. Seuls les sites bloqués comme Twitter restent très actifs. Je vois mal le gouvernement chinois faire un compromis à court terme. De très nombreux signes laissent penser qu'ils ont préparé une quantité de matériel de propagande sur le sujet", dit-il.

De son côté, si la société de Mountain View a réagi si brutalement en annonçant son possible départ de Chine, c'est que les attaques dont ses serveurs ont été l'objet s'apparentent à de la surveillance politique des dissidents chinois, nous a confirmé une source proche de Google. Même si ces attaques ne peuvent être attribuées directement au gouvernement chinois. Elles font de Google un instrument de censure politique, une évolution jugée décourageante au vu des compromis consentis par la société californienne en autocensurant ses services en Chine.

Google négocie avec les autorités chinoises. Ces discussions, a appris le Monde, ont commencé avant même la diffusion du communiqué du responsable juridique de Google, David Drummond, détaillant, mardi, les trois faits de piratage observés par Google sur ses serveurs. Ces attaques ont touché plusieurs sociétés américaines, ainsi que les comptes de messagerie Gmail de militants des droits de l'homme chinois en Chine et à l'étranger. Hier, Adobe révélait à son tour que ses réseaux avaient été la cible d'une attaque coordonnée et sophistiquée.

Ces événements interviennent dans un contexte de crispation croissante du gouvernement américain face à une recrudescence d'incursions informatiques des systèmes publics et privés américains ces dernières années. La Chine en a été désignée comme l'auteur le plus probable. Dans son rapport 2009 remis au Congrès, la US-China Economic and Security Review Commission consacre ainsi un long chapitre à l'impact des activités cybernétiques chinoises sur la sécurité nationale américaine. "Un faisceau de preuves circonstancielles et scientifiques tend à impliquer l'Etat chinois dans ces activités, que ce soit à travers des actions directes des services de l'Etat, ou via des entités soutenues par l'Etat", soulignent les auteurs.

Le recours à l'espionnage téléphonique et informatique contre les militants chinois des droits de l'homme ou de l'environnement, les ressortissants de minorités ethniques tels que les Tibétains et les Ouïgours, ou encore les simples pétitionnaires, est systématique en Chine. Que le rayon d'action des services concernés s'étende en dehors du territoire chinois fait peu de doutes. En mars 2009, l'université de Toronto publiait les résultats d'une enquête sur un système sophistiqué d'espionnage des ordinateurs du gouvernement tibétain en exil et de plusieurs ONG protibétaines. Plus d'un millier d'ordinateurs dans des dizaines de pays étaient ainsi pilotés à distance pour identifier et expédier des documents confidentiels sur des serveurs.



Sur le Web :

- Fil suivant l'affaire Google sur Twitter : http://twitter.com/search?q=GoogleCN ;

- Les activités de cyberespionnage chinoises dans le rapport 2009 de la "Commission d'évaluation de l'économie et de la sécurité américano-chinoise" (U.S.-China Economic and Security Review Commission) du Congrès : http://www.uscc.gov/annual_report/2009/cha...2_section_4.pdf.





Brice Pedroletti

*


Un pays très connecté

344 millions d'internautes. 232 millions de Chinois de plus de 15 ans se sont connectés à Internet de leur lieu de travail ou de chez eux au moins une fois en novembre 2009, selon l'institut ComScore. En prenant en compte les connexions dans les cafés Internet, très importantes en Chine, le nombre d'internautes chinois passe à 344 millions. C'est le pays qui compte le plus grand nombre d'internautes au monde.

Les sociétés locales dominent. Baidu est le moteur de recherche de référence du Web chinois, loin devant Google. Le groupe Alibaba, détenu à hauteur de 39 % par l'américain Yahoo!, s'impose dans le commerce en ligne, avec sa plate-forme Taobao et son système de paiement Alipay. Sina et Sohu sont des portails d'information très populaires. Et Tencent QQ, du groupe Tencent, est la messagerie instantanée la plus utilisée de Chine, loin devant MSN, de Microsoft.


Article paru dans l'édition du 15.01.10


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Dragon



Le géant d'Internet dominé par ses concurrents chinois
LE MONDE | 14.01.10 | 15h04 • Mis à jour le 14.01.10 | 15h04

Comme nombre d'autres groupes occidentaux, Google a du mal à reproduire en Chine ce modèle économique ultraprofitable qui fait de lui le moteur de recherche le plus populaire au niveau mondial. En novembre 2009, selon l'institut ComScore, son audience globale sur le Web était de 67,5 % (sur 100 recherches d'informations en ligne, 67,5 passent par son moteur), mais de seulement 13,2 % en Chine. Contre 62,2 % pour son concurrent chinois Baidu, de loin le moteur de recherche le plus populaire sur place.

Les pressions politiques expliquent en partie les difficultés de Google. "Le groupe est très attaché à l'efficience de son moteur, qui doit donner les résultats les plus pertinents possibles. La censure imposée par Pékin va contre cet objectif. C'est une source récurrente de conflits avec le pouvoir", estime Shar VanBoskirk, analyste au cabinet américain Forrester. Mais pas seulement. "Les différences culturelles jouent aussi. Les Chinois ne cherchent pas de la même façon sur le Web que les Occidentaux. Ces derniers attendent des réponses précises, ils ont un objectif souvent clair. C'est moins vrai pour les Chinois. Google a dû s'adapter", croit savoir Mme VanBoskirk.

"Je pense au contraire que Google était plutôt bien préparé pour réussir en Chine. Le groupe a embauché des centaines de salariés sur place, pris beaucoup de soin dans l'indexation (le classement par mots-clés) des documents en chinois, pour que son moteur soit le plus efficace possible", nuance un ex-cadre de Google. "Google a recruté Kaifu Lee, une des personnalités les plus respectées de l'Internet chinois", ajoute-t-il. M. Lee a cependant quitté Google fin 2009.

Si le géant américain a du mal à s'imposer, c'est aussi parce qu'il a affaire à forte partie. Fondé en 2000 à Pékin, Baidu, son concurrent direct, applique la censure gouvernementale à la lettre. Il a adopté un modèle économique assez différent de l'Américain qui, manifestement, fonctionne mieux localement.

Musique et divertissement

Comme Google, Baidu propose son moteur de recherche gratuitement et se rémunère en vendant des espaces publicitaires sur ses sites. Mais contrairement à Google, qui distingue bien ses "liens sponsorisés" des réponses aux questions des internautes, Baidu mélange les publicités et les résultats des recherches. "C'est plus profitable pour le site", estime Ning Liu, analyste du cabinet BDA, à Pékin. Par ailleurs, Baidu a lancé des services très populaires, comme un moteur de recherche de fichiers musicaux MP3 ou les services "post Bar" et "Zhiado", permettant aux internautes de poser des questions directement à la communauté des utilisateurs de Baidu. C'est un véritable portail d'informations et de services. "Baidu est très axé sur le divertissement et la musique, ce que les internautes chinois préfèrent aux informations économiques", selon M. Liu.

Chez Google, on reconnaît que le chiffre d'affaires du groupe en Chine "n'est pas encore significatif au regard du chiffre d'affaires mondial (21,8 milliard de dollars en 2008)". Quitter le pays reste néanmoins une décision difficile à prendre, d'un strict point de vue commercial. Même si les évaluations manquent, la Chine a toutes les chances de devenir, de l'avis des spécialistes, le plus grand marché au monde pour l'Internet.

Cécile Ducourtieux et Brice Pedroletti (à Shanghaï)
Article paru dans l'édition du 15.01.10




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