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> Liens Entre La Littérature Et Le Cinéma, Mais D'où Tirent-ils Tout ça ?
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Annabelle
Ecrit le : Lundi 19 Juin 2006 11h52
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Little brother
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Phoenix



QUOTE (Le singe @ 19 Jun 2006, 12:24)
QUOTE (P'tit Panda @ 19 Jun 2006, 09:37)
QUOTE (Eynny-kun @ 19 Jun 2006, 00:26)
Ouhoiii !!  laugh.gif
Bon, alors, j'ai lu les 8 pages et je tombe sur un sujet qui parle vaguement de la légende du Roi Singe (La Pérégrination vers l'Ouest) et je voudrais savoir si les films ou séries reprenant cette légende sont fidèles... Et bien entendu, où est-ce que je pourrais me procurer ce livre aux mille merveilles...
J'ai eu la chance de voir deux versions différentes en série et un film, Monkey King mais je n'ai jamais lu le livre donc je suis dans l'impossibilité de vous répondre mieux que cela...
Merci d'avance si vous en savez plus que moi  icon13.gif .

Annabelle est demandée à son poste de conseillère ès-Roi Singe !


monkey.gif monkey.gif monkey.gif


wink.gif

En attendant Annabelle et pour compléter un peu l'excellent article HKCinémagic au sujet de ce génialissime personnage...


Au niveau bouquin, les 3 principales éditions dispos en français d'après l'oeuvre de Wu Cheng-En sont à ma connaissance :

- "La Pérégrination vers l'Ouest" paru chez Galimard (collection La Pleïade) : LA traduction intégrale de André Lévy en 2 gros volumes ;

- "Le singe pélerin / Le pélerinage d'Occident" paru chez Payot : un intelligent condensé composé par Arthur Waley (en fait une traduction quasi-intégrale d'une sélection d'épisodes) représentant bien l'esprit et la problématique de l'oeuvre originale tout en évitant le coté redondant de certaines aventures intermédiaires ;

- "L'épopée du Roi Singe" paru chez Casterman : une version plus enfantine (accessible dés 9-12 ans) contée par Pascal Fauliot (spécialiste en mythes et légendes asiatiques) mais limitée à l'histoire exclusive du roi singe jusqu'à son enfermement sous la montagne (comme le vieux dessin animé de Wan Lai Ming) et donc assez réductrice quand à la portée politico-satirique initiale de l'oeuvre.



Après, pour les très nombreux films et séries en live ou en dessins animés inspirés de l'aventure, je ne les ai évidemment pas tous vu mais je n'en ai jusqu'à maintenant trouvé aucun qui soit réellement fidèle à l'oeuvre originale, mission quasi impossible étant donné sa complexité foisonnante et sa très large portée satirique. Tout au plus, j'ai trouvé des adaptations sympatiques d'un épisode en particulier mais sans jamais pousser au delà du coté anecdotique des quelques péripéties représentées. En dehors de la version animée de Wan Lai Ming, fidèle à la partie traitée, c'est peut-être encore Jeff Lau à travers ses trois films ("Chinese Odyssey" I&II qui sont bien de Jeff Lau et non de Stephen Chow + "A Chinese Tall Story") qui en aura donné l'adaptation la plus intéressante quoi que correspondant à une vision très personnelle. Quant à celles gentiment bricolées par Ho Meng Hua à la Shaw Brothers, elles m'ont laissé plutôt insatisfait.


monkey.gif

Pour revenir sur les différentes éditions du livre je trouve que celle de chez Payot, l’édition abrégée, laisse quand même le lecteur sur sa faim, mais bon ce n’est que mon avis (je n’aime pas trop les éditions abrégées, pour moi une œuvre se lit dans son ensemble). Elle a quand même le mérite de faire découvrir le Xiyou ji, ce peut être une bonne entrée en matière avant d’attaquer la version intégrale.

Je n’ai pas vu les séries mais surtout les films et effectivement comme le disait le Singe c’est plus ou moins bien adapté s’appuyant généralement sur un épisode particulier. Les adaptations de Ho Meng Hua pour la Shaw Brothers se veulent quand même fidèles au roman (à la différence de Jeff Lau qui, lui, nous propose une suite, un nouveau chapitre, dans ses Chinese Odyssey) mais il manque effectivement pas mal d’aspects de l’œuvre originale, seul le côté « aventure » est gardé.

La meilleure chose à faire est de lire la traduction intégrale (même si les deux tomes de La Pléiade sont un peu chers…) smile.gif monkey.gif
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Annabelle
Ecrit le : Lundi 19 Juin 2006 11h58
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Little brother
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Phoenix



On parlait un peu des films et du bouquin ici wink.gif
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Eynny-kun
Ecrit le : Mardi 20 Juin 2006 01h10
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Phoenix



buddha.gif Ouhai !!!! laugh.gif
Merci !! Je prends note et courai commander dès que cela m'est possible...mais euhm...quand tu dis cher, je dois me préparer à qu'on me dise combien...?
J'ai eu l'occasion de voir la toute première (si je ne m'abuse) adaptation en série au Vietnam, puis, un autre en France. Dès que j'aurais lu (si bien sûr cela me sera possible) l'oeuvre originale, je pourrais peut-être faire part de mon "savoir" icon13.gif !
Et sinon, vous connaissez la légende de la Déesse de la Lune ? et de ses deux "disciples" (je ne trouve pas d'autres mots qui qualifieraient mieux... blush.gif ) ? J'ai aussi eu la chance de voir l'une des séries relatant la légende d'une de ses disciples...je sais prononcer le nom mais ne saurai l'écrire... shy.gif .
Encore merci ! ^__^
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Annabelle
Ecrit le : Mardi 20 Juin 2006 16h26
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Little brother
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Phoenix



QUOTE (Eynny-kun @ 20 Jun 2006, 02:10)
buddha.gif  Ouhai !!!!  laugh.gif
Merci !! Je prends note et courai commander dès que cela m'est possible...mais euhm...quand tu dis cher, je dois me préparer à qu'on me dise combien...?

Je dirais à peu près 50 euros pour un tome.
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Eynny-kun
Ecrit le : Jeudi 20 Juillet 2006 00h03
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Phoenix



Ouhai !!
Pouah, ça fait un lustre que je n'ai pas pu venir faire un tit tour ! Merci encore pour les infos ! J'avais tout noté sur une feuille et en arrivant à You Feng, j'ai remarqué que j'avais plus ma feuille shy.gif unedent.gif , m'enfin ! J'ai pu leur demander de mémoire et effectivement, c'est dans les environs des 50€, voire 60€ même ! Ouh !
Du coup, j'ai voulu me prendre La Légende du Chasseur d'Aigle, les deux tomes MAIS je suis tombée sur L'Epopée des Trois Royaumes !! Wouhou !! Je les avais déjà en intégrale en anglais et là, en français, il n'y a qu'un tome sur les trois de paru. Je vous le conseille, vous connaissez pitête...En revanche, certains éléments ont été retirés ou omis, je ne sais pas, dans celui en français, dommage, et certaines erreurs de frappes et même de vocabulaires sont à noter (ex : "dessin" au lieu de "dessein"), mais bon, ça ne change pas que ça reste bien, enfin, pour moi ^^.
Quoiqu'il en soit cet oeuvre est à mettre en relation avec les jeux vidéos et non le cinéma asiatique. Vous connessez peut-être Dynasty Warriors ? Ou Kessen II ? Eh bien, c'est inspiré de ce roman, vous l'aurez deviné ^^. Je m'arrête là car je dérive du sujet...
Merci encore ! icon13.gif
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P'tit Panda
Ecrit le : Jeudi 20 Juillet 2006 09h37
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God
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Dragon



QUOTE (Eynny-kun @ 20 Jul 2006, 01:03)
Ouhai !!
Pouah, ça fait un lustre que je n'ai pas pu venir faire un tit tour ! Merci encore pour les infos ! J'avais tout noté sur une feuille et en arrivant à You Feng, j'ai remarqué que j'avais plus ma feuille shy.gif unedent.gif , m'enfin ! J'ai pu leur demander de mémoire et effectivement, c'est dans les environs des 50€, voire 60€ même ! Ouh !
Du coup, j'ai voulu me prendre La Légende du Chasseur d'Aigle, les deux tomes MAIS je suis tombée sur L'Epopée des Trois Royaumes !! Wouhou !! Je les avais déjà en intégrale en anglais et là, en français, il n'y a qu'un tome sur les trois de paru. Je vous le conseille, vous connaissez pitête...En revanche, certains éléments ont été retirés ou omis, je ne sais pas, dans celui en français, dommage, et certaines erreurs de frappes et même de vocabulaires sont à noter (ex : "dessin" au lieu de "dessein"), mais bon, ça ne change pas que ça reste bien, enfin, pour moi ^^.
Quoiqu'il en soit cet oeuvre est à mettre en relation avec les jeux vidéos et non le cinéma asiatique. Vous connessez peut-être Dynasty Warriors ? Ou Kessen II ? Eh bien, c'est inspiré de ce roman, vous l'aurez deviné ^^. Je m'arrête là car je dérive du sujet...
Merci encore ! icon13.gif

Il y a quelques années, "Les Trois Royaumes" étaient traduits et édités chez Flammarion.
Ce serait la seule version potable en français ( malgré la multiplication des traducteurs sur ce projet ). Mais il semble qu'elle ne soit plus éditée ( peut-être en poche un jour ? ).
Toutefois, on peut encore la dénicher chez certains bouquinistes, ou peut-être au Phénix ou Youfeng. On la trouve dans pas mal de bibliothèques municipales à Paris..

C'est un scandale que cette oeuvre n'ait pas eu droit à une édition de la Pléiade, comme "Au Bord de l'eau", "Le Rêve du Pavillon rouge" ( mal traduit parait-il ), "La Pérégrination vers l'Ouest" et le "Jing Ping Mei" (roman érotique certes incontournable, mais pas aussi essentiel que les "Trois Royaumes" au panthéon de la littérature classique chinoise ! )


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其实人在小时候就已经养成看待世俗的眼光,只是你并不自知。(侯孝贤)
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Eynny-kun
Ecrit le : Mardi 30 Janvier 2007 16h16
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Phoenix



Wahaa !! Pardon pour ce retard... buddha.gif .
Depuis ce temps, je n'ai toujours pas réussi à me procurer l'oeuvre ultime qu'est La Pérégrination vers l'Ouest...
Mais, ce 26 janvier dernier est paru Le Voyage en Occident en bande dessiné, ed. Xiao Pan. Le premier tome n'est pas transcendant mais ça reste sympathique...
Autre nouvelle annoncée dans ce manhua, je cite : "La Tian Jin Creator World Comic Company [...] fondée par Chen Weidong en 1995 [...] projette de publier, dans les 5 prochaines années, une adaptation complète, en couleurs, des quatre grands romans classiques chinois, destinée à être diffusée dans le monde entier.", à savoir Aux Bords de l'Eau, Les Trois Royaumes et Le Rêve dans le Pavillon Rouge. icon13.gif
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ah_thomas
Ecrit le : Mercredi 31 Janvier 2007 02h39
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Dragon



Merci pour l'info !
chris.gif


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Eynny-kun
Ecrit le : Dimanche 13 Mai 2007 16h52
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Phoenix



Mais de rien wink.gif.
Cela va faire plus de deux mois que j'ai enfin lu "Le Singe Pèlerin", version abrégée ^ ^. Pas déçue, au contraire mais j'attends toujours de lire l'intégrale ^ ^,e ncore un peu de patience smile.gif.
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michi
Ecrit le : Mercredi 12 Mars 2008 17h50
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Doublure


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Dragon



moi aussi j'ai lu "le singe pelrin" version abregé de chez payot qui tres bien écrit je trouve^^(je trouve dommage qu'ils est zapper le passage avec la famille taureau)
par contre ayant vu les feuilltons des années 70 je sais pas si ça vaut le coup de lire la version integral faut dire que les aventures sont repetitif
sinon j'ai lu les deux volumes d'au bord de l'eau de chez folio j'ai adorer bien que c'est asser dur à lire(retenir les noms des personnages lol)
j'aurais voulu savoir si il exisiter une série télévisé?
j'imagine qu'il est impossible d'en faire un film
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Jean-Louis
Ecrit le : Mercredi 12 Mars 2008 18h05
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Dragon



J'ai cru lire ici qu'ils étaient en train de préparer une nouvelle série TV de l'oeuvre. Le Panda t'en dira plus... wink.gif


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lanjingling
Ecrit le : Vendredi 24 Octobre 2008 15h01
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Monkey king
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Dragon



Brothers, de Yu Hua, est un roman picaresque dont les personnages truculents incarnent quarante ans de bouleversements de la Chine. Courrier international a choisi de lui décerner son premier prix du meilleur livre étranger. Ce prix est destiné à récompenser tous les ans un essai, un récit ou un roman traduit en français et témoignant de la condition humaine dans une région du monde. Voici deux extraits du livre lauréat.

LIVRE PREMIER, CHAPITRE XXIII
Le chaos était maintenant total dans les rues. Les masses révolutionnaires s’affrontaient en batailles rangées presque quotidiennes. Li Guangtou ne comprenait pas pourquoi ces gens qui portaient tous des brassards rouges et qui agitaient des drapeaux rouges se battaient entre eux. Ils se tapaient dessus à coups de poings, à coups de hampes de drapeau, à coups de bâtons, et on aurait cru des mêlées de fauves. Li Guangtou les vit une fois armés de couteaux de cuisine et de haches. Beaucoup d’entre eux étaient en sang, et des traces de sang souillaient les poteaux électriques, les platanes, les murs et la chaussée.
Li Lan ne laissait plus sortir Li Guangtou et, comme elle craignait qu’il ne s’échappe par la fenêtre, elle la cloua. Quand elle partait à l’usine, à l’aube, elle enfermait Li Guangtou dans la maison et la porte ne se rouvrait qu’à son retour, le soir. Une enfance vraiment solitaire commença alors pour Li Guangtou. Du lever au coucher du soleil, son univers se limitait à ces deux pièces. Il entreprit de livrer une guerre totale aux fourmis et aux cafards. Souvent, il s’embusquait sous le lit, un bol d’eau à la main, attendant que les fourmis sortent. Il commençait par les asperger d’eau, puis il les écrasait de la main une à une. Une fois, il vit un gros rat filer sous son nez et il eut si peur qu’il n’osa plus se glisser sous le lit. Il s’attaqua alors aux cafards de l’armoire et, pour les empêcher de s’enfuir, il s’enfermait avec eux dans le meuble, une chaussure à la main, observant leurs mouvements grâce à la lumière qui filtrait par une fente, prêt à frapper à tout instant. Un jour, il s’endormit dans l’armoire et, quand Li Lan rentra le soir, Li Guangtou était encore à l’intérieur, plongé dans de doux rêves. La pauvre Li Lan, affolée, le chercha partout en poussant des cris, elle courut même jeter un coup d’œil dans le puits. Quand Li Guangtou, réveillé par les appels de sa mère, sortit de l’armoire, Li Lan s’écroula par terre comme une chiffe molle, le visage livide, les mains sur la poitrine, et ne retrouva l’usage de la parole qu’un long moment après.
Tandis que Li Guangtou était abandonné à lui-même, Song Gang vint le voir de sa lointaine campagne. Sans rien dire à son grand-père, il avait quitté le village à l’aube, avec dans sa poche cinq caramels Lapin blanc, et il était arrivé jusqu’au bourg des Liu en demandant son chemin. Il était presque midi quand il s’arrêta sous la fenêtre de Li Guangtou. Il frappa aux ­carreaux :
— Li Guangtou ! Li Guangtou… Tu es là ? C’est moi, Song Gang.
Li Guangtou, terrassé par l’ennui, était sur le point de s’endormir quand les appels de Song Gang l’arrachèrent de son lit. Il se précipita à la fenêtre et, frappant à son tour aux carreaux, s’écria :
— Song Gang ! Song Gang ! Je suis là.
De l’autre côté de la fenêtre, Song Gang répondit :
— Li Guangtou, ouvre-moi !
— La porte est fermée à clef, dit Li Guangtou, je ne peux pas l’ouvrir.
— Dans ce cas, ouvre la fenêtre.
— Elle est condamnée.
Les deux frères, tout excités, crièrent ainsi un bon moment en frappant aux carreaux. Li Lan avait collé du papier journal sur les carreaux du bas, si bien qu’ils ne se voyaient pas et ne pouvaient communiquer que par des cris. Mais Li Guangtou parvint, en approchant un tabouret de la fenêtre, à se hisser sur le rebord. Les carreaux du haut n’étaient pas masqués : Li Guangtou aperçut enfin Song Gang, et Song Gang, Li Guangtou. Song Gang portait les mêmes vêtements que le jour de l’enterrement de Song Fanping. Il levait la tête vers Li Guangtou :
— Li Guangtou, tu me manques.
Song Gang avait dit cela en souriant, d’un air gêné. Li Guangtou tam­­bourina avec ses deux mains sur les carreaux :
— Toi aussi, Song Gang, tu me manques, confessa-t-il en beuglant.
Song Gang sortit de sa poche les cinq bonbons et les leva pour les montrer à Li Guangtou :
— Tu vois ? c’est pour toi.
A la vue des bonbons, le visage de Li Guangtou s’éclaira :
— Oui, je vois, Song Gang. Tu es drôlement gentil.
Li Guangtou salivait copieusement, mais les carreaux le séparaient des bonbons que tenait Song Gang, les mettant ainsi hors d’atteinte.
— Song Gang, cria-t-il, essaie de trouver un moyen pour me les passer.
Song Gang baissa son bras et réfléchit :
— Je vais te les passer par la fente de la porte.
Li Guangtou se dépêcha de descendre de son perchoir, puis du tabouret et s’approcha de la porte. Par la fente la plus large, il vit apparaître un papier de bonbon. Le papier s’agitait dans la fente, mais le bonbon ne passait pas.
— Ça ne rentre pas, dit Song Gang de dehors.
Li Guangtou bouillait d’impatience :
— Essaie autrement.
Li Guangtou entendait Song Gang souffler derrière la porte. Au bout d’un moment, celui-ci déclara :
— Ça ne rentre toujours pas… Je vais te les faire sentir en attendant.
Song Gang colla un bonbon contre la fente de la porte, et Li Guangtou colla son nez de l’autre côté. Il aspira profondément et, quand ses narines perçurent enfin le discret parfum de crème, il ne put retenir ses sanglots.
— Pourquoi tu pleures, Li Guangtou ?
— Je sens l’odeur des caramels Lapin blanc, répondit Li Guangtou d’une voix geignarde.
Dehors, Song Gang s’esclaffa, et Li Guangtou fut gagné par son rire. En l’espace d’une seconde, il passait des larmes au rire, et du rire aux larmes. Puis les deux enfants s’assirent par terre, de part et d’autre de la porte et, dos à dos, ils discutèrent longuement. Song Gang parla à Li Guangtou de la campagne, il lui expliqua qu’il avait appris à pêcher, à grimper aux arbres, à repiquer le riz et à le récolter, à cueillir les fleurs de coton. Li Guangtou raconta à Song Gang ce qui s’était passé en ville : Sun Wei les Longs Cheveux était mort ; la mère Su, celle qui tenait la boutique de dim sum, avait été débusquée, et on lui avait accroché autour du cou une grande pancarte de bois. En entendant le récit de la mort de Sun Wei, Song Gang, dehors, sanglota :
— Le pauvre.
Les deux enfants échangèrent des confidences à travers la porte jusque dans l’après-midi. Quand Song Gang s’aperçut que le soleil avait déjà baissé et que ses rayons touchaient le puits, il se leva précipitamment, frappa à la porte et annonça à Li Guangtou qu’il devait s’en aller. Il avait un long chemin à parcourir et ne voulait pas arriver trop tard. Li Guangtou donna à son tour des coups contre la porte et supplia Song Gang de lui tenir compagnie un peu plus longtemps :
— Il ne fait pas encore nuit…
Song Gang frappa à la porte :
— Si la nuit tombe, je vais me perdre.
En partant, Song Gang glissa les cinq caramels Lapin blanc sous une dalle devant la porte, car, expliqua-t-il, on risquait de les lui voler s’il les déposait sur le rebord de la fenêtre. Il s’éloigna de quelques pas, puis revint : il craignait maintenant qu’ils ne soient mangés par les vers de terre. Il cueillit des feuilles de platane, y enveloppa soigneusement les bonbons et les replaça sous la dalle. Puis il colla ses yeux contre la fente de la porte pour apercevoir Li Guangtou :
— Au revoir, Li Guangtou.
— Quand est-ce que je te manquerai à nouveau ? demanda Li Guangtou tristement.
— Je ne sais pas, dit Song Gang en secouant la tête.
Li Guangtou entendit les pas de Song Gang s’éloigner. C’étaient les pas d’un enfant de neuf ans et ils ne faisaient pas plus de bruit que ceux d’un canard. Puis les yeux de Li Guangtou se collèrent contre la fente de la porte pour surveiller les bonbons sous la dalle. Dès que quelqu’un approchait, son cœur battait plus vite : le rôdeur n’allait-il pas soulever la dalle ? Il attendait avec impatience le crépuscule, et avec lui le retour de Li Lan : la porte s’ouvrirait, et il pourrait savourer les bonbons tant convoités. […]

LIVRE SECOND, CHAPITRE XXIII
L’entreprise de Li Guangtou prospérait de jour en jour. Au bout d’un an, il se fit délivrer un passeport et un visa pour le Japon : il souhaitait se rendre là-bas pour monter un commerce international de fripe avec des Japonais. Avant de quitter le pays, il alla trouver Tong, Zhang, Guan, Yu et Wang, et leur proposa de prendre une participation dans ce nouveau projet. Désormais, il n’était plus à court d’argent et il était en passe de devenir un pétrolier de 10 000 tonnes. Il avait alors repensé à ses cinq associés de naguère et il s’était dit qu’il devait leur accorder une seconde chance et leur permettre de s’engager à sa suite sur le chemin de la prospérité.
Li Guangtou se présenta à la forge, vêtu de ses habits râpés. Cette fois-ci, il n’avait plus à la main une carte du monde, mais son passeport.
— Tu n’as jamais vu de passeport, hein ? lança-t-il à Tong le Forgeron, qui battait le fer et s’épongeait.
Tong le Forgeron en avait bien entendu parler, mais ne savait pas comment c’était fait. Il s’essuya les mains sur son tablier et prit avec un air admiratif celui que lui tendait Li Guangtou. Il l’ouvrit, regarda à l’intérieur et s’exclama :
— Il y a un papier étranger collé dedans !
— C’est un visa japonais.
Li Guangtou reprit fièrement son passeport et le rangea précautionneusement dans la poche de sa veste râpée. Il s’assit sur le banc où il se frottait étant enfant, croisa ses jambes et, l’air impérial, commença à exposer ses ambitions à long terme. Il expliqua que la Chine ne suffisait plus à répondre aux besoins de son entreprise, et il n’était même pas sûr que le monde entier pût les satisfaire. Il irait d’abord faire des achats au Japon…
— Acheter quoi ?
— Acheter de la fripe. Je vais me lancer dans le commerce international de la fripe.


Là-dessus, Li Guangtou proposa à Tong le Forgeron de prendre une participation dans l’affaire. Toutefois, son commerce ayant changé d’échelle, ce n’était plus comme il y a quatre ans, et si Tong le Forgeron souhaitait prendre une participation, il lui en coûterait 1 000 yuans et plus seulement 100. La mise, évidemment était importante, mais les bénéfices seraient à l’avenant. Quand il eut fini de parler, Li Guangtou lança à Tong le Forgeron un regard qui voulait dire : “Alors, c’est oui ou non ?”
Tong le Forgeron se souvenait de l’expérience cuisante de la fois dernière. Il examinait les habits râpés de Li Guangtou sans parvenir à se décider. Il songeait qu’en restant bien tranquille au bourg des Liu, sans se rendre nulle part, ce salopard avait effectivement plutôt bien réussi. Mais s’il quittait le bourg, qui sait quelle nouvelle catastrophe il allait déclencher ? Tong le Forgeron secoua la tête et annonça qu’il ne fallait pas compter sur lui :
— Moi, je me contente de peu, je n’ai pas des rêves de fortune.
Li Guangtou se leva, souriant, avec l’air de celui qui a fait tout ce qui était en son pouvoir. Il marcha jusqu’à la porte et sortit à nouveau son passeport, qu’il agita en direction de Tong le Forgeron :
— Maintenant, je suis un combattant internationaliste*.
Ensuite, Li Guangtou se rendit successivement chez Zhang le Tailleur et chez Guan les Ciseaux le Jeune. L’un et l’autre, après avoir écouté le discours de Li Guangtou sur son projet international, restèrent indécis et voulurent savoir si Tong le Forgeron avait pris une participation. Li Guangtou fit non de la tête : Tong le Forgeron, expliqua-t-il, se contentait de peu et n’avait pas de grandes ambitions. Aussitôt, ses deux interlocuteurs affirmèrent qu’il en allait pareillement pour eux. Li Guangtou jeta un regard de commisération sur ses deux ex-associés, et il murmura dans sa barbe :
— Il faut du courage pour être un combattant internationaliste.
A peine Li Guangtou était-il parti que Zhang le Tailleur et Guan les Ciseaux le Jeune se précipitèrent chez Tong le Forgeron, afin d’obtenir de lui d’autres détails. Tong le Forgeron fronça les sourcils :
— Dès que ce type-là quitte le bourg des Liu, je ne suis pas tranquille. En plus, la fripe, ce n’est pas un commerce digne de ce nom.
— Tu as raison, approuvèrent Zhang le Tailleur et Guan les Ciseaux le Jeune.
Tong le Forgeron cracha par terre et poursuivit :
— Il y a quatre ans, c’était 100 yuans l’action, et aujourd’hui 1 000 yuans. Et encore il prétend qu’il nous fait une fleur. Avec ce salopard, les prix ­montent en flèche.
— Tu as raison, approuvèrent Zhang le Tailleur et Guan les Ciseaux le Jeune.
— Même pendant la guerre de résistance contre le Japon les prix n’augmentaient pas aussi vite, dit Tong le Forgeron, agacé. Et maintenant que nous sommes en paix, ce salopard voudrait encore s’enrichir sur les malheurs du pays.
— Tu as raison, approuvèrent Zhang le Tailleur et Guan les Ciseaux le Jeune. Quel salopard !
Li Guangtou tomba dans la rue sur Wang les Esquimaux. Comme Tong le Forgeron, Zhang le Tailleur et Guan les Ciseaux le Jeune lui avaient réservé un accueil mitigé, il lui exposa sans conviction, et pour la forme, son offre de participation. Quand il eut fini, Wang les Esquimaux s’absorba dans une profonde réflexion. Lui aussi avait en tête l’expérience douloureuse de la fois précédente, mais à la différence de Tong le Forgeron il ne s’arrêta pas à cette idée. Songeant à la façon dont Li Guangtou s’y était pris pour éponger ses dettes, il se dit qu’il avait l’étoffe pour se sortir des situations extrêmes. Puis Wang les Esquimaux commença à réfléchir à la situation pitoyable dans laquelle il se débattait lui-même. Les 1 000 yuans, il les avait sur son livret de dépôt, mais cette somme ne serait certainement pas suffisante pour assurer ses vieux jours. Mieux valait les mettre une fois de plus en jeu, et tant pis s’il les perdait, après tout il avait déjà la plus grande partie de sa vie derrière lui. Li Guangtou, debout, observait Wang les Esquimaux, qui réfléchissait, tête baissée. Et comme celui-ci gardait le silence, il finit par s’impatienter :
— Alors, c’est oui ou non ?
Wang les Esquimaux releva la tête :
— Pour 500 yuans, on a seulement une demi-action ?
— Avec une demi-action, je te fais déjà un cadeau.
— Alors, c’est oui, déclara Wang les Esquimaux, en serrant les dents. Je mets 1 000 yuans.
Li Guangtou le regarda, stupéfait :
— Jamais je ne me serais douté que toi, Wang les Esquimaux, tu avais d’aussi grandes ambitions. On a bien raison : ce n’est pas sur les apparences qu’il faut juger les gens.


Après quoi, Li Guangtou se rendit chez Yu l’Arracheur de dents. Celui-ci était en pleine crise professionnelle. Conformément à un avis du Bureau de l’hygiène du district, les dentistes de rue comme lui étaient désormais tenus de satisfaire à un examen : une licence pour exercice de la médecine leur serait délivrée s’ils étaient reconnus aptes et, dans le cas contraire, interdiction leur était faite de continuer leur pratique. Quand Li Guangtou s’approcha, Yu l’Arracheur de dents tenait entre les mains un épais volume de L’ Anatomie humaine qu’il récitait en fermant les yeux. Le temps de réciter la première moitié de la phrase, il avait déjà oublié la deuxième. Il ouvrait les yeux pour la lire de nouveau, mais à peine les avait-il refermés que c’était la première moitié de la phrase qu’il avait oubliée. Yu l’Arracheur de dents n’arrêtait pas de fermer et d’ouvrir les yeux, comme s’il faisait des exercices de gymnastique oculaire.
Li Guangtou s’étendit dans la chaise longue en rotin, et Yu l’Arracheur de dents, qui avait les yeux fermés, crut qu’un client s’était présenté. En les ouvrant, il s’aperçut que c’était Li Guangtou. Il referma immédiatement son Anatomie humaine et s’adressa à lui furieux :
— Sais-tu quelle est la plus grande saloperie au monde ?
— La plus grande saloperie ?
— C’est le corps humain, dit Yu l’Arracheur de dents en tapant sur l’ouvrage qu’il tenait à la main. Pourquoi diable faut-il qu’en plus de tous les organes il y ait encore tous ces muscles, ces vaisseaux sanguins, ces nerfs ? A l’âge que j’ai, comment pourrais-je retenir tout ça ? Alors, ce n’est pas une saloperie ?
Li Guangtou acquiesça :
— C’est vrai, c’est une putain de saloperie.
Yu l’Arracheur de dents se répandit en lamentations : il exerçait son métier dans la rue depuis plus de trente ans, il avait arraché un nombre incalculable de dents, il était aimé de tout le monde et on le considérait comme le meilleur dans sa spécialité à cent li à la ronde. Or voilà que ce putain de Bureau de l’hygiène lui imposait tout à coup un examen, et ce n’était pas demain la veille qu’il franchirait la barre. Yu l’Arracheur de dents avait les larmes aux yeux : lui qui avait été si brillant, voilà qu’il allait finir comme une barque qui chavire dans un égout, en achoppant sur ce volume de L’ Anatomie humaine. Yu l’Arracheur de dents regarda les masses qui allaient et venaient par les rues de notre bourg des Liu, et il déclara tristement :
— Le meilleur arracheur de dents à cent li à la ronde va disparaître, et tout le monde s’en fout.
Li Guangtou n’arrêtait pas de rire. Il donna une tape sur le dos de la main de Yu l’Arracheur de dents et lui proposa de prendre une participation dans son affaire. A l’instar de ses ex-associés, Yu l’Arracheur de dents, les yeux mi-clos, se mit à faire des calculs. L’échec que Li Guangtou avait essuyé la fois dernière ne le rassurait pas, mais il jeta un coup d’œil sur L’Anatomie humaine et se sentit encore moins rassuré. Après un moment de réflexion, il s’enquit de savoir si Tong, Zhang, Guan et Wang avaient accepté la proposition. Li Guangtou répondit que seul Wang les Esquimaux était partant. Yu l’Arracheur de dents eut l’air stupéfait : comment Wang les Esquimaux osait-il encore s’associer aux affaires de Li Guangtou après la déconfiture subie précédemment ?
— Ce Wang les Esquimaux, d’où tire-t-il autant de culot ? marmonna Yu l’Arracheur de dents, comme s’il se parlait à lui-même.
— Il a de grandes ambitions, expliqua Li Guangtou, élogieux. Tu comprends, Wang les Esquimaux n’a pas de perspectives, alors évidemment il compte sur moi, Li Guangtou.
Yu l’Arracheur de dents regarda L’Anatomie humaine et songea qu’il n’avait pas de perspectives lui non plus. Aussitôt, il prit un air bravache et, tendant deux doigts, il lança :
— Moi, Yu l’Arracheur de dents, j’ai aussi de grandes ambitions. Je souscris pour 2 000 yuans, deux actions.
Sur ce, il jeta L’Anatomie humaine par terre et posa le pied dessus, puis prenant Li Guangtou par la main, il s’enflamma :
— Moi, Yu l’Arracheur de dents, je roule avec toi à cent pour cent. Tu as réussi dans un commerce de merde.gif, alors dans un commerce qui ne soit pas un commerce de merde.gif, qui sait jusqu’où tu monteras ? Tu serais capable de diriger un pays…
Li Guangtou l’interrompit d’un geste de la main :
— Le pouvoir ne m’intéresse pas.
Yu l’Arracheur de dents, emporté par son élan, continua de plus belle :
— Où est ta carte du monde ? Il y a toujours les petits points dessus ? Quand on aura fait fortune tous les deux, toi Li Guangtou et moi Yu l’Arracheur de dents, je te garantis que j’irai faire un tour partout où il y a des petits points.
Avant de quitter le bourg des Liu pour prendre son deuxième envol, Li Guangtou se rendit comme l’autre fois à la boutique de dim sum de la mère Su pour y manger des petits pains farcis à la viande. Tout en mastiquant, il sortit son passeport de sa veste râpée et le montra à la mère Su pour élargir son horizon. La mère Su prit le document avec curiosité, l’examina sous toutes les coutures et, comparant la photo du passeport avec l’individu qu’elle avait sous les yeux, elle remarqua :
— On dirait vraiment que le type sur la photo, c’est toi.
— Comment ça, on dirait ? Mais c’est moi, répliqua Li Guangtou.
La mère Su n’arrivait pas à détacher ses yeux du passeport :
— Et avec ça, tu peux sortir de Chine et aller au Japon ? s’étonna-t-elle.
— Evidemment, répondit Li Guangtou, qui reprit son passeport des mains de la mère Su. Tu as les mains grasses.
La mère Su, confuse, s’essuya les mains sur son tablier, et Li Guangtou frotta le passeport avec sa manche râpée pour en effacer les taches de gras.
— Tu vas aller au Japon habillé comme ça ? demanda la mère Su en regardant les vêtements râpés de Li Guangtou.
— Rassure-toi, aussi vrai que je m’appelle Li Guangtou, je ne ferai pas honte à mes compatriotes, dit Li Guangtou en s’époussetant. En arrivant à ­Shanghai, je m’achèterai des habits chicos.
Au moment où, le ventre plein, il s’apprêtait à quitter la boutique de la mère Su, Li Guangtou se souvint que, quatre ans auparavant, celle-ci avait failli prendre une participation. Il fallait donc lui accorder une chance à elle aussi. Il s’arrêta et lui expliqua en quelques mots la teneur de son projet. La mère Su, d’abord tentée, ne tarda pas à se souvenir de la façon piteuse dont les choses s’étaient terminées la fois d’avant, elle se rappela que si elle-même n’avait pas perdu d’argent, c’est parce qu’elle était allée avant au temple faire brûler de l’encens. Ses affaires marchaient bien en ce moment, elle était trop occupée pour pouvoir quitter la boutique, et voilà trois semaines qu’elle n’était pas allée faire brûler de l’encens au temple. Dans ces conditions, elle jugea plus sage de renoncer et elle annonça à Li Guangtou qu’elle préférait passer son tour. Li Guangtou hocha la tête à regret et tourna les talons. Il se dirigea vaillamment vers la gare routière de notre bourg des Liu, prêt à prendre une seconde fois son envol.

* On appelle ainsi ceux qui vont se mettre au service de la cause communiste dans un pays autre que le leur.

© Actes Sud. Roman traduit du chinois par Angel Pino et Isabelle Rabut


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A l'occasion de la sortie du film de Woo, Flammarion réédite les 3 tomes du roman LES TROIS ROYAUMES traduit dans les années 80 hiya.gif


Présentation de l'éditeur
Chine, IIIe siècle. La dynastie Han touche à sa fin. Les Trois Royaumes Wei, Chou et Wou peinent à s'entendre et les rivalités sont vives. Tout commence quand Ts'ao Ts'ao, grand seigneur de la guerre, envahit le royaume de Wou avec ses millions de soldats. Souen K'ivan et Lieou Pei, ennemis de toujours, s'allient alors pour l'affronter, sur terre et sur mer. Véritable Iliade chinoise, cette extraordinaire saga retrace les destins de héros mythiques tels Lieou Pei, modèle de vertu et de loyauté, Ts'ao Ts'ao, cruel et calculateur, Tchou-Ko Leang le sage ou encore Kouan Yu le guerrier. Roman-fleuve rythmé par les batailles et les ballades poétiques où s'entremêlent mythe et histoire, Les Trois Royaumes est un classique de la littérature asiatique, transmis de génération en génération, et aujourd'hui un chef-d'œuvre incontesté de la littérature mondiale. Ses personnages sont aussi familiers aux Chinois que nos trois mousquetaires, et l'inquiétante figure de Ts'ao Ts'ao a troublé les rêves de maints petits Chinois de treize ans, comme le cardinal de Richelieu est venu effrayer notre enfance.

Biographie de l'auteur
Louo Kouan-Tchong est un écrivain chinois qui a vécu sous la dynastie Ming au XVIe siècle. On sait peu de choses sur il aurait participé à la rédaction, avec Shi Nai'an, d'un autre illustre roman épique chinois. Au bord de l'eau. Le premier volet des Trois Royaumes. adapté ai cinéma par John Woo. est à ce jour le film chinois le plus vu de tous les temps.
Détails sur le produit


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Attention, la translittération des noms chinois n'est pas en PIN YIN dans la traduction des TROIS ROYAUMES : ça peut perturber si vous avez étudié le chinois avec le pin yin... unedent.gif


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Ecrit le : Dimanche 12 Avril 2009 14h22
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QUOTE (P'tit Panda @ Dimanche 12 Avril 2009 08h34)
Attention, la translittération des noms chinois n'est pas en PIN YIN dans la traduction des TROIS ROYAUMES : ça peut perturber si vous avez étudié le chinois avec le pin yin... unedent.gif

c'est pas la transcription de l'ecole francaise d'extreme orient ? (EFEO pour les intimes)

je vais essayer de deviner : les royaumes de wou & chou , c'est wu & chu ; t'sao t'sao = cao cao ; kouan yu = guan yu ; richelieu = euuuh....li che liu ? unedent.gif
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Ecrit le : Dimanche 17 Mai 2009 16h54
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je viens de lire une critique d'un livre qui ma' l'air indispensable a tous ceux qui s'interessent aux films de kung fu de HK (il doit bien en trainer un ou deux sur ce forum... unedent.gif )

Bruce who?
Wing Chun Warrior by Ken Ing
Reviewed by Kent Ewing

Offering jarring insights into a Hong Kong that no longer exists, this book tells the story of Duncan Leung, a martial arts master and childhood friend of Bruce Lee. In an age when kung fu practitioners wielded eight-chop knives in the streets and battled their way through martial arts studios to prove their prowess, Leung was almost always the last man standing.

-HONG KONG - Offering jarring insights into a Hong Kong that no longer exists, this book tells the story of Duncan Leung, a martial arts master and childhood friend of Bruce Lee. In an age when kung fu practitioners wielded eight-chop knives in the streets and battled their way through martial arts studios to prove their prowess, Leung was almost always the last man standing.


Reading Ken Ing's Wing Chun Warrior, which chronicles Leung's Kung Fu escapades, will be a jarring revelation to anyone familiar with the manic but orderly and largely peaceful city of seven million people that is Hong Kong today. The city described by Ing is a place where Kung Fu practitioners wielded eight-chop knives in the streets and literally battled their way from one martial arts studio to another to prove their fighting prowess.

These men would probably all be in jail today, but the last man standing back then was almost always Leung. The unspoken question hanging over Ing's narrative is: Who would have prevailed if Leung and Lee had ever gone toe-to-toe? But that match was
not meant to be as the world's most famous Kung Fu star died in 1973, at the age of 32, while Leung went on to fight many more battles.

Ing's book, a collection of dramatic tales of combat related to him by Leung, is the story of a genuine Wing Chun artist who grew up fighting in Hong Kong but later traveled the world, laying out opponents wherever he landed. There are also photographs - some of them not very good - of Leung with students he taught and special military and police force units he trained in the United States. In addition, veteran comic-book illustrator Siu Hoi-on has done his best to capture some of the extraordinary fighting scenes described by Leung in the book.

Wing Chun, according to tradition, is named after a beautiful young woman who was tutored in Kung Fu by a Shaolin nun so that she could fend off an unwelcome suitor. The young woman subsequently experienced a vision that resulted in a new Kung Fu order.

Lee took the Wing Chun he had learned under Yip Man and fused it with other forms of martial arts to create a new school, which he called Jeet Kune Do. Meanwhile, Leung remained more true to his master, who died a year before Lee, at 79.

Now approaching 70 himself, Leung describes genuine Chinese martial arts masters as a dying breed because Kung Fu has been turned into a kind of non-contact gymnastics in which no student is truly allowed to apply what he or she has learned - that is, to engage in actual combat.

Ing, a retired medical doctor, first met his subject in 1999 in Guangzhou, capital of China's Guangdong province. For two years, he knew Leung only as a businessman, but then the stunning stories started to flow and the book was born.

While the first-time author is not a gifted writer, his book is nevertheless full of fascinating tales related in simple, unadorned prose. Quotations from Confucius, Sunzi's The Art of War and classical Chinese literature begin each chapter as Ing seeks, sometimes with an almost audible strain, to elevate his subject to the status of heroes of the ancient past.

Interest in Ing's book will no doubt be enhanced by the release last December of a popular film on the life of Leung's mentor. Titled Ip Man (Ip being an alternate spelling of the legendary sifu's - master's - name), it is directed by Wilson Yip and stars Donnie Yen. A rival Yip Man biopic, directed by Wong Kar-wai and starring Tony Leung Chiu-wai, is scheduled for release this year.

As Ing tells the story, Lee may have been Yip Man's most famous pupil, but Leung underwent more intensive training with the great man - four years of daily private lessons that started in 1955, when Leung was 13. During this time, Leung virtually forgot about regular schooling and devoted himself to learning Wing Chun from the master, training six hours a day, seven days a week.

How did a mere boy command the daily individual attention of the world's greatest Wing Chun sifu? It was all thanks to his gullible mother, who agreed to give her son HK$300 (US$39) a month for "private tuition" with no questions asked. That was a lot of money in the 1950s, but Leung came from a well-to-do family that tended to indulge him.

So while regular students paid Yip Man HK$8 a month, Leung gave his teacher nearly twice the salary of high school graduates employed by the Hong Kong government at the time. According to Leung, Yip was keen to take the money to support his opium addiction.

"Duncan Leung is the only disciple Yip Man taught personally and privately at the student's home over a period of more than four years," the author writes.

To become a formal disciple of Yip Man, Leung was obliged to perform the ritual of three kneels and nine kowtows as part of the traditional sifu worship ceremony, which is described in Leung's own words in the book.

Soon the eager student began applying his lessons on the streets and in the Kung Fu studios of Hong Kong, and this is where Ing's book is hard to put down.

At one point, a young Leung comes across two triads (underworld figures) raining blows on a defenseless old man outside the long-defunct London Theater in Kowloon. His Wing Chun principles and reflexes immediately kick in, and the two toughs are quickly dispatched.

As a reward, the mysterious old man teaches his youthful savior several deadly fighting techniques that involve applying pressure to vital points of the body. Why didn't the old guy apply these same techniques to the triads who had been thrashing him?

That question is never clearly answered. But it is clear that, after Leung's encounter with the old man, he now knows how to "finish off" an opponent once he has him in his grasp.

Did Leung ever kill anyone? That also is left unclear - although one day in 1959, after learning how to use eight-chop knives, a reckless Leung provokes a street fight with a fruit vendor and stabs the man in the stomach before fleeing the scene.

"To this day I do not know whether the vendor survived or not," Leung tells the author. "I certainly hope so. I vowed then never to use the knives in public again."

Leung also describes how in 1958 he and the still-unknown Lee, after two years of Wing Chun lessons under Yip Man, began venturing to studios where other styles of Kung Fu were taught looking for fights. One day, their cockiness and arrogance cost them. At a Cai Li Fo studio, a seasoned instructor first leaves Lee lying in a crumpled heap on the floor before also sending Leung flying with a ferocious kick.

But Leung then reports his humiliation to Yip Man, who schools him in the strong and weak points of Cai Li Fo - which, like Wing Chun, flourished in the Kung Fu capital of Foshan in southern China. Two weeks later, Leung returns to the scene of his abasement and promptly breaks the instructor's ribs.

Leung's tutelage under Yip Man is followed by four years in Australia, where boxing gloves are no match for his skill in Wing Chun and where, in a billiards parlor in Sydney's Chinatown, he employs chopsticks to disarm an attacker brandishing a pool cue.
Later, Ing recounts Leung's years in the US, which involve an encounter with a formidably large opponent known as "The Bear" and also stints as a martial arts instructor to the US Navy SEALs (Sea, Air and Land Forces) in Norfolk, Virginia, and to the Virginia Port Authority Police.

Ing's book ends with Leung, in his sixties, frustrated by the decline of martial arts in China - a decline for which the author blames the Chinese government, which since 1949 has banned the practice of Kung Fu for combat:
China produces many performing Kung Fu instructors whose unproven fighting techniques are becoming increasingly more difficult to perform, though spectacular to watch. However, they are not qualified to teach combat when they themselves have no genuine combat experience, and the effectiveness of the fighting techniques remains untested.
So Leung is now watching Chinese combatants who are regularly defeated in free-fight competitions by other practitioners of the martial arts, especially Thai boxers. And, even worse, stung by defeat, these combatants are abandoning their own traditions and beginning to fight like Thai boxers and wrestlers.

Sifu Leung has dedicated what remains of his life to reversing this trend. Ing's chronicle will serve to help him in that quest.

Wing Chun Warrior by Ken Ing. Blacksmith Books (November 1, 2008). ISBN-10: 9881774225. Price US$14.95, 260 pages.

Kent Ewing is a Hong Kong-based teacher and writer. He can be reached at kewing@hkis.edu.hk.

(Copyright 2009 Asia Times Online (Holdings) Ltd. All rights reserved. Please contact us about sales, syndication and republishing.)


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jeff_strike
Ecrit le : Vendredi 28 Août 2009 14h25
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Dragon



Alors que je suis sur le point de finir, enfin !, le 1er tome des "3 royaumes", j'aimerais savoir quel roman de la littérature chinoise me conseillerait vous plus particulièrement. En sachant que j'aimerais éviter les pavés de 2000 pages et que je cherche quelque chose qui ne soit pas trop complexe à lire.
En outre, quelqu'un connait-il le livre "Mythologies et Imaginaire Du Monde Chinois" publié aux éditions Marabout ?
Merci d'avance pour vos réponses.


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jeff_strike
Ecrit le : Mardi 01 Septembre 2009 17h47
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Personne pour me répondre ? Bon, dans ce cas je crois que je faire un massacre façon cat3.gif


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