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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 14 Février 2006 23h22
Un topic pour les articles de presse sur la Chine, le monde chinois...

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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 14 Février 2006 23h23
L'Express du 09/02/2006
Mao
Le culte n'est pas mort

de notre envoyé spécial Marc Epstein

Trente ans après sa disparition, le Grand Timonier fait l'objet, en Chine, d'une vénération ambiguë. A l'heure du capitalisme triomphant, le régime entretient l'image du père de la nation. Mais il maintient un tabou sur son héritage et ses crimes

Au-delà des frontières de la Chine, la nouvelle est passée inaperçue: il s'est produit un miracle, le 20 décembre 1993, à Shaoshan, le village natal de Mao Zedong. Ce jour-là, le président Jiang Zemin, alors au pouvoir, inaugure en grande pompe une statue en bronze du fondateur de la République populaire, haute de 6 mètres. La météo est épouvantable, comme il se doit dans la province du Hunan: en hiver, sous ces latitudes, la neige fondue et la pluie tombent en alternance. Ce matin-là, cependant, alors que le camarade Jiang ôtait la bâche de la figure de Mao, selon le récit des guides touristiques, un rayon de soleil perça entre les nuages. Il y a mieux: la lune, au même moment, brilla d'une lumière intense.

© JSI




«La religion, disait Marx, c'est l'opium du peuple.» Mais cette idée ne semble guère effrayer le Parti communiste chinois, bien au contraire. A Shaoshan, un véritable culte de Mao a pris corps, au point que la cité rappelle parfois l'ambiance de Lourdes, dans le sud de la France, autour de la grotte où Bernadette Soubirous aurait aperçu la Vierge Marie. Chaque jour, des touristes sont acheminés par milliers, en autocar, le long d'une autoroute toute neuve. Sur place, des haut-parleurs accueillent les visiteurs sur fond de musique martiale. Dans les échoppes, le long des rues, les marchands proposent DVD et cassettes vidéo des discours de Mao, ainsi que des timbres, tapisseries, carrés de soie, briquets, théières avec tasses assorties, porte-clefs, pièces de monnaie, stylos, crayons à papier, tee-shirts et bustes à son effigie. Quant aux statuettes phosphorescentes, elles permettent à leurs propriétaires de s'orienter chez eux, même dans la nuit noire.

Depuis l'an dernier, le développement du «tourisme rouge» est l'une des priorités du ministère de la Propagande: une centaine de sites symbolisant la lutte du Parti pour le pouvoir ont été retenus pour former un «parcours révolutionnaire». Le village natal de Mao et les étapes de la Longue Marche constituent des haltes obligées.

Depuis sa disparition, en 1976, Mao Zedong est sans doute le premier mécréant à faire l'objet d'un culte: le héros de la Révolution a rejoint le panthéon des figures divines locales. Devant sa statue, à Shaoshan, les groupes de fidèles déposent offrandes et couronnes de fleurs; certains prient, les yeux fermés, comme s'ils visitaient un temple. Les Occidentaux sont invités à se prêter au jeu et à faire un vœu: «Make a wish!» s'exclame une jeune fille. De nombreux couples stériles font le déplacement, selon la rumeur, dans l'espoir que Mao leur rende la fertilité. Non loin de Shaoshan, dans le musée régional de Changsha, une vitrine abrite même le slip kangourou en coton blanc du Grand Timonier, taille XXL. Les aînés observent ces reliques avec une politesse mêlée d'effroi: au temps des pénuries, dans les années 1960-1970, un tel tour de taille traduisait mieux la puissance que tous les discours.

La vénération d'un mort est une chose naturelle dans l'empire du Milieu: les Chinois révèrent des êtres humains depuis des milliers d'années, de l'Empereur jaune à Confucius, et de nombreux temples ont été érigés, au fil des siècles, en hommage aux fonctionnaires des dynasties impériales. Mais le respect que suscite Mao est d'une autre nature.

Certes, son œuvre justifie une part d'admiration. Comme leader du Parti communiste et de l'armée, il a permis l'unification du pays et rendu sa fierté à une nation longtemps humiliée par des puissances étrangères. A la suite de ces victoires, toutefois, en particulier après le milieu des années 1950, le prix à payer pour le «triomphe de la pensée maoïste» apparaît terrifiant. Selon les auteurs du Livre noir du communisme, quelque 60 millions d'individus ont perdu la vie en raison du totalitarisme communiste. Comment un tel monstre a-t-il pu rester, trente ans après sa disparition, un symbole patriotique par excellence? Et comment le Parti communiste parvient-il à entretenir l'icône du Soleil rouge à l'heure du capitalisme triomphant?

La Chine de 2006 n'a plus grand rapport avec le pays pauvre, xénophobe et affamé que Mao laissa à ses héritiers. Depuis 1979, la taille de l'économie a doublé tous les cinq ans, au point qu'elle occupe le 4e rang mondial. Des dizaines de millions d'entrepreneurs ont créé leur entreprise; d'autres ont acheté leur logement ou conduisent leur voiture. Quelques Chinois envoient même leurs enfants dans les universités américaines: les étrangers, autrefois rejetés, sont recherchés désormais pour leur argent et leur avance technologique. Le seul fil rouge, en quelque sorte, entre ce pays résolument tourné vers l'avenir et le sinistre camp de travail que la Chine était devenue sous le Grand Bond ou la Révolution culturelle, c'est Mao Zedong lui-même.

Après sa mort, il y a trente ans, et l'arrestation de son épouse, Jiang Qing, le Parti sembla ranger au placard le souvenir du Grand Timonier. Pour son successeur, Deng Xiaoping, l'héritage de Mao présentait un choix cornélien. Soit il cherchait à prendre ses distances, comme Khrouchtchev le fit à l'égard de Staline, en Union soviétique, et il prenait le risque de saper la légitimité du Parti communiste; soit il adoptait à son tour les slogans du «père de la nation», au risque de gêner les réformes que ce partisan de l'ouverture jugeait indispensables.



Où sont passés les maos français?

Les groupes maoïstes en France sont nés dans les années 1960, à la suite de la rupture entre l'Union soviétique et la Chine. Fortes de plusieurs milliers d'adhérents, ces organisations - Gauche prolétarienne, Vive la révolution!, le Parti communiste marxiste-léniniste de France ou encore le Parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste) - diffusent la «pensée Mao Tsé-toung», accusant le «P“C”F» (sic) de «révisionnisme». Elles agonisent, ensuite, du début des années 1970 au milieu des années 1980. En 1986, encore, quelques maoïstes français rencontrent à Pékin des dirigeants du PC chinois. Trois ans plus tard, après la répression de la place Tiananmen, leurs désaccords se transforment en rupture.
Si, depuis vingt ans, il n'existe plus de structures maoïstes en France, les «ex» ne se sont pas tous perdus de vue. Quelques-uns se côtoient régulièrement de manière informelle. Quinquagénaires, voire sexagénaires, ils militent souvent dans des associations, des syndicats ou des partis politiques, surtout chez les Verts. Tel n'est pas le cas des anciens maoïstes devenus célèbres, comme le patron de Libération, Serge July, les architectes Christian de Portzamparc et Roland Castro, l'écrivain Philippe Sollers et l'ancien baroudeur de cabinets ministériels socialistes Alain Geismar. Moins impliqués, trois intellectuels ont néanmoins, eux aussi, fréquenté les maos dans les années soixante-huitardes: Alain Finkielkraut, André Glucksmann et Bernard-Henri Lévy.
par François Koch
Après un long débat interne, Deng entérina la démaoïsation du régime, tout en préservant le culte de Mao. En 1981, une résolution du Parti évoqua les «fautes grossières» du Grand Timonier, tout en ajoutant que «ses erreurs étaient secondaires, comparées à ses mérites». Une sorte de note lui fut même attribuée: «Seuls trois de ses dix doigts» étaient pourris, selon Deng.

Dans les années 1990, le culte de Mao a connu un regain spectaculaire, comme si de nombreux Chinois y trouvaient un refuge dans un monde bouleversé par la croissance économique rapide et l'exode de centaines de millions de ruraux vers les villes. A l'époque, dans une histoire restée célèbre, un groupe d'ouvriers de la région du Sichuan en vinrent à croire que Mao avait construit une usine nouvelle, dans l'au-delà, où les principes du socialisme orthodoxe étaient toujours en vigueur. Quelques-uns d'entre eux se seraient même suicidés dans l'espoir de le rejoindre dans sa vie posthume.

Aujourd'hui encore, certains intellectuels demeurent fidèles à la pensée maoïste. Economiste et membre de l'Académie des sciences sociales, Zuo Dapei prétend haut et fort que Mao avait raison sur l'essentiel: «Le plus grand danger qui guette le PC, explique-t-il, c'est la dérive droitière vers le capitalisme.» Zuo est un représentant de la Nouvelle Gauche, un courant nationaliste à l'influence grandissante, très hostile, en particulier, au moindre rapprochement entre Pékin et Washington. Agé d'une cinquantaine d'années, il refuse de manger dans des restaurants occidentaux et approuve les idées d'un José Bové. «La nostalgie qu'éprouvent certains de mes compatriotes envers Mao ne m'étonne pas le moins du monde, explique-t-il. Hormis les succès récents de l'économie, de quoi un Chinois peut-il être fier, ces temps-ci?»

Décidés à poursuivre les réformes mais inquiets à cause de l'instabilité sociale croissante, en particulier dans les campagnes, les maîtres de Pékin sont confrontés à un dilemme qui rappelle celui de Deng Xiaoping après la mort de Mao: il leur faut entretenir le souvenir de sa personne, afin d'asseoir leur légitimité, tout en appliquant une politique qui tourne résolument le dos au maoïsme. Plus que jamais, le père de la nation est réduit à sa fonction symbolique. Depuis cinq ans, son portrait orne tous les billets de banque: les anciennes représentations de fermiers dans les champs et de valeureux ouvriers ont disparu. Son corps reste exposé dans le mausolée de la place Tiananmen, que des milliers de curieux visitent chaque jour. Son visage domine l'entrée de la Cité interdite. Dans les discours des leaders, les allusions à sa pensée relèvent du passage obligé. Le fantôme est encombrant...

Une chanson rap à la gloire du maoïsme
En décembre 2003, lors du 110e anniversaire de la naissance de Mao, Hu Jintao, secrétaire général du PC, a enfilé une veste Mao et, dans une langue de bois d'un autre âge, il a rendu hommage au Grand Timonier: «La pensée de Mao Zedong, dit-il, représente la cristallisation de la sagesse collective du Parti communiste chinois.» Dans la foulée, des dizaines de livres et de poèmes ont été publiés et la radio nationale a même diffusé une chanson rap à la gloire du maoïsme, dans l'espoir de séduire les jeunes.

Mais cet anniversaire fut l'occasion, quelques semaines plus tard, d'une initiative sans précédent. Un groupe de six intellectuels, dans une déclaration publiée par le magazine Kaifang (Ouverture) de Hongkong, demanda que la dépouille de Mao soit retirée du mausolée qui trône au centre de la place Tiananmen. Les pétitionnaires voulaient expédier la momie dans son village natal, afin que les Jeux olympiques qui se tiendront à Pékin en 2008 se déroulent dans un contexte «civilisé».



Bibliothèque chinoise

La Grande Famine de Mao, par Jasper Becker (Dagorno). La terrifiante histoire du Grand Bond en avant.
Mao: l'histoire inconnue, par Jung Chang et Jon Halliday (Gallimard, à paraître en mai 2006). Une bombe controversée, qui nécessita dix ans d'enquête. Les auteurs rendent Mao responsable de «plus de 70 millions de morts en temps de paix, davantage que tout autre leader au XXe siècle».
Essais sur la Chine, par Simon Leys (Bouquins/Laffont). Un classique incontournable.
La Vie privée du président Mao, par Li Zhisui (Plon). Les souvenirs de l'ancien médecin personnel de Mao seront à nouveau disponibles en français à partir de mai 2006.
Mao Tsé-toung, par Philip Short (Fayard). Une biographie récente, par un ancien correspondant de la BBC.
La proposition a fait scandale. Mais Yu Jie, l'un des auteurs du texte, persiste et signe. Assis dans un café, il s'explique d'une voix douce, ajustant ses lunettes de temps à autre: «Dans mon esprit, il n'y avait rien de bien courageux là-dedans, confie-t-il. Je suis comme un Allemand qui critiquerait Hitler. Quoi de plus normal?» Yu estime que ses compatriotes ne vénèrent pas Mao, loin de là, mais il reconnaît chez certains une part de nostalgie: «Les Chinois vivent dans un monde de moins en moins prévisible, explique-t-il. Leurs pensions de retraite sont insignifiantes et leur protection sociale a pratiquement disparu. Les chômeurs et les pauvres sont parmi les plus grands admirateurs de Mao. Comment en serait-il autrement? Si la liberté d'expression existait dans le pays et si les livres d'histoire sérieux étaient accessibles, les Chinois seraient aussi critiques à l'égard de Mao que les Occidentaux. En attendant, beaucoup vivent dans l'ignorance de ses crimes.»

Avec l'affaire de Taïwan et celle du Tibet, l'héritage de Mao Zedong constitue l'un des derniers sujets tabous. Ceux qui prennent le risque d'aborder la question se voient rappeler à l'ordre. Ainsi, en octobre 2005, le patron d'une galerie pékinoise d'art moderne, Chen Xingdong, a dû fermer une exposition d'œuvres contemporaines, d'inspiration souvent humoristique, consacrées à Mao. «J'ai moi-même été dans les rangs des “petits gardes rouges”, explique Chen Xingdong. Mais j'ai le sentiment que le culte du Grand Timonier tourne à vide. Sa personne est devenue un objet de création artistique, souvent kitsch. Même les autorités entretiennent un rapport ambigu envers Mao. Elles l'apprécient, car c'était un empereur fort et son souvenir peut s'avérer utile pour asseoir la légitimité du Parti. Mais elles le craignent, aussi, car la vérité historique sur Mao est lourde de menaces pour le Parti.»

S'éloigner de Mao sans le répudier pour autant, c'est toute la difficulté pour Pékin. Comme l'a écrit Confucius, en parlant des esprits: «Ils doivent être respectés, mais maintenus à distance.»




© L'EXPRESS


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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 14 Février 2006 23h29
En Chine, des militants des droits de l'homme lancent des grèves de la faim
LE MONDE | 11.02.06 | 14h58 • Mis à jour le 11.02.06 | 14h58
PÉKIN CORRESPONDANTS


Plusieurs centaines de Chinois ont décidé d'entamer depuis le début de la semaine des grèves de la faim "tournantes" de 24 heures pour protester contre la répression accrue dont les militants de la cause des droits de l'homme font les frais en République populaire. Des grèves de la faim qui, au vu de la nature du régime, ont lieu à la maison ou au bureau mais témoignent de l'exaspération croissante de ces "avocats aux pieds nus" — juristes, mais aussi journalistes, défenseurs des droits du travail — qui se sont donné pour mission de "faire respecter la justice par des voies légales" en Chine.

A l'appel de l'avocat Gao Zhisheng, ce mouvement a pour but, a-t-il expliqué au Monde, jeudi 9 février, de s'ériger contre "la violence des autorités et la répression subie par le peuple". "Nous sommes des militants qui veulent vivre comme des hommes, pas comme des chiens !", nous a confié au téléphone M. Gao d'une voix vibrante de colère.
C'est une accumulation de violences et de mesures répressives ces dernières semaines qui a poussé les militants à agir. M. Gao cite en particulier le récent passage à tabac à la sortie d'un commissariat de Canton de l'avocat Yang Maodong, connu pour avoir soutenu le combat des paysans spoliés de Taishi dans la province du Guangdong ; la fermeture de l'hebdomadaire Bing Dian (regards à froid), dont le rédacteur en chef a été accusé de mettre en péril "le système socialiste" ; la mort d'un journaliste, décédé le 2 février des suites de blessures infligées il y a trois mois par des policiers.
DEVANT LA PORTE DU PARTI
L'avocat Yang Maodong, alias Guo Feixiong, a d'ailleurs osé, mercredi, aller déposer une plainte écrite devant la porte principale de Zhongnanhai, le siège du Parti communiste à Pékin ! Il a été aussitôt arrêté par la police. "Il a disparu quand je suis arrivé sur place", nous a dit Qi Zhiyong, un autre militant, amputé d'une jambe en 1989 à Tiananmen après avoir été touché par une balle. "J'ai moi-même été interpellé", a-t-il ajouté au téléphone après le départ de la police qui l'avait "raccompagné" à son domicile.
"La situation des droits de l'homme est de plus en plus en danger ; et il n'existe pas en Chine de contre-pouvoirs pour combattre cette violence", tempête Gao Zhisheng, un avocat de confession chrétienne qui s'est vu retirer sa licence l'an dernier pour avoir défendu des adeptes du mouvement taoïste-bouddhiste du Fa Lun Gong victimes de tortures dans les geôles chinoises. " Cent soixante-dix personnes organisent en ce moment des grèves de la faim à Pékin, et autant à Shanghaï", a précisé M. Gao. "On ne voit plus la fin de ces violations répétées des droits de l'homme en Chine", se désole de son côté un autre militant, Hu Jia, connu pour ses dénonciations du scandale du sang contaminé dans la province du Henan. "En fait, ajoute-t-il, notre pays est sous l'emprise de véritables puissances de l'ombre, la police et les agents de la sécurité publique. Alors, tout ce que nous pouvons faire, c'est d'organiser des grèves de la faim car notre corps est la seule chose que le pouvoir ne peut pas contrôler."

Brice Pedroletti et Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 12.02.06


*

Parce qu'ils défendent expropriés ou dissidents, ils sont emprisonnés, tabassés...
Les avocats, ces hors-la-loi de l'Etat chinois
Par Philippe GRANGEREAU
lundi 13 février 2006


Pékin envoyé spécial
«Mes amis et mes collègues sont toujours étonnés de voir que je ne suis pas encore en prison», plaisante Mo Shaoping, qui exerce depuis 1988 le périlleux métier d'avocat. Son cabinet est installé dans un bâtiment traditionnel, à un jet de pierres de la Cité interdite et de la place Tiananmen. En marge de ses activités lucratives de conseil juridique pour les entreprises, Mo a défendu une dizaine de militants démocrates, journalistes et cyberdissidents.
«En filature». Rares sont les avocats qui osent se charger de telles affaires ou, plus généralement, de dossiers les opposant à une instance officielle, qu'il s'agisse de l'Etat, du parti, de la police ou de gouvernements locaux. «Beaucoup d'avocats refusent des dossiers politiquement sensibles car le risque est très grand. Par exemple, quand j'utilise mon téléphone je sais qu'il est peut-être sur écoute. Je suis souvent pris en filature par des fonctionnaires en civil. Voilà quelque temps, des policiers ont tenté de convaincre ma secrétaire de leur transmettre en douce des documents concernant mes clients.» L'important, dit Mo est «de connaître parfaitement la loi afin de ne pas donner à ces gens-là le moindre prétexte pour vous arrêter».
Depuis quelques années, la profession, qui compte 120 000 avocats, connaît une véritable hécatombe : des dizaines d'avocats chinois seraient actuellement en prison. Le chiffre exact est un secret d'Etat, mais des personnes proches de l'Association chinoise des avocats estiment que, entre 1997 et 2004, «près de 500» avocats ont été détenus. Une partie d'entre eux a été relâchée, mais d'autres condamnés, parfois à de fortes peines. Certains ont vu leurs licences d'avocats révoquées, d'autres ont été tabassés par des policiers ou bien des gros bras payés par des autorités locales.
«Aveux extorqués». Ces persécutions peuvent suivre un cours «légal». Les avocats sont souvent accusés d'«incitation au faux témoignage» au terme de l'article 306 du code pénal de 1997. «Si l'accusé affirme que ses aveux ont été extorqués par la police, explique Mo Shaoping, et que l'avocat accuse dans sa plaidoirie la police d'avoir contraint son client à avouer un crime qu'il n'a pas commis, il est probable alors que le procureur lève la séance, convoque l'avocat dans une pièce, le fasse détenir par la police et menace de le faire traduire en justice pour avoir incité son client à faire un faux témoignage.» L'un des bâtonniers du barreau de Pékin, Zhang Jianzhong, a ainsi purgé deux ans de prison entre 2002 et 2004, alors qu'il défendait des officiels accusés de corruption.
Un ancien avocat du cabinet de Mo Shaoping, Zhu Jiuhu, a été détenu de mai à septembre 2005. Il est depuis lors en «liberté sous caution». Il défendait un groupe de 6 000 investisseurs qui avaient acheté au gouvernement, dans les années 1990, les droits d'exploitation de milliers de puits de pétrole désaffectés au Shaanxi, une province au sud-ouest de Pékin. Après que les acquéreurs eurent trouvé du pétrole, en 2003, le gouvernement local a ordonné la renationalisation des puits en offrant une compensation très inférieure à leur valeur réelle estimée. Les tribunaux du Shaanxi ont par deux fois refusé de juger cette affaire, poussant les propriétaires à manifester pacifiquement. Zhu Jiuhu, leur avocat, a alors été arrêté pour «incitation au trouble de l'ordre public».
«Le problème, dit Mo Shaoping, est qu'en Chine, il n'y a pas de séparation des pouvoirs.» L'article 126 de la Constitution, très proche de celle de l'Union soviétique, stipule certes que les tribunaux sont indépendants... mais ne dit pas que les juges le sont ! Or les tribunaux sont constitués d'un comité de jugement qui comprend des responsables de nombreuses administrations et du parti communiste. Chaque province dispose de plus d'un comité politico-légal, souvent présidé par le chef de la police, sans l'avis duquel les juges ne peuvent prononcer un verdict. «Il arrive que les juges doivent même tenir compte de l'avis du chef du Trésor public parce c'est lui qui finance le tribunal, voire du directeur de la compagnie d'électricité, car celui-ci a le pouvoir de couper le courant au tribunal.»
Mo s'inquiète de la hausse du nombre des conflits sociaux : 74 000 en 2004 selon Pékin, qui parle d'«incidents de masse». «Comment voulez-vous que la Chine ne devienne pas plus instable s'il n'y a pas d'indépendance de la justice, si les citoyens ne jouissent pas pleinement du droit à la propriété et du droit politique de base qu'est la liberté de parole», dit Mo, qui a repris la défense des propriétaires de puits de pétrole du Shaanxi depuis l'arrestation de son confrère. Pour que la société reste stable, plaide Mo, «il faudrait que la justice chinoise devienne juste».
http://www.liberation.fr/page.php?Article=358977

© Libération

*

Un jeûne tournant pour la liberté
Par Philippe GRANGEREAU
lundi 13 février 2006

Le mouvement de grève de la faim «tournant», lancé le 4 février par l'avocat Gao Zhisheng, compterait désormais des centaines de participants en Chine et à l'étranger, selon plusieurs militants impliqués. Ce jeûne symbolique de vingt-quatre ou quarante-huit heures est effectué en privé, car une action publique inviterait une répression. Il vise à protester contre les violences dont sont victimes un nombre croissant d'hommes de loi, de défenseurs du droit du travail, de militants des droits de l'homme et de journalistes qui dénoncent les abus de pouvoir. Gao, qui affirme que les policiers en civil qui le suivent jour et nuit ont tenté de l'écraser avec leur voiture le 17 janvier à Pékin, a initié cette grève de la faim, suite au passage à tabac, à la sortie d'un commissariat de Canton, de l'avocat Yang Maodong, connu pour sa défense des paysans spoliés de Taishi, dans le Guangdong (sud de la Chine). Yang, qui est allé déposer une pétition mercredi à Zhongnanhai, le siège du pouvoir, a été détenu deux jours. Le jeûne doit durer «aussi longtemps que les brutes tabasseront les protecteurs de droits de l'homme», selon Gao Zhisheng.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=358978

© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 14 Février 2006 23h38
Parution en kiosque de

"Manière de voir" du Monde Diplômatique

No 85 ( fev-mars 2006 ) :

"Jusqu'où ira la Chine ?"

Une série d'articles passés ou récents, par des spécialistes, journalistes, etc, sur tous les domaines...

C'est très instructif.


7 euros

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http://www.monde-diplomatique.fr/mav2006/

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 16 Février 2006 00h06
Chine: Google et Yahoo censurent gratis
En collaborant avec les autorités, les deux moteurs de recherche aident à la mainmise du pouvoir sur l'information. Comparatif entre Pékin et Paris.
Par Philippe GRANGEREAU et Laurent GUENNEUGUES
mercredi 15 février 2006


(à Pékin)
Quelles sont les conséquences pour les quelque 120 millions d'internautes chinois, de la censure opérée par les versions chinoises des moteurs de recherche Google et Yahoo ? Libération tente de jauger l'impact de cette collaboration pernicieuse en introduisant des mots-clés choisis dans les deux moteurs de recherche, en français à Paris et en chinois à Pékin.
«Tiananmen»
Le mot déclenche sur le Google chinois une avalanche de cartes postales publiées par le Quotidien du peuple montrant la place et le portrait de Mao sous leur meilleur jour : fleurs, ciel bleu ou feux d'artifice (voir ci-contre). A l'opposé, à Paris, Google nous conduit vers les photos des manifestations lors du mouvement prodémocratique de la place Tiananmen en juin 1989 et vers l'image omniprésente du jeune bravant une colonne de chars. Yahoo Chine apporte une moisson comparable, à Pékin comme à Paris, mais n'a pas l'honnêteté d'annoncer que les requêtes de son moteur de recherche sont censurées. Sur le Google chinois en revanche, figure en bas de chacune des pages un avertissement en caractères fins non signé, mais dont l'auteur est sans doute Google, qui explique : «Conformément aux règles, directives et lois locales, une partie du contenu ne peut être montrée.»
«Wei Jingsheng»
Sur Google Chine, le plus célèbre des dissidents chinois (il vit en exil aux Etats-Unis) ne recueille que six images vantant un club de golf de Pékin. Le dissident a en effet un homonyme qui est un coach de ce sport. Mais aucune trace de l'opposant Wei, bien plus présent sur la version française de Google Images, avec 381 apparitions. Yahoo Chine pour sa part mène d'emblée le lecteur sur le site officiel Globalview.cn, très critique à l'encontre du dissident, tandis que Yahoo France renvoie sur les pages d'Amnesty, du Monde diplomatique ou encore vers la Fondation Wei-Jingsheng, qui défend les droits de l'homme.
«Droits de l'homme»
Sur Google Images Chine, on tombe sur la couverture d'une revue officielle, Droits de l'homme, montrant l'ex-numéro 1 du PC, Jiang Zemin, serrant la main à des soldats. On obtient les mêmes résultats avec Yahoo Chine. En France, la recherche sur le même sujet aiguillonne vers la déclaration de 1789, la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 ou encore le site de la Ligue des droits de l'homme.
«Homosexuel»
L'homosexualité n'est plus vraiment un tabou pour les autorités chinoises, qui ont décrété voilà quelques années que les homosexuels ne sont pas des «malades mentaux». En Chine, Yahoo Images présente la photo d'une association homosexuelle chinoise visitant la Grande Muraille. Une photo moins osée que celles diffusées par la version française du moteur de recherche, plus friande d'étreintes. Yahoo, comme Google, signalent le site Gaychinese.com. Mais celui-ci était inaccessible hier à Pékin, peut-être en raison d'une censure résiduelle du réseau par la police chinoise de l'Internet. De manière générale, la censure opérée par Pékin, qui se superpose à celle des moteurs de recherche, semble moins stricte à l'égard de sites à contenu pornographique que pour ceux à contenu ouvertement dissident, religieux ou traitant de la situation des droits de l'homme dans le pays.
«Dalaï-lama»
Pour les internautes chinois, il n'existe presque plus. Une seule photo du chef spirituel du Tibet apparaît lorsqu'on tape son nom sur le Google chinois, quand la même recherche donne 42 600 réponses en France. La recherche texte, en Chine, ne livre que des dénonciations de «l'attitude séparatiste» du dalaï-lama publiées par la presse officielle. En France, parmi les premiers résultats figure le site Tibet-info, qui demande le retrait de «l'occupant chinois» du Tibet. D'autres liens pointent vers des biographies rappelant notamment que Tenzin Gyatso, le 14e dalaï-lama, a obtenu le prix Nobel de la paix en 1989.
«Mao Zedong»
Sur les moteurs chinois, un tsunami d'images du grand timonier, toutes plus officielles les unes que les autres, fracasse l'écran. En texte, le Quotidien du peuple et l'agence Chine nouvelle rivalisent pour apporter une foison d'articles portant sur la bibliothèque de sa ville natale, le 110e anniversaire de sa naissance. La biographie de Mao écrite par Jung Chang, très critique, est absente. Alors qu'en France les moteurs pointent vers des sites où l'on peut acheter le livre, ainsi que sur le site Dictatorofthemonth.com !
http://www.liberation.fr/page.php?Article=359575

© Libération
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Internet Editorial
Muraille électronique
Par Pierre HASKI
mercredi 15 février 2006

Il y a bien longtemps que l'on sait qu'une technologie n'est pas, à elle seule, porteuse de liberté ou d'oppression. Cette illusion a toutefois existé aux débuts de l'Internet, qui a laissé croire que l'accès à la diversité des informations disponibles sur la Toile suffirait à abattre les dernières dictatures. Les dirigeants de Pékin ont apporté la preuve du contraire en érigeant une gigantesque Muraille de Chine électronique : dans la course de vitesse entre un Internet effectivement vecteur de liberté, et une cyberpolice dotée du dernier cri, la partie est loin d'être jouée. Ce qui était encore moins prévu, c'est que les grandes sociétés occidentales aideraient le pouvoir chinois dans cette tâche. A la fois en lui procurant la technologie qui équipe sa cyberpolice et lui permet de surveiller des dizaines de millions d'internautes, et en fournissant carrément des informations permettant d'envoyer des hommes en prison, ou en s'autocensurant selon les désirs des dirigeants communistes chinois. Le petit test auquel nous nous sommes livrés sur les moteurs de recherche Google et Yahoo, en Chine et en France, est à cet égard révélateur : il serait amusant s'il ne signifiait pas tout simplement que ces géants de l'Internet, dont les noms sont devenus synonymes de modernité et de réussite, sont capables de tout pour accéder à une part du e-gâteau chinois. Il aura fallu une forte réaction aux Etats-Unis pour que ces sociétés acceptent de parler de règle du jeu. Cette affaire nous concerne tous, en tant qu'utilisateurs de cette technologie et des services de ces géants omniprésents. Afin de ne pas faire de chaque internaute un complice des mauvais coups accomplis en Chine.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=359577

© Libération

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Les géants du Web rappelés à l'ordre
La Chambre des représentants américaine les auditionne aujourd'hui.
Par Laurent MAURIAC
mercredi 15 février 2006


New York de notre correspondant
Le parlementaire républicain Chris Smith est très remonté. C'est lui qui est à l'initiative d'une audition, aujourd'hui, devant un comité de la Chambre des représentants, intitulée «L'Internet en Chine : un outil pour la liberté ou la répression ?». Dans la présentation qu'il en fait sur son site web, il accuse les grands noms de l'Internet américain de «devenir un mégaphone pour la propagande communiste et un outil pour contrôler l'opinion publique». Le 1er février, ces entreprises avaient décliné l'invitation d'une commission du Congrès à s'expliquer sur leurs activités en Chine, prétextant des agendas chargés. Aujourd'hui, impossible de se défiler. Les règles imposent à Cisco, Yahoo, Microsoft et Google de se rendre à la convocation.
«Faire des affaires». Lucie Morillon, la représentante de Reporters sans frontières à Washington, sera également entendue, avec d'autres associations de défense des droits de l'homme. «On passe au stade supérieur, dit-elle. Il y a une énorme couverture médiatique aux Etats-Unis. Les utilisateurs et les investisseurs commencent à le sentir.» En novembre dernier, RSF avait annoncé un partenariat avec 25 fonds d'investissement éthique pour demander des comptes aux entreprises américaines sur leurs activités en Chine. «Elles commencent à craindre pour leur image de marque, ajoute Lucie Morillon. Elles sont amenées à s'expliquer, ce qu'elles n'ont jamais fait avant. Ça montre que ça chauffe pour elles.»
Pour la première fois, Yahoo a publié lundi un communiqué tout en nuance pour justifier son activité en Chine et appeler à une réflexion commune. «Nous travaillerons avec l'industrie, le gouvernement, les universités et les ONG pour explorer les règles guidant nos pratiques dans les pays où le contenu est traité de façon plus restrictive qu'aux Etats-Unis», dit le communiqué. Un discours plus mesuré que la prise de position de Jerry Yang, l'un des fondateurs de Yahoo, en septembre dernier : «Pour faire des affaires en Chine, comme partout dans le monde, nous devons nous soumettre à la loi locale», avait-il dit à Hangzhou, en réponse à une question sur le sort du journaliste Shi Tao dont Yahoo a permis la condamnation en fournissant les moyens de l'identifier. «Nous ne savons pas pourquoi ils veulent ces informations, ils ne nous disent pas ce qu'ils cherchent», avait-il dit. Les avocats d'un autre dissident, Li Zhi, condamné à huit ans de prison en 2003, viennent de révéler que Yahoo avait aussi contribué à son arrestation.
«Loi chinoise». En réponse indirecte au communiqué de Yahoo, la Chine a averti hier que les portails internet étrangers qui voulaient fonctionner dans le pays devaient se soumettre à la loi chinoise. «Le gouvernement chinois a adopté des mesures dans le but de limiter les contenus [...] choquants et immoraux, le but est de préserver les intérêts de la population», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. «En ce qui concerne les firmes étrangères, elles doivent obéir à la loi chinoise», a-t-il ajouté. La voie est donc étroite pour Yahoo.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=359576

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Evénement
Internet Julien Pain, responsable du bureau Internet et libertés de l'ONG Reporters sans frontières :
«La Chine est de plus en plus eÅcace à censurer»
Par Frédérique ROUSSEL
mercredi 15 février 2006

Julien Pain est responsable du bureau Internet et libertés de Reporters sans frontières. Que pensez-vous de ces géants de l'Internet qui «pactisent» avec Pékin ? Nous sommes contre l'autocensure. Si les autorités chinoises veulent contrôler l'Internet, elles doivent le faire elle-même et pas avec l'aide d'entreprises américaines. Ce n'est pas à Yahoo de faire le travail de censure de la police chinoise sous prétexte de faire de l'argent. Yahoo a accepté de s'autocensurer depuis 2002, Google depuis deux semaines. Avant, Google était déjà un des trois ou quatre moteurs les plus importants en Chine. Mais il se trouvait plus lent avec ses serveurs basés aux Etats-Unis et les filtres chinois qui se mettaient en branle que Yahoo Chine. Un ralentissement qui l'empêchait d'avoir une plus grosse part du gâteau... C'est un problème de compétition. Les autorités chinoises sont habiles. Elles ont négocié avec chacun séparément.
Que pensez-vous de l'annonce de Yahoo lundi d'un front commun face à la volonté chinoise de censurer certains sites...
Se mettre autour d'une table pour discuter ensemble d'un code de conduite face à la censure, c'est une recommandation que nous faisons depuis deux ans à RSF. Un gros acteur de l'Internet comprend enfin que la compétition commerciale ne permet pas d'imposer des règles et qu'en termes d'image il y a un vrai problème. Yahoo se dit qu'il est préférable de s'entendre avec ses partenaires, de peur sans doute que les législateurs américains ne sortent une loi plus contraignante. Cette annonce représente une belle victoire. Même si leur communiqué continue à dire qu'il faut appliquer les règles édictées par les autorités chinoises... En même temps, il s'agit d'un message adressé aux législateurs qui auditent Yahoo aujourd'hui : on est d'accord pour discuter d'un code de bonne conduite sans nous engager plus concrètement. Si les géants de l'Internet, les représentants américains et la société civile tiennent ensemble une position rigide sur certains points, comme dire non à la censure de mots-clés, il y aura peut-être une marge pour négocier avec Pékin.
Vous condamnez aussi la collaboration...
Notre première lettre à Yahoo à ce sujet remonte à 2002. Cette entreprise fournit des informations à la police chinoises qui servent à identifier et arrêter des dissidents, sans se préoccuper de qui il s'agit. Elle a la même démarche qu'en France par exemple, alors qu'on ne parle pas là de criminalité ou de pédophilie mais de liberté d'expression. Au moins deux cyberdissidents ont été arrêtés et emprisonnés à cause de ses données. Nous préconisons depuis des années que Yahoo enlève ses serveurs de mails du territoire chinois pour les rapatrier aux Etats-Unis. S'ils étaient basés en territoire américain, la police chinoise aurait à adresser une requête supervisée par la justice américaine. Google a d'ailleurs refusé pour l'instant d'installer ses serveurs de mails en Chine pour éviter d'aller trop loin.
L'Internet représente en même temps une fenêtre de liberté... en dépit des limites ?
C'est l'excuse des PDG de ces entreprises : «C'est mieux que nous soyons présents parce qu'on va aider à développer la liberté d'expression sur le long terme.» Mais qu'est-ce que Google apporte en filtrant exactement les mêmes requêtes que le moteur local Baidu ? Qu'est-ce que Google apporte en matière de liberté d'expression ? Ils font du business, c'est tout. Et sur le long terme on s'aperçoit que l'Internet devient de plus en plus contrôlé. La Chine s'avère de plus en plus efficace à censurer et à créer un Internet avec des frontières nationales. L'Internet devait faire tomber les frontières entre les pays et rapprocher les gens. Les Chinois sont en train d'inventer un modèle alternatif : des intranets nationaux, et un Internet structuré comme une somme d'intranets. Le modèle est en train de se répandre parmi les dictatures de la planète. La Chine commence à y revendre sa technologie de filtrage, au Zimbabwe, peut-être en Biélorussie, voire à Cuba...
http://www.liberation.fr/page.php?Article=359579

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La Chine nie l'existence de cyberdissidents
Contre toute évidence, un porte parole du bureau de l'Information du gouvernement a démenti que quiconque ait été arrêté en Chine «juste pour avoir dit quelque chose sur l'Internet».
Par Philippe Grangereau
mercredi 15 février 2006 (Liberation.fr - 13:24)


Pékin, de notre correspondant
Des cyberdissidents en Chine ? De la censure en Chine ? Un porte-parole du bureau de l'Information du gouvernement chinois a assuré mercredi qu'il n'en était rien. «Personne n'a été arrêté en Chine juste pour avoir dit quelque chose sur l'Internet», a-t-il soutenu alors même que les faits contredisent ses propos. Plusieurs organisations comme Reporters sans frontières, dénombrent 49 cyberdissidents (et 32 journalistes) actuellement emprisonnés en Chine pour avoir publié des articles ou commentaires critiques (lire l'événement de Libération, ce mercredi). Les Chinois peuvent en outre consulter «librement» l'Internet, a prétendu ce porte-parole, Liu Zhengrong. Ces proclamations lénifiantes sont sans doute à mettre sur le même plan que l'article 35 de la constitution chinoise qui, en théorie, « garantit aux citoyens de la République populaire de Chine la liberté de parole, de la presse, d'assemblée, d'association et de manifestation».
Alors même que s'exprimait cet officiel, une « déclaration commune » de treize personnalités chinoises fustigeant l'absence de liberté d'expression circulait par e-mail sur internet. Cette pétition datée du 2 février, dont «Libération» a eu connaissance, est signée entre autres de l'ancien secrétaire de Mao, Li Rui, âgé de 88 ans, d'un ancien chef du département de la propagande, Zhu Houze, d'un ex-directeur de l'agence Chine Nouvelle, d'un éminent juriste et de l'avocat Zhang Sizhi, célèbre pour avoir défendu la femme de Mao lors du « procès de la Bande des quatre ». Ces vétérans du parti ont pour point commun d'avoir soutenu les réformes politiques « gorbatchéviennes» de la fin des années 80, auxquelles la répression sanglante de Tiananmen de juin 1989 a mis un terme.
Retraités, et presque tous octogénaires, ils estiment ne plus avoir grand chose à craindre de l'appareil répressif. « L'histoire montre que seul un système autocratique ressent le besoin de verrouiller la presse et de rendre le peuple aveugle à jamais », écrivent les treize dissidents aux cheveux blancs. « Nous ne sommes plus très jeunes, mais avons tous été initialement de fringants révolutionnaires inspirés par la liberté. Et la leçon que nous tirons des 70 années d'histoire qui ont défilé sous nos yeux, est que lorsque la liberté de parole est défunte, les autorités n'entendent forcément qu'une seule voix ». «L'absence de liberté d'expression, plaide Li Rui, qui fut secrétaire de Mao dans les années 50 avant d'être écarté et persécuté, a été la raison essentielle pour laquelle la Chine a traversé tant de périodes troubles et de turbulences politiques ».
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http://www.liberation.fr/page.php?Article=359661

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A savoir
mercredi 15 février 2006

Avec 120 millions
d'internautes en 2005, la Chine est le deuxième pays au monde par le nombre d'usagers, après les Etats-Unis. Le taux de pénétration reste toutefois faible : 8,5 %. La Chine compte 677 000 sites, 9,3 % des échanges sur la Toile sont en chinois.
Trois moteurs de recherche
se font une âpre concurrence en Chine : le chinois Baidu, qui revendique 37 % de parts de marché, suivi des versions chinoises de Google et de Yahoo, qui revendiquent 22 et 21 % des recherches sur la Toile chinoise. En 2005, Baidu a réussi une introduction en Bourse en fanfare au Nasdaq, à New York.
Investissements massifs
Les géants de l'Internet ont investi massivement en Chine ces derniers mois : 1 milliard de dollars pour Yahoo dans la société chinoise Alibaba.com, des centaines de millions de dollars chacun pour Google, qui a lancé la version chinoise de son moteur de recherche, pour eBay, qui a racheté un site chinois d'enchères, et pour Amazon.com, qui a racheté un site de vente en ligne.
Contrôle
Pékin a multiplié les règlements pour contrôler Internet, contraignant les sites privés à opérer eux-mêmes le contrôle de leurs contenus, les patrons de café Internet à s'équiper de logiciels bloquant les sites interdits, ou obligeant les détenteurs de blogs à s'enregistrer. Les sites chinois n'ont pas le droit de donner des informations autres que celles de la presse officielle.
Shi Tao
Le journaliste chinois a été condamné à dix ans de prison le 30 avril 2005 pour avoir envoyé par mail des documents «secrets» à l'étranger. La justice a utilisé des informations fournies par Yahoo, en identifiant le détenteur du compte du journaliste pourtant enregistré à Hongkong. L'affaire a soulevé de nombreuses protestations.
49 cyberdissidents et 32 journalistes sont actuellement emprisonnés en Chine pour avoir publié des articles ou commentaires critiques des autorités, selon Reporters sans frontières.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=359578

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Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 16 Février 2006 00h20
La Chine dément toute arrestation d'internautes dissidents
LEMONDE.FR | 15.02.06 | 08h56 • Mis à jour le 15.02.06 | 09h20

a Chine indique appliquer à l'Internet des règles conformes aux normes internationales, permettant "librement" un accès à l'information."Personne n'a été arrêté en Chine juste pour avoir dit quelque chose sur l'Internet", soutient mercredi l'un des responsables du Bureau d'information du Conseil d'Etat (gouvernement), Liu Zhengrong, cité par les médias officiels.

Les milieux dissidents chinois et les défenseurs des droits de l'homme affirment que la liberté d'expression sur l'Internet en Chine est bafouée, conduisant à l'arrestation et l'emprisonnement d'opposants. Selon Reporters sans frontières, 49 cyberdissidents et 32 journalistes sont actuellement emprisonnés dans le pays pour avoir publié des articles ou des commentaires critiquant les autorités. Les grands portails étrangers sont également sous le feu des critiques des défenseurs des libertés, accusés de pactiser avec un régime non démocratique dans le but d'engranger des bénéfices commerciaux dans un marché potentiellement énorme.

Ainsi Yahoo! a été fustigé pour avoir livré à la police chinoise des informations ayant conduit à l'arrestation de journalistes et de dissidents. Google a lancé récemment un moteur de recherche chinois censuré. Le gouvernement chinois rejette les accusations de censure. "Il est injuste de critiquer la Chine lorsqu'elle supprime des contenus illégaux alors qu'ils font la même chose [aux Etats-Unis]", a déclaré M. Liu.

SURVEILLANCE DES ÉTATS-UNIS

De son côté, le département d'Etat américain a annoncé mardi la création d'un groupe de travail chargé de surveiller le respect par certains régimes répressifs, notamment la Chine, des libertés sur l'Internet. Ce groupe de travail sera dirigé par la sous-secrétaire d'Etat aux affaires économiques, commerciales et agricoles, Josette Shiner, et la sous-secrétaire d'Etat à la démocratie et aux affaires mondiales, Paula Dobriansky."Nous sommes gravement préoccupés par le degré de protection de la vie privée et des données sur l'Internet globalement, et en particulier par certains cas qui se sont récemment produits en Chine", a déclaré Mme Shiner au cours d'une conférence de presse.

Le groupe de travail concentrera notamment ses efforts sur "l'utilisation de technologies pour restreindre l'accès à certains contenus politiques et l'impact de ce genre de censure sur des entreprises américaines", indique le communiqué. Il surveillera aussi "l'utilisation de technologies pour traquer et réprimer des dissidents" et les efforts de certains gouvernements pour "modifier les structures de fonctionnement de l'Internet afin de restreindre le flux des informations".

Malgré les critiques, l'administration américaine ne souhaite pas que les moteurs de recherche occidentaux quittent les pays répressifs, a souligné Mme Shiner. De plus, la responsable américaine a souligné que la Chine n'est pas le seul pays où l'accès à l'Internet est contrôlé, refusant cependant d'énumérer les pays considérés comme problématiques. Elle a néanmoins cité au cours de la discussion, l'Iran et une partie de l'Afrique.


Avec AFP



Ecrit par: P'tit Panda Samedi 18 Février 2006 13h58
La Chine manque... de masses laborieuses
Faute d'une revalorisation des salaires, la pénurie se confirme dans le Guangdong et s'étend jusqu'à Shanghai.

Par Philippe GRANGEREAU
samedi 18 février 2006



Pékin de notre correspondant

la pénurie de main-d'oeuvre s'accentue dans les régions côtières de la province du Guangdong, où sont installées la plupart des usines chinoises et étrangères travaillant pour l'exportation. Cette tendance, à première vue paradoxale, qui avait commencé à se faire sentir fin 2004, semble s'étendre plus au nord, au Fujian et même à Shanghai.

La raison essentielle tient aux salaires extrêmement bas pratiqués dans ces sweat-shop géantes qui, durant plus de vingt ans, ont attiré des armées de ruraux se satisfaisant de peu, originaires des provinces pauvres de l'intérieur. Un ouvrier migrant non qualifié n'empoche en général que de très maigres appointements, de l'ordre de 500 yuans (50 euros) mensuels pour dix à douze heures de travail, sept jours sur sept. Ceux qui font des heures supplémentaires parviennent à gagner 800 ou 1 000 yuans, tout au plus. Ces salaires de misère sont très inférieurs au Smic chinois, très bas : 680 yuans (68 euros) pour huit heures de travail, cinq jours par semaine.

Développement des provinces. A Nanhai, une ville industrielle proche de Canton, 70 000 emplois sont vacants. Non loin de là, à Donguan, un parc industriel d'un millier d'entreprises, 10 000 offres d'emploi sont à pourvoir. «Toutes les usines sont désormais à cours de main-d'oeuvre», rapportait vendredi dans la presse de Hongkong le patron d'une usine de chaussures, Lam Chin-yick. «Les provinces chinoises de l'intérieur se développent toutes à leur tour, et si la différence de salaire n'est que de 100 ou 200 yuans, les ruraux préfèrent trouver un emploi chez eux plutôt qu'au Guangdong», raconte-t-il en donnant l'exemple d'une usine d'électronique qui avait prévu d'employer 2 000 personnes, mais qui n'a pu en trouver que 500, en dépit d'une offre de salaire comparativement élevée. Beaucoup d'ouvriers, notamment dans le bâtiment, se font en outre abuser, et ne sont jamais payés. Les recours légaux en Chine sont pratiquement inexistants pour les migrants, et les conflits de ce genre se multiplient. Certains migrants préfèrent travailler à Shanghai, où les salaires sont plus adéquats.

Mais un expert de l'Institut d'observation contemporaine de Shenzhen, qui a réalisé une étude sur des usines japonaises de Shanghai, évalue malgré tout entre 10 % et 15 % la carence de main-d'oeuvre qui y sévit. Dans le Guangdong, 10 % des postes seraient à pourvoir, mais le gouvernement local rechigne à reconnaître cet état de pénurie qui, officiellement, n'existe pas. La loi de l'offre et de la demande, qui pourrait permettre de résorber cette raréfaction de la main-d'oeuvre par une hausse des rémunérations, joue difficilement son rôle régulateur.

Moteur à exportations. L'interdiction des syndicats libres par le gouvernement chinois témoigne en outre d'une volonté officielle de maintenir les salaires artificiellement bas. Cette politique d'exploitation de dizaines de millions d'ouvriers issus du monde rural permet à la Chine de faire tourner son moteur à exportations, qui a contribué, vingt-cinq ans durant, à produire une croissance de 9,6 % par an.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=360532



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 18 Février 2006 14h23
Recherche
Un Chinois à l'Académie de médecine

Caroline Puel (à Pékin)

Le professeur Zhong Chao Han a été élu, le 31 janvier 2006, correspondant étranger de l'Académie nationale de médecine, en France, devançant une candidature américaine. Le professeur Han, 52 ans, devient l'un des plus jeunes membres de l'Académie, fondée en 1820 par Louis XVIII. Les travaux du professeur Han sur les cellules souches sont reconnus mondialement. En utilisant ces cellules contenues dans le cordon ombilical et la moelle épinière, qui une fois activées dans le sang s'avèrent capables de « régénérer » un organe malade, Han a traité plus de cinq cents cas d'artérites aiguës avec plus de 80 % de résultats positifs.

Né en 1953 dans la province du Jiangxi, Zhong Chao Han est adolescent quand éclate la Révolution culturelle. Il devient pendant cinq ans « médecin aux pieds nus », patrouillant la campagne avec pour principal bagage professionnel le souvenir des discussions entre ses parents, tous deux médecins... Lorsque les universités rouvrent leurs portes, Han se précipite à Shanghai, où il est admis en médecine. Il est formé par le professeur Wang Zhenyi, l'un des spécialistes mondiaux de la leucémie, lui-même éduqué par les Jésuites dans les années 40, qui l'envoient en France en 1986, où il passe sa thèse. En 1997, Han prend la direction de l'Institut d'hématologie de Tianjin, qu'il va totalement moderniser. Il encourage le « retour des cerveaux », notamment ces spécialistes d'origine chinoise, formés aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. Le premier étranger sera un Français, le professeur Francis Bayard, spécialiste du diabète à Toulouse, qui, à 63 ans, a décidé de se rendre deux ans en Chine pour travailler dans son centre de recherche sur les cellules souches. « Jusqu'à présent, les Français se rendaient aux Etats-Unis, constate Zhong Chao Han. Mais les choses changent. » Car les autorités chinoises mettent l'accent sur la recherche. Le budget consacré par l'Etat devrait tripler cette année, plaçant la Chine au troisième rang mondial, après les Etats-Unis et le Japon !...

© le point 16/02/06 - N°1744 - Page 59 - 325 mots


Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 22 Février 2006 02h22
Le déséquilibre des échanges commerciaux avec la Chine provoque des tensions aux Etats-Unis
LE MONDE | 20.02.06 | 13h41 • Mis à jour le 20.02.06 | 13h41
NEW YORK CORRESPONDANT

e déficit commercial américain a atteint, en 2005, le niveau record de 726 milliards de dollars (606,7 milliards d'euros). La Chine est désignée comme le principal responsable de ce solde négatif. Elle a en effet dégagé avec les Etats-Unis l'excédent commercial le plus important de l'histoire entre deux pays : 202 milliards de dollars.

Parlementaires, syndicats, groupes industriels ou commentateurs américains accusent Pékin de fausser les règles du commerce international, de précipiter les délocalisations et d'avoir causé la perte de 3 millions d'emplois aux Etats-Unis depuis quatre ans.

Pour une majorité de membres du Congrès, la volonté chinoise de maintenir artificiellement faible sa monnaie tout comme le refus de respecter la propriété intellectuelle, et plus généralement les règles internationales du commerce, constituent une menace.

Le 21 juillet 2005, la Chine avait cédé aux pressions et fini par réévaluer de 2 % sa devise, le yuan, face au dollar pour la première fois en dix ans, lui permettant de flotter contre un panier de monnaies, plutôt que d'être liée de façon rigide au billet vert.

Cette décision est cependant considérée comme insuffisante, sans conséquence sur le commerce international et même comme une manoeuvre. "Notre patience ne va pas durer indéfiniment", prévient Myron Brilliant, vice-président pour l'Asie de la Chambre de commerce américaine.

La Chine alimente, à tort ou à raison, de nombreux fantasmes à Washington. Elle est la seule puissance capable, dans les prochaines décennies, de rivaliser avec les Etats-Unis. Des experts militaires s'inquiètent du développement de son armée et les défenseurs des libertés pointent son mépris pour les droits de l'homme.

Il y a huit mois, l'annonce d'une offre publique d'achat (OPA) hostile du groupe public Cnooc (China National Offshore Oil Company) sur la septième compagnie pétrolière américaine, Unocal, avait soulevé un tollé. C'est finalement l'américain ChevronTexaco qui a acquis Unocal.

Les initiatives et projets de loi protectionnistes visant les produits chinois se multiplient au Congrès. Un groupe de représentants démocrates veut créer un bureau de contrôle du commerce permettant aux parlementaires de poursuivre devant les tribunaux, sans l'aval de l'administration, les pays accusés de fausser la compétition internationale. Au Sénat, le démocrate Byron Dorgan et le républicain Lindsey Graham veulent réexaminer tous les ans le statut de "partenaire commercial normal" accordé à la Chine en 2000.

Cela irait à l'encontre des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), tout comme la proposition du même sénateur Graham et du démocrate Charles Schumer d'imposer un droit de douane de 27,5 % sur les importations chinoises jusqu'à ce que Pékin réévalue sa devise.

Face à cette déferlante, la stratégie de l'administration Bush semble être de tenir des propos durs, de menacer Pékin et, dans le même temps, d'essayer d'empêcher le Congrès de prendre des mesures trop radicales.

Le représentant au commerce, Robert Portman, a rendu public, la semaine dernière, un document de 29 pages sur le commerce chinois. Il souligne que le marché américain compte pour 22 % "de la croissance phénoménale des exportations chinoises depuis vingt ans", qui représentent aujourd'hui 40 % de l'économie du pays et ont permis de sortir 400 millions de personnes de la misère.

Il met aussi en garde : "Notre relation bilatérale avec la Chine manque aujourd'hui d'équité, de solidité et d'équilibre dans les opportunités qu'elle offre" et les "Etats-Unis utiliseront toutes les options possibles" pour mettre fin à cette situation. "Les Etats-Unis, ajoute-t-il, doivent maintenant changer de politique et traiter la Chine comme un partenaire mature, responsable de ses actions. Le pays doit ouvrir plus ses marchés aux importations, s'en prendre au piratage des films et des logiciels et réduire les subventions à l'exportation."

M. Portman a proposé la création d'un détachement spécial ("task force") sur la Chine au sein de sa propre administration. L'initiative est sans précédent. Mais sur le fond, le rapport de M. Portman est plus nuancé que la présentation qui en est faite.

Il souligne que de nombreuses entreprises américaines développent rapidement leur activité en Chine. "Il ne faut pas ignorer les aspects positifs de la relation", souligne John Frisbie, président du US-China Business Council, un groupe qui représente les intérêts des entreprises américaines présentes en Chine. Pour M. Portman, il faut surtout amener Pékin à se comporter en "partenaire".

Robert Zoellick, secrétaire d'Etat adjoint, détaillait, dans un discours en septembre 2005, cette ambition de la diplomatie américaine : "Il est temps d'encourager Pékin à être plus impliqué dans la communauté internationale et pas seulement un membre du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'Organisation mondiale du commerce. Il est temps d'encourager la Chine à devenir un membre responsable du système."

Il n'est pas sûr que les parlementaires américains et leurs électeurs aient la patience d'attendre.

Eric Leser
Article paru dans l'édition du 21.02.06



Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 22 Février 2006 02h30
Google a l'outrecuidance de signifier qu'il se censure en Chine
Deux journaux officiels lancent une charge contre le moteur de recherche • Qui ne serait pas en conformité avec la loi chinoise et aurait le tort de préciser qu'«une partie du contenu ne peut être montrée» en bas de ses pages •

Par Philippe Grangereau
mardi 21 février 2006 (Liberation.fr - 12:55)



Pékin, de notre correspondant

deux publications officielles chinoises ont suggéré mardi que le moteur de recherche Google, bien qu'il ait accepté de censurer sa version chinoise (Google.cn), ne serait pas allé assez loin. Google n'aurait d'ailleurs n'a pas obtenu de licence délivrée par la République populaire, affirment-t-ils. «Google.cn est clairement hors-la-loi », écrit le «China Business Times». Le ministère de l'Information, selon «Les Nouvelles de Pékin», se serait « saisi de l'affaire ». Un porte-parole de Google a rétorqué que la compagnie américaine disposait bel et bien d'une licence, et que si celle-ci n'était pas en son nom propre, mais au nom de son partenaire chinois (Ganji.com), c'est que le gouvernement chinois interdit aux entreprises étrangères de l'Internet d'opérer directement. Celles-ci ne peuvent, en effet, qu'opérer au sein d'un partenariat avec une entreprise chinoise dans lequel l'opérateur étranger est minoritaire.

Cette manœuvre de la presse officielle semble avoir pour objectif d'intimider la compagnie américaine, à qui les autorités chinoises reprochent de signaler en bas de chaque page de son moteur de recherche «Conformément aux règles, directives et lois locales, une partie du contenu ne peut être montrée». Cette mention a suscité un débat chez les internautes chinois, qui auparavant ne se voyaient jamais rappeler qu'ils étaient censurés. Yahoo, qui censure aussi son contenu chinois, s'abstient de le dire.

Le «China Business Times», qui emprunte souvent un ton arrogant, voire chauvin, fustige dans le même article le fait que Google ait l'honnêteté de signaler au surfeur qu'il est privé de pages jugées politiquement incorrectes par les autorités communistes. « Est-ce qu'une entreprise travaillant en Chine a constamment besoin de dire à ses clients qu'elle respecte les lois du pays ? » Google « ne ressemble-il pas, au fond, écrit cette publication officielle, à un invité non-convié qui déclarerait à son hôte qu'il n'aime pas les plats qui lui sont proposés, mais qu'il les mangera par respect envers lui ?»

http://www.liberation.fr/page.php?Article=361279



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Ecrit par: ah_thomas Mercredi 22 Février 2006 03h01
effectivement en Chine on est censure de dire qu'il y a de la censure... confused.gif

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 22 Février 2006 10h07
Une technologie développée conjointement par plusieurs laboratoires
de prestigieuses universités canadienne, américaine et anglaise
pourrait arriver à détourner la censure numérique qui sévit dans
plusieurs pays du monde, et notamment en Chine. Ce système est en
phase d'achèvement au Canada, et pourrait rendre rapidement un peu
d' " e-liberté " aux quelque cent dix millions d'internautes
chinois.
L'apparition d'Internet en Chine fut immédiatement accompagnée de
techniques de filtrage interdisant aux internautes l'accès à
certains mots-clés spécifiques et donc à des pans entiers du Web
mondial. Le durcissement de la position des autorités chinoises
s'est accéléré récemment, puisque Liu Jianchao, le porte-parole du
ministère des affaires étrangères chinois, a justifié l'augmentation
des restrictions dans les cybercafés à partir du 1er mars par cette
déclaration : "Avec le développement d'Internet sont apparus des
contenus nocifs et illégaux. Le gouvernement chinois met en place
certaines mesures afin de limiter l'accès à ce contenu immoral et
nocif, particulièrement pour les jeunes."
GOOGLE MADE IN CHINA
C'est dans ce contexte que Google, après Yahoo! et Microsoft il y a
quelques mois, a lancé le 25 janvier dernier son moteur en
Chine"google.cn". Mais le géant de la recherche sur Internet n'a pu
le faire que sous certaines conditions imposées par la censure
d'Etat (Le Monde du 17 février 2006). Ce filtrage, réalisé à au
moins trois niveaux (noms de domaines entiers et adresses url
retirés des listes de résultats ou mots-clés renvoyant vers des
pages "politiquement correctes" hébergées en Chine) occulte tout ce
qui ne convient pas au gouvernement chinois. Pour bien se rendre
compte de ces différences, une page comparative des résultats de
google.cn et de google.com a été développée par l'OpenNet Initiative
(ONI), une entité née d'un partenariat entre le Berkman Center for
Internet & Society de l'Université Harvard, le Cambridge Security
Programme de l'Université de Cambridge et le Citizen Lab de
l'Université de Toronto.
L'ONI, en étudiant les relations complexes entre Etats et réseaux,
pointe du doigt les dérives et prises de contrôle d'Internet dans
certains pays. Les mises en place de filtres et de systèmes de
surveillance sont systématiquement analysées et révélées afin
d'essayer de les combattre. Et le fer de lance dans ce combat a
désormais un nom : Psiphon.
PSIPHON SQUATTE LES FLUX FINANCIERS
Mais comment fonctionne ce système ? L'internaute chinois n'a pas
besoin d'installer quoi que ce soit. Simplement ce système de
contournement en ligne permet à l'internaute d'interroger de façon
transparente et cryptée par SSL (Secure Sockets Layers) et le port
443 (port sécurisé destiné au transit des données financières) les
serveurs "amis" d'un pays censuré. Ces serveurs amis analyseront la
demande, et renverront les réponses non censurées mais toujours de
façon cryptée et sans traces sur l'ordinateur de l'internaute. Et
comme le précise le professeur Ronald Deibert, directeur du Citizen
Lab de Toronto, le pays qui souhaite interdire l'accès à ces
informations ne pourra le faire que s'il se passe aussi des flux de
transactions financières.
Le lancement de Psiphon est imminent, et profitera non seulement aux
internautes chinois, mais également à tous ceux qui subissent une
censure sur le Web comme par exemple les internautes de Corée du
Nord, d'Iran ou encore d'Arabie saoudite. Détail amusant mais
révélateur, si l'on interroge l'outil de comparaison de l'ONI sur le
mot "psiphon", c'est, une fois n'est pas coutume, la version
chinoise de Google qui renvoie le plus de réponses…

Olivier Dumons
LEMONDE.FR 17.02.06

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 24 Février 2006 09h22
Il avait barbouillé Mao : dix-sept ans de prison
Tiananmen, 1989 : un protestataire jette de l'encre sur une affiche. Il vient d'être libéré... à l'état de légume.

Par Philippe GRANGEREAU
vendredi 24 février 2006



Pékin de notre correspondant

la scène s'était déroulée sous nos yeux le 23 mai 1989, moins de quinze jours avant la répression sanglante du mouvement de Tiananmen. Alors que des milliers d'étudiants occupaient la place depuis des semaines pour demander des «réformes démocratiques», trois jeunes enthousiastes d'une vingtaine d'années se placent sous le portrait géant de Mao Zedong. De leurs sacs, ils sortent des oeufs évidés remplis d'encre et les jettent au visage du Grand Timonier. Silence soudain au milieu de la foule, désemparée par ce geste sacrilège. Une empoignade générale s'ensuit et le «service d'ordre» du mouvement étudiant accourt en ordonnant : «Arrêtez-les !» Pour les trois iconoclastes livrés à la police, c'est alors le début d'un long supplice.

Le dernier d'entre eux à se trouver encore en prison, Yu Dongyue, un journaliste et critique d'art de 38 ans, a été libéré hier, au terme de près de dix-sept ans de détention. A force de tortures et de mauvais traitements en tout genre, l'ancien captif n'est plus qu'un légume. «Il ne me reconnaît plus et nous n'avons pas pu échanger la moindre parole», a rapporté son jeune frère, Yu Xiyue, à l'agence Reuters. Sa mère, qui habite à Shegang, dans la province du Hunan, s'est dite «heureuse» de l'accueillir. «Mais il est mentalement malade et ce sera un fardeau de s'occuper de lui.» Yu avait été condamné à vingt ans de prison pour «sabotage» et «propagande contre-révolutionnaire» en août 1989, deux mois après la répression de Tiananmen (un millier de personnes tuées par l'armée).

Les deux autres compagnons de Yu ont connu un destin guère plus enviable. Lu Decheng, libéré sur parole en 1998, s'est enfui de Chine en 2004 afin de faire campagne pour la libération de Yu Dongyue. Sans passeport, il est détenu en Thaïlande et la Chine demande son rapatriement. Le Canada aurait accepté de l'accueillir. Le troisième «vandale» du portrait de Mao, Yu Zhijian, libéré sur parole en 2000, aurait été arrêté la semaine dernière, après s'être joint à la grève de la faim «tournante» lancée le 2 février par des avocats chinois protestant contre les violences policières dont ils sont la cible (Libération du 13 février).

En Chine, on ne blasphème pas impunément contre Mao, incarnation du parti et de l'Etat. Yu Dongyue l'hérétique, s'il recouvre un jour sa santé mentale, restera stigmatisé. «Il a interdiction de travailler dans une entreprise publique, à l'université, dans un journal, une société étrangère, et de parler à des journalistes», a révélé John Kamm, un Américain responsable d'une association de défense des droits des prisonniers politiques chinois, Dui Hua Foundation. Cet ancien homme d'affaires négocie depuis une quinzaine d'années, souvent avec succès, la libération de dissidents en faisant valoir aux autorités qu'elles y ont tout intérêt pour améliorer l'image déplorable de la Chine en la matière. «Yu Dongyue, explique Kamm, restera une cible pour le reste de sa vie.»

http://www.liberation.fr/page.php?Article=362212



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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 24 Février 2006 23h37
Lenovo va vendre sous son nom ses ordinateurs hors de Chine
LE MONDE | 24.02.06 | 14h52 • Mis à jour le 24.02.06 | 14h52

ix mois après le rachat effectif de la division ordinateurs personnels (PC) de l'américain IBM, le groupe chinois Lenovo, désormais troisième constructeur mondial de ce type d'équipements, a décidé de vendre ses machines hors de Chine.

"Nous lançons au niveau mondial une nouvelle gamme de PC de bureau et de portables qui portera le nom de Lenovo", a annoncé, jeudi 23 février, Jean-Michel Donner, ex-patron des activités informatiques d'IBM pour la France, la Belgique et le Luxembourg, et désormais PDG de Lenovo France. Ces produits seront fabriqués dans les usines du groupe en Chine.

Lenovo cible en priorité les PME de moins de 100 salariés, les très petites entreprises et les professions libérales. Selon Gartner Group, ce marché a représenté 400 milliards de dollars (336 milliards d'euros) d'investissement en 2005.

" La France est l'un de nos marchés prioritaires en Europe. La cible que nous visons représente entre 45 % et 50 % de la dépense micro-informatique en France, affirme M. Donner. Nous espérons rapidement détenir entre 9 % et 11 % de ce marché."

Le marché français du PC est dominé par l'américain Hewlett-Packard, qui occupe aussi la première place sur les portables, devant le taïwanais Acer et l'autre américain, Dell.

Lenovo veut continuer à proposer la gamme des portables "Think", développés par IBM, un peu plus haut de gamme et donc plus chers que les produits qu'il propose lui-même. "Les deux marques se complètent et vont nous permettre d'accroître nos positions", assure M. Donner. Fin 2006, les produits "Think" seront également siglés Lenovo, la marque IBM disparaîtra.

Pour commercialiser ses produits, Lenovo mise sur son réseau de 3 000 revendeurs spécialisés. Pas question pour l'instant de vendre ses PC et ses portables dans la grande distribution.

Nathalie Brafman
Article paru dans l'édition du 25.02.06



Ecrit par: P'tit Panda Lundi 27 Février 2006 15h36
Découverte en Chine d'un trafic d'enfants
Des bébés achetés dans le Hunan étaient vendus à des étrangers via six orphelinats publics.

Par Philippe GRANGEREAU
lundi 27 février 2006



Pékin de notre correspondant

la presse officielle chinoise a révélé, samedi, l'existence d'un trafic d'enfants dans la province méridionale du Hunan. Des bébés étaient achetés 3 200 à 4 300 yuans (330 à 450 euros) dans les zones pauvres du Guangdong, puis revendus à six orphelinats publics de la région de Hengyang.

Les étrangers souhaitant adopter des enfants étaient aiguillés par des fonctionnaires corrompus des services sociaux vers ces institutions, qui exigeaient un «don» de 3 000 dollars (2 600 euros). Ce trafic, qui a débuté en 2002, a concerné 78 enfants pour la seule année 2005. Il aurait été découvert en novembre par une patrouille de police de la gare de Hengyang, qui serait tombé sur le responsable d'un orphelinat négociant la livraison de trois bébés récemment acheminés.

Selon le directeur des affaires sociales de la province, neuf personnes ont été condamnées à des peines de prison allant de un à quinze ans. Par ailleurs, 23 fonctionnaires qui étaient de mèche ont été limogés.

Cette triste affaire n'est pourtant que l'arbre qui cache la forêt, car des milliers d'enfants sont abandonnés chaque jour en Chine, où les orphelinats sont pleins.

Depuis quelques années, à la demande des Etats-Unis qui souhaitaient régulariser les procédures d'adoption d'enfants chinois par des Américains, les autorités locales font publier dans la presse de longues listes d'orphelins, afin de donner une chance aux parents biologiques de les reprendre. Mais ceux-ci le font rarement, car l'abandon d'enfant est illégal en Chine.

Ces abandons massifs sont principalement le résultat de la politique de l'enfant unique qui, bien qu'assouplie ces dernières années, demeure très contraignante. Ils concernent principalement les enfants «hors plan», presque toujours des filles car les ruraux aspirent par-dessus tout à avoir un fils, garant de l'avenir et d'une descendance. Au Hunan, 126,9 naissances de garçons sont enregistrées pour cent filles, alors que la norme biologique est de 105 pour 100. L'avortement, l'infanticide parfois, a raison du «reliquat» de filles ; les autres échouent dans les orphelinats.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=362930



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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 27 Février 2006 15h40
La banque française paraît bien placée pour la reprise de la GDB.
La Société générale veut s'ouvrir un compte en Chine

Par Philippe GRANGEREAU
lundi 27 février 2006



Pékin de notre correspondant

a neuf mois de la libéralisation totale du marché bancaire chinois programmée au terme des accords de l'OMC, les banques françaises se positionnent. La Société générale tente depuis plusieurs mois d'acquérir une banque chinoise, la Guangdong Development Bank (GDB) et ses quelque 500 agences. Elle s'est associée, dans ce but, à plusieurs partenaires chinois de taille, dont le géant de la sidérurgie Baosteel et le pétrolier Sinopec. Si cette offre l'emporte, le consortium franco-chinois ainsi constitué détiendrait 85 % de la GDB. La Société générale ne disposerait elle-même que de 24 % des parts, qui lui coûteront 700 millions de dollars. En octobre, la BNP avait été la première banque française à acquérir des parts dans une institution chinoise, pour la somme modeste de 80 millions de dollars (lire dessous). On est loin des montants de prises de parts des géants américains, qui sont les premiers à se ruer sur les banques chinoises et leurs 1 749 milliards de dollars d'épargne.

Concurrence. Sans surprise, l'adversaire de la Société générale est américain : le géant Citigroup, allié au fonds d'investissement Carlyle. Celui-ci était donné gagnant en décembre, mais la situation s'est inversée ce mois-ci. Fort de son alliance récente avec l'entreprise d'Etat chinoise Baosteel, le consortium mené par la Société générale paraît désormais le mieux placé. Son argument principal repose sur le respect de la règle chinoise actuelle, qui fixe à 25 % le montant maximal d'une participation étrangère dans une banque chinoise. Citigroup, en revanche, brise cette directive en proposant d'acquérir à lui seul 40 % de GDB. le géant américain pense pouvoir jouer un coup d'avance puisque, de toute manière, la règle du 25 % doit être levée en décembre. Le facteur politique, comme souvent en Chine, pourrait se révéler déterminant. Pékin pourrait être tenté de faire un geste envers les Etats-Unis, très remontés contre la Chine en raison du déficit commercial sino-américain qui ne cesse de se creuser, et favoriser Citigroup, qui par ailleurs offre davantage.

Beaucoup de banques étrangères se disent que la libéralisation de décembre risque d'être toute relative, et mieux vaut être d'ores et déjà bien placé notamment avec l'aide d'un partenaire chinois. Car les banques étrangères vont devoir obtenir une licence, ce qui est loin d'être une formalité sans encombre. En outre, il va leur falloir disposer d'un réseau bancaire, sans lequel tout accès au marché de détail reste utopique. Les banques européennes sont dans leur ensemble plus hésitantes que les autres à se lancer dans le jeu bancaire chinois. «Nombre d'entre elles se souviennent de l'engouement aveugle pour les marchés financiers asiatiques des années 90, et elles n'ont pas envie de renouveler l'expérience», note un analyste en évoquant la crise financière asiatique de 1997. Il relève que l'indice Fitch, mesurant la solvabilité et la fiabilité des banques françaises, est de plus de 70 points sur 100, «or, pour les banques chinoises, l'indice n'atteint que 10».

Corruption. Les banques chinoises se sont quelque peu assainies ces dernières années, après que l'Etat a injecté plusieurs dizaines de milliards de dollars. Elles ont toutefois toujours d'énormes passifs. Les créances douteuses chinoises représentent aujourd'hui le premier stock mondial, estimé entre 230 et 800 milliards de dollars par les analystes internationaux. La fourchette est large en raison d'un manque de transparence persistant. Beaucoup de banques chinoises continuent de prêter sans trop tenir compte de la rentabilité de ces opérations. Certains emprunts sont souvent obtenus par le biais de dessous-de-table. La corruption, endémique, a contaminé la plus haute hiérarchie du système bancaire chinois. Le dernier scandale en date concerne le patron de la Banque de construction de Chine, Zhang Enzhao, placé en résidence surveillée depuis mars dernier, selon une source informée. Il serait accusé d'avoir détourné à lui seul la somme faramineuse de 500 millions de dollars. En juillet , c'était le vice-président de la branche hongkongaise de la Banque de Chine, Liu Jinbao, qui était condamné pour détournement.

Recapitalisation. Pékin considère que la corruption peut être beaucoup plus facilement jugulée par l'introduction d'un partenaire étranger qui, selon le même analyste, «a, en quelque sorte, un rôle de levier et de nettoyeur». La présence d'un partenaire étranger dans la bureaucratie bancaire permet, en outre, de légitimer des réductions de personnel et des mises aux normes internationales. Car, à cet égard, nombre de banques ne respectent pas les normes comptables internationales, et présentent des bilans positifs qui sont loin de refléter la réalité. La Société générale risque de se voir confrontée à cette question si elle parvient à acquérir la GDB. Une source proche du dossier estime le taux de «prêts non performants» de la GDB à 7 %, soit dans la moyenne du marché chinois.

Mais des cadavres dans les placards sont toujours possibles. Daniel Bouton, le président de la Société générale, a d'ailleurs récemment précisé que l'acquisition de la GDB ne se ferait qu'après recapitalisation par les autorités locales, et qu'il ne s'agissait «pas d'acheter un bilan en l'état».

http://www.liberation.fr/page.php?Article=362884



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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 28 Février 2006 13h21
Un petit pas de Taiwan vers l'indépendance
Taipeh a dissous le Conseil pour l'unification nationale, au grand dam de Pékin.

Par Philippe GRANGEREAU
mardi 28 février 2006



Pékin de notre correspondant

l'île de Taiwan, que la Chine considère comme une partie de son territoire, a fait un petit pas de plus vers l'indépendance. Le président taïwanais, Chen Shui-bian a annoncé hier que le Conseil pour l'unification nationale (CUN), établi en 1990, avait «cessé de fonctionner». Ce Conseil, hautement symbolique, affirmait que «Taiwan et la Chine continentale font partie du territoire chinois» et légitimait le principe d'une réunification éventuelle. Pékin a averti dimanche que l'abolition du CUN, qui était attendue, «provoquera une grave crise dans le détroit de Taiwan et sabotera la paix et la stabilité dans la région Asie-Pacifique».

Dans les faits, les 23 millions de Taïwanais sont indépendants depuis 1949, année de la défaite sur la Chine continentale des troupes nationalistes de Tchang Kai-shek, qui se sont alors réfugiées à Taiwan. Pékin refuse toutefois que cette indépendance soit formalisée, et conduit une politique de la carotte et du bâton à l'égard des insulaires rebelles. Elle dit se contenter pour l'heure du statu quo, si tant est que Taiwan accepte le principe d'une réunification, même dans un avenir éloigné. Mais dans le même temps, Pékin renforce chaque année le nombre de missiles pointés sur l'île, désormais au nombre de 700. La Chine a en outre adopté l'an dernier une loi dite «antisécession» légitimant l'usage éventuel de la force pour «réunifier» Taiwan.

Chen Shui-bian, au pouvoir depuis 2000, semble déterminé à aiguiller Taiwan vers l'indépendance, en dépit de l'opposition d'une partie de la classe politique. Faisant une allusion claire à la possibilité d'un référendum d'autodétermination, il a déclaré hier qu'il «n'excluait aucune option si tant est que cela corresponde aux volontés de la population taïwanaise». Un tel référendum pourrait être considéré par Pékin comme un casus belli. Les Etats-Unis, qui se sont engagés à protéger Taiwan en cas d'attaque chinoise, sont partisans du statu quo. Ils avaient appelé Chen Shui-bian à renoncer à «abolir» le CUN. De fait, Chen n'a pas utilisé le terme «abolir». Reste à savoir comment cette subtilité sémantique sera interprétée à Pékin.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=363113



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Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 02 Mars 2006 13h25
Littérature française
Comment Wei-Wei déplaça des montagnes

Par Claire DEVARRIEUX
jeudi 02 mars 2006



wei-wei
Une fille Zhuang Editions de l'Aube, 250 pp., 18 €.

comment une Chinoise née en 1957 devient un écrivain de langue française, après avoir eu longtemps, en guise de livres de chevet, Manuel du médecin généraliste et Collection de plantes médicinales, ou comment faire contre mauvaise fortune bon coeur en cas de vocation contrariée : voilà ce que nous raconte Wei-Wei, l'auteur de Fleurs de Chine (L'Aube, 2001). Elle avance d'un pas léger, dansant, armée d'une profusion de proverbes colorés qui marient la sagesse de ses deux nations. Il semble que la gaîté lui soit naturelle, aussi les drames qu'elle traverse sont-ils toujours balayés par la malice et le bonheur de vivre. Wei-Wei voulait devenir médecin. L'été 1974, elle a 17 ans (et une paire de hublots sur le nez dus à son assiduité de bonne élève), tous les jeunes sont envoyés à la campagne. Elle nous aide à bien comprendre ce dont il s'agit : «Pas d'électricité, pas d'eau courante, pas de cinéma, pas de boutique, pas de friandise, pas de terrain de sport, pas de librairie ; loin de ma famille, loin de mes amis ; rien que la terre basse, la terre basse, et la terre basse...» Deux ans et une morsure de serpent plus tard, l'agriculture telle qu'elle se pratique dans le coin le plus reculé du bout du monde n'a plus de secret pour Wei-Wei. Or, voici que le vent tourne à nouveau : «On t'envoie à l'université, m'a dit le chef du village.» Ce ne sera pas la faculté de médecine. Wei-Wei, fille d'intellectuels qui ont eu leur lot d'avanies, découvre que sa mère fut tenue pour droitiste en 1957. Suivre des études de médecine ? «Si vous faites une déclaration par écrit dans laquelle vous affirmez votre loyauté au Parti, et que vous rompez avec votre mère, on pourra s'arranger.» Bon. Wei-Wei étudiera la langue française. Elle escaladera les Misérables. Pour s'offrir une Mythologie grecque, elle se lavera systématiquement la tête «à l'infusion de bagasse de graines de camélia», moins chère que le shampoing. Elle ne tombera pas seulement amoureuse du Père Goriot.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=363746



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Ecrit par: P'tit Panda Samedi 04 Mars 2006 11h48
Pékin veut enrichir ses paysans pour en faire des consommateurs
LE MONDE | 02.03.06 | 14h30 • Mis à jour le 02.03.06 | 14h30
SHANGHAÏ CORRESPONDANT


Grandes perdantes du boom économique, les campagnes chinoises devraient bénéficier d'un nouveau projet de développement, qui promet de mettre en place un système d'assurance sociale pour les paysans, d'améliorer l'accès à l'éducation, de supprimer des taxes, d'investir dans des projets d'infrastructures et de revoir les procédés d'acquisition des terres rurales.

Si la "construction des nouvelles campagnes socialistes" est au centre des débats à l'approche du Congrès national du peuple, qui ouvre dimanche 5 mars, c'est que les enjeux socio-économiques d'une "nouvelle donne" en faveur de ce tiers-monde intérieur sont devenus pressants.
Cheval de bataille du président Hu Jintao et de son premier minis-tre Wen Jiabao, la revitalisation des campagnes pourrait apporter des solutions aux déséquilibres de la croissance : l'accumulation des surcapacités industrielles, la faiblesse de la demande intérieure et le gonflement des excédents commerciaux se trouveraient ainsi "soulagés" par l'augmentation du pouvoir d'achat de la population rurale.
Alors que son économie croît à un rythme de plus de 9,5 % par an, la Chine n'a affecté, en 2005, que 300 milliards de yuans au soutien rural (31,3 milliards d'euros), soit 1,6 % de son produit intérieur brut (PIB). L'impôt agricole est supprimé à partir de janvier de cette année, mais les paysans croulent sous le poids de "redevances" de toutes sortes. Andy Xie, économiste chez Morgan Stanley, suggère d'augmenter le soutien aux agriculteurs à 3 % du PIB, et de tripler le salaire minimal d'ici à 2010.
L'exaspération des populations rurales face à leur sort, la conscience d'une profonde injustice dans la manière dont sont distribués les fruits du miracle économique et les dénis de droit dont sont victimes ceux qui tentent d'obtenir justice portent d'autant plus les germes d'une crise systémique que l'économie chinoise est désormais mondialisée.
"La montée des tensions internes provoquées par les inégalités et les frictions externes produites par le succès commercial chinois suggèrent que le modèle de développement basé sur les investissements et les exportations a peut-être atteint ses limites, analyse M. Xie. C'est dans l'intérêt de la Chine de changer de modèle avant que les tensions soient telles qu'elles ne déclenchent une crise économique."
La consommation intérieure n'a représenté que 39 % du PIB en 2005, contre 46 % en 1995. Et la cote d'alerte est atteinte en matière de disparités sociales : le revenu annuel net moyen des paysans chinois (2 355 yuans en 2005) est plus de trois fois inférieur à celui des villes, d'après Chen Xiwen, l'officiel qui a exposé, le 21 février, les grandes lignes du projet. Les 750 millions de ruraux chinois, soit 58 % de la population, n'ont contribué qu'à "32,9 % des ventes de détail pour les produits de consommation", a-t-il ajouté.
Lissées par la masse démographique chinoise, ces moyennes cachent des amplitudes bien plus grandes entre Shanghaï et Pékin, villes où la parité du pouvoir d'achat approche celle d'un pays riche, et les régions les plus pauvres (Guizhou, Ningxia) où elle est au niveau de la Namibie.
Paradoxalement, c'est dans les provinces les plus prospères, comme le Guangdong et le Zhejiang, que le découplage entre les campagnes et les villes est le plus patent : l'urbanisation et l'industrialisation galopante y dévorent des terres agricoles, arrachées aux paysans pour une bouchée de pain. "Les acquisitions forcées de terres arables ont privé de nombreux paysans de leur seule source de revenu", lit-on dans la revue économique Caijing.
L'indigence des campagnes chinoises a d'autres causes : il n'y a pas d'assurance ni de retraite dans les campagnes, et depuis la politique de l'enfant unique, lancée en 1979, les agriculteurs peuvent plus difficilement compter sur leurs enfants pour leurs vieux jours...
Cette précarité rend plus insupportable encore, au moment où les premières générations d'"enfants uniques" arrivent sur le marché du travail, l'iniquité des conditions de travail dans les usines où sont employés quelque 150 millions de "mingong", des "paysans ouvriers". Il en résulte une volatilité croissante de la main-d'oeuvre dans les provinces exportatrices comme le Guangdong : privés de droits ou de moyens de négociation, les "mingong" votent avec leurs pieds et changent en masse d'employeur, fragilisant les performances de l'atelier du monde.


Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 03.03.06


*

La décollectivisation forcée et crapuleuse des terres agricoles
LE MONDE | 02.03.06 | 14h30
SHANGHAÏ CORRESPONDANT


Détenues collectivement par les comités de village, les terres agricoles sont concédées individuellement, pour trente ans, aux paysans. La plupart des foyers disposent de un à trois mu (un mu correspond à 0,06 hectare). En fixant les paysans - leur statut de ruraux, le hukou leur interdit en outre de s'installer en ville -, l'Etat a pu freiner l'urbanisation.

La forte croissance de l'économie a pourtant accru la demande de terrains constructibles : pour éviter que les paysans négocient directement des compensations, les autorités locales ont, depuis 1999, le monopole du transfert des terres au privé. Mesure qui, dans l'état de non- droit où se trouve la Chine, a ouvert la porte à tous les abus : dans un ouvrage récent, Dépasser les obstacles du développement, Zhou Tianyong, économiste influent de l'Ecole centrale du Parti communiste chinois, estime que, du début des réformes jusqu'en 2003, quelque 6,7 millions d'hectares ont été convertis en terrains constructibles et que les paysans n'ont été compensés qu'à hauteur de 10 % du prix du marché (qu'il estime en moyenne à 750 000 yuans par hectare), soit un manque à gagner de 4 500 milliards de yuans (469 milliards d'euros). Les quelque 200 000 hectares qui continuent à être "escamotés" chaque année à la discrétion des gouvernements locaux, représentent près de la moitié des aides rurales pour 2005.
Pour procéder à cette décollectivisation forcée, les potentats ont recours soit à la police, soit à des hommes de main, pour faire taire les protestations. Le nombre de jacqueries, et de bavures, oblige aujourd'hui le pouvoir central à agir. M. Tianyong suggère d'étendre à cent ans le droit d'usage des terres, de créer des sociétés de gestion et de faire strictement respecter les lois (une gageure). D'autres préconisent un accès direct des paysans au marché.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 03.03.06


Ecrit par: P'tit Panda Samedi 04 Mars 2006 23h46
Le PC chinois divisé sur une "pause" éventuelle des réformes
LE MONDE | 04.03.06 | 13h56 • Mis à jour le 04.03.06 | 13h56
PÉKIN CORRESPONDANT

alaise paysan, tensions sociales et divisions au sein du Parti communiste sur l'orientation des réformes économiques : la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP) de Chine, qui s'ouvre dimanche 5 mars, a beau être un événement attendu, elle pourrait, cette fois, être le cénacle de débats inédits.

Les trois mille députés réunis pour une dizaine de jours dans le bâtiment abritant le Parlement croupion de la République populaire, au coin de la place Tiananmen, vont centrer leurs discussions sur la pauvreté paysanne, dans un pays où les fermiers sont les grands perdants du "miracle" chinois. Sur les 87 000 incidents de violences ou de protestations - chiffre officiel - recensés en 2005, la plupart ont concerné des "rébellions" de paysans, furieux d'être spoliés par des cadres locaux les évinçant de leurs terres pour laisser place à des projets de développement industriel. Début 2006, le premier ministre, Wen Jiabao, a sévèrement mis en garde les caciques locaux qui profitent des failles du système de propriété collective des terres appartenant encore aux comités villageois.

Le gouvernement va lancer un vaste plan de "construction des nouvelles campagnes socialistes", visant notamment à élever le niveau de vie des ruraux, améliorer les routes et l'accès à l'eau potable. Comme l'explique le professeur Wen Tienjun, directeur de l'Institut du développement rural à l'Université du peuple de Pékin, "la croissance économique doit être tirée par trois chevaux : l'investissement, l'exportation et la consommation interne". "En Chine, les deux premiers chevaux sont forts. Mais le troisième est une mule... Les 750 millions de paysans chinois sont dans une telle situation que leur pouvoir d'achat ne peut prétendre à tirer vers le haut la consommation", ajoute-t-il.

"NOUVELLE GAUCHE"

Un débat oppose, au sein du parti comme chez les intellectuels, les partisans de la poursuite des réformes économiques et ceux estimant que ces dernières ont été trop rapides et sont allées trop loin, provoquant le creusement du fossé entre les villes et les campagnes. Les partisans d'une pause des réformes appartiendraient à une mouvance qualifiée de "nouvelle gauche" où se côtoient les adversaires de la mondialisation et des "gauchistes" voulant plus de justice sociale.

De leur côté, le président Hu Jintao et son premier ministre ne cessent de mettre en avant le concept d'"harmonie sociale", tout en se prononçant pour la poursuite du rythme actuel des réformes. En janvier, par l'intermédiaire d'un ancien rédacteur en chef adjoint du Quotidien du peuple, qui signe sous son nom de plume Huangfu Ping, le pouvoir a montré que l'orientation sera maintenue : son article publié par la grande revue économique du pays, Caijing, titré "Les réformes ne doivent pas être remises en question", a reconnu que les contradictions s'accumulaient, mais a dénoncé ceux qui tentent de "s'opposer aux réformes".

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 05.03.06



Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 05 Mars 2006 23h29
La Chine intègre des idéogrammes dans ses noms de domaine
Par Estelle Dumout
ZDNet France
Jeudi 2 mars 2006


Technologie - Pour faciliter la navigation de ses internautes, Pékin a modifié la structure de son système d’adressage internet. Ils peuvent ainsi taper les adresses en .com avec des idéogrammes, y compris l’extension. Une décision qui soulève de grandes craintes.

La Chine a semé le trouble au sein de la communauté internet, en modifiant son système d'adressage pour les noms de domaine (DNS). Son objectif est de permettre aux internautes d'utiliser plus facilement les idéogrammes chinois au lieu des caractères romains pour les adresses et les extensions internet en .cn, .com et .net.

L'initiative est diversement appréciée. Le journal chinois People's Daily Online a expliqué qu'il s'agissait là de nouveaux noms de domaine (top level domains), créés par le ministère de l'Industrie et de l'Information (MII). Une manoeuvre qui, selon son analyse, doit permettre aux internautes chinois de ne plus passer par les serveurs américains de l'Icann, l'organisme en charge de la régulation internationale du Net, pour surfer sur les sites en question. Et donc d'être indépendants des décisions et de la régulation dictée par l'Icann.

Renseignements pris auprès du CNNIC (Chinese Internet Network Information Center), l'organisme en charge de l'extension chinoise "cn" (équivalent de l'Afnic pour la France), l'Icann se veut rassurant. Aucune nouvelle extension n'a été créée sans son aval, a affirmé à IDG News Service Tina Dam, directrice de l'Icann en charge des noms de domaines génériques.

Selon elle, il s'agit d'un chantier en route depuis plusieurs années: son objectif est de permettre aux pays qui n'utilisent pas les caractères romains, de rendre compatibles les noms de domaine avec d'autres jeux de caractères, qu'ils soient arabes, chinois, ou autres. Le CNNIC participe à ce projet depuis deux ans, et, jusqu'à présent, toutes les technologies développées ne fonctionnent qu'au niveau des noms de domaine de second niveau (second level domains). C'est une problématique qui concerne d'ailleurs les lettres accentuées pour les occidentaux.

Une question d'accessibilité

Tina Dam souligne qu'il peut sembler que les idéogrammes chinois apparaissent comme de véritables noms de premier niveau, mais il ne s'agit que d'un artifice lié à un plug-in (petit programme additionnel) présent dans les navigateurs internet. Plug-in que le gouvernement chinois s'est attaché à distribuer le plus largement possible ces derniers mois.

Pourtant, la démarche du MII inquiète les observateurs. Certes, elle traduit une légitime impatience de Pékin devant les lenteurs de l'Icann à mettre définitivement en place le système, mais la crainte de voir la Chine créer ses propres serveurs racines et de quitter le réseau géré par l'Icann subsiste.

Ces inquiétudes ont été exprimées lors du dernier Sommet mondial de la société de l'information (SMSI) à Tunis, en novembre dernier. «Il y a eu un conflit avec l'Icann, pour savoir qui devrait gouverner l'internet», rappelle Gier Rasmussen, le directeur exécutif de Global Name Registry, l'organisme chargé de la gestion de l'extension .name. «Nous ne serions pas surpris si l'internet devenait fragmenté, parce que certaines parties du monde se sentent exclues.»

«Jusqu'à présent, l'internet a été très occidentalisé, et certains pays se sont sentis sous-représentés, parce qu'ils ne peuvent pas accéder à l'internet avec leur langue maternelle», ajoute-t-il. «Pour moi, il s'agit d'un problème d'accessibilité. Pensez à votre réaction si tous les occidentaux devaient utiliser des idéogrammes chinois pour taper une adresse.»

Avec Tom Espiner, pour CNET News.com

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 06 Mars 2006 10h26
La Chine veut pacifier ses campagnes
Budget militaire, Taiwan et agitation sociale au menu de l'Assemblée nationale populaire.

Par Philippe GRANGEREAU
lundi 06 mars 2006



Pékin de notre correspondant

la Chine a révélé, ce week-end, une nouvelle augmentation substantielle de son budget militaire pour l'année en cours. Les dépenses militaires du pays seront en hausse de 14,7 %, pour un montant de 283 milliards de yuans (28 milliards d'euros). Cette indication a été donnée à l'occasion de l'ouverture, hier à Pékin, de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP), dont les 2 927 représentants doivent voter le budget et, de facto, entériner les décisions prises en amont par le Comité central du Parti communiste.

«Menace chinoise». A l'exception de l'année 2003, le budget militaire a effectué un bond de plus de 10 % tous les ans depuis vingt ans. Un fait d'autant plus remarquable que son montant réel serait deux à trois fois supérieur aux chiffres officiellement annoncés, selon de nombreux experts. Le Pentagone l'estime à 80 milliards d'euros, ce que réfute Pékin en fustigeant une «paranoïa de la menace chinoise».

Pour nombre d'experts, Taiwan, que la Chine populaire entend «réunifier» un jour ou l'autre, quitte à user de la force, est la cible principale de cet effort militaire. Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, dans le discours solennel qu'il a prononcé hier devant les représentants de l'Assemblée nationale populaire, en session jusqu'au 15 mars, a été abondamment applaudi lorsqu'il a évoqué «la grandiose entreprise de réunification de la patrie». Il s'est toutefois abstenu de menaces directes.

L'essentiel du discours fleuve du chef du gouvernement s'est concentré sur la nécessité de répondre à l'agitation sociale qui règne dans les régions rurales. Wen a appelé à «prêter davantage d'attention à l'équité et à la stabilité sociales, afin que le peuple tout entier puisse profiter des fruits du développement». Les citadins gagnent trois fois plus que les ruraux, selon les statistiques officielles qui tendent à sous-évaluer le fossé qui se creuse entre l'intérieur et les zones côtières en plein essor. Les paysans, au nombre de 750 millions (sur 1,3 milliard d'habitants), sont souvent privés des terres qu'ils exploitent par des fonctionnaires locaux. Ces derniers les allouent à des entreprises qui leur graissent la patte en retour.

Arbitraire. La terre, en Chine, appartient au «peuple» et non pas aux individus, qui ne disposent pas du droit de propriété. La manière arbitraire dont les paysans sont spoliés de leurs terres a suscité de très nombreux conflits sociaux, que la presse officielle a ordre de taire. Au moins deux de ces jacqueries se sont terminées par une répression sanglante de la police, ces derniers mois. Le ministère de l'Intérieur a reconnu 87 000 «incidents de masse» l'an dernier, soit 238 par jour.

Cette situation a conduit le gouvernement à annoncer un plan de redistribution des richesses baptisé : «bâtir une nouvelle campagne socialiste». Il consistera, a annoncé Wen Jiabao, à injecter 339 milliards de yuans (33 milliards d'euros) cette année pour moderniser l'agriculture et plusieurs milliards de plus pour améliorer les services sociaux ruraux. Ce programme, qualifié de «tâche historique majeure», vise à faire financer les campagnes par les villes, afin d'augmenter le pouvoir d'achat des ruraux qui, en retour, achèteront davantage de produits de consommation. Bref, à créer un véritable marché intérieur, ce qui manque à la Chine, très dépendante de ses exportations.

Machine à exporter. Depuis l'arrivée au pouvoir du régime communiste, le monde rural a toujours financé l'industrialisation des villes. Dans les années 50-60, les usines importées d'Union soviétique étaient payées avec des céréales, même lorsque la population mourait de faim. Aujourd'hui, la main-d'oeuvre sous-payée qui fait fonctionner la machine chinoise à exporter est majoritairement d'origine rurale. Ce que Pékin propose désormais est un véritable changement de modèle de développement. Il sera sans doute difficile à mettre en oeuvre.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=364716



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 06 Mars 2006 12h54

Un sociologue appelle à légaliser le mariage homosexuel

Une célèbre sociologue chinoise a déclaré vendredi 3 mars qu'elle présentera encore une proposition sur le mariage homosexuel au cours de la présente session du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC).

Li Yinhe, membre du Comité national de la CCPPC, a affirmé que la légitimation du mariage homosexuel est un moyen efficace permettant d'aider à éliminer la discrimination contre l'homosexualité.

C'est la troisième fois que cette femme experte en études sur le sexe travaillant dans l'Académie des Sciences sociales présentera une pareille proposition.

Reconnaissant qu'elle sait bien que sa proposition ne soit pas approuvée, la sociologue a dit qu'elle trouve qu'il est son devoir d'aider les homosexuels et les lesbiennes dans le pays à obtenir un environnement de vie favorable.

Elle a reconnu que l'environnement culturel dans le pays n'est pas encore « préparé » pour une telle proposition.

Ses deux précédentes propositions ont été mises en suspens, parce qu'elles n'avaient pas obtenu le soutien minimum de 30 voix.

Cependant, elle a dit que 60% des personnes faisant l'objet d'enquête ont fait preuve de tolérance à l'égard du mariage homosexuel.

Selon Information Times, un journal basé à Guangzhou, capitale de la province du Guangdong dans le sud de la Chine, la proposition de Li a gagné le soutien de plus de 600 internautes, après qu'elle eut été rendue publique dans la communauté d'Internet.

Une enquête sponsorisée par le gouvernement à la fin de 2004 a montré que la Chine comptait 5 à 10 millions d'homosexuels, tandis que le nombre de lesbiennes n'était pas encore clair.

Certains experts estiment que le nombre de ces dernières serait plus important.

Un activiste homosexuel qui se nomme A Nan à Guangzhou, a dit que les homosexuels en Chine n'ont pas de plateforme favorable de trouver des partenaires, et qu'ils ne peuvent que chercher des relations à court terme dans des bars, aux parcs ou aux saunas.

Comme la Chine connaît une croissance des cas d'infection de VIH/sida via la transmission sexuelle, l'experte Li a averti, disant qu'il est crucial pour les homosexuels d'être conscients de cette menace et d'adopter des mesures de prévention.

Elle estime que le mariage entre homosexuels, qui rendrait stables leurs relations et rassurants leurs rapports sexuels, pourra aider à contenir la propagation de cette épidémie meurtrière.

La Chine a effacé l'homosexualité de la liste de psychose en 2001.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Li Yin He
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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 06 Mars 2006 12h57
Mise à jour 04.03.2006 10h33
Chine: confiscation d'un million de DVD piratés

Plus d'un million de DVD piratés et six lignes de production illégale ont été saisis dans le cadre d'une campagne nationale de lutte contre le piratage initiée au début de cette année, selon les sources émanant vendredi du Bureau du groupe de travail national chargé de la lutte contre les publications pornographiques et illégales.

"La lutte contre les publications illégales est cruciale pour la protection de la propriété intellectuelle et la formation d'un environnement sain pour l'industrie culturelle", a indiqué un haut responsable du Bureau, ajoutant que le gouvernement chinois avait fait de grands efforts pour lancer cette campagne.

De décembre 2005 au 10 janvier 2006, la province du Guangdong ( sud) a fait détruire trois ateliers de production illégale et six lignes de production de DVD piratés. Dans la région du Guangxi ( sud), plus de 360 000 DVD piratés cachés dans le domicile d'un particulier ont été découverts et confisqués.

Grâce aux efforts combinés des 11 provinces et régions chinoises, la Chine a détruit au total plus de 10 millions de publications illégales et piratées, nettoyant efficacement le marché des publications.

De 1994 à 2005, la Chine a confisqué près de 1,5 milliards de publications illégales, dont plus d'un milliard de copies piratées et 88,26 millions de DVD piratés. Enfin plus de 40 000 imprimeries illégales et 221 lignes de production ont été fermées et interdites.

Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 06 Mars 2006 13h00
Mise à jour 04.03.2006 08h30
Un changement progressif de concept s'impose dans l'éducation sexuelle

En Chine, les thèmes liés à l'éducation sexuelle semblent toujours faire l'objet de controverses. Toutefois, lorsqu'on prend conscience de l'importance et de l'urgence de l'éducation sexuelle dans le contexte actuel, il n'est plus possible de contourner le problème de la sexualité et il devient impératif de définir une approche pertinente et une orientation nette à travers la discussion.

Il est indéniable que face à ce problème, nous sommes comme celui qui marchant sur une corde se trouve au milieu de celle-ci et regarde à gauche et à droite : quelle que soit la direction vers laquelle il essaye de progresser, une puissante traction en sens contraire le retient. Confrontés au changement subtil et fondamental survenu tant dans leur corps que dans leur esprit, les jeunes et adolescents chinois ne savent généralement rien faire d'autre, dans leur perplexité, que de chercher, avec prudence, à contrôler leurs émotions. Il n'est donc pas étonnant que ceux-ci aient souvent une jeunesse marquée par l'agitation et les tourments intérieurs.

Du fait que l'ancienne Chine a pendant de très longues années emprisonnées son peuple dans une “pagode de tabous”, à l'époque contemporaine, malgré l'évolution des mœurs sociales, la sexualité reste toujours un thème de conversation empreint de mystère que seuls les adultes sont censés pouvoir aborder. Les adolescents ne savent donc pas par quels moyens ils pourraient acquérir des connaissances et satisfaire leurs besoins en la matière. Aussi, dans la Chine d'aujourd'hui, rares sont les parents qui prennent l'initiative de parler de la sexualité à leurs enfants, même si rien peut justifier un tel comportement.

Etant donné que nous sommes entrés dans l'ère de l'Internet, il est nécessaire de reconsidérer avec sérieux le problème de l'éducation sexuelle et, plus exactement, de nous demander s'il faut continuer à préserver le statut quo et à s'accrocher au concept traditionnel en la matière. Pour tous les adolescents qui éprouvent de la curiosité à l'adresse du sexe, le Réseau constitue à n'en pas douter un moyen d'accès pratique. Cependant, étant insuffisamment initiés aux connaissances sexuelles par le biais de l'école ou des parents, ils courent en même temps à un grand danger en entrant en contact avec des contenus sexuels réservés exclusivement aux adultes. Rien que de ce point de vue, il est absolument impératif de reconsidérer notre concept et de mettre sur pied un nouveau mode en matière d'éducation sexuelle. Face à un monde ouvert, nous avons le devoir d'initier au plus tôt les jeunes et adolescents à une sexualité authentique, afin de les aider à se doter d'une juste conception en matière sexuelle et à mieux comprendre la vie.

Bien sûr, aucun changement de conception ne peut être réalisé du jour au lendemain. Nous sommes conscients que toute méthode en matière d'éducation sexuelle qui est en avance sur son temps risque de ne pas être adaptée aux réalités du pays, et que le fait d'adopter un mode d'éducation plus libre dans ce domaine n'implique pas le renoncement à la réserve, caractère culturel propre aux peuples orientaux. Si on donne libre cours à tous les sujets liés à la sexualité, les résultats qui en découleront ne pourront évidemment qu'être sujets à caution.

Quoi qu'il en soit, nous sommes plutôt satisfaits du changement de concept en matière d'éducation sexuelle. Car le fait d'exposer directement les adolescents scolarisés à la sexualité constitue en lui-même un acte de courage. Dans le contexte d'une société qui va sans cesse de l'avant, nous n'avons aucune raison de faire du sur-place à propos de ce problème fondamental. C'est pourquoi il nous faudra réduire de manière progressive la différence existant entre la moralité traditionnelle et la conception contemporaine sur la sexualité et mettre en place un mode d'éducation sexuelle qui soit adapté aux réalités chinoises.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 06 Mars 2006 13h02

France : Nomination d'un inspecteur général du chinois

Le 1er février dernier, le Ministre français de l'Education Gilles de ROBIEN a déclaré à Paris que la France va instaurer officiellement la fonction d'Inspecteur Général du chinois. Cette décision, a-t-il souligné, vise à populariser cette langue dans l'enseignement secondaire de toute la France. Le Français qui vient être nommé à ce poste a pris un nom chinois : Bai Lesang.

Lors de la conférence de presse tenue à cette occasion, Monsieur de ROBIEN a ajouté : « Dans l'histoire du Ministère français de l'Education, c'est la première fois qu'on nomme un inspecteur général du chinois». Cette décision, a-t-il insisté, montre l'importance de l'enseignement du chinois dans le système éducatif de la France.

La Chine et la France entretiennent des liens très serrés. Un nombre croissant d'entreprises étrangères s'installent en Chine suite au rapide développement économique chinois. Tout cela nécessite un grand nombre d'experts en matière de la langue et la culture chinoises. C'est pourquoi l'enseignement du Chinois en France est une nécessité inévitable.

Monsieur de ROBIEN a présenté le tout nouvel inspecteur général en insistant sur les expériences acquises par Bai Lesang durant les 20 années d'enseignement et de vulgarisation du chinois en France. Il a de vastes et profondes connaissances sur la culture et la langue chinoises.

De source du Ministère français en question, on compte actuellement en France environ 12.000 personnes qui apprennent le chinois. Du point de vue du nombre d'élèves, le chinois occupe la cinquième place parmi les langues étrangères enseignées en France. Mais ces dernières années, le nombre des élèves du chinois augmente annuellement de 20% à 30%. Outres dans les écoles supérieures, il y a actuellement dans tout le pays 194 écoles secondaires qui donnent des cours du chinois et les élèves peuvent choisir cette langue comme épreuve d'examen. Si le résultat de l'épreuve est satisfaisant, ils pourront obtenir alors un certificat de fin d'études authentifié par le Ministère français de l'Education.

Déjà en 2002, la France a mis au point un programme de propagation du chinois dans les écoles primaires. Actuellement, on enseigne le chinois dans douze de ces écoles.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Bellasen :
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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 06 Mars 2006 13h32
Les Prix de Roi de Singe et le Festival de film d'animation


Une cérémonie de remise de prix est prévue cette année pour les réalisateurs de films d'animation chinois, c'est-à-dire 80 ans après que la Chine eut lancé son premier film d'animation.

Les prix de Roi de Singe, nommés d'après le nom d'un fameux personnage d'une oeuvre littéraire classique de Chine, deviendront une partie du second Festival international de films d'animation de Chine, qui aura lieu du 28 avril au 3 mai à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang dans l'est de la Chine.

Conjointement développés par l'organisateur du festival et l'Association de cartoon et d'Animation de Chine, les prix visent à promouvoir l'industrie cartoon de Chine, laquelle a connu son âge d'or entre les années 1950 et 1970, mais s'est déclinée depuis les années 1980, selon Sun Zhonghuan, maire de Hangzhou, au cours d'une conférence de presse tenue premier mars à Beijing.

Le rôle du roi de singe est le héro de Havoc in Heaven (Danao Tiangong), une des quelques œuvres de l'industrie cartoon de Chine.

Basé sur une œuvre littéraire classique de Chine, le film d'animation Le Pèlerinage en Occident raconte l'histoire d'un singe, qui, vêtu de fourrures de tigre et brandissant un bâton magique, est à la tête d'un groupe de singes dans une rébellion contre l'Empereur Jade au Ciel. La pièce a gagné plusieurs prix internationaux de film, après sa projection dans les années 1960.

Les professionnels ont dit que le succès de Roi de Singe est une source de fierté pour l'industrie cartoon de Chine. Il montre aussi le fait que très peu d'œuvres de qualité ont été réalisées au cours de ces vingt dernières années.

« Dans ce sens, les Prix de Roi de Singe rappèleront aux gens non seulement les succès du passé, mais aussi la situation actuelle de l'industrie cartoon dans le pays. Cependant, cette industrie donne des indications de redressement », selon un rédacteur sur Internet nommé Shi.

Les cartoons traditionnels chinois étaient travaillés à la main, une méthode de plus en plus négligée, en raison de sa faible efficacité, en comparaison avec les techniques digitales, a dit Shi. Depuis les années 1980, un grand nombre de films d'animation en provenance de Japon, de Corée du Sud et des Etats-Unis sont entrés dans le marché du continent. Les films d'animation chinois ont du mal à se développer.

Mais les choses commencent à s'améliorer.

Le festival cartoon a été lancé en 2005 et est devenu le plus grand événement de son genre en Chine. Cette année, durant ce festival de six jours, des réalisateurs de films d'animation et des amateurs de cartoon seront invités à admirer des films d'animation, des jeux cartoon en ligne, ainsi que beaucoup d'autres choses, a dit Sun, ajoutant que des transactions commerciales et des séminaires professionnels auront lieu durant le festival.

Les catégories de la compétition pour les Prix de Roi de Singe comprennent le meilleur film cartoon, les meilleures séries cartoon et la meilleure œuvre cartoon étrangère.

Les statistiques fournies par l'Administration d'Etat de la Radio, du Film et de la Télévision indiquent une forte croissance de l'industrie cartoon chinoise au cours de ces dernières années. La durée totale des films cartoon chinois réalisés entre 1993 et 2002 était de 33 900 minutes. Elle était de 12 000 minutes en 2003, de 21 800 en 2004 et 42 700 minutes en 2005.

Cependant, les professionnels ont dit que l'industrie cartoon de Chine aura encore beaucoup à faire, puisque les productions chinoises dans ce domaine sont souvent critiquées, pour leur manque d'originalité et de contenu attrayant et pour son goût éternel de propagateur.

peopledaily 2006/03/06





Ecrit par: P'tit Panda Lundi 06 Mars 2006 21h07
Pékin prévoit un tassement de la croissance économique
LE MONDE | 06.03.06 | 14h42 • Mis à jour le 06.03.06 | 14h42
PÉKIN CORRESPONDANT

l faut que l'ensemble de la population partage les fruits de la réforme et du développement" : dans un discours, dimanche 5 mars, devant 2 927 délégués du Parlement chinois, le premier ministre Wen Jiabao a mis l'accent sur la lutte contre les inégalités sociales et le déséquilibre croissant entre le niveau de vie des villes et des campagnes. Il a prévu un ralentissement du taux de croissance économique annuel à 8 % (9,9 % en 2005).

Evoquant son plan de "construction des nouvelles campagnes socialistes" visant à sortir les paysans de la pauvreté, M. Wen a dit que "l'essentiel des investissements de l'Etat dans la construction d'infrastructures" devrait "aller aux régions rurales" puisqu'il est temps pour "les villes de soutenir les campagnes".

Le premier ministre a évoqué le sort des plus démunis, le coût élevé des soins, le relogement impropre des populations déplacées dans des régions où ont été construits des barrages. Wen Jiabao a égratigné les autorités provinciales et leur lenteur à faire appliquer les directives de Pékin alors que "certains fonctionnaires gouvernementaux pratiquent la fraude, recherchent le luxe, gaspillent les deniers publics, voire se laissent corrompre".

De nombreuses personnes affluent à Pékin, comme lors de chaque session parlementaire annuelle, dans l'espoir de présenter leurs doléances. Certaines ont été appréhendées, ainsi que des dissidents et militants des droits de l'homme.

L'avocat Gao Zhisheng, qui vient d'organiser des grèves de la faim contre la répression policière, a été brièvement arrêté samedi, et on est toujours sans nouvelles du militant antisida Hu Jia et de l'un de ses camarades Qi Zhiyong, disparus depuis la mi-février après leur participation au mouvement de grèves de la faim.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 07.03.06

*


Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 08 Mars 2006 23h17
Malgré les quotas, les vêtements chinois affluent
LE MONDE | 08.03.06 | 13h18 • Mis à jour le 08.03.06 | 13h18

a réintroduction, en juin 2005, de quotas par l'Union européenne (UE) sur dix catégories de vêtements (pull-overs, pantalons, tee-shirts, soutiens-gorge, etc) en provenance de Chine (Le Monde du 13 juin) a tout juste permis de stabiliser l'envolée des livraisons chinoises de vêtements en Europe au premier semestre.

Mais la Chine a tout de même conforté sa place de premier fournisseur de l'UE et gagné 9 points de part de marché en Europe. Selon une étude que s'apprête à publier le Centre textile de conjoncture et d'observation économique (CTCOE) de l'Institut français de la mode, l'Inde est "l'autre grande gagnante" d'une année 2005 qui marquait l'an 1 de la libéralisation totale du commerce de textile-habillement.

Le démantèlement des quotas, intervenu au 1er janvier 2005, s'est traduit par une forte augmentation des approvisionnements de l'UE en vêtements auprès des pays extracommunautaires : + 7 %, à 52 milliards d'euros, contre + 5 % en 2004. Cette accélération est survenue au second semestre : sur les six premiers mois en effet, la hausse des importations était de 2 %.

"Il y a eu une poussée des importations asiatiques (+ 15 % sur l'année), explique Gildas Minvielle, le responsable du CTCOE, et particulièrement des approvisionnements auprès de l'Inde qui a bénéficié de réallocations chez les donneurs d'ordres quand des quotas ont été réimposés sur quelques produits chinois, en juin 2005."

Les livraisons indiennes à l'UE ont progressé sur l'année de 31 %, alors qu'elles étaient en hausse de 22 % à fin juin. Fin 2005, l'Inde ne représentait cependant que 5,8 % des Vingt-cinq, contre 4,7 % fin 2004.

On est loin des 32 % de la Chine. Avec une croissance de 48 % en 2005 de ses livraisons à l'Europe (contre + 12 % en 2004), elle a fini l'année sur un rythme identique à celui du premier semestre. "Les importations de produits non concernés par ces quotas ont été plus importantes", explique M. Minvielle.

A titre de comparaison, les importations chinoises aux Etats-Unis - où des quotas ont été réintroduits plus tardivement (en novembre) - ont augmenté de plus de 80 % en 2005

Ce renforcement des produits chinois dans les achats européens s'est fait au détriment de ceux en provenance de Hongkong, du Bangladesh, du Maroc ou de la Tunisie : pour ces pays, les livraisons aux Vingt-cinq ont reculé de 6 % à 23 %.

LA TURQUIE RÉSISTE MIEUX

Les chiffres du CTCOE montrent toutefois un regain d'activité au second semestre pour le Maroc, une fois les quotta réintroduits. Fin juin, ses livraisons étaient en recul de 12 %, elles se sont finalement repliées de 8 % sur l'année. "Les pays du Maghreb, comme ceux d'Europe centrale, restent compétitifs pour les productions avec des cycles courts", indique Bernard Demeure, consultant chez Mercer Management. Dans ce contexte, la Turquie tire son épingle du jeu : ses exportations vers l'Union européenne ont crû de 4 % sur l'année. "Les plus gros donneurs d'ordres en Allemagne et en Grande-Bretagne s'approvisionnent auprès des Turcs", relève M. Minvielle.

Philippe Le Coeur
Article paru dans l'édition du 09.03.06

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 09 Mars 2006 23h55
Critique
Essai chinoisement incorrect
LE MONDE | 08.03.06 | 13h24 • Mis à jour le 08.03.06 | 13h24

a saison éditoriale sur la Chine est à l'"envers du décor". Foin de la sinophilie ambiante ressassant une Chine "miraculeuse" ! Bravons le chinoisement correct et plantons le scalpel là où ça fait mal : la dictature de Big Brother, le développement en trompe-l'oeil, la société fracturée, Germinal à la mine, les campagnes spoliées, les arnaques du business ! Bref, une "horreur chinoise" à rebours de la légende naissante. Après Philippe Cohen et Luc Richard (La Chine sera-t-elle notre cauchemar ?, Hachette livre, 2005), Cai Chongguo (La Chine, l'envers de la puissance, Mango-document, 2005), Jean-Marc et Ydir Plantade (La Face cachée de la Chine, Bourin éditeur, 284 p., 20 €), Guy Sorman s'essaie à l'exercice.

L'essayiste tout-terrain a passé l'année du Coq (2005) sur place. Il en est revenu avec un livre de combat. Frémissant d'indignation à chaque page, le pamphlet démonte l'imposture d'un modèle économique mis au service exclusif d'un "complexe militaro-communiste" régnant par la "tyrannie" et laissant l'essentiel de la population en marge du progrès. Contre les complaisances cultivées par les nouveaux pèlerins de Pékin, Guy Sorman appelle le "monde libre" à se ressaisir, à "écouter" les démocrates chinois et à dire son fait à un Parti communiste "dangereux pour son peuple et pour le monde".

On ne fera pas le procès à l'auteur d'avoir bâclé son carnet de route. Guy Sorman a pris son temps pour voir et écouter. On le suit aisément quand il s'insurge contre le relativisme culturel qui asservit les Chinois à une prétendue fatalité du totalitarisme, balivernes proclamées par le Parti communiste et trop souvent ânonnées par les Occidentaux "amis de la Chine". On l'approuve quand il démasque l'omniprésence de l'Etat-parti au coeur d'un marché manipulé ou l'inconsistance d'un patronat inféodé. On opine quand il récuse la naïve croyance que le PCC est sincèrement engagé dans la démocratisation du pays. On acquiesce quand il prédit que le défaut d'innovation et d'inventivité entravera l'essor de la Chine. Et on apprécie son recul quand il écarte le scénario d'une explosion sociale imminente carl' "addition des révoltes ne fait pas une révolution".

Bref, Guy Sorman s'illustre par une belle lucidité là où tant d'autres s'égarent. Mais tout occupé à tailler sa thèse (la dangerosité diabolique du PCC) dans le magma des observations accumulées, il pèche au fil des pages par de coupables impasses. Ou, plus précisément, il s'interdit de pousser trop loin certaines de ses intuitions de peur qu'elles n'émoussent le tranchant de son sabre. Ainsi refuse-t-il de prendre toute la mesure des féodalismes locaux, qui sont pourtant une donnée capitale de l'équation politique chinoise. Ainsi ne voit-il pas, faute probablement d'avoir rencontré assez de paysans et d'ouvriers, que les "rebelles" chinois ne sont pas tous des "démocrates" et que certains d'entre eux filent même un néomaoïsme antilibéral. Ainsi se garde-t-il de développer l'idée que le PCC, bien que généralement haï ou méprisé pour sa corruption, n'est pas forcément illégitime aux yeux de l'intégralité de la population et qu'il se trouve des couches sociales pour le soutenir, telle la classe moyenne émergente que l'auteur toise comme une insignifiante cohorte de "parvenus". Ainsi dénie-t-il enfin toute substance au nouveau nationalisme chinois, qu'il réduit à tort à une machiavélique fabrication du PCC.

On comprend sa gêne : admettre ces réalités reviendrait à brouiller la vision manichéenne - pouvoir maléfique/société vertueuse - qu'il cherche à étayer. Là est la faiblesse de Guy Sorman. Enfiévré par son duel avec le régime communiste, il finit par ériger ontologiquement le "Parti" en essence suprême pétrissant la Chine à sa guise comme le "grand capital" des marxistes de naguère enchaînait l'humanité entière dans ses rets. C'est dommage. Car on ne voit pas en quoi sa légitime indignation contre les nouveaux mythes chinois aurait eu à souffrir d'un décodage moins univoque.
L'ANNÉE DU COQ. Chinois et rebelles de Guy Sorman. Fayard, 306 pages, 20 €.


Frédéric Bobin
Article paru dans l'édition du 09.03.06

Ecrit par: tao pai pai Vendredi 10 Mars 2006 08h07
Merci pour ces articles Panda,... mais arrête de "couper" la première lettre du texte tongue.gif

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 10 Mars 2006 09h06
QUOTE (tao pai pai @ 10 Mar 2006, 08:07)
Merci pour ces articles Panda,... mais arrête de "couper" la première lettre du texte tongue.gif

La première lettre est souvent un caractère surimprimé, un "dessin" que je ne pense pas toujours à corriger biggrin.gif

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 10 Mars 2006 10h41
Mise à jour 10.03.2006 16h07
Des députés critiquent la corruption académique

Le 8 mars dans l'après-midi, les députés du monde scientifique et technique de la CCPPC ont participé à leur premier débat commun. 5 des 8 députés qui ont pris la parole ont parlé de la corruption et de la falsification dans les milieux académiques.

''Le style superficiel de recherche dépasse vraiment l'imagination. L'utilisation de fausses données dans les thèses est vraiment inimaginable'', a affirmé Ma Songde, vice-ministre des Sciences et des Techniques, qui était présent à la réunion.

Dans l'avenir, le ministère des Sciences et des Techniques mettra en place une ''banque de données dignes de foi des scientifiques'' qui assurera un contrôle sur la moralité académique de ces derniers.

Feux verts aux "dirigeants docteurs"

''Comment s'y prendre quand on est témoin de transactions du pouvoir et du grade universitaire?'' a interrogé le député Tao Huacheng.

Actuellement, de nombreux dirigeants s'inscrivent aux cours de doctorat, a-t-il ajouté. Trop occupés par leur travail, ils n'ont pas pu suivre les cours et l'école leur a donné le feu vert ; comme ils n'ont pas le temps de rédiger une thèse, l'école cherche quelqu'un pour le faire ; enfin, si la thèse n'est pas admise, l'école demande à la rédaction d'une revue académique de leur donner encore une fois le feu vert.

Le phénomène s'explique par le fait que les dirigeants concernés penchent vers les unités de travail qui leur ont apporté une aide lors de la distribution des frais d'études, a noté Tao.

30 millions de yuans d'investissement dans un projet de "générateur permanent"

Les profanes ne doivent pas diriger les spécialistes en ce qui concerne la recherche scientifique et la création de projets de recherche, a observé Wang Zhixin, directeur député de l'Institut de biophysique de l'Académie des sciences de Chine.

En 2005, un chercheur a constaté un phénomène de rotation électrique continuelle et a demandé à lancer un projet sur ce thème. Après plusieurs discussions, un cabinet d'études a estimé qu'il s'agit d'un effet de semi-conducteur et qu'il est impossible de produire continuellement de l'électricité par ce moyen. Pourtant, les services compétents ont approuvé la création d'un tel projet au Sichuan dans deux mois et cela avec un investissement 30 millions de yuans.

''L'académicien He Zuoxiu a écrit une lettre à un média central demandant la raison pour laquelle les services compétents ont financé ce projet de soi-disant 'générateur permanent''', a noté le député Wang, indigné.

''Comment se fait-il que l'on puisse lancer un projet qu'un tel nombre de spécialistes n'ont pas approuvé après plusieurs vérifications'', a-t-il ajouté.


Payer la présence aux conférences dans le but de faire publier ses travaux

Au cours de discussions en groupe, l'académicien de l'Ingénierie de Chine et membre de la CCPPC Huang Shanglian a révélé que, quand il sélectionne les meilleures thèses chaque année, il découvre avec stupéfaction que certains étudiants en doctorat sont capables de produire en 3 ans des dizaines de thèses et que celles-ci sont reprises dans la Science Citation Index, SCI. Ce sont de vraies machines à thèses.

Une enquête menée sur 180 docteurs chinois montre que 60% d'entre eux ont monnayé la publication de leurs travaux et que 60% des thèses sont rédigées avec plus ou moins de données truquées.

Chaque année, d'innombrables rencontres ou colloques dits scientifiques se tiennent en Chine. Pour faire venir davantage de participants, beaucoup parmi eux ont promis que toutes les thèses présentées seraient sans exception reprises par la SCI, de sorte que pas mal d'étudiants en doctorat incapables de tentés par de genre de publicité, n'hésitent pas à dépenser des milliers de yuans pour pouvoir participer à ce genre de rencontres. Les milieux scientifiques chinois savent que les organisateurs de ce type de rencontres ont certainement soudoyé la rédaction de SCI.

Mettre en place une banque de l'intégrité scientifique pour faire face à la corruption scientifique

Après avoir suivi les discussions des membres de la CCPPC, le vice-ministre chinois de la Science et de la Technologie Ma Songde a déclaré que leurs remarques étaient incisives et constructives. En évoquant le phénomène de la corruption et du trucage scientifique, M. Ma Songde a indiqué que, pour remédier à ce fléau, l'intégrité des scientifiques compte avant tout. Il a révélé que son ministère envisage de mettre en place une “banque de dossiers des scientifiques” qui enregistrera les sujets de leurs études, les résultats de leurs recherches et leurs récompenses. Ce système permettra de justifier les activités entreprises par les scientifiques.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 11 Mars 2006 18h18
Courrier international - 8 mars 2006
Revue de presse

CHINE - Graines de révolte au cœur de la paysannerie
Laissés-pour-compte de la croissance économique, les paysans chinois s'opposent à l'arbitraire de pouvoirs locaux spoliateurs et corrompus. La presse anglo-saxonne fait état des dangers pour Pékin d'une aggravation des inégalités criantes qui appauvrissent 900 millions de personnes dans les campagnes.
"La nouvelle mission historique de la Chine est de réduire les risques politiques du fossé qui se creuse entre les riches et les pauvres, et d'animer l'économie vaste mais encore traditionnelle des zones rurales, a affirmé le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, à l'occasion du discours officiel qu'il a prononcé le dimanche 5 mars 2006." The New York Times relève l'engagement du chef du gouvernement chinois lors de l'ouverture de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP), en présence de 3 000 délégués réunis dans le Palais du peuple à Pékin.

Le gouvernement chinois reconnaît que les disparités entre les revenus en milieu urbain et en milieu rural, où vivent les deux tiers des Chinois, sont au cœur des "troubles sociaux grandissants qui menacent la stabilité de l'Etat et le modèle du parti unique", note le NYT.

"La colère de la Chine rurale", titre en une Time Asia. Le magazine anglophone de Hong Kong cite l'exemple du village de Panlong, dans la province du Guangdong, où, pendant plusieurs jours, plus d'un millier de villageois ont protesté vigoureusement à la mi-janvier pour défendre leurs droits contre l'attitude des autorités locales. Ces dernières avaient récupéré les terres des paysans afin de les louer à une société hongkongaise à la recherche d'un site pour installer une entreprise textile. Or les paysans estimaient avoir été spoliés par les autorités locales, qui avaient retiré d'énormes bénéfices de cette opération. Mais les protestations des villageois ont été brutalement réprimées : au moins 20 personnes ont été grièvement blessées et une fillette de 13 ans a été battue à mort.

"Les manifestations locales violentes de ce genre secouent la campagne chinoise de plus en plus fréquemment, et Pékin s'est montré incapable de mater l'agitation", souligne Time Asia. "D'après les chiffres du gouvernement central, il y a eu 87 000 'troubles de l'ordre public' en 2005, soit 10 000 de plus qu'en 1994. La plupart ont eu lieu dans des hameaux reculés comme Panlong, où les paysans, qui formaient autrefois la colonne vertébrale du soutien au Parti communiste, se sentent exclus du développement économique tous azimuts de la Chine. Les 900 millions de paysans chinois, qui n'ont que peu de moyens de se défendre légalement ou politiquement, ont supporté de façon disproportionnée les effets secondaires de la croissance glorieuse de la Chine", à savoir la dégradation de l'environnement, la spoliation de leurs terres et le laisser-faire de Pékin envers les autorités locales.

"Aujourd'hui, la Chine est l'un des seuls pays au monde à laisser la responsabilité du financement de la protection de santé, de la sécurité sociale et de l'éducation entre les mains des autorités locales", insiste Time Asia. C'est une conséquence de plusieurs décennies de décentralisation impulsée par Pékin. Loin de l'image d'une Chine monolithique, le pays "a mué en un patchwork de provinces, de régions autonomes, de zones administratives spéciales et de mégamunicipalités, toutes ces entités ayant leurs bureaucraties et se fixant leurs objectifs".

Officiellement, les autorités centrales chinoises reconnaissent donc la situation sociale critique du monde des campagnes. Ainsi, le président Hu Jintao a présenté le mois dernier un plan ambitieux, un "New Deal pour les campagnes", reprend Time Asia. Mais ces préoccupations affichées du pouvoir central se sont rarement traduites par des résultats concrets pour la condition des paysans. En fait, "le gouvernement central n'a jusqu'ici pas traité la principale cause politique du nombre croissant de protestations : les paysans n'ont pas le droit d'agir en tant que groupe d'intérêt légitime".

D'après Time Asia, Pékin craint le pouvoir de citoyens organisés, considérés avec suspicion et souvent cibles de mesures de répression. "Si Pékin admet que plus de 80 % des doléances manifestées lors de ces prétendus 'incidents collectifs' sont légales et raisonnables, les autorités chinoises à tous les échelons sont unies dans leur intransigeance à l'égard des leaders des protestations, les qualifiant de 'mauvais éléments', de 'brutes paresseuses', d''individus agissant sous des motifs cachés', voire d''agents des forces antichinoises à l'étranger'."

Philippe Randrianarimanana

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 11 Mars 2006 18h30
TAIWAN

La Chine en appelle
aux Etats-Unis

Elle exhorte Washington à "s'opposer à l'indépendance de Taïwan".


Le ministre chinois des Affaires étrangères a exhorté les Etats-Unis, mardi 7 mars, à s'"opposer à l'indépendance de Taïwan". "Nous espérons que les Etats-Unis vont prendre des mesures concrètes pour s'opposer à l'indépendance de Taïwan", a déclaré Li Zhaoxing au cours d'une conférence de presse.
Li Zhaoxing s'exprimait en marge de la session annuelle du parlement chinois et à quelques semaines d'une visite du président chinois Hu Jintao aux Etats-Unis, prévue en avril. La semaine dernière, la Chine avait déjà enjoint les Etats-Unis d'intervenir contre "les activités sécessionnistes" de Taïwan après la décision de Taipei d'abolir un organe consultatif pour la réunification de l'île et de la Chine.

Lutter par la force

Pékin a, à plusieurs reprises, promis de lutter éventuellement par la force contre toute déclaration formelle d'indépendance de Taïwan, île séparée de fait de la Chine communiste depuis 1949 et sur laquelle sont pointés quelque 700 missiles balistiques chinois.
Un des chefs des armées chinoises, le général Guo Boxiong, a appelé ses troupes à renforcer leur préparation pour empêcher l'indépendance de l'île, a rapporté mardi le Quotidien de l'Armée populaire de libération.

© Le Nouvel Observateur

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 13 Mars 2006 22h13
Par peur d'une mainmise étrangère, Pékin encourage le patriotisme économique
LE MONDE | 13.03.06 | 13h47 • Mis à jour le 13.03.06 | 13h47
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

Le ministre des chemins de fer chinois a annoncé à la presse officielle, jeudi 9 mars, que le projet de train à grande vitesse reliant Pékin à Shanghaï ne serait pas attribué à des étrangers, à la plus grande surprise des Japonais, des Allemands et des Français, qui convoitaient ce marché de quelque 100 milliards d'euros.

"La ligne de train à grande vitesse sera entièrement fondée sur notre propre technologie", a déclaré Liu Zhijun en marge de l'Assemblée nationale du peuple, parlant de "ré-innovation à partir de l'assimilation de technologies étrangères avancées". Divers opérateurs de chemin de fer utilisent déjà des technologies étrangères en dehors de ce projet phare.

Première destination mondiale des investissements étrangers, la Chine, qui a reçu 600 milliards de dollars (502 milliards d'euros) en 25 ans de politique d'ouverture, a toutefois un rapport ambivalent au rôle d'atelier du monde dans lequel l'a placée la division internationale du travail.

LUTTE D'INFLUENCE AU SEIN DU PARTI

Le pays a conscience qu'il lui faut remonter la chaîne de la valeur ajoutée, en développant des champions nationaux. L'afflux d'argent et de savoir-faire étranger est bienvenu tant qu'il sert cette ambition, stimule la concurrence, et préserve les intérêts nationaux.

Le chef du bureau national des statistiques, Li Deshui, a pointé le risque d'une mainmise étrangère dans certains secteurs évoquant des investissements "malveillants", visant à établir des monopoles. "Après avoir formé des joint-ventures et créé des usines dont elles sont propriétaires, les multinationales lancent une offensive pour fusionner, ou acquérir, des sociétés chinoises de top niveau", a-t-il déclaré.

Il est vrai que dans les secteurs où l'obligation d'opérer en joint-venture a été levée, les sociétés s'empressent d'évincer leurs partenaires chinois, critiqués pour leur vision à court terme de la gestion. M. Li a demandé la suppression des avantages accordés aux sociétés étrangères - notamment une imposition sur les bénéfices moitié moins élevée que pour les sociétés domestiques, différence de régime que la Chine a promis de revoir cette année.

L'intervention de M. Li reflète le débat qui oppose, au sein du Parti communiste chinois, les partisans d'un frein aux réformes et du maintien d'un rôle fort de l'Etat dans l'économie, à ceux favorables à une libéralisation plus poussée, et donc plus ouverte aux capitaux étrangers.

Les investisseurs étrangers, eux, stigmatisent les chausse-trappes de l'installation en Chine : une législation à géométrie variable, un prix d'entrée élevé, et des barrières cachées. "Au fur et à mesure que la Chine prend confiance en elle, elle est plus revendicative. Dans le secteur bancaire par exemple, la situation paraissait désespérée il y a 3 ans. Aujourd'hui ce secteur bénéficie de près de 20 milliards de dollars de promesses d'investissement. Mais ce n'est pas nouveau. Depuis l'origine, les étrangers font l'objet d'un traitement à part, et malgré la fin obligatoire du traitement différencié selon les engagements pris à l'OMC, les autorités se sont arrangées pour limiter les marges de manoeuvre des entreprises étrangères", explique Stéphane Cieniewski, conseiller financier à la Mission économique à Pékin.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 14.03.06


Ecrit par: P'tit Panda Mardi 14 Mars 2006 23h56
Pékin maintient le cap de la réforme économique
LE MONDE | 14.03.06 | 14h12 • Mis à jour le 14.03.06 | 14h49
PÉKIN CORRESPONDANT

La Chine poursuivra sa politique d'"ouverture" et de "réformes" économiques, car il n'est pas possible de "revenir en arrière". Le message du premier ministre chinois, Wen Jiabao, a été clair. Lors de sa conférence de presse marquant la fin de la session annuelle du Parlement, mardi 14 mars, il a balayé d'emblée les critiques s'élevant au sein du Parti communiste chinois (PCC) à propos de l'actuel rythme des réformes. Il n'est pas question de reconsidérer le bien-fondé de la politique en cours.

"Malgré les difficultés qui nous attendent, nous ne pouvons pas nous arrêter et la marche arrière n'est pas une solution", a-t-il expliqué, tout en reconnaissant qu'il fallait "rester prudent". Si cette clarification était nécessaire, c'est bien parce qu'un débat - le plus crucial depuis le début des années 1990, de l'aveu même de certains responsables du PCC - agite depuis quelques mois l'appareil. A "gauche", certains estiment que les réformes sont trop rapides et trop radicales et ne permettent pas à une partie de la population, notamment paysanne, de profiter de l'essor économique.

Même si la direction du parti réfute ces arguments, l'actuel contexte de tensions sociales lui impose de se préoccuper de la "justice sociale". Le premier ministre a proposé un budget destiné à améliorer le sort des habitants des campagnes, dont le revenu moyen est entre trois et six fois (selon les évaluations) inférieur à celui des urbains, alors que 200 millions de Chinois vivent encore avec moins d'un dollar par jour, selon la Banque mondiale. Lors de son discours d'ouverture de la session de l'Assemblée nationale populaire (ANP), le 5 mars, le chef du gouvernement avait annoncé que l'Etat allouerait 42 milliards de dollars cette année (soit 14,2 % de plus qu'en 2005) pour améliorer le niveau de vie des 750 millions de paysans dans le cadre de l'édification des "nouvelles campagnes socialistes".

Un projet ambitieux qui, soulignent des experts, évacue la question essentielle des réformes de la propriété foncière : la collusion entre cadres locaux corrompus et entrepreneurs, qui explique le nombre croissant d'expropriations de terres que les paysans cultivent mais ne possèdent pas. Il faut "placer en tête des priorités de la modernisation, le travail dans l'agriculture et les zones rurales", a réaffirmé M. Wen, estimant que "si ce pas est franchi, cela contribuera grandement à promouvoir la demande intérieure, et à placer l'économie chinoise sur des fondations plus solides".

Toute nouvelle réévaluation volontaire de la monnaie chinoise est exclue, a-t-il ajouté, en précisant que la Chine continuerait à rendre plus "flexible" son système de changes. Il a également confirmé que l'Etat conserverait le contrôle majoritaire des banques publiques dont le capital a été récemment ouvert à des participations étrangères. En matière de défense nationale, M. Wen a considéré que la hausse de 14,7 % du budget militaire (chiffre officiel mis en doute par les experts étrangers) annoncée pour cette année était "limitée" et que la politique militaire chinoise était purement "défensive".

Il avait commencé sa conférence par une mise en garde traditionnelle, mais musclée, à l'encontre des velléités "indépendantistes" de l'île de Taïwan, que Pékin regarde comme sienne. Dénonçant le président taïwanais Chen Shui-bian pour ses décisions "extrêmement aventureuses, traîtresses et dangereuses", M. Wen a fait remarquer que la Chine "est prête à toute éventualité".

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 15.03.06

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 15 Mars 2006 13h35
Chine : la propriété attendra
Le projet de loi sur la propriété privée remis à plus tard par l'Assemblée.

Par Philippe GRANGEREAU
mercredi 15 mars 2006



Pékin de notre correspondant

le régime autoritaire chinois, converti à l'économie de marché, renâcle encore à parachever ses réformes capitalistes. Un projet de loi sur la propriété privée, en gestation depuis huit ans, a été retiré de l'ordre du jour de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire qui s'est achevée hier. Cet organe, qui sert de chambre d'enregistrement aux décisions prises en amont par le Parti communiste, a approuvé hier à une majorité de 97 % le plan quinquennal 2006-2010. Les 2 927 députés n'ont toutefois pas eu le loisir de s'exprimer sur ce texte très controversé ­ sans doute car nombre d'entre eux s'y opposeraient. Le comité permanent du Parti, qui a préféré l'escamoter, doit en débattre à nouveau, pour la cinquième fois, en octobre. Exprimant indirectement son soutien à ce projet de loi, le Premier ministre Wen Jiabao a lancé hier cette petite phrase : «Reculer n'est pas la solution. Malgré les difficultés qui nous attendent, nous ne pouvons plus nous arrêter. Nous devons persévérer dans les réformes et l'ouverture.»

En proposant de réhabiliter la propriété privée, le projet menace l'un des derniers oripeaux de l'idéal marxiste. L'opposition à cette législation s'est fait jour le 12 août, avec la publication sur l'Internet d'une lettre ouverte d'un professeur de l'université de Pékin, Gong Xiantian. Il affirme que le texte est contraire à la Constitution car il «tente de remplacer le principe selon lequel "la propriété publique socialiste est sacrée et inviolable", par cet autre selon lequel "la propriété privée est sacrée et inviolable"». «Une loi sur la propriété, plaide-t-il, ne peut qu'être socialiste ou bien capitaliste, il n'y a pas de voie intermédiaire.» C'est la première fois depuis quatorze ans que ressurgit un débat idéologique sur la nature des réformes. L'ex-leader Deng Xiaoping y avait mis un terme en 1992 en affirmant que peu importe que les réformes soient appelées «capitalistes» ou «socialistes» à partir du moment ou celles-ci se révèlent efficaces. Zuo Dapei, un économiste de l'Académie des sciences, estime en outre que le projet légitimerait les «appropriations illégales» de biens de l'Etat. En clair, le pillage déguisé subi par les entreprises d'Etat au profit d'officiels du Parti et de potentats locaux, massif depuis 1992, deviendrait légal.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=367173



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Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 16 Mars 2006 09h07
Areva refuse de transférer sa technologie à Pékin
LE MONDE | 15.03.06 | 11h27 • Mis à jour le 15.03.06 | 11h44

Après le train à grande vitesse Pékin-Shanghaï proposé par Alstom, un autre contrat important en Chine risque fort d'échapper à un groupe français : les quatre réacteurs EPR de troisième génération d'Areva.

Devant les exigences des autorités chinoises, le numéro un mondial du nucléaire aurait en effet décidé de ne pas surenchérir sur l'offre de son concurrent anglo-américain Westinghouse – en passe d'être racheté par le japonais Toshiba –, qui semble prêt à vendre purement et simplement la licence de son réacteur AP1000, laissant à la Chine toute liberté pour le développer.

L'information, révélée par Les Echos du 15 mars, n'est pas confirmée par Areva. "L'appel d'offres est en cours, nous ne faisons aucun commentaire", a déclaré un de ses porte-parole. Mais tout indique que le groupe a perdu la partie, comme le gouvernement lui-même en est persuadé depuis quelques semaines.

La présidente d'Areva, Anne Lauvergeon, ne cachait plus que les Chinois faisaient monter les enchères de mois en mois, sur les prix comme sur les transferts de technologies. A la demande de Pékin, le groupe avait dû revoir ses tarifs à la baisse plusieurs fois, la dernière offre remontant à la fin du mois de février. "En Chine, le contexte est beaucoup plus politique qu'en Inde", l'autre grand marché nucléaire des pays émergents, analysait récemment Mme Lauvergeon. A côté des aspects financiers et technologiques, cette dimension politique a même pris une part "croissante" dans le dossier des centrales de troisième génération. "Notre concurrent est extraordinairement soutenu par le gouvernement américain", ajoutait Mme Lauvergeon, tout en soulignant que Jacques Chirac avait fortement plaidé la cause de l'EPR lors de la dernière visite en France du premier ministre chinois, Wen Jiabao.

Areva avait pourtant de bons arguments industriels. L'EPR a déjà reçu deux commandes (Finlande et France), tandis que "l'AP1000 n'est qu'un réacteur papier", se plaisaient à rappeler les dirigeants du groupe français. Ils mettaient aussi en avant la présence du groupe dans tous les métiers du nucléaire, de l'extraction de l'uranium et la fabrication du combustible jusqu'au traitement et au recyclage des combustibles, en passant par la fabrication des réacteurs.

Las, c'est un contrat estimé à 8 milliards de dollars (6,65 milliards d'euros) qui va échapper aux Français. Le choix de Westinghouse confirmerait la nette inflexion de la politique industrielle de Pékin : sa volonté de ne pas se contenter de transferts partiels de technologie, mais d'acheter des licences complètes aux sociétés occidentales pour développer leurs technologies. "Nous, nous avons fixé des limites claires en matière de transfert de technologie et on ne les dépassera pas", tranche un dirigeant d'Areva.

De son côté, Westinghouse reprend la stratégie adoptée en 1970, quand il avait vendu à la France la licence de son réacteur à eau pressurisée (REP). Adapté par Framatome, il a équipé les 19 centrales mises en service dans l'Hexagone à partir de 1977 dans le cadre du programme électronucléaire lancé en 1973.

Dans le cadre de son programme énergétique, la Chine prévoit la mise en service d'une trentaine de réacteurs dans les quinze prochaines années. Quelle sera la part respective des unités de deuxième et de troisième génération ? Le pouvoir central garde la haute main sur le choix d'une nouvelle technologie. En revanche, les provinces frappées depuis 2000 par de nombreux"black out" réclament des centrales au plus vite, notamment des réacteurs de génération II. Il y a urgence : si les années 2007-2009 seront marquées par un léger excédent de production électrique, la pénurie ressurgira dès 2010. Une situation qui ouvre des perspectives pour la duplication des unités déjà en service, comme les quatre réacteurs de Ling Ao et Daya Bay, construits par Areva.

Le groupe français vise "un tiers du marché mondial du nucléaire en 2010" et a d'autres cibles. Au moment où de nombreux pays étudient le lancement – ou la relance – d'un programme électronucléaire, l'avenir de l'EPR franco-allemand (Areva-Siemens) reste prometteur sur des marchés a priori moins difficiles que la Chine : aux Etats-Unis, où Areva est en lice pour quatre EPR; en Inde, qui bénéficie désormais d'un traitement de faveur même si elle n'a pas signé le traité de non-prolifération; en Grande-Bretagne, où Tony Blair a lancé une vaste consultation publique pour le renouvellement d'un parc de centrales nucléaires vieillissant ; en Turquie et au Brésil ; et surtout en France, où EDF a prévu de remplacer progressivement ses 58 réacteurs à partir de 2020.

Jean-Michel Bezat
Chiffres

Résultats. Le groupe Areva a enregistré, en 2005, un chiffre d'affaires de 10,125 milliards d'euros. Son résultat opérationnel s'est élevé à 746 millions d'euros.

Effectifs. Le groupe comptait, au 31 décembre 2005, 58 760 collaborateurs, dont 53 % en France, 21 % dans le reste de l'Europe, 13 % en Amérique et 10 % en Asie.

Classement. Areva est le numéro un mondial du nucléaire, avec un chiffre d'affaires de 6,67 milliards d'euros. Il devance FAAE et Westinghouse.

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Le français refuse de céder les plans des centrales nucléaires de troisième génération.
Pas assez prêteur, Areva menacé d'être éconduit par la Chine

Par Grégoire BISEAU
jeudi 16 mars 2006



Ça sent le roussi pour Areva. Hier, le leader mondial du nucléaire civil avait du mal à démentir les informations des Echos, qui avaient révélé, la veille, que le mégacontrat chinois des quatre centrales nucléaires était bel et bien perdu. Et finalement gagné par son concurrent direct, l'américain Westinghouse (depuis janvier racheté par le japonais Toshiba). Officiellement, le commentaire d'Areva donne ça : «On ne commente pas un appel d'offres qui est en cours, pour l'instant on n'a reçu aucune notification officielle de la part des Chinois.» Mais de source française il ne fait pas de doute que l'américain est sur le point d'emporter le morceau. On assure même que Westinghouse serait entré en négociation exclusive avec les autorités chinoises. «C'est possible, c'est un bruit que l'on entend mais pour l'instant il n'y a rien d'officiel», assure un proche du dossier. Une chose est certaine: les négociateurs d'Areva font «la gueule», depuis quelques jours, sentant que les espoirs soulevés en décembre par la visite du Premier ministre chinois à Paris sont oubliés.

Il y a de quoi. Tous les superlatifs avaient été utilisés pour qualifier ce contrat : en lançant en septembre 2004 un appel d'offres pour la construction de quatre réacteurs de troisième génération, les Chinois n'ouvraient pas seulement la porte à un contrat estimé, alors, à près de 8 milliards de dollars. Ils donnaient au vainqueur l'espoir de devenir le partenaire technologique de la Chine pour développer son parc nucléaire, appelé à devenir très vite le plus vaste du monde.

A l'occasion de la visite du Premier ministre, Wen Jiabao, à Paris en décembre dernier, les Chinois avaient demandé un effort supplémentaire en matière de prix et de transfert de technologie. «Le jeu traditionnel de la négociation», disait-on chez Areva, qui pensait alors être revenu dans la course. Manifestement pas. Car, en matière de transfert de technologie, les Américains n'ont, semble-t-il, pas eu les mêmes pudeurs. D'après plusieurs sources françaises, Westinghouse aurait fait le choix de céder intégralement les plans de son réacteur AP1000, qui, contrairement à l'EPR d'Areva, n'a jusqu'à présent fait l'objet d'aucune vente. Une ligne jaune que le groupe français dit n'avoir jamais voulu franchir. «On a toujours dit que l'on ne céderait pas intégralement notre technologie, mais qu'on ferait le choix d'accompagner les Chinois avec la création de coentreprises», justifie un cadre d'Areva.

Est-ce la fin du marché chinois pour Areva? Pas tout à fait. Il lui reste tout le marché des centrales nucléaires classiques. L'année dernière, par exemple, Areva a remporté 400 millions d'euros de chiffre d'affaires en livrant des éléments de centrale de deuxième génération. En outre, le français veut croire que le partenariat global (de l'extraction de l'uranium au recyclage en passant par la fabrication du combustible) évoqué en décembre par le Premier ministre chinois est, lui, toujours d'actualité.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=367451



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Pékin rêve d'un TGV sino-chinois
La construction de la ligne Pékin-Shanghai envisagée sans aide étrangère.

Par Philippe GRANGEREAU
jeudi 16 mars 2006



Pékin de notre correspondant

s'émanciper au plus vite de sa dépendance à l'égard de la technologie étrangère ! L'ambition manifestée par les autorités chinoises à l'égard du nucléaire (lire ci-contre) paraît devoir s'appliquer aussi au ferroviaire. C'est du moins le message que le gouvernement chinois a voulu faire passer la semaine dernière en claironnant son intention de construire seul le TGV Pékin-Shanghai. «Cette ligne sera entièrement fondée sur une technologie qui nous appartient», avait déclaré le ministre des Chemins de fer, précisant que la technologie chinoise assimilerait «certains éléments» étrangers. La presse officielle avait mis un haut-parleur à ses propos, affirmant que le recours aux techniques étrangères était «clairement exclu» de cette desserte de 1 300 km. Prenant cette déclaration pour argent comptant, beaucoup se sont demandé s'il existait une technologie «chinoise» susceptible d'éclipser le TGV français, l'ICE allemand ou le Shinkansen japonais. La réponse est non, explique un proche du dossier. De fait, la Chine a tenté, à la fin des années 90, de construire son propre train à grande vitesse. «Les essais ont été effectués sur la ligne d'une usine ferroviaire de Changchun», rapporte un expert européen. La locomotive d'essai est fièrement siglée «270 km/h». «Mais ce train n'est allé qu'une seule fois à 270 km/h et le projet a été abandonné», ajoute-t-il, en jugeant la Chine «incapable aujourd'hui de faire un TGV sans apport de technologie étrangère».

Ce «nationalisme économique» exprimé au ministère des Chemins de fer ne serait que la projection d'une directive du secrétaire général du PC, Hu Jintao, qui a récemment enjoint ses industriels à s'émanciper de la dépendance étrangère. Le projet de ligne Pékin-Shanghai est encore à un stade primaire, le Conseil d'Etat venant juste d'engager l'étude de faisabilité. Mais d'ici à 2020, le ministère du Plan chinois ambitionne de construire 9 000 km de voies à grande vitesse. Les appels d'offres pour les infrastructures des quatre lignes de TGV à 300 km/h prévues par le plan quinquennal sont distincts. Ils doivent boucler en juin. Les Chinois ont demandé à trois consortiums (Alstom, Siemens, Mitsubishi-Kawasaki) des solutions globales : voies, électrification, signalisation. Pékin doit en outre acquérir 700 rames à grande vitesse d'ici à 2010. 280 sont déjà commandées à des constructeurs, dont Alstom. Ces appels d'offres comprennent des transferts de technologies, au terme desquels les premières rames seront assemblées en Chine, et le reste fabriqué par les partenaires chinois des compétiteurs étrangers. «Au bout de quelques années donc, explique un responsable, ces technologies deviendront effectivement chinoises.»

http://www.liberation.fr/page.php?Article=367452



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Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 16 Mars 2006 17h43
Le numéro du Courrier International de cette semaine est consacré à la Chine :

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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 17 Mars 2006 00h55
Mise à jour 15.03.2006 09h29
L'enregistrement de la marque NOT MADE IN CHINA fait l'objet d'une vive colère de la population chinoise

Le 13 mars dans l'après-midi, des responsables de Beijing Trademark & Patent Agency (BTA) ont déposé au bureau de représentation de l'Union européenne (UE) à Beijing une protestation signée par une dizaine de milliers d'internautes, faisant pression sur l'Office d'harmonisation dans le marché intérieur (OHMI) de l'UE pour qu'il retire son agrément, après la première vérification, accordé à Alvito Holding, une société enregistrée à Gibraltar, concernant l'enregistrement de la marque NOT MADE IN CHINA il y a 21 jours.

Ces dernières années, à mesure que le volume des exportations de marchandises chinoises augmente sans cesse, un esprit de protectionnisme se répand largement en dehors du territoire chinois. Dans ce contexte, Alvito Holding a déposé le 13 septembre 2005 à l'UE une demande d'enregistrement de la marque NOT MADE IN CHINA. Après quelques mois de réflexions, l'UE a publié le 20 février 2006 son avis d'acceptation suite à une première vérification (numéro de la marque : 004631305). En vertu de la loi et des règlements de l'UE en la matière, si aucune objection n'est présentée durant une période de trois mois après la publication de son acceptation, la demande est ratifiée.

Une fois rapportée par les médias chinois, cette nouvelle a suscité de vives réactions auprès du public chinois. De multiples médias ont mis en place des plates-formes de signature de protestation en ligne. Les données statistiques d'un tiers indépendant BTA montrent que jusqu'à 15 heures du 9 mars, on compte plus de 3 000 signatures et 115 messages écrits sur le site www.cnstock.com, et 10 097 signatures et 357 messages sur le site www.163.com.

Dans la protestation, BTA a précisé ainsi la réaction commune du public et des entreprises chinois : si jamais la demande d'enregistrement de la marque NOT MADE IN CHINA était approuvée par l'UE, elle entraînerait une confusion grave avec celle MADE IN CHINA, et la conception des valeurs dissimulée derrière cette marque ne pourrait que donner une mauvaise orientation aux consommateurs de l'UE, ce qui viole les règles de marché et conduira à fausser l'image des marchandises MADE IN CHINA, à compromettre les intérêts des producteurs et à blesser les sentiments du peuple chinois.

« Toute personne physique ou groupe a le droit de présenter une objection à l'UE », a indiqué Mingorance, vérificatrice des marques déposées de l'OHMI. Et elle a poursuivi : « Celui qui s'oppose à la demande d'enregistrement d'une certaine marque peut présenter un rapport à l'UE et cette dernière prendra sa décision en tenant compte de ces opinons. Plusieurs facteurs décisifs tels que la protestation prévisible de la Chine et le refus de cette demande aux Etats-Unis affecteront le résultat final. »

« Il est évident que la marque NOT MADE IN CHINA est l'édition discriminatoire de MADE IN CHINA. Les marques commerciales sont la base de l'actif incorporel des produits. La marque NOT MADE IN CHINA aura des effets négatifs sur les produits MADE IN CHINA », a observé Dong Baolin, ancien délégué en chef de négociations sur les marques commerciales de la propriété intellectuelle du GATT et ancien vice-directeur du Bureau des marques commerciales de l'Administration nationale de l'industrie et du commerce.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 17 Mars 2006 18h01
Libérations de façade à Pékin
Avant un déplacement du président Jintao aux Etats-Unis, le régime chinois a libéré quelques prisonniers politiques... Tout en poursuivant ses arrestations arbitraires.

vendredi 17 mars 2006 (Liberation.fr - 12:59)



Pékin, de notre correspondant

un mois avant la visite que doit effectuer le président chinois Hu Jintao aux Etats-Unis, Pékin a décidé de faire bonne figure en libérant plusieurs prisonniers. Le cas le plus significatif est celui de Zhao Yan, un assistant du bureau de Pékin du New York Times. Détenu depuis le 17 septembre 2004 pour «divulgation de secrets d'Etat», il devrait être libéré dans les «jours à venir», a indiqué vendredi son avocat, en précisant que l'accusation avait «abandonné les charges» pesant contre lui.
Agé de 43 ans, Zhao Yan avait été arrêté quelques jours après l'annonce par le quotidien américain que l'ex-numéro un chinois Jiang Zemin allait quitter ses fonctions à la tête de l'armée. Cette fuite avait été considérée comme intolérable par le pouvoir, qui cherche à contrôler totalement toutes les informations concernant les hauts dirigeants. Celles-ci sont classées «top secret».

Autre «geste»: Phuntsog Nyidron, une nonne tibétaine emprisonnée pendant quinze ans, a pu se rendre jeudi aux Etats-Unis pour soigner les séquelles des tortures qu'elle a subies. Libérée en 2004, mais placée sous surveillance étroite, les autorités chinoises refusaient jusqu'alors de lui délivrer un passeport. Nyidron avait été condamnée en 1989 pour «propagande contre-révolutionnaire» après avoir participé à une manifestation pacifique. En prison, elle avait enregistré clandestinement plusieurs chansons avec 13 autres nonnes bouddhistes, en 1993. Après que les enregistrements furent diffusés par les militants des droits de l'homme au Tibet, les «nonnes chantantes» furent torturées et leurs peines alourdies. Nyidron vit sa détention allongée de neuf années supplémentaires.

Le gouvernement chinois a également élargi jeudi le plus vieux prisonnier du Parti démocrate chinois (PDC, interdit). Le professeur de physique Tong Shidong, 72 ans, avait été arrêté et emprisonné en 1999 pour «subversion du pouvoir de l'Etat» après avoir fondé une cellule du PDC à l'Université du Hunan (Sud). Condamné à dix ans de prison, il a été relâché trois ans avant la fin de sa peine.

Ces libérations ne modifient en rien le rythme toujours très soutenu des persécutions politiques. Plusieurs membres du PDC ont par exemple été condamnés au cours des derniers mois. Hu Jia, un militant des droits des victimes du sida, a été enlevé par la police voilà un mois, et sa famille est sans nouvelles. Ren Zhiyuan, un enseignant du secondaire de la province du Shandong, vient d'être condamné à dix ans de prison pour avoir tenté de créer un mouvement politique d'opposition, le Front pour la démocratie sur le continent, en recrutant des membres via internet, a annoncé sa famille vendredi.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=367862



© Libération

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Spoliés de leurs terres par les potentats locaux, les paysans de Luxinhe se rebiffent.
La fronde des campagnes inquiète le régime chinois

Par Philippe GRANGEREAU
vendredi 17 mars 2006



Luxinhe envoyé spécial

un vent de colère souffle dans les campagnes chinoises. Devant l'entrée de la mairie de leur village, les paysans de Luxinhe ont tendu une banderole : «Rendez-nous nos terres, nous voulons vivre !» Cinq cents habitants de ce village, situé près de la ville de Tianjin, manifestent pacifiquement depuis lundi dernier. A l'intérieur de la cour, où des policiers retiennent la foule, sont garées les luxueuses Audi des cadres. «Nous n'en pouvons plus, protestait hier un cultivateur, d'un côté le gouvernement dit qu'il soutient les paysans, et de l'autre il s'empare de nos terres, sans nous accorder la moindre compensation. Nous n'avons presque plus rien pour nous nourrir. Je ne peux même plus envoyer mes enfants à l'école, car les frais scolaires sont hors de portée», proteste l'un d'eux. «Nous sommes quatre dans ma famille, explique un autre. Notre revenu annuel n'est plus que de 3 800 yuans (350 euros) ! Deng Xiaoping (l'ancien dirigeant chinois) nous avait rendu nos parcelles en 1980, et maintenant on nous les vole !»

Sans compensation. Au cours des dernières années, des cadres locaux à travers tout le pays ont pris possession des terres de millions de ruraux, le plus souvent de manière autoritaire et sans compensation. Un nombre croissant de ces paysans spoliés proteste avec de plus en plus de virulence. Hier, à Luxinhe, ils ne décoléraient pas. «Les cadres nous ont pris 67 hectares en 2003 pour construire une autoroute, puis à nouveau 13 hectares, qu'ils ont vendus à une société de transport pour ériger un entrepôt, explique Zhang, une paysanne de 70 ans. Alors que nous devions légalement recevoir une compensation de 30 000 yuans (2 600 euros) par mu (0,065 hectare), nous n'avons jamais rien perçu. Les cadres nous disent aujourd'hui que la municipalité n'a plus d'argent ! En fait, tout le monde sait qu'ils ont bel et bien empoché le fonds de compensation accordé par l'Etat, et ils l'ont gardé pour eux ! Ils s'en servent pour bâfrer dans les bons restaurants.»

Heurts sanglants. Ce genre d'abus de pouvoir par les potentats locaux est très répandu en Chine, car la terre appartient au «peuple», donc aux autorités. Au point que le Premier ministre, Wen Jiabao, a admis en décembre que la «question de la terre» était devenue essentielle. «Nous ne devons pas commettre d'erreur historique», a-t-il mis en garde en faisant référence aux heurts, parfois sanglants, engendrés par ces privatisations déguisées. Deux affrontements entre paysans spoliés et la police se sont soldés par une trentaine de morts ces derniers mois dans le Guangdong. Pas moins de 87 000 «incidents de masse» ont éclaté en 2005, selon le ministère de l'Intérieur.

Mardi, devant le parlement chinois, le Premier ministre a ordonné de «respecter les droits démocratiques des paysans à cultiver leurs terres» et enjoint les officiels à «éviter de recourir à la force». «Ceux qui saisissent arbitrairement les terres des paysans et violent la loi doivent être châtiés sévèrement», a-t-il sermonné. Un expert officiel, Zhou Tianyong, a calculé que 6,7 millions d'hectares avaient été pris aux paysans pour y bâtir des zones industrielles ou résidentielles. Selon lui, les compensations allouées aux paysans ne couvriraient que le dixième de leur valeur réelle. Un processus qui ressemble à une réforme agraire à l'envers.

En masse. A Luxinhe, les paroles du Premier ministre, retransmises à la télévision, ont paradoxalement été considérées comme un appel à manifester. «Nous n'étions que 200 lundi, mais après avoir entendu Wen Jiabao, nous sommes sortis en masse, car nous savons que nous sommes dans notre bon droit», raconte un paysan. Deux cents autres villageois occupent des terres afin d'y empêcher la construction d'un entrepôt. Les fondations avaient déjà été coulées et quelques pans de mur élevés avant qu'ils se décident à réagir. «Maintenant, nous sommes là, et personne ne nous fera bouger», assure un vieux paysan.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=367788



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 22 Mars 2006 01h41
Moscou renforce sa coopération énergétique avec Pékin
LEMONDE.FR | 21.03.06 | 13h15 • Mis à jour le 21.03.06 | 14h58

La Chine et la Russie ont annoncé, mardi 21 mars, un renforcement de leur coopération dans l'énergie, dont un gros projet de gazoducs, à l'occasion d'une visite officielle à Pékin du président russe, Vladimir Poutine. Au total, quinze accords ont été signés dont quatre concernant l'énergie, entre le géant asiatique, deuxième consommateur de pétrole, et son voisin russe, deuxième exportateur de brut et premier fournisseur de gaz. Ces accords devraient favoriser les livraisons de gaz et d'électricité à la Chine ainsi que la création de joint-ventures dans le pétrole.

Le projet le plus important porte sur la construction de deux gazoducs pour fournir près de 80 milliards de mètres cubes de gaz par an au marché chinois d'ici à cinq ans, a indiqué le patron du géant russe Gazprom, Alexeï Miller. L'accord a été annoncé par le président Poutine, qui a confirmé aussi que son pays participerait à la construction de nouvelles centrales nucléaires en Chine.

Un protocole a d'autre part été signé entre la compagnie russe Transneft, qui gère les oléoducs, et le chinois CNPC. "Les autorités et les sociétés des deux pays vont continuer activement à travailler sur des projets d'oléoducs et de gazoducs pour fournir du pétrole et du gaz de Russie à la Chine", indique la déclaration conjointe signée par les présidents Hu Jintao et Vladimir Poutine.

Les Russes veulent construire un oléoduc Sibérie-Pacifique vers le Japon et la Chine, cette dernière faisant pression pour l'édification rapide d'un embranchement spécifique jusqu'à Daqing (nord-est de la Chine), craignant que les Japonais ne se voient accorder la priorité.

PROJET STRATÉGIQUE

Les Chinois, en manque de ressources naturelles pour assurer leur développement économique frénétique et encore trop dépendants du charbon, souhaitent faire avancer rapidement ce projet qu'ils considèrent comme stratégique.

Mais les Russes ont clairement indiqué dans le passé qu'ils ne voulaient pas être seulement des fournisseurs de matières premières et qu'ils attendaient que les Chinois investissent chez eux, notamment dans l'Extrême-Orient. Malgré le peu de progrès concrets enregistrés dans ce domaine, les deux présidents se sont félicités mardi de l'état des relations bilatérales.

Avant leur tête-à-tête, Hu Jintao et Vladimir Poutine ont brièvement évoqué chacun son tour le "haut niveau des relations". "Je suis très satisfait de notre coopération économique et commerciale", a déclaré le président russe. Mais si les échanges commerciaux se sont élevés en 2005 à près de 30 milliards de dollars (24,5 milliards d'euros), en hausse de 37,1 % par rapport à 2004, cela est largement dû au niveau élevé des livraisons de pétrole et de gaz.

La visite de M. Poutine coïncide avec le lancement de l'"Année de la Russie en Chine" et de ses manifestations culturelles, scientifiques et économiques. Les liens entre Pékin et Moscou, jadis rivaux au sein du mouvement communiste, se sont resserrés ces dernières années avec en particulier l'objectif commun de réduire l'influence des Etats-Unis en Asie centrale. L'an passé a vu les deux pays organiser conjointement leurs premières grandes manœuvres militaires.

La quatrième visite officielle de M. Poutine devrait aussi être l'occasion pour les deux géants de se pencher sur des questions internationales comme l'Iran et la Corée du Nord. Le président russe doit rencontrer mercredi le premier ministre chinois, Wen Jiabao, avant de quitter Pékin dans la soirée.


Avec AFP


Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 22 Mars 2006 01h48
Wal-Mart va ouvrir une vingtaine de nouveaux magasins et embaucher en Chine
LE MONDE | 21.03.06 | 14h57 • Mis à jour le 21.03.06 | 14h57
PÉKIN CORRESPONDANT

al-Mart a décidé de pousser encore un peu plus ses pions en Chine. Implanté en République populaire depuis 1996, et déjà propriétaire de 56 magasins, le numéro un mondial de la distribution a annoncé, lundi 20 mars, qu'il comptait ouvrir une vingtaine de nouveaux magasins en 2006 et embaucher environ 150 000 personnes sur les cinq prochaines années.

Pour le géant américain, la Chine est un pays-clé pour ses perspectives de développement. "Si Wal-Mart pouvait être considéré comme l'économie d'un pays, il serait le huitième partenaire de la Chine, devant la Russie et l'Asutralie", avait remarqué, il y a deux ans, Xu Jun, responsable de l'entreprise pour les relations extérieures.

En 2004, Wal-Mart a acheté en Chine pour 18 milliards de dollars (14,8 milliards d'euros) de produits pour alimenter les rayons de ses supermarchés dans le monde entier. Les embauches annoncées feraient franchir au distributeur un nouveau pallier en Chine où il emploie une trentaine de milliers de personnes (sur un effectif mondial de 1,7 million d'employés). Wal-Mart ne communique pas de résultats pays par pays. L'activité internationale représentait 20 % de ses 312,4 milliards de dollars de ventes en 2005.

Par ailleurs, aux Etats-Unis, Wal-Mart, qui veut exploiter une banque particulière, aurait reçu, selon le Wall Street Journal du 21 mars, le soutien de grandes compagnies américaines également propriétaires d'établissements financiers. Cette entrée du distributeur dans la banque est combattue par le milieu bancaire.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 22.03.06


Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 22 Mars 2006 18h33
La Russie et la Chine renforcent leur coopération énergétique
LE MONDE | 22.03.06 | 14h25 • Mis à jour le 22.03.06 | 14h25
PÉKIN CORRESPONDANT

La Russie est le deuxième exportateur mondial de pétrole et le premier fournisseur de gaz ; la Chine, le deuxième consommateur mondial de brut : sous cet angle, et alors qu'aucun contentieux politique n'oppose plus les deux pays, la nature des relations sino-russes est naturellement placée sous le signe des questions énergétiques. La visite à Pékin du président russe, Vladimir Poutine, arrivé dans la capitale chinoise, mardi 21 mars, pour une visite de deux jours, a ainsi été largement consacrée à l'évolution de la coopération économique entre les deux capitales à un moment où l'empire du Milieu doit diversifier ses sources d'approvisionnement en énergie. La Chine, jadis autosuffisante en la matière, importe désormais un tiers de son pétrole.

Parmi la quinzaine d'accords signés dès le premier jour par le chef de l'Etat russe, Moscou s'est engagé à construire deux gazoducs qui devraient pouvoir livrer, d'ici à 2011, 80 milliards de m3 de gaz par an à la Chine, a annoncé le patron de Gazprom, Alexei Miller, qui accompagnait M. Poutine. L'un de ces gazoducs sera long de 3 000 km et pénétrera en Chine par l'ouest depuis la Sibérie, tandis que l'autre, construit dans une phase ultérieure, entrera par l'est.

Si les Chinois peuvent se féliciter de ces accords portant sur le gaz, sans doute sont-ils, une fois de plus, restés sur leur faim quant aux perspectives d'une dérivation de l'oléoduc Russie-Pacifique vers leur pays : le président Hu Jintao n'a pas pu arracher la promesse que ce fameux "pipeline", destiné notamment à alimenter le Japon depuis un terminal situé sur les rives du Pacifique, puisse être doté d'une branche alimentant la Chine.

Les Russes évoquent cette dérivation avec une certaine prudence. "Si ce projet est mené à bien, et je ne doute pas qu'il le sera, cela permettra d'accroître de manière significative le volume des livraisons de pétrole russe à la Chine", a simplement dit M. Poutine lors d'un forum sino-russe, mercredi à Pékin.

Conscient de l'appétit énergétique de la Chine et de son désir de s'affranchir de sa dépendance vis-à-vis de l'Arabie saoudite, à laquelle Pékin achète 40 % de son pétrole, Moscou laisse miroiter ce projet tout en refusant de s'engager plus avant. Pour une raison simple : les Russes ne veulent pas être traités comme de simples fournisseurs, mais espèrent que les Chinois investiront davantage chez eux, notamment dans le secteur des nouvelles technologies, et signeront de nouveaux contrats de vente d'armes. Vladimir Poutine, qui a inauguré l'Année de la Russie en Chine, s'est d'ailleurs inquiété du caractère "instable" de la relation commerciale sino-russe, marquée par la chute des exportations russes vers la Chine, qui ont diminué de moitié en 2005.

Les échanges commerciaux se sont certes élevés entre les deux pays à une trentaine de milliards d'euros en 2005, soit une hausse de 37 % par rapport à l'année précédente, mais restent liés à la livraison d'hydrocarbures russes à la Chine. Moscou aimerait plus de diversité et d'équilibre dans sa relation avec Pékin.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 23.03.06




Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 22 Mars 2006 18h34
Hu Jia, contestataire chinois, a disparu depuis un mois
LE MONDE | 22.03.06 | 14h25 • Mis à jour le 22.03.06 | 14h25

Depuis plus d'un mois, il a disparu. Ni sa femme ni ses amis ne savent ce qu'il est devenu : ils sont sans nouvelle, depuis le 16 février, de Hu Jia, 32 ans, militant chinois de la lutte antisida, mais aussi écologiste et bouddhiste. Ce défenseur courageux de toutes les causes humanistes en Chine a vraisemblablement été arrêté par la police, mais les autorités refusent de donner la moindre information à son sujet.

Hu Jia est un habitué du harcèlement policier. Régulièrement, il est appréhendé, mis en résidence surveillée durant plusieurs jours avant d'être autorisé de nouveau à circuler. Sous surveillance. Mais cette fois, l'affaire semble plus sérieuse. On aurait pu croire qu'il faisait partie de tous ces militants et autres dissidents traditionnellement mis à l'écart durant la session de l'Assemblée nationale populaire (ANP), qui vient de s'achever. Durant cette période, le pouvoir neutralise rituellement toutes les voix critiques tentées d'utiliser l'événement pour se faire entendre.

"Je ne sais plus quoi faire", a déclaré, mardi 21 mars, son épouse, Zeng Jinyan, qui a organisé une mini-conférence de presse dans un hôtel de Pékin, appelant les médias internationaux à s'inquiéter du sort de "ce militant de la lutte contre le sida, de ce bouddhiste convaincu, de cet écologiste qui a disparu et que nous ne pouvons retrouver". Hu Jia, atteint d'hépatite B, doit prendre des médicaments, et sa vie pourrait être en danger, a-t-elle ajouté, en redoutant que son époux ne puisse être la victime de tortures policières.

Hu Jia a disparu après le début de l'organisation de "grèves de la faim tournantes" à l'initiative de plusieurs militants des droits de l'homme qui protestent contre l'intensification de la répression politique en Chine. Plusieurs centaines de personnes, dans tout le pays, auraient participé à ce mouvement, qui a obtenu un certain écho à l'étranger. Avant sa disparition, Hu Jia était surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre par la police...

Wan Yanhai, un autre militant chinois antisida, qui avait lui aussi disparu plusieurs semaines en 2002, vient de déclarer : "Nous savons que Hu Jia n'a commis aucun crime, mais la police ne répond pas (aux questions)." Mardi, un porte-parole officiel a refusé de commenter, se contentant d'affirmer qu'il ne disposait d'aucune information.

Bruno Philip (Pékin, correspondant)
Article paru dans l'édition du 23.03.06


Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 22 Mars 2006 18h38
Transférer sa technologie devient inéluctable
LE MONDE | 21.03.06 | 14h54 • Mis à jour le 21.03.06 | 14h54

Officiellement Areva n'a pas dit son dernier mot. Le constructeur français de centrales nucléaires se livre à d'ultimes négociations pour remporter le marché chinois des centrales de troisième génération. Un marché pour lequel son concurrent Westinghouse est depuis une semaine donné gagnant, pour avoir accepté de transférer sa technologie, contrairement à Areva.

Le français est bien placé pour savoir que transférer une technologie est un jeu dangereux. Ces centrales reposent sur un savoir-faire transféré par Westinghouse il y a trente ans. Est-il encore réaliste de vouloir jouer en contre ?

Dans les industries de biens de grande consommation telle l'automobile, la réponse est déjà non. "Ne pas transférer est un piège", estime Joël Ruet, chercheur à la London School of Economics (LSE). " On est entré dans l'ère des partenariats industriels. La notion de transfert technologique suppose un déséquilibre entre deux pays, qui n'a plus lieu d'être", poursuit-il.

Cette réalité gagne les marchés hautement spécialisés. Les cycles de renouvellement de produits se raccourcissent. L'expertise technologique se diffuse par de multiples canaux, et il devient de ce fait irréaliste de vouloir la cantonner. La Chine ou l'Inde acquièrent très vite les connaissances nécessaires, notamment grâce au retour au pays des membres de leurs diasporas, à la création de sociétés communes ou au rachat de firmes occidentales dont elles peuvent décortiquer le savoir-faire.

L'implantation dans ces deux pays de centres de recherches par des sociétés occidentales participe du même mouvement et génère des échanges autour du globe. "Les transferts volontaires sont toujours accompagnés de transferts involontaires", explique dans un bel euphémisme Frédérique Sachwald, responsable des études économiques à l'Institut français des relations internationales (IFRI) et auteur d'études sur la mondialisation de la recherche et développement des entreprises.

Le phénomène n'est ni nouveau ni limité à des pays ayant un respect approximatif de la propriété industrielle. "Copier sans état d'âme et le plus vite possible est, et a toujours été le véritable moteur du rattrapage. Ce fut le cas de l'Europe, puis du Japon et de la Corée, maintenant de l'Inde et de la Chine", résume Pierre-Noël Giraud, professeur à l'Ecole des mines.

Il se dit que, en pleine guerre froide et alors que les chercheurs américains avaient une longueur d'avance, la Cogema (désormais Areva) aurait trouvé étonnamment vite le bon solvant, capable de séparer le plutonium de l'uranium. "Les gens qui avaient l'habitude de travailler ensemble ont continué de se parler !", commente un spécialiste.

Avec la mondialisation, cette porosité augmente de façon exponentielle. En outre, toute installation, aussi sophistiquée soit-elle n'est que l'assemblage de composants pour la plupart banalisés. "Il n'y a plus beaucoup de technologies spécifiques", affirme Rémi Barré, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM).

Dans le domaine des centrales nucléaires, Colette Lewiner, directeur associé, responsable du secteur énergie et chimie et énergie chez Capgemini, et ex-PDG de la SGN, filiale ingénierie d'Areva, n'en distingue plus que trois. "Certains matériaux comme l'acier des cuves, le combustible et sa gestion, et les programmes liés au fonctionnement du réacteur, à la sûreté et à la radioprotection". Mais, "à partir du moment où un des acteurs est d'accord pour transférer ses technologies-clés, les Chinois seront capables en dix ans de concurrencer Areva, non seulement sur son sol, mais aussi au Japon. Et en dix ans on peut développer un réacteur de 4e génération." D'autant que l'acquisition de Westinghouse par le japonais Toshiba lui facilitera l'ouverture du marché de l'Archipel.

Certains, comme Boeing, rappellent le caractère sensible de leur savoir-faire (qui s'étend aux avions de combat) pour ne pas le transférer. Un argument qui atteint ses limites car les militaires utilisent de plus en plus de technologies civiles. D'autant qu'Airbus n'a pas les mêmes réticences.

Quand un marché important se profile, un des acteurs finit toujours par céder. Si certaines technologies n'ont pas encore été transférées, c'est souvent parce que les quelques firmes qui les maîtrisent se sont entendues, en toute illégalité. Les Américains, pour qui la participation à un cartel est passible d'amendes et de peines de prison, acceptent rarement d'entrer dans le cercle. Il en irait tout autrement ailleurs...

Annie Kahn
Article paru dans l'édition du 22.03.06

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Hier les barrages, demain les avions
LE MONDE | 21.03.06 | 14h54

La façon dont la Chine s'est emparée, en 1997, de la technologie nécessaire à la fabrication de turbines pour produire l'électricité au barrage des Trois-Gorges, est symptomatique. "Une poignée de fabricants comme General Electric, Siemens, et Mitsubishi avait les savoir-faire nécessaires pour concevoir, fabriquer et installer ces équipements complexes", expliquent Peter Williamson, professeur à l'Insead (école internationale de management), et Cheung Kong, professeur à la Graduate School of Business de Pékin, dans un chapitre écrit en commun, du livre Comment les entreprises chinoises vont bouleverser la concurrence mondiale (ed : Harvard Business School Press), à paraître prochainement.

"EXIGENCE EXORBITANTE"

"A l'époque les barrières technologiques que les Chinois devaient franchir pour pénétrer ce marché des turbines de 700 Mégawatts semblaient insurmontables." Mais l'appel d'offres stipulait que le fournisseur sélectionné devrait transférer les technologies clefs. "Une exigence aussi exorbitante aurait dû faire fuir les postulants. (...) Mais ce seul contrat représentait les deux tiers du parc mondial installé." Ils se sont donc alignés. Et " en 2005, les Chinois ont été capables de produire ces turbines seuls et à moindre coût. Ils ont remporté les deux tiers de la deuxième tranche d'équipement du barrage".

L'attirance pour le marché chinois vient à bout de bien des réticences. Même l'industrie aéronautique, "que beaucoup croient protégée de la concurrence chinoise", est en train de craquer.

Les Chinois ont appris le métier en gagnant des contrats de sous-traitance grâce à des coûts compétitifs. Ils ont progressivement remporté des marchés de plus en plus complexes. C'est ainsi qu'Airbus a confié à Avic 5 % des contrats de l'A350, tout en acceptant de créer un centre commun de recherche et développement. En 1990, les Chinois avaient réussi à convaincre l'avionneur américain McDonnell Douglas de produire un avion complet, ce qui leur a donné accès aux techniques d'assemblage. Désormais, Avic investit pour lancer un avion de transport régional. Il sera commercialisé en 2008, à un prix qui défiera sans doute toute concurrence.

Annie Kahn
Article paru dans l'édition du 22.03.06




Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 23 Mars 2006 22h45
Quand Pékin taxe tous azimuts

Par Christian LOSSON
jeudi 23 mars 2006



Pékin s'attaque à la défense de l'environnement, au gaspillage d'énergie et aux inégalités. Les Chinois avalent 1,3 million de mètres cubes de bois chaque année pour fabriquer 16 milliards de boîtes de baguettes ? Le gouvernement va imposer une taxe de 5 %. Les Chinois sont au bord de l'overdose de consommation de pétrole ? Le gouvernement va booster la taxe sur les voitures équipées de moteurs de 2,2 litres de cylindrée et plus : entre 9 et 20 %, contre 8 % aujourd'hui. Les inégalités explosent, 750 millions d'habitants vivent en marge du «miracle» chinois et 87 000 émeutes paysannes se sont produites l'an passé ? Le gouvernement taxera les yachts, les clubs et les balles de golf de 10 %, et les montres de luxe de 20 %. Mardi, le Premier ministre, Wen Jiabao, avait affirmé vouloir «faire plus attention à l'équité et à la stabilité sociale».

http://www.liberation.fr/page.php?Article=369209


Ecrit par: P'tit Panda Samedi 25 Mars 2006 01h27
Mise à jour 24.03.2006 13h55

La compétitivité de Made In China en baisse

Une des plus grandes sociétés d'achat commercial du monde a déclaré que la compétitivité de l'industrie chinoise a subi l'année dernière de graves revers.

Le Groupe Li & Fung basé à Hongkong mène des affaires commerciales dont le montant annuel se chiffre à 7,1 milliards de dollars US. Selon lui, la Chine a connu l'année dernière de fréquentes déflations, qui ont suscité une augmentation des coûts dans les maillons de fourniture sino-américaine et sino-européenne.

Feng Guolun, administrateur et Directeur Général de ce Groupe, a fait remarquer que les prix des produits chinois pendant de longues années ont été toujours très compétitifs et se trouvaient dans une position invincible. Et c'est pourquoi ils attiraient les commerçants américains et européens qui les acceptaient en priorité. Mais aujourd'hui ces coûts ont augmenté en moyenne de 2% à 3%. Selon Feng, les raisons sont l'augmentation fulgurante du coût de la main-d'oeuvre, la réévaluation du renminbi et l'élévation des prix du pétrole et des autres énergies.

« En Chine, tous les coûts de revient augmentent, a indiqué Feng, elle n'est plus le pays asiatique où le prix de revient est le plus bas ? par rapport aux autres régions du monde, les prix des produits chinois augmentent à des proportions plus énormes. » Et les secteurs du textile et l'habillement de l'Inde, du Cambodge et du Bangladesh sont les bénéficiaires de la majoration continuelle des coûts chinois.

Il était prévu qu'en janvier 2005, après la suppression des quotas des produits textiles, les commandes en textiles et en habits de ces pays seront arrachées par la Chine, mais en réalité cela ne s'est pas produit et les trois pays l'ont échappé belle grâce à une série de mesures de protection prises, au deuxième semestre de l'année passée, par l'Union européenne et les Etats-Unis à l'encontre des textiles chinois pour bloquer la croissance des importations et par suite de l'augmentation continuelle des coûts de revient chinois.

Feng Guolun a souligné : « Ces mesures protectionnistes ont gravement porté atteinte au développement de l'industrie textile chinoise. »

Bruce Rockowitz, Président de la filiale commerciale du Groupe Li & Feng, est le responsable des affaires d'achat à travers quatre grands continents. Il a dit : «Comme avant en Chine, maintenant c'est au tour des usines du Bangladesh de recevoir des commandes qui dépassent de loin leur capacité de production. »

La pression d'inflation s'est étendue jusqu'à tous les produits que le Groupe en question envisage d'acquérir, que ce soit les habits et les vêtements du dernier mode, les produits de la vie courante, les articles du sport ou les produits du tourisme.

Dans les années passées, 90% des articles de consommation durable achetés par le Groupe proviennent de la Chine. Mais maintenant, 25% de ses achats de ces mêmes articles sont transférés en Asie du Sud et au Sud-est asiatique où le coût de revient est plus bas.

70% des produits acquis par le Groupe en question sont destinés aux marchés des Etats-Unis et 20% en Europe.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 25 Mars 2006 01h33
Mise à jour 23.03.2006 13h43

Poutine : J'ai vu le vrai kungfu de Shaolin !

Le 22 mars, le Président de la Russie Vladimir Poutine a, en tant que visiteur, admiré avec un grand intérêt le kungfu (art martial chinois) de Shaolin, lequel recèle en fait la philosophie orientale.

Environ à 16 heures de l'après-midi, le Président Poutine, habillé d'un complet de couleur foncée et d'une chemise à collet monté, est arrivé dans un Mercedes-Benz allongé à Songshang, province du Henan et s'est dirigé sans s'arrêter jusqu'au Temple Shaolin qui est tout entouré de cyprès verts. Parmi tous les Chefs d'Etat russes, Poutine est le premier à venir dans le haut lieu du Kungfu chinois.

Le Temple Shaolin a organisé une cérémonie grandiose pour accueillir chaleureusement l'hôte de marque venu de loin. Neuf moines vêtus de toges jaunes, tenant chacun une bannière dans sa main, se tenaient debout aux deux côtés de la porte d'entrée. Le supérieur du Temple le bonze Shi Yongxin, drapé d'un kasaya (surplis de moine bouddhique) rouge, s'est avancé solennellement sur un tapis rouge pour aller à la rencontre de son hôte distingué et lui a souhaité la bienvenue.

Lorsque hôte et invité firent leur apparition devant la grande porte, les cloches ont sonné et les tambours ont roulé à tout rompre. Shi Yongxin a expliqué à Poutine : «la sonnerie et le roulement à l'unisson des cloches et des tambours signifient pour les visiteurs la plus haute marque de politesse et de courtoisie. » Poutine a exprimé ses remerciements en saluant de la tête.

Il est évident que le Président russe s'est bien préparé avant de venir, car ses connaissances sur le Temple Shaolin et même sur l'histoire et la culture chinoises suscitent étonnement et admiration. Arrivé devant la stèle commémorant le sauvetage d'un empereur de la dynastie des Tang par treize moines de Shaolin armés de gourdin, Shiyongxin a raconté que pour remercier ces derniers de leur aide, l'empereur Li Shimin (Tang Tai Zong) après son accession au trône a attribué au Temple 40 hectares de terres. « A cette époque, a-t-il ajouté, c'était l'apogée de Shaolin. » Poutine a approuvé de la tête en disant : « Je connais très bien l'histoire de ce temps-là ».

S'approchant d'une autre stèle sculptée, le bonze a désigné un animal divin ayant la forme d'une tortue qui est en dessous et a dit : « Voici le fils du Dragon, sa tâche spéciale c'est de porter la stèle » Et Poutine a répondu tout en souriant : « Justement, mon signe de naissance est le dragon ».

En suivant le chemin couvert de dalles de pierre ornées de motifs de fleurs de lotus, hôtes et invités sont arrivés dans une pièce où des moines s'entraînaient et s'exerçaient aux arts martiaux. Sous la direction de leur maître, ils donnent des coups de poing et lancent des coups de pied. Lorsque Shi Yongxin a présenté à Poutine, qui très fort en judo et qui est classé ceinture noire, le moine Shi Yanzhou en affirmant que celui-ci est capable de se protéger avec le qigong (un système d'exercices de circulation des énergies vitales dans le corps humain), Poutine n'a pas pu résister à frapper avec son poing la poitrine de Shi puis à tapoter ses épaules pour exprimer son admiration.

Outre sa vive curiosité pour le kungfu de Shaolin, le Président russe s'intéressait également à la vie quotidienne des moines bouddhistes. Il a posé des questions telles que « y-a-t-il des bonzesses dans le temple ? », « Est-ce que les moines qui pratiquent l'art martial suivent le même régime végétarien que les autres moines ? », « Chaque jour combien d'heures d'exercice pour les moines martiaux ? » ? etc.

Puis Shi Yongxin a invité Poutine à entrer dans une cellule de méditation toujours fermée aux visiteurs et une scène empreinte d'une ambiance divine apparaît devant les yeux des invités : 40 moines, les yeux fermés et les jambes croisées, sont plongés dans la méditation en faisant le zazeh bouddhiste. Empruntant des mots simples et faciles à comprendre, Shi a expliqué à Poutine la cause et l'origine de la pose assise de la méditation bouddhique. Tout en écoutant en silence, Poutine approuvait de la tête.

Devant la salle occupée par le supérieur, Poutine a regardé avec une grande attention les brillantes démonstrations des moines martiaux du Temple. A la fin de chaque numéro, il applaudissait toujours le premier.

Les démonstrations une fois terminées, Poutine a invité les moines à prendre avec lui une photo de souvenir. Puis il a soulevé Shi Xiaoguang, un petit moine de 8 ans qui a joué devant lui le kungfu enfantin de Shaolin, et l'a porté sur son épaule gauche.

Shi Yanzhuang, un moine martial de 43 ans, a dit : « Je crois que le Président Poutine peut prendre conscience du sens profond contenu dans le kungfu de Shaolin, car il existe beaucoup de choses communes entre le judo, le wushu, et les autres arts martiaux ».

Très content, le Président russe a accepté le cadeau que Shi Yongxin lui a offert : un livre secret sur le kungfu de Shaolin. Il a demandé : « Est-ce que je pourrais le faire voir à mes filles ? Je suis sûr qu'elles seront très contentes ».

Avant de quitter le Temple, le Président Poutine a déclaré aux journalistes qui l'accompagnaient, qu'il aime et admire beaucoup les arts martiaux chinois. Répondant à la question de savoir s'il faisait une démonstration du kungfu chinois devant ses deux filles, il a répondu à deux fois : « Elles s'exercent elles-mêmes, elles s'exercent elles-mêmes ! »

La visite qui a duré moins de deux heures s'est passée très vite. En faisant ses adieux à Poutine, Shi Yongxin lui a proposé de revenir à Shaolin et celui-ci a répondu en souriant : «J'y tâcherai. Je vous remercie de votre accueil qui m'a permis d'admirer un kungfu de Shaolin authentique ! »

Source: le Quotidien du Peuple en ligne




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Ecrit par: P'tit Panda Samedi 25 Mars 2006 01h35
Mise à jour 21.03.2006 10h50

La langue chinoise devient une langue indispensable



Un rapport publié en Angleterre concernant le statut mondial de l'anglais a indiqué que la prépondérance de cette langue a eu un effet négatif sur ce pays. Le rapport a aussi indiqué que la langue chinoise est en train de devenir une nouvelle langue indispensable en Asie, en Europe et aux États-Unis.

Ce rapport a été réalisé pour le compte de l'Association culturelle de l'Angleterre. David Graddol, l'auteur de ce rapport, est spécialiste des langues vivantes et conseiller pour les questions relatives à la langue anglaise. Dans la publication English Next, il a indiqué que lors des recrutements internationaux, les jeunes provenant de la Chine ou d'ailleurs mais qui sont multilingues se classeront mieux que les Anglais monolingues. Par conséquent, il y aura peu de débouchés dans les emplois internationaux pour les diplômés anglais qui ne parlent que leur langue maternelle.

Selon les statistiques, l'enseignement de l'anglais a connu une expansion fulgurante depuis 1945. Graddol prévoit que le nombre des anglophones et de ceux qui étudient l'anglais s'élevera à 2 milliards dans une dizaine d'années. Toutefois, dans ce rapport, il a expliqué que l'expansion de l'anglais s'exprime par le fait que, pour la plupart des gens, cette langue est plutôt une capacité de base universelle qu'une langue étrangère. En Chine, 60 % des écoliers apprennent l'anglais. Et plus important encore, c'est que le nombre des Chinois et des Indiens anglophones dépassent déjà 5 milliards, soit le total des anglophones des autres pays du monde.

English Next a aussi formulé des suggestions : « En fait, le meilleur moyen de contrecarrer la menace due à la propagation de l'anglais est d'apprendre d'autres langues. Et il faut choisir soigneusement ces dernières : le chinois, l'espagnol et l'arabe seront toutes des langues universelles dans le futur. »

Étant le pays où il y a le plus de gens qui apprennent l'anglais, la Chine a donné un bon exemple à l'Asie en matière d'enseignement de l'anglais. D'ailleurs, en attendant que la langue chinoise ne soit parlée couramment dans les autres pays asiatiques, l'anglais constitue toujours la langue de communication entre la Chine et ces pays.

Source: China.org.cn

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 25 Mars 2006 01h38
Mise à jour 22.03.2006 16h19


Plus de 300 compagnies chinoises ont investi en France

Plus de 300 entreprises chinoises (celles de Taiwan et de Hongkong comprises) ont investi en France, dont une centaine d'entreprises intérieures, et l'investissement annuel des entreprises chinoises en France s'établit à environ 150 millions d'euros, a déclaré Mme Clara Gaymard, présidente de l'Agence Française pour les investissements internationaux (AFII) le 21 mars, le premier jour de sa visite à Shanghai.

Sa visite a pour objectif d'accroître la connaissance de la France par les entreprises chinoises et de convaincre plus d' entreprises chinoises à investir en France.

Afin de renforcer la coopération économique sino-française, le AFII (Grande Chine) du gouvernement français a siégé à Shanghai en octobre 2005 pour gérer les investissements de la Chine intérieure, de Hongkong et de Taiwan.

De nombreuses entreprises chinoises, telles que Xoceco, Huawei, Brilliance, ZTE, Hisense, la Société nationale d'import-export de techniques aéronautiques et le groupe Fengyuan, ont créé des usines ou implanté leur siège européen en France. Leurs investissements vont surtout dans l'automobile, la fabrication de médicaments, l'électroménager blanc et le secteur des hautes technologies.

De nombreuses compagnies considèrent la France comme leur premier choix, espérant y faire rayonner leurs activités vers l'ensemble de l'Europe, a noté Mme Clara Gaymard. En outre, la coopération dans certains secteurs a permis aux entreprises chinoises d'acquérir des techniques et a aidé aussi les entreprises françaises à accéder au marché chinois.

Bien que les investissements directs chinois n'occupent pas une part importante en France, leur essor vigoureux se fait sentir, a-t-elle ajouté. Ji Ming, directeur général du Service français d'investissement (Grande Chine), a révélé que leur objectif est de doubler au moins chaque année les fonds attirés de la Chine.

En deux ans, la France a mis en œuvre 85 nouvelles mesures d'investissement visant à améliorer les conditions de commerce et à attirer les investisseurs étrangers. Par exemple, une politique préférentielle a été adoptée pour attirer les étudiants et chercheurs étrangers excellents, les politiques fiscales des personnes physiques et morales ont été améliorées et le système juridique sur la main d'œuvre est devenu plus souple. De plus, aucune limite spéciale n'est imposée en France aux investisseurs étrangers, sauf dans les secteurs clés militaires et de la défense nationale.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 25 Mars 2006 01h40
Mise à jour 24.03.2006 09h36


Les étudiants chinois peu informés sur le sida

A peine plus de 67 % des étudiants chinois ont de bonnes connaissances sur le sida, selon les résultats d'une enquête publiés jeudi à Beijing par le ministère chinois de la Santé.

L'étude, menée récemment par un institut de recherche à la demande du ministère, a récolté les réponses de 1 919 étudiants dans 24 universités de 19 villes, a précisé le bureau d'information du ministère.

76,3 % des étudiants connaissent les modes de transmission de la maladie et 75,6 % savent comment se protéger.

De nombreuses personnes sont contaminées à la suite de rapports non protégés, ou en utilisant des seringues usagées pour les toxicomanes.

Seuls 57,8 % connaissent les conséquences et les risques d'une contamination par le virus HIV et 47,7 % des personnes interrogées savent qu'un simple test permet de dépister la maladie.

La promotion de la prévention et du contrôle en la matière n'est pas adaptée à une volonté pourtant forte de s'informer de la part des jeunes, qui admettent une certaine incompréhension voire discrimination envers les malades.

L'étude suggère que davantage de reportages, émissions de télévision, films et sites Internet sur la réalité du quotidien des personnes atteintes du sida soient proposés aux étudiants, ciblés par la campagne d'information, de prévention et de contrôle.

La Chine compte aujourd'hui environ 650 000 personnes contaminées par le virus du VIH dont 75 000 de malades du sida, selon les dernières estimations officielles.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 25 Mars 2006 01h43
Mise à jour 21.03.2006 09h51


Des scientifiques chinois travaillent sur une technique de sélection du sexe

Un grand scientifique chinois s'est engagé coeur et âme à développer un technologie permettant la sélection du sexe d'un enfant avant sa conception en séparant les cellules du sperme, une technique qui devrait être utilisée" uniquement pour traiter les maladies génétiques".

Lu Kehuan, président de l'Institut de recherche d'Elevage animalier du Guangxi, a expliqué qu'un test génétique similaire avait été mené avec succès sur des bisons, et "il ne devrait pas être difficile d'effectuer des recherches sur l'homme".

La Chine est actuellement en train de réviser sa loi pénale pour rendre illégale l'avortement sélectif. Les travailleurs de la santé qui révèlent le sexe des futurs bébés seront passibles de peines de prison, selon la loi révisée.

En revanche, cela n'interdit pas la sélection du sexe de l'enfant pour des questions médicales. "Je souhaiterais mener des tests de sélection du sexe sur les hommes dans la deuxième moitié de l'année. La technique est utilisée à l'étranger et aucun impact négatif n'a été rapporté pour le moment" a indiqué Lu lors d'une interview exclusive à Xinhua.

"La génoscience permet de savoir que les cellules X (femelle) et Y (mâle) du sperme déterminent le sexe d'un bébé, c'est pourquoi la sélection est possible en séparant les cellules mâles des cellules femelles avant la conception" a expliqué Yang Jinbo, chercheur à l'Institut de recherche sur les bisons du Guangxi.

Cependant, certains experts remettent en question l'idée d'un recherche humaine craignant que ce soit la porte ouverte à des abus de la part des Chinois qui traditionnellement préfèrent les garçons aux filles. En effet, les statistiques officielles montrent que le ratio des naissances garçon-fille en Chine est de 1,19 pour 1.

De nombreuses mères de familles dans les régions rurales se rendent dans des cliniques non officielles pour y mener des tests de grossesse afin de connaître le sexe de leur enfant, et s'il s'avère être un embryon femelle, elles demandent en général un avortement.

Lu a expliqué que le technologie de la sélection était largement utilisée dans les pays occidentaux pour prévenir la propagation des maladies génétiques, mais cette pratique n'étant qu'à ses débuts en Chine, et il faudra certainement attendre encore 10 ans avant de pourvoir la pratiquer de manière généralisée. En effet, il faudra d'abord changer les mentalités du peuple et définir un cadre juridique clair et précis autour de cette technologie.

Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 26 Mars 2006 20h07
Courrier international - 22 mars 2006

Revue de presse

ASIE - Les enfants doivent réussir coûte que coûte

Dans les pays asiatiques, les jeunes générations des classes moyennes sont soumises à un rythme d'études et d'activités extrascolaires digne d'un marathon. Time Asia s'interroge sur le quotidien de ces enfants livrés au stress et à l'inquiétude.
"Le programme EMBA, qui commence les dimanches matin au cœur du quartier des finances à Shanghai, ressemble à n'importe quel autre cursus destiné en Chine à former les futurs hommes d'affaires", note Time Asia, avant d'expliquer qu'il s'agit d'un programme concernant des enfants en bas âge. En effet, le "E" n'est pas celui d'executive (cadre), mais d'early (précoce). "Dans cette classe, l'enfant le plus âgé a 6 ans." Et les parents sont fiers "quand leurs enfants n'ont pas peur de s'exprimer en classe ou qu'ils montrent des prédispositions pour diriger un groupe d'activités."

Ce n'est pas un fait nouveau pour les parents chinois d'attendre beaucoup de leurs enfants, poursuit l'hebdomadaire. "Mais les pressions exercées sur ceux-ci dès leur plus jeune âge s'intensifient : les parents sont de plus en plus convaincus que l'enseignement est le moteur primordial pour grimper dans les échelons de la société. Une mobilité jusque-là inimaginable en Chine." 60 % des familles chinoises vivant dans les grandes villes dépensent un tiers de leurs revenus dans l'éducation de leurs enfants. "Dans la génération précédente, peu de Chinois âgés de 6 ans savaient lire ou compter." Actuellement, un enfant de 5 ans serait capable de faire rapidement des calculs mentaux. Pourtant, les parents ne sont pas indifférents à "la charge émotionnelle et au stress qui résultent de l'accomplissement de telles performances".

En Chine, le fait que la majorité des parents n'ont qu'un seul enfant pourrait expliquer cette pression accrue pour en faire un "superenfant". Toutefois, ce phénomène est décelable dans plusieurs pays en Asie et "nombreux sont les parents aux prises avec ce dilemme : tout en étant conscients des dégâts que peuvent causer les pressions féroces imposées à leurs enfants, ils estiment que le risque vaut la peine d'être couru. Et les enfants sont sollicités pour étudier et travailler de plus en plus dur."

Time Asia cite l'exemple de Singapour, où "90 % des familles inscrivent leurs enfants à des cours particuliers. Dès l'âge de 9 ans les enfants sont répartis selon leur niveau d'aptitude, et le bourrage de crâne est considéré comme un élément essentiel pour maintenir leur niveau." La Corée du Sud n'échappe pas à cette frénésie. "Un échec dans les études suscite le dédain." Lee Don Hee, ancien ministre de l'Education, fait l'éloge des établissements d'enseignement supérieur : "Aucun étudiant n'a jamais été recalé. Nous sélectionnons les étudiants qui ont du potentiel pour devenir des dirigeants dans différents secteurs et nous les formons."

Pour Time Asia, cette caractéristique commune à différents pays asiatiques trouve ses origines dans "l'instabilité que connaît historiquement cette région. La volonté d'aller de l'avant est renforcée par le traumatisme laissé par des événements inattendus. Dans la mémoire de presque chaque Asiatique il y a des souvenirs d'une révolution, d'une famine, d'un coup d'Etat, d'une inondation, d'un massacre ou d'une évacuation faite en urgence." Ainsi, l'idée que les années scolaires constituent une période de jours heureux durant lesquels les enfants laissent libre cours à leur créativité peut paraître déplacée, voire choquante.

Par ailleurs, poursuit l'hebdomadaire, "l'importance de l'honneur familial et de la dignité personnelle, une préoccupation vivace et permanente chez les Asiatiques, renforce leurs exigences à l'égard de leurs enfants". Selon Aruna Broota, un psychologue de l'université de Delhi, en Inde, "ces familles ont besoin de dire que leur enfant est le meilleur de sa promotion, qu'il ira faire ses études à Harvard. L'enfant comprend que ce qui est le plus important, ce n'est pas tant son éducation, mais le prestige qu'il représente symboliquement pour ses parents."

"En tout cas, au-delà de ces raisons de nature socioculturelles, il faut noter que l'Asie vit actuellement une période de forte croissance. Des villages et des villes sont en train de passer de la pauvreté à la richesse en moins d'une génération. Une telle transition est suffisante pour faire des enfants des bêtes d'études", relève Time Asia. Toutefois, de plus en plus de parents s'inquiètent des conséquences pour leurs enfants du rythme de travail acharné auquel ils sont soumis presque dès leurs premiers pas.

"Au Japon, où les dépressions et les suicides sont fréquents chez les adolescents, le ministère de l'Education a mis en place une réforme des programmes d'enseignement, le yutori kyoiku (éducation relaxée). Cette nouvelle politique, communément appelée la 'baisse de 30 %', est fondée sur le principe que, au lieu de gaver les enfants avec des connaissances, il vaudrait mieux leur apprendre à s'instruire librement", signale Time Asia. Toutefois, la majorité des familles japonaises ne sont pas convaincues de l'efficacité des propositions gouvernementales et l'on assiste à une fuite massive de l'enseignement public vers les établissements privés.

Ces établissements ont un tel succès que des entreprises comme Toyota ou la Central Japan Railway sont prêtes à les sponsoriser, apprend-on dans l'Asahi Shimbun. "Pour les parents, un tel financement est en soi une garantie de la qualité de l'enseignement. Ils sont prêts à payer 3 millions de yens (plus de 20 000 euros) pour y inscrire leurs enfants." Ces écoles ont introduit un certain assouplissement dans leurs programmes, "mais cela ne veut pas dire qu'elles vont s'aligner sur le yutori kyoiku. Au contraire, il apparaît que les étudiants vont travailler encore plus dur", souligne le quotidien japonais.

Finalement, malgré la prise de conscience que l'on constate chez certaines familles et les mesures initiées par les professionnels de l'éducation pour alléger les journées d'études, la majorité des parents estiment qu'"ils n'ont pas le choix" et privilégient "la réussite de leurs enfants", conclut Time Asia. "S'il y a une réforme à faire dans le système d'enseignement en Asie, la bataille doit être livrée dans les foyers et dans le cœur des parents."
Hoda Saliby

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 26 Mars 2006 20h09
Courrier international - 17 mars 2006

CHINE - Le ski fait de plus en plus d'adeptes

"Maintenant que les Chinois ont plus d'argent, ils recherchent de nouveaux types de loisirs." Directeur adjoint des Montagnes du Lotus, une nouvelle station de ski chinoise qui s'est ouverte l'an dernier près de la ville de Changchun, au nord-est du pays, Yu Huyiang est confiant. Sa station accueille 1 000 personnes par jour les week-ends. "Skier est devenu une activité tendance et élégante, et de nombreux Chinois aiment s'y adonner afin de rehausser leur statut dans leur cercle de sociabilité", déclare-t-il, cité par Time Asia.

La Chine s'ouvre aux sports d'hiver. Elle a d'ailleurs remporté sa première médaille d'or dans une compétition de ski lors des Jeux olympiques de Turin avec Han Xiaopeng en ski acrobatique. Un titre qui n'a fait que populariser le ski en Chine. "Il y a dix ans, il n'y avait qu'une seule station de sports d'hiver dans tout le pays, à Yabuli, dans la province du Heilongjiang, au nord-est de la Chine. Elle fut construite uniquement pour accueillir les Jeux asiatiques d'hiver de 1996", rappelle le magazine de Hongkong. "Aujourd'hui, il y a plus de 200 stations, et l'association chinoise de ski estime que les pistes de ski en Chine accueilleront le chiffre record de plus de 3 millions de visiteurs cet hiver."

Les prévisions pour l'avenir sont plutôt optimistes étant donné le réservoir de 50 millions de Chinois issus de la classe moyenne. D'ici à 2010, celle-ci pourrait s'élever à 170 millions de Chinois et le pays compter 10 millions de skieurs, d'après l'association chinoise de ski. Cela signifierait que 1 skieur sur 7 dans le monde vivrait en Chine.


Ecrit par: P'tit Panda Lundi 27 Mars 2006 13h05
Pékin et Hanoï contestent les mesures anti-dumping prises par Bruxelles
lefigaro.fr (Avec AFP)

23 mars 2006, (Rubrique L'actualité économique)





Afin de « corriger les dommages causés aux producteurs de chaussures en cuir européens », l'Union européenne a décidé d’imposer des taxes antidumping sur certains souliers importés de Chine et du Vietnam à partir du 7 avril. Les fabricants de chaussures chinois ont annoncé vendredi leur intention de faire appel de la décision.

L'Union européenne imposera des taxes antidumping sur certaines chaussures importées de Chine et du Vietnam à partir du 7 avril mais, si le gouvernement chinois n'avait pas officiellement réagi vendredi matin, la profession a fait savoir, dans la presse officielle, qu'elle allait constituer un « fonds de défense juridique » contre cette décision.


Contre-attaque des fabricants chinois


« Avec la coopération du gouvernement et des Chambres de commerce (...) notre alliance met sur pied un fonds qui sera d'environ 3 millions de yuans (375.000 dollars) et nous permettra de demander à des avocats européens de plaider notre cause contre ces mesures anti-dumping », a ainsi dit le président de la Guangdong Chuangxin Shoe Manufacturing Company, Wu Zhenchang. Ce dernier avait suscité, il y a quelques semaines, la création d'une association de fabricants de chaussures chinois, destinée à faire pression contre les actions anti-dumping projetées par Bruxelles, visant et la Chine et le Vietnam.


Selon la Chambre de Commerce chinoise pour les Importations et les Exportations de produits industriels légers et d'artisanat, les exportateurs chinois tirent un faible profit de leurs chaussures vendues dans l'UE : entre 5 et 15%. La profession craint d'autant plus l'impact des taxes que celles-ci coïncident avec une appréciation légère mais continue du yuan, qui risque de rendre moins compétitifs les produits chinois.


Pékin a par ailleurs toujours nié les accusations de dumping mettant en avant le faible coût du travail en Chine qui donne un avantage comparatif aux souliers chinois.


Mesures de la Commission européenne


La Commission a décidé jeudi d'imposer des taxes équivalentes à 19,4% du prix à l'importation sur les chaussures en cuir chinoises et de 16,8% sur les chaussures en cuir vietnamiennes. « Pour minimiser l'impact » sur les importations, ces taxes s'appliqueront progressivement sur une période de cinq mois commençant le 7 avril.


Ces mesures excluent les chaussures de sport, peu produites en Europe et les chaussures pour enfants, pour éviter que des hausses de prix, même faibles, « touchent les familles les plus pauvres ». Les taxes ne concerneront que 9% des 2,5 milliards de paires de chaussures vendues au total annuellement dans l'UE.


Assurant vouloir seulement « corriger les distorsions » du marché, « ces mesures antidumping vont corriger les dommages causés aux producteurs de chaussures en cuir européens », a expliqué le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson.


Le Global Times relevait vendredi que cette action anti-dumping était la plus importante de l'UE contre des produits chinois. En 2005, la Chine a exporté pour 19 milliards de dollars de chaussures de toutes sortes, selon les douanes, et quelque 6,913 milliards de paires, selon le Bureau national des Statistiques.


Réactions françaises


La Fédération française de la chaussure (FCC) s'est « insurgée » jeudi contre la décision de ne pas imposer de taxes antidumping sur les chaussures pour enfant. Selon elle, ce choix « risque de fragiliser un secteur traditionnellement fort et qui jusque là était peu concurrencé par les importations en provenance de Chine et du Vietnam ».

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 27 Mars 2006 13h14
"Taiwan aujourd'hui"

Vol. XXIII No 1
janvier 2006



SOCIETE

Alors, heureuses ?


Yang Ling-yuan


>> On peut les considérer comme des « célibattantes » ou des vieilles filles aigries. Le fait est qu'il y a une proportion de plus en plus importante de Taiwanaises non mariées, pas toujours par choix d'ailleurs

Même si le taux de nuptialité diminue et l'âge au mariage s'élève, pour les Taiwanaises, le statut d'épouse reste un objectif prioritaire. (HUANG CHUNG-HSIN)
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«La génération des trois non » : voilà l'expression utilisée aujourd'hui dans les médias taiwanais pour parler de ces femmes de trente ans qui ne sont pas mariées, ne font pas carrière et n'ont pas d'enfants. Les chiffres sont, à cet égard, révélateurs. Selon le ministère de l'Intérieur, en 2003, seules 76,8% des femmes âgées entre 35 et 39 ans étaient mariées. Ceci signifie que près d'un quart des Taiwanaises sont célibataires à l'approche de leur quarantième anniversaire. En général, elles n'ont jamais convolé en justes noces, leur célibat étant, pour un petit nombre d'entre elles seulement, le résultat d'un divorce ou d'un veuvage. Quelle différence avec 1981, lorsque 92,4% des Taiwanaises dans cette fourchette d'âges avaient un conjoint ! Taiwan se place aujourd'hui, en la matière, loin derrière la Corée du Sud (96,7%), le Japon (86,2%) ou encore Hongkong (85,4%).

Il suffit pourtant de regarder autour de soi pour se rendre compte que ces femmes ne sont pas toutes des célibataires endurcies. Au contraire, beaucoup d'entre elles aspirent au statut de femme mariée. Malheureusement, le monde dans lequel elles vivent est parfois cruel. « Dans notre société, les hommes et les femmes ne sont pas sur un pied d'égalité », affirme Liu Yi-chun, directrice de Single Cares Society, une agence matrimoniale. Selon elle, les Taiwanaises choisissent encore leur époux selon des critères traditionnels. Ainsi, une femme d'âge mûr, avec un niveau d'éducation et un salaire élevés (on parle ici des « trois plus »), aura des difficultés à trouver un compagnon du même niveau social dans sa tranche d'âge. Alors qu'un célibataire de statut équivalent aura, lui, toujours le choix entre une grande quantité de femmes plus jeunes que lui...

Une récente étude financée par le ministère des Sciences sur la baisse du taux de nuptialité révèle que 16,24% des femmes de plus de 40 ans qui détiennent une licence sont célibataires, contre seulement 5% des hommes.

Cette étude montre également qu'à Taiwan, la majorité des hommes de plus de 40 ans encore célibataires sont d'un niveau socio-économique faible ou moyen. Ne pouvant espérer trouver une épouse de condition plus élevée, ceux-ci sont de plus en plus tentés par une union avec une femme en provenance d'un pays économiquement moins avancé comme le Viêt-nam ou l'Indonésie. Cette option n'est en revanche guère possible pour les Taiwanaises célibataires. Quelles sont donc les opportunités qui s'offrent à elles ?

« Je refuse de faire des compromis, explique Fang-ting (un pseudonyme). Si je ne trouve pas d'homme qui me convient, je ne me marierai pas, tout simplement. » Fang-ting a près de 40 ans et s'est séparée de son fiancé il y a trois ans. Depuis, elle vit seule avec son chien. Elle travaille pour une grande société de relations publiques à Taipei et a de nombreux amis du sexe opposé, mais ceux-ci sont tous mariés ou dans des relations stables et la considèrent comme une simple collègue, dit-elle. Comme elle n'a nul désir de briser un couple et refuse les aventures de passage, elle préfère maintenir une certaine distance avec ses amis masculins.

Elle se souvient avoir refusé d'être présentée à un divorcé. « C'était un homme d'affaires d'une cinquantaine d'années, distingué, qui avait déjà un enfant. » Malgré les atouts de cette personne qui aurait pu faire un époux respectable, elle n'a pas voulu prendre le risque d'une relation avec quelqu'un qui, estime-t-elle, avait fait la preuve, par son divorce, de son « manque de maturité ». Et puis elle ne se sentait pas capable d'affronter le fait d'avoir à apprivoiser une belle-fille. Malgré tout, elle conserve son optimisme et se dit persuadée qu'elle finira par trouver quelqu'un.

Ne vivant pas chez ses parents, elle n'a pas à affronter leur sollicitude insistante. Elle ne peut cependant éviter les questions et les reproches lors des réunions familiales. Ses parents s'inquiètent en effet beaucoup.

Si l'attitude de ses proches peut paraître envahissante, elle reflète néanmoins l'amour qu'ils lui portent, pense Fang-ting. Li-li (un pseudonyme également) ne peut pas en dire autant. Li-li a 39 ans et travaille dans un hôpital. Elle s'habille toujours soigneusement et vit seule dans un petit appartement d'une propreté absolue. Bien que se jugeant fin prête à assumer les charges d'épouse et de mère, elle est toujours « vieille fille » et ne se résout pas aux brèves rencontres... Tous les jours, lorsqu'elle rentre à la maison et allume les lumières dans son appartement vide, sa gorge se serre. Li-li a une situation professionnelle et financière enviable et donne l'impression d'être une femme directe et efficace. Par exemple, lorsque ses parents sont tombés malades, c'est elle qui s'est occupée des démarches administratives pour recruter une aide ménagère indonésienne. C'est encore elle qui a aidé son frère lorsque celui-ci a connu des difficultés financières. Elle garde également fréquemment ses neveux. Li-li se dit heureuse de pouvoir faire quelque chose pour les uns et les autres, mais son humeur change quand elle pense que sa famille ne se soucie guère de sa vie sentimentale. « Peut-être suis-je trop utile à ma famille, raisonne Li-li. C'est pour ça qu'inconsciemment, ils me découragent de me marier. »

Plus diplômées et plus indépendantes que leurs mères, les jeunes Taiwanaises sont aussi plus difficiles quant à leurs partenaires masculins. (CHANG SU-CHING / TAIWAN REVIEW )
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Liu Yi-chun travaille dans le secteur des clubs de rencontres depuis 15 ans. Elle a remarqué ces dernières années que le nombre de femmes s'inscrivant auprès d'agences matrimoniales avait augmenté beaucoup plus rapidement que celui des hommes. « La plupart sont infirmières ou esthéticiennes, des métiers traditionnellement féminins, explique-t-elle.Les infirmières sont en outre souvent de service la nuit et dorment donc le jour, ce qui fait qu'elles ont encore moins d'occasions de faire des rencontres. »

Les femmes de faible niveau socio-économique se marient jeunes, alors que celles qui sont plus instruites et ont des revenus plus élevés restent célibataires plus longtemps.

« En général, les hommes qui cherchent une compagne par notre intermédiaire refusent tout simplement de lire le dossier des femmes plus âgées qu'eux, a constaté Liu Yi-chun. Les Occidentales n'hésitent peut-être pas à épouser un homme plus jeune qu'elles, mais ici, c'est encore tabou. » En effet, à Taiwan, on se moquerait d'elles, ou pire, on les soupçonnerait d'entretenir un gigolo.

Le niveau d'éducation peut également devenir un obstacle. Lorsqu'une femme n'a pas réussi à trouver l'âme sœur pendant ses études, elle constate à son entrée dans le monde professionnel ou universitaire que les seuls hommes disponibles autour d'elle sont soit des collègues mariés, soit de jeunes étudiants. Le traditionnel complexe de supériorité masculin n'arrange rien. Peu d'hommes sont en effet disposés à avoir une relation avec une femme plus instruite qu'eux.

Souvent, les parents encouragent leurs filles à se concentrer uniquement sur leurs études. Chang Mei (ce n'est pas son vrai nom) est un exemple typique. Belle et élégante, elle possède un doctorat d'une université américaine et enseigne depuis sept ans dans une université prestigieuse du nord de l'île. Elle supporte mal la double charge de devoir enseigner et de publier régulièrement des articles. Mais c'est la petite voix dans sa tête qui la fait le plus souffrir. « Où se cache l'homme de ma vie ? »

Chang Mei croit au karma et à la transmigration de l'âme, et elle consulte souvent une voyante réputée. A plusieurs occasions, cette dernière lui a prédit qu'elle rencontrerait bientôt l'homme de ses rêves, et elle y croyait.

A la veille de ses 40 ans, bien que membre de plusieurs clubs de rencontre, Chang Mei était pourtant toujours seule. Une fois de plus, elle alla consulter la voyante. Cette fois-ci pourtant, en examinant la date et l'heure de naissance de sa cliente, la médium changea de discours pour affirmer que Chang Mei n'était finalement pas destinée à se marier dans cette vie. A ces mots, Chang Mei s'effondra en larmes. Pourquoi un tel destin alors qu'elle n'a nuit à personne et que tout ce qu'elle veut est fonder une famille, se demande-t-elle sans fin ? Elle s'est prise à douter d'elle-même. « Quel est le sens de ma vie ? »

Sha Yi-jen, aujourd'hui à la retraite, raconte que lorsqu'elle enseignait au département de sociologie de l'université nationale de Taiwan, à Taipei, elle remarqua qu'il y avait de plus en plus de femmes professeurs célibataires autour d'elle et décida de leur venir en aide en créant un club de rencontre sur le campus. Pourtant, en deux ans d'existence, et bien que le club ait été fréquenté par des centaines de personnes seules, deux unions en ont résulté. Les hommes sont trop difficiles, dit-elle, et les femmes visent trop haut. « Les hommes sont tous des excentriques, et les femmes sont bizarres. C'est vraiment exaspérant ! »


Pour les femmes actives ayant un niveau d'éducation supérieur, l'univers professionnel n'est pas toujours propice aux rencontres.
(CHANG SU-CHING / TAIWAN REVIEW )
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D'après Sha Yi-jen, une partie du problème réside dans le déséquilibre entre le nombre des hommes et celui des femmes qui sont à la recherche d'un partenaire. Le club qu'elle a fondé compte en effet 80 membres du sexe féminin pour à peine 10 hommes... Elle est aussi persuadée que ceux qui ne sont pas mariés à 30 ans sont soit trop prudents, soit trop difficiles. « Si vous jetez un par un tous les cailloux sur votre chemin dans l'espoir d'en trouver un plus beau, le choix va en se réduisant. »

« Les hommes célibataires possédant les qualités que recherchent les femmes « s'abaissent » rarement à s'inscrire à un club de rencontre, estime Liu Yi-chun. Ils peuvent compter sur leurs amis ou leur famille pour leur présenter des partenaires potentiels. Et il y a ceux qui préfèrent garder leur indépendance. » Les rares hommes qui font partie de sa base de données, admet-elle, n'ont en général pas de diplôme du second cycle ni un gros salaire, mais cela ne les empêche pas d'avoir une haute opinion d'eux-mêmes. Il y a cet homme qui mesure à peine 1,65 m et qui ne souhaite rencontrer que des femmes plus grandes que lui. Ou cet autre qui, ayant réussi professionnellement, recherche une femme obéissante, disposée à remplir ses « devoirs d'épouse », qui sera « respectueuse de son mari et de ses enfants ».

Aux divers stades de sa vie, une femme semble rechercher quelque chose de différent, analyse la romancière Chang Ai. A 20 ans, elle veut de la passion et des feux d'artifice, elle pense peu au mariage. A 30 ans, elle va probablement vouloir une relation plus stable, un mari et des enfants. Enfin, à 40 ans, une femme célibataire ne recherchera peut-être qu'un compagnon partageant ses intérêts.

A 46 ans, la célibataire Chang Ai ne cache pas qu'elle entretien depuis longtemps une longue liaison avec un homme marié. Ainsi elle connaît très bien ce genre de relations, où aucun des deux partenaires n'a besoin de s'engager, ce qui leur permet de profiter au maximum du temps passé ensemble. Elle a eu d'autres compagnons célibataires, mais ils étaient tous tellement plus conservateurs que son amant marié qu'elle n'a pas souhaité approfondir avec eux, dit-elle. Chang Ai est par ailleurs convaincue que l'expérience d'une relation intense mais instable a été très utile pour son art.

« De plus en plus de célibataires acceptent de le rester, affirme Chang Ai. Si nous ne pouvons obtenir le mariage, acceptons au moins l'amour ! Qu'y a-t-il de mal à avoir un amant ? Vivre sans regrets, c'est ça qui compte ! »

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 27 Mars 2006 13h17
Taiwan aujourd'hui

Vol. XXIII No 2
février 2006 MUSIQUE

Du rock chez les taike

Pat Gao

>> Les vedettes de la musique pop taiwanaise se redéfinissent et célèbrent l'identité taike


Quelles sont tes raisons ? Qu'est-ce que tu veux ?
Tu es en colère, et tu n'arrives même pas à chier.
Dis-moi ce qui te préoccupe.
N'hésite pas ! Ne fais pas semblant ! N'aie pas peur !
- Extrait de Something's Happening in the Village, du groupe LTK Commune (album Tai Ke's Eye for an Eye , 1999)



Alors que l'acteur coréen Bae Yong Jun effectuait une tournée triomphale à Taipei à la fin du mois d'août dernier, les vedettes locales de la musique pop se produisaient durant deux week-ends de suite, suscitant une ferveur non moins grande du public taiwanais.

La première soirée, un chanteur débuta son concert en égratignant Bae Yong Jun, montrant ainsi son dédain pour l'engouement actuel vis-à-vis de tout qui vient de Corée du Sud. C'était le choc des cultures pop : l'idole étrangère contre le mouvement taike mis en exergue par les musiciens taiwanais.

L'expression taike, composée des caractères chinois tai pour « Taiwan » et ke qui signifie « invité » et aussi « hakka », n'est pas aussi poli qu'il y paraît. En réalité, il était employé autrefois comme une insulte par les Chinois arrivés sur l'île après 1945, afin de marquer leur mépris à l'égard de la population indigène. Signifiant en quelque sorte « péquenaud » ou « bouseux », il servait à mettre en évidence le fossé économique et politique qui distinguait les locaux des nouveaux venus, souvent privilégiés, appelés « continentaux ».

Aujourd'hui, les chanteurs de musique pop revendiquent leur identité taike avec fierté. Wu Bai, star du rock taiwanais et organisateur des concerts Taike Rock, assure que les moqueries dont Bae Yong Jun a été la cible ne sont pas du tout caractéristiques de l'esprit taike. Même si le mouvement a englobé une bonne partie de la vulgarité associée à cette appellation, Wu Bai considère qu'il s'agit de quelque chose de plus positif. Choisissant les photos illustrant les affiches annonçant l'un de ses concerts, il a ainsi refusé celle qui montrait un jeune homme accroupi, chaussé de tongs de plastique bleues et fumant une cigarette. Il en a rejeté une autre sur laquelle apparaissaient les caractères chinois tai et ke , maculés du jus rouge que crachent les mâcheurs de bétel. C'est que le terme de taike a aujourd'hui été réévalué, un sens positif lui ayant été apporté, et les Taiwanais se le sont approprié.

En l'occurrence, il n'est pas surprenant que ce soit le monde de la musique pop qui mène la danse. Les artistes ont redéfini cette nouvelle fierté taiwanaise à travers leur musique et leurs textes. « La musique taike est une forme d'expression qui n'est pas tombée du ciel », déclare Liu Yu-hsi, chercheur assistant à la direction des affaires internationales de l'Institut de recherche économique de Taiwan. Comme les films, les séries télévisées, les programmes d'animation et les jeux vidéo, la musique pop taiwanaise s'exporte avec succès vers les pays du Sud-Est asiatique, au point de régner sur le monde chinois depuis au moins une décennie. « La musique taike est parvenue à dégager beaucoup plus rapidement une certaine puissance à travers sa réussite commerciale et le soutien populaire qu'elle suscite », explique Liu Yu-hsi.

Cela dit, l'utilisation croissante du terme taike sur la scène pop et dans les conversations de tous les jours perturbe ceux qui se souviennent du sens péjoratif qu'il avait jadis. La première fois que Jhang Shu-fen, le directeur de la Société de l'enseignement des langues indigènes de Taiwan, l'a entendu, c'était dans la bouche de l'un de ses camarades de classe d'origine aborigène, il y a des décennies de cela. Il semble que les aborigènes l'ont utilisé pour désigner ceux qui parlaient taiwanais ( tai) ou hakka (ke), c'est-à-dire les Taiwanais dits « de souche », du fait de leur arrivée précoce dans l'île à partir du XVIIes.

Jhang Shu-fen fut aussi témoin de l'attitude négative de beaucoup de « continentaux » vis-à-vis de ces Taiwanais de souche qui travaillaient autrefois comme femmes de ménage ou jardiniers. « Certains des nouveaux arrivés méprisaient leurs employés de maison qu'ils jugeaient vulgaires, se rappelle Jhang Shu-fen, et ils les affublaient de noms d'oiseaux. » Parler fort, chausser des tongs ou porter de fausses dents en or était, parmi d'autres choses, considéré comme du mauvais goût ou était traduit comme la marque d'une infériorité intellectuelle. Ceux qui parlaient chinois mandarin avec un accent taiwanais étaient également la risée des « continentaux » lesquels le parlaient parfois eux-mêmes avec un fort accent de leur province d'origine.

Pour Chuang Po-chung, professeur au département de journalisme de l'Université de la culture chinoise, à Taipei, l'image péjorative accolée au terme taike a longtemps été véhiculée par les médias. Par exemple, dans les courts-métrages éducatifs parrainés par les pouvoirs publics et projetés dans les salles de cinéma avant le film, les rôles dégradants ou de trafiquants étaient joués par des acteurs parlant taiwanais, chaussés de tongs et mâchant du bétel. « Ces stéréotypes sont d'ailleurs toujours utilisés dans les téléfilms comiques » , précise Chuang Po-chung.

Jhang Shu-fen souligne également la tendance qui veut que les personnages fous ou imbéciles, les fripouilles ou les menteurs qui apparaissent dans les films et les publicités à la radio ou à la télévision s'expriment avec un fort accent taiwanais. « Nous avons grandi ici, appris notre langue maternelle ici, et nous vivons ici, clame Jhang Shu-fen. Et puis, un jour, ils sont arrivés, nous ont méprisés et ont caricaturé notre culture en imposant le terme taike. Pourquoi alors les Taiwanais ne sont-ils pas en colère ? »

Aujourd'hui, le terme est repris et retourné. Ce revirement culturel se retrouve principalement dans les circuits de la musique indépendante, selon Kua Jin-kian, auteur, compositeur et chanteur du groupe LTK Commune. En 1999, LTK Commune a sorti son second album intitulé Tai Ke's Eye for an Eye. « Peut-être que nous ne parlons pas bien et que nous sommes mal habillés, constate Kua Jin-kian, mais quand de plus en plus de personnes parlent et vivent comme nous, notre style de vie devient très tendance. »

Taike est une expression que Kua Jin-kian entend depuis son enfance. Il se souvient que, lorsque lui et ses camarades de classe marchaient dans les rues de Kaohsiung, ils lançaient ce mot au visage des motocyclistes qui roulaient trop près d'eux. « Nous ne connaissions alors pas le sens exact de taike, se souvient Kua Jin-kian. Ce que nous savions à l'époque, c'est que les Taiwanais trouvaient la musique taike chaleureuse et drôle. » Une définition précise demanderait cependant un débat approfondi. « Tous ceux que ce sujet intéresse sont libres d'exprimer leur point de vue, ajoute-t-il. En tout cas, nous pouvons qualifier notre musique de taike, plutôt que de punk, un mouvement auquel nous sommes parfois assimilés. »

LTK Commune chante des chansons en taiwanais et en chinois mandarin qui racontent dans un langage très cru des histoires d'exclus, de personnes vivant en marge de la société. Ses textes empruntent aussi beaucoup à la littérature populaire, aux enseignements religieux, aux chants funéraires, aux romans de cape et d'épée, ainsi qu'aux publicités, notamment l'une d'entre elles vantant les mérites des médicaments à base d'huile de serpent... Les concerts du groupe, qui sont souvent hilarants, suggèrent les spectacles comiques populaires. Kua Jin-kian vénère particulièrement les chansons taiwanaises traditionnelles et leurs interprètes tels que Chen Yi-lang ou Bun Ha. Vedette de la chanson et acteur des années 60, Bun Ha a enregistré plus de 1 000 morceaux et en a traduit des centaines d'autres du japonais en taiwanais. Il est aujourd'hui un invité de marque aux concerts Taike Rock.

Kua Jin-kian explique que, même si son groupe fut le premier à utiliser l'expression taike pour définir un style de musique, il n'en est certainement pas l'inventeur. « Il ne s'agit pas d'un engouement passager, mais d'un phénomène ancré dans notre société, explique-t-il. Cela rappelle quelque chose que nous chérissons et que nous avons en commun. » Ce quelque chose, ajoute-t-il, remonte à l'âge d'or des ballades taiwanaises, dans les années 30, et est totalement lié à l'énorme résurgence de la pop taiwanaise au début des années 90, après la levée de la loi martiale. Formé à cette époque-là, le groupe de Kua Jin-kian était partie prenante dans le mouvement démocratique.

Dans la chanson qui a donné son titre à la compilation intitulée Songs of Madness, sorti en 1989, et qui a fait date, Chen Ming-chang rappe en taiwanais et raconte l'histoire d'un chauffeur de taxi qui travaille dur pour gagner sa vie. En 1990, Lim Giong sort l'album Marching Forward, qui atteint des sommets dans les hit-parades. Dans la chanson éponyme, il chante les espoirs de la jeunesse et rêve sur des rythmes rock énergiques. Cet album a aidé la langue taiwanaise à redevenir une part intégrante de la musique populaire.

En 1992, le premier album de Wu Bai, intitulé Falling for Someone Is a Happy Thing, est commercialisé. Il y chante en mandarin et en taiwanais. C'est alors qu'il entame une tournée dans les pubs et boîtes de nuit de Taipei qui durera au total trois ans. La même année, Chen Sheng et Huang Lien-yu sortent un album composé de chansons en taiwanais et en hakka qui remporte un large succès commercial.

Jhang Shu-fen, qui est aussi membre du Comité des langues nationales auprès du ministère de l'Education, pense que la vague de musique pop est très positive pour le développement de la langue taiwanaise et de la culture locale. « J'adore les anciennes ballades taiwanaises, mais je reconnais que la plupart sont lentes et tristes, déclare Jhang Shu-fen. Les nouvelles versions rock, chantées par les jeunes, attirent une audience beaucoup plus large. »

En même temps que le public acquis à la chanson taiwanaise s'est étendu à toute l'île, gagnant jusqu'aux habitants des grandes villes, le taiwanais est aussi devenu une langue commune aux différentes générations et à toutes les classes sociales. Aujourd'hui, cette langue ne se retrouve plus seulement dans la musique alternative, mais aussi dans la musique plus à la mode. Liu Yu-hsi pense que c'est sur la langue que repose le mouvement taike et la résurgence de la culture taiwanaise. « Ce qui est magique, c'est que même lorsque des artistes comme Wu Bai chantent en mandarin, on a l'impression qu'ils chantent en taiwanais », déclare Liu Yu-hsi qui croit que la culture du mandarin s'est assujettie au taiwanais, et non l'inverse.

Pour Kua Jin-kian, ce retournement s'est produit de manière naturelle et inévitable. Il estime que le mouvement taike est un concept appelé à toucher tous les Taiwanais. « Nous vivons tous ici, et nos existences sont plus ou moins façonnées d'une certaine manière simplement parfois nous n'en avons pas conscience, parce qu'on nous a appris à nous nier nous-mêmes, dit-il. Quand vous vous rendez compte de cela, vous trouvez votre place dans la communauté taike.»

Liu Yu-hsi croit également dans la nature inclusive de ce mouvement, et il est heureux de constater que dans cette nouvelle identité culturelle, les jeunes générations issues de parents continentaux se sentent ici chez eux. « Finalement, ils arrivent à laisser derrière eux le bagage de leurs parents, constate-t-il, et ils peuvent prendre plaisir à assister aux concerts de Wu Bai ou de Chen Sheng, au côté du reste des fans de taike.»

Chuang Po-chung pense que le phénomène taike s'étend à pratiquement tous les aspects de la culture locale non seulement à la musique et à la manière de s'habiller, mais aussi aux marchés de nuit animés ou aux campagnes électorales avec ses déclarations cocardières, entre autres choses. « Nous possédons une tradition culturelle qui mélange des éléments chinois, aborigènes, européens, américains et japonais, dit-il. Dans le passé, nous imitions et nous admirions les cultures étrangères, mais, à présent, nous avons confiance dans la combinaison créative de tous ces ingrédients. »

Le passé est donc source de créativité, et cette fusion culturelle assurée et achevée est la clé du succès de la musique pop taiwanaise. Contrairement aux séries télévisées sud-coréennes qui dépendent principalement des investissements publics, explique Liu Yu-hsi, le développement de la musique taike, peu coûteux et peu risqué, est totalement au-delà des capacités d'imagination officielles. Bientôt, les sourires des stars du taike éclipseront ceux de Bae Yong Jun.

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 27 Mars 2006 13h23
Mise à jour 27.03.2006 14h22

L'Europe, une nouvelle destination favorite pour les touristes chinois ?

Comment les guides, serveurs et chauffeurs de taxi parlant le chinois ont-ils préparé l'Europe pour les groupes de touristes venus de Chine ?

Plus précisément, la plupart des Chinois voyageant en Europe aiment la haute couture européenne. Dans ce cas-là, les villes comme Paris, Rome, Berlin et Londres peuvent-elles trouver suffisamment de vendeurs qui savent parler chinois ?

Selon les estimations, les Chinois pourront faire 100 millions de voyages à l'étranger en 2020 et leurs destinations favorites, qui étaient la région d'Asie-Pacifique, seront l'Europe.

D'ici l'an 2010, au cours de la période du 11ème Plan quinquennal (2006-2010), l'industrie du tourisme de Chine pourra connaître une croissance de 8% par an, selon des officiels de l'Administration nationale du Tourisme de Chine (ANTC).

Le secteur du tourisme à l'étranger croîtra de 10% par an, selon Shen Huirong, directeur du Département de la promotion du tourisme et de liaisons internationales de l'ANTC.

En 2020, la Chine sera la quatrième plus grande source de touristes à l'étranger, a précisé Wei Xiao'an, chercheur de l'Institut de recherche du tourisme rattaché à l'Académie des Sciences sociales de Chine, en citant des chiffres fournis par l'Organisation mondiale du Voyage et du Tourisme.

Le nombre de touristes chinois pour l'étranger a augmenté rapidement. En 2005, quelque 31 millions de Chinois ont voyagé à Hong Kong, à Macao et à l'étranger, selon Shao Qiwei, directeur de l'ANTC. Le nombre de cette année pourrait atteindre 40 millions, un taux de croissance annuelle de presque 30%.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 27 Mars 2006 13h26
Mise à jour 27.03.2006 08h56

Chine: 14 entreprises sanctionnées pour le piratage de disques

14 entreprises de différentes régions chinoises qui se sont livrées à des opérations de piratage de disques ont été sanctionnées, a annoncé dimanche à Beijing l'Administration d'Etat de la Presse et des Publications.

Depuis le lancement, au début de l'année, d'une campagne nationale contre le piratage de disques, cette administration a contrôlé dans 18 province du pays un total de 48 entreprises travaillant dans le secteur de la reproduction de disques, dont 14 ont été découvertes impliquées dans des opération de piratage.

6 de ces 14 entreprises se sont vu retirer la licence de production et 8 autres ont dû arrêter la production pour entreprendre des ajustements.

"Nous avons été sanctionnés pour non respect des droits de la propriété intellectuelle", a affirmé, sous couvert de l'anonymat, un responsable de la Three Gorges Disk Development Co. Ltd. dans la municipalité de Chongqing (sud-ouest), dont la licence de production a été retirée à cause de la reproduction illégale depuis 2004 de quelque 6 000 disques concernant 3 produits audio et vidéo.

Ces dix dernières années, l'industrie de reproduction de disques en Chine a connu une croissance très rapide pour avoir une capacité atteignant un cinquième du total du monde, tandis que les technologies de piratage se sont aussi améliorées, a indiqué ce responsable.

Cependant, le gouvernement chinois a exprimé clairement sa détermination à lutter contre le piratage, tout en lançant des campagnes de lutte contre les infractions aux droits de la propriété intellectuelle et en modernisant la capacité d'innovation du pays.

En 2005, les tribunaux chinois ont jugé plus de 3 500 affaires liées à la violation des droits de la propriété intellectuelle, en hausse de 28% sur 2004, et sanctionné 5 336 personnes, soit une augmentation de 30% en base annuelle, selon la Cour Populaire Suprême.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 27 Mars 2006 13h31
Mise à jour 27.03.2006 13h38


Création prochaine d'une université sino-française de l'aviation civile

La Chine et la France étendront leur coopération dans l'aviation civile, à travers la création d'une école de formation professionnelle.

Une école sino-française de l'aviation sera créée avant l'année prochaine, et introduira le système de formation d'ingénieurs français dans le système de l'aviation civile de Chine, a déclaré Wu Tongshui, président de l'Université de l'aviation civile basée à Tianjin, dans le nord de la Chine, vendredi 24 mars.

En outre, un programme de maîtrise en matière de gestion de la sécurité de l'aviation continuera de former des gestionnaires de haut niveau, a affirmé Wu au cours de la cérémonie de diplôme de la maîtrise entre 2005 et 2006 vendredi 24 mars.

Ce développement des relations entre les deux pays est du à la demande chinoise en ingénieurs de haut niveau dans l'aviation civile, a-t-il dit.

« Les professionnels de haut niveau connaissant bien les pratiques internationales sont la clé pour assurer la sécurité de l'aviation et pour atteindre l'objectif de Chine de devenir un grand pays de l'aviation civile », a indiqué Wu.

Après deux ans de discussion, les deux pays se sont accordés pour établir une école à Tianjin pour former des ingénieurs de l'aviation.

L'université de Wu et quatre établissements d'enseignement supérieur de l'aviation de France ont signé un accord cadre l'année dernière.

L'école sino-française de l'aviation sera créée à la fin de cette année.

Selon M. Wu, cette école recrutera 120 diplômés de l'école secondaire de second cycle l'année prochaine. Ils suivront les cours de trois disciplines : structures et matériels de l'avion, moteurs de l'avion, communication, navigation et équipement aéroporté.

« Ces trois disciplines couvriront presque toutes les parties d'un avion », a-t-il dit.

Les étudiants recevront les diplômes d'ingénieur après six ans d'étude, qui comprennent deux ans de programme d'études fondamentales, un an d'apprentissage de langue et trois ans de formation d'ingénieur.

« Mais ils doivent passer de stricts examens à la fin des trois premières années d'étude, avant de pouvoir poursuivre les programmes spéciaux », a expliqué Wu.

Cette école vise à former des ingénieurs de l'aviation chinoise ayant le même niveau que les ingénieurs français, en terme de connaissance et de compétence.

Le programme de la maîtrise en matière de gestion de la sécurité de l'aviation continuera au moins dans trois classes.

Financé par Airbus, ce programme a commencé en 2001. Jusqu'ici, au moins 90 personnes dans deux classes ont terminé les études de ce programme. Elles avaient suivi des cours sur le vol, la gestion de la navigation et l'entretien de l'aviation.

En outre, Airbus China aidera à former des techniciens de haut niveau, a dit Wolfgang Engler, vice-président de la Division Product Integrity d'Airbus. Mais jusqu'ici, les deux parties ne sont pas encore parvenues à un accord en la matière.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 31 Mars 2006 18h34
A Meichu, des villageois entrent en résistance contre l'expropriation arbitraire de leurs terres

LE MONDE | 31.03.06 | 14h30 • Mis à jour le 31.03.06 | 14h30
MEICHU (PROVINCE DU ZHEJIANG) ENVOYÉ SPÉCIAL

Les rangées de maisons couleur ciment, toutes plus ou moins identiques, au milieu des rizières : la commune de Meichu, dans la province du Zhejiang, est un archipel de villages ainsi faits, où l'on survit grâce à la culture du riz, des vers à soie, d'un peu de coton, et du travail à façon pour les industries locales. Le patrimoine, collectif, est extrêmement morcelé et les sources de revenus limitées.

Pourtant, dans cette riche province située au sud-ouest de Shanghaï, il est convoité : depuis 2004, les petites gens de Meichu se battent contre un projet de zone industrielle, une soupape pour la ville voisine de Xinchang qui ne sait plus où installer ses usines pharmaceutiques. Déjà, les pelleteuses ont éventré un champ, site futur d'une fabrique de vitamine E. Mais la destruction pure et simple des villages n'aura pas lieu : "Le chantier continue, mais nous avons eu des réunions avec le gouvernement local. Nous sommes en position de demander de meilleures compensations", dit un villageois.

Celui qui parle préfère être désigné par un pseudonyme, Wen Zhi-qiang. Il fait partie de cette nouvelle génération de Chinois qui connaissent leurs droits. En octobre, "M. Wen", qui dessine des patrons de vêtements, a été élu chef du village après que les deux tiers des habitants eurent démis son prédécesseur, un recours autorisé depuis l'introduction d'élections directes dans les villages, en 1988, mais qui, en pratique, aboutit rarement. "Avant, les gens étaient indifférents aux élections de village. Désormais, ils réalisent combien c'est important", dit-il.

L'élection de "M. Wen", qui n'est pas membre du parti, a donné aux petites gens de Meichu leur première victoire : depuis décembre 2005, le vice-chef du canton de Xinchang, dont dépend Meichu, est recherché par la police. Il est à l'origine d'un accord secret, signé entre les autorités du canton et l'ancien chef du village, en 2002.

Le gouvernement local est le seul habilité en Chine à effectuer des transactions sur les terres des paysans, mais il est censé le faire en consultant la population. Cette prérogative donne lieu à des abus éhontés, qui enrichissent les caciques locaux et provoquent des émeutes dans les campagnes.

COMMUNAUTÉ ASPHYXIÉE

A Meichu, le contrat, dont les paysans ont désormais une copie, attribuait à chaque habitant une compensation de 10 000 yuans (1 000 euros) par mu (0,06 h) de terre agricole. "C'est très peu ; un mu rapporte l'équivalent de 5 000 yuans par an. Au début, on nous a dit qu'il fallait détruire des maisons pour moderniser. On n'a compris qu'après que c'était pour construire une zone industrielle de 30 km2 ! En réalité, on était expulsés, le gouvernement revendait les terres à des promoteurs, qui faisaient venir des usines. Bien sûr, personne ne sait à quel prix", dit "M. Wen". Il est même spécifié que "les locaux ne pourront en aucun cas travailler dans les nouvelles usines", qui recruteront des migrants, venus de provinces pauvres.

Pour en savoir plus, "M. Wen" se rend alors à Pékin, dans les diverses administrations en charge des affaires foncières et agricoles. Il parvient à accéder au dossier déposé par le gouvernement local pour faire autoriser par Pékin la zone industrielle de Meichu : celui-ci prévoit une compensation six fois supérieure à celle que les villageois s'apprêtaient en fait à toucher. Le dossier avait été "enjolivé" pour séduire Pékin.

La découverte rend furieux les habitants de Meichu, qui s'engagent dans une longue série de protestations. Un jour, ils sont un millier devant la mairie de Xinchang, avec des pancartes : "Protégez les droits des gens, protégez nos terres". Puis ils se rendent, à 200, devant la mairie de Hangzhou. Mais les autorités locales de Xinchang pratiquent une guerre d'usure en asphyxiant la commune : une source qui servait à l'irrigation est détournée, et l'alimentation électrique du village est réduite.

Les parents de "M. Wen" sont intimidés. En mars 2005, "M. Wen" et d'autres pétitionnaires sont rapatriés manu militari de Pékin à Meichu, en bus. En septembre 2005, à l'aube, lors de l'ouverture du premier chantier, des centaines de policiers sont acheminés pour en découdre avec les protestataires. Dix d'entre eux sont placés en garde à vue puis libérés. Alors que le gouvernement à Pékin dit vouloir prendre le dossier agricole à bras-le-corps, les habitants de Meichu se mettent à espérer. "Toute cette attention, en haut lieu, en faveur des campagnes, cela tombe bien pour nous, dit "M. Wen" : cela crée une pression sur les autorités locales."

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 01.04.06

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 31 Mars 2006 18h50
Courrier international - 31 mars 2006
Revue de presse
DIPLOMATIE - Pékin courtise les Taïwanais
Les vélléités indépendantistes du président taïwanais Chen Shui-bian ne font plus recette sur l'île nationaliste. Face à lui, la Chine développe une politique de séduction envers une population taïwanaise lasse des provocations de Taïpei.
"La crise sino-taïwanaise de 1995-1996 avait propagé l'idée que, si Taïwan poursuivait ses initiatives vers l'indépendance, Pékin recommencerait à affûter ses armes de façon démonstrative. En fait, la position actuelle de Pékin est d'essayer de contenir les velléités taïwanaises par l'intermédiaire de Washington et d'absorber l'île sans faire la guerre." S'exprimant dans les colonnes éditoriales de l'International Herald Tribune, Chong-Pin Lin sait de quoi il parle. Ancien vice-ministre de la Défense de Taïwan, il est également le président de la Fondation d'études internationales et sino-taïwanaises à Taïpei.

Or le président taïwanais Chen Shui-bian, du Parti progressiste démocratique (PPD), défend une politique nationaliste intransigeante dans ses relations avec la Chine continentale. Mais cette rhétorique indépendantiste agressive semble atteindre ses limites. Time Asia souligne que le président Chen "crée des polémiques sur la question de l'indépendance là où il n'y en a pas. Pour preuve, le démantèlement provocateur, le mois dernier, du Conseil de l'unification nationale qui fut créé en 1990 dans une éventuelle perspective de réunification de Taïwan avec le continent. Le président Chen avait qualifié cette instance de 'produit absurde datant d'une époque absurde'. Mais la vérité est qu'il s'agissait d'une cellule dormante dont un nombre respectable de Taïwanais n'avaient jamais entendu parler avant que Chen ne la ferme, comme un pied de nez à Pékin." Néanmoins, le régime communiste avait réagi avec beaucoup de retenue.

"Le problème, avec Chen et le PPD, est que les électeurs commencent à se lasser d'une politique de provocation et de confrontation", affirme Time Asia. Cette attitude s'avère d'autant plus stérile qu'elle n'est pas en phase avec la réalité sino-taïwanaise. "Taïwan possède de très nombreux liens économiques avec la Chine continentale, où sont installées les usines de multiples compagnies taïwanaises. Taïwan, que Pékin considère comme une province rebelle, fonctionne déjà comme si l'île était véritablement indépendante et, quand le président Chen attise le débat, beaucoup de personnes sont choquées par la gratuité et l'inconscience d'une telle attitude alors que Pékin menace de lancer ses missiles si Taïwan se déclare unilatéralement indépendant", note Time Asia. Ce désaveu s'est traduit par une chute de l'audience électorale du PPD.

Depuis le vote de la loi chinoise antisécessionniste, en mars 2005, qui prévoit le recours à la force en cas de déclaration d'indépendance taïwanaise, Pékin a lancé pas moins d'une quinzaine d'initiatives pour tenter de séduire le peuple taïwanais, assure Chong-Pin Lin. "Cela consiste à inviter des agriculteurs taïwanais à vendre leurs produits sur les marchés chinois, à accorder des prêts à des hommes d'affaires taïwanais, à faciliter les procédures administratives aux professionnels taïwanais désireux de travailler sur le continent, et ainsi de suite".

Cette politique de séduction trouve une illustration dans ce que l'on a appelé la diplomatie du panda, à savoir le don annoncé par Pékin de deux grands pandas en mai dernier, à la suite de la visite historique en Chine continentale du leader du Kouomintang (parti d'opposition taïwanais). "Bien que le geste ait été bien reçu par plus de 70 % de la population taïwanaise, l'administration indépendantiste au pouvoir du PPD a qualifié cette offre de stratagème politique", note le China Daily. Pékin a alors "appelé les autorités taïwanaises à ne pas politiser le
geste de bonne volonté du continent, alors que Taïpeï envisageait toujours de ne pas accepter les deux grands pandas".
Philippe Randrianarimanana

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 31 Mars 2006 18h52
Courrier international - 24 mars 2006
Chronique
SPORTITUDE - Quand le président Sun succédera au président Yao

Dans son édition de septembre-octobre 2005, le très sérieux magazine Foreign Policy, célèbre pour ses analyses concernant les relations internationales, proposait sur sa couverture le portrait du basketteur chinois Yao Ming, avec comme titre "Chairman Yao" (Président Yao), clin d'œil au "Chairman Mao" qui, pendant des années, a présidé aux destinées de la Chine populaire. Et même si, aujourd'hui, une partie de la population locale manifeste une certaine nostalgie à l'égard de l'ancien numéro un chinois, la jeunesse, elle, se montre plus intéressée par les exploits du pivot des Houston Rockets, qui domine la NBA américaine du haut de ses 2,29 m. Symbole de la puissance chinoise, qui s'exerce aussi désormais dans le sport, y compris dans des disciplines jusqu'alors dominées par les Américains, Yao Ming a ouvert la voie. Il est devenu un modèle pour des millions de jeunes Chinois.

Parmi eux, il y en a un qui pourrait bien se poser rapidement comme son successeur : Sun Yue, 20 ans, grand espoir du basket chinois et joueur vedette du club professionnel pékinois Aoshen Olympian. "A la différence de Yao Ming, qui a surpris tout le monde par ses qualités, Sun Yue est un athlète qui s'est imposé de façon classique, sur le terrain. Il a les moyens d'évoluer en NBA. Si Magic Johnson était un droitier formidable, Sun Yue est un gaucher explosif", explique Shawn McDaniel, son entraîneur depuis que l'équipe pékinoise s'est installée à Los Angeles, à l'automne 2005, après avoir été exclue pour un an du championnat chinois. C'est d'ailleurs Sun Yue qui est à l'origine de cette disgrâce. Appelé en équipe nationale, le jeune meneur n'avait pas été autorisé par son club à rejoindre ses partenaires de la sélection des moins de 20 ans. Désireux de privilégier les résultats de leur équipe, les responsables d'Aoshen Olympian voulaient ainsi montrer qu'ils refusaient la mainmise de la bureaucratie sur le sport en Chine.

Il faut dire que ce club de basket, considéré l'un des meilleurs de Chine, a une histoire plutôt atypique, dans un pays où la plupart des équipes sont affiliées à des organismes locaux. Fondé en 1997 par une société immobilière, Aoshen Olympian a toujours refusé de rendre des comptes aux autorités. Tant que l'équipe évoluait en seconde division chinoise et que ses joueurs ne se faisaient pas remarquer par leur talent, elle est restée libre de ses mouvements. Son accession parmi l'élite du basket et ses bons résultats ont conduit les instances sportives à s'intéresser à certains de ses joueurs, tels Hai Beihuang et Sun Yue. "Lorsque la France a accueilli le Mondial de football, en 1998, son objectif était de montrer au reste du monde qu'elle était la meilleure de la planète. C'est la même chose pour la Chine. Le pays organise les Jeux olympiques en 2008, et il veut briller dans tous les sports, y compris le basket. Il est donc essentiel que les meilleurs joueurs participent à cet effort national", reconnaît Shawn McDaniel, admettant ainsi à demi-mot le bien-fondé de la réaction de la fédération chinoise lorsqu'elle a décidé d'exclure pendant une saison son équipe du championnat professionnel chinois.

La sanction n'a pas effrayé les dirigeants d'Aoshen Olympian, qui ont décidé de franchir l'océan Pacifique pour s'installer à Maywood, dans la banlieue de Los Angeles, afin de participer au championnat de l'ABA (American Basketball Association), la seconde division américaine, où les droits d'entrée pour les équipes sont bien moins élevés qu'en NBA. "Je crois que leur désir était de permettre aux joueurs d'acquérir l'expérience du basket américain, plus rapide et plus physique. L'ABA était un bon choix, car c'est une division qui offre la possibilité d'apprendre à jouer 3 ou 4 fois par semaine et, surtout, de laisser éclater son talent avant de rejoindre la NBA", poursuit l'entraîneur d'Aoshen Olympian. Les joueurs chinois n'ont pas tardé à assimiler le rythme de jeu américain : leur équipe occupe la deuxième place du classement général.

"Les basketteurs chinois sont très disciplinés et tournés vers le jeu. L'idée de participer à ce genre de championnat les passionne. Ma seule contribution a été de leur donner un mental de gagneurs, de façon à les rendre capables d'affronter n'importe quel adversaire", ajoute Shawn McDaniel, qui n'est pas peu fier de la prestation de ses poulains.

Même s'il refuse de tresser des couronnes à tel ou tel joueur, Shawn McDaniel reconnaît que Sun Yue – avec ses 2,05 m – ne manque pas de qualités pour impressionner le public et de futurs recruteurs. Les instances de l'ABA ne s'y sont pas trompées, puisque le meneur de jeu d'Aoshen Olympian a été désigné pour figurer dans la liste des meilleurs joueurs de la saison. "Ne soyez pas surpris de le voir un jour en haut de l'affiche", lance son entraîneur. Ce sera d'autant plus facile que les dirigeants de son club et la Fédération chinoise de basket sont parvenus à un accord pour qu'il puisse jouer dans la sélection nationale.

La question qui se pose aujourd'hui est de savoir si la parenthèse américaine du club s'achèvera effectivement à la fin de la saison 2006, ou si le bon air californien poussera l'équipe à rester une saison supplémentaire de l'autre côté du Pacifique. Après tous les efforts consentis, un retour brutal dans le championnat professionnel chinois pourrait être préjudiciable. Mais, pour éviter de nouvelles tensions avec les autorités sportives chinoises, il est probable que les joueurs, et en particulier Sun Yue, retrouvent rapidement les parquets chinois. "Je ne suis pas encore assez bon pour jouer en NBA", reconnaît le meneur d'Aoshen Olympian. "J'espère seulement pouvoir atteindre ce niveau un jour."

Et ce jour-là, on verra peut-être, dans les kiosques américains, un magazine aussi sérieux que Foreign Policy publier son portrait sous le titre "President Sun", en référence à un autre président chinois, Sun Yat-sen, qui était parvenu à réaliser, en 1924, une alliance éphémère entre le Kuomintang et le Parti communiste chinois. Dans un pays où les problèmes sociaux semblent gagner du terrain, on aura forcément besoin d'un rassembleur.

Ce texte est paru dans les colonnes de l'hebdomadaire italien Internazionale.
Claude Leblanc

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 03 Avril 2006 23h14
Taïpeh snobe la "diplomatie du panda" de Pékin
LE MONDE | 03.04.06 | 13h39 • Mis à jour le 03.04.06 | 13h39
PÉKIN CORRESPONDANT

La "diplomatie du panda" vient d'en prendre un coup sur le museau : Taïwan a refusé, vendredi 31 mars, le cadeau de Pékin qui, dans un geste de conciliation à l'égard de l'île "rebelle", avait offert deux pandas géants, en 2005, au gouvernement de Taïpeh. "Au stade actuel, nous ne pouvons pas délivrer de licence d'importation pour les deux pandas offerts par la Chine", a déclaré Lee Tao-shen, vice-directeur du département taïwanais des forêts. Selon lui, cette décision est en conformité avec "la législation sur la protection de la faune sauvage".

En conséquence, Tuantuan et Yuanyuan, les patronymes des deux pandas formés par le mot symbolique en chinois de Tuanyuan qui signifie "réunification", vont continuer à croquer leurs bambous dans la réserve naturelle du parc de Wolong, situé au Sichuan, le fief de ces plantigrades en voie de disparition et hautement protégés. Les experts chinois estiment qu'il y aurait 1 590 pandas en liberté ; 183 vivent dans des zoos ou des centres de reproduction.

BONNES GRÂCES

L'affaire a immédiatement pris un tour très politique à Taïwan, la "diplomatie du panda" ayant été traditionnellement utilisée par le régime pékinois pour envoyer des messages de bonne volonté à des pays dont il veut se concilier les bonnes grâces. Cela avait été le cas durant le règne de Mao Zedong, qui avait offert plusieurs pandas aux Japonais et aux Américains lors d'une période de rapprochement avec Tokyo et Washington. Il y a une semaine, le président taïwanais, Chen Shui-bian, avait demandé à Pékin de garder les deux animaux sous prétexte que les pandas ne seraient pas "heureux" à Taïwan et qu'il était préférable de les conserver dans leur milieu naturel... Tuantuan et Yuanyuan avaient été offerts en cadeau à Taïwan en mai 2005, lors de la visite "historique" en Chine de Lien Chan, l'ancien président du parti d'opposition taïwanais, le Kouomintang (KMT).

"MESSAGERS DE PAIX"

Ce dernier prône aujourd'hui le dialogue avec Pékin à la différence du Parti démocratique progressiste (DPP) du président Chen, qui entend marquer de manière croissante la souveraineté pleine et entière d'une île "de facto" indépendante depuis la fuite de Chine des nationalistes de Tchang Kaï-chek après la victoire de Mao, en 1949.

Chen Shui-bian renoue d'ailleurs, ces derniers temps, avec une stratégie offensive à l'égard de Pékin, la dernière en date ayant consisté à suspendre les activités d'un conseil chargé de réfléchir aux conditions d'une éventuelle réunification de l'île avec le continent. L'instrumentalisation politique de l'image du paisible panda provoque, à Taïwan, des clivages, comme en témoigne la réaction du KMT : "Permettre à ces messagers de paix de venir ici aurait promu l'harmonie et la bonne volonté entre les deux côtés du détroit de Taïwan", s'est insurgé Chang Rung-kung, responsable de la "division des affaires chinoises" du parti d'opposition. "Mais c'est ce que le DPP veut éviter, a-t-il ajouté, et c'est pour cela que cette décision relève de considérations politiques."

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 04.04.06

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 03 Avril 2006 23h30
PSA Peugeot-Citroën va investir dans une nouvelle usine en Chine

LE MONDE | 03.04.06 | 14h22 • Mis à jour le 03.04.06 | 14h22
WUHAN (Chine) ENVOYÉ SPÉCIAL

Le groupe PSA Peugeot-Citroën a annoncé, lundi 3 avril, son intention d'investir dans une nouvelle usine en Chine. La décision a été prise, samedi, lors d'un conseil d'administration de son entreprise commune avec son partenaire chinois, Dongfeng Motor. "PSA a été audacieux en s'implantant dès les années 1990 en Chine. Nous voulons le redevenir. Nous avons l'intention de rouler à fond sur le marché chinois", affirme Jean-Martin Folz, président de PSA.


Après une période de flottement, le groupe français a donc décidé de passer à la vitesse supérieure. Pour n'avoir pas rajeuni sa gamme à temps, PSA n'a pas su pleinement profiter du boom du marché chinois du début des années 2000.

Sa vieille Fukang, une version chinoise de la Citroën ZX du début des années 1980 destinée aux administrations et aux flottes de taxis, ne répondait pas à la demande d'une nouvelle clientèle de riches Chinois, réclamant des voitures dernier cri. Résultat : ses parts de marché et sa rentabilité se sont effondrées, l'année 2004 se soldant par une perte de 37 millions d'euros.

En 2005, le constructeur a vu ses ventes s'envoler de 57,5 % dans un marché en hausse de 24 %. Grâce au lancement de la Peugeot 206 en janvier, de la C-Triomphe - une Citroën C4 rallongée - en mars et d'une petite Citroën au goût chinois fabriquée sur la base d'une C3 fin 2006, PSA compte dépasser cette année les 200 000 ventes.

Le groupe, qui a prévu de lancer six autres nouveaux modèles d'ici à 2009, commence donc à se sentir à l'étroit sur son site de Wuhan. Malgré la décision prise en 2002 de porter sa capacité à 300 000 voitures, l'usine devrait être saturée dès la fin 2007.

PSA souhaite augmenter ses capacités de 100 000 à 150 000 unités dans un premier temps. Le groupe pourrait racheter une usine existante ou construire un nouveau site. La décision devrait être annoncée en juillet.

PSA ne semble pas effrayé par les surcapacités de production dont souffre le marché chinois. Attirés par une croissance du marché automobile qui a approché les 40 % en 2002 et 2003, la plupart des constructeurs occidentaux et asiatiques ont lourdement investi dans le pays.

Au moment où les usines se multipliaient, Pékin a voulu éviter la surchauffe en réduisant l'accès au crédit. Ce brusque coup de frein, donné en 2004, a provoqué une guerre des prix féroce et une chute des marges des constructeurs.

Mais, depuis le second semestre 2005, PSA gagne de nouveau de l'argent en Chine. En achetant plus de composants sur place et en développant sa politique de plates-formes, qui permet de multiplier des carrosseries différentes à partir d'une base commune, le groupe a beaucoup baissé ses prix de revient. Celui d'une Peugeot 307, qui partage 65 % de ses composants avec la C-Triomphe, a ainsi chuté de 32 %. Le groupe entend pousser un peu plus loin la logique avec l'introduction prochaine de sa plate-forme commune aux Peugeot 407, Citroën C5 et C6.

Fort de cette rentabilité retrouvée, M. Folz relativise la notion de surcapacité : "Certains constructeurs locaux ont construit des usines alors qu'ils n'ont pas de voitures à fabriquer." "On prendrait un bien plus gros risque à ne pas augmenter nos capacités", ajoute Gilles Michel, directeur de la stratégie industrielle de PSA.

Car, si le marché chinois est toujours plus concurrentiel, il devrait rester très dynamique. L'institut Global Insight prévoit que la Chine deviendra, dès 2013, le deuxième marché automobile mondial, derrière les Etats-Unis mais devant le Japon. Difficile donc de rester à l'écart, alors que les marchés américains, japonais et européen font du surplace. Grâce à ses deux usines, PSA vise une part de marché de 8 % à l'horizon 2010, contre un peu plus de 5 % aujourd'hui.

Stéphane Lauer
Article paru dans l'édition du 04.04.06



Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 06 Avril 2006 17h48
Courrier international - 6 avr. 2006

Revue de presse

GÉOPOLITIQUE - Pékin veut faire du Pacifique Sud une chasse gardée
La Chine se tourne vers le sud pour asseoir son influence régionale. Une politique d'autant plus remarquable que l'influence anglo-saxonne se réduit dans le Pacifique avec le désengagement manifeste des Britanniques et même des Américains.


"Autrefois considéré comme le domaine stratégique des Etats-Unis et avant eux de l'Europe, le Pacifique Sud est tombé sous le charme de la Chine. Alors que les Etats-Unis et ses alliés se sont peu à peu désengagés de la région depuis le début des années 1990, en fermant des ambassades et en réduisant leurs aides, la Chine est constamment allée de l'avant. Pékin possède désormais neuf représentations diplomatiques dans le Pacifique Sud, soit plus que n'importe quel autre pays", assure Asia Times.

Cette politique chinoise se développe à travers une première rencontre ministérielle du Forum de coopération et de développement économique entre les îles du Pacifique et la Chine. Un sommet qui se déroule les 5 et 6 avril aux îles Fidji, et auquel participent le Premier ministre chinois Wen Jiabao, en visite officielle à l'occasion d'une tournée dans la région Asie-Pacifique (Australie, Fidji, Nouvelle-Zélande et Cambodge), ainsi que les dirigeants de dix Etats du Pacifique. China Daily rapporte les mesures annoncées par Wen Jiabao au cours du forum, notamment "des prêts à taux préférentiel pour un montant de 3 milliards de yuans [plus de trois cents millions d'euros] pour renforcer la coopération ; la non-taxation en Chine de la majorité des importations en provenance des pays les moins développés de la région qui ont des relations diplomatiques avec la Chine ; la formation par la Chine de 2 000 fonctionnaires et responsables des îles".


Le 31 mars 2006, "le drapeau britannique a été abaissé aux Tonga, l'un des plus anciens amis et alliés du Royaume-Uni, alors que la Chine a marqué de son empreinte le Pacifique Sud", regrette le Daily Telegraph. "La fermeture de l'ambassade britannique, une villa pittoresque en bois de couleur blanche située dans la capitale, Nuku'alofa, met un terme à une présence remontant aux années 1830." Le journal londonien de droite constate le retrait du Royaume-Uni dans une région qu'il avait autrefois dominée, depuis les voyages de James Cook il y a plus de deux siècles. Et ces dernières années, le ministère des Affaires étrangères a fermé successivement ses ambassades aux Kiribati et au Vanuatu.

D'après Susan Windybank, experte au Centre for Independent Studies, un think thank australien, "il est clair que la Chine veut devenir la puissance hégémonique de la région. Dans le futur, cela pourrait signifier une présence militaire, dans la mesure où la Chine développe les capacités de sa marine", rapporte le Daily Telegraph.

"L'intérêt de la Chine pour le Pacifique Sud se décline selon trois axes", résume le Telegraph : "La rivalité avec Taïwan pour une reconnaissance diplomatique exclusive de la part des nations-îles ; l'intérêt pour des matières premières comme le bois, le gaz et l'or ; la lutte d'influence avec l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis, qui ont peu à peu tenté de combler le vide laissé par le Royaume-Uni."

Du côté des îles du Pacifique Sud, la rivalité sino-taïwanaise fait l'objet d'une course aux enchères qualifiée de "diplomatie du chéquier". Le principe de base est que l'établissement de liens diplomatiques est conditionné aux avantages comparatifs accordés par Pékin ou Taïpei. "Huit des quatorze membres du Forum des îles Pacifique reconnaissent la Chine communiste, et seulement six Taïwan", note Asia Times. Certaines îles se montrent particulièrement versatiles et vénales, à l'instar des Kiribati, qui ont reconnu Pékin en 2003 puis basculé dans le camp de Taïwan, officiellement en raison des avantages économiques.

Le webzine anglophone de Hong Kong rapporte que "les pays qui reconnaissent la république populaire de Chine ont été gratifiés d'infrastructures majeures et de projets d'assistance, dont un complexe sportif de 5,5 millions de dollars aux Kiribati, un autre de 4 millions aux Fidji et un don de deux cargos d'une valeur de 9,4 millions de dollars au Vanuatu".

Asia Times souligne le désengagement américain dans le Pacifique Sud. Washington a fermé l'Agence américaine d'information (USIA) et les bureaux régionaux de l'Agence américaine de développement international (USAID) alors que le nombre de missions humanitaires a été réduit de moitié. Et Asia Times de conclure : "Si Washington continue de regarder ailleurs, Pékin va non seulement courtiser le Pacifique Sud, mais aussi le conquérir."

Philippe Randrianarimanana

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 06 Avril 2006 18h23
Mise à jour 05.04.2006 16h24

La fusion Alcatel-Lucent aura un impact sur la Chine

Le 2 avril à Paris, l'équipementier américain Lucent Technologies et le groupe français Alcatel ont annoncé leur intention de fusionner pour former le leader mondial des solutions de communication.

Cette fusion aura certainement des effets sur le marché chinois.

D'abord, les deux entreprises réduiront leur personnel en Chine. Un employé chinois de Lucent a révélé qu'après le scandale de corruption de 2004, Lucent Technologies a déjà licencié un grand nombre de personnes en Chine. Une fois la nouvelle entreprise créée, ce phénomène se répétera. En outre, ayant les mêmes clients en Chine et un surplus d'employés de marketing et de ventes, ASB et Lucent envisagent aussi une réduction de leur personnel.

Ensuite, la fusion Alcatel-Lucent exercera une pression sur leurs homologues chinois.

Avant cette fusion, Alcatel et Lucent ont perdu certaines commandes en raison du succès de Huawei Technologies et de ZTE à l'étranger. Des médias américains ont indiqué que la baisse du chiffre d'affaires est l'une des principales raisons de cette fusion.

Selon M. Cui Xiaolong, si ZTE et Huawei continuent à s'emparer du marché en s'appuyant sur un prix plus bas après la fusion Alcatel-Lucent, ils rencontreront certainement des difficultés. L'évolution du secteur des télécommunications montre qu'après une concurrence acharnée, un marché d'oligopole se forme à cause de la fusion des grandes entreprises. L'échec de Huawei dans la concurrence avec Ericsson pour acheter Marconi montre aussi que les équipementiers chinois de télécommunication accusent du retard dans le contexte d'internationalisation.

D'après un responsable, ZTE prête une grande attention à la fusion Alcatel-Lucent. Certes, les équipementiers chinois n'ont pas atteint la hauteur de ces grands géants. Actuellement, ZTE commence à souligner sa volonté de se conformer aux normes internationales en cessant de mener une guerre des prix et allant vers un niveau d'internationalisation plus haut. Mais, il existe encore un grand écart entre les entreprises chinoises de télécommunication et les géants étrangers dans ce domaine.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 06 Avril 2006 18h26
Mise à jour 06.04.2006 08h20

Lancement d'un projet de coopération sino-européenne dans la sécurité sociale

Le projet de coopération Chine-Union européenne dans la sécurité sociale vient de démarrer, a-t-on appris de sources officielles.

L'Union européenne va aider, avec le lancement de ce projet, les départements de la Sécurité sociale à mettre au point de nouvelles politiques adaptables aux conditions en Chine et fera don de 20 millions d'euros à la Chine.

Ce projet s'inscrit dans le cadre d'un accord de coopération signé en 2004 par les dirigeants chinois et ceux de l'Union européenne lors de leur 7ème rencontre à La Haye aux Pays-Bas.

Selon Zhang Yali, directeur adjoint du département pour la coopération internationale du ministère chinois du Travail et de la Sécurité sociale, ce projet de coopération porte sur 31 sujets dont l'assurance-vieillesse, l'assurance-maladie et l'assurance- chômage.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 06 Avril 2006 18h27
Mise à jour 05.04.2006 10h59

Giscard d'Estaing: la Chine et l'UE partagent de belles perspectives économiques malgré les conflits commerciaux

Les conflits commerciaux entre la Chine et les Etats membres de l'Union européenne (UE) ne représentent qu'une petite part dans le commerce extérieur sino- européen, face au large espace de coopération économique qui s'offre, a indiqué mardi à Beijing l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing dans une interview exclusive à l'Agence de presse Xinhua.

M. Giscard d'Estaing conduit actuellement une délégation d'entreprises françaises en Chine pour promouvoir le commerce bilatéral et établir des liens plus directs entre les entrepreneurs chinois et français.

Il a qualifié de "normale" l'existence de conflits commerciaux. "Il n'y a pas de discrimination envers la Chine, puisque l'UE fait aussi face à des conflits commerciaux avec les Etats-Unis et d'autres pays" a précisé M. Giscard d'Estaing.

Il a souligné que par rapport à un volume annuel d'affaires d'une centaine de milliards de dollars entre la Chine et l'Europe, les conflits commerciaux ne représentaient qu'une somme relative, et qu'en cas de conflits il était possible de faire appel au système de règlement des conflits de l'OMC.

L'évolution des relations sino-européennes est positive, et les Etats membres sont favorables aux échanges avec la Chine, a-t- il poursuivi, ajoutant que les pays européens voulaient renforcer la coopération avec la Chine dans la protection de la propriété intellectuelle.

Par ailleurs, il a rappelé que les dernières technologies françaises dans le domaine électro-nucléaire qui étaient parmi les plus avancées du monde, offraient un fort potentiel de coopération dans le domaine de l'énergie entre la Chine et la France.

Valéry Giscard d'Estaing a été président de la France de 1974 à 1981 et a joué un rôle majeur dans la construction de l'Europe, en particulier la Constitution européenne.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 06 Avril 2006 18h31
Mise à jour 31.03.2006 13h31

Concours télévisé mondial de vedettes du kungfu chinois

Pour faire valoir et rayonner l'art martial de la nation chinoise et en vue de former une nouvelle génération de superstars du kungfu chinois, lesquels pourront prendre la relève des trois géants de cet art Bruce Lee (Li Xiaolong), Johnny Chen (Chen Long) et Jet Li (Li Lianjie), et sauvegarder ainsi l'héritage culture national, le Concours télévisé mondial de vedettes du kungfu chinois s'est ouvert officiellement le 30 courant à Beijing.

Ce concours est organisé en commun par la TV satellite de Shenzhen et le Temple de Shaolin qui a un passé plus que millénaire. L'objectif du concours est de mobiliser la masse pour présenter au monde entier, sous un nouvel angle de vision, le charme du kungfu chinois et de par-là à sélectionner des stars en herbe.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 11 Avril 2006 17h03
La Chine au coeur du débat économique et politique

La formidable révolution pacifique

La scission entre la frange Est du pays occidentalisée et l'intérieur rural s'accentue mais de part et d'autre le pays aspire au progrès.
Par François ROUSSELY
mardi 11 avril 2006
Par François Roussely ancien PDG d'EDF, président du Crédit suisse France.


La Chine a choisi la puissance économique. Je ne suis pas de ceux qui croient qu'elle fabrique une puissance militaire menaçante. Je pense que, depuis Deng Xiaoping, elle a fait le choix de la puissance économique à travers des mécanismes de marché, par un certain nombre d'étapes, qui sont chacune des décisions courageuses. En effet, les conséquences sont claires, notamment le danger que présenterait le développement de «deux Chine» : l'une occidentalisée, celle des golden boys de Shanghai, telle qu'on la voit sur toute la frange Est du pays, de Pékin à Hong Kong. Et l'autre, la Chine de l'intérieur. Les inégalités ont doublé en vingt-cinq ans. C'est un véritable défi pour la cohésion de la Chine, ce qui n'est pas mince dans un pays d'1,3 milliard d'habitants, et un risque à la fois social, économique, politique et peut-être culturel.
On y voit ainsi une économie de plus en plus développée, mais pour partie par des intervenants étrangers : plus d'un quart de la production industrielle, près d'un quart des emplois, la moitié du commerce extérieur, sont le fait d'acteurs internationaux. Le développement de la Chine se fait donc à travers la relation avec des acteurs industriels étrangers, sur fond d'histoire très ancienne de la Chine avec les étrangers (guerre de l'opium, les comptoirs...). Quelles règles les acteurs étrangers devraient-ils observer aujourd'hui lorsqu'ils entendent se développer en Chine ? Il faut d'abord comprendre en quoi la Chine est un pays fantastiquement différent de tout ce qu'on peut connaître dans le reste du monde, par sa taille, par ses rythmes de croissance, par la diversité de ses populations. Le comprendre est déjà un exercice compliqué. Il faut aussi saisir le sens de la durée et du temps. A l'inverse du monde pressé dans lequel nous sommes, la Chine a une vision millénariste des choses, ce qui rend le processus de décision parfois un peu abscons pour les Occidentaux : c'est un processus lent, qui a une visée consensuelle. L'idée qu'on peut faire des raids en Chine, qu'on peut y investir massivement et, en six mois, obtenir des résultats, est une absurdité.
Mais, au-delà de la durée, il faut aimer la Chine. On peut dire cela de tout pays dans lequel on investit, mais c'est plus important en Chine parce que c'est un pays qui a une culture assez étatique, depuis Confucius, avec une grande proximité avec la culture française, la culture d'un pays où l'Etat s'est formé avant sa nation. Pour aimer la Chine, pour gagner l'estime des Chinois, pour simplement les comprendre, il faut, également aider des secteurs qui ne sont pas votre coeur de métier. Il faut s'intéresser à la Chine dans ce qu'elle a de profond, de durable et pas simplement au domaine dans lequel vous oeuvrez professionnellement.
On fait mine de découvrir aujourd'hui un retour du social ou du «patriotisme économique», pour reprendre une expression empruntée au français. Nécessairement, quand, dans un pays de cette taille, après un passé aussi collectiviste, vous faites le choix de la confrontation avec l'économie de marché, vous acceptez qu'il y ait un coût d'adaptation terrible, dans l'agriculture, c'est-à-dire pour 800 millions de ruraux, ou dans les services publics. Il n'est donc pas surprenant qu'à certains moments l'histoire ralentisse, non pas qu'elle revienne en arrière, mais elle essaie simplement de faire que les inégalités ne l'emportent pas sur le caractère bénéfique de la croissance, ou de faire que le développement ne soit pas complètement dépendant des seuls acteurs industriels internationaux.
D'où ce qui apparaît tout d'un coup comme un retour du nationalisme. On dit à regret : ils veulent construire un TGV eux-mêmes ! Oui, la belle affaire, n'est-ce pas l'ambition normale de tout pays qui envisage de maîtriser son destin ? De la même façon, dans le secteur de l'énergie, là où leurs besoins croissent deux fois plus vite que le PNB : qui ne voudrait, face à une demande pareille, construire sa propre industrie et pas simplement importer du matériel étranger ? Il n'y a rien là que de très normal. Personne ne disconvient qu'il y a d'énormes progrès à faire, mais pas très différents de ceux qu'ont eus à effectuer les pays qui ont connu une forme de révolution industrielle, l'émergence d'une classe moyenne, la constitution d'une capacité d'épargne. La seule différence tient à la Chine, à sa culture, à son histoire, et à sa taille. Et la volonté de ne pas aller moins vite que les mentalités et les aspirations.
Les dirigeants chinois sont bien avertis de toutes ces difficultés. Qu'il y ait des résistances dans l'appareil du Parti communiste chinois, sûrement, mais quand vous regardez comment fonctionne le maire de Pékin, comment il organise les Jeux olympiques, ou comment on construit un aéroport à Urumqi ou Kachgar dans le Xinjiang, ce qui fait apparaître celui de Marseille comme un petit aéroport de province, vous voyez l'émergence de générations de chefs d'entreprise, qui ont les mêmes qualités et les mêmes défauts que tous les chefs d'entreprise dans le monde. Ils ont une coloration politique à peine plus forte que les managers des pays occidentaux, mais ce n'est pas différent. J'en déduis que les facteurs d'ouverture de la Chine, de confrontation au monde, et de marche vers le pluralisme existent. Ils sont dans le réel, eux.
Une note d'optimisme, pour terminer : de tous les pays dans lesquels on peut aller aujourd'hui dans le monde, la Chine est celui qui rend le plus optimiste. Pourquoi ? Que vous rencontriez les financiers les plus huppés de la côte Est, ou les paysans les plus pauvres de l'intérieur, ils ont un sentiment très fort, celui que demain sera meilleur qu'aujourd'hui, même si c'est avec un grand degré d'inégalités, et avec une même fierté, celle de participer directement à une formidable révolution pacifique.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=374028

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La Chine au coeur du débat économique et politique
mardi 11 avril 2006

La Chine est redevenue l'Empire du milieu. Elle s'est imposée au coeur de l'économie mondiale, à la fois comme «atelier du monde», selon la formule désormais classique, mais aussi, progressivement, comme un acteur industriel à part entière. Au même moment, la Chine apparaît figée dans un régime qui, pour avoir réformé l'économie, se refuse à toucher à la sphère politique, sans doute échaudée par le sort de Mikhaïl Gorbatchev dont la glasnost (transparence) et la perestroïka (restructuration) ont abouti à la fin de l'URSS et à la chute de son parti communiste. A quoi s'ajoute une situation sociale explosive, dans laquelle les exclus du «miracle» économique n'ont souvent pas d'autre recours que la violence.
Le développement à quel prix ? Autour de ce thème, CNN et Libération ont réuni, le 21 mars une table ronde avec François Roussely, président du Crédit Suisse France, très engagé en Chine, Guy Sorman, dont le dernier livre, l'Année du Coq, est consacré à la naissance d'une société civile en Chine, et Linda Yueh, économiste rattachée à la London School of Economics. Libération présente le «dossier Chine», dans ces pages et sur son site, tandis que CNN consacrait une semaine à la Chine, du 2 au 9 avril.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=374030

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Livre. L'auteur marseillais d'origine chinoise dépeint toute la société sur le modèle de ses interlocuteurs: apparatchiks, businessmen, etc.

L'Empire du milieu par les clichés
Par Philippe GRANGEREAU
mardi 11 avril 2006


La Pratique de la Chine d'André Chieng, Grasset. 277 pp., 18,50 €.
André Chieng, vice-président du comité France-Chine et patron de l'Asiatique européenne de commerce, est un homme d'affaires qui a tiré de son expérience enrichissante ce petit livre, dans lequel il forge de vastes théorèmes sur la civilisation chinoise. «Vouloir analyser la réalité chinoise avec les instruments intellectuels de l'Occident revient à faire de l'ébénisterie avec des outils de plombier», avertit l'auteur, qui entend nous faire profiter de la lucidité que lui procurerait sa longue pratique du monde des affaires chinois, d'où il déduit presque toutes ses réflexions («Un industriel français de mes clients voulait racheter une usine»; «Je défendais les intérêts d'une société française qui cherchait à vendre un gros équipement»).
L'auteur, un Marseillais d'origine chinoise élevé dans la tradition culturelle française, ne craint pas de généraliser à l'ensemble de la Chine les traits et travers de ses interlocuteurs habituels : apparatchiks, businessmen et secrétaires de bureau. Il explique ainsi que «les Chinois» ne disent jamais non, et qu'ils «ont une telle aversion des conflits qu'ils essaient de les éviter». C'est pourquoi ils seraient mauvais au foot et bons au volley, sport dans lequel chacun reste dans son camp. Ces observations sans appel sont assez curieuses. D'abord parce qu'il arrive rarement de passer un après-midi dans la rue chinoise sans tomber sur une empoignade. Ensuite, car le nombre de conflits sociaux en Chine populaire était de 87 000 en 2005, soit, tout de même, 238 par jour, qui peuvent se terminer par une confrontation au cours de laquelle la police tire et tue des manifestants (c'est arrivé à au moins deux reprises au cours des derniers mois).
A l'échelle nationale, le fait est que la Chine populaire, en à peine cinquante-sept ans d'existence, a guerroyé contre presque tous ses voisins (Corée du Sud, Vietnam, Russie, Inde) et contre ses compatriotes de Taiwan. Plus que tout autre pays au monde, la Chine a enfanté des conflits politiques internes outrageusement meurtriers (certains évoquent un total de 70 millions de morts). Parmi ceux-ci, la répression sanglante du mouvement démocratique de la place Tiananmen de juin 1989, qui s'est soldée par un millier de morts. Si le régime interdit la publication de tout récit établissant les faits, nous dit à ce propos André Chieng, c'est finalement pour leur bien. La vérité est «toute relative» en Chine et «il y a des cas où la recherche de la vérité peut se montrer franchement dangereuse», remarque-t-il à propos des dix années de révolution culturelle. Ce sage silence imposé a évité de sanglants règlements de comptes, assure le polytechnicien, qui excelle à faire passer les méthodes dictatoriales pour des traditions ancestrales.
André Chieng ne se prive pas de délayer son propos avec des citations de philosophes de l'antiquité comme Confucius. La culture chinoise, sous la plupart de ses aspects, est certes très différente de l'occidentale. Mais toutes les deux ont en commun un grand humanisme et les valeurs morales qui vont avec. En premier lieu, le souci de vérité et de justice. Dans la tradition confucéenne, le sage se doit d'obéir à la vérité plutôt qu'au souverain qui la transgresse. L'auteur cite longuement le philosophe français François Jullien, lui aussi adepte d'une approche pseudo-culturaliste à l'égard de la Chine. Il a d'ailleurs rédigé la postface du livre, auquel il convient de faire un ultime reproche. La quasi-totalité de ses observations, souvent présentées comme des différences culturelles chinoises, n'auraient aucun sens dans l'autre Chine, Taiwan, où règne le multipartisme. Elles n'ont finalement de pertinence que pour le monde étroit des affaires en Chine populaire.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=374031

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La censure d'une émission télévisée plébiscitée illustre lerefus d'évolution politique du Parti.
L'émergence d'une société civile
Par Guy SORMAN
mardi 11 avril 2006
Par Guy Sorman essayiste.


Les Chinois ont voté en septembre, l'automne de l'année du Coq. Ils ont vraiment voté : pas l'un de ces scrutins frime, mis en scène par le Parti communiste. Pour participer à cette élection-là, il n'était pas nécessaire d'être inscrit au Parti ; avoir une télévision et un téléphone cellulaire suffisait. L'un et l'autre sont répandus, jusque dans les campagnes pauvres. L'enjeu de cette élection paraîtra insignifiant, et hors de Chine, il est à peu près passé inaperçu : il n'était pas directement politique, mais peut-être fondait-il l'apparition d'une société civile, indépendante du Parti. Aux termes de plusieurs semaines d'un concours télévisé de chanteurs amateurs, il s'agissait de désigner la prochaine star, sur le modèle américain d'American idol (en France, la Nouvelle Star sur M6). Quatre cents millions de Chinois regardèrent la finale, vingt-cinq millions votèrent par SMS : la gagnante s'appelle mademoiselle Li, 20 ans, originaire du Sichuan.
Tout dans cette histoire mérite d'être souligné, tout est significatif. Le programme tout d'abord : Supergirl, copiée sur les Etats-Unis, a été diffusée, loin de Pékin, la censure prise de court, par une télévision provinciale du Hunan. Supergirl fut parrainée par une marque populaire, le Yaourt mongol. Mademoiselle Li était vêtue d'un blue-jean (influence américaine), tee-shirt noir (influence japonaise), cheveux punk (influence du rock coréen) ; elle chanta en anglais et en espagnol. Sa victoire illustre combien le peuple chinois s'est éloigné des codes confucianistes qui plaisent tant aux Occidentaux et si peu à la jeunesse chinoise : jeunesse qui se reconnaît plus volontiers dans la culture pop mondialisée et la world music.
Le Parti communiste a flairé le danger. Fidèle à ses principes, il a répliqué par la répression : Supergirl a été interdite parce qu'elle «illustre les perversions d'une démocratie non préparée» (China Daily). «Mademoiselle Li», s'en explique le département de la propagande du Parti, n'était «pas la plus belle», n'était «peut-être pas une femme» (allusion à son look androgyne) et «n'était pas une excellente chanteuse». Envisageons que toutes ces raisons qui déplaisent tant au porte-parole du Parti sont celles qui ont incité les électeurs à voter Li. Une société civile, à l'état naissant et à l'heure du monde : pourquoi les Occidentaux ne la voient-ils pas et les dirigeants chinois n'en veulent-ils pas ?
La cécité occidentale, française tout particulièrement, a une longue histoire : depuis les premiers explorateurs, des missionnaires jésuites, jusqu'à Alain Peyrefitte en passant par Voltaire, une certaine idée de la Chine a toujours occulté chez nous les Chinois réels. A suivre cette idéologie, les Chinois seraient tous confucianistes (une morale sans Dieu, en dit Voltaire, le rêve laïc des Lumières) et «destinés» au despotisme éclairé : des sages empereurs de jadis jusqu'au Parti communiste contemporain, la tradition serait ininterrompue. En vrai, la Chine réelle est ailleurs : les Chinois sont des mystiques (taoïstes, bouddhistes), et depuis toujours en rébellion contre l'Empereur, jusqu'à Tiananmen inclus (1989). Mais à la Chine réelle, les amants d'une Chine éternelle, sinologues, touristes et commerçants, préfèrent une Chine exotique, surtout «pas comme nous». Dans ses relations avec les dirigeants occidentaux, le Parti communiste joue sur ce goût européen du relativisme culturel : un alibi commode, à Pékin comme à Paris, pour se débarrasser des interrogations sur les droits de l'homme, les dissidents et la démocratie. L'espoir du bon contrat et du profit rapide atténue aussi l'esprit critique chez l' entrepreneur
et l'homme d'Etat en mission. Mais à quoi bon la démocratie, nous dit maintenant le Parti communiste (et ses amis en Occident) puisqu'en Chine tout va si vite et dans le bon sens ? Le Parti admet même que le développement suscite des inégalités ; mais, dans sa grande sagesse, il va y remédier. Ne vient-il pas de promettre, réuni en Assemblée nationale, d'investir dans les provinces pauvres ? Dans la santé et l'éducation, inaccessibles à 80 % des Chinois ? Ne faudrait-il pas applaudir ? Mais le Parti ne fera rien.
Sous Deng Xiaoping, le Parti a créé un système d'enrichissement rapide fondé sur l'exploitation de la main-d'oeuvre rurale et l'accumulation de cash grâce à l'exportation vers l'Occident. Pourquoi renoncerait-il à cette mécanique qui lui procure et à ses membres la fortune et la puissance ? Pourquoi le Parti servirait-il soudain le milliard de sans-voix et de sans-droits à qui il ne doit pas son pouvoir et qu'il ne représente pas ? Il n'y a au Parti à peu près aucune femme (10 %), aucun ouvrier, aucun paysan (5 %). Le Parti craindrait-il les rébellions paysannes ? Il les écrase, chaque jour. Les tentatives d'organiser syndicats, églises, associations ? Le Parti incarcère les leaders ; il ne négocie jamais. Autoriser un débat ? Il ne souffre aucune critique : les journalistes sont emprisonnés, l'Internet censuré (avec l'aide rémunérée de Google et de Yahoo).
Chez les observateurs de la Chine, l'usage est d'opposer la Chine riche et la Chine pauvre, la Chine des villes et celle des campagnes : certes. Mais la rupture plus essentielle opposera la société civile qui émerge et le Parti qui refuse toute évolution politique. Une preuve de cette obstination totalitaire ? Nous approchons du dix-septième anniversaire du massacre des étudiants de Tiananmen. Sachons qu'il reste interdit de le mentionner, ni de connaître le nombre et le nom des victimes. Depuis 1989, madame Ding Zelin, mère d'un lycéen assassiné, tente de dresser une liste des morts pour que les familles puissent en célébrer les obsèques. Pour cela, Ding Zelin a été privée de son emploi, emprisonnée, harcelée, sous la surveillance constante d'agents de la sécurité. Lorsque j'entends dire que le Parti évolue, je pense à Ding Zelin : qu'en dit-elle ? Et lorsqu'on me parle de l'avenir de la Chine, j'espère en mademoiselle Li.
Dernier ouvrage paru: l'Année du Coq.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=374029

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Nouvelle Chine
Naissance d'une société civile

Opposer Chine riche à Chine pauvre ne suffit pas à expliquer l'avenir du pays. La rupture plus essentielle se fera entre la société civile qui émerge et le Parti qui refuse toute évolution politique.
Par GUY SORMAN
mercredi 29 mars 2006 (Liberation.fr - 18:36)
Guy Sorman vient de publier «L'année du Coq, Chinois et rebelles», chez Fayard.


Les Chinois ont voté : c'était en septembre dernier, l'automne de l'année du Coq. Ils ont vraiment voté : pas l'un de ces scrutins frime, mis en scène par le Parti communiste. Pour participer à cette élection-là, il n'était pas nécessaire d'être inscrit au Parti ; avoir une télévision et un téléphone cellulaire suffisait. L'un et l'autre sont répandus, jusque dans les campagnes pauvres. L'enjeu de cette élection paraîtra insignifiant, et hors de Chine, il est à peu près passé inaperçu : il n'était pas directement politique, mais — peut-être — fondait-il l'apparition d'une société civile, indépendante du Parti. Au terme de plusieurs semaines d'un concours télévisé de chanteurs amateurs, il s'agissait de désigner la prochaine star, sur le modèle américain d'American idol (en France, la Nouvelle star sur M6). Quatre cent millions de Chinois regardèrent la finale, vingt-cinq millions votèrent par SMS : la gagnante s'appelle Mademoiselle Li, vingt ans, originaire du Sichuan.
Tout dans cette histoire mérite d'être soulignée , tout est significatif. Le programme tout d'abord : Supergirl, copiée sur les Etats-Unis, a été diffusé, loin de Pékin, la censure prise de court, par une télévision provinciale du Hunan. Supergirl fut parrainée par une marque populaire, le Yaourt mongole. Mademoiselle Li était vêtue d'un blue-jean (influence américaine), tee-shirt noir (influence japonaise), cheveux punk (influence du rock coréen); elle chanta en anglais et en espagnol. Sa victoire illustre combien le peuple chinois s'est éloigné des codes confucianistes qui plaisent tant aux Occidentaux et si peu à la jeunesse chinoise : jeunesse qui se reconnaît plus volontiers dans la culture pop mondialisée et la world music.
Le Parti communiste a flairé le danger. Fidèle à ses principes, il a répliqué par la répression : Supergirl a été interdite parce qu' elle «illustre les perversions d'une démocratie non préparée» (China Daily). «Mademoiselle Li» s'en explique le Département de la propagande du Parti, n'était «pas la plus belle», n'était «peut-être pas une femme» (allusion à son look androgyne) et «n'était pas une excellente chanteuse». Envisageons que toutes ces raisons qui déplaisent tant au porte-parole du Parti, sont précisément celles qui ont incité les électeurs à voter Li.
Une société civile, à l'état naissant et à l'heure du monde: pourquoi les Occidentaux ne la voient-ils pas et les dirigeants chinois n'en veulent-ils pas ? La cécité occidentale, française tout particulièrement, a une longue histoire : depuis les premiers explorateurs, des missionnaires jésuites, jusqu'à Alain Peyrefitte en passant par Voltaire, une certaine idée de la Chine a toujours occulté chez nous les Chinois réels. A suivre cette idéologie , les Chinois seraient tous confucianistes (une morale sans Dieu en dit Voltaire , le rêve laïc des Lumières) et «destinés» au despotisme éclairé : des sages empereurs de jadis jusqu'au Parti communiste contemporain, la tradition serait ininterrompue. En vrai, la Chine réelle est ailleurs : les Chinois sont des mystiques (taoïstes, bouddhistes), et depuis toujours en rébellion contre l'Empereur, jusqu'à Tiananmen inclus.
Mais à la Chine réelle,les amants d'une Chine éternelle, sinologues, touristes et commerçants , préfèrent une Chine exotique, surtout «pas comme nous». Dans ses relations avec les dirigeants occidentaux, le Parti communiste joue sur ce goût européen du relativisme culturel: un alibi commode, à Pékin comme à Paris, pour se débarrasser des interrogations sur les droits de l'homme, les dissidents et la démocratie. L'espoir du bon contrat et du profit rapide, cela va de soi, atténue aussi l'esprit critique chez l'entrepreneur et l'homme d'Etat en mission.
Mais à quoi bon la démocratie, nous dit maintenant le Parti communiste ( et ses amis en Occident ) puisqu'en Chine tout va si vite et dans le bon sens ? Le Parti admet même que le développement suscite des inégalités ; mais dans sa grande sagesse, il va y remédier . Ne vient-il pas de promettre, réuni en Assemblée nationale, d'investir dans les provinces pauvres? Dans la santé et l'éducation, inaccessibles à 80 % des Chinois ? Ne faudrait–il pas applaudir ? Mais le Parti ne fera rien .
Sous Deng Xiaoping, le Parti a créé un système d'enrichissement rapide fondé sur l'exploitation de la main-d'œuvre rurale et l'accumulation de cash grâce à l'exportation vers l'Occident. Pourquoi renoncerait-il à cette mécanique qui lui procure, — et à ses membres — la fortune et la puissance ? Pourquoi le Parti servirait-il soudain, le milliard de sans voix et sans droits à qui il ne doit pas son pouvoir et qu'il ne représente pas ? Il n' y a au Parti à peu près aucune femme (10%) , aucun ouvrier, aucun paysan ( 5%). Le Parti craindrait-il les rébellions paysannes ? Il les écrase , chaque jour. Les tentatives d'organiser syndicats, églises, associations ? Le Parti incarcère les leaders; il ne négocie jamais. Autoriser un débat ? Le Parti ne souffre aucune critique : les journalistes sont emprisonnés, Internet censuré (avec l'aide rémunérée de Google et Yahoo).
Chez les observateurs attentifs de la Chine, l'usage est d'opposer la Chine riche et la Chine pauvre, la Chine des villes et celle des campagnes. Certes. Mais la rupture plus essentielle, opposera la société civile qui émerge et le Parti qui refuse toute évolution politique. Une preuve de cette obstination totalitaire ? Nous approchons du dix-septième anniversaire du massacre des étudiants de Tiananmen. Sachons, qu'en Chine, il reste interdit de le mentionner, ni de connaître le nombre et le nom des victimes. Depuis 1989, Madame Ding Zelin, mère d'un lycéen assassiné, tente de dresser une simple liste des morts pour que les familles puissent en célébrer les obsèques. Rien que pour cela, Ding Zelin a été privée de son emploi, emprisonnée, harcelée, sous la surveillance constante d'agents de la sécurité. Lorsque j'entends dire que le Parti évolue, je pense à Ding Zelin : qu'en dit-elle ? Et lorsqu'on me parle de l'avenir de la Chine, j'espère en Mademoiselle Li.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=370881

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Ecrit par: ah_thomas Mercredi 12 Avril 2006 05h33
Bons articles qui refletent ce qui se passe.
Attention tu as mis 2 articles de Guy Sorman identiques...

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 12 Avril 2006 12h14
Un dissident chinois battu à mort par la police
Du Ronglin participait à une grève de la faim tournante contre la répression policière.

Par Philippe GRANGEREAU
mercredi 12 avril 2006



Pékin de notre correspondant

l'un des nombreux grévistes de la faim, qui s'était mobilisé depuis février pour protester contre les violences policières, est lui-même mort sous les coups, à Shanghai, ont confirmé hier ses amis. Du Ronglin, un homme d'affaires, est mort de ses blessures le 19 mars dans un hôpital de la ville, deux jours après avoir été relâché par la police. «Selon un rapport médical, la cause du décès provient d'hémorragies internes au cerveau et à l'abdomen résultant de coups», a précisé l'association des Défenseurs des droits de l'homme en Chine.

A l'instar de centaines d'autres, Du Ronglin participait à un mouvement de grève de la faim «tournant», lancé le 4 février, par l'avocat Gao Zhisheng (Libération du 13/2/06). Les participants s'élèvent contre les tabassages dont sont victimes un nombre croissant d'hommes de loi, défenseurs du droit du travail, militants des droits de l'homme et journalistes qui dénoncent les abus de pouvoir. Le jeûne, de vingt-quatre ou quarante-huit heures, était de nature symbolique, et s'effectuait en privé.

La répression s'est néanmoins abattue sur ce discret mouvement pacifique, afin de le briser. Hu Jia, un militant des droits des personnes atteintes du sida, a été détenu quarante et un jours dans un «village de vacances» de la banlieue de la capitale, par sept policiers. Les Nations unies, au travers d'Onusida, s'étaient inquiétées de sa disparition. Relâché le 28 mars, Hu Jia dit avoir poursuivi sa grève de la faim en détention, et perdu 15 kg. «Ce que la police a fait est illégal et ils le savent», a-t-il déclaré à sa libération à l'agence Reuters, en annonçant son intention d'«attaquer en justice la police municipale de Pékin afin de montrer au monde que les gens peuvent faire valoir leurs droits». Un autre militant, Qi Zhiyong, qui a perdu une jambe dans la répression du mouvement de Tiananmen, en 1989, a également été détenu une quarantaine de jours pour les mêmes raisons. La police harcèle désormais «financièrement» sa famille, selon l'association Human Rights in China. Son épouse a été licenciée et la boutique familiale s'est vue ordonner de fermer.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=374265



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Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 13 Avril 2006 19h47
A Shanghaï, la police brutalise les participants à un jeûne collectif

LE MONDE | 13.04.06 | 15h15 • Mis à jour le 13.04.06 | 15h15
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

Les grèves de la faim tournantes, lancées début février à l'initiative des militants des droits de l'homme chinois exaspérées par les méthodes de la police, ont fait, indirectement, leur première victime : Du Ronglin, un Shanghaïen, serait mort deux jours après avoir été relâché par la police, le 19 mars, des suites des brutalités subies en détention, selon les informations données par China Rights Defenders (CRD), un réseau de défense des droits de l'homme basé en Chine. L'information n'a pas pu être confirmée par une autre source. Du Ronglin aurait été arrêté le 22 février pour avoir pris part à ce mode de protestation.

A l'origine, selon CRD, la police recherchait une personne qui a quasiment le même nom, mais l'aurait gardé malgré tout. Ces jeûnes de vingt-quatre heures sont d'autant plus inoffensifs qu'ils sont observés à domicile ou sur les lieux de travail des protagonistes, sans publicité intentionnelle ni concertation. "Il aurait fallu être naïf pour croire qu'il n'y aurait pas de réponse de la police", reconnaît l'avocat Gao Zhisheng, l'initiateur du mouvement, joint mercredi 12 avril au téléphone. Selon lui, plus de cent personnes ont été arrêtées, dont une trentaine seraient encore en détention.

Rayé du barreau en 2005 pour avoir défendu des dossiers qui gênent, le militant a été forcé de quitter Pékin. Il s'est d'abord rendu dans sa ville natale du nord du Shaanxi, où la police locale l'a harcelé. Il est reparti vers Pékin mais se dit empêché d'accéder à son domicile dans la capitale. M. Gao n'a aucun de détails sur le cas de Du Ronglin car il lui est souvent difficile de communiquer. "Je peux vous dire que, de toute la Chine, c'est à Shanghaï qu'il y a eu le plus de participants et que les grèves sont les plus fréquentes. C'est aussi à Shanghaï que la répression est la plus sévère. Ils ne reculent devant rien pour faire taire les protestations autour des problèmes d'expulsion et de relogement", dit M. Gao. Les grèves de la faim, l'engagement des avocats ou des militants en faveur de causes aussi diverses que le sida, les expropriations, ou la persécution religieuse, ainsi que les actions des pétitionnaires eux-mêmes, ne violent aucune loi, mais se heurtent à "une violence fasciste, sauvage et illégale" dit M. Gao, qui dénonce "les méthodes de ravisseurs dignes des sociétés secrètes" de la police.

EXPULSIONS FORCÉES

Du Ronglin fait partie des résidents de Shanghaï qui ont protesté contre des expulsions forcées ou des compensations trop faibles. En général, les promoteurs confient à des sociétés privées, qui ont l'agrément du gouvernement, le soin de gérer l'enveloppe destinée aux résidents, et de faire table rase de quartiers entiers. Face aux abus, la municipalité a adopté l'an dernier un décret qui rend un peu plus difficiles les expulsions, et des employés d'une société de relogement accusés d'avoir mis le feu à tout un quartier ont été condamnés pour l'exemple.

Mais tous les moyens restent bons pour minimiser les coûts (intimidations, coupures d'eau et d'électricité, nuisances...) et les voies de recours risquées : Zheng Enzhong, un avocat de Shanghaï, qui a aidé en 2003 un groupe de plaignants dans un procès contre un promoteur crapuleux qui n'a jamais abouti, purge une peine de prison de trois ans pour avoir "révélé un secret d'Etat". Liu Xin-Juan, une pétitionnaire de Shanghaï, s'est retrouvée, début février, en hôpital psychiatrique. "Elle est sortie le 24 mars, avec des béquilles, car elle avait été battue", dit son fils qui, lui aussi, a jeûné, chaque week-end, pour protester en silence contre son internement abusif.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 14.04.06

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 13 Avril 2006 20h11
Le déficit commercial américain baisse grâce notamment à un déséquilibre réduit des échanges avec la Chine

LEMONDE.FR | 12.04.06 | 17h59 • Mis à jour le 12.04.06 | 18h35

Le déficit commercial des Etats-Unis s'est réduit en février de 4,1 %, soit davantage que prévu, à 65,74 milliards de dollars après un record historique de 68,59 milliards atteint en janvier, selon les chiffres publiés mercredi 12 avril par le département du commerce. Les économistes tablaient en moyenne sur un déficit de 67,50 milliards. Le déficit de février n'en est pas moins le troisième déficit mensuel le plus important dans les annales de la balance commerciale américaine. Le pays a enregistré en 2005 un déficit commercial annuel record de 723,6 milliards de dollars et l'évolution des deux premiers mois de l'année 2006 laisse présager que ce montant sera encore dépassé.


L'embellie s'explique par une nette baisse des importations, qui ont reculé de 2,3 % à 178,7 milliards de dollars. Les exportations ont dans le même temps baissé de 1,2 % à 113 milliards de dollars, du fait de ventes moins importantes de produits informatiques (- 177 millions de dollars) et chimiques (- 165 millions) notamment.

DES SOMMETS HISTORIQUES

Les Etats-Unis ont acheté moins de biens d'équipement (- 1,5 milliard de dollars), de voitures (- 1,3 milliard) et de biens de consommation (- 888 millions) à l'étranger. Le déficit de la balance pétrolière s'est par contre aggravé (22,6 milliards de dollars). On est encore loin du niveau record de la fin 2005, mais cela n'augure pas une amélioration à long terme, les cours du brut s'étant remis à flirter en avril avec leur sommet historique de 70 dollars le baril.

Les Etats-Unis ont réduit de 22,7 % leur déficit avec la Chine, à 13,8 milliards de dollars. Il faut remonter à mars 2005 pour trouver un niveau moins important. L'amélioration s'explique notamment par une bonne progression des exportations (+ 17 % à 4,1 milliards de dollars), qui ont atteint leur second plus haut niveau. L'avionneur américain Boeing a d'ailleurs annoncé, mardi, que la Chine avait commandé 80 appareils 737, venant s'ajouter à une précédente commande pour 70 avions de ce type passée en novembre.

Le déficit avec la Chine est traditionnellement le plus lourd qu'aient à supporter les Américains, au grand dam des industriels, qui accusent Pékin de manipuler son taux de change et de provoquer une hémorragie d'emplois aux Etats-Unis. Le président chinois, Hu Jintao, doit se rendre la semaine prochaine aux Etats-Unis. Le président George W. Bush a dit s'attendre à une déclaration de son homologue chinois sur la politique des changes.

Une embellie a aussi été notée avec l'Union européenne : le déficit s'est réduit de 15,1 % à 8,3 milliards de dollars, soit le chiffre le plus faible depuis janvier 2005.


Avec AFP et Reuters

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 13 Avril 2006 20h24
L'Express du 13/04/2006

Intégration

Les «Chinois» font un tabac

par Gilbert Charles

Même si la chasse aux fumeurs bat son plein, le métier de buraliste reste rentable. De nombreux fils d'immigrants asiatiques l'ont compris. Et se ruent sur ce secteur, en particulier à Paris

La tendance n'a pu échapper aux fumeurs impénitents fréquentant encore les bars-tabacs: les bougnats qui régnaient depuis des dizaines d'années sur les estaminets parisiens sont en voie de disparition, remplacés par des commerçants d'origine asiatique. Les Auvergnats et les Aveyronnais dont les parents avaient quitté au siècle dernier leurs campagnes désertifiées pour aller vendre à Paris le charbon du Massif central possédaient il y a dix ans 80% des tabacs, pour 30% aujourd'hui. Ils cèdent désormais la place à d'autres fils d'immigrants, aux yeux bridés, venus le plus souvent de la région de Wenzhou, dans l'est de la Chine. Le phénomène touche toute la France, mais a pris en région parisienne des proportions spectaculaires. «Depuis environ deux ans, plus de 50% des bureaux de tabac sont rachetés par des représentants de la communauté chinoise, constate Jean-François Bonnet, directeur général de la chambre syndicale des débitants de tabac d'Ile-de-France. Il s'agit souvent d'immigrés de deuxième génération à la recherche d'une certaine reconnaissance sociale et de nouvelles opportunités.»

Une communauté particulièrement dynamique: plus de 3 200 entreprises de la capitale sont dirigées par des ressortissants asiatiques, dont les nouvelles inscriptions au registre du commerce ont augmenté de près de 18% entre 2002 et 2004, alors que - selon une étude du greffe du tribunal de commerce de Paris - le nombre de sociétés créées par des Français diminuait de 2,9%. Jusque-là surtout confinés dans la restauration, la maroquinerie, le textile et l'import-export (domaine où ils sont depuis peu concurrencés par les centrales d'achats mises en place par les grandes marques, qui traitent directement avec les entreprises chinoises), ils cherchent aujourd'hui de nouveaux créneaux et s'installent dans tous les arrondissements, jusqu'aux fiefs les plus huppés du XVIe et du VIIIe. Après les magasins d'informatique, les salons de beauté, les pressings, les bijouteries ou les primeurs, ils prennent aujourd'hui d'assaut les enseignes à la carotte. «C'est un métier très dur où l'on travaille plus de quatorze heures par jour: nous prenons simplement la place des enfants d'Auvergnats qui ne veulent plus succéder à leurs parents», explique Sylvain Chao, propriétaire d'origine cambodgienne d'une grande brasserie-tabac à Montreuil, le Saint-Laurent, et membre du conseil d'administration de la chambre syndicale régionale des buralistes, qui compte deux représentants d'origine asiatique.

9% de fumeurs de moins en cinq ans
A première vue, cette ruée paraît quelque peu saugrenue, alors que le marché des fumeurs harcelés par les mesures antitabac ne cesse de rétrécir. Depuis trois ans, les prix ont augmenté de 40%, mais les buralistes, qui manifestent contre le plan du gouvernement de renforcer l'interdiction de fumer dans les lieux collectifs, semblent pourtant avoir bien résisté à la crise, du moins en dehors des départements frontaliers, où l'activité a brutalement chuté en raison de la contrebande avec les pays voisins. Les ventes de cigarettes ont certes baissé d'environ 25% depuis trois ans, mais cette chute est compensée par l'augmentation des prix et par l'engouement croissant de la clientèle pour les tabacs à rouler, les cigares et les cigarillos, qui ont progressé dans le même temps de 10 à 15%.

Selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), le nombre de fumeurs réguliers en France est passé de 33,1 à 29,9% entre 2000 et 2005, soit une diminution de seulement 9% en cinq ans. La profession, qui a bénéficié l'an dernier de 170 millions d'euros d'aides publiques au titre du «contrat d'avenir» signé avec le gouvernement en 2003, s'est aussi diversifiée dans la vente de produits annexes, comme les cartes téléphoniques, la confiserie et surtout les jeux, qui représentent aujourd'hui un quart de ses revenus. Résultat: le chiffre d'affaires des buralistes a globalement progressé l'an dernier dans 54 départements français, et cette activité est même considérée comme l'une des plus rentables à Paris. «On s'attendait à voir augmenter les fermetures et les ventes de bureaux de tabac, mais cela ne s'est pas produit, remarque Jean-François Bonnet. La plupart des cessations d'activité sont essentiellement liées à des départs à la retraite et le nombre de tabacs disponibles sur le marché est resté stable.» Les fonds de commerce disponibles sont donc très recherchés, d'autant plus qu'ils offrent en quelque sorte une clientèle captive: la vente du tabac est placée en France sous le contrôle des services des douanes, qui décident de l'emplacement des débits: il n'y a donc aucun risque de voir s'installer un concurrent à proximité.

Un atout qui n'a pas échappé aux représentants de la communauté asiatique, organisée en associations parrainées par de riches commerçants et restaurateurs contrôlant les tontines, ces banques informelles permettant d'emprunter facilement des capitaux. «C'est une clientèle très déterminée, qui fait preuve d'une grande capacité d'adaptation en matière financière, observe Yves-Marie Le Norgoll, PDG d'Axxis, un cabinet spécialisé dans les transactions de fonds de commerce. Certains acquéreurs, qui déclarent dans un premier temps disposer par exemple de 300 000 euros, finissent souvent par porter leur choix sur un commerce dont le prix est deux fois plus élevé et ne semblent avoir aucune difficulté pour réunir les fonds nécessaires en quelques jours.»

Une révolution culturelle
En principe, 33% du prix d'achat d'une «carotte» doit provenir de fonds personnels dont l'origine doit être déclarée. Les acheteurs asiatiques font souvent état devant le notaire de documents d'un parent résidant en Chine, qui prétend leur avoir légué ou prêté de l'argent. Les prêts tontines étant généralement remboursés en liquide, les Asiatiques préfèrent les bars-tabacs aux tabacs «secs», car l'activité «limonade» permet de dégager des recettes en monnaie, non contrôlées par les douanes. Il arrive que des propriétaires vendeurs, avec ou sans la pression du voisinage, refusent de céder leur fonds de commerce à des Asiatiques. «Ils finissent presque toujours par plier quand l'acheteur surenchérit sur le prix de vente», raconte Yves-Marie Le Norgoll. La révolution culturelle lancée par les Chinois dans le petit monde des buralistes fait surtout flamber le marché immobilier: la valeur des bureaux de tabac parisiens a augmenté de 20% l'an dernier.


Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 13 Avril 2006 20h32
Courrier international - 31 mars 2006

Revue de presse

DIPLOMATIE - Pékin courtise les Taïwanais

Les vélléités indépendantistes du président taïwanais Chen Shui-bian ne font plus recette sur l'île nationaliste. Face à lui, la Chine développe une politique de séduction envers une population taïwanaise lasse des provocations de Taïpei.
"La crise sino-taïwanaise de 1995-1996 avait propagé l'idée que, si Taïwan poursuivait ses initiatives vers l'indépendance, Pékin recommencerait à affûter ses armes de façon démonstrative. En fait, la position actuelle de Pékin est d'essayer de contenir les velléités taïwanaises par l'intermédiaire de Washington et d'absorber l'île sans faire la guerre." S'exprimant dans les colonnes éditoriales de l'International Herald Tribune, Chong-Pin Lin sait de quoi il parle. Ancien vice-ministre de la Défense de Taïwan, il est également le président de la Fondation d'études internationales et sino-taïwanaises à Taïpei.

Or le président taïwanais Chen Shui-bian, du Parti progressiste démocratique (PPD), défend une politique nationaliste intransigeante dans ses relations avec la Chine continentale. Mais cette rhétorique indépendantiste agressive semble atteindre ses limites. Time Asia souligne que le président Chen "crée des polémiques sur la question de l'indépendance là où il n'y en a pas. Pour preuve, le démantèlement provocateur, le mois dernier, du Conseil de l'unification nationale qui fut créé en 1990 dans une éventuelle perspective de réunification de Taïwan avec le continent. Le président Chen avait qualifié cette instance de 'produit absurde datant d'une époque absurde'. Mais la vérité est qu'il s'agissait d'une cellule dormante dont un nombre respectable de Taïwanais n'avaient jamais entendu parler avant que Chen ne la ferme, comme un pied de nez à Pékin." Néanmoins, le régime communiste avait réagi avec beaucoup de retenue.

"Le problème, avec Chen et le PPD, est que les électeurs commencent à se lasser d'une politique de provocation et de confrontation", affirme Time Asia. Cette attitude s'avère d'autant plus stérile qu'elle n'est pas en phase avec la réalité sino-taïwanaise. "Taïwan possède de très nombreux liens économiques avec la Chine continentale, où sont installées les usines de multiples compagnies taïwanaises. Taïwan, que Pékin considère comme une province rebelle, fonctionne déjà comme si l'île était véritablement indépendante et, quand le président Chen attise le débat, beaucoup de personnes sont choquées par la gratuité et l'inconscience d'une telle attitude alors que Pékin menace de lancer ses missiles si Taïwan se déclare unilatéralement indépendant", note Time Asia. Ce désaveu s'est traduit par une chute de l'audience électorale du PPD.

Depuis le vote de la loi chinoise antisécessionniste, en mars 2005, qui prévoit le recours à la force en cas de déclaration d'indépendance taïwanaise, Pékin a lancé pas moins d'une quinzaine d'initiatives pour tenter de séduire le peuple taïwanais, assure Chong-Pin Lin. "Cela consiste à inviter des agriculteurs taïwanais à vendre leurs produits sur les marchés chinois, à accorder des prêts à des hommes d'affaires taïwanais, à faciliter les procédures administratives aux professionnels taïwanais désireux de travailler sur le continent, et ainsi de suite".

Cette politique de séduction trouve une illustration dans ce que l'on a appelé la diplomatie du panda, à savoir le don annoncé par Pékin de deux grands pandas en mai dernier, à la suite de la visite historique en Chine continentale du leader du Kouomintang (parti d'opposition taïwanais). "Bien que le geste ait été bien reçu par plus de 70 % de la population taïwanaise, l'administration indépendantiste au pouvoir du PPD a qualifié cette offre de stratagème politique", note le China Daily. Pékin a alors "appelé les autorités taïwanaises à ne pas politiser le
geste de bonne volonté du continent, alors que Taïpeï envisageait toujours de ne pas accepter les deux grands pandas".

Philippe Randrianarimanana

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h06
Photo. Drouot met en vente des documents datant du XIXe à l'après-Mao.
Des ombres de Chine

Par Ange-Dominique BOUZET
mercredi 12 avril 2006



Vente de «Photographies».
Paris Richelieu-Drouot, salle 6,
9, rue Drouot, 75 009. Aujourd'hui à 14 h 30. Exposition publique sur place, de 11 h à 12 h. www.gazette-drouot.com

un beau jour des années 1900, Auguste François, consul général en résidence à Yunnanfu et grand amateur de photographie, entreprit de fixer, pour l'édification de ses amis et de ses vieux jours, l'image d'un des divertissements facétieux propres à la vie coloniale en Chine. Ayant confié l'un de ses appareils (une caméra folioscope) à un tiers, il s'installa en biais devant l'objectif, face à un boy, après lui avoir disposé une pomme sur la tête. C'est la photo n° 1. Photo n° 2 : il arme son fusil et tire. Photo n° 3 : le boy est toujours debout ; on ne distingue pas bien ce qu'il est advenu de la pomme, mais un archer en costume traditionnel, qui se tient à côté du consul, lève son arme à son tour, dans l'intention manifeste de vérifier s'il est aussi bon que le Français au jeu de Guillaume Tell. Aucune image ne fixe l'issue définitive du concours.

Cruauté. Dans un genre de notation sociologique un peu différente, mais de la même eau, on appréciera également les trois clichés de la panthère Chong Chong (occupée à déchiqueter un oiseau), que le consul, d'après ses propres dires, utilisait «pour garder ses lingots, à la chaîne de jour, libre de gambader dans la cour la nuit», sachant bien qu'elle «ne marquait pas de sympathie aux gens portant natte».

Diplomate intelligent et haut en couleur, Auguste François, au demeurant, n'était sans doute pas le pire des coloniaux à sévir dans une Chine à la cruauté encore féodale. Outre les deux livres inspirés de ses séjours orientaux (l'Oeil du consul, publié en 1989 au Chêne, et le Mandarin blanc réédité cette année à l'Harmattan), il en a rapporté une foison de précieux documents photographiques et cinématographiques qui témoignent d'un pays encore presque vierge d'influences occidentales : portraits de notables en grand apparat, cérémonies, groupes de paysans ou d'artisans, images de suppliciés, scènes de danse et de théâtre, vues de villes ou de campagnes...

Intérêt contrasté. Cet ensemble alimente une partie de la vente de photos anciennes de l'Extrême-Orient organisée par l'experte Viviane Esders, aujourd'hui à Drouot. Au total, quelque 180 lots, issus d'archives particulières, allant du XIXe siècle à la Révolution culturelle. Leur intérêt contrasté, variant de l'ordre esthétique à celui du témoignage plutôt ethno-sociologique, met la vente à portée de toutes les bourses, les estimations oscillant de 100 à 6 000 euros. Exception : les pièces les plus anciennes, daguerréotypes du pionnier Alphonse-Jules Itier (portraits, vues de Manille et de Macao datant de 1844) évalués, selon l'état, entre 3 000 et 20 000 euros.

Pagodes, jonques, types ethniques, carcans, nattes, manoeuvres armées... On glisse de la Chine de la guerre des Boxers à celle de l'après-Mao, en passant par les paysages picturalistes à la Chin-San Long et les images de mariés des studios de Shanghai des années 30, sans oublier quelques clichés de Cartier-Bresson.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=374226



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h48
Mise à jour 12.04.2006 09h47

Retrait de Champion du marché chinois à cause de sa mauvaise performance

Entré sur le marché chinois il y a moins de deux ans, Champion, enseigne du groupe Carrefour et premier supermarché d'aliments frais de l'Europe, se retirera du marché chinois avant la fin juin 2006.

Sur l'invitation du gouvernement de Beijing, Champion a ouvert son premier supermarché en Chine à Jinsong, Beijing. Comme dans les autres régions du monde, Champion s'est avéré prudent pour ses premiers pas en Chine : il a mis presque deux ans pour déterminer l'emplacement de son premier supermarché en Chine. En environ deux ans, Champion n'a ouvert que 8 supermarchés à Beijing.

Carrefour attribue le retrait de Champion du marché chinois à la concurrence acharnée. “Les opérations de Champion à Beijing n'ont pas abouti à un résultat satisfaisant à cause de la concurrence âpre dans le domaine des supermarchés”, a fait savoir hier le porte-parole de Carrefour Chine. Au terme de plusieurs mois de négociations avec son coassocié en Chine, Beijing Shoulian Commercial Group Co,. Ltd., Carrefour a décidé de lui céder quatre de ses supermarchés à Beijing, de manière à réduire sa propre perte et à faire valoir les atouts respectifs des deux parties. Quant à ses quatre autres supermarchés à Beijing, Carrefour leur procurera d'autres acheteurs chinois.

“Nous sommes en négociation avec les autres opérateurs chinois du secteur pour la localisation de nos quatre autres supermarchés”, a révélé Carrefour.

Les huit supermarchés Champion devront arrêter d'utiliser la marque avant fin juin, qu'il trouve de nouveaux acheteurs pour ses quatre autres supermarchés ou non. Toutefois, Carrefour a déclaré qu'il continuera à endosser toutes les responsabilités des supermarchés Champion en Chine envers ses fournisseurs, partenaires, clients et employés.

Selon un spécialiste du secteur, malgré la supériorité absolue des capitaux étrangers dans le secteur chinois des supermarchés, les capitaux chinois ont enregistré un développement considérable dans ce domaine. Comme c'est à titre d'essai que Carrefour est entré dans le secteur chinois des supermarchés d'aliments frais, il n'a ouvert qu'un nombre limité de supermarchés Champion en Chine. A cause du prix de revient très élevé du secteur, même le plus grand supermarché européen d'aliments frais n'est pas arrivé à échapper à la “vague de froid” en Chine.

Après le retrait de son enseigne Champion du marché chinois, Carrefour mettra l'accent sur le développement de ses deux autres formats majeurs : l'hypermarché et le maxidiscompte. Selon nos sources, Carrefour a créé avec Beijing Shoulian une joint-venture en 2004 en vue de mettre en place à Beijing une chaîne des supermarchés d'aliments frais. L'objectif que la joint-venture s'est fixé au moment de sa création est de créer 40 à 50 supermarchés et un centre logistique propre avant 2008.

Champion compte plus de 2300 supermarchés dans le monde entier. La principale différence entre les supermarchés Champion et les supermarchés chinois standard réside dans la proportion des aliments frais. Les supermarchés réalisent avec les deux autres formats majeurs de Carrefour, les hypermarchés et les maxidiscomptes, 87% des chiffres d'affaires de Carrefour.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h49
Mise à jour 14.04.2006 11h06

La Chine assouplit le contrôle des devises étrangères

La banque centrale de Chine a annoncé jeudi 13 avril l'assouplissement de contrôles des comptes en devises étrangères et la simplification des procédures d'approbation pour les paiements de devises étrangères dans le commerce de service et des procédures d'achat pour individus de monnaies étrangères.

La Banque populaire de Chine permettra aussi aux banques dont les conditions sont réunies, d'absorber des capitaux en Renminbi, la monnaie chinoise, dans des institutions et individus domestiques pour investir à l'étranger, plus précisément dans les produits promettant des profits fixes, cela sous un système de quota non spécifié.

La Banque centrale permettra aux sociétés de gestion de fonds et aux autres institutions de valeurs d'investir dans une combinaison d'actions et d'autres titres de l'étranger, en utilisant des monnaies étrangères collectées à partir des institutions domestiques et des sources privées.

La Banque centrale de Chine a dit qu'elle permettra aux institutions d'assurance dont les conditions sont réunies, d'acheter des monnaies étrangères pour un investissement dans les produits étrangers avec des profits fixes.

Le montant de monnaies étrangères achetées serait sous une « certaine proportion » des actifs totaux de l'institution d'assurance.

La banque a dit que ces nouvelles politiques seront appliquées en coopération avec d'autres départements, en surveillant strictement les paiements internationaux et en rajustant diverses politiques afin de prévenir les risques et de sauvegarder la sécurité économique et financière du pays.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h51
Mise à jour 14.04.2006 14h44

Google annonce son nouveau nom pour le marché chinois

Google inc. a annoncé qu'il s'est donné un nouveau nom pour son entrée dans le marché chinois, alors qu'il inaugurait hier son nouveau centre de technologie à Beijing.

Dans un effort de faciliter l'utilisation du service pour les Chinois, et attirer de nouveaux utilisateurs, la société basée aux Etats Unies se connaîtra en Chine sous le nom de "Gu Ge", qui signifie "chanson de la moisson du grain."

C'est la première fois que Google, qui est en retard sur le marché des moteurs de recherche en Chine, s'est donné une nouvelle identité en une autre langue.

"Notre but numéro 1 ici est, de loin, de servir les utilisateurs chinois qui veulent une information utile sur Internet," a déclaré Eric Schmidt, cadre supérieur de Google.

La Chine a la semaine dernière rattrapée les USA comme le plus grand marché de l'Internet au monde en termes d'utilisateurs et continuera "à conduire le monde pour de nombreuses, nombreuses, nombreuses, années," a précisé M. Schmidt.

M. Schmidt visite la Chine avec un groupe de cadres supérieurs de Google pour étudier le marché après que le géant américain ait annoncé ses plans de s'installer à Beijing en septembre dernier.

Pour démarrer la nouvelle opération, Google a recruté environ 80 ingénieurs diplmés en Chine, 15 sont venus des sièges sociaux de Google (Silicon Valley, Californie) et cinq chercheurs scientifiques supérieurs internationaux ont rejoint l'équipe, selon Kai-fu Lee, vice-président de la corporation et président de Google Chine.

"La majeure partie de notre investissement est dans les personnes," a annoncé M. Schmidt. Il a ajouté que le nombre d'employés atteindra les prochaines années "quelques milliers".

Google a déjà un autre Institut de Technologie à Taipei, mais cherche à augmenter ses équipes de recherches à Beijing, Shanghai et probablement d'autres villes chinoises.

Le CEO du moteur de recherche le plus fréquemment utilisé au monde a dit que la prochaine étape était d'avoir une base de donnée en Chine afin d'accélérer les services pour ses clients locaux. Google travaillerait alors avec les bibliothèques locales pour apporter de grandes quantités d'information des livres chinois sur Internet.

"Nos affaires en Chine ne sont pas au sujet de revenu, mais de servir les usagers" a ajouté M. Schmidt lors d'une entrevue.

Baidu, le concurrent local de Google, énuméré sur le Nasdaq avec Google en tant que petit investisseur, a également obtenu son nom d'une poésie chinoise.

L'idée derrière l'utilisation d'un nom chinois est d'aider la compagnie à toucher un plus grand nombre d'utilisateurs, dont beaucoup ne parlent pas anglais et ont des difficultés à prononcer le nom. Ceci gêne leur utilisation du moteur de recherche.

Selon la société professionnelle d'études sur Internet, Shanghai iResearch, les revenus du marché de recherche sur Internet en 2005 étaient évalués à 1,04 milliard yuan (US$129 millions), 82% de plus qu'en 2004.

Sur une combinaison de services de recherche sur les trois principaux moteurs de recherche, Yahoo ! Arrive en tête, Baidu se range en seconde position avec 26% des parts et Google en troisième position avec 14%.

M. Schmidt a reconnu que "notre erreur" est de ne pas être venu en Chine plus tôt, que ce retard a donné une longueur d'avance à Baidu sur le marché.

Tous les principaux organismes de recherches intéressés au marché chinois placent Baidu comme le plus grand moteur de recherche de Chine.

Une enquête menée en mars par China Popular Computer Weekly, faisant participer 120 000 utilisateurs d'Internet, montre que plus de 60% utilisaient Baidu, contre 28% qui choisissaient Google.

M. Schmidt a rappelé que quelques autres géants Internet des USA, tels que Yahoo !, AOL, Amazone et eBay, ont eu des difficultés à exporter leurs systèmes vers la Chine en raison de la concurrence locale et des progrès lents pour satisfaire les demandes locales.

"Nous ne sommes souvent pas les premiers sur les marchés, mais nous nous développons souvent plus rapidement," a-t-il conclu.



Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h53
Mise à jour 14.04.2006 14h36

La plus grande école internationale de Beijing ouvrira ses portes cet automne

Des travaux de construction ont été accomplis plus tôt cette semaine sur la plus grande école internationale de Beijing pour les enfants des étrangers travaillant dans la capitale chinoise.

Situé dans la troisième zone nord des ambassades (Liangmahe, district de Chaoyang), le projet couvre une surface totale de 35 800 mètres carrés. L'école devrait ouvrir ses portes en septembre.

Les commanditaires de l'école internationale, appelés Ecole Internationale Sino-Canadienne, incluent le gouvernement canadien, l'autorité éducative du Nouveau Brunswick du Canada et une compagnie d'éducation de la nation, selon le Bureau de Service pour les Fonctionnaires Etrangers, sous la tutelle du Ministère des Affaires Etrangères chinois.

L'école est la plus grande école internationale conçue pour les enfants des étrangers travaillant à Beijing, a déclaré M. Qu Wenming, le chef du bureau de l'école.

Il y a plus de 190 ambassades et consulats à Beijing, en plus des 80 ou plus organes de pression et de bureaux de nombreux organismes internationaux.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h54
Mise à jour 14.04.2006 08h11

La Chine renforce le contrôle sur les reportages d'actualité internationaux diffusés dans le pays

Le département chinois de la radiodiffusion a publié une circulaire interdisant aux stations de radiodiffusion locales d'utiliser des reportages d'actualité de la télévision internationale obtenus par satellite et non par la télévision centrale CCTV.

D'après cette circulaire, l'Administration d'Etat de la Radiodiffusion, du Cinéma et de la Télévision, les chaînes locales doivent utiliser strictement les images internationales fournies par CCTV et China Radio International.

"Récemment, certains agences de presse étrangères et médias étrangers ont eu recours à diverses méthodes pour vendre aux chaînes locales domestiques des images d'actualité à connotation politique controversée," selon la notification.

Les stations locales de la radiodiffusion doivent éviter l'utilisation de reportages d'actualité étrangers pour réaliser leurs programmes d'information ou leur couverture spéciale d'affaires internationales.

La circulaire interdit par ailleurs aux chaînes locales d'utiliser des images satellites étrangères distribuées par l'Agence de Presse Xinhua.

En outre il est demandé aux administrations de la radiodiffusion à tous les niveaux de verifier la radiodiffusion locale de leurs programmes.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h54
Mise à jour 13.04.2006 16h59

La Chine adhérera à la Convention internationale sur l'Internet avant la fin de l'année

Liu Binjie, vice-directeur de l'Administration générale de la presse et de l'édition a déclaré le 11 avril lors d'une conférence de presse tenue par le Bureau des Information et Presse du Conseil des Affaires d'Etat que selon l'emploi du temps du gouvernement chinois, la Chine adhérera à la Convention internationale sur l'Internent au cours de la deuxième moitié de cette année.

De source officielle, on a appris que de toutes les affaires relatives aux droits de propriété intellectuelle en Chine, celles concernant la violation du droit d'auteur et la piraterie représentent plus de 70%. On y remarque par contre un grand pourcentage de violations du droit d'auteur et de pirateries commises sur Internet. Il importe ainsi de porter des coups à ceux qui commettent des délits sur l'Internet. Sur ce point, Liu Binjie a réaffirmé que le gouvernement chinois adopte depuis toujours une attitude positive à l'égard de l'adhésion à la Convention internationale sur l'Internet de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle et a révélé que la Chine possède une garantie législative dans le règlement de ce genre d'affaires.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h55
Mise à jour 13.04.2006 08h46

Chine : interdiction de l'achat et de la vente de spermatozoïdes et d'ovules et interdiction de la gestation pour autrui

Mao Qun'an, porte-parole du Ministère de la Santé, a indiqué récemment lors d'une conférence de presse que la plupart des greffes d'organes de la Chine proviennent de dons volontaires de citoyens à la suite de décès. Certains reportages des médias étrangers affirmant que la Chine enlève à son bon plaisir les organes des condamnés à mort sont contraires à la vérité et portent atteinte à la réputation du système législatif chinois, a déclaré Mao Qun'an.

Mao Qun'an a expliqué que la Chine interdit l'achat et la vente des organes humains, et interdit les greffes d'organes non conformes aux lois et règlements et aux principes de l'éthique médicale. Le Ministère de la Santé mettra en place une évaluation technique à l'égard de la greffe d'organes, mènera des enquêtes sérieuses et imposera des sanctions aux établissements médicaux pratiquant des transplantations d'organes sans permission et à l'encontre des lois et règlements. Le règlement provisoire sur la gestion de l'application clinique des techniques de la greffe des organes humains entrera en application à partir du 1er juillet, ce qui contribuera à renforcer la réglementation en matière d'application de la technique de la greffe d'organes humains et de prévention des risques techniques.

De source officielle, on a appris que Mao Qun'an a également réaffirmé lors de la conférence de presse que la Chine interdit l'achat et le vente de spermatozoïdes et d'ovules ainsi que la gestation pour autrui. Il a souligné que la Chine interdit tout abus de la technique auxiliaire de reproduction humaine et l'industrialisation et la commercialisation de cette technique.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h56
Mise à jour 12.04.2006 13h55

Chine: sortie de la première promotion des étudiants de l'Université de Hohai issus de la coopération sino-française

Une cérémonie de remise des diplômes de doctorat et de maîtrise pour les étudiants issus de la coopération entre l'Université de Hohai et l'Université des Sciences et Technologies de Lille (USTL) a eu lieu lundi dernier à Nanjing, capitale de la province du Jiangsu, dans l'est de la Chine.

Le professeur Jack Brocakd, vice-président de l'USTL, et Nathalie Devesa, vice-directeur de l'Ecole Universitaire d'Ingénieurs de Lille (EUDIL), étaient présents à la cérémonie.

Créée en 1915, l'Université de Hohai est connue pour ses recherches en sciences hydrauliques et se trouve au premier rang des établissements supérieurs du pays dans ce domaine. La coopération sino-française a commencé en 2001. L'Université de Hohai choisit chaque année des étudiants préparant la maîtrise et les licences pour les envoyer poursuivre des études en France.

Parmi les étudiants de cette première promotion, 8 ont obtenu des diplômes de doctorat de l'USTL et 13 autres, des diplômes d'ingénieur de l'EUDIL et de maîtrise de l'Université de Hohai en même temps.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h57
Mise à jour 12.04.2006 09h06

Les principaux sites internet chinois appellent à la lutte contre la pornographie et la violence sur le web

Une dizaine de sociétés internet majeures basées à Beijing ont appelé à conjuguer les efforts pour nettoyer leurs sites et empêcher la diffusion de messages à caractère pornogrpahique ou violent.

Selon une proposition conjointe publiée dimanche, les propriétaires de 14 sites web dont Sina.com, Sohu.com, Baidu.com, et Yahoo Chine ont appelé toutes les sociétés internet à lutter contre la propagation d'une "culture internet pornographique et violente".

"Nous sommes fermement opposés aux messages pornographique allant à l'encontre des principes sociaux et de la culture et des traditions chinoises," selon la proposition.

"Les messages et photos à caractère sexuel, les liens internet à des sites pornos, les jeux ayant un contenu sexuel ou violent doivent être interdit" selon la proprosition.

Cette dernière demande à toutes les sociétés internet de ne pas transmettre de photos, textes, ou messages audio obscènes sur les forums en ligne, les chats et les blogs.

La Chine compte 111 millions d'internautes dont la majorité écrasante est constituée par la jeune génération. Le gouvernment chinois a lancé une campagne pour nettoyer l'espace internet dans le but de fournir aux jeunes une environnement culturel plus sain.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h58
Mise à jour 11.04.2006 08h36

Coup d'envoi d'un projet de pluie artificielle sur le plateau Qinghai-Tibet

Le premier projet de pluie artificielle destiné à accroître les précipitations vient d'être lancé dans la région de la source des trois cours d'eau majeurs du pays sur le plateau Qinghai-Tibet, selon le bureau de l'eau de la province du Qinghai.

Considérée comme réservoir de la Chine, cette région est la source des trois principaux cours d'eau chinois (fleuve jaune, fleuve Yangtsé et rivière Lancang), qui fournissent annuellement 60 milliards de m3 d'eau à travers le pays.

Des avions de fabrication chinoise chargés d'activateurs traverseront les nuages où des gouttes de pluie sont déjà formées, provoquant de la pluie ou de la neige selon si les conditions nécessaires sont réunies, a expliqué un expert du bureau.

A ce jour, le projet pour lequel le gouvernement chinois a décidé d'investir quelque 18,8 millions de yuans (2,35 millions de dollars) a déjà réussi à provoquer des chutes de pluie et de neige dans certains endroits de la région.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 10h59
Mise à jour 11.04.2006 08h20

Chine: une université du Yunnan (sud-ouest) forme des volontaires pour l'enseignement du chinois à l'étranger

L'Ecole normale supérieure du Yunnan (sud-ouest de la Chine) est à la tête de la campagne nationale pour la formation des enseignants volontaires, qui seront envoyés à l'étranger pour enseigner la langue chinoise, a affirmé dimanche un responsable de cette université.

Depuis 2001, l'école a déjà envoyé 119 volontaires du genre en Thailande, a indiqué Wu Yinghui, directeur de la Faculté des études chinoises et internationales de l'école.

L'Ecole normale supérieure du Yunnan a été désigné en 2004 par le Bureau national de Chine pour l'Enseignement du Chinois comme Langue étrangère comme l'une des huit universités du pays chargés de former et d'envoyer des enseignants volontaires pour l'enseignement du chinois à l'étranger.

Jusqu'à présent, elle est l'université qui a envoyé le plus grand nombre des volontaires à l'étranger.

Selon Wu, l'école envisage de former davantage de volontaires pour les envoyer en République de Corée, au Vietnam et en Malaisie, afin de répondre à la demende locale sans cesse croissante.

La Chine a établi le système de volontariat dans ce secteur en 2004. Les candidats doivent d'abord passer avec succès un examen avant de suivre une formation. Les contrats qu'ils signent avec le gouvernement durent entre six mois et deux ans, et les volontaires touchent sous contrat une subvention mensuelle de 400 dollars et bénéficient des assurances contre les maladies et les accidents du travail.


Source: xinhua

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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 11h00
Mise à jour 10.04.2006 09h38

300 étudiants chinois et français bénéficient d'un projet de coopération sino-française

Une réunion d'évaluation du projet " 4+4" s'est tenue dimanche à Xi'an, capitale de la province du Shaanxi(nord-ouest de la Chine) à l'occasion du 110ème anniversaire de la naissance de l'Université des Communications de Xi'an.

Cao Guoxing, vice-président de la Commission nationale du Fonds de Bourse pour les étudiants chinois à l'Etranger et directeur du Département international du ministère chinois de l'Education, Patrick Bourgin, recteur de l'Ecole centrale à Lyon, Xu Zongben, recteur ajoint de l'Université des Communications de Xi'an, ainsi que les représentants de l'Université Qinghua et des universités des Communications de Shanghai et du Sud-Ouest à Chengdu ont participé à cette réunion.

Lancé conjointement en 1996 par quatre universités polythechniques chinoises et quatre écoles polytechniques françaises, le projet 4+4 a pour but de former des ingénieurs chinois et français et de renforcer la coopération dans les recherches scientifiques entre la France et la Chine.

Depuis 1999, grâce au soutien du ministère français des Affaires étrangères et du ministère chinois de l'Education, 300 étudiants chinois et français de 7 promotion ont été formés.

Les participants ont évoqué l'exécution de ce projet ces dix dernières années, de même que les succès obtenus et les problèmes dans cette exécution, tout en jetant un regard sur les perspectives d'avenir pour cette coopération.


Source: xinhua





Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 11h02
Mise à jour 07.04.2006 16h22

Lancement d'un programme d'échanges pour 800 jeunes chinois et français en 2006

Le ministre français de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative Jean-François Lamour vient d'annoncer à Beijing un programme d'échanges pour 800 jeunes chinois et français en 2006. Le premier groupe de 100 jeunes artistes français se rendront en visite en Chine du 2 au 12 juin et participeront aux Croisements culturels Chine-France.

Ces échanges sont organisés conjointement par le ministère français de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative et de la Fédération nationale chinoise de la Jeunesse. Pour M. Lamour, c'est un prolongement de l'influence des années croisées Chine- France (2003-2005) chez les jeunes qui doivent mieux se connaître les uns et les autres.

Après le premier groupe de 100 jeunes artistes français, un deuxième groupe de 100 entrepreneurs français viendront en Chine en juillet. Puis ce sera au tour de 100 ou 200 représentants français dont la plupart seront des chercheurs et des employés d'institutions gouvernementales.

En décembre, 400 jeunes chinois de divers milieux visiteront la France pour rencontrer les jeunes français.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 11h03
Mise à jour 13.04.2006 17h02
Les étrangers apprécient "Les Misérables" version opéra de Pékin

Récemment plus de 500 étrangers de 60 nationalités et organisations internationales résidant à Beijing ont pu assister à une représentation du chef-d'oeuvre de Victor Hugo "Les Misérables" en version de l'opéra de Pékin. Parmi eux on comptait des ambassadeurs, des experts, des représentants d'entreprise, des journalistes et des étudiants.

C'est la première fois qu'une oeuvre littéraire étrangère est représentée sur une scène de l'opéra de Beijing.

Avant que ne commence le spectacle, des professeurs de l'Académie nationale des arts théâtraux de Chine ont fait des exposés sur l'opéra de Pékin, expliquant aux spectateurs les différents rôles, leur origine et leurs caractéristiques. Par des démonstrations sur scène ils ont fait connaître les poses, regards et autres caractéristiques de personnages tels que le laosheng (vieil homme à barbe), le hualian (aventurier, héros ou bandit), la qingyi (femme entre deux âges), la huadan (jeune fille coquette, brave ou légère), etc. L'auditoire a manifesté un vif intérêt pour les explications.

L'opéra de Pékin « Les Misérables » est un essai de représentation d'une oeuvre classique occidentale au moyen de l'art théâtral traditionnel chinois. C'est aussi une création issue de la méthode de l'Académie des arts théâtraux, qui s'efforce depuis plusieurs années de fusionner l'enseignement et la pratique. Le script a été rédigé par le département de la littérature théâtrale, la pièce a été réalisée par le département de réalisation théâtrale et jouée par les professeurs et étudiants du département de représentation théâtrale, le département de la musique s'est occupé de la musique et de l'accompagnement, le département de danse des danses. Le résultat est une oeuvre théâtrale tout à fait originale. Les personnages tragiques de Jean Valjean et de Fantine se sont transformés en laosheng et qingyi, exprimant d'une manière orientale des sentiments occidentaux. Le couple cupide des Thénardier est rendu par le chou'er et la caidan. Tous les gestes, toutes les actions, toutes les poses sont inspirées du théâtre chinois. Il en résulte un enrichissement considérable des personnages qui a suscité une réaction enthousiaste du public.

Un spectateur allemand a déclaré : “Cette adaptation d'une oeuvre française a permis de jeter un pont entre les cultures occidentale et orientale. Jean Valjean est très oriental sans perdre ses caractéristiques et sa culture d'Occidental.” Un autre spectateur a affirmé que ce qui l'avait le plus frappé, c'est la musique, qui arrive toujours à capter l'attention du public, ce qui est très moderne.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne





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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 11h04
Mise à jour 11.04.2006 14h05

L'Alliance culturelle asiatique siègera à Tianjin


L'Alliance culturelle asiatique siègera à Tianjin, a-t-on appris récemment du forum sur l'industrie culturelle d'Asie et la coopération culturelle régionale.

L'Alliance culturelle asiatique a été fondée en 2004 lors de la réunion de coopération culturelle asiatique qui s'est tenue à Beijing, sur proposition de 16 pays et organisations culturelles d'Asie. Elle a pour but de renforcer la coopération et les échanges culturels entre les pays asiatiques.

Cette alliance mettra l'accent sur le développement de structures de promotion culturelle asiatique, avec notamment la construction du siège de l'alliance et du centre d'exposition des échanges culturels asiatiques. En tant que centre culturel de l'Asie et base d'exportation des produits culturels de Chine, ces deux sièges assureront également la promotion du développement économique régional.


Source: CRI

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 11h05
Mise à jour 07.04.2006 13h23

Le festival culturel Chine-France « Croisements » à Beijing

Le festival culturel « Croisements »Chine-France se déroulera du 20 avril au 11 juin simultanément dans 10 villes chinoises dont Beijing, Shanghai, Guangzhou, Nanjing (chef-lieu de la province du Jiangsu, etc. Comme prolongement des années croisées Chine-France, ce festival permettra aux Chinois d'assister à quelques 100 séances culturelles conjointement présentées par des artistes et des troupes artistiques chinois et français, a-t-on appris à la conférence de presse tenue jeudi 4 avril à Beijing.

« Ce festival de rencontres culturelles, où la Chine et la France confrontent et mêlent traditions et modernités, affinités et différences au service de créations populaires ouvertes sur le monde, est une nouvelle marque de confiance et un geste d'amitié entre nos deux pays, également un nouveau témoignage d'excellentes relations culturelles », a déclaré au cours de la conférence M. Jean-François Lamour, ministre français de la Jeunesse des Sports et de la Vie associative,.

Il a exprimé qu'à l'issue des Années croisées (2003-2005), les deux parties, France et Chine, ressentaient fortement un besoin d'intensifier leurs échanges et opérations dans le domaine culturel, surtout chez les jeunes français et chinois.

Pour la part de M. Zhao Weisui, vice-ministre chinois de la Culture, il a souligné que ces rencontres culturelles prouvaient l'esprit de coopération, incarné par les spectacles « Carmen », « L'Arlésienne », joués en commun par le Ballet Central de Chine et le Ballet National de l'Opéra de Paris, « Babel » créé par Najib Guerfi et réalisé par la Beijing Modern Dance Cie, etc.

« Les Ministres de la Culture de Chine et de France vont signer un cadre-accord pour déterminer une organisation d'échanges culturels au printemps par an, ceci sera mis en valoir la réussite des Années croisées », a-t-il annoncé.

Par ailleurs, ces échanges font aussi partie du festival international artistique « Meeting in Beijing », festival printanier le plus important d'Asie. L'ouverture de cet événement est prévue le 21 avril au Musée National des Beaux Arts à Beijing, avec deux expositions, l'une intitulée « Les trésors de Baccarat », et l'autre « Rencontres autour d'Alain Fleischer ».

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 11h07
Mise à jour 03.04.2006 10h04

Des brodeuses françaises s'initient à la broderie de Suzhou

Réputée pour sa grande finesse, la broderie de Suzhou exerce un grand attrait à travers le monde. Un exemple : récemment, Catherine, Carine et Calonne, trois jeunes Françaises ayant plusieurs années d'expérience professionnelle dans le domaine de la mode vestimentaire et de la broderie, sont arrivées à Suzhou malgré les milliers de kilomètres qui séparent la France de la Chine, pour consacrer deux semaines à l'apprentissage de la broderie de Suzhou.

Ainsi, dans un avenir proche, on aura peut-être l'occasion de voir les prêts-à-porter conçus par celles-ci devenir une nouvelle mode de confection grâce à l'adoption d'éléments exquis de la broderie de Suzhou.

Si ces trois Françaises ont pu venir s'initier à la broderie de Suzhou dans son pays d'origine, c'est que grâce au soutien des autorités d'une commune de Lyon, l'Administration des experts étrangers de Suzhou et la branche locale du marché international du personnel qualifié de Chine ont mis en place un “projet d'échanges et de coopération sino-français sur l'art de la broderie”. Il faut savoir que les professeurs désignés pour leur initiation ne sont n'importe qui : on trouve parmi eux Lu Fuying et Yao Huifen, deux grandes maîtres d'artisanat à l'échelon national ! En présence de leurs élèves françaises, celles-ci n'ont pas hésité à faire quelques démonstrations de leur technique consommée : sur leurs toiles ainsi réalisées, on découvre soit un personnage plein de vie, soit un chiot adorable... C'est la raison pour laquelle Caronne n'a pu s'empêcher de s'exclamer : “Quelle technique d'aiguille et de fil elles ont su montrer ! Avec sa grande finesse, la broderie de Suzhou est effectivement très différente de la nôtre. Et j'imagine que ça doit être difficile à apprendre”. Catherine est quant à elle pleine de confiance quant à l'issue de son séjour d'apprentissage à Suzhou et a déclaré qu'elle ne ménagerait pas ses efforts pour acquérir le plus possible de cette technique exquise.

Pour les trois jeunes Françaises, deux semaines, c'est évidemment très court pour arriver à maîtriser la technique de la broderie de Suzhou. Toutefois, elles sont déterminées, afin de permettre à celle-ci de marcher vers le monde, à faire tout leur possible pour lui ouvrir une vitrine à Lyon, important lieu de production de soierie et centre culturel européen.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 11h08
Mise à jour 14.04.2006 09h13

De plus en plus d'étrangers travaillent en Chine


Le nombre d'étrangers qui travaillant en Chine ne cesse d'augmenter. L'année dernière a connu un nombre record d'étrangers légalement employés en Chine, soit 150 000, presque le double de trois ans auparavant selon le ministère du Travail et de la Sécurité sociale.

Cette croissance est visible particulièrement dans les entreprises à investissement étranger et les bureaux en Chine de multinationales qui se développent rapidement dans les régions côtières et les grandes villes du pays.

Déjà 40 000 étrangers travaillent à Shanghai où plus de la moitié des 500 plus grandes sociétés multinationales sont présentes.

L'Administration nationale des experts étrangers est chargée du recrutement de travailleurs qualifiés à l'étranger.

L'entrée de la Chine dans l'OMC en 2001 y est pour quelque chose dans cette augmentation rapide, mais le manque de compétences locales dans les secteurs privé et public et surtout les nouveaux secteurs est une raison importante de la présence si nombreuse de professionnels étrangers.

Les étrangers occupent principalement les emplois qui concernent la technologie d'information, la gestion et les finances. Les secteurs d'information et de télécommunications, de nouveaux matériaux, de hautes technologies, d'énergies nouvelles et de finances ont un besoin particulier de compétences étrangères. La plupart des hauts postes de comptabilité sont occupés par des étrangers, de même que les postes de gestionnaires du marketing dans les entreprises et les hôtels à investissements étrangers, ainsi que les hauts postes dans des banques et les entreprises de fabrication.

Pour ces emplois, « les étrangers sont payés deux ou trois fois plus cher que leurs collègues locaux », a dit Alan Zhang, directeur de Human Capital Product Solutions de Mercer en Chine, ajoutant que la plupart des étrangers occupaient de hauts postes de gestionnaires ou techniques, mais que depuis 2004, un nombre croissant d'entre eux sont désignés à des fonctions de gestionnaires et de professionnels d'échelon moyen .


Source: Beijing Information

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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 11h10
Mise à jour 11.04.2006 08h34

Les femmes chinoises instruites ont de plus en plus de mal à trouver leur "idéal masculin"

De plus en plus de femmes chinoises ayant un niveau d'instruction élevé et une indépendance financière ont du mal à trouver chaussure à leur pied, selon le reportage dans le China Daily lundi.

Il s'agit de la troisième période de célibat élevée chez les adultes depuis la fondation de la République populaire de Chine en 1949 alors que la première et la deuxième sont apparues en 1950 et 1980, selon le journal.

Les femmes instruites et financièrement indépendantes et les hommes à l'éducation faible et au revenu bas représentent la plus grande partie de la population adulte célibataire, a indiqué Wang Zhenyu, sociologue de l'Académie des Sciences sociales de Chine.

Ces femmes se font souvent critiquer pour leur indépendance, et il leur est reproché de laisser de côté les valeurs traditionnelles de la Chine, selon le journal.

La vie est un long voyage et les choix pour réussir tout au long du chemin sont difficiles, a expliqué Tracy Shen, directrice de 29 ans d'une compagnie française. Cette dernière s'est séparée de son fiancé à la veille de leur mariage car les parents du jeune homme avaient insisté pour vivre avec le couple après les noces. " Si faire les choix justes implique plus de temps, alors je préfère attendre et prendre les bonnes décisions au moment opportun" s'est exprimée la jeune femme dans le journal.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 14 Avril 2006 11h11
Mise à jour 31.03.2006 13h17

Achat en groupe dans des villes chinoises

L'«achat en groupe » est un mode d'achat très populaire dans des villes chinoises et les citadins espèrent obtenir plus de bénéfices réels à travers ce type d'achat.

Mme Han venue de la ville de Changchun (le nord-est de la Chine) est parmi ces urbains. Elle a participé, sur la recommandation d'un ami, à une activité commerciale d'achat de logement en groupe et finalement elle a économisé plus de 2 500 dollars.

« Je pourrai utiliser l'argent économisé pour la décoration du nouveau logement », a dit Mme Han.

Les consommateurs chinois sont habitués à une « société de face à face », ainsi l'achat en groupe a lieu en général parmi les proches, les camarades d'école et les amis. Cependant, ce n'est pas chose courante que tout le monde achète en même temps une même chose. Par conséquent, des agences spéciales, qui aident à organiser des groupes d'achat, surgissent rapidement dans la société.

Une publicité récemment publiée par un médium de Changchun a proposé plusieurs modèles de véhicule les plus demandés sur le marché et invite les acheteurs potentiels à former des groupes d'achat. En lisant cette publicité, beaucoup de personnes se sont organisées en groupes. En moins d'un mois, 8 groupes sont venus regarder des vélos et 4 groupes ont négocié des prix

Outre de grandes marchandises comme des automobiles et des logements, les appareils électroménagers et les téléphones mobiles sont aussi visés par des achats en groupe. On invite souvent ses amis et collègues à acheter une même chose et à marchander avec des commerçants pour obtenir un prix préférentiel.

Comme l'achat en groupe devient un mode populaire, des commerçants ont adopté une attitude active, en donnant des conseils aux consommateurs. Cette année est de bon augure selon la tradition et il y a près de 100 000 couples de nouveaux mariés cette année, selon les estimations des départements concernés de la ville de Jinan, chef-lieu de la province du Shandong (dans l'est de la Chine). Face à de nombreuses opportunités d'affaires sur ce grand marché de services pour les célébrations de mariage, des commerçants dans cette ville ont lancé aux nouveaux mariés un projet d'achat en groupe pour la décoration intérieure. Certains magasins proposent également des articles de célébration de mariage pour l'achat en groupe, depuis des vêtements, des bijoux jusqu'à la literie.

« L'achat en groupe permet de simplifier les procédés de vente. Nous avons vendu plusieurs centaines d'unités d'appareils électroménagers ces deux derniers jours », a dit un agent de la compagnie d'appareils électroménagers à Jinan.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 17 Avril 2006 11h51
Les communistes du Bengale convertis au modèle chinois

Au pouvoir depuis vingt-neuf ans, les marxistes ont lancé une politique d'industrialisation et pourraient être réélus à l'issue du scrutin régional.

Par Pierre PRAKASH
lundi 17 avril 2006



Calcutta envoyé spécial

depuis quelques semaines, la bourgeoisie de Calcutta évite scrupuleusement de sortir ses 4X4 dans les rues. Avant chaque élection, dans l'Etat du Bengale-Occidental, le Parti communiste indien-marxiste (CPI-M) a en effet la fâcheuse habitude de réquisitionner les véhicules tous terrains pour mener plus efficacement sa campagne. Ceux qui ont la malchance de voir leur Jeep saisie au nom de la faucille et du marteau ne savent pas quand ils la retrouveront. Pas la peine d'essayer de protester : le parti tient l'Etat depuis vingt- neuf ans, ce qui fait des autorités bengalis le plus ancien gouvernement communiste élu au monde. Un record qui devrait encore être battu puisque tout porte à croire que l'extrême gauche sera réélue pour un septième mandat consécutif à l'issue des élections régionales qui se déroulent dans l'Etat à compter d'aujourd'hui, en cinq phases.

Marxisme radical. En Inde, le règne des communistes bengalis relève du mythe politique. Porté au pouvoir par les masses rurales en 1977, le parti a longtemps appliqué un marxisme radical, focalisé sur le développement des campagnes et la défense des classes ouvrières. Grèves, sit-in et séquestrations de patrons étaient la norme jusqu'à la fin des années 90, et le gouvernement était si partisan qu'il épaulait les syndicats lors des négociations avec le patronat.

En trois décennies, les marxistes bengalis ont toutefois bien évolué. «Ils n'ont plus que le nom de communiste, lâche un grand patron de Calcutta sous couvert d'anonymat. Sur le terrain, ils sont aujourd'hui beaucoup plus libéraux que dans la plupart des autres Etats. Je voterai pour eux.» Depuis quelques années, le CPI-M a en effet mis son idéologie en sourdine. Motif : un taux de chômage record, conséquence directe de la politique prorurale et surtout du militantisme syndical des années 80, qui a fini par faire fuir la plupart des industries. Désormais, les autorités régionales font donc tout pour draguer les investisseurs, tant indiens qu'étrangers.

Sans complexes. «L'heure est à l'industrialisation», tempête Biman Bose, le nouveau secrétaire général du CPI-M, entouré de portraits géants de Marx, Engels et Ho Chi Minh dans les bureaux du parti, un immeuble décrépi perdu dans une ruelle de la vieille ville. Sans complexes, le gouvernement régional propose ainsi aux entreprises des terrains gratuits, une alimentation électrique subventionnée et même, dans certains cas, des allégements fiscaux. «Ils ont vu l'Union soviétique aller dans le mur, ils ont donc décidé de suivre le modèle chinois», résume Ravi Poddar, président de la Confédération indienne de l'industrie dans la région.

Depuis quelques années, à Calcutta, McDonald's et centres commerciaux «à l'américaine» sortent de terre à toute vitesse. A Salt Lake City, dans la banlieue nord, les autorités sont en train de construire un gigantesque parc informatique destiné à accueillir les multinationales du secteur, symbole de la mondialisation tant décriée par l'extrême gauche. Alors qu'il a toujours ardemment défendu les petits paysans, le gouvernement communiste va même jusqu'à racheter des terrains agricoles pour les revendre ensuite aux industries et aux promoteurs immobiliers. Il n'a plus de scrupules à accepter les prêts de la Banque mondiale, est en train de privatiser des dizaines d'entreprises et a récemment organisé un tournoi de golf select pour les grands patrons du pays.

Déterminées à faire de Calcutta un nouveau pôle high-tech, les autorités ont même octroyé au secteur informatique le statut de «service d'utilité public» afin que les entreprises ne soient pas pénalisées par les grèves. Un revirement qui lui attire évidemment les foudres des syndicats, mais, pour la première fois de son histoire, le parti semble déterminé à les mettre au pas. Véritable sacrilège, le chef du gouvernement régional, Buddhadeb Bhattacharya, s'est même rendu au bureau un jour de grève générale il y a quelques mois, appelant ses ministres à faire de même afin d'envoyer un «signal positif» aux investisseurs.

Dogmatisme. «Je ne pratique pas le socialisme, je pratique le capitalisme», confessait ce même Bhattacharya la semaine dernière. Paroles ahurissantes dans cet Etat où la haine du capitalisme a toujours été le mot d'ordre. D'autant qu'a New Delhi, où le CPI-M soutient la coalition gouvernementale dirigée par le parti du Congrès, le parti dénonce régulièrement la politique «néolibérale» des autorités fédérales. «A Delhi, c'est la rhétorique qui continue de dominer ; à Calcutta, c'est le pragmatisme», conclut Somnath Dasgupta, rédacteur en chef du quotidien Financial Express. Dans leur bastion, les communistes bengalis ont manifestement tourné la page du dogmatisme.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=375392



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 17 Avril 2006 12h06
Google veut «moissonner» la Chine

Le moteur de recherche a été renommé «Gu Ge» pour séduire ce marché de 150 millions d'Internautes.

Par Damien DUBUC
lundi 17 avril 2006



Pour percer plus avant la Grande Muraille et le marché chinois de 150 millions d'internautes ­ qui ont dépensé l'an dernier plus de 12 milliards de dollars dans l'e-commerce ­, Google devient «Gu Ge», une dénomination un brin poétique censée évoquer les traditions chinoises. C'est la première fois que la compagnie américaine change de nom pour pénétrer un marché. Le temps de la récolte n'est pas encore venu, mais en évoquant le «chant de la moisson», «Gu Ge» indique clairement l'objectif poursuivi : recueillir très vite les fruits d'un marché qui pourrait dépasser celui des Etats-Unis. Voire qui l'aurait déjà dépassé si l'on se réfère à une étude menée pour le grand portail chinois Sohu.com (1).

Censure. «La Chine est notre priorité numéro 1.» Lors de l'inauguration, mardi, d'un nouveau centre de technologies à Pékin, les dirigeants de Google ont fait valoir l'importance stratégique de ce pays, où, avant la fin de l'année, ils emploieront une centaine d'ingénieurs, dont 80 Chinois. La première étape a déjà conduit Google à lancer en janvier un site autocensuré, au grand dam des défenseurs des droits de l'homme. «Nous n'avons pas d'autre choix que de respecter la loi», s'est défendu l'un de ses responsables pour justifier le blocage de certains sites jugés indésirables ­ évoquant par exemple toute allusion sensible à Taiwan, au mouvement Falun Gong ou au massacre de Tiananmen. «Ce serait très arrogant de notre part de dicter à un pays, dans lequel nous venons à peine d'arriver, l'attitude à avoir», a renchéri auprès de l'agence Associated Press Eric Schmidt, le responsable du développement du célèbre moteur de recherche en Chine.

Surnoms. Google paraît donc prêt à tous les compromis pour concurrencer Yahoo, Microsoft ou Cisco Systems, qui ont déjà accepté les règles des autorités, ou encore Baidu, n°un des moteurs chinois. Lors d'une enquête menée l'an dernier, plus d'un internaute chinois sur deux avait suggéré que Google adopte un nom chinois. Dans le pays, on donne déjà au moteur de recherche de multiples surnoms : «Gou Gou» (chien), «Ku Gou» (chien froid), ou «Gu Gou» (chien antique). Autant unifier donc, ont pensé les responsables du groupe américain. Un millier de combinaisons de caractères chinois, dont la sonorité évoquait celle de Google, ont été passées à la moulinette de l'ordinateur. Et c'est «Gu Ge» qui l'a emporté.

(1) Selon Nielsen, il y avait, en janvier, 154 millions d'usagers réguliers du Net aux Etats-Unis.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=375354



© Libération

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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 17 Avril 2006 17h40
Washington espère des gestes positifs de Hu Jintao

LE MONDE | 17.04.06 | 13h43 • Mis à jour le 17.04.06 | 13h43
WASHINGTON CORRESPONDANTE

Chinois et Américains ont négocié pendant des mois le programme de la visite de quatre jours qu'effectue le président chinois, Hu Jintao, à partir du mardi 18 avril, aux Etats-Unis - la première depuis son entrée en fonctions, en mars 2003. Ils n'ont pas réussi à s'accorder sur son intitulé.

Pour la partie chinoise, il s'agit d'une visite d'Etat, qui comportera les honneurs militaires et 21 coups de canon. Pour les Américains, ce n'est qu'une visite de travail, même si les épouses sont conviées au déjeuner à la Maison Blanche. A un moment où le mécontentement est vif au Congrès à l'égard de la Chine, accusée de "manipuler" sa monnaie et de gonfler ses dépenses militaires, l'heure n'est pas tout à fait à dérouler le tapis rouge pour Pékin, même si Washington aimerait bien obtenir un signal positif sur l'Iran.


George Bush et Hu Jintao, qui se sont déjà rencontrés en 2005, à l'occasion de la visite du président américain à Shanghaï, n'ont pas grand-chose en commun. L'un privilégie les contacts informels ; l'autre la prudence et le protocole. A Shanghaï, M. Hu aurait expliqué à son interlocuteur qu'il était surtout préoccupé par les dossiers intérieurs - les 22 millions d'habitants qui rejoignent les villes chaque année, la corruption... - et que Pékin n'avait ni l'intention ni le temps de contester le leadership américain.

Il n'empêche. Les médias américains rapportent constamment comment les deux pays sont en compétition croissante pour les sources d'énergie, l'un étant "le consommateur le plus vorace de la planète", l'autre, "celui dont la consommation augmente le plus vite". En même temps, leurs économies sont de plus en plus interdépendantes : le septième marché à l'exportation de la Chine est la chaîne américaine Wal-Mart, leader de la grande distribution.

Hu Jintao arrive avec le désir de calmer les anxiétés, croit-on savoir à Washington, et de faire passer l'idée que l'influence grandissante de la Chine est bénéfique, et loin de constituer une menace.

Il y a dix jours, le président chinois a délégué le vice-premier ministre pour aplanir un certain nombre de divergences. L'interdiction du boeuf américain en Chine, prise après l'apparition de la maladie de la vache folle, a été levée. Une centaine de contrats ont été signés pour quelque 10 milliards de dollars. Lors du dîner, mardi, avec Bill Gates, le patron de Microsoft, à Seattle, le président chinois pourrait faire valoir que son pays s'est, enfin, engagé à lutter contre le piratage dans le domaine de la musique et du software.

Le lendemain, chez Boeing, il pourra rappeler qu'il vient de prendre une option sur 80 appareils, pour une valeur de 5 milliards de dollars.

L'administration américaine, de son côté, "n'est pas prête à accepter un partenariat stratégique", explique Michael Green, qui était, jusqu'à décembre 2005, chargé de la Chine au Conseil de sécurité nationale. Certes, elle accueille avec intérêt l'intention de Pékin de se concentrer sur le "développement pacifique". Mais elle entend rappeler que la Chine doit respecter les règles du jeu. Ce que le numéro deux du département d'Etat, Robert Zoellick, a appelé en septembre "être partie prenante" du système international.

"Cela signifie que la Chine doit être plus transparente au sujet du renforcement de son armée, faire plus pour protéger les droits de propriété intellectuelle, respecter l'Etat de droit, régler la question de la monnaie, et surveiller ses fréquentations, que ce soit le Soudan, la Corée du Nord, le Zimbabwe ou la Birmanie", a ajouté M. Green.

Mardi 18 avril, jour de l'arrivée de Hu Jintao aux Etats-Unis, se réunissent à Moscou des représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Un geste chinois sur le dossier du nucléaire iranien serait particulièrement bienvenu aux yeux de la diplomatie américaine. Celle-ci tente avec acharnement d'obtenir une réponse unanime du Conseil de sécurité de l'ONU face à l'annonce faite par Téhéran que l'Iran passait à l'étape de l'enrichissement.

Pékin s'est, jusqu'à présent, retranché derrière la Russie dans un même refus de sanctions. Les Américains tentent de convaincre M. Hu qu'un Iran doté de la bombe serait un facteur puissant de déstabilisation en Asie.

Certains observateurs parient sur un assouplissement. D'autres estiment au contraire que la Chine n'est pas mécontente de profiter de l'immobilisation des Etats-Unis en Irak pour continuer d'augmenter discrètement son influence.

Corine Lesnes
Enjeux

Déficit. Le déficit commercial américain avec la Chine a atteint le record de 202 milliards de dollars en 2005.

Importations. Deux sénateurs américains ont introduit un projet de loi taxant de 27 % les importations chinoises si Pékin ne dévalue pas sa monnaie.

Pétrole. Les besoins en pétrole de la Chine ont augmenté de 41 % entre 2001 et 2005 (6,95 millions de barils par jour) ; ceux des Etats-Unis de 5 % (20,66 barils par jour).

Iran. La Chine a augmenté ses importations d'Iran de 389 % entre 2000 et 2004.


Article paru dans l'édition du 18.04.06

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La Chine est de moins en moins un pays bon marché

LE MONDE | 17.04.06 | 13h52 • Mis à jour le 17.04.06 | 13h52
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

Inquiet des pénuries de main-d'oeuvre qui touchent le delta de la rivière des Perles, le gouvernement de la province chinoise du Guangdong vient d'exhorter la ville de Shenzhen à augmenter son salaire minimum pour la deuxième fois en deux ans.

La municipalité a calculé qu'il faudrait réévaluer de 30 % le smic local, aujourd'hui de 690 yuans par mois (70,60 euros), si Shenzhen veut concurrencer les offres des employeurs de la région du delta du Yangzi, l'autre grand pôle économique, autour de Shanghaï.


Une telle mesure, si elle est suivie d'effets, sera loin d'apporter une amélioration sensible au sort des travailleurs migrants venus des campagnes, tant les règles du jeu de l'économie de marché chinoise leur sont défavorables : l'absence de syndicats et de recours légaux en cas de conflit rendent l'application des lois du travail très aléatoire, notamment celles concernant le salaire minimum, les heures supplémentaires ou les licenciements. Mais elle est révélatrice d'une tendance générale pour les entreprises en Chine : l'augmentation des coûts.

Celle-ci, bien sûr, affecte différemment les sociétés, selon qu'elles sont chinoises ou à capitaux étrangers, qu'elles exportent ou qu'elles visent le marché intérieur. Si les tensions à la hausse pour les bas salaires concernent davantage les entreprises chinoises et les fabricants de produits bon marché destinés à l'exportation, les sociétés étrangères implantées en Chine constatent, elles, une inflation des salaires pour le personnel qualifié.

"Il y a une course aux gens compétents en Chine, signale Virginie Deslandres, basée à Pékin pour le cabinet d'avocats Norton Rose. Les entreprises qui s'installent sous-estiment très souvent ce qu'il en coûte de recruter un directeur financier ou un comptable chinois qui ont fait leurs preuves : le partenaire étranger dans une société mixte aura tablé sur 3 000 yuans en regardant les salaires de son partenaire chinois, mais s'aperçoit qu'il lui faut en réalité débourser 15 000 yuans."

La hausse des salaires, mais aussi du prix des terrains, touche surtout les grands pôles urbains des régions côtières et de Pékin, marchés de plus en plus congestionnés, où le ticket d'entrée est toujours plus élevé : la forte concurrence oblige à payer bien plus cher les implantations d'usines, les points de ventes ou les bureaux...

Dans le China Daily du lundi 17 avril, un chercheur du principal organe de planification économique, la Commission nationale pour le développement de la réforme, juge que "le fossé des salaires entre zones rurales et urbaines va s'agrandir cette année". En 2005, les revenus ont progressé de 9,6 % dans les villes et de 6,2 % dans les campagnes.

Cette inflation des coûts alimente désormais une migration vers l'intérieur de la Chine : "Un terrain est concédé à 200 dollars du mètre carré dans la zone de libre-échange du port de Shanghaï, alors qu'il n'est que de 30 dollars à Nankin", analyse Graham Thompson, rédacteur en chef des guides China Briefing Media pour le cabinet de conseil juridique Dezan Shira.

DOPER LA DEMANDE INTÉRIEURE

"Les coûts de la main-d'oeuvre sont plus faibles quand on s'éloigne des côtes", ajoute M. Thompson. Mais la Chine est parvenue à un stade de développement où les infrastructures de transport, par exemple, sont meilleures, et il y a un effet d'entraînement des grands groupes sur leurs sous-traitants vers les villes de seconde catégorie qui, quelquefois, se spécialisent selon les secteurs.

Dalian et Hangzhou se positionnent dans les services professionnels. Chengdu bénéficie des investissements massifs de l'État en faveur des régions pauvres de l'ouest de la Chine. Tianjin s'oriente vers les services bancaires et l'industrie légère.

Cette dynamique de hausse des salaires et d'irrigation des régions intérieures industrielles s'inscrit en Chine dans la logique des nouvelles orientations macroéconomiques annoncées lors du Congrès national du peuple, en mars : il est urgent pour la Chine de moins dépendre du commerce extérieur (70 % du PIB) et des investissements productifs, pour favoriser une consommation intérieure qui atteint à peine 50 % du PIB, contre 65 % pour les économies des pays développés.

La Chine devrait "s'en tenir à un rythme de 15 % de croissance annuelle des aides en faveur des campagnes. Les salaires minimaux augmentent selon des taux à deux chiffres. Enfin, le gouvernement veut accroître les dépenses en faveur de l'éducation et du système de santé afin d'alléger les charges financières des ménages", résume Andy Xie, économiste de Morgan Stanley.

FRICTIONS COMMERCIALES

D'autres facteurs peuvent contribuer à ce rééquilibrage vers le marché intérieur, comme les frictions entre la Chine et ses partenaires commerciaux, sous forme par exemple de quotas (donc de surcoûts) réimposés par l'Europe et les Etats-Unis à l'importation (textiles, chaussures...). Une réévaluation à terme du yuan irait aussi dans le sens d'un renchérissement des productions destinées à l'exportation.

Les préoccupations récurrentes autour de la surchauffe de l'économie et des surcapacités industrielles impliquent, elles, de nouvelles normes coûteuses, par exemple en matière environnementale. Elles nourrissent aussi une défiance, nouvelle, vis-à-vis des investissements étrangers, comme l'a montré le débat sur le régime préférentiel des entreprises à capitaux étrangers en matière d'impôt sur les bénéfices : celui-ci passera progressivement, à partir de 2007, de 15 % à 25 %, alors qu'il est de 33 % pour les entreprises chinoises.

Brice Pedroletti
Sur un an, le pays s'est offert une croissance supérieure à 10 %

La croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois a augmenté de 10,2 % au premier trimestre par rapport à la période correspondante de 2005, a annoncé, dimanche 16 avril, le président Hu Jintao, lors d'une émission télévisée.

Ce résultat contredit les prévisions de son gouvernement, qui a fixé à + 8 % la croissance pour l'année 2006. Il met aussi à mal celles de la Banque de Chine, qui tablait sur une hausse de 9,2 % au premier trimestre.

Selon Andy Xie, économiste en chef pour l'Asie-Pacifique chez Morgan Stanley, cité par l'AFP, cette poussée s'expliquerait notamment par une consommation électrique en hausse de 11 %.

Hu Jintao a minimisé ce nouveau signe de surchauffe qui relancera la polémique avec les Etats-Unis. "A vrai dire, a-t-il commenté, nous ne souhaitons pas un niveau de croissance très rapide, mais mettre davantage l'accent sur l'efficacité et la qualité de notre développement."


Article paru dans l'édition du 18.04.06

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 18 Avril 2006 12h31
La Chine jamais en panne de censure

Pékin durcit son contrôle sur les journaux étrangers.

Par Philippe GRANGEREAU
mardi 18 avril 2006



Pékin de notre correspondant

le gouvernement de Pékin renforce son contrôle sur les éditions chinoises de magazines étrangers. Première victime visible de ce raidissement politique, Rolling Stone, le mensuel de la contre-culture hippie. Disponible dans les kiosques de Pékin depuis le mois de mars, son deuxième numéro, qui devait sortir le 1er avril, a été suspendu par les autorités chinoises. Hao Fang, son rédacteur en chef, assure qu'il sera en vente cette semaine, mais avec une couverture amputée de son titre original. Seul figurera le nom de son éditeur et partenaire chinois, Yinxiang shijie (Le monde de la musique). Le contenu, soutient Hao Fang, «n'a toutefois pas été modifié».

Velours. Le numéro un, diffusé en mars à 125 000 exemplaires ­ tous vendus ­, a sans doute jeté le pavé un peu loin. L'un des articles était consacré à la scène musicale pendant la «révolution de velours» de Prague. Une photo montrait le rocker Cui Jian sur la place Tiananmen, lors d'un concert devant les étudiants qui occupaient la place pendant le mouvement démocratique de 1989. Suivaient quatre pages d'entretien avec la blogueuse chinoise, Mu Zimei, connue pour raconter sa vie sexuelle sur l'Internet. La suspension du mensuel «sex n'rock n'roll» n'a pas posé de difficulté technique aux censeurs puisqu'en Chine, les éditeurs étrangers n'ont pas de droit de publier en leur nom propre. Ils ne sont autorisés qu'à «vendre» les copyrights de leurs publications à un partenaire éditeur chinois (appelé ici une belle-mère), seule entité juridiquement reconnue. Ainsi Hachette, qui édite plusieurs magazines, n'est officiellement siglé qu'en tant que «compagnie publicitaire». Chaque titre doit être homologué par l'Administration générale de la presse et des publications (Gapp), «ce qui n'est pas encore le cas de Rolling Stone», reconnaît Hao Fang. Cette reprise en main du Département de la propagande du parti touche, depuis janvier, tous les médias chinois.

Ce genre de purge, cyclique dans le pays, sévit en moyenne tous les deux ou trois ans depuis 1976. Le mensuel anglophone gratuit de Pékin That's Beijing, destiné aux touristes, s'est vu, ce mois-ci, retoquer sa couverture et son article principal consacré à l'artiste-peintre contemporain Huang Rui, célèbre pour ses portraits de Mao sur fond de billets de banque, et ses détournements sarcastiques de slogans politiques. «Le censeur nous a dits : "Huang Rui, c'est hors de question !", raconte un Occidental responsable de ce périodique qui doit salarier pas moins de cinq censeurs chinois. Certains sont plus cool que d'autres, c'est pourquoi on s'est dit que l'article aurait pu passer.» Leon Lee, le rédacteur en chef, tire les leçons de cet épisode : «De toute façon, si on ne s'autocensure pas, on est censuré par quelqu'un d'autre...»

Sciences. La docilité est néanmoins un plus aux yeux des autorités lorsqu'il s'agit de faire le tri parmi les nombreux éditeurs attirés par le foisonnant marché publicitaire chinois (environ 700 millions d'euros en 2005). La mode, sujet neutre, est un terrain sûr.

Vogue, Cosmopolitan, Harper's Bazaar, ont leurs éditions locales. Hachette fait partie des pionniers avec son Elle édulcoré, lancé en 1988, et Marie Claire, en 2002. «Le marché publicitaire chinois, depuis des années, connaît une croissance de 15 à 20 %», se félicite Cao Weiming, le directeur en Chine d'Hachette-Filippacchi Advertising. Néanmoins, les projets du groupe sont affectés par le tour de vis, Pékin ayant décidé d'imposer un moratoire sur les copublications sino-étrangères. «Seules seront permises à l'avenir les revues ayant trait à la science et la technique», vient de trancher un officiel. Le mensuel Psychologies en version chinoise, dont Hachette prépare depuis un an et demi la sortie pour juin, paraît compromis. «Nous n'avons toujours pas le feu vert du Gapp», reconnaît Cao Weiming, qui dit désormais concentrer ses efforts sur le lancement d'un titre ayant trait à la science.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=375537



© Libération


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Collaborateur du quotidien américain

mardi 18 avril 2006



The New York Times, Zhao Yan, détenu depuis 2004, devait être libéré sous peu. Mais il va faire l'objet de poursuites de la part des autorités judiciaires de Pékin.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=375538


Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 19 Avril 2006 21h40
Des médecins britanniques accusent la Chine d'un trafic d'organes de condamnés à mort

LEMONDE.FR | 19.04.06 | 13h40 • Mis à jour le 19.04.06 | 15h08

Un groupe de chirurgiens britanniques spécialistes des transplantations a accusé, mercredi 19 avril, les autorités chinoises de prélever les organes de condamnés à mort pour les vendre, notamment à l'étranger.

"Les preuves irréfutables" de ce trafic nié par les autorités "se sont accumulées ces derniers mois", a déclaré à la BBC le professeur Stephen Wigmore, président de la Société britannique de transplantation (BTS). "Il est temps de dénoncer cette pratique", a-t-il ajouté.


Selon la BTS, des milliers d'organes sont ainsi transplantés illégalement chaque année, sans le consentement du donneur. Les dates d'exécution des condamnés, précisent les chirurgiens britanniques, sont choisies en fonction de la demande d'organes par des patients, dont un nombre de plus en plus important d'Occidentaux.

"TOURISME" MÉDICAL

Le professeur Stephen Wigmore a également fait état d'un "tourisme" de candidats à la transplantation en plein essor, de la Grande-Bretagne mais aussi du Japon et de la Corée du Sud vers la Chine.

Les groupes de défense des droits de l'homme accusent depuis longtemps la Chine de prélever et vendre les organes des condamnés à mort, dont le nombre a été évalué à 3 400 par Amnesty International en 2004. Les hôpitaux se voient également reprocher de voler secrètement les organes des victimes d'accident.

Un responsable chinois a admis la semaine dernière que des organes de condamnés étaient utilisés dans de rares cas, mais toujours avec l'accord du prisonnier. La Chine a également décidé de rendre la vente d'organes illégale à partir de juillet.

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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 21 Avril 2006 13h17
Bush tout miel avec Hu
Il cherche l'appui du président chinois contre l'Iran.

Par Pascal RICHE
vendredi 21 avril 2006



Washington de notre correspondant

c'est en star que le président chinois Hu Jintao a traversé les Etats-Unis cette semaine. Après une escale à Seattle, où il s'est fait acclamer mercredi par des milliers de salariés de Boeing, Hu a été reçu en très grande pompe par son homologue George W. Bush à la Maison Blanche. Alors qu'il ne s'agissait pas, officiellement, d'une visite d'Etat, il a eu droit au «salut des 21 fusils», le nec plus ultra dans les honneurs militaires. La Chine a beau être haut placée sur la liste des bêtes noires des républicains américains, il ne fallait surtout pas, hier, froisser son leader. Car la priorité du moment est de débrouiller le casse-tête iranien, et l'appui de Pékin peut s'avérer capital. Européens et Américains cherchent en effet à rallier Pékin et Moscou, pour pouvoir exercer une pression maximale en vue de faire plier les ambitions nucléaires de Téhéran. Jusque-là, Chinois et Russes se sont opposés à toute idée de sanction.

Seule fausse note, pendant la cérémonie d'hier, une manifestante, qui avait réussi à se glisser parmi les photographes, a hurlé en en chinois et en anglais : «Président Hu, vos jours sont comptés, président Bush, empêchez-le de persécuter le Falungong», le culte interdit par Pékin. Pendant ce temps, d'autres manifestants (pro-Falungong, pro-Taïwan ou pro-Tibet) protestaient à l'extérieur de la Maison Blanche.

Préparant sa rencontre, Hu Jintao avait répété que les relations entre les deux pays ne demandaient qu'à être excellentes sur le plan économique, à condition qu'elles ne soient pas trop perturbées par la «politique» ­ comprendre : les critiques sur les droits de l'homme. Mais le président Bush n'avait hier aucune intention d'être agressif. Il a certes déclaré que la Chine pouvait «améliorer sa réussite» en accordant au peuple chinois «la liberté de réunion, d'expression et de culte». Mais il a surtout expliqué qu'il appréciait « la coopération et les conseils du président Hu » et qu'il espérait qu'il ferait usage de son « influence considérable » sur la Corée du Nord. A propos de l'Iran, qui devait être le principal sujet de la discussion entre les deux hommes, Hu Jintao a déclaré, sans trop s'engager, qu'il était prêt à participer à un « règlement pacifique du différend» par des « négociations diplomatiques ».

http://www.liberation.fr/page.php?Article=376421



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 21 Avril 2006 13h37
Carrefour pris la main dans le sac du faux Vuitton

Par Christian LOSSON
vendredi 21 avril 2006



faire des faux Vuitton, c'est pas bien. Les vendre, c'est encore plus mal. Mais quand c'est une multinationale française qui vend des faux sacs d'une autre multinationale, ça la fout carrément mal. Et c'est aussi drôle que jamais vu. Une dépêche de l'AFP raconte avec délice la condamnation à 37 000 dollars, hier, à Pékin, de Carrefour. L'histoire remonte à décembre, à Shanghai. Un magasin du groupe avait mis dans ses rayons trois sortes de sacs à main. A prix très «cool» : 6,20 dollars. Avant d'être pris la main dans le sac par un de ses... employés qui a craché l'affaire. LVMH n'a pas aimé la plaisanterie. Carrefour a juré que le magasin ne pouvait pas tout contrôler : «36 000 articles, m'sieur le juge, vous comprenez...» Le juge chinois a tout compris. Et a dû prendre un pur plaisir à réciter la leçon sur les droits de la propriété intellectuelle que la France explique à longueur de temps à la Chine. Carrefour, a-t-il dit, une société française, ne pouvait que connaître la marque Louis Vuitton qui appartient également à un groupe français.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=376476



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 21 Avril 2006 13h39
Hu Jintao et la maison témoin de Bill Gates
Le président chinois était à Redmond, avant Washington aujourd'hui.

jeudi 20 avril 2006



comment impressionner un président chinois et son épouse? Pour Hu Jintao, qui lui réservait la première visite de son voyage officiel aux Etats-unis, le fondateur de Microsoft avait prévu, entre discours et dîner officiel, un détour dans la «maison du futur». Décorée comme si elle était déjà habitée et dotée d'une haute technologie qui pourrait être répandue dans cinq à dix ans, la «ehome» est installée sur le campus de Redmond (Washington) où est situé le siège social de Microsoft. C'est là, dans le salon, en bougeant un vase de Chine, que M. Hu a vu s'afficher sur un écran mural les photos des lieux où il a vécu : Pékin, le Tibet et l'université Tsinghua.

Mais c'est dans la cuisine , aux dires de ceux qui l'accompagnaient, que le président chinois se serait le plus attardé. On raconte que Liu Yongqing, son épouse, a pris un sac de farine dans le placard et que le système informatique a immédiatement produit des suggestions de recettes de cuisine. L'histoire ne dit pas dans quelle langue elles étaient rédigées, ni même si la farine est d'un quelconque usage pour la première dame chinoise. Mais au cas où... elle fut informée qu'une alerte se déclencherait dès que le sac de farine serait vide. Dans cette maison où un miroir aux apparences normales donne aussi la température et des conseils vestimentaires, Hu Jintao se serait montré particulièrement attentif aux explications du personnel. Et c'est comme ca que la visite a duré quinze minutes de plus que prévu. Hu Jintao devait, hier, visiter l'usine Boeing d'Everett, et s'adresser aux employés du constructeur aéronautique américain. Il est attendu à la Maison Blanche aujourd'hui.

AFP

http://www.liberation.fr/page.php?Article=376137



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 21 Avril 2006 18h43
Le président chinois Hu Jintao souligne les "frictions" avec les Etats-Unis et déçoit Washington

LE MONDE | 21.04.06 | 15h52 • Mis à jour le 21.04.06 | 15h52
WASHINGTON CORRESPONDANTE

Les spécialistes avaient beau avoir prévenu qu'il ne fallait pas attendre d'avancées significatives de la visite du président chinois Hu Jintao aux Etats-Unis, la déception était perceptible, jeudi 20 avril, à Washington. Ni sur le déséquilibre commercial, ni sur la monnaie, ni sur le brûlant dossier iranien, Pékin n'a fait le geste qu'espérait une administration Bush en mal de bonnes nouvelles et de soutien diplomatique à l'ONU.

M. Hu a lui-même parlé de "différences d'opinion", voire de "frictions" entre les deux pays, tout en présentant, malgré tout, sa visite comme le signe d'une volonté d'"approfondir la confiance". L'atmosphère est apparue courtoise mais sans chaleur.

GAFFE SUR L'HYMNE CHINOIS

Pendant la cérémonie sur la pelouse de la Maison Blanche, il y a eu un incident, causé par une femme qui avait réussi à se glisser parmi les photographes de presse, et qui a protesté pendant plus d'une minute contre les persécutions du régime chinois contre les adeptes de la secte religieuse Fa Lun Gong. Selon un porte-parole américain, le président Bush s'est excusé de l'interruption auprès de son homologue.

Le journal new-yorkais qui l'avait accréditée, The Epoch Times, a également présenté des excuses. La retransmission en Chine de la cérémonie, par CNN, a été interrompue pendant lundefinedincident et lorsque les correspondants l'ont évoquée dans leurs commentaires.

La partie chinoise a eu un autre motif de désagrément lorsque l'hymne national de la République populaire a été présenté comme celui de la "République de Chine", nomenclature qui désigne Taïwan, au lieu de "République populaire de Chine". La gaffe n'a pas été commentée officiellement mais les Chinois auront pu être rassurés par les propos de M. Bush : "Ma position n'a pas changé, a-t-il dit. Je ne soutiens pas l'indépendance de Taïwan."

Le président américain n'a pas caché qu'il attendait de la Chine - "une voix importante dans les affaires internationales" - un soutien au Conseil de sécurité de l'ONU, dont elle est l'un des cinq membres permanents, sur les suites à donner au refus iranien d'abandonner l'enrichissement de son uranium.

"L'une des tactiques dont j'ai parlé au président est d'utiliser le chapitre VII pour envoyer un message commun aux Iraniens", a-t-il dit, ce message étant celui d'une "profonde préoccupation". Le chapitre VII de la Charte de l'ONU est celui qui permet d'employer des moyens coercitifs - sanctions ou recours à la force - pour faire respecter ses décisions. M. Bush a décrit un objectif plus vaste qu'habituellement.

Il ne s'agit pas seulement de parvenir à un Iran "sans arme nucléaire", a-t-il dit, mais aussi "sans la capacité ou le savoir-faire pour construire une arme nucléaire". M. Hu a répondu par ce que la presse américaine a présenté comme des platitudes : "Les deux parties se sont accordées pour continuer leurs efforts pour rechercher une solution pacifique."

A propos de la Corée du Nord, sujet sur lequel Washington trouve que Pékin pourrait faire plus et ne pas se contenter d'un rôle de "médiateur", il a reconnu que les pourparlers à six (les voisins de Pyongyang plus les Etats-Unis) avaient rencontré "des difficultés" mais n'a pas offert d'initiative pour aider à les surmonter.

Sur les questions commerciales, la visite n'a pas non plus donné lieu à une percée, même si les Américains ont souligné que M. Hu a réaffirmé son engagement à poursuivre l'appréciation du yuan, à rééquilibrer la balance commerciale, à supprimer les barrières douanières et à défendre la propriété intellectuelle.

Avant de faire étape à Washington, M. Hu a visité la firme Boeing à Seattle. Il a fait valoir que son pays comptait acheter 2 000 appareils d'ici à 2020.

Corine Lesnes
Article paru dans l'édition du 22.04.06

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Ecrit par: P'tit Panda Samedi 22 Avril 2006 23h48

Signature entre l'Arabie saoudite et la Chine d'un accord-cadre sur la coopération énergétique

LEMONDE.FR | 22.04.06 | 17h50

Les deux chefs d'Etat ont assisté samedi à la signature d'une série d'accords de coopération, dont "un accord-cadre sur la coopération dans le domaine de l'énergie entre Sinopec et Saudi Aramco", a déclaré à l'AFP un responsable chinois.

La société chinoise Sinopec fait déjà de la prospection pétrolière dans le désert saoudien et construit une raffinerie, avec Saudi Aramco, le géant pétrolier saoudien, dans la province chinoise du Fujian. La construction d'une autre raffinerie est prévue dans la ville de Qingdao. L'accord-cadre prévoit de renforcer la coopération dans le secteur de l'exploratoin pétrolière et une possible coopération en matière d'exploration pétrolière entre les deux firmes, a expliqué le responsable chinois.


Les deux parties ont également signé une convention sur la sécurité et des accords de coopération dans les domaines de la santé et de la jeunesse, selon lui. M. Hu, arrivé en provenance des Etats-Unis, devait rencontrer des hommes d'affaires saoudiens et visiter la société publique de pétrochimie saoudienne (SABIC), la plus importante société pétrochimique du Moyen-Orient.

Il se rendra dimanche au quartier général de Saudi Aramco à Dahran, dans l'est du royaume, avant de s'envoler lundi pour le Maroc dans le cadre d'une tournée africaine. Le directeur exécutif de SABIC, Mohammed al-Mady, a indiqué jeudi que sa compagnie attendait que Pékin approuve une joint-venture pour la construction d'une raffinerie de 5,3 milliards de dollars en Chine.

Selon le ministère du commerce chinois, le volume des échanges entre les deux pays a atteint 2,7 milliards de dollars durant les deux premiers mois de 2006, en progression de 43 % par rapport à la même période l'année dernière. Pékin et Ryad entretiennent des relations diplomatiques depuis 1990 et l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, représente déjà 14 % des importations de pétrole chinoises, avec 22,18 millions de tonnes en 2005.

Lors de la visite du roi Abdallah en janvier à Pékin, les deux pays avaient signé cinq accords de coopération, dont l'un sur le pétrole et le gaz, témoignant de la volonté de Ryad de renforcer ses liens avec l'Asie. Alors que la Chine a besoin d'énergie pour son économie qui vient encore d'enregistrer une croissance de plus de 10 % au premier trimestre 2006, l'Arabie saoudite veut garantir plus de marchés pour son pétrole après son adhésion à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) fin 2005, selon des experts.

"L'Arabie saoudite est à la recherche d'un importateur stable et la Chine d'un gros fournisseur, il y a beaucoup à attendre de ce voyage et sans doute des contrats", a estimé Zhang Xiaodong, directeur du Département Afrique et Asie de l'Ouest à l'Académie des sciences sociales de Chine.

Le président chinois a rencontré à Ryad le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG - Arabie saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Qatar, Oman et Bahreïn), Abderrahmane al-Attiyah, dont le groupe négocie avec Pékin un accord de libre-échange. Il doit s'adresser dimanche au Majles al-Choura (Conseil consultatif) devenant ainsi le deuxième chef d'Etat étranger à le faire après le président français Jacques Chirac en mars.



Avec AFP

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 22 Avril 2006 23h50
Le défi chinois du nouveau patron de L'Oréal

LE MONDE | 22.04.06 | 13h35 • Mis à jour le 22.04.06 | 13h41
SHANGHAÏ (Chine) Envoyée spéciale

Mardi 25 avril, lors du conseil d'administration qui suivra l'assemblée générale de L'Oréal, Lindsay Owen-Jones, l'emblématique patron du groupe français, devrait laisser sa place de dirigeant opérationnel à Jean-Paul Agon, son dauphin désigné. "OJ", comme on le surnomme, a réussi en dix-huit ans de leadership à faire de L'Oréal le numéro un mondial des cosmétiques. Tandis que la croissance du marché occidental ralentit, l'un des principaux défis de son successeur sera d'imposer les marques du groupe dans les pays émergents, notamment en Chine.

C'est en 1997 que L'Oréal a créé sa filiale chinoise. Comme d'autres entreprises occidentales, le groupe y fait l'expérience d'un marché potentiellement fabuleux, mais difficile. Sur un chiffre d'affaires mondial de 14,5 milliards d'euros, dont environ 10 % sont réalisés en Asie, la Chine continentale ne représente que 340 millions d'euros.

Son grand concurrent, l'américain Procter & Gamble, arrivé sur place dix ans plus tôt, est premier sur le marché cosmétique local (le français est deuxième, assez loin derrière), et la concurrence des asiatiques est rude.

Sur les seuls produits de luxe (au-delà de 10 euros) ou milieu de gamme (entre 5 et 10 euros), le français tire son épingle du jeu. Lancôme, une de ses marques les plus prestigieuses, est en tête des ventes, devant SK II, de Procter & Gamble, ou le japonais Shiseido (avec sa marque Aupres). Dans le maquillage, Maybelline (L'Oréal), plus populaire, est aussi numéro un.

Le groupe, comme ses concurrents (surtout étrangers, il n'existe pas encore de marques de luxe locales), profite de l'émergence d'une classe aisée attirée par les nouveautés et la technologie. L'usage des cosmétiques est récent (il y a quinze ans, le port du rouge à lèvres était encore prohibé dans certains lieux), mais les habitudes changent vite.

A Shanghaï, et dans les autres grandes villes, les femmes se maquillent fréquemment. Pour répondre à leurs attentes, L'Oréal et ses concurrents "sinisent" leur offre. Priorité est donnée aux soins de la peau, l'usage des parfums restant très limité. Les Chinoises privilégiant les carnations claires, les produits les plus vendus sont des blanchissants et des anti-UV.

Le développement de la distribution sélective (centres commerciaux de luxe, drugstores), facilite les gains de parts de marché des marques étrangères. Leurs produits y sont mis en valeur sur des comptoirs autonomes. Les marques un peu plus populaires (L'Oréal Paris, Olay de Procter & Gamble, Za New York de Shiseido...) profitent de l'essor des grandes surfaces : Carrefour est le premier client de L'Oréal en Chine.

En 2004, L'Oréal a racheté l'entreprise de soins et de cosmétiques Yue Sai à l'américain Coty pour en faire une marque de luxe chinoise, pariant que les marques locales deviendront à la mode comme les japonaises aujourd'hui. Cette ambition a un prix : les équipes locales ont dû réduire les points de vente et revoir la formulation des produits pour les mettre aux normes de qualité du groupe. Cette restructuration a pesé sur le chiffre d'affaires : à 343 millions d'euros en 2005 (hors Hongkong), il a progressé de 15,2 % par rapport à 2004, contre presque 100 % entre 2003 et 2004.

Le marché des produits grand public est nettement plus ouvert. La concurrence des marques locales, japonaises ou coréennes, est pléthorique. Les fabricants de shampoings ne seraient pas moins de 2 000. L'Oréal a choisi de ne pas s'attaquer à ce segment jugé trop encombré et ne vend que ses shampoings pour salons de coiffure (Kérastase, L'Oréal Professionnel, Matrix).

Le groupe s'est en revanche lancé sur le créneau des soins de la peau bon marché en rachetant, fin 2003, la société chinoise Mininurse. En ligne de mire : les 150 millions de Chinois appartenant à la classe moyenne et capables de s'offrir des crèmes hydratantes à quelques euros. La marque Mininurse est connue et ses produits sont de qualité honorable (ils ont été conçus par l'hôpital militaire de Pékin). Mais les "L'Oréaliens" ont dû, comme pour Yue Sai, restructurer le réseau de distribution et revoir les formules.

Surtout, ils font face à une équation économique délicate : comment être rentable en injectant une partie de la technologie maison dans des produits dont le prix moyen est de 1,2 euro ? En 2005, la filiale a tenté de relever les tarifs à 2 euros en moyenne, mais elle a dû faire machine arrière : les consommateurs ne suivaient pas.

Le groupe compte sur la production "made in China" pour s'en sortir sans perdre de l'argent. Il y possède trois usines : une dans la région du barrage des Trois-Gorges, qui fabrique du Mininurse, le site flambant neuf de Suzhou, près de Shanghaï, qui produit Maybelline, Garnier ou L'Oréal Paris pour l'Asie, et l'usine Yue Sai de Pudong.

Paolo Gasparrini, le patron de la filiale, veut croire que les difficultés sont passagères et assure que la filiale est rentable depuis trois ans. " Nous sommes encore en phase d'apprentissage. En Chine, il faut savoir être humble et patient", explique-t-il.

Cécile Ducourtieux
CHIFFRES

LE MARCHÉ CHINOIS DES PRODUITS COSMÉTIQUES
. Il est d'environ 5 milliards d'euros, selon la mission économique de l'ambassade de France à Shanghaï. Sa croissance sera de 13 % par an jusqu'en 2010, selon le journal China Information. Les produits les plus vendus sont les soins pour la peau et les shampoings. Le luxe pèse 10 % du marché.

LES CONSOMMATEURS CHINOIS SOLVABLES.
Ils sont environ 200 millions à gagner au minimum entre 100 et 450 euros par mois, dont une classe moyenne de 150 millions d'individus vivant surtout dans les villes côtières. Cinq à dix millions de riches ont des pouvoirs d'achat équivalents à ceux des classes sociales aisées des pays occidentaux.



Article paru dans l'édition du 23.04.06

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 22 Avril 2006 23h52
Chronique

L'Amérique, la Chine, sans l'Europe, par Eric Le Boucher

LE MONDE | 22.04.06 | 13h06 • Mis à jour le 22.04.06 | 13h06

C'était sans doute inévitable. La taille, l'ambition, le régime et les méthodes de la Chine devaient finir par soulever d'existentielles questions et de vifs reproches. Le président Hu Jintao en visite aux Etats-Unis cette semaine a dû en affronter quatre : ceux émis par les militants des droits de l'homme, ceux exprimés dans les couloirs du Pentagone, où l'on s'inquiète de l'expansionnisme militaire de Pékin, ceux de la communauté du business, qui accuse la Chine de toutes sortes de tricheries, et ceux des députés et sénateurs, qui collectent le tout.


Le président Hu a eu beau répondre qu'il avait assez de problèmes à régler chez lui pour ne pas avoir à l'esprit de contester la suprématie américaine, il a eu beau ouvrir son carnet de chèques pour acheter du blé et des Boeing, il a eu beau dîner avec Bill Gates et promettre qu'il ferait tout pour respecter le droit des affaires et les copyrights, il n'a pas convaincu. Cela, d'ailleurs, n'a pas semblé l'affecter outre mesure, puisqu'il a admis que les deux pays avaient "des divergences d'opinion" et que l'Occident devait, en somme, s'y faire.

Et là est bien la question. Comment faire avec "cette Chine-là" ? Comment éviter que de reproches en tensions, de tensions en frictions, la rivalité ne grossisse inexorablement et ne débouche sur "le" conflit du XXIe siècle, opposant l'aigle et le dragon ? L'époque du pragmatisme ouverte en 1972 avec la partie de ping-pong est loin. La période Clinton, durant laquelle les Américains s'étaient réjouis de voir la Chine rouge rejoindre le camp de l'économie de marché, également.

Un milliard trois cents millions de gens sont entrés dans le jeu mondial, ils ont renversé les équilibres. La Chine aspire tous les emplois industriels, la Chine fait pression sur les salaires mondiaux, la Chine fait flamber le pétrole et les matières premières, la Chine exporte partout et accumule les plus grandes réserves du monde, la Chine pollue, et voilà, in fine, que ses entreprises veulent racheter des firmes occidentales. Exagérés ou fondés, les griefs sont lourds. Ajoutons, pour boucler la boucle, que la Chine sert d'intégrateur aux économies asiatiques : du Japon concepteur à la Chine atelier, tous ces pays s'agrègent dans l'ombre du géant. Sa stature devient, évidemment, celle d'un rival des Etats-Unis. Comment peuvent-ils faire ? (La Chine, Les Cahiers du Cercle des économistes, janvier 2006.)

Un nouvel équilibre semblait trouvé au travers des achats massifs de bons du Trésor américains. La Chine finance le déficit budgétaire américain et contribue ainsi à maintenir la machine de la croissance à plein régime. Elle finance le consommateur américain pour qu'il lui achète ses produits. Mais le déficit commercial américain ne peut se creuser indéfiniment. Ce donnant-donnant a atteint ses limites, il n'est pas durable.

Alors ? La réponse protectionniste gagne des adeptes. Elle s'appuie sur le non-respect par la Chine de ses engagements pris lors de son entrée dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) : ouverture aux OPA étrangères, lutte contre le piratage, etc. Mais elle se focalise sur le taux de change du yuan, la Chine étant accusée de le "manipuler" en le tenant trop bas pour doper sa compétitivité. Le sénateur Charles Schumer propose de taxer de 27,5 % les importations chinoises tant que le yuan n'est pas réévalué. De combien ? Les industriels américains réclament jusqu'à 40 %.

Les opposants au protectionnisme plaident pour la " démocratisation" de la Chine. La sortie du déséquilibre actuel des échanges passe par " l'expansion prometteuse" du citoyen chinois, comme l'explique Jacques Mistral (Le Bassin pacifique, Agence financière à Washington). Ses appétits de démocratie et de consommation iront de pair et peu à peu l'économie chinoise cessera de reposer sur la seule exportation pour dépendre de la dépense des ménages. Cette Chine, à la croissance plus endogène, aura rejoint le parcours "normal" des démocraties de marché.

Le protectionnisme est-il évitable ? La Chine est-elle amendable ? Les Européens ne devraient pas se tenir hors de ce débat. Leur silence donne l'impression qu'ils ont cédé le règlement du plus grand problème économique mondial actuel aux deux autres protagonistes. Comme les échanges européens sont mieux équilibrés avec la Chine et que l'Allemagne est gagnante, les tensions protectionnistes sont plus faibles sur le Vieux Continent. Ce n'est pourtant que relatif et provisoire. Par crainte de voir le dollar s'affaisser, les responsables européens ne pipent mot sur les taux de change. Comme si la valeur de l'euro n'était qu'une résultante du rapport dollar-yuan.

S'ils avaient une diplomatie économique, les Vingt-Cinq devraient revendiquer le rôle d'arbitre. Ils réclameraient que la Chine change, réévalue, diversifie ses réserves, investisse chez elle ses excès d'épargne. Ils diraient à l'Amérique que son mode de croissance au crédit de la Chine est une menace pour le monde entier, qu'il faut augmenter l'épargne de ses ménages et réduire son déficit budgétaire. L'Europe pourrait participer au grand jeu et contribuer à calmer les tensions montantes. Elle pourrait..., mais chut ! Silence de mort.

ÉRIC LE BOUCHER
Article paru dans l'édition du 23.04.06


Ecrit par: P'tit Panda Samedi 22 Avril 2006 23h54
Disparition de jeunes Chinois en Suède

Originaires du sud-est de la Chine, ils pourraient être victimes d'un trafic humain.

Par Anne-Françoise HIVERT
samedi 22 avril 2006



Scandinavie de notre correspondante

La disparition d'une centaine de jeunes demandeurs d'asile chinois inquiète les autorités suédoises. Agés de 12 à 18 ans, les adolescents originaires du sud-est de la Chine sont arrivés en Suède par petits groupes, depuis novembre 2004. A chaque fois, le scénario est le même : les jeunes embarquent à Pékin pour atterrir à l'aéroport d'Arlanda, au nord de Stockholm. Après avoir demandé l'asile, ils sont placés en centres d'hébergement ouverts, gérés par l'Etat et réservés aux mineurs voyageant seuls. Ils y restent quelques jours, puis disparaissent sans laisser de trace. Depuis fin 2004, seulement 7 de ces 104 enfants ont été retrouvés. L'inspecteur de police Torbjörn Nelzén évoque «un trafic d'êtres humains, qui se sert de la Suède comme transit vers le reste de l'Europe».

L'interpellation, fin novembre à Stockholm, d'un couple de Chinois soupçonné d'organiser la disparition des adolescents semble confirmer cette hypothèse. Leur arrestation est le résultat d'une collaboration entre les forces de police suédoise et norvégienne. Les enquêteurs ont suivi, depuis Oslo, 4 jeunes Chinois, qui les ont conduits jusqu'à un restaurant du centre de Stockholm. Les policiers y ont découvert une quinzaine de faux passeports japonais. Ils ont arrêté la patronne et l'un de ses employés, qui devraient être inculpés d'ici à la semaine prochaine. La procureure Marie Lind Thomsen refuse d'entrer dans les détails du dossier, mais elle parle d'un «réseau très bien organisé», ayant des connexions en Chine et en Europe. Plusieurs adolescents sont ainsi réapparus aux Pays-Bas, en France ou en Grande-Bretagne, avant de se volatiliser de nouveau. Leur histoire reste donc un mystère. «Au début, ils racontaient que leurs parents étaient morts ou qu'ils avaient été emprisonnés à cause de leurs liens avec le mouvement Falun Gong, explique Magnus Beierlein, responsable des services de l'immigration à Arlanda. Mais, récemment, l'un d'entre eux a justifié sa demande l'asile par les colères de sa grand-mère, qui n'aimait pas perdre au mah-jong [jeux d'argent avec des dominos, ndlr].»

Magnus Beierlein affirme que les enfants répètent «un discours appris par coeur». Coordinateur du centre d'hébergement des mineurs non accompagnés, Kaleta Kibreab décrit «des jeunes bien habillés, qui possèdent un téléphone portable et voyagent avec un millier d'euros en poche». Magnus Beierlein précise : «Ils n'ont pas l'air perdus, mais semblent au contraire très déterminés.» Leur préoccupation : «Trouver une carte Sim et un chargeur de batterie.» La preuve, selon lui, qu'ils disposeraient de contacts en Scandinavie se chargeant d'organiser le reste de leur voyage.

Mais vers quelle destination ? Le couple arrêté à l'automne prétend qu'il souhaitait réunir les enfants avec leurs familles, immigrées en Europe. Torbjörn Nelzén n'est pas convaincu. Il estime plutôt que les jeunes sont destinés au travail au noir ou à la prostitution. Depuis l'interpellation du couple, seulement une poignée de jeunes Chinois ont atterri en Suède. La procureure Marie Lind Thomsen parle d'une «coïncidence étrange». Mais la Croix-Rouge danoise met en garde : depuis le début de l'année, 18 jeunes demandeurs d'asile d'origine chinoise ont disparu de ses centres d'hébergement. Les autorités scandinaves ont donc décidé de collaborer. Toutefois, le phénomène semble difficile à contrôler. Les mineurs sont libres d'aller et venir. «Les trafiquants connaissent la législation et en exploitent ses faiblesses», note Beierlein.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=376760



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 25 Avril 2006 14h48
L'ombre de Pékin sur le conflit Tchad-Soudan

Pour faire main basse sur le pétrole, la Chine est soupçonnée de soutenir Khartoum.

Par Christophe AYAD
mardi 25 avril 2006



la guerre civile au Tchad est-elle un conflit entre grandes puissances pour le pétrole ? La question est ouvertement posée depuis que Pékin est accusé d'avoir aidé et armé les rebelles du Front uni pour le changement (FUC), lesquels ont effectué un raid sanglant dans la capitale tchadienne le 13 avril. Aidé par la France, Idriss Déby a repoussé la menace au prix de violents combats.

Réfugiés. Pour le président tchadien, le FUC n'est que le bras armé du Soudan, qui chercherait à mettre en place à N'Djamena un régime moins favorable aux rebelles du Darfour. Ces derniers, en guerre ouverte avec Khartoum depuis trois ans, utilisent souvent le Tchad, où sont installés 200 000 réfugiés soudanais du Darfour, comme base arrière. De sources concordantes, le soutien soudanais à la rébellion tchadienne est avéré, tout comme celui du Tchad à la rébellion du Darfour. Si cette guerre entre voisins par rébellions interposées n'est pas une surprise, quel intérêt Pékin aurait-il à livrer des armes et des 4 x 4 au FUC, comme l'affirme la dernière édition du Journal du Dimanche, citant une source soudanaise anonyme ?

C'est qu'en fait se déroule un immense Kriegspiel au coeur de l'Afrique pour le contrôle de l'or noir. Pékin importe déjà 10 % de ses importations de pétrole du Soudan, où les Chinois contrôlent, avec les Malaisiens, une bonne part de la production, qui est passée, depuis la semaine dernière, à 500 000 barils par jour. Ce pétrole est exporté en Chine par Port-Soudan, via un oléoduc construit... par la Chine. En échange, Pékin a octroyé un important prêt en aide budgétaire directe à Khartoum et a toujours «couvert» le Soudan au Conseil de sécurité de l'ONU, opposant la menace d'un veto à des sanctions pour les exactions commises au Darfour ou à un embargo total sur les armes.

En finançant les rebelles du FUC, Pékin lorgnerait le pétrole tchadien (200 000 b/j), extrait dans le sud du pays par un consortium américano-malaisien et évacué vers les Etats-Unis par le port camerounais de Kribi, dans le golfe de Guinée. Un gouvernement plus favorable à N'Djamena pourrait octroyer des permis pétroliers et autoriser la jonction entre le sud du Tchad et le Soudan par oléoduc pour inverser le flux de l'or noir. La Chine s'intéresserait même au sous-sol du Darfour, qui pourrait recéler des hydrocarbures. La guerre entre Washington et Pékin aurait donc déjà commencé, dans les sables africains...

Niveau. Si personne ne conteste cette analyse géopolitique, reste à savoir le niveau d'implication de Pékin. «Il n'existe pour l'instant aucune preuve de l'implication du gouvernement chinois», explique un responsable français, qui fait aussi remarquer que Pékin n'a probablement pas apprécié que le Tchad reconnaisse Taïwan.

Cet engagement chinois serait une première, d'autant que Pékin ne veut pas d'un conflit frontal avec la France en Afrique. Il n'est pas exclu, en revanche, qu'une compagnie privée pétrolière chinoise ait des accointances avec les rebelles tchadiens. Les Chinois ont déjà soutenu des opérations de nettoyage ethnique dans les zones pétrolières du Sud-Soudan. Plus probablement, la Chine a laissé faire son allié soudanais, qui produit des armes ­ sous licence chinoise ­ et les livre au FUC. Jusqu'ici, Pékin n'a jamais eu à se plaindre des initiatives de Khartoum.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=377340



© Libération

Ecrit par: Le singe Mardi 25 Avril 2006 15h51
QUOTE (P'tit Panda @ 23 Apr 2006, 00:54)
Disparition de jeunes Chinois en Suède

Originaires du sud-est de la Chine, ils pourraient être victimes d'un trafic humain.

[...]

Le couple arrêté à l'automne prétend qu'il souhaitait réunir les enfants avec leurs familles, immigrées en Europe. Torbjörn Nelzén n'est pas convaincu. Il estime plutôt que les jeunes sont destinés au travail au noir ou à la prostitution.


Sans vouloir trop m'avancer sur ce trafic, je soupçonne qu'ils en sont assez probablement les clients et non les victimes. Ce sud-est chinois n'est pas précisé mais si il s'agit comme je l'imagine de la région de Wenzhou dans le Zhejiang, très "exportatrice" de personnel (mais l'identique existe avec d'autres provinces), la motivation de passage en occident (France, Italie, Pays-Bas, Espagne, USA,...) est principalement de nature matérielle mais parfois également familliale pour ce qui est des plus jeunes candidats, certains venant maintenant effectivement rejoindre des parents arrivés de la même manière il y a quelques années et aujourd'hui plus ou moins installés. Le travail au noir n'en est qu'un corollaire par nécessité de subsistance et la prostitution forcée ou non une éventualité assez peu probable en tant qu'objectif à priori.
Quelques-uns de ces jeunes quittent même des études pourtant prometteuses en Chine afin de retrouver ainsi leur famille et d'étudier en France le plus sérieusement du monde et avec un projet professionnel déjà bien établi (dans le commerce international notamment).

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 25 Avril 2006 20h03
A Riyad, Hu Jintao a fait progresser la "diplomatie du pétrole" chinoise

LE MONDE | 24.04.06 | 15h37 • Mis à jour le 24.04.06 | 15h37
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

La visite d'Etat de Hu Jintao en Arabie saoudite, samedi 22 et dimanche 23 avril, est la première étape d'une nouvelle tournée de "diplomatie du pétrole" chinoise : le président chinois devait se rendre, lundi 24 avril, au Maroc, puis au Nigeria et au Kenya.

Intervenant après son voyage aux Etats-Unis, cette visite s'est traduite par de nouveaux engagements sur des projets communs, notamment entre le géant chinois de la raffinerie Sinopec et le saoudien Aramco.


L'enjeu, pour les Chinois, qui ont signé, en 2004, un accord pour exploiter des réserves gazières dans le désert saoudien, c'est aussi d'obtenir un accès direct au pétrole de Riyad. Enfin, l'Arabie aurait été invitée, selon l'AFP, qui cite un officiel chinois, à participer à l'approvisionnement des réserves stratégiques chinoises, en sus des quantités que la Chine importe d'Arabie, son premier fournisseur de pétrole brut (22,2 millions de tonnes en 2005).

Selon la presse officielle chinoise, l'heure est à une nouvelle "coopération stratégique" entre Pékin et Riyad. Il s'agit de parvenir à une intégration plus poussée des industries de l'exploration et de la raffinerie, mais aussi de susciter des investissements de pétrodollars en Chine, ainsi que des achats de marchandises chinoises. Les échanges commerciaux entre les deux pays s'élevaient à 15 milliards de dollars en 2005 et augmentent en moyenne d'environ 40 % chaque année.

Hu Jintao, qui avait reçu il y a trois mois le roi Abdallah à Pékin, a adressé au Conseil de la choura saoudien un message sans ambiguïté : les différences entre les normes culturelles de l'Occident et celles des autres nations "ne devraient pas être utilisées comme un prétexte à diriger de fausses accusations contre les affaires internes des autres pays, ni permettre de jeter le blâme sur une civilisation spécifique, un peuple ou une religion pour causer des problèmes et des conflits dans le monde".

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 25.04.06


Ecrit par: P'tit Panda Mardi 25 Avril 2006 20h08
Le défi chinois du nouveau patron de L'Oréal

LE MONDE | 25.04.06 | 19h31 • Mis à jour le 25.04.06 | 19h31
SHANGHAÏ (Chine) Envoyée spéciale

ardi 25 avril, lors du conseil d'administration qui suivait l'assemblée générale de L'Oréal, Lindsay Owen-Jones, l'emblématique patron du groupe français, a laissé sa place de dirigeant opérationnel à Jean-Paul Agon, son dauphin désigné. "OJ", comme on le surnomme, a réussi en dix-huit ans de leadership à faire de L'Oréal le numéro un mondial des cosmétiques. Tandis que la croissance du marché occidental ralentit, l'un des principaux défis de son successeur sera d'imposer les marques du groupe dans les pays émergents, notamment en Chine.

C'est en 1997 que L'Oréal a créé sa filiale chinoise. Comme d'autres entreprises occidentales, le groupe y fait l'expérience d'un marché potentiellement fabuleux, mais difficile. Sur un chiffre d'affaires mondial de 14,5 milliards d'euros, dont environ 10 % sont réalisés en Asie, la Chine continentale ne représente que 340 millions d'euros.

Son grand concurrent, l'américain Procter & Gamble, arrivé sur place dix ans plus tôt, est premier sur le marché cosmétique local (le français est deuxième, assez loin derrière), et la concurrence des asiatiques est rude.

Sur les seuls produits de luxe (au-delà de 10 euros) ou milieu de gamme (entre 5 et 10 euros), le français tire son épingle du jeu. Lancôme, une de ses marques les plus prestigieuses, est en tête des ventes, devant SK II, de Procter & Gamble, ou le japonais Shiseido (avec sa marque Aupres). Dans le maquillage, Maybelline (L'Oréal), plus populaire, est aussi numéro un.

Le groupe, comme ses concurrents (surtout étrangers, il n'existe pas encore de marques de luxe locales), profite de l'émergence d'une classe aisée attirée par les nouveautés et la technologie. L'usage des cosmétiques est récent (il y a quinze ans, le port du rouge à lèvres était encore prohibé dans certains lieux), mais les habitudes changent vite.

A Shanghaï, et dans les autres grandes villes, les femmes se maquillent fréquemment. Pour répondre à leurs attentes, L'Oréal et ses concurrents "sinisent" leur offre. Priorité est donnée aux soins de la peau, l'usage des parfums restant très limité. Les Chinoises privilégiant les carnations claires, les produits les plus vendus sont des blanchissants et des anti-UV.

Le développement de la distribution sélective (centres commerciaux de luxe, drugstores), facilite les gains de parts de marché des marques étrangères. Leurs produits y sont mis en valeur sur des comptoirs autonomes. Les marques un peu plus populaires (L'Oréal Paris, Olay de Procter & Gamble, Za New York de Shiseido...) profitent de l'essor des grandes surfaces : Carrefour est le premier client de L'Oréal en Chine.

En 2004, L'Oréal a racheté l'entreprise de soins et de cosmétiques Yue Sai à l'américain Coty pour en faire une marque de luxe chinoise, pariant que les marques locales deviendront à la mode comme les japonaises aujourd'hui. Cette ambition a un prix : les équipes locales ont dû réduire les points de vente et revoir la formulation des produits pour les mettre aux normes de qualité du groupe. Cette restructuration a pesé sur le chiffre d'affaires : à 343 millions d'euros en 2005 (hors Hongkong), il a progressé de 15,2 % par rapport à 2004, contre presque 100 % entre 2003 et 2004.

Le marché des produits grand public est nettement plus ouvert. La concurrence des marques locales, japonaises ou coréennes, est pléthorique. Les fabricants de shampoings ne seraient pas moins de 2 000. L'Oréal a choisi de ne pas s'attaquer à ce segment jugé trop encombré et ne vend que ses shampoings pour salons de coiffure (Kérastase, L'Oréal Professionnel, Matrix).

Le groupe s'est en revanche lancé sur le créneau des soins de la peau bon marché en rachetant, fin 2003, la société chinoise Mininurse. En ligne de mire : les 150 millions de Chinois appartenant à la classe moyenne et capables de s'offrir des crèmes hydratantes à quelques euros. La marque Mininurse est connue et ses produits sont de qualité honorable (ils ont été conçus par l'hôpital militaire de Pékin). Mais les "L'Oréaliens" ont dû, comme pour Yue Sai, restructurer le réseau de distribution et revoir les formules.

Surtout, ils font face à une équation économique délicate : comment être rentable en injectant une partie de la technologie maison dans des produits dont le prix moyen est de 1,2 euro ? En 2005, la filiale a tenté de relever les tarifs à 2 euros en moyenne, mais elle a dû faire machine arrière : les consommateurs ne suivaient pas.

Le groupe compte sur la production "made in China" pour s'en sortir sans perdre de l'argent. Il y possède trois usines : une dans la région du barrage des Trois-Gorges, qui fabrique du Mininurse, le site flambant neuf de Suzhou, près de Shanghaï, qui produit Maybelline, Garnier ou L'Oréal Paris pour l'Asie, et l'usine Yue Sai de Pudong.

Paolo Gasparrini, le patron de la filiale, veut croire que les difficultés sont passagères et assure que la filiale est rentable depuis trois ans. " Nous sommes encore en phase d'apprentissage. En Chine, il faut savoir être humble et patient", explique-t-il.

Cécile Ducourtieux
CHIFFRES

LE MARCHÉ CHINOIS DES PRODUITS COSMÉTIQUES. Il est d'environ 5 milliards d'euros, selon la mission économique de l'ambassade de France à Shanghaï. Sa croissance sera de 13 % par an jusqu'en 2010, selon le journal China Information. Les produits les plus vendus sont les soins pour la peau et les shampoings. Le luxe pèse 10 % du marché.

LES CONSOMMATEURS CHINOIS SOLVABLES.
Ils sont environ 200 millions à gagner au minimum entre 100 et 450 euros par mois, dont une classe moyenne de 150 millions d'individus vivant surtout dans les villes côtières. Cinq à dix millions de riches ont des pouvoirs d'achat équivalents à ceux des classes sociales aisées des pays occidentaux.




Ecrit par: P'tit Panda Mardi 25 Avril 2006 20h11
L'homme qui a vu l'ours

LE MONDE | 22.04.06 | 14h33 • Mis à jour le 22.04.06 | 14h33

et homme, dont le chirurgien plasticien chinois Guo Shuzhong présente le visage opéré, vendredi 14 avril, s'appelle Li Guoxing. C'est un paysan de 30 ans, originaire du Yunnan, en Chine. Défiguré par un ours en 2004, il s'est vu greffer, au cours d'une opération de quatorze heures, un nouveau visage à l'hôpital militaire Xijing de Xi'an, la capitale de la province du Shanxi.


Cette greffe partielle de visage - la deuxième au monde après celle effectuée en France sur Isabelle Dinoire, le 27 novembre 2005 à l'hôpital d'Amiens - portait sur la joue droite, la lèvre supérieure, le nez et un sourcil, soit près des deux tiers de la face de M. Li. Cette première médicale en Chine, "plus complexe que celle réalisée par les Français en novembre", a souligné l'hôpital dans un communiqué, a été largement médiatisée par les autorités locales.

Tandis que la révélation de l'opération française avait fait l'objet d'une polémique - les photos du visage reconstruit de Mme Dinoire avaient été vendues en exclusivité à Paris Match, mais des journaux britanniques avaient dévoilé l'identité de la patiente et de sa donneuse -, celle réalisée en Chine a été immédiatement portée à la connaissance du monde entier via les grandes agences de presse.

L'hôpital Xijing précise que la greffe provient d'un unique donneur, sur lequel il ne donne pas de détails. L'agence officielle Xinhua (Chine nouvelle) précise qu'il y a en Chine environ 1 million de personnes défigurées chaque année, "dont 5 % ne sont pas opérables". Les chirurgiens chinois, souligne Xinhua, s'étaient fait la main en décembre sur un lapin, auquel ils ont greffé avec succès une face de lapin néo-zélandais.

Les photos très crues de Li Guoxing, avant et après l'opération, ont permis aux professeurs Bernard Devauchelle et Jean-Michel Dubernard, co-auteurs de la greffe de visage française, de se faire une première idée du travail de leurs confrères chinois. "L'image qui a été diffusée à l'échelon international nous permet de comprendre quel était le type de lésion dont souffrait le patient pris en charge par nos confrères chinois, a expliqué au Monde M. Dubernard. Au plan fonctionnel, il apparaît que nos collègues chinois ont été amenés à transplanter des parties du visage qui sont moins mobiles que celles que nous avons greffées : l'extrémité du nez, la paupière inférieure et la lèvre supérieure."

Cependant, souligne le praticien, également auteur des premières greffes de mains, " d'un point de vue technique, cette image laisse, à elle seule, ouverte toute une série d'interrogations quant à la manière dont nos confrères ont traité les greffes de nerfs, muscles et vaisseaux. Et pour l'heure, les clichés photographiques dont nous disposons font état d'un visage présentant un léger oedème ; clichés qui ne nous renseignent nullement sur les effets du traitement immunosuppresseur (destiné à combattre les phénomènes de rejet)."

Pascal Galinier et Jean-Yves Nau (avec AFP et AP)
Article paru dans l'édition du 23.04.06

user posted image

Ecrit par: ah_thomas Mercredi 26 Avril 2006 02h29
Elle est super trash ta foto Panda ph34r.gif icon8.gif

Ecrit par: Ktee Mercredi 26 Avril 2006 09h51
Geo consacre son numero de mai ( numero 327 ) sur la Chine.
L'intitulé : La Chine du 3 e millenaire
dans les coulisses d'une societe qui bouge très vite .

Ecrit par: Ktee Mercredi 26 Avril 2006 10h09
et pour les amateurs de préhistoire :
sciences et avenir de ce mois de mai consacre un grand dossier sur la nouvelle histoire de l'homme et le nouveau berceau chinois.

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 21h38
Courrier international - 24 avr. 2006
Revue de presse

PACIFIQUE - Les îles Salomon renouent avec la violence politique

Depuis l'élection controversée de Snyder Rini au poste de Premier ministre des îles Salomon, la capitale Honiara est en proie à de violentes émeutes. Trois ans après l'installation de la Mission de stabilisation (RAMSI), codirigée par les Australiens et les Néo-Zélandais, pour mettre un terme à la guerre civile, l'archipel est toujours miné par de sombres rivalités politiques et ethniques.
Les îles Salomon n'échappent pas à la règle. "Comme toutes les petites nations qui luttent pour leur survie, on ne parle d'elles que lorsque les choses vont mal", souligne The Age. Pourtant, explique le quotidien australien, "l'élection du 5 avril dernier marquait une avancée considérable dans l'histoire de cet Etat de 500 000 habitants, appelés à voter pour la première fois depuis la mise en place de la Mission régionale d'assistance (RAMSI) en juillet 2003".

Après deux ans de relative stabilité, l'archipel est, de nouveau, le théâtre d'émeutes populaires. A l'origine de cette soudaine flambée de violence : l'élection controversée de Snyder Rini, 56 ans, au poste de Premier ministre. L'opposition, menée par Job Dudley Tausinga, vétéran de la scène politique locale, accuse le nouveau chef du gouvernement d'avoir acheté les votes des parlementaires en les soudoyant avec de l'argent ; selon l'opposition, cet argent aurait été fourni par le gouvernement taïwanais et des hommes d'affaires chinois installés sur l'archipel, souligne The Sydney Morning Herald.

Exigeant la démission de Snyder Rini, placé sous protection policière depuis son investiture officielle, plusieurs centaines de manifestants ont pris d'assaut les rues d'Honiara, mettant à sac de nombreux commerces du quartier de Chinatown. Plus d'une trentaine de policiers ont été blessés lors de ces échauffourées, dont un agent australien évacué après avoir été roué de coups par la foule. Parallèlement, la vente d'alcool a été interdite et un couvre-feu mis en place afin de prévenir tout nouveau débordement, signale le quotidien australien. En l'espace de quarante-huit heures, entre 70 et 90 personnes ont été arrêtées. En ville, les dégâts matériels sont importants. D'après le commissaire de police, Shane Castles, cité par The Age, ils pourraient se chiffrer à près de 10 millions de dollars.

En réponse à cette nouvelle crise politique, le Premier ministre australien, John Howard, a annoncé, en milieu de semaine, le déploiement de 110 soldats et 80 policiers supplémentaires, en précisant que "la situation n'était pas encore stabilisée et que de nouvelles émeutes n'étaient pas à exclure", rapporte The Sydney Morning Herald. Des propos repris par le ministre des Affaires étrangères australien, Alexander Downer, qui a indiqué que "les effectifs australiens pourraient être réduits si les circonstances le permettent". Les forces de police, en revanche, devraient rester sur place pendant une "longue période", probablement jusqu'à la fin de l'année, relève le journal.

A la tête de la RAMSI depuis 2003, qui regroupe une vingtaine de pays (Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée, république des Fidji, royaume des Tonga…), l'Australie semble plus que jamais déterminée à tenir son rang et à ne pas laisser pourrir une situation qui, déjà par le passé, a mené à de violents affrontements interethniques. Pour la période 2005-2009, plus de 840 millions de dollars australiens (500 millions d'euros) devraient être alloués à la RAMSI pour couvrir ses opérations dans les îles Salomon.

Avant de se rendre en visite sur l'archipel pour s'entretenir avec Snyder Rini, Alexander Downer a déclaré qu'il inciterait le nouveau Premier ministre "à prendre des mesures radicales permettant d'instaurer un système de bonne gouvernance, de combattre la corruption et d'assurer la prospérité économique des îles Salomon", note The Age. Mais cela suppose que les émeutes cessent sur le terrain, ce qui est loin d'être garanti.

"Cette nouvelle irruption de violence prouve qu'en dépit du succès de la RAMSI dans la lutte contre la criminalité, la culture politique n'a guère changé", analyse l'éditorialiste de The Australian, qui regrette que "les haines tribales aient à nouveau pris le pas sur le processus démocratique". "Comme les forces de coalition ont pu en faire l'expérience en Irak, rétablir la paix est beaucoup plus difficile que gagner la guerre", poursuit-il. Pour The Age, le constat est le même : "Après des années marquées par les rivalités interethniques, le crime et la corruption à tous les niveaux du gouvernement, il faudra du temps et beaucoup de sacrifices pour trouver une issue favorable." D'autant que la crise économique plane sur l'archipel. "Les citoyens sont en colère car ils sont pauvres et sans emploi", argumente le quotidien.

Dans ces conditions, "si l'Australie et la Nouvelle-Zélande n'interviennent pas, qui le fera ?", interroge The Advertiser. "Personne", répond le quotidien d'Adelaïde pour qui "seule l'Australie, en tant qu'Etat le plus riche et le mieux équipé du Pacifique Sud, peut rétablir un certain équilibre, en particulier dans la capitale". Une situation pour le moins paradoxale, quand on sait qu'il y a trois ans John Howard refusait d'envoyer des troupes sur place pour ne pas s'attirer les foudres des contribuables australiens.
Aymeric Janier


Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h12
Mise à jour 26.04.2006 08h14

La Chine élabore la loi sur l'anti-blanchiment d'argent pour combattre les crimes liés à la corruption et la contrebande

La Chine est en train d'élargir le réseau surveillant les flux d'argent illicite dans un projet de loi afin de combattre le blanchiment d'argent et les crimes s'y rapportant tels que la contrebande, le trafic de drogue et les pots-de-vin.

Ce projet de loi sur l'anti-blanchiment d'argent a été soumis mardi pour examen au Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN, parlement chinois) et sera ensuite adopté après au moins trois séries d'audition selon la procédure d'élaboration de la loi en Chine.

"Le blanchiment d'argent est devenu un problème épineux en Chine avec l'accroissement de crimes sérieux tels que la contrebande, le trafic de drogue et la corruption", a déclaré Feng Shu ping, directeur adjoint de la Commission du Travail budgétaire du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale.

Selon le China Anti-Money Laundering Monitoring et Analysis Center (bureau relevant de la banque centrale chinoise établi en 2004), 683 cas suspects de blanchiment d'argent ont été enregistrés par la police fin 2005, impliquant 137 milliards de yuans (17,2 milliards de dollars) et plus d'un milliard de dollars.

Le projet de loi ayant pour but de mettre en place un système de surveillance tous azimuts, aide à empêcher les flux d'argent suspect du secteur bancaire aux compagnies d'assurances et de titres et aux activités commerciales comme l'immobilier, les ventes de bijoux et les ventes aux enchères.

"Il est urgent d'accélérer l'élaboration de la loi sur l'anti- blanchiment d'argent car les transactions d'argent illégales troublent l'ordre financier et menacent la sécurité économique et la stabilité sociale", a déclaré Feng.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h17
Mise à jour 26.04.2006 13h27
Un haut fonctionnaire souligne le rôle important de la philosophie

M. Liu Yunshan, un important officiel chinois, a réclamé que les secteurs de la philosophie et des sciences sociales du pays augmentent le sens de responsabilité et le sens du devoir pour le développement prospère de la philosophie et des sciences sociales dans les cinq prochaines années.

M. Liu, chef du département publicité du Comité central du Parti Communiste de Chine (PCC) et chef du principal groupe du Bureau National de Planification de la Philosophie et des Sciences Sociales (National Planning Office of Philosophy and Social Sciences - NOPSS) a indiqué lundi, lors d'une réunion sur les Programmes des Fonds Nationaux de Sciences Sociales, que les secteurs de la philosophie et des sciences sociales devraient jouer un rôle dans la connaissance du monde, dans l'héritage et le passage des civilisations, dans l'innovation des théories, pour l'instruction des personnes et pour servir la société.

M. Liu, aussi membre du Bureau Politique du Comité Central du PCC, a indiqué que depuis le Premier Plénum du 16ème Comité Central du PCC, la théorie du Parti s'était considérablement développée avec des pensées stratégiques telles que le concept du développement scientifique, la théorie des personnes d'abord pour établir une société harmonieuse, augmentation des capacités gouvernantes du PCC, la construction d'une nouvelle campagne socialiste, l'installation des concepts "d'honneur et de honte", tout cela a ouvert de nouveaux secteurs de recherches pour la philosophie et les sciences sociales.

M. Liu a réclamé à tous les départements du Parti de mieux reconnaître le rôle de la philosophie et des sciences sociales, et de prendre plus la parole dans la prise de décision du Parti. Il a dit que les chercheurs en philosophie et dans les sciences sociales devraient être plus innovateurs et concevoir un certain nombre de projets de recherche détaillés et significatifs.

M. Liu a indiqué que le Parti a prévu des exigences plus élevées pour la philosophie et les sciences sociales dans le 11ème Plan Quinquennal, notant que l'examen et l'approbation des Fonds de Programmes pour la Philosophie et les Sciences Sociales devraient être strictes, justes et transparents.

Plus de 300 experts du NOPSS ont assisté à la réunion. A l'issue de la réunion, 1 300 projets seront choisis parmi plus de 15 000 projets proposés aux Fonds de Programmes pour la Philosophie et les Sciences Sociales, une augmentation de 24% par rapport à l'année dernière.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h20
Mise à jour 25.04.2006 13h44
Plus de livres, moins de lecteurs

Il semble paradoxal qu'au moment où, en Chine, les industries du livre et de l'édition explosent, le nombre de lecteurs chute.

Un sondage entrepris à la fin de l'année dernière montre que le nombre de lecteurs, lisant au moins un livre par an, a nettement diminué pour atteindre aujourd'hui un ratio de moins de 50% par rapport aux 8 000 répondants.

Depuis 1999, date du premier sondage, les derniers résultats montrent que l'inclination des personnes à lire diminue d'année en année. Le ratio de lecteurs baisse constamment, de 60,4% de lecteurs en 1999, à 54,2% en 2001, à 51,7% en 2003, avant de descendre à 48,7% en 2005.

Conduit tous les deux ans par le Centre de Recherche des Publications de Chine (rattaché à l'Administration Générale de la Presse et de la Publication), le sondage, le quatrième de sa sorte, a été publié au cours du dernier week-end pour marquer la 11ème Journée Mondiale du Livre et du Copyright.

Le manque de temps est la raison principale invoquée pour la diminution de l'activité de lecture, selon le sondage.

Cependant, le temps passé sur Internet a brusquement augmenté, avec un nombre croissant de jeunes urbains se tournant vers les médias en ligne pour mettre à jour leur connaissance.

La lecture en ligne a progressé en 1999 de 3,7% environ, à 18,3% en 2003 et, vers la fin 2005, s'est élevée à 27,8%.

Cependant, M. Hao Zhenxing, directeur du Centre de Recherche des Publications de Chine, a indiqué : "la lecture conventionnelle ne pourra jamais être remplacée par un survol rapide des médias en ligne."

Bien que le nombre de lecteurs diminue, les statistiques montrent que le nombre de différents livres disponibles a prodigieusement augmenté : de 14 987 choix en vente en 1978 à 208 294 différents ouvrages en 2004.

Une augmentation de la variété des livres disponibles, mais une chute dans le nombre de lecteurs est un résultat apparemment contradictoire du sondage.

Une autre découverte intéressante du sondage est la popularité des magazines qui s'est rapidement accru durant la décennie passée, avec les thèmes comme la culture et le divertissement, la décoration intérieure, la mode, la littérature et les arts en tête du marché des magazines.

Hier, toutes les principales librairies à travers la Chine ont été impliquées dans une campagne de promotion de la lecture, en rallongeant les heures d'ouverture et en offrant des réductions de 15%.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h23
Mise à jour 24.04.2006 16h19
Les sites chinois organisent un “nettoyage de l'Internet”

Le 22 avril, une centaine de sites Internet ont organisé conjointement à Beijing une activité proposant la diffusion d'informations saines et civilisées sur les sites Web par la voie de la consultation sur place et de la dénonciation des citoyens afin d'enlever les ordures des sites et de créer un environnement plus sain sur l'Internet.

Sur la Place culturelle de Xidan, située au centre ville, vingt-cinq sites Internet tels que le Quotidien du Peuple, Xinhua Net, La Chine, Sina, Sohu et Baidu ont fourni aux citoyens des consultations en leur expliquant l'utilisation scientifique de l'Internet. Le Centre de surveillance des activités criminelles et des informations malsaines sur Internet a reçu sur place des dénonciations des citoyens en leur demandant des opinions et en les sensibilisant à participer volontairement à la surveillance de l'Internet.

Au moment où notre journaliste a fait son reportage, plus de 40 000 tracts avaient déjà été distribués et plus de 100 dénonciations reçues.

Ces dernières années, le développement de l'Internet chinois a connu un essor appréciable. Les statistiques les plus récentes montrent que la Chine possède plus de 111 millions d'internautes, se classant ainsi au deuxième rang mondial. Le nombre total des sites Web a atteint plus de 700 000 (une augmentation de 25 300 par an).

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h26
Mise à jour 20.04.2006 15h49
Chine: le lancement de la troisième génération de moteur de recherche



Dès aujourd'hui, si vous voulez être informé sur le météo ou sur les actualités, choisir un itinéraire de sortie, vous pouvez recourir à la troisième génération de moteur de recherche IG1.0.

Récemment Zhongsou.com a rendu public son nouveau logiciel IG1.0. D'après Chen Pei, P.D.G. de Zhongsou.com, IG (Internet Gateway) repose sur la technologie appliquée au web 2.0 et sur la troisième génération de moteur de recherche. Il cible les particuliers qui souhaitent avoir un accès rapide et interagir avec les informations contenus sur Internet.

Dans l'histoire des moteurs de recherche, Yahoo représente la première génération qui classe les sites par catégories ; la deuxième génération est symbolisée par google qui fonctionne sur la recherche par mot clé mais dont les résultats manquent d'ordre. « Il faut que la troisième génération soit plus personnalisée, plus interactive et les informations plus ciblées. », selon Wang Junxiu, président du Lab d'Internet. « IG lancé par Zhongsou reflète la tendance de l'évolution vers une individualisation qui devrait permettre aux sites de s'adapter à chaque internaute. »

IG est capable de fournir des résultats différents et individualisée pour chaque usager. Le service est aussi personnalisé, suivant ainsi l'orientation de l'Internet.

En plus, IG se présente sous plusieurs versions dont entre autres une version pour les élèves et une plus commerciale en vue de satisfaire les demandes de tous les groupes d'usagers. Il dispose par ailleurs d'un guide virtuel qui rend la recherche plus pratique. Et IG peut garantir la sécurité de navigation car les usagers disposent de leurs propres nom d'utilisateur et mot de passe


Source: China.org.cn

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h28
Mise à jour 19.04.2006 08h56

Les publications étrangères sont autorisées en Chine si elles respectent les règlements du pays, selon un des responsables de l'Administration d'Etat de la Presse et de la Publication de Chine


« La Chine n'interdit pas aux publications étrangères d'entrer en Chine. Mais elles doivent respecter les règlements du pays », a annoncé le 18 avril Liu Binjie, vice-directeur de l' Administration d'Etat de la Presse et de la Publication de Chine, lors d'une conférence de presse de la 2e foire de l'industrie culturelle chinoise, organisée par l'Office d'Information du Conseil des Affaires d'Etat, s'est ouverte à Shenzhen (Sud).

« D'après la loi chinoise, seuls les citoyens chinois ont le droit de créer une maison d'édition en Chine. Mais il est possible de collaborer avec des maisons d'édition internationales », a ajouté M.Liu. « Après autorisation du gouvernement chinois, les agences de presse, les télévisions et les radios ainsi que les périodiques étrangers peuvent établir des bureaux en Chine », a-t-il précisé.


Source: CRI

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h30
Mise à jour 18.04.2006 13h23
Coopération entre AOL et Shanghai Media Group

AOL, cette semaine, commencera à diffuser des programmes d'informations fournis par l'unité Broadband de Shanghai Media Group (SMG), a annoncé lundi la compagnie de Shanghai.

"Nous allons coopérer avec AOL, leur fournissant principalement des programmes en langue chinoise," a déclaré M. Wang Xiaotang, porte-parole de SMG Broadband Co..

Les émissions, diffusées sur le site Web en langue chinoise de AOL, se concentreront sur les aspects sociaux, le business, les sports et le divertissement chinois, a annoncé Mme Wang.

"AOL vise à diffuser ce contenu Chinois partout dans le monde," a-t-elle déclaré. AOL est l'unité d'Internet de Time Warner Inc..

Les programmes seront à la disposition des utilisateurs à l'adresse http://aol.com/chinese. Ce lien diffusera des informations et de la programmation de Chine, des webcasts d'événements sportifs en Chine, et d'autres services Internet.

La programmation qui, selon SMG, sera de plus de trois heures chaque jour, sera fournie en association avec MediaZone, un fournisseur mondial de télévision en ligne et un partenaire en Chine de AOL et de Shanghai Media Group.

"En créant ce portail gratuit, spécifique à une langue, nous pouvons améliorer le service aux millions de personnes aux Etats-Unis qui veulent un accès critique et un dispositifs d'outils de communication, particulièrement en référence aux dernières vidéos d'informations et de divertissements, en Chinois," a déclaré M. Norman Koo, directeur de stratégie Web de AOL.

Selon le site AOL, son site Web en langue chinoise a été développé avec ChinaPortal.com, une division de MediaZone.

La société d'Etat Shanghai Media Group a été constitué à partir de la fusion en 2001 des stations de radio et de télévision du gouvernement de la ville et se place aujourd'hui comme un des plus grands conglomérats de médias et de divertissement du pays.
Sa maison mère, Shanghai Media & Entertainment Group, possède également des troupes de film et de théâtre, des centres culturels et diverses entreprises multimédia et d'Internet.

La compagnie a conclu plusieurs accords avec les principaux groupes internationaux de médias, tels que Viacom Inc., Vivendi Universal SA et Discovery Channel.

SMG Broadband Co., entièrement détenu par Shanghai Media Group, est la seule compagnie en Chine autorisée à fournir des services de télévision par Internet (IPTV).

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h33
Mise à jour 17.04.2006 10h36
Un musée provoque une controverse sur l'éducation sexuelle

Le premier musée privé de Chine sur le sexe établi à Shanghai a soulevé une controverse sur l'éducation sexuelle des enfants.

Le musée sur le sexe ouvert par Liu Dalin, chercheur sur la culture sexuelle en Chine, montre des objets historiques liés au sexe datant des temps primitifs.

Les billets d'entrée du musée stipulent que les mineurs ne peuvent y être admis que s'ils sont accompagnés par un parent. Mais Lieu envisage maintenant d'attirer plus de jeunes hommes, en réduisant de la moitié le prix du billet.

« Il faut donner l'éducation sexuelle aux jeunes hommes, ça vaut la peine », a dit M. Liu.

L'éducation sexuelle doit commencer à partir de l'adolescence, a-t-il dit, indiquant qu'une enquête de l'Association du Planning familial de Chine montre que les cas de rapport sexuel avant le mariage, de grossesse avant le mariage ainsi que les cas d'avortement se multiplient.

Une enquête menée par l'Institut d'enquête sociale de Chine dans la capitale chinoise de Beijing indique que 87% des étudiants dans cinq villes se sont informés auprès de leurs parents au sujet du sexe.

Mais de nombreux parents, influencés par les idées conservatrices traditionnelles, étaient incapables de donner des réponses adéquates, car leur propre éducation sexuelle était inadéquate, a fait remarquer M. Liu, propriétaire du musée.

« Les enfants atteignent la puberté à un âge plus jeune, mais l'éducation en la matière retarde », a estimé Xi Xiaoping, vice-président de l'Association de Planning familial de Chine.

Avec plus de 400 pièces portant sur les sujets tels que « le sexe et les arts », « le mariage et la femme » et « le sexe dans la vie quotidienne », le musée est un centre d'éducation pour les jeunes, car il aide à découvrir le mystère du sexe, a-t-il reconnu.

Historiquement, le sexe était rarement discuté en public, car il est traditionnellement considéré comme un tabou en Chine », a dit Hu Hongxia, directrice en exercice du musée.

Le but de ce musée, ouvert il y a un an, est de faire disparaître le préjugé public et d'éduquer le public en matière de culture sexuelle.

Les jeunes et adolescents de nos jours ont beaucoup de moyens pour acquérir des connaissances sur le sexe, notamment par l'Internet. Mais la plupart des contenus sur l'Internet ne conviennent pas à la maturation et au développement sain de nos jeunes, a dit Mme Hu.

Cependant, des parents et enseignants se sont opposés à ouvrir le musée aux enfants mineurs.

« Il n'est pas nécessaire pour les jeunes de connaître tant l'histoire du sexe », a déclaré Zhang Genxing, enseignant dans un lycée à Shanghai. « Cela pourrait produire des effets négatifs sur leur comportement ».

Une étudiante universitaire nommée Cai s'est prononcée en faveur de l'ouverture de ce musée. Mais elle estime que le musée convient plus aux étudiants universitaires.

« Si j'étais une lycéenne, je ne pourrais comprendre pas du tout tous ces pièces exposées», a-t-elle dit.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h35
Mise à jour 25.04.2006 09h57
Deux moines effectueront un « Pèlerinage en Occident »

Deux moines bouddhistes suivront le pas du fameux prédécesseur Xuanzang (602-664), au cours d'un voyage de Chine en Inde.

Xuanzang partit de la ville de Chang'an, Xi'an d'aujourd'hui dans la province du Shaanxi, à destination d'Inde pour obtenir des écritures bouddhistes, et retourna 17 ans après.

Ses aventures ont inspiré le célèbre roman classique chinois «Le Pèlerinage en Occident ».

Dans le cadre d'une série d'activités visant à commémorer ce voyage, deux moines, l'un du continent chinois, l'autre venu de Taiwan, partiront de Xi'an le 19 juillet.

Leur voyage de quatre mois en Inde suivra le même itinéraire que Xuanzang prit il y a plus de 1 300 ans.

Le lancement de ce projet a été marqué par une cérémonie tenue dans le Temple de Guangxiao à Guangzhou, vendredi 21 avril.

« Le but est de renforcer les échanges entre la Chine et l'Inde et de promouvoir la culture chinoise », a déclaré Shi Zhongyao, secrétaire général du Comité d'organisation.

Le voyage, organisé par l'Association des Bouddhistes de Chine, l'Association du peuple chinois pour l'amitié avec l'étranger et le Centre de recherche de Chine sur Xuanzang, aura lieu également dans l'Année de l'Amitié Chine-Inde.

Les deux moines, Mingxian et Huikuan, marcheront à pied dans certaines sections du voyage.

Ils traverseront le Pakistan et le Népal pour atteindre finalement Nalanda en Inde, l'ancien centre des études bouddhistes.

Mingxian a dit qu'il espérait que leur voyage aiderait à promouvoir la paix mondiale.

Du fait que le Bouddhisme est très populaire au Guangdong, le comité d'organisation a sélectionné la ville de Guangzhou pour inaugurer ce projet, a dit M. Shi.

Le Comité a commencé vendredi à sélectionner des membres d'une équipe d'escorte pour les deux moines.

Deux membres de cette équipe seront des moines qui ont appris les arts martiaux au Temple de Shaolin dans la province centrale du Henan de Chine.

Vendredi également, huit personnes sont parties pour un voyage en Inde, en tant que groupe d'avant-garde du projet.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h39
Mise à jour 19.04.2006 15h36
La Chine fait face à un 'énorme' déficit du commerce culturel

Les produits culturels chinois devront être promus au marché international pour réduire le déficit du commerce culturel de la Chine avec d'autres pays, a déclaré un haut officiel.

Ding Wei, ministre assistant de la culture, a décrit le déficit de la Chine dans le commerce culturel international comme 'énorme', au cours d'une conférence de presse tenue mardi 18 avril par le Bureau d'information du Conseil des Affaires d'Etat.

"Selon nos statistiques faites il y a des années, le ratio entre les importations de produits culturels et les exportations était de 10 : 1 et ce ratio s'est élargi ces dernières années",a-t-il précisé.

M. Ding n'a pas donné de chiffres spécifiques concernant le déficit, mais les statistiques fournies par l'Administration générale de la Presse et de la Publication ont montré que la Chine avait acheté plus de 4 000 copyrights aux Etats-Unis ces récentes années, mais les copyrights exportés vers les Etats-Unis durant la même période n'étaient au total que de 16.

M. Ding a indiqué que les idées traditionnelles chinoises entravent le développement de l'industrie culturelle du pays. "Le concept d'une industrie culturelle est nouveau pour la plupart des Chinois, pour eux la culture traditionnelle et le commerce sont deux notions séparées".


"Nous manquons aussi de produits culturels qui puissent occuper le marché international, notamment les produits de marque. Les agents intermédiaires professionnels nous font défaut également".

Il a dit que la Chine avait établi des politiques préférentielles pour le développement de l'industrie culturelle, mais le gouvernement doit adopter davantage de mesures d'encouragement.

Pour encourager davantage de produits culturels chinois à sortir du pays, la seconde Foire culturelle internationale de Chine se tiendra du 18 au 21 mai à Shenzhen de la province du Guangdong dans le sud de la Chine.

Il s'agit de la seule foire culturelle internationale de niveau national, conjointement organisée par le ministère de la Culture, l'Administration d'Etat de la Radiodiffusion, du Cinéma et de la Télévision, l'Administration générale de la Presse et de la Publication, et par le gouvernement provincial du Guangdong,

Des compagnies et agents culturels de 26 villes étrangères se sont inscrits pour participer à la foire. Ce qui fait de cette foire une plate-forme permettant d'intégrer des produits culturels chinois au marché international, a dit Xu Zongheng, maire de Shenzhen.

Cependant, Zeng Wei, directeur de l'information des médias du Festival de la musique de Beijing qui se tient tous les ans, a dit que mêmes de bons produits culturels ne pourraient pas attirer des spectateurs étrangers, ceci pour cause d'un énorme écart culturel.

"Le problème réside dans ceci : quelle partie de la culture doit-elle être transformée en un produit et comment pouvez-vous la transformer", a-t-il dit.



Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h42
Mise à jour 18.04.2006 13h43
Ouverture d'un festival universitaire franco-italien à Beijing

La semaine universitaire franco- italienne a débuté lundi soir au grand palais de l'université des langues étrangères de Beijing (ULEB) en présence de jeunes francophones et italianisants de 8 universités de Beijing.

Cinéma, théâtre, salon de mode et même une compétition de discours, seront organisés durant ce festival franco-italien du 17 au 23 avril, pour que les jeunes puissent mieux découvrir les cultures française et italienne et nourrir leur imagination et créativité.

L'attachée de l'ambassade de France en Chine Claire Saillard a noté à cette occasion que ces dernières années, de plus en plus d'étudiants chinois apprenaient le français et qu'une semaine culturelle de ce genre était une bonne occasion pour les jeunes de se rencontrer.

Li Qi, organisatrice du festival et étudiante à l'ULEB, a souligné que c'était la 4e édition de la semaine franco-italienne universitaire à Beijing, et que cet événement tentait de rapprocher les étudiants chinois et étrangers via une platforme culturelle.

D'après Mme Chen Liyu, directrice adjointe du département de la langue française de l'ULEB, le festival permet aux étudiants de sortir un peu des salles de classe, et de voir d'autres visages. Soutenue par les ambassades de France, d'Italie et de Suisse ainsi que d'autres institutions concernées, la semaine culturelle universitaire franco-italienne est organisée chaque année depuis 2003 sur le campus de l'ULEB et implique des étudiants de 8 universités de Beijing suivant des cursus de français et d'italien.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 26 Avril 2006 22h47
Mise à jour 14.04.2006 11h09
Des symboles traditionnels de longévité

Bambou

Connu pour son élasticité et sa robustesse en toutes saisons, le bambou, qui ne perd jamais ses feuilles, est un symbole de longévité et de courage dans l'adversité. Autrefois, on le décrivait "ni rigide, ni doux, ni herbe ni bois".

Le bambou, le pin et le prunier forment le groupe des "trois amis" car le pin et le bambou prospèrent toute l'année et le prunier fleurit en hiver. Depuis l'époque Song (960-1279), le motif des "trois amis" est récurrent dans la céramique. Le bambou ayant une tige creuse et k?ng x?, "cavité", étant proche de qi?n x?, "modestie", il en est aussi le symbole.

Allumer un bton de bambou provoque un craquement retentissant semblable au bruit d'un pétard. Autrefois, on brlait du bambou pour effrayer les esprits maléfiques. Par la suite, au Nouvel An ou à d'autres occasions, le bambou devint un symbole de paix. Une illustration représentant un garon en train d'allumer un pétard illustre un "voeu de paix", zhú bào píng ?n, car "bambou" est un calembour sur "voeu", zhù.



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Des symboles traditionnels de longévité (2)

Fleur de prunier

Princesse de toutes les fleurs, la fleur de prunier a été longtemps tenue en haute estime pour sa beauté, mais aussi parce qu'elle est une des rares à fleurir au plus fort de l'hiver, faisant d'elle un symbole idéal de longévité. Sa blancheur diaphane, qui rappelle le jade, lui valut d'incarner la femme innocente et pure.

Autrefois, le maquillage prune, méi hu? zhu?ng, était considéré comme le plus raffiné et seules les femmes de haut rang en usaient. Quand la fleur de prunier et le bambou figurent ensemble, ils expriment le voeu de "double bonheur", zhú méi shu?ng x?, un motif que l'on retrouve souvent dans les cadeaux de mariage.


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Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 27 Avril 2006 09h17
La Chine fait son marché en Afrique
La tournée du président chinois Hu Jintao témoigne de l'appétit grandissant de Pékin pour les matières premières et le commerce du continent africain.

Par Philippe GRANGEREAU
jeudi 27 avril 2006



Pékin de notre correspondant

Pétrole, matières premières et commerce. Telles sont, dans cet ordre, les priorités du président chinois Hu Jintao, qui effectue depuis lundi une tournée en Afrique, la seconde en l'espace de deux ans. Après avoir visité le Maroc, Hu se trouvait hier au Nigeria, et doit achever sa visite par le Kenya le 29 avril.

La Chine, dont les réserves en devises ont dépassé celles du Japon grâce à son formidable essor économique, est en quête d'investissements rentables et de matières premières pour ses industries. Mais la soif en pétrole du géant chinois ­ et la volonté de diversifier ses fournisseurs en hydrocarbures ­ est la raison primordiale de son offensive diplomatique sur l'Afrique. Celle-ci avait été lancée en 2004, lors de la première tournée de Hu Jintao en Egypte, au Gabon et en Algérie, véritable tête de pont chinoise au Maghreb.

Depuis trois ans, la Chine est devenue le deuxième consommateur de produits pétroliers dans le monde, après les Etats-Unis, avec une demande totale de 5,56 millions de barils par jours. D'ici 2025, selon les projections américaines, la consommation chinoise en hydrocarbures devrait doubler. Ce besoin en pétrole a poussé la République populaire à s'intéresser particulièrement au Soudan, à l'Angola, au Nigeria, à la Guinée équatoriale, à Sao Tomé-et-Principe, au Congo-Brazzaville, à la Libye et au Gabon. Pékin est désormais le troisième acheteur du pétrole gabonais, derrière les Etats-Unis et la France. Il absorbe un quart du pétrole angolais ­ et se retrouve ainsi en concurrence directe avec les Etats-Unis, qui accaparent la moitié de la production de l'Angola.

L'Afrique, terrain réservé jusqu'alors des grandes compagnies pétrolières occidentales, doit compter avec le géant asiatique. En octobre 2004, la Chine a obtenu, en échange d'aides financières, le droit d'acquérir une participation de 50 % dans un gisement angolais exploité auparavant par le pétrolier Shell.

Le régime chinois, peu respectueux chez lui des droits de l'homme, applique, dans ses relations extérieures, le principe de la «non-ingérence». Une approche sans scrupule qui lui confère, en Afrique, un avantage certain à l'endroit de pays en délicatesse avec les institutions internationales. Le Soudan, menacé de représailles économiques par la communauté internationale du fait de son soutien aux milices jendjawids arabes qui ravagent le Darfour, représenterait à lui seul environ 8 % des importations pétrolières de la Chine. La China National Petroleum Company y a construit un oléoduc de 1 300 kilomètres de long, qui constitue le plus gros investissement chinois à l'étranger.

L'appui apporté par Pékin à Khartoum n'est pas sans incidence géopolitique. Membre du Conseil de sécurité de l'ONU, la Chine a menacé d'user de son droit de veto pour empêcher l'adoption de sanctions contre le Soudan, pour finalement s'abstenir au moment du vote, mardi. Elle maintient aussi d'excellentes relations avec le régime de Mugabe au Zimbabwe.

La stratégie diplomatique chinoise se traduit, assez logiquement pour ce continent, par une coopération militaire fortement accrue depuis le milieu des années 90. Pékin a, par exemple, conclu un accord militaire avec le Congo-Brazzaville, alors que ses instructeurs ont formé des militaires angolais. Il a vendu du matériel militaire, entre autres, à l'Angola, au Centrafrique, au Burkina Faso, au Tchad, au Liberia (où des casques bleus chinois ont fait leur première apparition en Afrique), au Sénégal et au Congo-Kinshasa du temps de Kabila père.

Pékin est aussi un acquéreur boulimique de minerais et autres matières premières. Plus de 60 % de la production forestière du Gabon est exportée en Asie, principalement vers la Chine.

Côté commercial, des sociétés chinoises gagnent désormais des marchés dans l'ancien pré carré français. La compagnie de télécom Zhongxing Telecom, qui multiplie les implantations en Afrique, a récemment rénové le réseau téléphonique à Djibouti.

En 2004, les exportations de Pékin vers l'Afrique ont augmenté de 36 % (13,8 milliards de dollars) et les importations de 81 % (15,6 milliards de dollars). Comme les chiffres l'indiquent, la coopération offerte par la Chine, qui ne s'érige pas en «donneur de leçons», est appréciée par beaucoup de pays. Pékin offre en effet son savoir-faire, sa main-d'oeuvre, des prêts à taux réduits et des avantages financiers pour construire des infrastructures chez ses fournisseurs. Elle est omniprésente dans le BTP en Algérie, où elle réalise des milliers de logements et de grands travaux d'infrastructure.

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La France craint Pékin sur son pré carré africain
De la Côte-d'Ivoire au Gabon, les Chinois n'en finissent pas de grignoter les positions tricolores.

Par Christophe AYAD et Thomas HOFNUNG
jeudi 27 avril 2006



Aujourd'hui, le grand «rival» de la France dans son pré carré africain n'est plus tant la perfide Albion ni l'impérialiste Amérique. C'est la Chine. «L'entrée massive de la Chine sur le continent est le phénomène majeur de ce début de XXIe siècle, souligne un diplomate français. Si l'on n'y prend pas garde, c'est toute la communauté internationale qui va se trouver prise à revers. Pékin accorde sans sourciller des prêts sans condition à des pays qui appartiennent à la zone grise.» En clair, des Etats voyous ou des dictatures, qui accaparent des ressources censées profiter à l'ensemble de la population. Face au péril chinois, et au nom de la morale, Paris aurait renoncé à sa traditionnelle gué-guerre avec Washington en Afrique ? Ce serait trop beau.

Il n'empêche : la diplomatie française a de bonnes raisons d'en vouloir à son homologue chinoise. A l'automne 2004, après le départ massif des Français de Côte-d'Ivoire, c'est Pékin qui a mis la main au portefeuille pour venir en aide au régime de Laurent Gbagbo. Ce ballon d'oxygène lui a permis de payer les fonctionnaires et d'éviter ­ jusqu'à aujourd'hui ­ la banqueroute. Depuis près de quatre ans, la France tente d'éviter l'implosion de son ex-colonie avec un contingent de 4 000 hommes... pendant que Pékin y fait fructifier ses affaires. Dans d'autres fleurons du pré carré, les Chinois n'en finissent pas de grignoter les positions tricolores. C'est le cas du Gabon, malgré les liens qui unissent Paris à l'un des champions de la Françafrique, le «doyen» Omar Bongo.

Hors du pré carré, l'Angola et le Soudan ont aussi bénéficié des largesses de Pékin. Luanda a ainsi pu contourner le blocage des fonds de la reconstruction ­ après un quart de siècle d'une guerre civile dévastatrice ­ par la communauté internationale, suspicieuse sur l'utilisation de la manne promise par l'un des régimes les plus cupides d'Afrique. Au Soudan, l'aide chinoise encourage Khartoum dans son entreprise de nettoyage ethnique au Darfour et, aujourd'hui, de déstabilisation du Tchad, un bastion français, par rebelles interposés. Mais, en défendant le régime d'Idriss Déby, Paris protège... les investissements pétroliers américains au Tchad, contre l'expansionnisme chinois vers le golfe de Guinée !

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A savoir

jeudi 27 avril 2006



Hu Jintao

Après l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis, le président chinois a entamé, le 24 avril, une tournée en Afrique. Après le Maroc, lundi et mardi et le Nigeria, hier, il doit se rendre au Kenya.

130 000

ressortissants chinois vivent en Afrique. Par ailleurs, Pékin compte 820 entreprises installées sur le continent (contre 500 en 2000).

37 milliards de dollars

C'est la somme record atteinte par les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique en 2005, soit trois fois plus qu'en 2000.

Deuxième

La Chine est le deuxième exportateur, derrière la France, en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest.

«C'est maintenant qu'il faut agir, car bientôt les Chinois seront partout en Afrique, et ils tomberont dans les bras de tous les gouvernants, quels qu'ils soient.»

Le chanteur Bob Geldof, le 25 avril.

Taïwan

Malgré les pressions de la Chine, six pays africains conservent des relations diplomatiques avec Taïwan : Burkina Faso, Gambie, Malawi, Swaziland, Tchad, Sao Tomé-et-Principe.

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Au Nigeria, par la «petite porte»
Pékin prend pied dans des secteurs jugés peu attractifs, mais vitaux.

Par Virginie GOMEZ
jeudi 27 avril 2006



Lagos (Nigeria) de notre correspondante

La Chine a des besoins énergétiques croissants et le Nigeria produit de plus en plus de pétrole. Sur ces bases, les liens entre les deux pays ne cessent de se renforcer. Après le ministre des Affaires étrangères en janvier, le président chinois Hu Jintao s'est rendu hier à Abuja, la capitale nigériane. Pour l'occasion, le département des ressources pétrolières a annoncé que quatre licences d'exploitation seront prochainement proposées à la Chine. En échange, cette dernière s'est engagée à investir 4 milliards de dollars dans les raffineries du pays, des structures obsolètes en voie de privatisation. En janvier, la Chine avait déjà acquis des parts dans une concession pour un montant de 2,7 milliards de dollars.

Voici magistralement illustrée «la stratégie de la petite porte», déployée avec succès par la Chine. Elle consiste à prendre pied dans des secteurs jugés peu attractifs, mais vitaux pour le développement du Nigeria : la téléphonie rurale, l'agriculture ou encore le raffinage. «L'intérêt que les Chinois ont exprimé dans la rénovation de raffineries nigérianes leur permet de prendre pied dans l'aval pétrolier ; ce qui les positionne pour l'amont : l'exploration et la production», soulignait récemment un analyste européen.

Le secteur pétrolier nigérian est dominé par les grandes compagnies occidentales, dont l'implantation date des années 60. Selon Bamanga Tukur, président du groupe des hommes d'affaires de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest, la Chine n'est sans doute pas un investisseur plus soucieux du développement de l'Afrique que les autres, mais elle représente une chance pour le Nigeria d'imposer de nouvelles conditions, basées sur l'échange de technologies et d'expertise. «Nous avons appris du passé. Ceux qui viennent maintenant, nous leur disons qu'ils viennent en partenaires, il faut être deux pour danser le tango», affirme-t-il.

Tous les industriels nigérians ne partagent pas cet enthousiasme pour la Chine. En témoignent les manifestations de joie qui ont suivi la fermeture par les douanes nigérianes de ChinaTown, petit marché de Lagos entouré d'une muraille kitsch où les vendeuses de pagnes s'approvisionnaient à des prix défiant toute concurrence. «Dans les années 90, l'industrie textile nigériane employait 130 000 personnes contre moins de 50 000 aujourd'hui», note Jayeola Paul Olarewaju, directeur de l'Association des industries textiles nigérianes. Selon lui, en dépit des interdictions, les importations frauduleuses se poursuivent, et la grande majorité vient de Chine. Ironie du sort, les investisseurs chinois dans les industries textiles qui ont pignon sur rue en sont les premières victimes, et Pékin réinvestit massivement dans ce secteur en vertu de sa nouvelle stratégie.

Mais les investisseurs chinois ne se cantonnent pas aux affaires en difficulté. Il y a un an, le président nigérian en visite à Pékin a signé un accord de coopération en matière de communication satellitaire. En 2007, La Chine devrait placer en orbite un satellite de communication pour le compte du Nigeria. C'est l'agence aérospatiale chinoise qui assurera la formation de techniciens nigérians.

Les autorités nigérianes sortent gagnantes de ce rapprochement. La concurrence accrue sur les blocs pétroliers leur permet de promouvoir l'exploitation sur terre et en eaux peu profondes, alors que les multinationales misent sur la production «off shore», plus coûteuse, mais plus sûre.

Quand les pays occidentaux traînent des pieds pour fournir du matériel militaire, elles se tournent vers le géant d'Asie, peu regardant sur les droits de l'homme. David Ugolor, coordinateur au Nigeria de l'ONG Publiez ce que vous payez, s'inquiète du rôle croissant de la Chine dans le secteur pétrolier, à l'heure où la société civile milite pour plus de transparence.

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Nouvel acteur

Par Pierre HASKI
jeudi 27 avril 2006



Dans les années 60, la Chine populaire avait développé un activisme en Afrique au profit des forces révolutionnaires. Dans les années 70 et 80, la présence chinoise avait déjà un but différent : bloquer les Soviétiques par tous les moyens, comme en Angola face au contingent cubain. En ce début de XXIe siècle, le retour de la Chine en Afrique a une nouvelle fois changé : il a pour motivation l'appétit de pétrole et de matières premières nécessaires pour alimenter une économie lancée à pleine vitesse. Les Chinois exploitent le cuivre en Zambie, le pétrole au Soudan, et, un peu partout, les produits made in China ont fait leur apparition. L'irruption de ce nouvel acteur économique serait le bienvenu sur un continent resté à la traîne de l'économie mondiale s'il ne s'accompagnait de phénomènes moins reluisants : soutien à des régimes autoritaires décriés comme au Zimbabwe, ou isolés comme au Soudan en pleine crise du Darfour, ou corruption active en Angola et ailleurs. La Chine intervient sans se soucier de la nature du régime, du moment qu'elle y trouve son compte. Les Occidentaux, qui ont le plus souvent agi tout aussi cyniquement et égoïstement sur le continent noir, sont mal placés pour donner des leçons au nouveau venu. Mais ils doivent désormais tenir compte de ce nouvel acteur qui fait jouer la concurrence à son profit. Bob Geldof, le chanteur militant de la cause du développement, vient de lancer une mise en garde aux pays industrialisés : si vous ne tenez pas vos promesses en direction de l'Afrique, dit-il, celle-ci se tournera vers la Chine, prête à embrasser tous les régimes. Et il n'est pas sûr que les Africains y trouvent leur compte. Là aussi, le défi chinois est immense.

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Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 27 Avril 2006 09h21
Chine-Etats-Unis: duel à deux temps

Par Jacques AMALRIC
jeudi 27 avril 2006



personne n'attendait un miracle de la visite officielle aux Etats-Unis effectuée la semaine dernière par le président chinois Hu Jintao. Mais, dans l'entourage de George W. Bush, on s'attendait cependant à un geste significatif sur au moins un des sujets qui préoccupent Washington. Au choix, et la liste des contrariétés américaines n'est pas exhaustive : crise nucléaire ouverte avec la Corée du Nord, bras de fer de même type avec l'Iran, course aux hydrocarbures qui oppose les Etats-Unis à la Chine un peu partout dans le monde, sous-évaluation du yuan, qui creuse de deux cents milliards de dollars le déficit commercial américain, répression religieuse et politique toujours en vigueur en Chine, augmentation régulière du budget militaire de Pékin.

Force est de constater que Hu Jintao a quitté le territoire américain sans effectuer la moindre concession sur tous ces dossiers. Pas question de forcer la main au Nord-Coréen Kim Jong Il pour qu'il renonce à ses armes de destruction massive, pas question de voter en faveur d'une résolution du Conseil de sécurité menaçant Téhéran de sanctions économiques (pour ne rien dire de l'hypothèse de frappes militaires contre les sites atomiques iraniens) pour infraction à ses engagements nucléaires, pas question de mettre un terme aux contrats pétroliers conclus avec des pays producteurs hostiles aux Etats-Unis comme le Soudan, l'Iran, le Venezuela, pas question, bien sûr, de se rallier à la conception occidentale des droits de l'homme bafouée, il est vrai, par l'administration américaine aussi bien à Guantanamo qu'à Abou Ghraïb, pas question, enfin, d'évoquer les programmes d'armement chinois et les achats d'armes offensives effectués en Russie.

La fin de non-recevoir (toujours courtoise) opposée par Hu Jintao aux sollicitations de George W. Bush, qui a refusé à son hôte l'honneur du traditionnel dîner d'Etat à la Maison Blanche (un simple lunch de travail a fait l'affaire), a contrasté, tout au long de la visite du président chinois, avec la chaleur dont il a fait preuve à l'égard de ses interlocuteurs du monde des affaires. Comme si, dorénavant, Pékin avait deux interlocuteurs aux Etats-Unis. La Maison Blanche, certes, mais surtout ces milliers d'entreprises américaines qui vivent soit de leurs exportations en direction de la Chine, soit de leur implantation en Chine pour profiter d'une main-d'oeuvre à bon marché. A l'image, par exemple, de la chaîne d'hyper- marchés Wal-Mart qui a acheté, en 2004, pour dix-huit milliards de dollars de biens de consommation en Chine, où elle a ouvert par ailleurs près de soixante magasins totalisant trente mille employés chinois.

Lors de l'étape de Seattle, Hu Jintao a fait l'éloge de cette interconnexion croissante des économies américaine et chinoise, un phénomène qu'il a qualifié de «gagnant-gagnant» rendu possible, selon lui, par la politique d'«émergence pacifique» suivie par Pékin.

Visitant les usines de Boeing, il a laissé entendre que son pays devrait acheter deux mille appareils civils d'ici à 2020. S'entretenant avec Bill Gates, le patron de Microsoft, il a renouvelé les engagements de son pays à lutter contre les piratages de logiciels. Evitant de rappeler que la Chine finance en grande partie le faramineux déficit budgétaire américain, Hu Jintao a aussi profité de son passage dans le temple de la haute technologie américaine pour critiquer les velléités protectionnistes du Congrès.

A la fin de son séjour, à l'université de Yale, Hu Jintao a tenté de rassurer son auditoire sur les intentions à long terme de la Chine. Pékin, a-t-il dit, restera «concentré» sur son développement économique et sur son partenariat de «coopération constructive» avec les Etats-Unis. Pas de quoi, cependant, convaincre une administration républicaine qui voit aussi en la Chine un «concurrent stratégique» aux ambitions mondiales qu'il faudra un jour faire reculer, peut-être par la force. Le terme a été utilisé pour la première fois par Condoleezza Rice, dans un article de Foreign Affairs, publié pendant la campagne présidentielle de 2000. Celle qui est aujourd'hui secrétaire d'Etat écrivait notamment : «La Chine n'est pas une puissance du statu quo. C'est une puissance qui veut altérer le rapport des forces en Asie en sa faveur. Cela en fait un concurrent stratégique et non pas un partenaire stratégique, comme l'a dit l'administration Clinton.» Condoleezza Rice concluait en recommandant notamment un approfondissement de la coopération militaire avec le Japon (ce qui a été fait en 2005, quitte à impliquer Tokyo dans un éventuel affrontement à propos de Taïwan) et «une plus grande attention au rôle régional de l'Inde» (ce que George W. Bush a fait, en proposant cette année à New Delhi un partenariat dans le nucléaire civil, qui n'a cependant pas été encore approuvé par le Congrès).

Il y a un peu moins d'un an, Donald Rumsfeld, le secrétaire à la Défense, avait été plus explicite encore. Parlant à Singapour du développement par Pékin de missiles «pouvant atteindre des cibles dans beaucoup de régions du monde», il avait feint de s'interroger : «Puisqu'aucune nation ne menace la Chine, on doit se poser ces questions : pourquoi ces investissements croissants ? Pourquoi ces achats continus et croissants d'armes ? Pourquoi ces déploiements militaires dans la région ?»

Un document du Pentagone, publié en février dernier, répondait à sa façon à ces questions. Affirmant que «de tous les pouvoirs émergents, la Chine a le plus fort potentiel pour concurrencer militairement les Etats-Unis», il recommandait notamment un développement de la présence de l'US Navy dans le Pacifique. Autant de faits que Hu Jintao a préféré ne pas évoquer pendant son séjour américain. Tant la Chine a encore besoin de temps pour moderniser et renforcer sa défense et asseoir son importance dans l'économie mondiale. Importance qui constitue aujourd'hui, vue de Pékin, la meilleure arme de dissuasion à destination de Washington.

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Ecrit par: Le singe Jeudi 27 Avril 2006 11h32
QUOTE (P'tit Panda @ 26 Apr 2006, 23:35)
Deux moines bouddhistes suivront le pas du fameux prédécesseur Xuanzang (602-664), au cours d'un voyage de Chine en Inde.

[...]

Le Comité a commencé vendredi à sélectionner des membres d'une équipe d'escorte pour les deux moines.

Moi ! monkey.gif Moi ! monkey.gif Moi !!! monkey.gif


[déjà la dernière fois, sans moi ça aurait foiré grâve à cause de ce pleurnichard de Xuan Zang...]

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 28 Avril 2006 17h57
La Chine veut investir massivement à l'étranger
LE MONDE | 28.04.06 | 14h40 • Mis à jour le 28.04.06 | 14h40
SHANGHAÏ (Chine) CORRESPONDANT

Les coffres de l'Etat sont pleins, l'investissement à l'étranger est encouragé", titrait il y a quelques jours le China Daily, expliquant qu'à partir du 1er mai les Chinois pourront acheter l'équivalent de 20 000 dollars (16 000 euros) par an en devises contre 8 000 dollars jusqu'alors. De même, les entreprises sont encouragées à davantage investir à l'étranger, certaines limitations sont allégées pour les gouvernements locaux, tandis que les banques vont pouvoir proposer davantage de produits d'investissements en devises.

La décision d'assouplir d'un cran le contrôle des changes chinois a été annoncée le 14 avril, juste avant la visite du président Hu Jintao aux Etats-Unis, en réponse aux demandes insistantes des Américains en faveur d'une réévaluation du yuan : il s'agit en fait d'ouvrir un canal d'évidement pour le surplus de devises qui submergent l'économie chinoise, une appréciation brutale de la monnaie étant jugée trop déstabilisatrice par Pékin.

Dans la suite de son voyage aux Etats-Unis, qui l'a conduit en Arabie saoudite et en Afrique, Hu Jintao a-t-il voulu montrer l'exemple ? Sa "diplomatie du pétrole" passe semble-t-il par des investissements de plus en plus généreux : au Nigeria par exemple, la Chine s'est engagée à dépenser 4 milliards de dollars pour rénover et réparer une raffinerie nigériane en échange de droits d'exploitation dans le pays. La compagnie pétrolière chinoise Cnooc a, elle, déboursé 2,7 milliards de dollars pour entrer à 45 % dans une compagnie locale.

Après les pétrodollars, le monde va-t-il être submergé de "sino dollars" ? Les rachats de sociétés étrangères par des groupes chinois, qui ont connu quelques fiascos en 2005, pourraient en effet s'accélérer. Il faut dire que fin mars, les réserves en devises de la Chine sont devenues les premières du monde, devant celles du Japon, à 875,1 milliards de dollars. Elles pourraient atteindre 1 000 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année, a prévenu un économiste de la banque centrale chinoise.

Produits d'investissements étrangers qui ne tarissent pas, et d'exportations toujours croissantes, ces réserves de change sont en partie placées par la banque centrale en bons du Trésor américain - un calcul, qui en cas d'appréciation du yuan, n'est pas le meilleur, d'où le désir des patrons de China Inc. de trouver des alternatives. Mais surtout, elles créent des surliquidités dans l'économie chinoise, qui est de nouveau en surchauffe.

C'est pour cette raison que la banque centrale a annoncé, jeudi 27 avril, une hausse des taux directeurs de 0,27 point pour les prêts à un an, la première depuis 2004. Quelque peu symbolique pour une économie dont le taux de croissance a atteint 10 % par an, ce resserrement des taux laisse deviner le retour des mesures de contrôle macro-économique, comme en 2004, ainsi - c'est ce qu'espèrent les économistes - que de nouvelles règles pour mieux encadrer le crédit. Rien qu'en mars, les nouveaux prêts accordés par les banques chinoises sont en augmentation de 50 % par rapport au même mois de l'année précédente. Pire, les banques ont prêté au premier trimestre 2006 autant que la banque centrale avait programmé qu'elles le feraient pour l'ensemble de l'année.

A la fois dirigiste et spéculatif, le mode de croissance chinois tend par nature à provoquer de dangereuses bulles : la gouvernance d'entreprises, les lois et les mécanismes de marché y sont à géométrie variable. En outre, l'euphorie qui a gagné le secteur bancaire chinois, courtisé par les banques du monde entier, a conduit paradoxalement à une vigilance amoindrie en matière de mauvaises créances : qui du surendettement caché de filiales ou d'actionnaires des groupes industriels chinois, s'alarment les analystes. Résultat : l'investissement productif a crû de presque 30 % en zone urbaine au premier trimestre 2006 par rapport à l'année précédente - une moyenne qui cache des taux beaucoup plus élevés dans certaines provinces côtières. De nouveau, les surcapacités guettent les secteurs de l'acier, l'aluminium, le ciment, l'automobile, le textile et même la grande distribution.

Tout est lié, au point de former, pour la Chine, l'équivalent d'un "piège macro-économique", comme l'explique l'économiste de Morgan Stanley, Andy Xie : "L'espoir d'une hausse du yuan a encouragé les surliquidités dans le secteur bancaire chinois. Ces surliquidités ont peut-être déjà créé une bulle de l'investissement, surtout dans le secteur immobilier. Quand ces espoirs s'inverseront, la Chine pourrait avoir droit à un atterrissage forcé. Mais c'est cette peur de l'atterrissage forcé qui pousse le gouvernement chinois à maintenir l'espoir d'une réévaluation du yuan. Ceci prolonge d'autant la bulle des investissements, et accroît la probabilité d'un atterrissage forcé." C'est en augmentant le revenu disponible des ménages, et la consommation, que la Chine pourra le mieux se tirer d'affaires, estime l'économiste. Gare à ceux qui sont séduits par les chiffres des ventes au détail : celles-ci ont augmenté de 12,8 % au premier trimestre de cette année. Mais une importante portion de ces ventes serait en fait liée aux investissements dans l'immobilier, un secteur qui dévore des produits de consommation et d'équipement.

Brice Pedroletti
Les chiffres au premier trimestre 2006, par rapport à la même période de 2005.

Exportations : + 26,5 %.

Importations : + 24,9 %.

Excédents commerciaux : 23,2 milliards de dollars (18,5 milliards d'euros), en hausse de 41 %.

Investissement productif urbain : + 29,8 %.

Produit intérieur brut : + 10,2 %.

Ventes au détail : + 12,8 %.

Les réserves de change représentaient, fin mars 2006, 875,1 milliards de dollars.


Article paru dans l'édition du 29.04.06

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 28 Avril 2006 18h51
DÉCOUVERTE

Déguster un thé à Taipei


Wu Te-liang
© Wu Te-liang


>> Des plus traditionnelles aux plus modernes, les maisons de thé de la capitale ont un point commun : elles ont du caractère


A g., le salon de thé de la Maison rouge.
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Ces dernières années, le matraquage publicitaire pour le café et les boissons en bouteille et en canette a modifié les habitudes des Taiwanais traditionnellement buveurs de thé. Néanmoins, la capitale compte plus d'un millier de maisons de thé, grandes ou petites, nichées dans des ruelles aux alentours des quartiers animés ou installées dans des bâtiments anciens.


La renaissance
Récemment, dans les nouveaux quartiers commerçants également, des maisons de thé ont subrepticement fait leur réapparition. Afin se débarrasser de l'image traditionnelle gravée dans les esprits de petites échoppes aux devantures sombres, ce sont à chaque fois plusieurs millions de dollars taiwanais qui ont été investis dans la décoration d'intérieur.

Lampes et meubles de style classique sont parfois importés de Chine, et les établissements affichent désormais des logos éclatants, pleins de saveur culturelle et de créativité. Ces maisons de thé d'un nouveau genre suivent les modes et les changements rapides qui caractérisent Taipei, faisant même leur entrée en grande pompe dans les hôtels cinq étoiles, où elles y côtoient les boutiques de luxe.

Les intellectuels de la capitale aiment le thé et choisissent en général les maisons qui ont du caractère. Ils s'entretiennent en tête à tête tout en préparant eux-mêmes leur thé, comme si le monde tout entier était dans leur théière. Chez Tea Life, sur l'avenue Mingsheng, on vous propose, par exemple, de déguster votre breuvage tout en discutant de poésie, avec un poète rocker qui y va de sa chanson, pour la plus grande joie des littérateurs distingués.


(AIMABLE CREDIT DE RED HOUSE THEATER)
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Une adaptation taiwanaise
Les maisons d'« art du thé », très différentes des cafés modernes décorés à l'occidentale, offrent aux citadins débordés des espaces paisibles dédiés à la dégustation. Il faut remarquer que l'art du thé tel qu'il est pratiqué ici est une création originale, différente du sado, la cérémonie du thé japonais ou encore du dalae, le rituel du thé en Corée du Sud.

De la dynastie Tang jusqu'à nos jours, les maisons de thé ont accordé une importance particulière à l'aspect philosophique. L'art du thé est avant tout un état d'esprit. Depuis le service du thé, avec sa cérémonie et ses règles, jusqu'à la décoration et l'atmosphère, sans oublier les éléments ayant trait au thé lui -même, tel que l'arôme, tout se mêle pour donner à ces endroits un caractère qui leur est propre.

On y trouve tous les thés taiwanais et chinois toutes leurs subtilités y étant représentées, aussi bien dans le choix de leur origine que dans celui de la tasse dans laquelle on les boit, comme la « tasse à couvercle », originaire du nord de la Chine, qui permet de conserver pleinement le parfum du thé, ou la tasse à infuser des provinces du Jiangsu et du Zhejiang dont la forme évasée permet de contempler les feuilles de thé en train de se délier dans l'eau bouillante. On peut aussi choisir de boire son breuvage en suivant les règles de la cérémonie telle qu'elle est pratiquée au Japon. Les maisons d'art du thé créent ainsi la diversité ou l'abondance en mariant, par exemple, l'esthétique temporelle à la spiritualité du bouddhisme zen.

Il est regrettable cependant que les maisons de thé à l'ancienne mode ne soient plus autant au goût du jour. A présent, des chaînes modernes de bars à thé comme Cha For Tea, Spring Water Tea House, Han Lin Tea Room ou Geng Du Garden offrent autre chose que la simple dégustation traditionnelle. On y sert aussi des boissons glacées en vogue comme le thé noir mousseux (pao mo hong cha) ou le thé au lait et perles de tapioca (zhen zhu nai cha), ainsi qu'une cuisine simple. Grâce à ces chaînes, le thé est resté à la mode mais, pour survivre à côté, les petits établissements traditionnels doivent faire preuve de plus d'originalité.


Aux alentours de Taipei
Actuellement, l'un des lieux les plus recommandés pour une dégustation à Taipei est Maokong, dans les montagnes de Mucha. Toutes sortes de maisons de thé s'y côtoient, et l'endroit est prisé en soirée ou les jours de congé pour le panorama alentour. Les artistes ou intellectuels chinois ou japonais de pas sage à Taiwan demandent souvent qu'on les y emmène, ce qui montre que la renommée de Maokong a dépassé les frontières de l'île, tout du moins dans un cercle d'initiés.


Le salon de thé de Taipei Story House. (AIMABLE CREDIT DE STORY HOUSE TAIPEI)
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Loin de Maokong, à Hsintien, se trouve Hsiao Kukeng, qui fut il y a longtemps l'un des pays d'origines du thé dans la région de Taipei, et on s'y rend pour y déguster son thé tout en contemplant la vue sur la capitale. Postier à la retraite, Kao Chuan-kun n'a pas oublié l'héritage de ses ancêtres et a préservé coûte que coûte leur parcelle de théiers. Sur place, il a ouvert une maison de thé, la Maison du sommet de la montagne, torréfiant lui-même un thé biologique. Il propose également des activités pour apprendre en famille à récolter et à préparer soi-même son thé.

Chiufen, le célèbre centre d'extraction de l'or de la fin du XIX es., abrite également une grande concentration de maisons de thé qui s'étagent en rangs serrés à flanc de montagne. A la grande époque, Chiufen portait les noms de « Petite Shanghai » ou de « Petite Hongkong », et ses nuits résonnaient de musiques et de chants. Dans les années 60, la mine s'épuisa et la ville périclita avant de sortir de l'oubli grâce au film La cité des douleurs de Hou Hsiao-hsien.

Depuis, avec l'afflux de touristes, les maisons de thé prospèrent le long des vieilles allées et sont devenues le symbole de la ville. Le long de la principale ruelle, la Maison de thé de Chiufen, le Salon Taogong, la Ville céleste ou la Maison de thé Amei, entre autres, figurent parmi la trentaine d'établissements qui proposent au visiteur ébahi un choix extraordinaire de thés.

Le petit jardin de Wistaria. (AIMABLE CREDIT DE WISTARIA)
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La Maison de thé de Chiufen est la plus ancienne. Fondée par le peintre Hung Chih-sheng, elle a l'allure d'un de ces studios de cinéma où se tournent les films et les séries télé ayant pour cadre les débuts de la République de Chine. Sur le petit brasero qui rougeoit devant nos yeux est placée une grosse bouilloire, et des bouffées de senteurs parfumées s'évadent de la théière sur la table, se mêlant aux rayons du soleil, accentuant encore l'impression d'altitude de cette pièce spacieuse. Ici, c'est une vieille horloge, là, une coiffeuse ancienne, un paravent chinois orné de peintures ou un bassin en bronze qui décorent la pièce. Des paniers à offrandes sont suspendus au plafond. Cette atmosphère fait revivre le Chiufen d'antan, son histoire et son âme. Le soir, par la fenêtre, on aperçoit les lumières de la ville et, au loin, le ballet des bateaux qui entrent et sortent du port de Keelung.


Vieilles enseignes
Les maisons de thé du centre de Taipei, plus anciennes, n'ont rien à envier à celles de Maokong, de Hsiao Kukeng et de Chiufen. Qu'il s'agisse de leur architecture ou de leur atmosphère, chacune a son style. L'une d'entre elles, la Maison Luyu, située dans la rue de Hengyang, a su se maintenir, grâce à ses capacités d'adaptation et d'innovation.

Un espace simple et lumineux meublé avec naturel et élégance, des serveurs en costumes traditionnels, des livres sur la tradition du thé à feuilleter en savourant son oolong ou son puchong, tout est là pour faire de Luyu un univers purement dédié au thé.

Dans l'avenue Xinsheng, Wistaria est, de l'avis de tous, une antiquité vivante. Etablie dans une maison japonaise en bois datant de 1920, elle est la pionnière des maisons de thé de Taipei. On ne compte plus les jeunes talents qu'elle a accueillis et les manifestations artistiques, les spectacles de danse ou de théâtre et les expositions de peinture qui y ont été présentés. Et c'est là que beaucoup de visiteurs étrangers ont été initiés à l'art du thé à la taiwanaise.

Tout en escaliers, l'ancien village minier de Chiufen s'est reconverti dans le tourisme. On y boit son thé en regardant la mer. (PHOTO DE JIMMY LIN / TAIWAN PANORAMA)
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A la sortie de la station de métro Ximen, dans la rue de Chengdu, le théâtre de la Maison rouge (Red Theater) a près d'un siècle d'histoire. Ce bâtiment octogonal en briques construit durant la période japonaise est représentatif de la production du célèbre architecte nippon Juro Kondo. Patiné par le temps et les intempéries, il conserve le charme discret du début du siècle dernier. A l'intérieur, des poutres en fer soutiennent le toit rayonnant depuis le centre, telle l'armature d'un parapluie. Tous les dimanches, le premier étage du théâtre de la Maison rouge se transforme en maison de thé.


Le quartier du thé
Le thé taiwanais s'exporte à travers le monde entier. Cette denrée est non seulement à l'origine du développement économique du nord de l'île, mais elle a également fait la fortune colossale des négociants de thé du quartier de Dadaocheng, au XIXes. Aujourd'hui, il reste dans ce quartier quelques maisons à l'architecture « occidentale » que ces riches marchands se firent construire. Dans le quartier de Yuanshan, c'est dans l'une d'entre elles que s'est installée la maison de l'Histoire de Taipei ( Taipei Story House).

Cette demeure a été construite en 1914 par le commerçant Chen Chaojun, à une époque où les exportations de thé taiwanais étaient en plein boom. Aujourd'hui, des étages élevés de la maison, lorsqu'on regarde la Keelung en contrebas, on peut imaginer les bateaux qui se pressaient alors sur la rivière pour transporter les feuilles de thé depuis Dadaocheng jusqu'au port de Tamsui.



Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 30 Avril 2006 20h13
Mise à jour 30.04.2006 09h32
Une ville orientale construira un important parc industriel du dessin animé
Le 2e festival international de l'animation de Chine a eu lieu à Hangzhou

Hangzhou, une ville pittoresque et chef-lieu de la province orientale du Zhejiang, projette de construire l'année prochaine un important parc industriel du dessin animé sur 600 hectares, a annoncé samedi un fonctionnaire local.

L'initiative fait partie des projets de la ville de Hangzhou de devenir une "capitale du dessin animé " en Chine, a indiqué jeudi le fonctionnaire en marge du deuxième festival international du dessin animé qui a ouvert ses portes jeudi à Hangzhou.

Le parc abritera une centaine de compagnies productrices de dessins animés, et sera localisé dans la zone high-tech où sont déjà installées 40 sociétés du secteur qui employent 2 000 personnes et ont produit 8 580 minutes de programmes TV et dessins animés en 2005.

Co-sponsorisé par l'administrtion d'Etat de la Radio, du Film et de la Télévision et le gouvernement provincial du Zhejiang, ce festival d'une semaine suivra le thème des "dessins animés font voir la vie en rose".

Les célèbres producteurs internationaux venus de France, du Japon, des Etats-Unis, de Hong Kong et de Croatie vont participer au festival.

La Chine a produit son premier dessin animé en 1926 et les célébrations du 80e anniversaire de l'industrie du dessin animé de Chine feront partie de cet événement.

Source: xinhua


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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 30 Avril 2006 20h15
Mise à jour 27.04.2006 09h21
China Netcom Company (CNC) collabore avec Visa pour que les cartes bancaires puissent également servir de carte téléphonique en 2008

CNC et l'Organisation internationale de Visa ont déclaré le 25 avril qu'ils travailleraient en collaboration pour étudier et développer une série de services financiers et de télécommunications, y compris l'appel depuis les téléphones publics de CNC avec la carte Visa, et qu'ils s'efforceraient de matérialiser cet objectif avant 2008.

CNC et l'Organisation internationale de Visa ont établi des relations de partenariat de coopération stratégique en se basant sur la plate-forme des jeux Olympiques, ce qui jette une base solide pour la réalisation de cet objectif. Les deux parties affirment qu'ils déploieront des efforts conjoints pour développer des produits relatifs aux jeux Olympiques, à savoir la distribution de la carte comarquée conçue sur la base de la carte de débit afin de pourvoir déduire les frais de télécommunications de CNC sur la carte Visa, ainsi que l'appel depuis les téléphones publics de CNC avec la carte Visa, etc.

« Nous devons poursuivre les négociations avec les banques commerciales du pays pour réaliser le paiement des frais d'utilisation des téléphones publics et nous avons confiance que l'objectif pourra être matérialisé avant 2008 », a expliqué Xiong Anping, directeur général s'occupant de la région chinoise de l'Organisation internationale de Visa. Ce genre de carte bancaire servant aussi de carte téléphonique existe déjà à l'étranger, a-t-il ajouté.

Si le projet peut être accompli, les plus grands bénéficiaires seront les touristes étrangers venant à Beijing en 2008. Ils n'auront plus besoin à ce moment-là de changer des devises contre des yuans pour acheter des cartes téléphoniques, mais ils n'auront qu'à utiliser leur carte Visa pour payer directement les frais de téléphone.

La carte téléphonique prépayée à double enseigne (CNC et Visa) a été distribuée officiellement hier. Il s'agit d'une carte conçue spécialement pour les jeux Olympiques. Comme on le sait, l'Organisation internationale de Visa est un partenaire de coopération du projet global de parrainage du Comité international des jeux Olympiques alors que CNC est un partenaire de coopération du Comité des jeux Olympiques de Beijing en 2008. Par conséquent, c'est la première carte des jeux Olympiques émise conjointement par les partenaires des jeux Olympiques de Beijing en 2008. En plus de cette carte, CNC a émis le même jour une carte téléphonique des jeux Olympiques.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 30 Avril 2006 20h21
Mise à jour 29.04.2006 09h49
La Chine publie un guide pour les plaintes administratives relatives aux droits d'auteur

La Chine a publié vendredi un guide à l'attention des plaignants pour les plaintes administratives relatives au non respect des droits d'auteur afin de mieux protéger les auteurs.

Le guide prévoit que lorsqu'une plainte est déposée, si la violation de ces droits atteint l'intérêt public, une enquête sur la responsabilité administrative du contrevenant sera diligentée par l'Administration d'Etat pour les droits d'auteur.

Lorsqu'un auteur estime ses droits bafoués, il doit porter plainte auprès de l'administration compétente du lieu où le délit à été commis ou du lieu où il a eu des conséquences, explique le guide.

Le département qui reçoit la painte doit, après enquête, prononcer des sanctions proportionnelles à la gravité des faits ( cessation d'activités, confiscations des sommes gagnées indûment, destruction des copies, amendes, confiscation de matériel, etc).

Le plaignant peut être tout citoyen ou organisme juridique ou non chinois ou étranger, jouissant de droits d'auteur ou de droits dérivés prévus par la Loi sur les droits d'auteurs de la République populaire de Chine, tout utilisateur jouissant d'une exclusivité d'exploitaton ou toute partie intéressée.

La plainte doit être déposée dans un délai de 2 ans après l'infraction, précise le guide.

Le gouvernement chinois a publié mercredi un plan d'action pour lutter contre le non respect des droits de propriété intellectuelle durant les deux prochaines années et les officiels n'appliquant pas ce plan seront poursuivis.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 30 Avril 2006 20h23
Mise à jour 28.04.2006 15h41
L'Institut de recherche sur la Chine contemporaine créé à Bruxelles

L'Institut de Recherche sur la Chine contemporaine de Bruxelles, créé conjointement par l'Université du Peuple de Chine et l'Université Libre de Bruxelles, a été inauguré le 27 avril à Bruxelles, la capitale belge. Il s'agit du premier organe de recherche sur la Chine co-créé par les parties chinoise et belge en Europe.

L'Institut, dont le siège se trouve à l'Université Libre de Bruxelles, se penche sur la politique globale de la Chine, sur son rôle économique de plus en plus influent, sur son développement dans les domaines politique, économique, législatif et culturel et sur l'orientation des relations sino-européennes. Il organisera régulièrement des colloques et des forums thématiques et se consacrera aux échanges scientifiques et également à l'enseignement post-universitaire.

Selon le responsable de la partie belge du nouvel Institut de recherche sur la Chine, l'établissement bénéficie d'un grand avantage en matière de recherche sur la Chine actuelle et son avenir car leurs recherches se feront en s'appuyant sur la combinaison des points de vue à la fois chinois et européen. Les chercheurs chinois sont tous des universitaires qui doivent venir régulièrement à Bruxelles pour conduire les recherches et enseigner, les chercheurs belges travailleront pareillement. L'Institut qui n'emploie que quatre chercheurs dès son début, verra son personnel augmenter rapidement.

Le jour de l'inauguration de l'Institut, des fonctionnaires venus du ministère belge des Affaires étrangères, du ministère de l'Education de Chine et de la Commission européenne, l'ambassadrice de Chine en Belgique et des universitaires chinois et belges ont mené des discussions sur la Chine actuelle et les relations euro-chinoises.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 30 Avril 2006 20h25
Mise à jour 28.04.2006 13h40
Une perte d'un milliard de dollars dans les disputes sur le DPI

La Chine fait face à une « grave situation » dans la protection de ses propres droits de propriété intellectuelle (DPI), malgré des progrès notables obtenus au cours de ces dernières années, selon Xu Guanhua, ministre chinois des Sciences et des Technologies, jeudi 27 avril.

Depuis l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) en 2001, des compagnies chinoises ont perdu plus d'un milliard de dollars dans les disputes portant sur le problème de savoir qui possède le DPI de certains produits. De telles disputes concernent des DVDs, des télévisions, des caméras digitales, des voitures, des chips MP3 et des motocycles, a dit M.Xu.

« Certaines disputes constituent un coup dévastateur pour certains secteurs industriels et des compagnies chinoises ont payé cher », a indiqué M. Xu dans un rapport prononcé au cours d'une réunion du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale, sur les efforts du gouvernement visant à améliorer la capacité des innovations et la protection du DPI, jeudi 27 avril.

Dès l'entrée de la Chine dans l'OMC, des sociétés multinationales ont déposé précipitamment des demandes de brevet de produits existants et de nouveaux produits, laissant leurs homologues chinois dans une situation difficile, car ces derniers ont vu que leurs technologies essentielles sont accaparées par des sociétés étrangères, a dit M. Xu.

En Chine, des sociétés étrangères détiennent la majorité des brevets d'invention et ceci, pour la plupart dans les secteurs tels que les communications sans fil, la médecine occidentale et les ordinateurs.

Environ 99% des compagnies chinoises n'ont pas réussi dans leurs efforts pour obtenir des brevets. Ainsi, des compagnies chinoises doivent payer 20 à 40% du prix de chaque téléphone mobile ou ordinateur au titulaire de brevet étranger.

Sur le plan mondial, la situation n'est pas encourageante non plus, car 86% des investissements dans les recherches du monde et 90% des brevets sont dans les mains de pays développés, a-t-il ajouté.

Les politiques gouvernementales, la gestion et le manque de prise de conscience du public en sont les causes principales. « Les compagnies chinoises ne sont pas encore capables de jouer un rôle prépondérant dans la campagne d'innovations du pays ».

Selon les statistiques du ministère, les investissements dans les recherches ne représentent que 0,71% des revenus des grandes compagnies d'Etat.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 30 Avril 2006 20h29
Mise à jour 30.04.2006 10h34
Réouverture du Temple du Ciel

La Salle des Prières pour de Bonnes Récoltes du Temple du Ciel, un grand monument dans le centre de Beijing, est rouverte aux visiteurs samedi 29 avril, après près d'un an de fermeture pour la rénovation.

Les travaux de restauration avaient commencé le 21 mai de l'année dernière et ont été achevés avec un investissement de 47 millions de yuans (5,8 millions de dollars), selon l'administration du Temple du Ciel.

Après la restauration, la Salle des Prières a repris son apparence impériale acquise sous le règne de l'Empereur Guangxu, suite à une importante reconstruction, a dit Yang Xiaodong, directeur du parc. C'est la troisième fois que la Salle a été soumise aux travaux de réfection, après la reconstruction. La dernière fois était en 1971.

La structure haute et ronde avec un triple avant-toit et un toit de couleur bleu foncé en forme de cône, dominé d'un pommeau doré, mesure 38 mètres de haut et 30 mètres de diamètre.

La structure repose sur 28 grands piliers en bois, ne contient pas d'acier, ni ciment, ni poutres croisées. Une telle structure est traditionnelle dans l'histoire de l'architecture chinoise.

La Salle des Prières est la principale construction du Temple du Ciel, et figure sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Elle couvre une surface de 273 hectares.

Construit en 1420 durant le règne de l'Empereur Yongle de la Dynastie des Ming (1368-1644), le temple était un lieu sain où les empereurs des Dynasties des Ming et des Qing (1644-1911) faisaient des sacrifices aux dieux et des prières pour de bonnes moissons.


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Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 30 Avril 2006 20h46
Mise à jour 19.04.2006 15h24
'Super Girl' apporte une 'super' publicité

"Super Girl", concours de télévision le plus populaire de Chine, est censé apporter cette année à sa maison mère, Hunan Satellite TV, une recette publicitaire de 200 millions yuan (US$25 million), a aujourd'hui annoncé le quotidien Oriental Morning Post.

Samedi, lors d'une enchère pour les allocations des espaces publicitaires pour la prochaine émission, la station de TV a vendu 20 annonces de 15 secondes pour plus de 130 millions yuan (US$16 millions), a annonce le quotidien basé à Shanghai.

Les producteurs de l'émission ont mis en vente chaque publicité avec un prix minimum de 3,5 millions yuan (US$437 500) et en assurant que chaque spot sera diffusé 200 fois.

Le plus grand soumissionnaire a offert un prix de plus de 13 millions yuan (US$1,65 millions), et la plus petite offre était tout de même de 5,19 millions yuan (US$648 750), selon le quotidien.

Ceci signifie que chaque 15-secondes de publicité lors de l'émission "Super Girl" de cette année coûtera en moyenne 33 400 yuans (US$4 175), comparé au 28 000 yuans (US$3 500) de l'année dernière, poursuit le quotidien.

Plus les ventes d'autres annonceurs, le total des revenus publicitaires est susceptible d'atteindre cette année les 200 millions yuan (US$25 millions).

"Super Girl" version chinoise de "American Idol," fut un énorme succès l'année dernière. Des rapports ont indiqué que ces 'Super Girl', qui ont gagné une renommée nationale en une nuit, ont engrangé l'année dernière à Hunan Satellite TV plus de 100 millions yuan (US$12,5 millions).

Shanghai Morning Post a également rapporté que le nombre de participants qui s'était inscrit cette année a excédé le nombre de l'année dernière de la région Changsha, où la station de télévision est basée.

Le concours s'est étendu à plus de huit régions concurrentes à travers le pays, trois de plus que l'année dernière.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 30 Avril 2006 20h47
Mise à jour 18.04.2006 13h23
Beijing tourne au jaune à la suite d'une pluie de sable

A leur grande suprise lundi matin, la plupart des Pékinois ont découvert la capitale sous une nappe de sable jaune, allant des fenêtres aux voitures en passant par les arbres jusqu'au bout de leurs feuilles.

"C'est comme si Beijing avait été traversée par un désert pendant la nuit" a indiqué Zhang Rui, un résident de l'arrondissement de Chaoyang à l'est de la ville. Une tempête de sable s'est abattue sur la frontière entre la Chine et la Mongolie samedi, puis a commencé à affecter Beijing dimanche soir, donnant à la ville une couleur souffre.

Le bureau météorologique de la capitale a prédit une pluie fine pour lundi soir ainsi que du vent, mais aucun des deux ne sera suffisant pour nettoyer le sable qui s'est déposé partout sur Beijing.

Du 1er janvier au 17 avril, la capitale chinoise a enregistré 56 jours de ciel bleu, et 100 jours d'air de bonne qualité, soit 16 jours de moins que la même période de l'année dernière.

Le nord de la Chine est presque chaque année touché par des tempêtes de sable. Cette année les hautes températures et la sécheresse n'ont fait qu'aggraver le phénomène, a expliqué Qiao Lin, un expert de l'Administration météorologique de Chine.

La Chine a lancé un projet d'afforestation en 2000 dans la région autonome de Mongolie intérieure, qui est considérée comme la source des tempêtes de sable, mais il reste difficile de contenir la désertification.

Source: xinhua


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Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 03 Mai 2006 00h40
Nouveau coup de froid entre le Vatican et Pékin
LE MONDE | 02.05.06 | 13h33 • Mis à jour le 02.05.06 | 13h33

n geste unilatéral de la Chine vient tempérer les espoirs de reprise des pourparlers avec le Vatican. Le Père Ma Yingling, 40 ans, secrétaire général du Conseil des évêques de Chine - instance de l'Eglise officielle, sous contrôle du régime - a été consacré évêque, dimanche 30 avril à Kunming, dans la province du Yunnan, sans l'aval du Vatican.

Selon le South China Morning Post, quotidien de Hongkong, l'Eglise dite "patriotique" pourrait ne pas en rester là et rééditer ce geste, mercredi 3 mai, avec la consécration "sauvage" d'un autre évêque, Mgr Liu Xinhong, dans la province d'Anhui (centre).

La nomination des évêques est le principal terrain d'affrontement entre Pékin et le Vatican, dans un pays où les évêques sont très âgés, où beaucoup de diocèses sont vacants et où les catholiques restent divisés entre "clandestins" (quelque 10 millions) et "officiels" (4 à 5 millions). Pour les autorités, la nomination des évêques reste un moyen de contrôle de la population croyante, mais un processus de consultation mutuelle avec le Vatican s'est discrètement mis en place il y a quelques années. Depuis 2005, quatre évêques "officiels" ont été nommés d'un commun accord à Shanghaï, à Xi'an (province de Shaanxi), Wanxian (municipalité de Chongqing) et Suzhou (province de Jiangsu).

Mais cette fois, la consultation a échoué. Le Vatican avait fait valoir son opposition au Père Ma Yingling pour le diocèse de Kunming. En tant que secrétaire général du Conseil des évêques patriotiques - un poste très politique -, il avait été mis en cause pour son manque d'expérience et sa subordination trop étroite au régime. Rome avait également rejeté la candidature de Mgr Liu Xinhong dans la province d'Anhui.

Mgr Joseph Zen, évêque de Hongkong, fort de sa notoriété internationale - il a été créé cardinal le 24 mars par Benoît XVI -, avait fait pression sur Pékin et demandé l'ajournement de la cérémonie d'ordination de Mgr Ma Yingling. En vain. Et, mardi 2 mai, dans un entretien à l'AFP, le cardinal Zen a eu des mots très durs pour la Chine qui "annihile la confiance placée en elle. Elle négocie, puis met les gens devant un fait accompli. C'est déloyal".

La consécration de Mgr Ma Yingling serait - de source catholique - "une manoeuvre de la direction de l'Association patriotique" pour tenter de maintenir son influence dans un jeu désormais mené directement entre Pékin et le Vatican. En imposant comme évêque son secrétaire général, en le nommant dans un diocèse plutôt modeste (une dizaine de prêtres) où sa présence quotidienne ne sera pas requise, l'appareil de l'Eglise officielle tente un dernier effort pour marquer son indépendance vis-à-vis de Rome.

L'amélioration des relations avec la Chine est une priorité du pontificat de Benoît XVI. Mardi 2 mai, le Vatican hésitait entre une protestation violente - excommunication ? - et une réaction plus modérée pour ménager la possibilité d'une reprise des relations diplomatiques toujours liée, selon Pékin, à une rupture du Vatican avec Taïwan et à un "renoncement des ingérences du Saint-Siège dans les affaires intérieures chinoises".

Henri Tincq
Article paru dans l'édition du 03.05.06

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 03 Mai 2006 12h08
Les îles Salomon déchirées entre Chine et Taiwan
La corruption nourrie par les deux puissances a provoqué de graves émeutes en avril.

Par Philippe GRANGEREAU
mercredi 03 mai 2006



Pékin de notre correspondant

la «guerre du carnet de chèques», que se livrent la Chine populaire et Taiwan afin d'attirer dans leur camp les petites nations du Pacifique, a plongé les îles Salomon dans le chaos au cours des deux dernières semaines. Le 20 avril, les armées australienne, néo-zélandaise et fidjienne ont dû intervenir pour mettre un terme aux deux jours d'émeutes qui ont suivi l'élection du Premier ministre du micro-Etat, Snyder Rini. Les manifestants l'accusaient d'avoir acheté les députés qui l'ont élu avec des pots-de-vin qu'il aurait perçus de la Chine ou de Taiwan.

Arrosage. Pour l'heure, les îles Salomon font partie des 26 pays du monde reconnaissant Taiwan. L'île nationaliste dépenserait en argent comptant plus de 10 millions de dollars par an pour arroser les hommes politiques au pouvoir.

Mais Pékin, dont l'objectif est d'obtenir la reconnaissance diplomatique du petit Etat qui compte 500 000 habitants, n'est pas en reste. Selon une enquête de la presse australienne, 1,2 million de dollars aurait été payé par la Chine populaire au leader de l'opposition Job Tausinga, afin qu'il s'engage à renier Taiwan une fois au pouvoir. L'accord secret aurait été conclu en marge de la conférence de l'OMC à Hongkong en décembre. Ces «fuites» émaneraient du gouvernement australien, passablement irrité par les manoeuvres des deux Chine sur son pré carré. «Les influences inappropriées de pays tiers aux Salomon sont à bannir totalement, s'est emporté, la semaine dernière, le ministre de la Justice australien, Chris Ellison. L'argent inapproprié peut mener à la corruption et l'Australie s'y oppose avec force.»

Pillages et incendies. Ces dessous de table, qui gangrènent le monde politique insulaire depuis des années, s'accompagnent d'une arrivée massive de prospères entrepreneurs chinois aux Salomon, alors que le niveau de vie de la population demeure l'un des plus bas de la région. L'animosité à l'encontre des habitants d'origine chinoise n'en est que plus grande. Elle a conduit les émeutiers, les 18 et 19 avril, à piller et brûler presque entièrement le Chinatown de la capitale Honiara. Une partie des quelques milliers des citoyens d'origine chinoise a dû se réfugier dans des zones sûres, tandis qu'une centaine d'entre eux a décidé de prendre un avion de secours envoyé par Pékin.

La Chine populaire, reconnue par l'ONU et la plupart des nations du monde, mène une stratégie d'isolement à l'encontre de Taiwan. Pour sa part, l'île nationaliste, grâce à des fonds importants, est parvenue jusqu'à présent à conserver dans le Pacifique la reconnaissance diplomatique de six micro-Etats certes peu importants, mais dont les voix comptent aux Nations unies. Face à cela, Pékin dépense moult argent pour les retourner et conserver de son côté ceux que Taiwan courtise. Récemment, le régime communiste a ainsi aidé le Vanuatu à acheter un avion de ligne, bâtit un stade en Papouasie-Nouvelle-Guinée et offert des prêts aux Fidji.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=379144



© Libération

Ecrit par: lanjingling Mercredi 03 Mai 2006 22h33
Rien a voir avec le cinema (quoique..), mais http://www.nationmultimedia.com/2006/05/03/national/national_30003087.php

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 04 Mai 2006 18h36
L'économie chinoise sous la menace des créances douteuses des banques
LE MONDE | 04.05.06 | 14h23 • Mis à jour le 04.05.06 | 14h23
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

La surchauffe de l'économie, les conséquences de l'actuelle bulle immobilière et une gouvernance d'entreprises aux contours très flous laissent présager une nouvelle vague de mauvaises créances en Chine, prévient le cabinet Ernst & Young dans son rapport annuel sur la situation des mauvaises créances dans le monde, rendu public mercredi 3 mai.

La Chine, avec 911 milliards de dollars (723 milliards d'euros), arrive en tête, loin devant l'Allemagne (le rapport ne concerne que l'Europe et l'Asie). Ce chiffre regroupe les mauvaises créances estimées des quatre grandes banques chinoises (358 milliards de dollars), les créances douteuses déjà transférées dans les quatre structures de défaisance chinoises (appelées AMC, Asset Management Company), soit 230 milliards de dollars, ainsi que les prêts non performants du reste du système financier.

Ce total dépasse les réserves en devises chinoises (les premières du monde), et ne représente pas loin de 50 % du produit intérieur brut (PIB) du pays en 2005. Il équivaut aux estimations données pour le système bancaire japonais au plus fort de la crise financière nipponne, à la fin des années 1990.

En 2002, Ernst & Young avançait le chiffre de 480 milliards de dollars : l'augmentation tient en partie aux meilleures informations disponibles ainsi qu'à un élargissement du périmètre d'étude, puisqu'elle inclut les coopératives de crédit, dans la limite des données disponibles.

Avec 358 milliards de dollars, l'encours de prêts non performants des quatre grandes banques chinoises, tel que l'estime Ernst & Young, s'élève à plus du double du chiffre officiel de décembre 2005, de 133 milliards de dollars. Le rapport calcule, en s'appuyant sur une étude de la banque suisse UBS, que "l'attribution agressive de prêts entre 2002 et 2004 s'est traduite par une nouvelle vague potentielle de prêts non performants, qui pourraient atteindre 225 milliards de dollars" ; des prêts non performants non comptabilisés comme tels mais souvent inscrits à la catégorie "mention spéciale".

Certes, la Chine a accéléré le processus de recapitalisation de ces banques ces dernières années : les transferts aux structures de défaisance, les recapitalisations assurées par l'Etat (60 milliards de dollars de 2003 à 2005), le succès des introductions à la Bourse de Hongkong de grands établissements, ainsi que l'entrée au capital des étrangers en perspective de l'ouverture du secteur bancaire à la concurrence internationale en 2007, ont contribué à contrebalancer les effets du surinvestissement chinois. La China Construction Bank a ainsi levé 4 milliards de dollars auprès de Bank of America et de Temasek Holdings. En tout, quelque vingt banques chinoises ont été l'objet de prises de participations étrangères.

Mais d'autres éléments menacent de gonfler encore plus les mauvaises créances chinoises. Ernst & Young cite des "pratiques douteuses de prêts", ainsi qu'une "surexposition au secteur surchauffé de l'immobilier chinois", pour conclure que le problème chinois des mauvaises créances est "loin d'être résolu".

Nombre d'analystes ont tiré la sonnette d'alarme sur les dettes cachées de grands groupes chinois, qui dissimulent dans des filiales une partie de leur passif - pratique déjà rencontrée dans les keiretsu japonais et les chaebols coréens, mais qui, en Chine, intervient dans une économie bien moins régulée et bien moins mature.

Quant à la bulle immobilière, de plus en plus d'experts s'en inquiètent, pointant les similitudes avec la crise asiatique de 1997 : volume de la production résidentielle en très forte hausse, afflux massif de capitaux étrangers, spéculation, et décrochage des prix immobiliers par rapport au niveau de vie moyen de la population.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 05.05.06

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 06 Mai 2006 00h17
A Shanghaï, la police brutalise les participants à un jeûne collectif
LE MONDE | 13.04.06 | 15h15 • Mis à jour le 13.04.06 | 15h15
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

Les grèves de la faim tournantes, lancées début février à l'initiative des militants des droits de l'homme chinois exaspérées par les méthodes de la police, ont fait, indirectement, leur première victime : Du Ronglin, un Shanghaïen, serait mort deux jours après avoir été relâché par la police, le 19 mars, des suites des brutalités subies en détention, selon les informations données par China Rights Defenders (CRD), un réseau de défense des droits de l'homme basé en Chine. L'information n'a pas pu être confirmée par une autre source. Du Ronglin aurait été arrêté le 22 février pour avoir pris part à ce mode de protestation.

A l'origine, selon CRD, la police recherchait une personne qui a quasiment le même nom, mais l'aurait gardé malgré tout. Ces jeûnes de vingt-quatre heures sont d'autant plus inoffensifs qu'ils sont observés à domicile ou sur les lieux de travail des protagonistes, sans publicité intentionnelle ni concertation. "Il aurait fallu être naïf pour croire qu'il n'y aurait pas de réponse de la police", reconnaît l'avocat Gao Zhisheng, l'initiateur du mouvement, joint mercredi 12 avril au téléphone. Selon lui, plus de cent personnes ont été arrêtées, dont une trentaine seraient encore en détention.

Rayé du barreau en 2005 pour avoir défendu des dossiers qui gênent, le militant a été forcé de quitter Pékin. Il s'est d'abord rendu dans sa ville natale du nord du Shaanxi, où la police locale l'a harcelé. Il est reparti vers Pékin mais se dit empêché d'accéder à son domicile dans la capitale. M. Gao n'a aucun de détails sur le cas de Du Ronglin car il lui est souvent difficile de communiquer. "Je peux vous dire que, de toute la Chine, c'est à Shanghaï qu'il y a eu le plus de participants et que les grèves sont les plus fréquentes. C'est aussi à Shanghaï que la répression est la plus sévère. Ils ne reculent devant rien pour faire taire les protestations autour des problèmes d'expulsion et de relogement", dit M. Gao. Les grèves de la faim, l'engagement des avocats ou des militants en faveur de causes aussi diverses que le sida, les expropriations, ou la persécution religieuse, ainsi que les actions des pétitionnaires eux-mêmes, ne violent aucune loi, mais se heurtent à "une violence fasciste, sauvage et illégale" dit M. Gao, qui dénonce "les méthodes de ravisseurs dignes des sociétés secrètes" de la police.

EXPULSIONS FORCÉES

Du Ronglin fait partie des résidents de Shanghaï qui ont protesté contre des expulsions forcées ou des compensations trop faibles. En général, les promoteurs confient à des sociétés privées, qui ont l'agrément du gouvernement, le soin de gérer l'enveloppe destinée aux résidents, et de faire table rase de quartiers entiers. Face aux abus, la municipalité a adopté l'an dernier un décret qui rend un peu plus difficiles les expulsions, et des employés d'une société de relogement accusés d'avoir mis le feu à tout un quartier ont été condamnés pour l'exemple.

Mais tous les moyens restent bons pour minimiser les coûts (intimidations, coupures d'eau et d'électricité, nuisances...) et les voies de recours risquées : Zheng Enzhong, un avocat de Shanghaï, qui a aidé en 2003 un groupe de plaignants dans un procès contre un promoteur crapuleux qui n'a jamais abouti, purge une peine de prison de trois ans pour avoir "révélé un secret d'Etat". Liu Xin-Juan, une pétitionnaire de Shanghaï, s'est retrouvée, début février, en hôpital psychiatrique. "Elle est sortie le 24 mars, avec des béquilles, car elle avait été battue", dit son fils qui, lui aussi, a jeûné, chaque week-end, pour protester en silence contre son internement abusif.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 14.04.06

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 06 Mai 2006 00h19
Le Vatican tance Pékin pour avoir ordonné deux évêques chinois sans son accord
LE MONDE | 05.05.06 | 15h56 • Mis à jour le 05.05.06 | 15h56
PÉKIN CORRESPONDANT

La nomination par Pékin de deux évêques chinois en l'espace de quatre jours sans l'approbation du Vatican vient de provoquer la colère de Benoît XVI et pourrait repousser les perspectives d'un rétablissement des relations diplomatiques rompues entre le Saint-Siège et la Chine populaire depuis 1951.

Le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls, a fait savoir, jeudi 4 mai, que le pape "a été profondément contrarié par cette nouvelle, car un acte aussi important pour la vie de l'Eglise que l'ordination épiscopale a été réalisé sans respecter les exigences de la communion avec le pape ; une grave blessure a été infligée à l'unité de l'Eglise pour laquelle de sévères sanctions sont prévues par le droit canon". Selon l'article 1382 de ce même droit, les deux évêques pourraient, en théorie, être excommuniés. A moins qu'il ne soit prouvé que les deux prélats aient été nommés sous la contrainte. Dimanche, le prêtre Ma Yinglin avait été élevé au statut d'évêque de Kunming, le chef-lieu de la province du Yunnan (sud-ouest). Mercredi, c'était au tour de Liu Xinhong, un prêtre originaire de la province d'Anhui (centre) d'être nommé évêque de la ville de Wuhu par l'Association patriotique catholique chinoise. Cette institution, créée par Mao Zedong (1893-1976), a pour fonction de s'occuper exclusivement des affaires de la communauté catholique du pays. La nomination des évêques, dont elle est notamment chargée, reste une question centrale dans la perspective d'une possible reconnaissance de Pékin par le Vatican.

LES CONDITIONS DU DIALOGUE

Ces dernières années, le Vatican avait tacitement approuvé à plusieurs reprises l'ordination d'évêques de l'Eglise "officielle" de Chine, alors que ces derniers faisaient souvent allégeance de manière plus ou moins voilée au Saint-Siège. En 2000, l'ordination de cinq évêques chinois sans l'aval du pape avait gelé durant cinq ans l'ébauche d'un dialogue entre Rome et Pékin. Depuis 2005, l'atmosphère s'était réchauffée. Le 25 mars, le responsable au Vatican des relations extérieures, Mgr Giovanni Lajiolo, avait déclaré que le "temps était propice" au rétablissement des liens diplomatiques. Quelques jours plus tard, le directeur du département chinois des affaires religieuses, Ye Xiaowen, déclarait que Pékin pourrait rétablir "très bientôt" de telles relations si le Vatican acceptait les "deux principes" imposés par la Chine : la rupture des liens du Vatican avec Taïwan et la "non-interférence" dans les affaires chinoises.

La première condition semble être acquise puisque Rome est prêt à sacrifier ses liens avec l'île "rebelle" au nom de la normalisation avec Pékin. La deuxième est plus problématique, car elle pose la question des liens entre le Saint-Siège et l'Association patriotique, celle-ci étant peu encline à perdre le contrôle qu'elle exerce sur la communauté catholique officielle.

Selon une source de l'Eglise "officielle", qui préfère garder l'anonymat, "le ministère chinois des affaires étrangères et la sécurité publique (police) sont plutôt favorables à un rétablissement des liens avec le Vatican. Pour des raisons qui tiennent aux retombées positives que cela aura pour la Chine ainsi que la disparition de l'existence d'une Église clandestine, source de déstabilisation. Mais l'Association patriotique ne semble pas partager ces vues"... Et d'ajouter : "Le rétablissement des liens diplomatiques avec la Chine est plus une priorité pour le Vatican. Pour le président (chinois) Hu Jintao, ce n'est pas le cas." Jeudi, le ministère chinois des affaires étrangères a déclaré : "Nous souhaitons sincèrement améliorer les relations entre la Chine et le Vatican. Nous avons fait de vrais efforts."

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 06.05.06

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 06 Mai 2006 19h55
Sur le port de Bordeaux, les Chinois construisent pour Lafarge
LE MONDE | 06.05.06 | 14h27 • Mis à jour le 06.05.06 | 14h27
BORDEAUX CORRESPONDANCE

Dans la zone portuaire de Bassens, au nord de Bordeaux, une cinquantaine d'ouvriers et de techniciens, combinaisons et casques jaune safran, s'activent au pied de deux silos de 53 mètres de haut. Depuis le début du mois d'avril, ils travaillent sur le chantier de construction d'une usine de broyage de laitiers de la société française Lafarge Ciments, filiale du groupe Lafarge. Elle devrait produire, d'ici à l'automne 2006, 250 000 à 300 000 tonnes de laitiers, une matière première de substitution au clinker plus écologique, utilisée dans la composition du ciment. L'investissement s'élève à 20 millions d'euros.

Ce chantier, en apparence classique a une particularité : toute la partie équipement mécanique du process - assemblage du broyeur - a été confiée à une entreprise chinoise, CBMI, le premier constructeur de cimenteries en Chine.

DISPOSITIONS DRASTIQUES
Le pays de Confucius demeure le premier producteur de ciment au monde avec 1 milliard de tonnes chaque année contre 23 millions en France. Pour remporter ce contrat, qui représente un tiers de l'investissement total, CBMI s'est associé à une société allemande, Loesche, fournisseur du broyeur.

"Nous avons choisi cette entreprise pour ses performances économiques mais aussi pour ses compétences techniques, assure Hervé Peuportier, directeur des projets de développement chez Lafarge Ciments. Le groupe Chinois ne lui est pas inconnu : il a déjà construit deux cimenteries en Chine, pour le compte de Lafarge, leader mondial du ciment. "Nous avons pris des dispositions drastiques vis-à-vis de CBMI en France", tient à préciser M. Peuportier.

Le groupe chinois, déjà présent en Europe (Italie, Espagne, Albanie) et en Afrique (Maroc, Tunisie, Mauritanie), mais en France pour la première fois, a dû se plier aux exigences de Lafarge : il a créé une succursale afin de rattacher et rémunérer les ouvriers selon la convention collective de la métallurgie.

CBMI a dû se rapprocher d'un cabinet de conseil en droit social et signer le "Global Compact", une charte de bonne conduite de l'ONU destinée à promouvoir les pratiques éthiques dans les entreprises. Autant de mesures pour éviter les critiques sur les effets pervers de la mondialisation, dans un contexte national de tension sur le marché du travail. "Lafarge demande plus que dans les autres pays, notamment en Asie, mais ça nous aide à nous améliorer", confirme, avec diplomatie, Donna Ding, la responsable commerciale de CBMI.

Aucun ouvrier chinois, pas même le chef de projet, ne parle français. A chaque réunion de chantier, Bernard Quinton, responsable des travaux pour Lafarge, a besoin d'un des trois interprètes présents en permanence sur le chantier. "Parfois, on se demande s'ils comprennent bien, il y a de petits ajustements à faire, et nous n'avons pas la même façon de travailler. Mais ils s'adaptent très vite."

Les hommes de CBMI, arrivés d'un autre chantier européen, ne se plaignent pas. Installés deux par chambre dans une "base-vie" composée de bungalows neufs à l'entrée du chantier, ils disposent d'un cuisinier chinois, d'une télévision satellite, d'un téléphone connecté à l'international, de tables de ping-pong et même d'un terrain rudimentaire de badminton. Des échanges sportifs et culturels sont prévus avec des associations locales.

Sur le plan stratégique, le groupe chinois compte bien optimiser cette première expérience française. Elle a déjà répondu à un autre appel d'offres de Lafarge pour une cimenterie dans le Var.

Claudia Courtois
Article paru dans l'édition du 07.05.06

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h03
La version japonaise de la plus complète pharmacopée du monde découverte dans le nord-est de la Chine
2006-05-05 20:15:55


CHANGCHUN, 5 mai (XINHUA) -- La version japonaise du Compendium of Materia Medica, une pharmacopée antique de la médecine chinoise, a été découverte dans la province du Jilin, en Chine du nord-est.

Elle a été traduite en 1927 et publiée en 1929 par une maison d'édition japonaise, selon Pi Fusheng, collectionneur et expert en documents antiques de la province.

"C'est un livre rare même au Japon", a affirmé Pi.

Cet ouvrage a probablement été amené en Chine par des experts médicaux japonais durant l'aggression japonaise en Chine au cours de la période 1931-1945.

Le Compendium of Materia Medica fut écrit par le célèbre pharmacologiste Li Shizhen (1518-1592) et publié en 1596, quatre années après son décès.

Contenant les spécificités de 1 892 espèces d'herbes médicinales et 11 000 prescriptions, toutes identifiées par Li lui- même, ce livre est l'un des ouvrages de pharmacopée les plus complets du monde.

Le Compendium of Materia Medica, soit Bencao Gangmu en chinois, est considéré comme l'un des exploits de la civilisation ancienne de la Chine pour ses riches informations sur la médecine, la minéralogie, la botanique, la zoologie et les sciences naturelles.

Il a été introduit au Japon à la fin de la Dynastie des Ming ( 1368-1644) et y a exercé une énorme influence sur la recherche de la médecine herbale.

Le livre a également été traduit en anglais. Fin

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h05
La Chine est prête au 4e Bébé-Boom d'ici 2010
2006-05-03 16:30:34


BEIJING, 3 mai (XINHUA) -- Des démographes chinois ont prédit un petit pic de naissance d'ici 2010, qui résulte de l'application de la politique du planning familial nationale.

Zhang Weiqing, ministre chargé de la commission d'Etat pour la Population et le Planning familial, a cependant réitéré la continuation de cette politique pour maintenir un taux bas de natalité.

Ce bébé-boom est d'une taille petite par rapport aux trois précédents au début des années 1950 et 1960, et à la fin des années 1980, a-t-il dit.

Presque 100 millions d'enfants sont nés depuis l'initiation de la politique en 1973. Et la majorité d'entre eux sont arrivés à l'âge de se marrier et de procréer, a ajouté Zhang lors d'une interview à la revue chinoise "Qiushi".

Par ailleurs, depuis 1984, les couples ruraux peuvent avoir le deuxième enfant si la première est une fille. Et ces enfants sont aussi atteints l'âge adultes aujourd'hui.

Selon des experts, la population chinoise serait de 1,7 milliard de personnes, au lieu de 1,3 milliard de personnes d'aujourd'hui, si le pays n'aurait pas pratiqué la politique du planning familial. Fin

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h05
Des dizaines de millions de Chinois voyagent au premier jour de la semaine en or de congé à l'occasion du 1er mai
2006-05-03 14:49:30


BEIJING, 2 mai (XINHUA) -- 116 principales attractions touristiques chinoises ont accueilli 28,9 millions de touristes au premier jour des vacances de la semaine en or de congé du 1er au 7 mai, en hausse de 17% par rapport à la même période de l'année dernière.

Les revenus générés ont augmenté de 25% sur la même période de l'an dernier, selon le Beijing News Daily.

Le nombre de visiteurs accueillis par Beijing, l'une des destinations les plus attractives de la Chine, a grimpé de 11,6% en comparaison avec la même période de l'année dernière

Plus d'un million de personnes se sont rendues à Hangzhou, une célèbre ville touristiques située dans la province du Zhejiang, dans l'est de la Chine, soit une augmentation de 93,83% par rapport à la même période de 2005.

Le nombre de visiteurs qui voyageront à Shanghai, centre économique du pays, est estimé à 3,9 millions de personnes.

Avec l'amélioration du niveau de vie, de plus en plus de Chinois choisissent de voyager dans d'autres prinvices ou à l'étranger durant les trois semaines en or de congé qui tombent lors de la Fête internationale du Travail, de la fête nationale chinoise du 1er octobre et de la Fête du Printemps, la fête traditionnelle la plus importante célébrée en Chine à la fin de janvier ou au début de février selon le calendrier lunaire chinois. Fin


Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h07
Mesure de précision de la Grande Muraille en Chine
2006-05-02 19:48:49


SHIJIAZHUANG, 2 mai (XINHUA) -- La Chine a commencé de procéder à l'inventaire des vestiges répartis le long de la Grande Muraille et va mesurer avec précision sa longueur en recourant à des technologies modernes, a-t-on appris mardi de bonnes sources.

Deux équipes ont démarré tout récemment leurs investigations dans les provinces du Hebei (nord) et du Gansu (nord-ouest de la Chine), selon le Bureau d'Etat des Musées et des Découvertes archéologiques. Les 15 membres de l'équipe du Hebei effectueront des investigations à pied afin de mettre au point la répartition et la conservaton des vestiges et des sites archéologiques dans les régions où traverse la Grande Muraille.

L'investigation démarrera d'est en ouest en 2007 tout le long de la Grande Muraille, selon la même source.

La "Grande Muraille" appelée habituellement "Muraille de dix mille lis" (5 000 km), mais la version est différente sur sa longueur exacte. L'investigation fera appel à des satellites géostationnaires, à la télédétection et à d'autres techniques de mesure modernes.

La Grande Muraille a été construite sous diverses dynasties depuis les Royaumes combattants (475-221 av.J.-C.) jusqu'à la dynastie des Ming (1368-1644). Fin


Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h08
Beijing-Shanghai en 5 heures grâce au TVG en 2010
2006-05-02 16:36:17


BEIJING, 2 mai (XINHUA) -- La construction de la première ligne ferroviaire à grande vitesse va bientôt démarrer et ce TGV entera en service en 2010, a-t-on appris de sources fiables.

Le trajet Beijing-Shanghai (1 300 km) ne mettra que 5 heures dès 2010, a déclaré tout récemment le ministère chinois des Chemins de Fer.

L'ouverture de cette ligne de TVG pourra répondre aux besoins du transport des passagers et des marchandises qui ne cessent de s'accoître. Fin

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h10
Beijing et Shanghai manquent de baristas
2006-05-06 15:09:35


BEIJING, 5 mai (XINHUA) -- Les jeunes qui sont aujourd'hui sous une grande pression de trouver un emploi en Chine peuvent avoir une nouvelle option: servir comme baristas dans les cafétarias.

Selon une enquête menée par le ministère chinois du Travail et de la Sécurité sociale, le nombre de postes vacants dépasse 10 000 rien qu'à Beijing et à Shanghai.

Bien que le thé soit la boisson fovorite des Chinois, le café est de plus en plus populaire dans les grandes villes, non seulement comme une boisson, mais un goût de mode de vie.

C'est dans les années 1980 que la plupart des Chinois ont pu déguster pour la première fois le cafe, alors qualifié d'''un gout similaire à des médicaments traditionnels chinois" par des consommateurs.

Durant les décennies suivantes, de plus en plus de cafés sont montés dans les grandes rues et les hôtels de standing des grandes villes chinoises.

A Shanghai, il y a plus de 1 000 cafétérias avec un chiffre d'affaires annuel dépassant 2 milliards de yuans (quelque 250 millions de dollars).

Pour satisfaire les demandes du marché de l'emploi, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a officiellement reconnu le barista comme une nouvelle profession.

La demande en baristas sera très forte avec une croissance annuelle de 20% du nombre de cafétarias dans le pays, selon un officiel du ministère. Fin


Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h11
Une foire sino-européenne aura lieu dans le sud-ouest de la Chine
2006-05-05 16:34:32


CHENGDU, 5 mai (XINHUA) -- Presque 850 petites et moyennes entreprises chinoises et européennes participeront à une foire commerciale et financière qui se tiendra les 9 et 10 novembre à Chengdu, chef-lieu de la province du Sichuan (sud-ouest).

Le comité d'organisation a déjà reçu les demandes de 836 entreprises chinoises relatives à l'agriculture, au tourisme, à la santé publique, à la protection de l'environement, à l'informatique et à l'électronique.

Un groupe d'experts chinois et européens choisiront 500 entreprises chinoises et 400 européennes qualifiées pour cette foire, la plus grande du genre dans l'histoire de la coopération économique sino-européenne.

Malgré des conflits commerciaux, la Chine et l'Union européenne (UE) ont enregistré un volume des échanges dépassant 200 milliards de dollars en 2005, et l'UE est ainsi devenue le plus grand partenaire commercial de la Chine. Fin

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h13
Chine : l'enseignement obligatoire gratuit constitue "un jalon"dans l'histoire de l'éducation
2006-05-04 19:02:25


BEIJING, 4 mai (XINHUA) -- L'année prochaine, 148 millions d'élèves ruraux qui se trouvent dans la période de l'enseignement obligatoire seront exemptés de frais de scolarité en Chine, selon un responsable du ministère chinois de l'Education.

Pendant le 11ème plan quinquennal (2006-2010), le budget de l'enseignement obligatoire des régions rurales de l'Etat connaîtra une augmentation de 218,2 milliards de yuans, sans compter les salaires des enseignants. Les autorités centrales accorderont 125, 4 milliards de yuans.

"Cette réforme constitue un grand pas dans l'histoire de l'éducation chinoise, et aura certainement une influence profonde sur le développement de l'enseignement obligatoire du pays," a indiqué Zhou Ji, ministre chinois de l'Education.

Le gouvernement chinois considère l'enseignement obligatoire comme projet crucial dans la construction de la modernisation et du développement de l'éducation en Chine.

En 2004, les subventions à l'enseignement obligatoire inscrites dans le budget à divers échelons ont été de 219,4 milliards de yuans, soit une augmentation de 13,76% par an et une croissance de 29,4% en comparaison avec 2002, toujours selon Zhou.

L'année dernière, les finances centrales et locales ont débloqué plus de sept milliards de yuans pour exempter 34 millions d'élèves issus de familles pauvres de frais de scolarité et subvenir à leurs besoins dans les régions du centre et de l'ouest. Cette année, 48,8 millions d'élèves des régions de l'ouest pourront bénéficier de cette mesure spéciale.

En Chine, 3,55% des lycéens dans les écoles secondaires du premier cycle ont abandonné leurs études et ce taux est de 4,64% dans les régions du centre et de l'ouest.

L'état des écoles rurales est médiocre comparé aux standards fixés par l'Etat, alors que ces dernières sont souvent dénuées de biliothèques, d'installations sécuritaires, de logements ... Fin

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h16
La Chine s'engage davantage dans la protection de nouvelles variétés de plantes
2006-05-05 20:19:24


BEIJING, 5 mai (XINHUA) -- Une exposition sur la propriété intellectuelle a été organisée fin avril pour montrer non seulement des articles de contrefaçon mais aussi de nouvelles variétés végétales, un nouvel objet pour la protection de la propriété intellectuelle en Chine.

Elles font en effet partie de la stratégie nationale chinoise dans ce domaine, au même titre que les marques et les brevets.

Le ministère chinois de l'Agriculture a annoncé dimanche à Beijing que la Chine avait atteint la 4ème place mondiale en matière de protection de nouvelles variétés végétales.

Fin mars 2006, la Chine avait reçu 3 207 demandes de protection de nouvelles variétés de plantes dont 114 venaient d'organismes étrangers.

La Chine a répondu favorablement à 747 de ces demandes, a informé le ministère.

Après les règlements adoptés en 1997 sur la protection des nouvelles variétés végétales, la Chine a signé en 1999 la " Convention internationale pour la protection des nouvelles variétés végétales" et elle est devenue le 39ème membre de l'Union internationale pour la portection des obtentions végétales (UPOV).

Une nouvelle variété végétale est définie comme une variété cultivée ou une variété mise au point à partir d'une plante sauvage. Elle doit être nouvelle, caractéristique, uniforme et stable, et porter un nom. Sa culture ou sa vente est interdite sans l'autorisation du propriétaire. Fin

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h17
Le Nouvel An lunaire asiatique devenu Jour de commémoration dans un Etat américain
2006-05-03 16:41:17


ANNAPOLIS (Etats-Unis), 2 mai (XINHUA) -- Le gouverneur du Maryland Robert L. Ehrlich a signé mardi un projet de loi faisant du Nouvel An lunaire asiatique, qui tombe chaque année fin janvier ou début février, un jour de commémoration dans cet Etat de l'est des Etats-Unis.

"Par leur travail dur, leur talent et leur assiduité, les Américains d'origine asiatique ont aidé à placer le Maryland à un niveau très avancé dans les domaines de la science, de la technologie, des sports et des arts", a indiqué la déléguée d'Etat Susan C. Lee, chef de l'initiative de ce projet de loi à la Chambre des représentants.

Mme Lee a introduit au début de l'année ce projet à la Chambre, et le sénateur Brian E. Frosh en a fait de même avec un projet similaire au Sénat. Les deux projets ont obtenu un soutien écrasant.

Conformément à la nouvelle loi, le gouverneur du Maryland devrait proclamer le Nouvel An du calendrier lunaire asiatique " Jour du Nouvel An lunaire", en reconnaissance des contributions économiques et culturelles de beaucoup d'habitants au Maryland pour lesquels le Nouvel An lunaire représente une signification spéciale.

"C'est important de reconnaître leurs contributions et réalisations en commémorant cette fête importante pour les Américains asiatiques", a indiqué Mme Lee, Américaine d'origine chinoise.

A ce jour, plus de 250.000 Américains d'origine asiatique vivent dans l'Etat du Maryland.

"Nous pouvons être fiers que le Maryland ait l'un des plus hauts pourcentages d'Américains d'origine asiatique du pays. Il est adéquat de fixer le Nouvel An lunaire dans notre Etat pour célébrer leurs contributions extraordinaires", a souligné Frosh, chef d'initiative du projet au Sénat.

La désignation du Nouvel An lunaire comme jour de commémoration au Maryland est le résultat des efforts conjugués des Chinois et d'autres communautés asiatiques au cours des dernières années, a noté Stan Tsai, président du Centre de service culturel et communautaire pour les Chinois au Maryland.

Avant le Maryland, l'Etat de New York et la ville de New York avaient déjà fait passer la loi désignant le Nouvel An lunaire comme une journée de commémoration. Fin

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h17
La pollution des eaux souterraines s'aggrave dans 21 villes chinoises
2006-05-05 20:11:55


BEIJING, 5 mai (XINHUA) -- Par rapport à 2004, la pollution des eaux souterraines s'est aggravée dans 21 villes chinoises, alors que la qualité de l'eau est restée stable dans 123 villes, selon une étude menée sur la qualité des eaux souterraines par le ministère chinois du Territoire et des ressources naturelles.

"L'étude sur le territoire et les ressources naturelles de la Chine en 2005 " publiée par le ministère montre que le niveau des eaux souterraines est monté dans 38 villes en comparaison avec 2004, tandis qu'il a maintenu le même niveau dans 96 villes et baissé dans 26 autres.

Un responsable du ministère a affirmé que ce dernier avait mené l'année dernière une enquête sur les eaux souterraines dans les grandes villes et les campagnes.

La Chine a achevé, au cours des 7 dernières années, un nouveau cycle d'enquêtes sur les eaux souterraines, tout en vérifiant que les réserves d'eaux souterraines naturelles atteignaient 923,5 milliards de m3.

L'étude montre également que les eaux souterraines, en particulier celles dans les couches peu profondes sont gravement polluées en Chine. Fin

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 07 Mai 2006 07h20
La Chine commence l'expansion de la première centrale nucléaire commerciale de conception chinoise
2006-04-29 08:34:14


HANGZHOU, 28 avril (XINHUA) -- L'expansion de la première centrale nucléaire commerciale de conception chinoise, deuxième phase du projet de la Centrale nucléaire de Qinshan, dans la province du Zhejiang (est), a commencé vendredi.

Les unités No.3 et No.4, qui auront une puissance installée de 650 MW chacune, vont donc être construites et devraient être opérationnelles en 2010 et 2011.

Les unités No.1 et No.2, opérationnelles depuis avril 2002 et mai 2004, ont également été contrôlée vendredi.

Des hauts dirigeants chinois dont Wu Bangguo, président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale, le Premier ministre Wen Jiabao et le vice-président Zeng Qinghong ont salué cette réalisation.

La clé du nucléaire chinois est la capacité d'innovation du pays et la formation de personnel de gestion hautement qualifié, a estimé Wu.

Zeng Peiyan, vice-Premier ministre, a souligné l'importance du binôme sécurité-qualité en tête des priorités concernant la construction et la gestion des centrales nucléaires.

La Chine compte à l'heure actuelle 11 unités de production d'énergie nucléaire dont la capacité combinée est de 8,7 millions de kW.

Elle souhaite augmenter sa capacité installée à 40 million de kW d'ici à 2020. Fin

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 08 Mai 2006 12h15
Longtemps interdite, l'Eglise catholique est instrumentalisée par les communistes.
Quand le PC en appelle à Jésus pour forger de bons Chinois

Par Philippe GRANGEREAU
lundi 08 mai 2006



Dong Lü envoyé spécial

toutes les routes qui mènent au bourg de Dong Lü sont fermées. La police de cette province du Hebei (à 100 km au sud de Pékin) a ordre d'empêcher toute personne extérieure à cette communauté de dix mille habitants de venir adorer Notre-Dame de Chine. Cette statue aux traits chinois, vêtue d'une robe impériale, a été consacrée par le pape Pie IX en 1932. Dong Lü est l'un des bastions de l'église clandestine chinoise fidèle au Vatican, qui s'oppose à l'église officielle, dite «patriotique», qui prête allégeance au gouvernement et au Parti communiste chinois. «Venez, chuchote une habitante du village, et ne craignez rien, personne ne vous dénoncera à la police, nous sommes pratiquement tous catholiques et fidèles au pape ici.» D'un geste, la jeune femme porte la main à son cou, et tire de son corsage un crucifix accroché à un simple fil de coton. Chez elle, en bonne place, trône un calendrier imprimé avec une photographie de Benoît XVI. Elle espère que le pape pourra bientôt venir en Chine. Le rétablissement des relations diplomatiques avec la papauté est en effet sur toutes les lèvres et beaucoup estiment «proche» ce revirement, en dépit de l'ordination récente de deux évêques de l'église officielle par Pékin, ce qui a à nouveau tendu les relations avec le Saint-Siège (voir ci-contre).

Ferveur. Ces barrages de police, qu'il n'est pas impossible de contourner, ont pour but d'empêcher que se reproduisent les scènes de ferveur dont Dong Lü avait été le théâtre en mai 1995. Une centaine de milliers de membres de l'église clandestine accourus de toute la Chine s'étaient rendus en pèlerinage à l'église du village, dont les deux flèches surmontées d'une croix sont visibles à des kilomètres à la ronde. Des pèlerins disent avoir assisté à une apparition de la Vierge dans le ciel en ce 23 mai 1995, alors que quatre évêques et 110 prêtres de l'église souterraine concélébraient une messe. Un «miracle» alors certifié par plusieurs prélats, dont l'évêque de la ville voisine de Baoding. Les autorités communistes, face à de telles dévotions, ont réagi avec brutalité. Quelque 5 000 soldats et membres de la police armée ont assiégé le village en mai de l'année suivante, le mois dit «marial» pendant lequel les catholiques adorent la Vierge. En Chine, ce culte voué à Marie est devenu le symbole de l'allégeance au Saint-Siège. Les troupes ont d'ailleurs confisqué un temps la statue de Notre-Dame de Chine en la transportant hors de l'église. De nombreuses arrestations de prêtres clandestins et de fidèles s'ensuivirent.

Résistance. Aujourd'hui, hormis les barrages de police, tout paraît calme dans ce village de maisons de briques aux murs très hauts, sillonné par des venelles de terre. Les autorités locales ont très tôt laissé aux habitants une grande liberté d'entreprendre. «C'est le village le plus prospère des environs. Les gens de Dong Lü font pratiquement tout ce qu'ils veulent. Ils suivent les édits du pape qui refusent la contraception et les autorités les ont même exemptés de la politique de l'enfant unique», explique un journaliste chinois. Ces concessions, notamment la dernière, assez inédite en Chine, visent à créer une communauté d'intérêts entre le Parti communiste et les croyants. En échange, les autorités attendent de ces derniers qu'ils confinent leur foi au domaine religieux. L'église souterraine, au bout de cinquante ans de résistance, a acquis une certaine autonomie et compterait 7 ou 8 millions de fidèles. L'église officielle dite patriotique en aurait 4 ou 5 millions. Mais il n'y a pas de totale séparation entre les deux, ni pour les fidèles, ni même pour les prêtres dont beaucoup sont maintenant formés à l'étranger.

Membre de l'église patriotique, Su Changshan, le prêtre de Dong Lü, qui a purgé une peine de balayeur des rues du village pendant la Révolution culturelle (1966-1976), est âgé de plus de 80 ans. Il officie toujours deux fois le dimanche dans l'imposant lieu de culte, qui a été reconstruit en 1989, principalement avec l'argent des habitants et des fonds allemands. Pékin a aussi apporté une maigre contribution. L'église, dont s'occupait un prêtre français, «De Mulin» (Dumoulin), dans les années trente, avait été détruite par les Japonais dans les années quarante, car les membres du Parti communiste s'y abritaient. Aujourd'hui, une fois encore, l'église pourrait à nouveau servir de refuge au PC chinois. «L'idéologie communiste n'est vraiment plus de mise, reconnaît ce même prêtre, et le pouvoir escompte désormais se servir de la religion pour faire de bons citoyens.»

http://www.liberation.fr/page.php?Article=380334



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 10 Mai 2006 20h51
A Shanghaï, la solitude des hémophiles séropositifs, privés de recours
LE MONDE | 10.05.06 | 15h21 • Mis à jour le 10.05.06 | 15h21
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

Ils sont trente-huit à avoir fait le voyage, venus de treize provinces chinoises. Il y a les victimes, des hémophiles contaminés par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), et leurs proches. Tous ont découvert en 2003 qu'ils étaient contaminés par le virus : "On a vu sur Internet que 57 hémophiles à Shanghaï étaient séropositifs. Alors on a fait le test", dit un homme. Bien que patients depuis des années du Shanghai Institute of Biological Products (SIBP) qui les approvisionne en produits sanguins, ils n'ont jamais été informés de la nécessité des dépistages.

La contamination remonterait à avant 1995, date à laquelle, en Chine, les produits sanguins ont eu l'obligation d'être chauffés. Dans au moins un cas, l'épouse d'un hémophile a été contaminée par son mari, qui ne se savait pas atteint. Depuis 2003, ils ont mené trois actions en justice à Shanghaï. Ils ont été déboutés : "On nous dit de nous adresser à l'administration de notre province d'origine, qui, elle, nous dit d'attaquer la société", explique une femme du Heilong- jiang (Nord-Est). Ils reçoivent pour le VIH un traitement gratuit. Mais aucune aide pour l'hémophilie ni les complications dues à l'infection par le VIH, ni pour le coût des examens.

SURVEILLANCE POLICIÈRE

Deux des hémophiles contaminés ne peuvent plus prendre d'antirétroviraux, cause de saignements accrus, mais sont démunis. Selon les plaignants, les dépenses de santé des malades s'élèvent de 300 à 500 euros par mois, un très lourd fardeau pour ces petites gens. Mais dans un scandale du sang contaminé à la chinoise, il n'y a pas de couverture médiatique, et la police est là, menaçante : un vendredi après-midi, les agents de la Sécurité d'Etat ont débarqué dans la chambre d'hôtel où le groupe avait rassemblé quelques journalistes.

Certains seront détenus quelques heures. Le soir, le groupe nous retrouve discrètement dans un petit hôtel voisin. Ils ont des piles de documents qui prouvent les envois de sang, les directives non appliquées, les manquements : les stocks non chauffés ont été écoulés jusqu'en 1996. Des tests auraient dû être faits dès 1987 sur les lots de sang (en France, l'affaire du sang contaminé a éclaté en 1991 pour des faits datant de... 1985). Ce qu'ils revendiquent : un soutien à vie pour les malades et l'accès gratuit à des soins appropriés.

Les hémophiles de Shanghaï transfusés par les mêmes produits contaminés sont, eux, aidés par un fonds spécial. Mais la société SIBP ne reconnaît aucune responsabilité pour les patients extérieurs à Shanghaï. Quand il rend visite à l'établissement, le groupe est reçu par une équipe de médiation, qui temporise. Il ne rencontre jamais aucun responsable. Tout se fait en présence de la police, dont des membres en civil brutalisent quiconque s'approche trop près.

Depuis le 15 avril, dans l'enceinte du SIBP, les parias organisent un sit-in, conscients que la moindre incartade se retournera contre eux (en 2005, ils avaient écrit des banderoles et un malade a été placé en détention dix jours). Interrogé au téléphone, le représentant de l'équipe de médiation répond sèchement que "notre principe est de ne pas parler à la presse". Le SIBP appartient à China National Biotec Corporation, géant public des biotechnologies. Son site Internet, en anglais, vante sa coopération élargie avec l'étranger. On y lit : "SIBP sera éternellement sincère et apportera santé et soin à tous les êtres humains."

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 11.05.06

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 11 Mai 2006 12h10
Mise à jour 11.05.2006 10h01
Une compétition de Xanda entre la France et la Chine se déroulera dans le Shandong

Une Compétition de Xanda « Shandong (Chine)-France » se déroulera le 25 mai à Laizhou du Shandong.

Cette compétition, approuvée par le Centre de gestion des activités d'arts martiaux de l'Administration générale de la culture physique et du sport et organisée par le gouvernement municipal de Laizhou, sera divisée en différentes catégories de poids : 60, 65, 70, 75, 80, 85 kg pour les hommes et 70 kg pour les femmes. L'équipe sélectionnée de l'Ecole Zhonghua d'arts martiaux, dont le siège se trouve à Laizhou et chargée de représenter la province du Shandong, affrontera à cette occasion les sportifs passés maîtres dans le Xanda de l'équipe nationale française.

L'Ecole Zhonghua d'arts martiaux est une école de grand renom tant en Chine qu'à l'étranger. De 2000 à 2003, les sportifs de cette Ecole ont remporté quatre fois le titre de champion au Championnat national de Xanda. Par ailleurs, l'équipe de l'Ecole a battu, avec un résultat de 5 à 2, l'équipe nationale française lors du Match à deux de Xanda entre la France et la Chine tenue en 2004 à Paris.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 11 Mai 2006 12h15
Mise à jour 11.05.2006 13h14
Beijing : Adieu à une vieille gare centenaire

Le 9 mai à 23 heures 09 minutes, après que le train N°2141 en provenance de Tianjin et à destination de Wuhaixi ait quitté la gare sud de Beijing, celle-ci est fermée officiellement.

Cette gare qui a un passé de 102 ans sera rénovée et transformée en une nouvelle gare sud de Beijing. Elle deviendra alors la gare de départ des trains à grande vitesse et des trains rapides de la capitale chinoise vers toutes les régions du pays. Il est prévu qu'elle sera mise en service fin 2007.

La nouvelle gare possèdera 24 voies d'arrivée et de départ, 13 quais et une salle d'attente pouvant contenir plus de 10.000 passagers.

Elle s'étendra sur une superficie de 180 hectares dont 94 pour elle-même, soit 7,5 fois la surface de la gare de Beijing.

La surface bâtie totale sera de plus de 220.000 mètres carrés dont 50.040 m² au-dessus du sol. La hauteur de sa couverture atteindra 40 mètres.

La salle d'attente permettra à une dizaine de milliers de voyageurs d'attendre en même temps leur train.

La gare comptera 24 voies d'arrivée et de départ et 13 quais. Pour les trains omnibus il est prévu 5 voies de départ et d'arrivée et 3 quais ; Pour les trains à grande vitesse desservant Beijing et Shanghaï il est prévu 12 voies de départ et d'arrivée et 6 quais ; Pour les trains reliant la capitale chinoises et les autres grandes villes du pays il est prévu 7 voies de départ et d'arrivée et 4 quais.

La nouvelle gare sud de Beijing sera desservie par le chemin de fer national, le métro, les trains de banlieue, les cars d'autobus et les taxis.

Cette gare dont le bâtiment principal aura deux niveaux au-dessus du sol et trois en sous-sol sera le départ des trains à grande vitesse, des trains spéciaux de voyageurs et de marchandises et des trains express.

La gare sud de Beijing a pour ancien nom gare Yongdingmen. Dans les vieux temps on l'appelait également gare Majiabao. Construite en 1897, elle a été restaurée en 1958 pour devenir une gare provisoire et sa mise en service a été prolongée de 38 années.

Avant sa fermeture, elle pouvait recevoir chaque fois 22 trains de départ et de passage. C'était surtout des trains omnibus et des trains de transport pour courte et moyenne distance. Elle était alors une importante gare reliant Beijing et les provinces du Hebei, du Shanxi et du Shandong, ainsi que la région autonome de la Mongolie intérieure.



Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 11 Mai 2006 12h32
Mise à jour 09.05.2006 13h18
Relations entre la CE et la Chine dans les 10 ans à venir

La Commission européenne (CE) a déclaré le 8 avril que compte tenu de l'émergence de la Chine sur le plan économique, elle a décidé de publier dans le courant du 4ème trimestre de cette année un document d'évaluation portant sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et la CE. Ce document a pour objectif de déterminer la position de cette dernière à l'égard de ses relations avec la Chine durant la prochaine décennie.

La CE a annoncé qu'à partir de ce jour cette affaire est entrée dans la phase de consultation publique et qu'elle invitera les divers milieux à donner leurs avis et à faire leurs remarques sur les relations économiques et commerciales sino-européennes. Ces avis et ces remarques serviront de bases pour l'élaboration dudit document stratégique.

La CE a déjà déclaré dans un communiqué de presse que l'émergence de la Chine en tant que puissance économique est un événement de grande importance du début du 21ème siècle, car il apporte, à la Chine tout comme aux autres pays du monde, d'immenses opportunités et de sérieux défis.

En ce qui concerne la CE, l'agrandissement du marché chinois procure de nouvelles chances commerciales aux exportateurs et aux investisseurs européens, alors que le renforcement de la capacité d'exportation de la Chine est un défi à la compétitivité des producteurs et des exportateurs européens.

Le Commissaire pour le Commerce extérieur de CE Peter Mandelson a indiqué que le document d'évaluation stratégique est axé sur des sujets importants tels que la protection de la propriété intellectuelle, l'accès au marché, les opportunités d'investissement ? etc. Il a exprimé son souhait de voir ce document soulevé au sein de la communauté européenne et en Chine d'autres débats qui approfondiront les discussions.

A l'heure actuelle, la CE est le plus grand partenaire commercial de la Chine, alors que celle-ci est pour elle le deuxième après les Etats-Unis.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 11 Mai 2006 12h36
Mise à jour 11.05.2006 08h15
La capitale chinoise punira les promoteurs immobiliers coupables de rétention de logements

Les autorités municipales de Beijing vont punir les promoteurs immobiliers retenant des logements pour en faire augmenter les prix.

She Jie, un fonctionnaire de la commission de construction de Beijing, a dit cette semaine que sa commission promulguerait de nouvelles règles visant les irrégularités sur le marché immobilier.

En dépit des efforts faits par le gouvernement central depuis un an pour enrayer l'élévation des prix de logements dans les importantes villes, les prix des logements ont continué à s'accroître rapidement ces 12 derniers mois.

Les statistiques des autorités montrent que le prix du logement à Beijing a augmenté de 17,3 % durant les deux premiers mois de l'année alors que le bureau d'Etat des Statistiques estime que c'est une augmentation légère.

La rétention de logements par les promoteurs immobiliers a contribué à une forte croissance des prix.

Début mai, la commission de construction a lancé un site Internet pour fournir des informations détaillées sur chaque projet de vente.

Selon le site Internet le 6 mai, la ville comptait quelque 210 000 appartements à vendre dont 130 000 appartements ont trouvé preneur.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 11 Mai 2006 12h37
Mise à jour 10.05.2006 17h20
Chine: le delta du Yangtsé absorbe près de la moitié des capitaux étrangers introduits dans le pays

Le delta du Yangtsé, l'un des trois principaux pôles urbains de Chine, a la cote auprès des investisseurs internationaux et sa valeur en terme d'investissements étrangers représente aujourd'hui près de la moitié du total au niveau national.

Les statistiques montrent que plus de 400 des 500 plus grandes entreprises mondiales sont représentées dans la région du delta qui absorbe 47,8 % des investissements étrangers en Chine, ont informé des experts et des officiels lors d'un forum, qui se déroule en ce moment à Nanjing (capitale de la province du Jiangsu, est de la Chine), sur le développement économique sur les rives du Yangtze.

La relocalisation industrielle sur les cours supérieur et moyen du Yangtsé devrait entraîner une augmentation des investissements étrangers.

D'après les experts, la ceinture économique que constitue ce fleuve devrait jouer un rôle essentiel dans le développement du pays.

37 % du PIB chinois provient des trois pôles urbains que sont le delta du Yangtsé, le delta du fleuve des Perles et les abords de la mer de Bohai.

Le revenu disponible par habitant a atteint 15 000 yuans (1 875 dollars), l'année dernière, dans les 16 villes du delta du Yangtsé tournées vers Shanghai.

C'est 13,3 % de plus qu'en 2004, selon les statistiques du Centre de recherche du delta du Yangtsé.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 11 Mai 2006 12h39
Mise à jour 10.05.2006 16h52
Hausse de 30% du trafic de stupéfiants en Chine au premier trimestre

La Chine a confisqué 293,8 kg de drogue au premier trimestre 2006, soit presque le quintuple de la même période de l'année passée, a annoncé mardi l'Administration générale des Douanes de Chine.

Pendant cette période, les douanes de Chine ont découvert au total 22 réseaux de contrebande de drogues, soit le double de la même période de l'an passé.

Selon Liu Guangping, porte-parole de l'Administration générale des Douanes de Chine, le nombre de réseaux de contrebande s'est sensiblement accru au premier trimestre.

Il semble que les trafics de stupéfiants touchent de plus en plus la Chine. A part le "Triangle d'Or" et le Croissant d'Or", la cocaïne d'Amérique du sud arrive en quantité toujours plus importante dans le pays, selon le porte-parole.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 11 Mai 2006 12h40
Mise à jour 10.05.2006 14h08
La Chine est devenue le point de mire d'antidumping dans le monde

L'Organisation mondiale du Commerce (OMC) a déclaré le 8 courant que par suite de l'incrimination contre la Chine selon laquelle elle exporte ses produits à des prix inférieurs aux prix courants internationaux, celle-ci est devenue en 2005 la première cible des représailles commerciales exercées par les membres de l'OMC.

D'après les statistiques établies par l'OMC sur la base des rapports de ses membres, l'année dernière la Chine a subi 40 enquêtes antidumping supplétives contre 43 en 2004, et cela la projette à la tête de tous les membres de l'OMC pour ces enquêtes là.

Depuis la création de l'OMC en 1995, la Chine a occupé onze fois consécutifs la première place sur la liste antidumping. En 2005, les Etats-Unis étaient placés deuxième et ils ont subi au total 13 enquêtes antidumping.

Lorsqu'ils soupçonnent les producteurs étrangers d'exporter leurs articles à des prix plus bas que ceux des marchés, les membres de l'OMC pourront alors mener des enquêtes antidumping pour décider s'il faut appliquer des mesures antidumping afin de protéger les fabricants de leur pays respectif contre la menace de l'importation des produits bon marché. Selon eux, le rabais des prix est dû souvent à des subventions accordées par des gouvernements étrangers ou bien le but est de monopoliser les marchés.

En 2005, dix sept membres de l'OMC ont déclenché au total 131 enquêtes antidumping contre 151 en 2004. Les produits médicamenteux se trouvaient au premier rang avec 30 enquêtes. Pour les autres produits faisant objet d'antidumping, on remarquait surtout des métaux bas (fer, acier et aluminium) et le plastique.

L'Inde est le pays qui a lancé le plus d'enquêtes antidumping (25fois), alors que l'Union européenne et la Chine la suivent de près avec respectivement 24 fois. Le nombre de ces enquêtes menées par les 179 membres de l'OMC de 213 en 2004 est tombé à 191 en 2005.

Au cours du deuxième semestre de l'année dernière, le nombre de ce genre d'enquêtes et des mesures antidumping prises par les membres de l'OMC continue à diminuer, mais la Chine constitue toujours le point de mire de ces enquêtes et de l'application des mesures prises à cet effet.

Durant cette période, parmi les 82 enquêtes effectuées, 33 ont pour cible la Chine, et parmi les 76 mesures antidumping prises 22 sont à son encontre.

Evidement devant cette situation le gouvernement chinois n'est pas resté les bras croisés sans réagir. Dans ce laps de temps, il a mené de son côté des enquêtes antidumping contre treize produits importés.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 11 Mai 2006 18h17


Télérama n° 2939

Musique/ Portrait

PORTRAIT
Le Normand de la Chine du Sud
Guillaume Cadilhac, animateur sur Radio Guangzhou, est un fou de kung-fu et de chanson française, de mandarin et de radio. Installé depuis treize ans à Canton, il y conjugue ses passions sous son nom d’adoption : Kayoumin.

Atmosphère polluée, soleil caché et 80 % d’humidité. A Guangzhou (Canton), grande métropole du sud de la Chine, tout est gris. Les nombreux immeubles en construction mais aussi ceux qui, depuis le krach boursier de 1997, restent inachevés. A croire qu’un peintre dépressif a dessiné le décor de la ville. Seuls les kapokiers, cousins germains du baobab, osent dévoiler leurs fleurs rouges sur des branches sans feuilles. « Le printemps n’est pas la bonne saison pour visiter la région, explique Guillaume Cadilhac. Il faut venir en automne ! » Dans la rue, tout le monde salue ce Français de 37 ans, totalement inconnu chez nous, mais ici star de la radio sous le nom de Kayoumin. Chaque jour il anime Fajue yinyue hao kaixin (« Retour à la musique »), une émission qui mélange chansons françaises et chinoises, et où il donne des infos sur l’Europe. Diffusée sur une région où vivent 40 millions de personnes, son programme est très apprécié d’une population fascinée par ce qui se passe en Occident.

Rien ne prédestinait Guillaume Cadilhac à une telle notoriété. Aîné de quatre enfants, il donne du souci à ses parents. Il redouble plusieurs classes, échoue aux examens. « Avec mon père, j’ai passé des week-ends entiers sur des formules de maths. Ma mère pleurait derrière la porte. » Tout ce qui l’intéresse se situe hors du champ scolaire. A 13 ans, après les cours, il présente déjà trois heures d’émission quotidienne sur une petite radio associative du Havre, Radio Estuaire de Seine. Passionné de chanson française, il en supervise aussi la discothèque. A 15 ans, il découvre le kung-fu et s’entraîne chaque jour. Deux ans plus tard, afin de saisir toutes les nuances de cet art martial, il commence à étudier le mandarin. Et, parallèlement, s’initie au chant classique. Aujourd’hui encore, sa vie s’articule autour de ces quatre pôles. A 20 ans, il décroche un diplôme au Studio Ecole de France, qui prépare aux métiers de la radio, tout en poursuivant son apprentissage du mandarin, où il excelle. Ravi d’avoir un si bon élève, son prof lui choisit un nom chinois. Ce sera Kayoumin : Ka comme Ca (dilhac), You (« protège »), Min (« peuple »). Guillaume Cadilhac s’inscrit à l’université de Shanghai et travaille pour se payer le voyage. Un aller simple, pour être sûr de ne pas revenir.

Treize ans plus tard, en plein centre de Guangzhou, sur une terrasse surplombant la rue, Kayoumin boit un thé tout en observant les sans-abri remplir leurs remorques de vélo d’objets récupérés dans les poubelles. « Ici, BMW et Mercedes n’arrivent pas à satisfaire à la demande, mais dans les campagnes des millions de Chinois vivent dans la misère. » Il avale une gorgée et poursuit : « Je suis arrivé à Shanghai en 1993. J’avais 25 ans. Tout de suite, j’ai été sollicité par le consulat français pour animer une émission de radio. C’est là qu’Europe 2 est venue me chercher. »

A l’époque, le groupe Lagardère, qui rêve de développement international, souhaite créer un réseau FM en Chine et cherche un oiseau rare connaissant la radio et parlant le mandarin. Guillaume Cadilhac devient ainsi vice-président d’une société de production. En effet, si la loi chinoise interdit la diffusion de radios étrangères, elle permet à ses stations de reprendre des émissions enregistrées par des ressortissants d’autres pays. Mais, en décembre 1999, Europe 2 jette l’éponge. Cadilhac, lui, a eu le temps de nouer des contacts et de se faire apprécier des responsables locaux.

En 2003, la directrice de Radio Guangzhou lui propose une émission culturelle quotidienne. « On faisait découvrir la ville, ses nouveautés, et la France. C’était l’époque de l’épidémie de sras. Par peur du virus, tout le monde portait un masque. Dans le studio, on mettait une chaussette sur le micro pour éviter que les postillons imprègnent le métal... » Dans un premier temps, sans doute pour rassurer les autorités, il est flanqué d’une doublure. Mais après huit mois de coanimation, la direction laisse Kayoumin seul aux manettes. « On ne confie jamais ce genre d’émission en direct à un étranger. Qu’on me le propose m’a plongé dans une grande perplexité. Tous les médias sont étatiques, ici. On ne peut pas dire ce que l’on veut... »

Interdiction d’évoquer les sanglants événements de la place Tian’anmen de 1989, Taiwan ou le Tibet, et tous les sujets politiques, religieux, les sectes, le sexe, etc. Et pas question de faire le malin, car des millions de retraités contrôlent, pour le compte du gouvernement, tout ce qui est dit à la radio ou écrit sur Internet. « Je ne peux diffuser ni les Sex Pistols, ni la chanson Sex Bomb, de Tom Jones. Le mot “sexe” est interdit d’antenne... Cela dit, je me pose des questions sur la crédibilité des médias dits “libres”, surtout lorsque j’entends les Américains annoncer que c’est la guerre civile en France parce que des voitures brûlent dans les banlieues ou que les radios hexagonales affolent la population avec la grippe aviaire. »

A Radio Guangzhou, pour éviter tout dérapage, il y a un léger décalage de quelques secondes entre ce qui est dit au micro et ce qu’entend l’auditeur. De plus, l’animateur qui a peur d’avoir dérapé dispose d’une manette pour couper l’antenne. Ce que Kayoumin assure n’avoir encore jamais fait. Comme ses confrères, en revanche, il perd le contrôle de son émission toutes les demi-heures, les pubs commerciales (très nombreuses), les messages institutionnels (comment traverser la rue, ou concours de « villes vertes ») et les journaux d’information étant diffusés directement par les responsables de la station. « Les Chinois écoutent beaucoup la radio, mais pas de la même manière que nous. Ils zappent davantage. Et leurs programmes ne sont pas homogènes. Il n’y a aucune recherche d’une “couleur” d’antenne. »

Guillaume Cadilhac a aussi effectué un bref passage à la télévision. En Chine, la politique de l’enfant unique a eu des effets désastreux. Dorlotés, chouchoutés (on les appelle les petits empereurs), les gosses ne supportent plus la pression familiale lorsqu’ils grandissent. Résultat : ils tyrannisent les parents ou, à l’inverse, s’enferment dans des conduites à risques, échappent à tout contrôle... Un sujet inquiète particulièrement les autorités : le nombre croissant d’avortements de toutes jeunes filles. Ainsi est née, en janvier 2005, La pomme verte, une émission télévisée hebdomadaire d’éducation sexuelle. C’était une première. Comme aucun animateur chinois ne voulait la présenter, Kayoumin s’y est collé, en plus de son programme à la radio. « Il s’agissait de parler de viols, de grossesses précoces, d’hymens artificiels, de masturbation. Mais il y avait des sujets acceptés par les filles, pas par les garçons, et l’inverse. Il était impossible d’aborder certains thèmes, comme l’homosexualité. La révolution culturelle a totalement inhibé les Chinois, et les adultes ont encore du mal à sortir du puritanisme imposé par Mao. Cela crée un fossé entre les générations. En fait, dans ce programme, je ne choisissais ni les thèmes ni les invités. Tous les éléments intéressants étaient coupés. A la fin, l’émission était tellement édulcorée que je ne la regardais même plus. Je n’étais pas le seul à la juger inintéressante, puisque les autorités l’ont arrêtée en décembre. »

Nuage, la lumineuse danseuse et chorégraphe qui vit avec Guillaume Cadilhac, est venue le rejoindre. Ils habitent dans l’immeuble des musiciens de l’orchestre philharmonique, des profs du conservatoire et de l’école de danse. C’est là qu’ils travaillent sur des projets de spectacles, tandis que Kayoumin prépare un disque pour l’Alliance française, des chansons françaises traduites en chinois. Pour parfaire sa maîtrise de la langue, il lit chaque jour à haute voix les grandes sagas de cape et d’épée de Jin Yong, de Gu Long, de Liang Yu Sheng, de Huang Yi, qui se déroulent dans la Chine ancienne. « L’une de mes ancêtres était religieuse dans ce pays, ma grand-mère m’en parlait régulièrement et la sœur de ma mère a épousé un Pékinois. Je me sens bien ici et je sais que je n’irai pas m’installer ailleurs. J’ai été comme appelé par ce pays. Je suis l’homme d’un seul voyage. »

Anne-Marie Gustave (envoyée spéciale à Guangzhou)


Télérama n° 2939 - 11 mai 2006

http://www.teleramaradio.fr/article.php3?id_article=298

http://musique.telerama.fr/edito.asp?art_airs=M0605091259594#

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Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 11 Mai 2006 18h39
L'Express du 11/05/2006
Chine
Le privé au secours du public

par Eric Chol

Pékin consacre un effort très insuffisant à la santé et à l'éducation. Dans les hôpitaux comme dans les écoles, la gratuité n'est plus qu'un slogan oublié. Et, pour faire face à la faillite d'un système de plus en plus inégalitaire, tout un nouveau secteur a émergé: des classes parallèles pour les plus démunis, dans la banlieue de Pékin, aux cliniques ultrachics réservées aux nouveaux riches

Dans la rue principale de YanJiaoSiDaDui, hameau de maisons en brique situé à une centaine de kilomètres à l'est de Pékin, on aperçoit de loin la grande pancarte blanche, ornée d'une croix rouge. Coincé entre un marchand de tabac et un terrain vague, l'établissement médical de ce village de 500 habitants n'est guère rutilant. L'épaisse couverture grise qui fait office de porte s'ouvre sur une grande pièce aux murs sales et fissurés: à gauche, un meuble rafistolé sert de comptoir à pharmacie; à droite, une salle de repos de fortune est équipée d'un poêle à charbon et de cinq lits de fer. Voilà quatre ans, Mme Wang Liya, 35 ans, a ouvert cette clinique privée avec son mari, mettant fin à huit années de carrière médicale à l'hôpital public situé à une trentaine de kilomètres de là. «Nous étions trop mal payés, et puis ici nous travaillons plus librement», explique la jeune médecin, stéthoscope pendant sur sa veste de jean. La consultation est à 10 yuans (1 euro), mais, vu les faibles revenus des patients, le couple ne gagne guère plus qu'à l'hôpital.

Dans la plupart des villages du Hebei, cette province très pauvre jouxtant Pékin, de petits dispensaires privés ont ainsi éclos ces dernières années et bénéficient d'une popularité certaine. «Les soins y coûtent moins cher qu'à l'hôpital, où l'on pratique beaucoup trop d'examens inutiles», sourit le Dr Yao, lui-même à la tête d'un cabinet médical dans le village voisin. Tel est le grand paradoxe de la Chine: la médecine privée prospère grâce à des tarifs moins élevés que ceux des hôpitaux publics, où la santé gratuite est remisée depuis belle lurette dans le placard des vieilles légendes.

Santé, éducation ou retraites, en dépit d'une croissance économique frôlant les 10%, le bilan social est accablant pour le gouvernement, qui, fuyant ses responsabilités, a creusé la fracture entre riches et pauvres, entre paysans et citadins. Un quart de siècle après le début des réformes, la Chine n'a toujours pas remplacé le «bol de riz en fer», cette assurance donnée par les entreprises d'Etat sous Mao, qui garantissait la gratuité des soins, une retraite généreuse ou l'enseignement gratuit pour tous par une protection sociale digne de ce nom. A la religion du tout-public a succédé le credo du privé à tout prix. Ou plutôt à tous les prix: la faillite du public a en effet obligé les Chinois - riches et pauvres - à payer de leur poche pour se soigner ou éduquer leurs enfants. Cette privatisation des dépenses a été encouragée par les maîtres de Pékin: avec la foi des nouveaux convertis, les hiérarques du Parti communiste se sont en effet lancés à corps perdu dans la marchandisation des services publics.

Si les riches y trouvent leur compte, les 500 millions de paysans ou de migrants doivent, eux, se saigner pour l'éducation ou la santé de leurs enfants. Quant aux classes moyennes, elles ne sont guère mieux loties. «Si un cancer survient, il peut ruiner toute une famille», raconte un entrepreneur privé à Pékin… Résultat: l'empire du Milieu s'est transformé - un comble pour un pays qui se réclame encore du socialisme! - en l'une des sociétés les plus inégalitaires de la planète. Du livre scolaire au lit d'hôpital, de la place d'université au rendez-vous avec le meilleur spécialiste médical, tout se paie, tout se monnaie dans la Chine de 2006. Au point que les passe-droits et les petites enveloppes (rouges, selon la tradition) font désormais partie du quotidien des cliniques ou des établissements scolaires. En témoigne la surprise de cet Européen, invité au mois d'avril dans un collège d'un quartier chic de Pékin, en découvrant la belle cylindrée japonaise du sous-directeur de l'école. «C'est votre voiture de fonction? demande-t-il ingénument. - Non, répond l'officiel chinois, le cadeau d'un parent d'élève…»

Passivité gouvernementale
Changement de cap. «Ce qui m'ennuie le plus, c'est de ne pas avoir réussi à résoudre les problèmes de santé, d'éducation […], qui sont les sujets qui concernent le plus les gens», a fini par admettre le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, en mars dernier. Un aveu d'échec tardif, traduisant la nouvelle inflexion sociale du gouvernement, qui plaide en faveur d'une «société harmonieuse». Avec 74 000 manifestations recensées dans les campagnes l'an passé, la tâche s'annonce rude. Il est vrai que, en une dizaine d'années, le pays a démantelé ses anciennes structures collectives, dynamitant son système de protection sociale. Les effectifs des entreprises d'Etat sont passés de 113 à 67 millions entre 1995 et 2004, tandis que ceux du secteur privé ont plus que doublé au cours de la même période (de 20 à 50 millions de personnes). Pékin a certes mis en place une esquisse de sécurité sociale dans les villes dès 1998, ainsi qu'un nouveau régime de retraites. «Confronté en l'espace de quelques années à des problèmes sociaux que nos pays industrialisés ont mis plusieurs décennies à régler au XXe siècle, l'Etat chinois a adopté de nombreux mécanismes pour atténuer la transition. Il n'est donc pas juste de conclure qu'il ne fait rien du tout», analyse Jean-Louis Rocca, chercheur à l'antenne franco-chinoise de Pékin et auteur de La Condition chinoise, à paraître le 15 mai (Karthala).

Pourtant, dix ans après ce grand chambardement, l'action sociale du gouvernement se résume par un zéro pointé. L'éducation? Selon un classement de l'OCDE, la part des dépenses publiques que la Chine lui consacre (3,1% de son PIB) est la plus faible observée parmi 32 pays, à l'exception des Philippines. Pis: alors que le gouvernement s'était déjà fixé il y a dix ans de parvenir à l'objectif de 4% du PIB, la part de l'éducation a reculé dans le budget chinois. «Le nœud du problème reste que celle-ci est financée en très large partie par les gouvernements locaux. Or, dans les régions les plus modestes, les finances sont insuffisantes», explique Han Jialing, chercheuse à l'Académie des sciences sociales de Pékin.

Résultat: comme l'argent public manque pour nourrir le mammouth chinois, avec ses 60 000 écoles, ses 10 millions d'enseignants et ses 248 millions d'élèves, les instituteurs imposent régulièrement aux parents des rallonges et des taxes en tout genre pour assurer les cours. «Dans ces conditions, de nombreuses familles n'ont pas les moyens d'envoyer leur enfant au collège […] et l'agriculture reste l'horizon indépassable des populations les plus démunies, génération après génération», analyse Stéphane Ciniewski, conseiller financier près l'ambassade de France à Pékin.

Les médecins gonflent les ordonnances
Profondément inégalitaire, le système devient franchement discriminant pour les enfants de paysans migrants, à l'instar de ceux de Daxing, un quartier pauvre situé au-delà du 6e périphérique (en construction) encerclant Pékin. C'est ici, entre une décharge à ordures et une menuiserie, que s'est installée en 2004 l'école de Xingzhi. Ce jeudi d'avril, les enfants sont rassemblés dans la cour, petit foulard rouge noué autour du cou, pour une compétition de gymnastique. Soudain, une clameur s'élève, couvrant la musique militaire crachée par des haut-parleurs nasillards: le chant des pionniers communistes. Etonnant reliquat maoïste, surtout dans un établissement privé réservé aux enfants de migrants. Car l'école de Xingzhi vit ou plutôt survit grâce à l'argent privé… «Les parents, originaires des provinces les plus pauvres, sont marchands de légumes ou travaillent sur les chantiers, explique Huang He, le directeur. Leurs enfants souffrent d'un complexe d'infériorité par rapport à leurs camarades du public.» Ces rejetons de migrants - environ 300 000 à Pékin, et plus de 10 millions dans le pays - n'ont souvent pas accès aux écoles publiques. Résultat: dans la périphérie de Pékin, on compte près de 600 institutions privées, des écoles de seconde zone aux frais d'inscription modiques et sans obligation d'uniforme, mais aux installations précaires et aux enseignants non certifiés. Des établissements la plupart du temps clandestins et contraints de jongler pour joindre les deux bouts. Ainsi, l'école de Xingzhi a dû déménager six fois, depuis sa création, il y a quatre ans, avant d'obtenir une reconnaissance officielle, et au mois d'avril ses professeurs n'avaient pas été payés depuis deux mois…

En matière de santé publique, le constat est aussi désastreux. Certes, la Chine n'a pas à rougir de ses performances médicales, comme l'atteste la seconde greffe de visage au monde réalisée en avril par une équipe d'un hôpital de Xi'an. Le scandale est plutôt à chercher ailleurs, dans son mode de financement et ses inégalités. «Le système chinois? C'est l'un des plus régressifs du monde; il se classe à la 188e place sur 191 en termes d'équité financière», rappelle Hana Brixi, économiste auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Pékin. Le gouvernement a tout simplement fait l'impasse sur le sujet, y consacrant moins de 1% du PIB du pays. Et si l'ensemble des dépenses chinoises de santé (5,3% du PIB en 2003) frôle la moyenne des pays de l'OCDE, c'est uniquement grâce à l'argent privé. Car, faute de financement public suffisant, les médecins et directeurs d'hôpital sont contraints de se débrouiller pour trouver des ressources. Avec une méthode bien rodée: gonfler les ordonnances et les tests médicaux pour faire du chiffre à tout prix. Au risque de ruiner la santé et les finances de leurs patients… Ainsi, les journaux chinois ont fait leurs choux gras du cas de ce vieillard venu consulter à l'hôpital de Shenzhen et qui s'est retrouvé avec quatre mois d'hospitalisation, une liste de plusieurs centaines de soins, le tout facturé 1,2 million de yuans (120 000 euros)!

Or seul 1 Chinois sur 2 dispose d'une assurance médicale dans les villes et 1 sur 10 dans les campagnes. Résultat: la santé est devenue un tel luxe pour les familles chinoises, obligées de supporter 68% des dépenses de santé, pour 36% en 1980, que beaucoup d'entre elles renoncent à se soigner. Selon un rapport publié en 2005 par les Nations unies et les autorités chinoises sur l'état de la santé en Chine, le nombre de consultations dans les hôpitaux publics a baissé entre 1990 et 2003, mais leurs profits ont augmenté. Des chiffres d'autant plus inquiétants que le vieillissement de la population (plus de 100 millions de plus de 65 ans) devrait à l'inverse doper la demande de soins… Il est vrai qu'en matière de retraites, Pékin n'est guère plus efficace: près de 600 millions de Chinois, soit les trois quarts de la population active, ne cotisent à aucun régime de retraite.

En l'absence d'un véritable filet social, les ménages chinois doivent compter sur leurs propres forces. Pour financer les «trois montagnes» (éducation, retraite et santé), ils se sont transformés en fourmis, la Chine détenant le record mondial du taux d'épargne (45% du PIB). Surtout, les Chinois n'hésitent plus à se tourner vers le privé, en pleine expansion. En témoignent les 14 millions d'enfants scolarisés dans les 70 000 écoles privées. «Les parents sont prêts à faire de gros sacrifices pour que leur enfant devienne un phénix ou un dragon», explique Han Jialing. D'où le succès d'institutions huppées, très en vogue chez les nouveaux riches.

C'est le cas de ce jardin d'enfants de Liuxing Huayuan, un quartier chic au nord de Pékin. Ici, l'enfant (unique) est roi: dès l'âge de 18 mois, on lui propose des cours de calligraphie, d'anglais, de piano ou de danse, dans des locaux aux couleurs gaies ouverts à l'automne 2004. Certes, les tarifs sont exorbitants - 300 euros par mois, soit trois fois le revenu moyen d'un foyer - mais pas de quoi rebuter ce couple de cadres, Zheng et Sun, venus ce jour d'avril avec leur petite fille, Yue Yue, âgée de 16 mois. Lui, cadre chez Kodak depuis dix ans, et elle, employée dans une société informatique, affichent des revenus très confortables. Ce jour-là, ils ont pris exceptionnellement une journée de congé pour visiter la crèche. L'heure est plutôt à la détente: des éducateurs initient un petit groupe d'enfants aux joies de la tauromachie, à grand renfort de déguisements et de dessins animés. Vite convaincus, les parents inscrivent leur petite fille dans la foulée… rejoignant ainsi les 700 familles pékinoises qui ont déjà signé auprès du groupe Huida, propriétaire d'une chaîne de 14 crèches dans la capitale.

L'engouement pour les cliniques privées est identique. Lassés du manque de transparence et des dysfonctionnements des hôpitaux publics, les Chinois aisés n'hésitent plus à se tourner vers le secteur privé. Le laboratoire pharmaceutique Dongfeng Wei Yi, créé en 2002, a bien senti la tendance: en juillet 2004, il a ouvert un «hôpital pour femmes» dans le quartier d'affaires de Pékin. Une adresse chic et kitsch, pour un investissement de 10 millions d'euros: l'entrée avec sa fontaine en marbre, ses palmiers, ses hôtesses en tenue gris perle aux oreillettes vissées, ressemble à s'y méprendre à un hall d'hôtel de luxe. «Nous ouvrirons une extension de 12 000 mètres carrés d'ici à la fin de l'année, et nous comptons faire des profits d'ici à trois ans», susurre Chen Wei Jun, porte-parole de l'hôpital, qui abrite pour l'instant 30 chambres. Pas étonnant quand on sait que l'établissement, qui ouvrira une maternité dans sa nouvelle aile, envisage de facturer l'accouchement 3 000 euros!

Une liste noire des écoles trop gourmandes
Pas très loin de là, un autre hôpital privé, le United Beijing Family Hospital, accueille près de 300 malades chaque jour. Filiale du groupe américain Chindex, l'établissement, ouvert en 1998, a fait figure de pionnier en Chine: depuis, la maison mère, basée dans la banlieue de Washington, a ouvert des cliniques à Shanghai et à Pékin, et finalise plusieurs projets en province. «On compte 1 430 hôpitaux privés en Chine, soit 11% du total, explique Roberta Lipson, directrice de la filiale américaine. Notre activité devrait croître très vite quand le gouvernement ouvrira le marché aux assurances privées.»

Mais celui-là, qui avait pris des engagements lors de l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce, traîne des pieds pour libéraliser le secteur des assurances. Depuis la crise du Sras, qui a dévoilé à la planète les faiblesses du système de santé chinois en 2003, Pékin a réalisé qu'une réforme complète de celui-ci était indispensable. «Mais le gouvernement hésite à bouger, explique, à l'OMS, l'économiste Hana Brixi. Dans les années 1980, il n'avait d'yeux que pour les Etats-Unis, au point d'aller plus loin que les Américains dans la commercialisation de la santé. Aujourd'hui, la Chine regarde du côté du Mexique, de l'Inde et de l'Europe.»

Dans l'éducation, Pékin fait preuve de la même volonté de corriger les inégalités actuelles. En février, une liste noire d'écoles publiques accusées de surtaxer les parents d'élèves a été dressée, tandis que le gouvernement, dans un geste de générosité envers les paysans, a aboli un impôt agricole et supprimé les taxes sur les livres scolaires. Simple poudre aux yeux? «Il s'agit d'un cadeau important pour les paysans, qui va réduire de 40% leurs dépenses consacrées à l'éducation, analyse Xiaoping Ma, économiste chez HSBC à Pékin. Mais ce geste fiscal va aussi se traduire par une perte de revenus pour les autorités locales, premières responsables du financement des écoles.»

Conclusion lapidaire, livrée par courrier électronique à L'Express, de Katarina Tomasevski, auteur d'un rapport en 2003 sur l'éducation en Chine devant la Commission des droits de l'homme des Nations unies: «Si le gouvernement chinois rabâche ses promesses de rendre l'éducation obligatoire et gratuite dans les campagnes, c'est parce qu'il est embarrassé: grâce à ses recettes fiscales, ses réserves de change et un petit déficit, il est très riche, alors que la majorité du pays vit dans la pauvreté. Mais il ne veut pas investir son argent dans l'éducation, car il a besoin de ce réservoir de main-d'œuvre à bon marché.»

En attendant, Pékin continue de souffler le chaud et le froid: la privatisation de fait d'une bonne partie de la protection sociale comme des dépenses d'éducation assure, certes, le fonctionnement des services dans les villes et les campagnes. Mais au prix d'une santé et d'une éducation à deux vitesses. On compte ainsi trois fois plus de personnel médical par habitant dans les villes que dans les campagnes. En matière de santé, le gouvernement dépense 5 euros par an pour un habitant de la province très pauvre du Guizhou, mais 35 pour son cousin de la capitale. Il pourrait presque s'agir d'un proverbe chinois: mieux vaut être riche et en bonne santé à Pékin que pauvre et malade dans le Guizhou…

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 11 Mai 2006 19h01
A Tiananmen, le combat continue…
Le 03/05/2006 à 7 h 00 - par Magalie Toussenel et Gaëlle Morisson

La Chine vient d’accorder une indemnité à la famille d’un jeune étudiant, tué par balles lors du massacre de Tiananmen en 1989. Retour sur un épisode tragique.

Avril 1989. L’ambiance est à la fête sur la place de Tiananmen. Ils sont plus de 100000 à être descendus dans la rue. Pendant un mois, au gré de chants et de danses populaires, les manifestants pro démocratiques et pacifistes s’emploient à condamner le gouvernement corrompu : le massacre sera des plus sanglants…

L’armée entre en action le 19 mai 1989, avec le vote de la loi martiale. L’inertie des premiers temps laisse place à une violence démesurée, les forces armées reçoivent l’ordre de disperser tout rassemblement. La brutalité est de mise. Plus de chants, rien que des hurlements... Et lorsque les chars et véhicules blindés entrent en scène, c’est un véritable carnage. La folie meurtrière s’empare des troupes tirant au hasard sur une foule d’étudiants désemparée. Bilan : des milliers de morts, des dizaines de milliers de blessés. « Nous avons maté l’émeute contre-révolutionnaire » se flatte le gouvernement.

Contre-révolutionnaire ? Aujourd’hui comme hier, les mères des victimes, dites « mères de Tiananmen », ne l’entendent pas ainsi. Sur le front depuis plus de 15 ans, elles se battent pour que justice soit faite et ont obtenu leur première victoire ! La mère d’un adolescent de quinze ans mort sous les coups de la police durant la répression du « Printemps de Pékin » a été dédommagée par les autorités chinoises. Leur patience aura eu raison des pressions gouvernementales dont elles font l’objet (leur leader a été incarcérée plusieurs jours en 2004). Prudence toutefois, la bataille est encore loin d’être gagnée.

Le gouvernement chinois, qualifiant l’indemnisation allouée « d’aide pour traverser les épreuves », ne fait toujours pas amende honorable, mais montre patte blanche à la veille de l’anniversaire des évènements tragiques de 1989. Si la Chine a adhéré au capitalisme sauvage, depuis 1989, les dirigeants chinois semblent avoir abandonné tout projet de réforme démocratique.


http://www.marianne-en-ligne.fr

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 15 Mai 2006 13h52
Les Chinois à la manoeuvre en Afrique
Logés sur les chantiers, sans loisirs et travaillant sept jours sur sept, les ouvriers venus de Chine concurrencent les Africains. Exemple au Gabon.

Par Pauline SIMONET
lundi 15 mai 2006



Libreville correspondance

comme tous les matins, une longue file d'attente s'étire devant le chantier de Shanghai Construction. Comme tous les matins, Salim, le gardien, devra renvoyer ces hommes en quête d'un emploi, en tentant d'apaiser les mécontents. «Il n'y a pas de travail pour les Africains ici ! Les Chinois n'emploient que leurs frères !» lance l'un des postulants accueilli par les murmures approbateurs de ses compagnons d'infortune.

Gisement. Le travail manque au Gabon, jadis qualifié d'émirat africain, mais qui souffre aujourd'hui, en dépit de la hausse des cours du pétrole, d'une mauvaise situation économique et d'un faible taux de croissance pour la région. L'absence de diversification de l'économie entraîne un taux de chômage élevé : 20 % en moyenne, 30 % chez les jeunes. Une cinquantaine d'Africains travaillent pourtant sur le chantier de la future Cité de l'information, dans le coeur administratif de la capitale gabonaise, Libreville. Un nombre qui paraît dérisoire à côté de la centaine d'employés chinois qui s'affairent sur les fondations du bâtiment principal. Une centaine d'autres viendront épauler leurs compatriotes au fur et à mesure de l'avancée des travaux. Après l'Assemblée nationale, le Sénat, un palais pour le président Omar Bongo et des hôpitaux, les Chinois se voient confier de plus en plus de chantiers importants au Gabon. Il faut dire que Pékin, qui lorgne sur les richesses minières et pétrolières de ce pays d'Afrique centrale, prête au gouvernement, à des taux très avantageux, les fonds nécessaires pour ses grands travaux... A l'affût de matières premières, la Chine est présente dans le secteur du bois, dont elle est le principal importateur, dans celui du pétrole et des minerais. Plusieurs dizaines de millions d'euros ont été investis par Pékin ces derniers mois en vue de l'exploitation d'un gisement de fer prometteur du nord du pays.

Le gardien, d'origine malienne, s'estime chanceux, même si les conditions de travail sont difficiles. Sept jours sur sept, des employeurs exigeants, mais un salaire correct pour le Gabon : 150 euros par mois (1). «Le plus difficile, c'est de ne pas pouvoir se parler. Ils sont toujours entre eux, il n'y en a que trois qui parlent français», déplore le jeune homme. Alors, pour communiquer sur le chantier, les mains ont la parole. Des livreurs viennent déposer les marchandises. Le prix se discute avec les doigts. Pas la peine de déranger la jeune interprète, les gestes suffisent pour guider les livreurs. Mademoiselle Zhou, vêtue d'une légère robe à fleur, apparaît pourtant dans l'embrasure du minuscule bureau qu'elle partage avec trois collègues. Agée de 24 ans, cette diplômée en médecine, originaire de Shanghai, est arrivée au Gabon il y a quatre mois. Elle ne semble pas encore remise du voyage. Accablée par une chaleur moite, Mlle Zhou accueille, avec le sourire, les visiteurs sur le chantier de Shanghai Construction, l'une des plus importantes entreprises chinoises du secteur. Elle est venue parfaire son français et gagner de l'argent, mais ne s'attendait pas à une telle expérience. A peine débarquée en terre tropicale, la jeune Chinoise est terrassée par la malaria. La convalescence sera de courte durée : il n'y a pas de jours de repos sur le chantier. Son collègue, Liang, ingénieur civil et responsable technique du chantier, renchérit : «Il faut raconter comme notre travail est fatigant !»

«Ultrarapides». Cela fait trois ans que Liang est au Gabon. Il en est à son troisième chantier. Les Gabonais, dont le niveau de vie est supérieur à la moyenne des autres pays du continent, travaillent rarement dans le BTP. Ce sont essentiellement des Africains de l'Ouest (Burkinabés, Maliens, Ivoiriens, Sénégalais) qui exercent les emplois de manoeuvres non qualifiés. Les expatriés chinois font tout le reste : architectes, soudeurs, mécaniciens, électriciens, docteurs, cuisiniers. Quant aux rumeurs qui circulent en ville sur la présence de prisonniers politiques chinois sur les chantiers, la majorité des diplomates, observateurs étrangers et responsables gabonais interrogés, faute de preuves, n'y apportent pas beaucoup de crédit.

Sur le chantier, les Africains gagnent en moyenne 7 euros par jour, les Chinois au moins deux fois plus. Quel intérêt dans ce cas pour l'employeur de faire venir d'Extrême-Orient des travailleurs qui coûtent plus cher et qu'il faut nourrir et loger ? «Un Chinois fait le travail de trois Africains et en plus le travail est mieux fait», rétorque Liang sans la moindre hésitation. Une jeune architecte européenne confirme la capacité de travail hors normes des Asiatiques. «Ils sont ultrarapides ! Un jour, nous leur avions confié des plans à réaliser, le travail a été fait en huit jours à peine alors qu'il aurait fallu à notre équipe européenne trois fois plus de temps !» Une ardeur au travail qui se comprend mieux au regard de leurs horaires : sept jours sur sept, du lever au coucher du soleil ­ de 6 h 30 à 18 h 30 ­, les Asiatiques, qui logent à quelques mètres du chantier, sans loisirs à leur portée, ne cachent pas leur entière disponibilité à faire des heures supplémentaires.

Argent de poche. Les frais de nourriture et de logement sont des plus modique pour l'entreprise qui rémunère ses employés directement en Chine, à raison d'une quinzaine d'euros en moyenne par jour. Très embarrassée, Mlle Zhou accepte de faire voir les lieux où les Chinois passent l'essentiel de leur temps libre, juste à côté des grues, des Caterpillar et de l'atelier de soudure. Les petites chambres sommaires accueillent jusqu'à huit travailleurs, souffrant de la chaleur sous un toit de tôle. Deux salles d'eau seulement pour l'ensemble du «camp». Un réfectoire aux tables et chaises en nombre insuffisant. Des conditions comparables à celles qui se pratiquent en Chine. «Ce sont des conditions difficiles, confirme l'ingénieur, mais nous gagnons de l'argent.» Pour ces travailleurs chinois, l'intérêt est d'économiser un petit pactole, puisqu'ils ne touchent pas à leur salaire pendant ces années de labeur en Afrique. «Nous sommes logés et nourris à Libreville et recevons une dizaine d'euros d'argent de poche par mois. C'est peu mais cela suffit pour vivre», poursuit le jeune homme. L'ingénieur Liang n'a pratiquement jamais franchi la palissade de tôle ondulée qui entoure le chantier.

(1) Un gardien gagne 70 euros, un fonctionnaire, 450 euros.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=381981



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Emmanuel Ma Mung, chercheur au CNRS, étudie les motivations chinoises :
«Deux migrations : l'une ouvrière, l'autre commerçante»

Par Vittorio de FILIPPIS
lundi 15 mai 2006



géographe spécialiste des migrations internationales, Emmanuel Ma Mung est directeur de recherche au CNRS.

De plus en plus de Chinois viennent s'installer en Afrique pour y travailler, ce phénomène est-il nouveau ?

Il y a eu une migration chinoise en Afrique à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, dans le cadre de ce qu'on appelait le coolie trade (la traite des coolies). Ces Chinois étaient des travailleurs misérables sous contrat de quatre, six et même huit ans. Ils étaient employés dans les mines sud-africaines, ou encore dans les îles sucrières de l'océan Indien. Parfois, ils remplaçaient les esclaves qui avaient été libérés avec l'abolition progressive de l'esclavage dans le monde.

Pourquoi viennent-ils en Afrique aujourd'hui ?

Depuis trois ou quatre ans, il y a deux formes de migration. La première est liée aux grands contrats de travaux publics dans les pays africains. Cette migration de main-d'oeuvre est entièrement encadrée par les entreprises chinoises qui décrochent ces contrats dans toute l'Afrique. L'entreprise débarque alors avec son chantier et sa main-d'oeuvre. Il y a ensuite une autre forme de migration. Cette fois, c'est une migration de petits entrepreneurs. Elle vient de Chine mais aussi d'Europe et plus particulièrement de France. C'est notamment le cas des Chinois qu'on retrouve dans les pays d'Afrique du Nord et d'Afrique francophone.

De quoi vivent-ils ?

Ils vivent surtout du commerce. Plus précisément de l'importation de produits de «l'atelier du monde» qu'est devenue la Chine. Ils écoulent des produits de la petite industrie électronique, tels que les calculatrices, les lecteurs de CD et de DVD ou tout autre produit d'électronique grand public. Mais ils revendent également des produits du textile et de l'habillement, ainsi que des chaussures. En fait, ils s'installent, vendent du bas de gamme et remontent progressivement vers l'importation de produits chinois plus sophistiqués. Au Niger par exemple, on trouve des motos chinoises qui sont vendues à des prix imbattables. Au Maroc, il est question d'importer des voitures chinoises très bon marché par rapport aux autres automobiles.

Y a-t-il une réaction de la part des Africains ?

Des tensions existent mais surtout avec les autres commerçants, qui trouvent parfois la concurrence trop forte. Récemment, dans les rues de Dakar, on a pu voir une manifestation de commerçants dirigée contre les commerçants chinois qu'ils accusaient de casser les prix et de concurrence déloyale. Mais on a vu aussi des contre-manifestations de Sénégalais favorables aux commerçants chinois, parce leurs produits sont meilleur marché.

Existe-t-il des différences de conditions de travail ?

Non, pas vraiment. Les différences concernent surtout le prix des produits. Les plus compétitifs étant, bien évidemment, les Chinois parce qu'ils les importent directement de Chine, alors que les commerçants locaux doivent passer par des intermédiaires, ou sont peut-être plus gourmands. En fait, si critique il y a, c'est surtout à l'égard de la seconde forme de migration, celle liée aux grands chantiers de travaux publics réalisés par des entreprises chinoises dont la main-d'oeuvre est elle aussi chinoise. On reproche à ces entreprises de ne pas embaucher de main-d'oeuvre locale. Mais ces entreprises sont totalement intégrées, de la technique à la main-d'oeuvre, elles font tout venir de Chine. Les Chinois ne sont pas les seuls à travailler de cette manière : en Asie centrale, les grandes entreprises turques de BTP font la même chose pour la construction d'aéroports, de grands hôtels, de stades, etc.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=381982



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Pékin vend ses bras à bas prix
Mais cet atout s'émousse à l'international, les pays d'accueil exigeant des embauches locales.

Par Philippe GRANGEREAU
lundi 15 mai 2006



Pékin de notre correspondant

les industries et les entreprises chinoises de travaux publics envoient un nombre croissant d'ouvriers et de techniciens réaliser des projets en Afrique et dans le reste du monde. Plus de 100 000 ouvriers chinois travaillent actuellement sur des chantiers à l'étranger, selon Diao Chunhe, le président de l'Association des entrepreneurs chinois à l'étranger (AECE). «En 1988, se souvient-il, à peine 200 entreprises chinoises réalisaient des projets de construction à l'étranger, avec seulement quelques milliers d'ouvriers chinois sur place.» Aujourd'hui, les 1 200 entreprises regroupées par l'AECE sont présentes dans 180 pays. Certaines construisent des ponts en Afrique, des immeubles et des routes à Singapour, en Birmanie ou en Europe, voire, pour l'une d'elle, une station de métro à New York. «Environ 20 % de nos projets sont en Afrique, où travaillent au total une dizaine de milliers d'ouvriers et ingénieurs chinois, explique-t-il. Mais l'essentiel de nos activités se situe en Asie.»

Fini le temps où la Chine bâtissait chez les pays frères sur le budget de l'Etat. La construction du chemin de fer Tanzanie-Zambie, dans les années 70, à l'époque présentée comme «une grande contribution au bien-être du peuple africain», faisait partie de ces projets de nature politique sur lesquels Pékin a désormais tiré un trait. La rentabilité est désormais le critère déterminant. «Nous répondons aux appels d'offre internationaux en essayant d'être le plus compétitif possible. Notre atout principal, même si notre niveau technique est loin d'être bas, demeure l'attrait d'un coût moindre pour nos clients», dit Diao Chunhe en caressant son costume de marque. L'expansion de ces entreprises chinoises travaillant à l'étranger, considérable au cours des dernières années, est toutefois ralentie par le contrôle étroit exercé par le gouvernement. Environ 90 % de ces compagnies sont des entreprises d'Etat. Selon Diao, davantage seront privatisées ou semi-privatisées dans un proche avenir, afin de permettre à des investisseurs, chinois ou étrangers, d'y prendre des parts.

L'avantage majeur de ces entreprises, les bas salaires, est en train de s'émousser par les deux côtés. «La plupart des pays destinataires, hormis peut-être certains pays africains, exigent que nos projets utilisent une part de main-d'oeuvre locale», explique Shen Heting, qui dirige la China Metallurgical Construction Corporation (MCC). Shen jubile, car il vient d'apprendre l'approbation de son dernier projet, le plus important de la MCC : la construction d'une usine sidérurgique au Brésil. «Mais, dit-il, le Brésil exige que les deux tiers des 12 000 travailleurs soient des locaux.» Un fait qui ne fâche pas trop le patron de MCC, car les salaires des ouvriers chinois à l'étranger n'ont cessé de grimper, pour atteindre une moyenne de 500 dollars mensuels (390 euros) ­ supérieurs aux salaires pratiqués dans beaucoup de pays destinataires. En outre, MCC voit son budget alourdi par le prix des billets d'avion et le nombre considérable d'interprètes nécessaires ­ au nombre de 80 pour 4 000 travailleurs sur le projet brésilien. «C'est devenu rentable d'utiliser des travailleurs locaux, complète Diao Chunhe. Pour certains projets, nous n'envoyons d'ailleurs pratiquement plus que des ingénieurs et des cadres, car, de surcroît, les salaires ayant aussi augmenté en Chine, beaucoup d'ouvriers refusent désormais de s'expatrier sur des chantiers pendant un ou deux ans, loin de leurs familles.»

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A savoir.

lundi 15 mai 2006



Deux secteurs

Les chantiers et les marchés

La main-d'oeuvre chinoise en Afrique se partage entre les chantiers et les marchés. D'un côté, les ingénieurs et techniciens envoyés par leurs sociétés construire autoroutes et voies ferrées, hôtels ou stades, et, bien sûr, travaillant dans l'exploitation pétrolière et minière (cuivre, zinc, cobalt ou manganèse). De l'autre, des expatriés individuels (commerçants en gros de quincaillerie en tout genre ou de vêtements bas de gamme, patrons de restaurants, etc.) venus tenter l'aventure africaine.

78 000

Chinois travaillent en Afrique

78 000 Chinois travaillent sur le continent africain, selon Pékin. Près de 700 entreprises chinoises se sont installées dans une cinquantaine de pays africains, auxquelles s'ajoutent celles qui y ont ouvert des succursales.

Destinations

L'expatriation se concentre sur neuf pays

Certains pays africains aiguisent plus particulièrement les appétits des entreprises chinoises. L'Algérie, le Sénégal, le Soudan, le Nigeria, le Gabon, la République démocratique du Congo (RDC), la Zambie, l'Angola et l'Afrique du Sud concentrent une bonne partie des 900 millions de dollars (700 millions d'euros) d'investissements déversés. Le Maroc et le Kenya sont eux aussi courtisés.

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Le Gabon mord aux appâts chinois
Des bâtiments aux infrastructures, Pékin multiplie les cadeaux pour accéder aux matières premières locales.

Par Pauline SIMONET
lundi 05 décembre 2005



Libreville (Gabon) correspondance

yu Hong Chun guide le visiteur à travers les 10 000 m2 du nouveau Sénat de Libreville. Un drapeau chinois rouge vif flotte à l'entrée. Marbre et bois rares habillent certains murs que le jeune ingénieur chinois caresse pour en souligner la qualité pendant que certains de ses compatriotes peaufinent les sols, vérifient les systèmes d'alarme, ou repeignent un mur. De l'architecte au maçon, les 250 travailleurs du chantier sont chinois. Ils logent depuis deux ans ­ durée de construction de l'édifice ­ dans des baraquements au toit de tôle ondulée, de l'autre côté du boulevard. Leur employeur, l'entreprise publique Shanghai Construction, est une des plus importantes de l'Empire du milieu. Coût de l'ouvrage : plus de 30 millions d'euros, octroyés par Pékin au Gabon sous forme de prêt sans intérêt. Assemblée nationale, hôpitaux, écoles, usines, la Chine a payé tous ces bâtiments, par dons ou prêts avantageux.

Allié privilégié. Pour Pékin, ces «cadeaux» sont un passeport pour accéder aux matières premières locales, dont l'économie chinoise a cruellement besoin. Au coeur du golfe de Guinée, qui recèle 10 à 15 % des réserves pétrolières mondiales, le Gabon, également riche en minerais et en bois, a été le seul pays d'Afrique subsaharienne visité l'an dernier par le président chinois, Hu Jintao. Depuis, les liens se sont encore resserrés entre Pékin et Libreville.

Un bureau économique chinois a ouvert ses portes en 2004 dans le quartier le plus chic de la capitale gabonaise, faisant de ce pays d'Afrique centrale un allié privilégié sur le continent. En l'espace d'une année, les Chinois y ont investi dans tous les secteurs. Le pétrolier Sinopec a lancé des prospections. D'autres sociétés explorent deux gisements de manganèse dans le sud du pays. Le Gabon pourrait ainsi devenir le premier producteur mondial de ce minerai, dont la Chine est le principal consommateur. Aucun obstacle n'arrête les Chinois. Pour l'exploitation de l'important gisement de fer de Belinga, dans le nord-est du pays, ils se sont engagés à construire 500 km de voie ferrée à travers la forêt équatoriale, deux barrages hydroélectriques, et un port en eaux profondes pour un montant total estimé à plus de 500 millions d'euros. Un vrai pari sur l'avenir.

«Nous allons de plus en plus commercer avec Pékin», dit Jean Ping, ministre gabonais des Affaires étrangères. Parlant couramment le mandarin, ce métis sino-gabonais est le principal artisan de la percée chinoise. Il évoque volontiers, dans son bureau avec vue sur l'océan Atlantique, ses «excellentes relations personnelles» avec Hu Jintao, qui ont, dit-il, facilité la signature de multiples contrats. «Les Occidentaux posent des conditions à leur coopération et nous imposent des politiques néolibérales. Il est plus agréable d'avoir des relations avec quelqu'un qui ne se mêle pas de vos affaires», explique-t-il. Fiers de l'engouement chinois pour leur pays, les responsables gabonais aiment titiller leurs autres partenaires. «Le président Chirac m'a dit qu'on lui avait rapporté qu'au Gabon on ne voit plus que des Chinois...» s'est amusé le président tout fraîchement réélu Omar Bongo, à son retour d'un voyage à Paris.

«Méfiance». La France, qui domine encore largement l'économie gabonaise, s'inquiète en effet de voir le géant asiatique empiéter sur son ancien pré carré. Les critiques fusent sur les méthodes présumées des Chinois : abattage massif d'arbres, présence de prisonniers chinois sur les chantiers, versement de pots-de-vin... Simples rumeurs, rétorquent les responsables gabonais comme les observateurs étrangers. «Il y a de la méfiance parce que les Chinois ne communiquent pas. Ils ne participent à aucune réunion de partenaires de Libreville et sont très secrets sur leurs intentions», explique un diplomate européen. Le Tout-Libreville guette le moindre indice d'une présence accrue de Chinois. Et la récente apparition de prostituées asiatiques, dans les quartiers chauds de la capitale gabonaise, n'est pas passée inaperçue.

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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 18h50
La chute du faussaire Chen Jin, héros technologique célébré et financé par Pékin.
La superpuce chinoise n'était qu'une supercherie

Par Philippe GRANGEREAU
mardi 16 mai 2006



Pékin de notre correspondant

le 19 janvier, la presse officielle unanime présentait fièrement Chen Jin comme l'inventeur du premier microprocesseur électronique chinois, le Hisys-II, et affirmait que «2 millions d'unités venaient d'être commandées». Mais, ce week-end, l'université Jiaotong de la ville de Shanghai, dont dépend le chercheur, s'est résolue à avouer qu'il s'agissait d'une supercherie. La puce DSP (Digital Signal Processor, processeur de signal numérique), censée pouvoir effectuer près de 600 millions de calculs par seconde, est «moins performante que prévu» et, surtout, ne serait que la «copie» d'une «marque» non précisée, a annoncé la prestigieuse institution.

Plagiat. Chen Jin, qui dirigeait un laboratoire de recherche d'une centaine de scientifiques financé sur fonds publics, ne pourra plus mener de projets de recherches d'Etat, et est astreint à rembourser les subventions qui lui avaient été versées, a souligné l'agence officielle Chine nouvelle.

Selon un journal chinois, les microprocesseurs étaient en fait fabriqués par une ex-filiale de Motorola, et Chen Jin payait des travailleurs migrants pour qu'ils effacent la marque d'origine et ajoutent la sienne...

Le «faussaire», un diplômé d'une université américaine âgé de 35 ans, était jusque-là présenté comme une sorte d'inventeur précoce. Les subventions dont il bénéficiait étaient sans doute considérables. L'ancien président chinois Jiang Zemin, ancien élève de l'université Jiaotong, était connu pour ses largesses à l'égard de son ancienne école. Par ailleurs, le gouvernement chinois a fait de l'innovation technologique l'une de ses priorités pour le plan quinquennal en cours.

Des sommes importantes sont accordées aux instituts de recherche étatiques promettant des résultats rapides, suscitant une course à l'argent facile chez les chercheurs. Le milieu universitaire est ainsi régulièrement secoué par des scandales. Selon une enquête effectuée auprès de 160 titulaires d'un doctorat publiée en mars dernier, 60 % d'entre eux avaient plagié le travail d'un de leurs collègues et payé pour être publié dans une revue scientifique. Le salaire d'un chercheur est en effet calculé au nombre de publications.

Délation. Ce système a été épinglé récemment par une centaine de scientifiques d'origine chinoise principalement employés dans des universités américaines. Dans une lettre ouverte, ils ont plaidé pour la mise en place en Chine d'un «système juste et ouvert» afin de parer aux pratiques frauduleuses.

La bureaucratie qui chapeaute la recherche scientifique, préconise pour sa part un procédé classiquement sournois : la délation entre les chercheurs. C'est ainsi un de ses anciens collègues qui a dénoncé Chen Jin dans une lettre à ses supérieurs, provoquant une enquête. Et sa chute.

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A Pékin, la modernité justiÞe les moyens
Le scandale révèle la pression mise par les autorités pour devenir un géant à tout prix.

Par Pierre HASKI
mardi 16 mai 2006



la chute de Chen Jin, la star du microprocesseur made in China, constitue un revers symboliquement fort pour les ambitions scientifiques et industrielles de Pékin. Le pouvoir chinois ne ménage pas ses efforts pour rattraper son retard et se positionner dans le peloton de tête du XXIe siècle. Mais la vitesse du développement chinois (près de 10 % de croissance annuelle en ce début d'année) génère des accidents de parcours, dont l'épisode Chen Jin est l'un des plus spectaculaires.

La première phase de la modernisation de l'économie chinoise, depuis le début des réformes il y a deux décennies, s'est faite par l'absorption de technologies étrangères. La Chine a su créer les conditions pour devenir la première destination mondiale des investissements étrangers, exigeant au passage de solides transferts de technologie. Ceux qui s'y refusent sont systématiquement écartés. Avec cette stratégie la Chine a pu devenir «l'atelier du monde», mais elle veut désormais aller plus loin que la simple sous-traitance des marques étrangères.

Pour brûler les étapes, la Chine a deux voies : soit le rachat de marques et de technologies étrangères, comme avec la branche PC d'IBM acquise l'an dernier par le chinois Lenovo ; soit la recherche et le développement autonomes. Le Premier ministre, Wen Jiabao, a reconnu en décembre que la Chine souffrait du manque d'innovation et déclaré vouloir «développer ses capacités de recherche et développement». Les fonds qui y sont consacrés n'atteignent toutefois même pas 1,5 % du PIB.

La Chine a défini des secteurs stratégiques. Sur certains, comme les biotechnologies, elle se retrouve à égalité avec le reste du monde. Sur d'autres, elle accuse un certain retard. Ce retard est même considérable, en ce qui concerne les microprocesseurs, vis-à-vis de... Taiwan, l'île «rebelle» revendiquée par Pékin. Le secteur a fait l'objet d'investissements lourds et d'une attention particulière (en particulier de celle du fils de l'ancien président Jiang Zemin). La production chinoise a crû, mais l'empire du Milieu accuse toujours un retard important dans l'innovation et la miniaturisation des «puces». Taiwan, de ce point de vue, reste loin devant, même si les industriels de l'île ont eux-mêmes commencé à délocaliser leur production sur le continent. Dans un tel contexte, l'apparition d'un petit «génie» formé aux Etats-Unis comme Chen Jin était pain bénit pour le régime chinois qui lui a octroyé des moyens considérables. Mais l'obligation de résultats et de vitesse imposée aux chercheurs chinois a fait exploser en vol l'enfant prodige : on ne devient pas une grande puissance scientifique du jour au lendemain.

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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 18h53
Le 40e anniversaire de la révolution culturelle passé sous silence en Chine
LEMONDE.FR | 16.05.06 | 08h03 • Mis à jour le 16.05.06 | 08h35

La presse chinoise a occulté, mardi, le 40e anniversaire du lancement de la révolution culturelle, qui plongea la Chine dans dix années de chaos et demeure encore largement taboue dans le pays, toujours dirigé par le Parti communiste.

Ni la presse écrite, ni la presse audiovisuelle n'ont fait état de la directive du 16 mai 1966 dans laquelle Mao, le Grand Timonier, appelait à une véritable chasse aux sorcières contre les "éléments noirs" de la société, qui fera des millions de victimes. Mardi, l'expression "révolution culturelle" était inaccessible sur Internet en Chine, bloquée par la censure.

La semaine dernière, un porte-parole du gouvernement chinois avait indiqué que le verdict sur cette période "avait déjà été prononcé".

PRUDENCE

Au cours des semaines passées, les médias chinois, essentiellement des magazines, ont évoqué prudemment le sujet, en insistant sur l'envoi des jeunes à la campagne, mais en gommant les pages les plus tragiques d'une terreur organisée par un parti encore au pouvoir quarante ans après. La révolution culturelle dura dix ans.

Après la mort de Mao, en septembre 1976, son successeur Hua Guofeng ordonne en octobre l'arrestation de la "bande des quatre" (dont Jiang Qing, la femme de Mao) tenue pour responsables principaux de la décennie erratique.

L'image de Mao, elle, restera sauve. En 1981, un an après le procès de la "bande des quatre", le Parti communiste chinois reconnaît que Mao a fait "des erreurs", mais il lui conserve sa stature de "grand leader", d'où les tabous qui entourent encore l'événement.

Pour l'intellectuel libéral et vétéran du parti He Jiadong, le régime actuel, sous lequel le peuple chinois ne jouit ni de la démocratie ni de la liberté politique, n'est que la continuation du système autocratique de Mao. Il est donc impossible pour les dirigeants actuels, dont beaucoup ont fait leurs classes politiques dans les années 60-70, de s'apesantir sur la révolution culturelle sans risquer de perdre un peu plus de légitimité. "Critiquer la révolution culturelle revient à critiquer Mao, et l'essentiel est de préserver l'unité nationale et du parti", dit He Jiadong, qui, après avoir été sévèrement battu par des gardes rouges, a perdu un œil.

Avec AFP



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La révolution culturelle du Grand Timonier
LEMONDE.FR | 16.05.06 | 08h03 • Mis à jour le 16.05.06 | 08h40

Il y a quarante ans, Mao, le Grand Timonier, lançait sa révolution culturelle, qui allait durer une décennie : une vague de terreur s'abattait sur la Chine, et elle continue à hanter le pays et ses habitants.

Le 16 mai 1966, une directive du leader incontesté de la République populaire marquait un tournant historique pour la Chine : Mao Zedong y fustigeait "les représentants de la bourgeoisie" ayant infiltré tous les niveaux du Parti communiste. La chasse aux sorcières contre "les éléments noirs" était ouverte, qui allait faire des millions de victimes, pousser la société et l'économie dans le gouffre et laisser ses stigmates.

Pour les historiens, ce désastre, que nombre d'intellectuels occidentaux refusèrent longtemps d'admettre, est surtout né d'une lutte de pouvoir au sommet. Mao et les radicaux du parti, comme la "bande des quatre", craignaient une dérive libérale.

Le mouvement s'appuie sur la jeunesse et les ouvriers, mais il échappe bientôt à tout contrôle. La purge contre ceux accusés d'emprunter "la voie capitaliste" se transforme en une déferlante de persécution, de violence et de délation, qui, jusqu'en 1968, dresse tout un chacun contre son prochain.

Cet été-là, les gardes rouges, ces thuriféraires de la révolution, battent les chemins dans tout le pays, à la recherche des "capitalistes" et de tout symbole d'"oppression féodale". Avec ferveur, ils détruisent des temples séculaires, des instruments de musique, des antiquités...

En décembre 1968, Mao reprend la main et envoie les jeunes – gardes rouges compris – et les intellectuels dans les campagnes pour y être "rééduqués par les paysans pauvres". Pour ces millions de gens, c'est un autre type de calvaire qui commence. La violence cède du terrain, les luttes de pouvoir et les purges continueront jusqu'à la fin officielle de la révolution culturelle en 1976.

Mao meurt en septembre 1976. En octobre, son successeur Hua Guofeng ordonne l'arrestation de la "bande des quatre".

"GRAND LEADER"

En 1981, un an après le procès de la "bande des quatre", le Parti communiste reconnaît que Mao a fait "des erreurs", mais il lui conserve sa stature de "grand leader", d'où les tabous qui entourent encore l'événement.

Pour le sinologue français Michel Bonnin, le tabou est très strict sur ces violences "à cause de ce qu'elles révèlent des luttes de pouvoir au sein du parti et à cause des comptes qui n'ont toujours pas été réglés". Ces zones d'ombre expliquent pourquoi certains Chinois, mécontents des réformes économiques lancées à la fin des années 1970 et de l'accroissement des inégalités, ont tendance à idéaliser ce passé sombre.

Ainsi, Zhao Zilao n'avait que 2 ans en 1966, mais le son et les couleurs du mouvement l'ont marqué à jamais et il en garde une vision idyllique. "J'admire l'esprit de ce temps. Les gens travaillaient dur, pas pour eux, mais pour le futur", affirme cet artiste d'avant-garde. "Personne ne disait : je veux bien prendre ce travail pour 2 000 dollars. Ils disaient : je veux le faire car j'y crois", assure-t-il.

DES EXCÈS AUX RÉFORMES

Pour Michel Bonnin, les excès de la révolution culturelle ont conduit les dirigeants chinois, Deng Xiaoping en tête, à lancer les réformes économiques.

"Mais l'incapacité des successeurs de Mao à innover politiquement porte en elle, je le crains, le risque de nouvelles calamités", estime-t-il. "La révolution culturelle a causé des blessures internes invisibles et irréparables dans les esprits des gens", soutient Xu Youyu, professeur de philosophie, qui fut garde rouge. "La plupart des étudiants ont perdu à jamais leur innocence, leur optimisme et l'esprit de service, et c'étaient des ressources précieuses pour la modernisation de la Chine... C'est la vraie tragédie de la révolution culturelle", lance-t-il.

Avec AFP

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 19h02
Ernst & Young retire son rapport alarmiste sur la Chine
LE MONDE | 16.05.06 | 12h19 • Mis à jour le 16.05.06 | 13h21
NEW YORK CORRESPONDANT

Dans un mea culpa humiliant et sans précédent, le cabinet comptable américain Ernst & Young a retiré, lundi 15 mai, un rapport sur les créances douteuses du système bancaire chinois qui avait fortement déplu à Pékin.

Ernst & Young explique dans un communiqué que son étude était "factuellement erronée". Ce document annuel sur les créances douteuses dans le monde, rendu public le 3 mai, évaluait le total des mauvaises dettes des banques chinoises à 911 milliards de dollars (712 milliards d'euros), bien plus que le chiffre officiel (Le Monde du 5 mai). Il a suscité une réaction immédiate et brutale de la Banque populaire de Chine. Le soir même de sa publication, la Banque centrale l'avait qualifié de "déformé, ridicule et incompréhensible" et faisait remarquer qu'il "contredisait" les audits réalisés par Ernst & Young des établissements chinois.

De nombreux analystes et organismes économiques internationaux suspectent depuis longtemps que le niveau réel des mauvaises créances en Chine est nettement supérieur aux chiffres officiels. Depuis la fin des années 1990, Pékin a compris la gravité du problème et transféré des centaines de milliards de dollars de ces créances vers des structures de défaisance (sociétés de gestions d'actifs) et a utilisé dans le même temps ses considérables réserves en devises étrangères pour recapitaliser les banques.

L'objectif est d'en faire des établissements reconnus sur le plan international et cotés en Bourse. Parmi les quatre grandes banques chinoises, la China Construction Bank a déjà été introduite avec succès à la Bourse de Hongkong à la fin de l'année dernière. La Bank of China et la Industrial & Commercial Bank of China devraient suivre dans les prochains mois. Le rapport d'Ernst & Young ne pouvait tomber à un plus mauvais moment pour le gouvernement chinois, qui essaye de convaincre les investisseurs étrangers de placer des milliards de dollars dans ses établissements de crédit.

Or Ernst & Young est aussi le commissaire aux comptes de la Industrial & Commercial Bank of China, le plus grand prêteur du pays. Les bilans certifiés par ses équipes en Chine font état d'un niveau de créances douteuses qui n'a rien à voir avec celui du rapport du 3 mai. La contradiction a été tranchée au plus haut niveau chez Ernst & Young et au bénéfice de Pékin.

"Nous avons fait des erreurs dans l'estimation et la mesure de la quantité générale de ces créances (en prenant en compte) des données non vérifiées compilées par d'autres", explique le cabinet. "Nos politiques internes pour approuver de tels rapports n'ont pas été suivies" et les procédures seront revues "pour s'assurer qu'une telle situation embarrassante ne se reproduise plus". Ernst & Young doit publier une version corrigée de l'étude dans un mois.

"JUGE ET PARTIE"

A Pékin, des experts étrangers font aussi valoir qu'Ernst & Young est le cabinet conseil des quatre structures de défaisances chinoises créées ! "Le groupe a réalisé qu'il ne pouvait à la fois être juge et partie, son rapport le plaçant dans une position embarrassante au regard du rôle officiel qu'il joue auprès des responsables bancaires chinois", avance l'un de ces experts.

Faisant suite aux excuses d'Ernst & Young, le site en ligne de la Banque populaire de Chine a publié un communiqué estimant que les conclusions dudit rapport "sont absurdes et incompréhensibles", faussant "la réalité des acquis du système bancaire"... A Hongkong, la porte-parole du groupe américain, Annesa Leung, a déclaré que le cabinet est attaché aux valeurs d'"intégrité et de qualité". "Nous ne pouvons nous permettre de nous tromper", a-t-elle ajouté, ajoutant espérer que l'erreur sur les chiffres des créances douteuses n'aura pas de conséquence dans le travail de sa firme en Chine, où elle emploie 4 500 personnes.

Reste que le doute sur l'ampleur des mauvaises dettes des banques chinoises est bien réel. Même si leurs chiffres sont différents et inférieurs à ceux d'Ernst & Young, le cabinet PricewaterhouseCoopers et le spécialiste du conseil McKinsey ont récemment rendu public des rapports qui en soulignent l'augmentation rapide dans le système bancaire chinois.

En cédant, Ernst & Young n'améliore pas son image d'indépendance. Mais ce n'est pas la première entreprise occidentale céder devant les exigences de Pékin. Le régime chinois n'a pas hésité au cours des derniers mois à utiliser sa nouvelle puissance économique et financière pour faire pression sur des sociétés et des gouvernements occidentaux.

Il a contraint les moteurs de recherche sur Internet Google, Yahoo et MSN à pratiquer la censure. En fin de semaine dernière, à la grande colère de nombre de parlementaires, le rapport semestriel du Trésor américain sur les marchés de change a clairement ménagé Pékin. L'administration s'est bien gardée d'accuser le gouvernement chinois d'affaiblir sciemment et artificiellement sa devise face au dollar. Ce qu'il fait pourtant depuis des années.

Eric Leser avec Bruno Philip (à Pékin)

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Le yuan s'apprécie face au dollar

La Chine s'est engagée, lundi 15 mai, à l'issue d'une rencontre sino-européenne, à améliorer son système de change alors que le yuan a atteint son cours le plus élevé depuis sa réévaluation en juillet 2005, cotant moins de 8 yuans pour un dollar. "La Chine va continuer à améliorer le système d'élaboration du taux de change du yuan et va rendre ce taux de change plus réactif à l'offre et la demande" sur le marché des changes, a promis le gouvernement.

Depuis dix mois, le yuan s'est apprécié de près de 1,40 %, progressivement, car il n'est autorisé à fluctuer quotidiennement que dans une limite de 0,3 %.


Article paru dans l'édition du 17.05.06

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Françoise Lemoine, économiste au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii)
"L'opacité reste très grande"
LE MONDE | 16.05.06 | 13h21 • Mis à jour le 16.05.06 | 17h07

Vous êtes économiste, spécialiste de la Chine, au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii). Quel bilan de santé du système bancaire chinois faites-vous ?

Les informations contenues dans le rapport effectué par le cabinet d'audit Ernst & Young sur les créances douteuses en Chine incluaient les prêts non performants qui avaient été retirés des banques chinoises et mis dans des structures de défaisance.

Quels que soient les chiffres, l'opacité reste très grande dans les banques chinoises. Certes, les prêts non performants ont été évacués pour une grande partie, et les taux de prêts non performants sont retombés à des niveaux très bas. Mais, actuellement, on ne sait pas pour autant si le comportement des banques ou leur capacité à gérer les risques a véritablement changé. L'augmentation des prêts bancaires au premier trimestre se situe entre 50 % et 60 %.

Les banques se retrouvent avec des liquidités importantes dont une grande partie est liée aux capitaux étrangers ou à l'afflux de spéculations sur une éventuelle appréciation du yuan, et, par conséquent, elles continuent de prêter. Or rien ne prouve que ces fonds soient orientés vers des projets très rentables.

Dans quelques années, nous verrons si les crédits qui ont été récemment accordés se révèlent remboursables. Les chiffres officiels ont montré que là où le gouvernement avait mis beaucoup d'argent pour assainir le système bancaire, les banques étaient en meilleure santé. Selon les chiffres officiels du gouvernement, les trois principales banques (Bank of China, China Construction Bank et l'Industrial & Commercial Bank of China) détenaient l'an dernier moins de 10 % de créances douteuses dans leur bilan. Mais une fois réglé le problème de stock, il faut surveiller le flux de ces mauvaises dettes. Dans ce domaine, le problème n'est pas réglé, c'est certain.

Propos recueillis par Cécile Prudhomme
Article paru dans l'édition du 17.05.06

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Edito du Monde
Palinodies
LE MONDE | 16.05.06 | 13h21

Jusqu'où ira la collusion des sociétés occidentales avec le régime de Pékin ? Où mènera le déni de la réalité chinoise - politique ou économique - au nom d'intérêts commerciaux à préserver ? Le cynisme avec lequel le capital multinational opère dans l'empire du Milieu ne date certes pas d'hier. Les familles endeuillées de la répression de Tiananmen (juin 1989) n'avaient pas encore séché leurs larmes qu'une cohorte d'hommes d'affaires étrangers était déjà de retour à Pékin, impatiente de creuser sa niche au sein de l'"atelier du monde", qui offre une main-d'oeuvre taillable et corvéable à merci. Au regard de cette connivence, le rapport du cabinet comptable Ernst & Young est unique dans les annales. Rarement acte de contrition d'un opérateur étranger rabroué par Pékin aura été aussi humiliant et choquant du point de vue de l'éthique des affaires.

Le 3 mai, Ernst & Young publiait son rapport annuel sur les mauvaises créances des banques à travers le monde. A propos de la Chine, l'étude établissait que le montant de ces "prêts non performants" se chiffrait à 911 milliards de dollars. La somme est considérable. Elle représente près de la moitié du PIB chinois et surpasse le "trésor de guerre" des réserves de change que le pays a engrangées. Elle est surtout très supérieure aux statistiques officielles de Pékin, notoirement sous-évaluées. S'il a fait sensation, le montant d'Ernst & Young a semblé néanmoins crédible. Il englobait les engagements de l'ensemble du système bancaire et pas seulement ceux du club des quatre banques commerciales d'Etat (les "Big Four"), dont la vitrine a été opportunément astiquée à la veille d'introductions sur des places étrangères.

C'est cette entorse à son image que Pékin a jugée inacceptable. Le gouvernement chinois supporte mal que le doute s'insinue sur la réalité de son "miracle", que le soupçon s'installe sur sa "part d'ombre", faite de malversations, de corruption et de gabegie. C'est pourquoi il a vigoureusement dénoncé le rapport. Après tout, il est dans son rôle. Mais la surprise est venue d'Ernst & Young qui, invoquant un problème de cohérence avec une autre étude interne, vient de se dédire. Le cabinet a présenté ses "excuses". On comprend mieux la reculade quand on sait qu'il compte parmi ses clients... des banques chinoises.

Il faut bien sûr se garder de comparer cette affaire avec d'autres palinodies, comme celles des sociétés Internet ou informatiques - Google, Yahoo!, Microsoft, Cisco - qui ont accepté de transiger avec le "Big Brother" chinois. Ernst & Young n'a livré aucun cyberdissident. Mais la logique à l'oeuvre est celle d'une résignation, au nom d'intérêts commerciaux, à une vérité - financière ou politique - tronquée. Le calcul est à très court terme. Et la réalité finit toujours par se venger.

Article paru dans l'édition du 17.05.06


Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h03
Mise à jour 16.05.2006 13h10
La Chine et les cabinets juridiques étrangers

La Chine pourrait préparer des actions à l'encontre des cabinets juridiques étrangers qui violent les restrictions des types d'affaires qu'elles sont autorisées à effectuer dans le pays, selon un document publié par l'Association du Barreau de Shanghai.

Les cabinets juridiques étrangers ne sont pas autorisés à traiter directement les affaires qui touchent directement à la loi chinoise, mais la plupart d'entre eux violent cette règle, a remarqué un mémorandum daté du 17 avril et mis en ligne lundi sur le site Web de l'Association.

Le mémorandum notait que "leurs activités économiques illégales devenaient sérieuses."

Les avocats étrangers ont longtemps effleuré les règlement les limitant principalement à fournir des consultations aux entreprises concernant les lois dans leurs propres pays, les traités internationaux, et agissant en tant que liaison entre les compagnies étrangères et les cabinets juridiques locaux.

Mais comme certaines lois chinoises, les restrictions sont souvent vagues. Les cabinets juridiques étrangers sont autorisés à fournir des informations au sujet de l'environnement légal de Chine, mais ils ne sont pas autorisés à interpréter "l'applicabilité des lois chinoises," indique le mémorandum.

Il a invité les organismes gouvernementaux "à prendre des mesures puissantes afin de régler et limiter les activités illégales pratiquées par les cabinets juridiques étrangers à Shanghai." Le document indique également une ligne téléphonique directe pour les avocats locaux afin de reporter les violations alléguées.

Parmi les nombreuses allégations, l'Association accuse les cabinets juridiques étrangers de leurrer avec de hauts salaires les avocats autorisés localement, de conduire des affaires de non-litiges directement liées à la loi chinoise et, peut-être le plus grave, d'esquiver la fiscalité sur les affaires liées à leurs opérations en Chine.

Un porte-parole de l'Association était, lundi, indisponible pour un commentaire.

Cependant, les avocats locaux ont dit qu'ils avaient pris connaissance du document et qu'ils soutenaient l'application plus sévère des restrictions, afin de protéger la nouvelle industrie locale des services juridiques.

"Ils effectuent des affaires qu'ils ne sont pas autorisés à faire en Chine, naturellement que cela affecte les cabinets juridiques locaux," a déclaré M. Wei Zengming, un membre de l'Association de Shanghai.

"Le Ministère de la Justice et notre Association devrait faire quelque chose pour nettoyer le marché des services juridiques," a-t-il dit. "Si les sociétés étrangères violent les règles, naturellement qu'elles doivent être punies."

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h05
Mise à jour 15.05.2006 08h20
La Chine recommande à ses citoyens et compagnies à l'étranger de respecter les lois locales sur la protection de la propriété intellectuelle

Le ministère chinois des Affaires étrangères a recommandé samedi à ses citoyens et compagnies à l'étranger de ne pas vendre ou louer des disques piratés pour respecter les lois locales sur la protection de la propriété intellectuelle.

Selon une information affichée récemment sur le site internet du ministère, la police de l'Afrique du Sud a perquisitionné des magasins chinois de produits audio-visuels, ayant saisi tous les produits piratés et puni certaines personnes impliquées.

Le ministère a proposé aux citoyens et compagnies chinois d'être mieux informés des lois et règlements locaux sur la protection de la propriété intellectuelle.

La Chine a lancé une série d'actions pour lutter contre le piratage des films et de la musique sur le marché intérieur.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h12
Mise à jour 11.05.2006 16h36
La Chine occupe le 19e rang parmi les pays les plus compétitifs

Selon IMD World Competitiveness Yearbook 2006, la Chine continentale est passée de la 31e à la 19e place mondiale pour ce qui est de la compétivité de son économie, gagnant en effet 12 places, alors que Taiwan (Chine), toujours fier de sa compétivité, voit sa place au classement tomber brutalement de la 18e à la 11e.

Ce classement de la compétitivité mondiale, qui regroupe 61 pays et territoires, se base sur plus de 300 indicateurs répartis selon les quatre catégories suivantes: le développement des infrastructures, l'efficacité des entreprises, la performance économique et l'efficacité du gouvernement.

Les Etats-Unis, Hongkong, Singapour et l'Islande restent les premiers pays de la liste, suivis par le Danemark, l'Australie, le Canada, la Suisse, le Luxembourg et la Finlande. Le classement de la Corée du Sud a connu une forte régression, passant du 29e au 38e rang.

Ce qui mérite une mention particulière, c'est que ce rapport établi par l'Institut lausannois IMD aura une influence positive sur les investisseurs étrangers, les rendant plus confiants dans leurs investissements en Chine continentale, dont l'environnement leur est très favorable.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h19
Mise à jour 16.05.2006 13h25
Louis Vuitton ouvrira 3 nouveaux magasins en Chine

Louis Vuitton Malletier, une des principales marques mondiale de luxe, ouvrira en Chine cette année trois nouveaux magasins, ont récemment déclaré des personnes de la compagnie à Beijing.

"Les magasins seront implantés à Chengdu, Wenzhou et Shenyang. Wenzhou et Shenyang sont de nouvelles villes pour nous," a indiqué Christopher Zanardi-Landi, chef exécutif de Louis Vuitton en Chine.

Il a indiqué au quotidien China Daily que Louis Vuitton comptait s'implanter dans deux nouvelles villes, en moyenne, par an au travers du pays.

La compagnie a vu de grandes augmentations du pouvoir d'achat de la nation et du nombre de personnes qui peuvent se permettre d'acheter ses produits. Ses clients chinois sont déjà devenus le troisième groupe de consommateurs de la compagnie dans le monde, après le Japon et les Etats-Unis, a déclaré M. Zanardi-Landi lors de la cérémonie de réouverture du plus ancien magasin de la compagnie en Chine.


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La compagnie n'a donné aucune figure de vente, mais les cadres de Louis Vuitton ont indiqué que ses opérations en Chine ont toujours été profitables, et ce depuis 1992.

"Nous n'avons jamais perdu d'argent, quel que soit notre magasin en Chine," a indiqué M. Zanardi-Landi.

"Nous avons mis une attention énorme au marché, et de plus en plus de clients chinois peuvent voir et apprécier le détail des produits et des services Louis Vuitton."

M. Zanardi-Landi a ajouté que la compagnie vise à s'accroître dans un proche avenir.

"Nous voulons nous assurer que les magasins que nous avons maintenant fassent leurs meilleurs. Sur ce, nous rechercherons d'autres investissements intéressants," a-t-il dit.

M. Zanardi-Landi a également indiqué que la société avait redoublé d'efforts dans la lutte contre les contrefaçons. "Nous avons une tolérance zéro à leurs égards [les articles de contrefaçons], comme toutes les marques de luxe. Nous travaillons étroitement avec les autorités pour résoudre ce problème."



Le mois dernier, le Second Tribunal Intermédiaire Populaire de Shanghai a émis une première décision commandant à un détaillant français du groupe Carrefour à payer une amende de 300 000 yuan (US$37 500), à verser à la maison mère de Louis Vuitton, Moet Hennessy Louis Vuitton, pour avoir vendu de faux sacs Louis Vuitton.

Dans un autre cas, le Second Tribunal Intermédiaire Populaire de Beijing a condamné le centre commercial 'Chaowai Men's Department Store' d'avoir violé la marque déposée de Louis Vuitton. La cour a attribué à la société française 150 000 yuan (US$18 500) dans son procès contre le magasin qui vendait de faux sacs à main Louis Vuitton.


Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Mise à jour 16.05.2006 13h16
La grande marque française du cuir vient en Chine

Maximum, la célèbre marque française du cuir, s'installe en Chine et propose ses chaussures en cuir, ses sacs et ses accessoires.

Avec 110 ans d'histoire, la marque parisienne est maintenant détenue par le célèbre couturier français Pierre Cardin. Maximum détient à ce jour une gamme de 500 produits, comprenant des articles de cuisine, d'habillement, de valise, de chaussures en cuir, de vin et de produits de beauté.

Selon l'agent de Guangzhou, Maximum représente la mode et l'élégance. Les clients pourront acheter les produits dans les hôtels cinq étoiles, les aéroports et les magasins concessionnaires dans quelques grandes villes chinoises. La marque pourvoie aux personnes à hauts revenus.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h24

Mise à jour 12.05.2006 16h19
La Chine publie la liste de ses 100 grandes compagnies cotées en bourse

La Chine a publié 9 mai la dernière liste de ses 100 grandes compagnies cotées en bourses, selon leurs performances d'affaires. D'après la liste, les entreprises au niveau national en forment évidemment l'ossature.

21 entreprises au niveau national cotées en bourse comprenant Sinopec, la société sidérurgique Baoshan, Huaneng, Sinoair et COSCO possédaient 942,6 milliards de yuans (117, 825 milliards de dollars) de capitaux et leurs performances d'affaires représentaient 68% de toutes les 100 compagnies cotées en bourse.

L'équipe d'évaluation des performances des compagnies cotées en bourse est composée d'experts de deux compagnies à responsabilité limitée : China United Financial Consultants Co. Ltd, China United Assets Appraisal Co. Ltd, ainsi que de ceux de la Commission de la Supervision et de l'Administration des actifs d'Etat rattachée au Conseil des Affaires d'Etat .

L'équipe a effectué une évaluation et un classement des 1 339 compagnies cotées aux bourses des valeurs de Shanghai et de Shenzhen, selon les performances générales de 2005. Les deux bourses des valeurs ont publié leurs rapports annuels le 30 avril 2006.

Selon le résultat de l'évaluation, fin 2005, les 1 339 compagnies cotées aux bourses des valeurs-A de Shanghai et de Shenzhen possédaient au total 4 737,6 milliards de yuans d'actifs, et leurs revenus annuels représentaient 21,8% du produit intérieur brut de Chine de la même année. Les 100 grandes compagnies cotées en bourse représentent moins d'un 13ème de toutes les compagnies cotées en bourse en Chine. Mais leurs profits nets constituaient plus de 70% des ceux de plus de 1 300 entreprises.

Parmi les 100 grandes compagnies, plus de la moitié sont des industries orientées vers les ressources énergétiques et le transport, ce qui suggère que les performances des compagnies cotées en bourse sont étroitement liées à la prospérité de l'industrie et elles deviennent progressivement l'indicateur de la situation de la croissance de l'industrie chinoise.

Selon les analystes, le résultat de l'évaluation montre que la fluctuation des prix des actions des compagnies chinoises cotées en bourse ont de grands rapports avec leurs performances. Avec le contrôle macro-économique de l'Etat et la poursuite de la réforme dans le marché boursier, le « marché de performance » prend forme et connaît une croissance régulière.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h27
Mise à jour 12.05.2006 13h44
Gouvernement assistera les sociétés nationales opérant outre-mer

Le gouvernement chinois établira une nouvelle agence pour apporter conseils et assistance aux sociétés chinoises opérant outre-mer, a rapporté jeudi le quotidien International Business Daily.

L'agence, rattaché au Ministère du Commerce fournira des services juridiques gratuits aux compagnies chinoises impliquées dans des désaccords commerciaux ou rencontrant des traitements discriminatoires par les gouvernements ou les intermédiaires étrangers, a dit le journal basé à Beijing.

Actuellement, les sociétés chinoises outre-mer doivent déposer leurs plaintes au Ministère du Commerce au travers des ambassades, un processus long et moins efficaces.

Le vice-Ministre Gao Hucheng, responsable de l'établissement de cette agence, a déclaré au journal que les compagnies pourraient contacter les fonctionnaires par E-mail, par téléphone ou par courrier standard.

L'agence, une fois opérationnelle, fournirait des services de conseils et toute aide nécessaire en conformité avec la loi chinoise et la pratique internationale, a-t-il indiqué.

M. Chen Wusheng, directeur de Zhejiang Tongling Science and Technology Group, exprime l'espoir que le centre fera des efforts concrets afin d'assister les entreprises privées qui sont vulnérables aux tensions du commerce international.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Mise à jour 12.05.2006 10h56
Les entreprises chinoises accélèrent leur implantation à l'étranger

Les entreprises chinoises accélèrent leur implantation à l'étranger et leur coopération économique avec les pays d'outre-mer, a déclaré tout récement Wu Xilin, directeur du département de la Coopération du ministère chinois du Commerce.

Les investissements directs chinois à l'étranger ont totalisé 51,7 milliards de dollars jusqu'à la fin 2005, le chiffre d'affaires des travaux forfaitaires 135,8 milliards de dollars et celui de prestations de services à l'étranger 35,6 milliards de dollars.

En 2005, les investissements chinois directs à l'étranger ( investissements non financiers) ont atteint 6,92 milliards de dollars dont 4,07 milliards de dollars d'actions de capital, en hausse de 53,6% en glissement annuel.

1 067 entreprises à capitaux chinois ont été mises en place à l'étranger avec l'approbation du ministère chinois du Commerce.

La Chine a entrepris la coopération économique avec 200 pays et régions. L'Asie représente 66% des investissements directs chinois, 42% des travaux forfaitaires et 54% des prestations de services pris en charge par la Chine à l'étranger.

Les investissements chinois sont allés notamment aux secteurs de l'information et des télécommunications, de l'extraction minière et de l'industrie manufacturière. Les travaux forfaitaires portent notamment sur le bâtiment, les transports, les télécommunications, les industries pétrochimique et électrique. Les services se concentrent sur les industries manufacturière, le bâtiment, l'agriculture, la sylviculture, l'élevage et la pisciculture ainsi que les transports.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h35
Mise à jour 16.05.2006 15h25
Microsoft lance un centre technologique à Guangzhou

Microsoft a inauguré lundi un nouveau centre technologique à Guangzhou, capitale de la province méridionale du Guangdong, pour faire avancer la technologie informatique en Chine par la coopération avec les entreprises locales de logiciel.

Le centre offrira des services technologiques sur la sécurité de l'information, la certification de l'enseignement et la formation, les loisirs numériques, ainsi que la télé-gestion.

Basé à Tianhe, zone industrielle de logiciel de niveau étatique, il fera de Guangzhou la base-phare de logiciel du sud du pays, a dit le vice-maire Shen Bonian.

Le secteur devrait rapporter à la ville plus de 100 milliards de yuans (12,5 milliards de dollars) d'ici 2010, avec une progression annuelle de 35 %, selon les prévisions.

Microsoft a déjà ouvert des centres technologiques dans les provinces du Shandong, du Liaoning, les villes de Chengdu, chef- lieu de la province du Sichuan (sud-ouest), et de Hefei, chef-lieu de la province de l'Anhui (est).


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h36
Mise à jour 15.05.2006 16h29
L'ouverture de l'examen HSK en France
Les candidats à l'examen HSK s'apprêtent à passer l'examen.

L'examen de niveau de chinois (HSK) a ouvert le 13 mai 2006 des centres d'examen dans sept villes françaises telles que Paris, Lyon, Bordeaux et Marseilles.

Plus de 700 candidats se sont inscrits à l'examen, qui est divisé en trois catégories: niveau élémentaire, niveau moyen et niveau avancé.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h39
Mise à jour 11.05.2006 16h48
Chine : nomination d'un nouveau PDG chez sina.com
M. Cao Guowei(gauche) et M. Wang Yan

Le plus gros portail Internet chinois www.sina.com vient de nommer un nouveau PDG, a rapporté jeudi le quotidien en anglais China Daily.

La société Internet basée à Beijing a informé mercredi que Wang Yan avait démissionné du poste de PDG pour prendre celui de vice-président de Sina. Charles Cao, ancien président et responsable financier, a été nommé pour lui succéder.

Au cours du premier trimestre de cette année, le profit net de Sina s'est situé à sept millions de dollars, en baisse de 3,3 millions de dollars par rapport à la même période de l'année dernière.

Duan Yongji, président de Sina, a affirmé vendredi que la société s'attendait à une chute drastique de ses revenus cette année, ce qui s'est produit mais dans une moindre mesure.

L'année dernière, trois hauts responsables de la société, dont un co-président, un responsable du fonctionnement et un haut vice- président chargé de la publicité en ligne, ont quitté Sina.


Source: xinhua

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M. Cao Guowei(gauche) et M. Wang Yan

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Mise à jour 12.05.2006 13h49
Baidu bénéficie d'une robuste croissance au premier trimestre

Baidu, le plus important moteur de recherche informatique de Chine, a annoncé que son bénéfice net a atteint les 35,2 millions de yuan (US$ 4,4 millions) les trois premiers mois de cette année, 13 fois plus que durant la même période en 2005, a jeudi rapporté le journal China Business News.

Le bénéfice est également en augmentation de 43,5% par rapport au quart précédent, a indiqué le rapport, citant le rapport financier trimestriel de Baidu, édité mardi.

Durant la période de Janvier à Mars, les ventes de Baidu étaient en hausse de 18% à 135,6 millions de yuan.

Depuis avoir été listé au Nasdaq, le marché des actions basé aux USA en août 2005, Baidu a rapporté de larges bénéfices durant les deux quarts successifs.

Baidu a de grandes perspectives pour le développement futur, alors que l'année dernière le marché chinois de recherche en ligne n'était que de US$100 millions, ont indiqués des sources proches de l'industrie.

La Chine a maintenant plus de 100 millions d'utilisateurs d'Internet, se positionnant en seconde place après les Etats-Unis.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h44
Mise à jour 11.05.2006 14h08
Chine/Universités: limiter le recrutement des étudiants pour réduire la pression sur l'emploi des diplômés

Le gouvernement chinois a approuvé une proposition de limiter l'augmentation des admissions dans les universités et les grandes écoles du pays, afin d'améliorer les conditions d'enseignement et de réduire la pression sur l'emploi des diplômés universitaires.

En 2005, les universités et les grandes écoles chinoises ont recruté au total 5,04 millions d'étudiants, soit 4,7 fois le nombre de 1998, portant le nombre total des étudiants de l'enseignement supérieur du pays à 23 millions, soit le nombre le plus élevé dans le monde.

Cependant, elles font face à des problèmes comme des méthodes d'enseignement inadaptées, le manque de fonds et la difficulté d'un plus grand nombre de diplômés de trouver un travail.

Lors d'une réunion du Conseil des Affaires d'Etat ( gouvernement central), tenue mercredi à Beijing sous la présidence du premier ministre Wen Jiabao, il a été décidé que désormais l'envergure des admissions dans les universités et les grandes écoles doit être fixée en fonction des conditions locales et maintenue à un niveau stable.

En même temps, la formation professionnelle et l'éducation continue des adultes doivent être renforcées pour assurer l'accès à l'enseignement supérieur.

Enfin, il faut renforcer la gestion des universités et des grandes écoles et interdire les frais d'études excessifs dans l'enseignement supérieur.

Selon un rapport publié récemment par la Commission d'Etat pour le Développement et la Réforme, le nombre des diplômés universitaires augmentera cette année de 22% par rapport à l'année dernière pour atteindre 4,13 millions, alors que le marché de l'emploi ne pourra absorber que 1,66 million, soit une baisse de 22% en base annuelle. Ainsi 60% des nouveaux diplômés universitaires risqueront-t-ils de ne pas trouver de travail à leur sortie d'école.


Source: xinhua


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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h48
Mise à jour 15.05.2006 08h52
Rendez-vous avec Pierre Cardin à Beijing

Une soirée de danse sino-française intitulée "la Vie en Rose" et proposée par Pierre Cardin, grand couturier français de renommée mondiale, a attiré de nombreux spectateurs chinois vendredi soir au théâtre du 21ème Siècle à Beijing.

Lors d'une conférence de presse tenue avant le début du spectacle, Pierre Cardin a indiqué que cette soirée était un mélange de deux cultures et civilisations différentes qui mettait en scène 15 chansons françaises célèbres dans le monde depuis les années 1960 et une chorégraphie moderne interprétée par des artistes chinois.

Les danseurs chinois y ont interprété les histoires que relatent les 15 chansons françaises à travers le langage du corps, avec un style bien particulier pour chacune des chansons.

C'est la première fois qu'un tel spectacle est présenté au public et après les représentations à Beijng du 12 et 13 mai, ce spectacle sera aussi présenté en juillet à Paris et au château de Sade lors du Festival de Lacoste en France, a souligné une organisatrice de la soirée.

Source: xinhua


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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h51
Mise à jour 11.05.2006 16h59
Des compositeurs français participent à un concours amical de musique

Shanghai a invité huit compositeurs français à participer à un concours amical pour la composition de musique distinctive pour cette plus grande métropole chinoise.

Ils s'exprimeront au travers d'instruments chinois et de mélodies chinoises connues, comme "la fleur de jasmin".

Le comité d'organisation du Festival de Musique du Printemps de Shanghai a mercredi lancé le concours appelé "Presences China".

Les compositeurs français invités découvrent la ville, se familiarisent à la musique chinoise et choisiront pour leurs compositions deux ou trois instruments traditionnels.

"Shanghai est une ville étourdissante, et mon voyage m'a apporté un bon nombre d'inspirations", a déclaré au quotidien Shanghai Daily le compositeur français, Bernard Cavanna.

Les compositions seront jouées lors des concerts du Festival de Musique de Shanghai, l'année prochaine. Les shanghaiens choisiront leurs trois morceaux préférés, et ceux-ci seront joués lors du Festival Présence en France, en 2008.

Le célèbre compositeur chinois, Chen Qigang, directeur artistique du concours, a dit que cet évènement aiderait à promouvoir la musique chinoise dans le monde entier.

"Nous avons longtemps oublié le charme de la musique chinoise traditionnelle et ce concours réveillera la passion des chinois, pour leur propre musique," a déclaré M. Chen.

Il a ajouté que les juges n'incluraient pas d'experts, car le but était de composer de la musique pour satisfaire un large public, pas quelques spécialistes.

Plus de 40 compositeurs français se sont inscrits au concours, huit ont été retenus.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 16 Mai 2006 21h52
Mise à jour 09.05.2006 09h37
Chine /France : un monologue « particulier » joué à Beijing

Des artistes chinois et français ont joué un monologue «particulier» à Beijing, vendredi 5 mai, chacun parlant dans sa propre langue.

La pièce intitulée « M. Armand, alias Garrincha », raconte comment un fan de football, M. Armand, a évité une collision avec Garrincha et a sauvé la star du football brésilienne, ainsi que toute son équipe dans les mêmes circonstances.

Sur la scène, l'acteur français Michel Didym et l'acteur chinois Wei Xiaoping ont récité les mêmes actions de la pièce respectivement en français et en chinois. Ce n'est pas une simple traduction, mais avec les contacts de regard et des gestes de communication. Durant leur représentation d'une heure et demie, deux chaises et un support, sur lequel est mis le texte de la pièce, étaient les seuls accessoires.

« L'acteur chinois a montré un sens poétique, même davantage, tandis que l'acteur français se produit avec une émotion authentique. J'espère qu'ils garderont leurs propres styles et trouveront un terrain commun dans leurs efforts pour attirer plus d'attention des spectateurs », a déclaré Serge Valletti, auteur de la pièce.

Le monologue est une forme artistique très commune en Occident. Il est joué dans les salles de théâtres moyens et petits. Cependant, il est encore une nouveauté en Chine.

L'auteur a apporté sa pièce au Brésil, en Pologne, en Espagne et en Grande-Bretagne et chaque fois il a invité un acteur local à jouer avec l'acteur français, et dans deux langues différentes.

L'acteur brésilien est passionné, l'acteur britannique est calme et l'acteur chinois met plus d'accents sur son interprétation qui laisse plus à penser, a fait remarquer M. Valletti.

« Un acteur supplémentaire dans le monologue ajoute une nouvelle option pour les spectateurs dans leurs réflexions », a dit Wei Xiaoping.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 17 Mai 2006 22h15
Les jeunes Chinois sont maintenus dans l'ignorance de la "révolution culturelle"
LE MONDE | 17.05.06 | 14h26 • Mis à jour le 17.05.06 | 14h26
PÉKIN CORRESPONDANT

La "révolution culturelle" ? Mais les étudiants et la jeune génération n'en savent rien !", prévient Lou Ge, en poursuivant sa promenade dans les charmants jardins de Beida, la grande université pékinoise qui fut le berceau - avec d'autres établissements - de la "révolution culturelle" déclenchée, il y a quarante ans, par Mao Zedong. Agé de 80 ans, ce professeur de physique à la retraite, lui-même brutalisé et humilié, à l'époque, par ses propres étudiants, explique : "Le Parti communiste ne veut pas que les jeunes sachent vraiment ce qui s'est passé. C'est grave : beaucoup d'anciens gardes rouges détiennent des postes de responsabilité ; certains d'entre eux sont ici professeurs..."

Le 40e anniversaire de la "révolution culturelle", lancée le 16 mai 1966, lorsque le comité central appela à l'"élimination" des "éléments de la bourgeoisie" qui s'étaient "infiltrés" à tous les niveaux du parti, vient d'être salué en Chine par un assourdissant silence de l'ensemble des médias. Le constant refus des autorités de se livrer à un travail de mémoire sur ce tragique épisode, qui fit des centaines de milliers de morts (voire plusieurs millions) s'explique, selon les critiques du Parti communiste chinois (PCC), par une raison simple : revenir sur cette période risquerait de saper la légitimité même du Parti et du régime. "Mao, c'est 70 % de bon et 30 % de mauvais", ont tranché ses successeurs, au début des années 1980.

Les choses en sont restées là. En début de semaine, un porte-parole du ministère des affaires étrangères a réitéré la ligne officielle : "Ce furent dix années (1966-1976) de catastrophe". Mais cette réponse somme toute banale à une question de journaliste étranger n'a pas été rapportée par la presse chinoise et "caviardée" dans le site en ligne du même ministère. La censure est allée jusqu'à bloquer l'expression "révolution culturelle" sur Internet.

"Je suis un peu trop jeune pour en savoir beaucoup sur le sujet, dit un étudiant en histoire, avant d'ajouter : mais le désastre a été suivi par une réflexion qui a permis aux Chinois d'éviter que cette histoire ne se répète et à la Chine de se développer économiquement." Sait-il que, sous prétexte de nettoyer le Parti de ses dérives "bourgeoises", Mao n'avait pour but que d'éliminer ses adversaires après avoir perdu le pouvoir au lendemain d'une autre catastrophe, celle du "Grand bond en avant" et ses 30 millions de morts de faim ? "C'est une façon de voir les choses, répond-il prudemment : la "révolution culturelle" doit être analysée dialectiquement : elle a eu également des côtés positifs..."

Plus loin, une jeune fille s'avance sous le soleil en se protégeant sous une ombrelle vert pomme : "Non, je ne peux pas vous dire grand-chose sur cette question, s'excuse-t-elle avec un sourire timide ; j'étudie les lettres classiques." Derrière elle, une autre étudiante se promène, les écouteurs de son i-pod dans les oreilles. Ses 20 ans à peine sonnés ne l'empêchent pas d'être avertie : "Seuls quelques intellectuels sont parvenus à garder la tête froide. Mais ils n'avaient aucun pouvoir et ce sont les gens du pouvoir qui ont lancé cette "révolution" !" Elle n'ose toutefois pas dire son nom : "On pourrait me repérer."

Les premiers échos de cette "révolution culturelle", lancée tout d'abord dans ces milieux étudiants qui allaient constituer le terreau des "gardes rouges", sont apparus non loin de cette pelouse. Dans un bâtiment devenu aujourd'hui un auditorium, fut apposé le 25 mai 1966 un "dazibao" (affiche à grands caractères) dénonçant certains professeurs et cadres d'un Parti qu'il fallait "purger". Derrière le mouvement qui s'amorçait, Mao n'avait en fait qu'un souhait : se débarrasser de ses rivaux du Parti, au premier rang desquels le président de la République, Liu Shaoqi, mort le 12 novembre 1969 dans une prison isolée du centre de la Chine.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 18.05.06

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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 19 Mai 2006 20h32
Baidu.com, l'encyclopédie «libre» à la sauce chinoise
Pékin lance sa version de Wikipédia... aux règles très strictes.

Par Philippe GRANGEREAU
vendredi 19 mai 2006



Pékin de notre correspondant

sept mois après que le gouvernement chinois a interdit l'accès à l'encyclopédie en ligne Wikipédia à ses 120 millions d'internautes, l'un des grands portails chinois, Baidu.com, vient d'en lancer sa propre version. Baptisée «Encyclopédie Baidu», celle-ci ambitionne de rivaliser avec la célèbre Wikipédia, qui permet à n'importe qui de modifier le contenu des entrées et d'en créer de nouvelles.

Permis à points. Mais il y a peu de chances que ce «Baidupedia» rencontre le moindre succès en Chine, en raison des règles draconiennes de la censure. «Si vous avez la moindre objection à propos de notre règlement, vous pouvez choisir de ne pas entrer sur notre site», avertit d'emblée la page d'accueil. Une trentaine d'interdits sont listés. Certains ont le mérite d'être clair. «Il est interdit de dire du mal du régime en place» ou de professer des «opinions d'opposition». D'autres sont étranges. «Il est interdit d'inciter enseignants et élèves à avoir des relations sexuelles» ou de «promouvoir l'inceste». Prohibée également, la «description précise d'attaques terroristes et les points de vue subjectifs s'y rapportant». D'une manière générale, l'encyclopédie Baidu condamne la diffusion de nouvelles ou de faits «susceptibles de déplaire à certaines personnes». Sans surprise, le contenu de l'encyclopédie s'avère être de nature consensuelle. Il va sans dire que le massacre des étudiants de la place Tiananmen en juin 1989 n'est nulle part mentionné.

L'encyclopédie Baidu emploie une équipe de censeurs, dont le nombre n'est pas connu, qui ont pour tâche de filtrer les contenus proposés par les internautes. Alors que sur Wikipédia tout un chacun modifiant un article peut en voir immédiatement le résultat en ligne, les adeptes de «Baidupedia» doivent attendre un ou plusieurs jours, le temps nécessaire aux censeurs de faire leur travail d'édulcoration. Les contributeurs se voient attribuer des points, comme sur un permis de conduire. Si le contenu qu'ils proposent enfreint le règlement du portail, ils se voient retirer des points, jusqu'à ne plus en disposer s'ils récidivent.

Filtrage. Le département de propagande avait décidé en octobre d'empêcher l'accès à Wikipédia, pourtant plébiscité par de nombreux internautes. Le puissant appareillage de filtrage de l'Internet chinois, qui bloque l'accès à des milliers de sites et emploie 40 à 50 000 policiers, interdit depuis lors toute requête Wikipédia. S'il est possible depuis la Chine d'y accéder via certains sites miroirs, il n'est pas permis d'en modifier le contenu. Wikipédia interdit en effet, pour ses propres raisons de sécurité, toute intervention d'internaute non identifiable par son adresse IP.

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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 21 Mai 2006 00h02
Trois-Gorges, un barrage monstre
Symbole de la puissance chinoise, le plus gros barrage du monde fait peser sur la région de gros risques écologiques.

Par Philippe GRANGEREAU
samedi 20 mai 2006



Pékin de notre correspondant

le plus grand barrage du monde sera achevé samedi. Au cours d'une cérémonie qui doit être retransmise en direct sur les télévisions chinoises, les dernières tonnes de béton seront coulées sur le manteau du barrage des Trois-Gorges, sur le fleuve Yang-Tsé, à Sandouping, près de Yichang, dans la province du Hubei (Centre). Les travaux avaient été inaugurés en 1994 par le Premier ministre Li Peng, un ingénieur de formation, qui avait lancé le projet en 1988. Ce barrage de Sanxia («trois gorges» en chinois) ne sera complètement opérationnel qu'en 2009, lorsque les 26 turbines, notamment fournies par le français Alstom, auront été installées, et le gigantesque bassin de retenue rempli. L'ouvrage permettra de produire, selon Pékin, autant d'électricité que 18 centrales nucléaires : 85 milliards de kilowattheures. Il aura coûté 24 milliards de dollars au bas mot, sans doute plus près de 40 milliards, et de nombreuses vies humaines. Selon le quotidien Xinjing, citant un responsable du chantier, «une centaine de personnes sont mortes sur le chantier en dix ans». Par ailleurs, 1,2 million de personnes auront été déplacées (lire ci-contre).

Obsession. Le barrage des Trois-Gorges symbolise un orgueil national retrouvé grâce au développement économique sans précédent qu'a connu le pays depuis le lancement des réformes économiques, en 1978. L'engouement pour ce projet remonte à 1919, lorsque Sun Yat-sen, le fondateur de la Chine républicaine (en 1911), lança l'idée de domestiquer ce fleuve qui provoquait périodiquement des inondations faisant des millions de morts. Cette vision futuriste d'un ouvrage aux dimensions de la Grande Muraille inspira un poème à Mao Zedong. Le barrage devint, au milieu des années 80, une «obsession» pour le Premier ministre Li Peng. Sa déception fut grande lorsque le Conseil d'Etat, en 1989, frappa le projet d'un moratoire de cinq ans. L'idée fut relancée après la reprise en main autoritaire qui suivit la répression sanglante du «Printemps de Pékin», pour être finalement adoptée par l'Assemblée nationale en 1992. Mais avec seulement deux tiers des suffrages, ce qui équivaut, en Chine, à un camouflet.

Les détracteurs du projet, auxquels se sont opposés de nombreux scientifiques chinois, y compris sous le règne de Mao Zedong, sont nombreux. A commencer par l'écrivaine Dai Qing qui a qualifié l'ouvrage de «farce ridicule et néfaste qui va hanter les dirigeants chinois». La Banque mondiale a refusé de participer au financement du projet, qu'elle a jugé non viable. Une rupture du barrage affecterait pas moins de 75 millions d'habitants, estime International Rivers Network, une organisation de protection de l'environnement, qui note que «la sécurité a été pratiquement négligée dans l'étude de faisabilité». Dans un recueil d'interviews publié en 1989, les critiques accusaient les planificateurs d'avoir sous-estimé l'impact d'un tel ouvrage sur l'environnement (le dauphin d'eau douce du Yang-Tsé paraît condamné) ; certains prédisent que la sédimentation du Yang-Tsé, qui charrie énormément d'alluvions, risque de rendre le barrage inopérant, et même d'accroître les risques d'inondations en amont.

Craquelures. Les avantages du projet, tels qu'ils sont mis en avant par le gouvernement, sont tout aussi nombreux. Pékin plaide pour ce barrage qui fournira au moins 2 % des besoins en énergie du pays, tout en diminuant d'autant la consommation de charbon, catastrophique pour l'environnement. Le barrage, sur lequel des «craquelures superficielles sans importance» avaient été détectées en 2000, s'inscrit dans une stratégie de désenclavement de l'intérieur du pays, jusqu'alors relativement peu concerné par le boom économique des zones côtières. Les navires de fort tonnage peuvent, grâce à un jeu d'écluses titanesques, remonter le fleuve jusqu'à Chongqing. «Nous ne pouvons pas dire que le projet des Trois-Gorges est parfait, reconnaissait ce mois-ci Cao Guangjing, vice-directeur de la compagnie qui gère les travaux. Il faudra attendre 30 ans pour effectuer ce jugement.»

http://www.liberation.fr/page.php?Article=383631



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Les habitants des villes inondées, déplacés d'autorité et plongés dans la pauvreté
L'argent des indemnités a été détourné et les nouveaux logements sont inadaptés.

Par Abel SEGRETIN
samedi 20 mai 2006



Wanzhou envoyé spécial

«Construire un barrage, c'est très bien, mais cela demande le sacrifice de nos vies et du fleuve.» C'est un vieillard digne qui professe ces paroles, au milieu d'un groupe d'habitants furieux. Derrière eux, des immeubles sont en train d'être rasés. Nous sommes à Wanzhou, ville d'un million d'habitants avec les pieds dans l'eau qui monte. Située au bord du lac de retenue de 630 kilomètres de long, Wanzhou concentre les mécontentements. La première phase du projet a déjà englouti une partie de la ville, et une nouvelle ligne rouge tracée à même les immeubles marque 177 mètres, niveau des eaux dans trois ans au-dessous duquel tout doit disparaître.

Nombreux sont ceux qui ne veulent pas partir des zones à inonder. Certains n'ont touché qu'une petite partie des indemnisations, d'autres rien du tout. «Ils avaient offert dix mille yuans [environ 1 000 euros, ndlr] pour notre foyer, nous avons signé, mais tout l'argent est resté dans les mains de fonctionnaires corrompus», dit une jeune mère de famille. Autour d'elle, c'est l'approbation, puis la crainte lorsqu'une fonctionnaire du Parti passe par là et exige de «ne pas critiquer le barrage devant un étranger».

Il y a quelques semaines, six cents villageois déçus par leur relogement sont venus se plaindre collectivement au chef-lieu de district local. Ils réclamaient un emploi et leurs allocations promises. Ils ont été reçus par des policiers en civil et des miliciens qui les ont battus. Bilan : six plaignants blessés, dont deux grièvement. Ironie de l'histoire : pendant ces passages à tabac, le gouvernement de Pékin annonçait un nouveau règlement encourageant «la participation locale» à tout projet industriel.

Un quart du budget total, soit cinquante milliards de yuans (environ cinq milliards d'euros), a bien été prévu pour les déplacés du barrage. Mais beaucoup d'argent a été détourné en descendant les échelons administratifs. Une forte aide de l'Etat pour l'emploi et la réinsertion a été allouée à quelques communautés «modèles» fortement médiatisées, alors que la plupart des autres sont en situation précaire, tandis que tout mécontentement est réprimé.

Des opposants en prison

Deux agriculteurs, Chen Zhiyan et Fu Xiancai, ont, néanmoins, pris la tête de mouvements de protestation dans la région du barrage depuis quelques années. Ils ont déjà été plusieurs fois détenus, et la femme de Chen a écopé de cinq ans de prison ferme pour avoir osé demander des compensations équitables. Récemment, trois correspondants occidentaux ont été interpellés par la police pour avoir tenté de les interviewer. Les journalistes chinois n'ont d'autre choix que de reprendre les dépêches optimistes des agences officielles. Ils savent que leur confrère Dai Qing a passé dix mois derrière les barreaux et été menacée de mort après la parution de son livre Yangtze! Yangtze!, appelant à un débat public sur les dangers du barrage.

100 000 paysans dans des barres de béton

Aujourd'hui, pourtant, même les plus ardents défenseurs du projet admettent que le déplacement massif des riverains du lac de retenue pose des problèmes. Selon le plan initial, ils ne devaient être que 800 000, et pas un million et demi. Mais pour pouvoir produire davantage d'électricité, Pékin a décidé d'augmenter le niveau des eaux. La moitié des déplacés a dû partir dans d'autres provinces, dont ils ne parlent pas le dialecte, relogés sur des terrains de seconde zone. Ceux de Wanzhou se retrouvent près de Canton ou Shanghai, à plus de mille kilomètres plus à l'est. Le vieil homme qui en a vu d'autres, estime que «ceux qui ont été relogés dans les environs et qui touchent leurs indemnités sont rares, ils ont de la chance».

Ceux qui ont de la «chance» sont par exemple les habitants de Yunyang, ville nouvelle au bord du fleuve. Construite d'un bloc à flanc de montagne, là où il n'y avait rien, Yunyang est désespérément uniforme. Les photos peuvent donner l'illusion d'une ville nouvelle comme une autre. Mais il règne un réel malaise dans ces longs ensembles de béton recouverts de carrelage blanc, où sont regroupés 100 000 paysans déplacés en masse il y a quatre ans. Les intérieurs des appartements sont déjà fissurés, et les ordures s'accumulent. Partout on croise des gens désoeuvrés. Les deux commerces les plus nombreux, omniprésents, sont les restaurants et les «salons de beauté», qui sont en réalité des maisons de passe.

Petits métiers et aides publiques

Près d'un panneau vantant «les opportunités sans limite d'une vie nouvelle dans une ville nouvelle», un groupe de lycéens observe les bateaux de touristes qui passent sans s'arrêter. Une lycéenne se souvient des maisons en bois quittées avec «grand espoir». Aujourd'hui, le constat est amer. Leurs parents vivotent de petits métiers, soutenus par les aides publiques, 300 yuans mensuels par foyer. «Les routes sont meilleures, on a de la lumière tout le temps. Mais la vie coûte trop cher, c'est la société de consommation. Il faut acheter son eau et son électricité au prix fort, et on n'a pas les moyens», déplore-t-elle.

D'autres dénoncent en vrac les déchets non traités déversés dans les eaux du fleuve, le chômage et l'administration corrompue. C'est que la gestion de la ville a été laissée à des fonctionnaires subalternes qui n'ont pas l'expérience d'agglomérations aussi grandes. Le plus grave, c'est l'absence de tout horizon pour ces populations déplacées. Comme tant d'autres, cette ville nouvelle a été bâtie sans aucune industrie ni secteur porteur. En 2009, quand les 26 turbines du barrage seront opérationnelles, les maigres subsides de l'Etat ne seront plus versés aux habitants. Ces nouveaux jeunes citadins sont pessimistes : «Là, nous n'aurons presque plus rien pour vivre. Alors on va partir tenter notre chance dans des villes plus grandes. On ne peut plus revenir en arrière, mais on n'a aucun avenir ici.»

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Chine. Daniel Zimmer, directeur du Conseil mondial de l'eau:
Des barrages nécessaires contre «les pénuries d'eau chroniques»

Par Alexandra SCHWARTZBROD
samedi 20 mai 2006



pour de nombreux experts, les craintes que suscitent des ouvrages tels que le barrage des Trois-Gorges sont de véritables «craintes de pays riches». Dans les pays du Sud, «on a des milliards de personnes à nourrir, pas question d'arrêter de construire des grands barrages ! Si l'on ne fait rien, ils vont crever de faim !», réagit ainsi le géologue Ghislain de Marcilly, professeur à l'université Pierre et Marie Curie. «Si on prend le barrage d'Assouan, bien sûr qu'il a eu un impact écologique épouvantable, mais il a quand même permis à l'Egypte de doubler sa population sans famine !» Daniel Zimmer, directeur du Conseil mondial de l'eau, basé à Marseille, est sur la même longueur d'onde. Pour lui, la dissymétrie entre pays développés et en développement n'est plus tenable. Il explique pourquoi.

Le barrage des Trois-Gorges est-il le dernier grand barrage de ce type ?

Non, bien sûr, et il suffit de regarder la situation des pays en développement pour comprendre pourquoi. En Afrique, par exemple, on ne stocke que quelques dizaines, voire quelques centaines, de m3 d'eau par habitant et par an. Aux Etats-Unis et en Europe, ce chiffre grimpe à 5 000 m3 par habitant et par an, alors que ces régions ont moins besoin d'eau que l'Afrique ! On est dans un rapport de 1 à 100 ! On peut donc comprendre que les pays en développement réclament des grands barrages et nous renvoient à la figure notre propre développement économique quand on leur parle de risques écologiques ! Nous, nous avons de l'eau pour notre consommation, pour l'irrigation et même pour la plaisance.

Les institutions internationales partagent-elles ce point de vue ?

Quand la polémique a commencé à monter autour de ces grands barrages, la Banque mondiale a changé sa politique d'infrastructures, refusant de lancer d'autres projets de ce type. Aujourd'hui, elle reconnaît son erreur. Elle a refait une estimation des bénéfices à tirer des grands barrages, et son discours a totalement changé. Pour la Banque, si l'on veut que certains pays qui souffrent de pénuries d'eau chroniques aient un minimum de réserves pour résister aux périodes de sécheresse, il faut impérativement reprendre ces projets. A condition, bien sûr, que l'on parvienne à prendre en compte et à traiter les problèmes sociaux, humains et environnementaux qui vont avec. L'avantage, aujourd'hui, c'est qu'on a fait des progrès de ce côté-là.

Les tensions restent cependant très fortes autour du barrage des Trois-Gorges...

Des tensions, il y en a forcément toujours autour de constructions de ce type. Mais, encore une fois, il faut garder en tête cette dissymétrie colossale entre les pays en développement qui ont besoin d'avoir de l'eau stockée pour compenser les aléas du climat, et les pays développés qui en ont moins besoin. C'est une injustice que les pays du Sud nous reprochent de plus en plus et que l'on ne peut plus accepter.

Existe-t-il une alternative aux grands barrages ?

En Afrique de l'Ouest, par exemple, on essaie de se débrouiller avec des petites retenues, plus en amont, pour délocaliser le stockage de l'eau. Autre possibilité, le stockage souterrain plutôt qu'en surface. Ce n'est pas toujours faisable, mais là où ça l'est, cela constitue une alternative intéressante.

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Chine
Les Amis de la Terre très inquiets

samedi 20 mai 2006



dans un communiqué publié vendredi à Paris, l'organisation écologiste les Amis de la Terre n'hésite pas à qualifier de «titanesques» les impacts sociaux et environnementaux du barrage des Trois-Gorges. A la mesure de l'ouvrage. Outre les «treize villes et 4 500 villages noyés» et les «162 sites archéologiques engloutis, certains parmi les plus importants de Chine», l'ONG dénonce le déplacement «de près de 2 millions de personnes avec des réinstallations qui se font parfois à la matraque et au bulldozer». Elle accuse surtout le barrage de «mettre en danger la plus grande ville de Chine, Shanghai, peuplée de 15 millions d'habitants, pourtant à 900 km de là dans le delta du Yang-Tsé». En avril 2006, rapporte-t-elle, une étude réalisée à l'université de Shanghai a mis en évidence que les zones bordant le fleuve se sont, à certains endroits, érodées de 4 km2 par an (par rapport à la moyenne établie entre 1951 et 2004) depuis la construction de l'ouvrage. En cause, les sédiments charriés par le fleuve, qui sont désormais bloqués par le projet. «Cette érosion massive menace une mégapole qui attire chaque jour davantage de monde», affirme l'ONG.

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A savoir

samedi 20 mai 2006



la construction du barrage des Trois-Gorges s'est échelonnée sur

12 ans

Elle a nécessité

24

milliards

de dollars

d'investissements,

selon les autorités chinoises ; 40 à 50 milliards, selon des sources occidentales.

Hauteur :

185 m.

Longueur : 2,3 km.

27 millions

de m3

de béton

ont été coulés.

Capacité de la retenue d'eau :

39,3

milliards de m3.

Capacité de navigation : flotte de 10 000 tonnes.

Plus d'un million de personnes

ont été déplacées.

30 000

personnes

ont travaillé sur place

au plus fort des travaux.

Il s'agit de la plus grande centrale hydroélectrique jamais réalisée dans le monde. Celle-ci produira

85

milliards de

kilowattheures,

grâce à

26

turbines

de 3 300 tonnes chacune.

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Chine. Editorial
Objet d'orgueil

Par Pierre HASKI
samedi 20 mai 2006



dans un pays où les numéros 1, 2 et 3 sont des ingénieurs de formation, tout comme leurs prédécesseurs immédiats, il n'est pas surprenant que la construction d'un barrage, certes le plus grand du monde, soit devenue un tel symbole de fierté et de puissance retrouvées. A l'étranger, mais aussi dans certains milieux chinois, on se pose des questions : sur l'impact écologique, sur le sort de plus d'un million de personnes déplacées, sur les détournements de fonds, sur la solidité de l'édifice, sur les menaces sismiques ou même terroristes... Mais pour le pouvoir chinois, le barrage des Trois-Gorges constitue d'abord un objet d'orgueil national, un sentiment qu'il a réussi à inculquer à la majorité des Chinois, légitimement fiers de cette réalisation qui doit peu de choses aux étrangers. Il y a, dans cette attitude, le produit de l'histoire, une revanche sur un siècle et demi de stagnation économique et politique. La Chine du XXIe siècle, à l'opposé, envoie un homme dans l'espace et mène à bien le projet de barrage le plus ambitieux au monde. Mais on décèle aussi, dans ce volontarisme, la marque du Parti communiste chinois, conduisant de tels projets de manière autoritaire, qu'il s'agisse de déplacer des populations ou de s'asseoir sur les objections écologiques dont certaines ne manquent pas de bon sens. L'histoire dira si la construction de ce barrage géant aura été bénéfique pour la Chine et ses habitants : pour l'heure, elle est assurément bonne pour le pouvoir communiste, dont la seule légitimité repose désormais sur sa capacité à garantir la croissance économique. La Chine est passée de l'utopie maoïste qui a mal tourné à une gestion de Conseil d'administration dont le bilan ne s'évalue qu'en termes comptables. L'achèvement du barrage des Trois-Gorges incarne cette ambiguïté : impressionnant techniquement, effrayant socialement. Un résumé du développement accéléré de l'empire du Milieu.

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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 22 Mai 2006 23h09
Mineur chinois, simple chair à creuser
Des dizaines de gueules noires périssent chaque jour au fond de gisements illégaux.

Par Philippe GRANGEREAU
lundi 22 mai 2006



Yangquanqu (province du Shanxi) envoyé spécial

En Chine, où périssent chaque jour des dizaines de mineurs, la vie d'une «gueule noire» ne vaut pas très cher. Surtout dans le Shanxi, province riche en gisements et en injustices. Les patrons de mines privées y exploitent sans vergogne une main-d'oeuvre paysanne venue des campagnes pauvres du Sichuan, à 1 millier de kilomètres de là ; un sous-prolétariat qui besogne ses 10 heures quotidiennes dans des trous minuscules à 100 mètres sous terre. En raison de leur petite taille, les Sichuanais sont souvent les seuls à même de trimer dans ces boyaux étriqués d'un diamètre inférieur à 1 mètre. La descente s'effectue dans un seau en fer suspendu à une poulie, qui sert aussi à remonter le minerai à la surface. Ces mines, illégales, sont dépourvues de la moindre mesure de sécurité. «Les patrons, pour ne perdre ni argent, ni temps, n'autorisent même pas l'étayage des galeries. Nous sommes pires que les coolies du siècle dernier», soupire Chen qui, depuis dix ans qu'il travaille dans le district, a vu mourir une cinquantaine de ses compagnons. «Pendant ce temps-là, les propriétaires de mines, eux, roulent sur l'or.» Sur les routes noires de charbon où circulent des norias de camions-bennes débordant de matières fossiles qui alimentent la croissance chinoise, on croise les berlines des officiels et les voitures de luxe des patrons.

Combat. Rencontre avec Yuan Huiqing, 29 ans. Elle a fait le voyage en train du Sichuan, avec son enfant de 8 ans, pour voir le cadavre de son mari. Agé d'une vingtaine d'années, originaire du Sichuan, il a été tué par un éboulement le 30 avril à 15 heures dans l'une des quelque 2 000 mines illégales de Yangquanqu, village riche en charbon, fer et bauxite. Il travaillait depuis six ans pour un patron privé qui n'a même pas pris la peine d'appeler Yuan pour l'avertir du décès de son époux. C'est Ming, un mineur avec qui la victime travaillait, qui l'a alertée.

Le combat de la jeune veuve : obtenir l'«argent de [ses] larmes», 200 000 yuans (1). Elle espère, à son arrivée, décrocher cette compensation à peine décente, mais déchante vite. Sa première visite est pour la morgue de l'hôpital local. Le bâtiment de plain-pied où les mineurs morts à la tâche sont conservés est tout sauf une chambre froide. Le commis, clope au bec, exige un pourboire de 20 yuans pour ouvrir une porte branlante. La pièce de 5 mètres sur 5 est crasseuse, semée de balayures et d'immondices. Une sorte de local à poubelles où il fait plus chaud qu'à l'extérieur. L'air confiné empeste l'odeur du cadavre du mineur, étendu sur un grabat, sous d'épaisses couvertures. Nonchalant, le commis jette sur le corps une grille démontée à l'arrière d'un réfrigérateur qu'il consent à brancher, mais seulement le temps de la visite ; elle dispense un froid symbolique. Yuan s'agenouille devant son mari décédé. «Je ne peux pas le faire incinérer tout de suite car ici les autorités exigent que les négociations sur le montant de la compensation soient achevées ; un contrat doit être signé devant l'office légal avant de procéder à la crémation», dit la veuve. L'absence de chambre froide sert ainsi de moyen de pression sur les familles pour qu'elles acceptent une indemnité moindre.

Mépris. Légalement, les compensations sont calculées selon le revenu moyen de la province de résidence de la victime. En raison des disparités entre villes riches et provinces pauvres, un paysan, «caste» méprisée en Chine, peut n'avoir droit qu'au quart de la compensation accordée à un citadin. Ces dispositions discriminatoires ne sont, le plus souvent, même pas respectées par les autorités locales. Yuan Huiqing le découvre à ses dépens. Le jour de son arrivée, elle a une entrevue avec Zhang Liguang, le patron de la mine de bauxite dans laquelle son mari est mort. L'entretien tourne vite à l'affrontement. Les hommes de main de l'entrepreneur menacent d'«éliminer» le conseil juridique qui accompagne la veuve. Depuis, le propriétaire reste introuvable.

Bien que cette mine soit illégale, les cadres locaux se chargent de défendre les intérêts de l'exploiteur en tant que «médiateurs». En quelques jours, Yuan a trois interlocuteurs : le maire, un député et la directrice du bureau des affaires légales. Bien qu'elle soit légalement en droit de demander 200 000 yuans, tous l'incitent à limiter ses exigences à 80 000 yuans. «Ils m'ont dit : "Vous n'obtiendrez pas plus !"» rapporte la veuve, qui finira par se contenter de cette somme modeste.

Critiqué pour le taux de mortalité incroyablement élevé de ces mines, le gouvernement central se contente d'annoncer tous les deux ou trois mois la fermeture «imminente» des exploitations illégales. Mais l'appétit en matières premières du pays est tel que Pékin se contente de mesures «cosmétiques». «Les officiels provinciaux n'effectuent que de simples inspections de deux ou trois jours. Toute activité est alors suspendue, explique Chen, le mineur. Lorsqu'ils repartent, toutes les mines rouvrent. Il y a une collusion totale entre les patrons des mines illégales et les fonctionnaires.» «Les cadres locaux font plus que tolérer ces mines illégales, ils les protègent, car ils en retirent des pots-de-vin», complète le conseil juridique. Chen poursuit : «Aux yeux des gens d'ici, patrons ou officiels, nous ne sommes appréciés que pour notre sueur et nos bras. On sait que notre existence ne vaut que quelques milliers de yuans. Pas davantage.»

(1) 10 yuans égalent 1 euro.

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44 mineurs sous terre depuis jeudi

lundi 22 mai 2006



les accidents de mine se multiplient en Chine : 44 mineurs sont piégés depuis jeudi dans la houillère de Xinjing, dans la province du Shanxi. La direction de la mine, comme c'est souvent le cas, a tenté de dissimuler l'accident. L'an dernier, selon des statistiques officielles, 8 535 mineurs ont laissé leur vie dans des accidents ­ pour une bonne partie au Shanxi. Selon des militants syndicalistes, les décès de mineurs en raison des mauvaises conditions de sécurité atteindraient en réalité, à l'échelle nationale, le nombre faramineux de 20 000 par an ­ soit une moyenne de 54 tués par jour. La plupart ne sont jamais rapportés par la presse.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=383951



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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 22 Mai 2006 23h15
La Chine achève le barrage des Trois-Gorges
LE MONDE | 22.05.06 | 14h04 • Mis à jour le 22.05.06 | 14h04
YICHANG (HUBEI) ENVOYÉ SPÉCIAL

La construction du barrage hydroélectrique des Trois-Gorges sur le fleuve Yangzi (fleuve Bleu) a été déclarée, samedi 20 mai, "achevée" par les autorités chinoises, soit neuf mois avant la date prévue. Il s'agit du plus monumental projet hydroélectrique chinois qui, dans la droite ligne de la tradition qui fit creuser le Grand Canal de Pékin à Hangzhou, prévoit des milliers de centrales sur les fleuves d'un pays dont l'Himalaya, et donc le Tibet, est presque l'unique château d'eau. Pour autant, le barrage, rempli à mi-hauteur et dont 14 des 26 turbines tournent déjà, ne devrait être totalement opérationnel qu'en 2008, lorsque l'ensemble des usines sera achevé, et que le lac aura été rempli, prudemment.

Le coût du plus grand barrage du monde - long de 2 309,5 m, haut de 185 m et ayant nécessité 27 millions de m3 de béton - a lui aussi galopé pour atteindre 25 milliards de dollars (de 50 à 75 milliards selon certaines sources officieuses). Contreparties positives annoncées : ce mastodonte devrait être capable de produire 84,7 milliards de kWh d'électricité par an, de réguler les eaux du plus long fleuve de Chine - redouté pour ses inondations récurrentes et meurtrières -, et de contribuer à irriguer une Chine qui craint autant la panne sèche que la pollution.

Contreparties négatives : des conséquences sans précédent, qu'elles soient écologiques, humaines (2 millions de personnes déplacées), ou culturelles (disparition de 160 sites archéologiques majeurs, de milliers d'ensembles patrimoniaux, et du paysage immémorial et périlleux de la passe des Trois-Gorges). Mais aussi la menace que ferait courir à des dizaines de millions d'habitants la rupture accidentelle du barrage (un réservoir qui pourrait varier de 40 milliards de m3 à 116 milliards de m3, taux de remplissage maximal), voire sa destruction volontaire pour les plus inquiets.

En même temps que son achèvement, les responsables du barrage ont simultanément annoncé que 43 experts ont été envoyés par le Comité de construction du projet, relevant du gouvernement central, pour inspecter la qualité des travaux sur la partie sud de l'ouvrage. L'inspection sera dirigée par l'académicien Pan Jiazhen, 80 ans, ancien opposant devenu partisan du projet.

Sur place, rien n'annonçait, il y a quinze jours encore, l'imminence de la fin des travaux. A 40 km en aval du barrage, les 700 000 habitants de Yichang (Hubei), principaux bénéficiaires de la manne financière induite par le chantier - dont les rives ont été choyées -, n'ont pas eu l'occasion de mesurer les premières conséquences relevées sur le cours inférieur du fleuve : principalement l'érosion et le recul des berges du Yangzi, que ne compense plus l'apport de limon arrêté en amont.

FRUSTRATION DES RIVERAINS

C'est un des points les plus difficiles à traiter à Sandouping, le site même du barrage, où un circuit panoramique comprenant cinq sites permet à des milliers de touristes de voir le monstre de plus près. Ils s'approchent ainsi des grues impressionnantes qui continuent de tourner autour des centrales sud.

Du site du barrage à Chongqing (situé à 600 km à l'ouest en amont), le lac de retenue a été l'objet de travaux proportionnels à la taille du barrage, créant sur des centaines de kilomètres un paysage stupéfiant. Certains sites historiques ont été artistiquement reconstitués, comme Zigui, le village "natal" et le mémorial du poète et ministre Qu Yuan (IVe siècle av. J.-C.), dans la forme (agrandie en 1982) que lui aurait donnée la dynastie Tang au IXe siècle. Mais des villes et des villages ont disparu ou vont disparaître à la prochaine montée des eaux - une première phase de l'inondation des berges a eu lieu en 2003 -, là où vit une population nombreuse qui s'accroche désespérément. Les autorités prétendent indemniser les populations déplacées, et les reloger dans des villes nouvelles, mais la frustration est vive chez les riverains, qui se plaignent de détournements de fonds au profit de fonctionnaires corrompus.

Au problème croissant que pose l'assainissement des eaux du lac, réceptacle des eaux usées de toute la région, s'ajoutent l'érosion et l'instabilité des berges, qui peuvent conduire à la chute de pans entiers de montagne.

Frédéric Edelmann
Article paru dans l'édition du 23.05.06


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Barrage des Trois Gorges : la Chine, schizophrène mais pragmatique
LE MONDE | 20.05.06 | 09h35 • Mis à jour le 20.05.06 | 09h36
SHANGHAÏ de notre correspondant

En bientôt un demi-siècle de communisme, la Chine aura mis en oeuvre quelques-uns des projets de maîtrise de la nature les plus ambitieux de l'histoire de l'humanité. Mais la foudroyante accélération de ces dernières années a changé la donne : la mondialisation de son économie, l'arrivée à maturation d'un capitalisme longtemps anarchique et artisanal et la crainte d'une surchauffe font que la question du développement durable a fait irruption dans l'idéologie officielle ; de manière assez singulière, et irréversible. Schizophrène, mais pragmatique, la Chine d'aujourd'hui est confrontée en matière d'environnement à une tâche gigantesque.

C'est peut-être la politique vis-à-vis de l'eau qui illustre le mieux l'attitude de la Chine vis-à-vis de la nature : d'abord parce qu'elle concerne le plus fondamental des besoins humains ; ensuite parce que sa gestion est primordiale pour l'agriculture, qui emploie en Chine la majorité de la population. Des siècles d'érosion des sols ont conduit, au XXe siècle, à des problèmes aigus de dépérissement des rivières (notamment le fleuve Jaune), d'inondations et de désertification.

C'est pour tenter d'y remédier que Maozedong a lancé, au début des années 1950, les premiers grands projets de barrages de l'ère communiste, sur le fleuve Jaune et dans le bassin de la rivière Huai, avec la construction de centaines de barrages en cascade et de digues. L'homme devait alors "conquérir la nature" . Mao était capable d'ordonner que "se courbent les montagnes et se détournent les rivières" . Avec souvent des résultats catastrophiques : un dépérissement encore plus grave de certains cours d'eau — au point que le fleuve Jaune ne soit plus que l'ombre de ce qu'il était — et quelques ratés spectaculaires, comme l'effondrement des barrages.

Les preuves les plus tangibles que cet héritage prométhéo-socialiste a largement survécu à la conversion de la Chine aux vertus de l'économie de marché, se trouvent aujourd'hui dans la continuation de deux des plus ambitieux projets de la Chine communiste : le barrage des Trois Gorges, le plus vaste projet hydroélectrique jamais réalisé, et le détournement d'une partie des eaux du Yangtze pour alimenter le nord-est de la Chine, dont Pékin. Accessoirement, ces deux projets pharaoniques ont un coût social et humain immense, puisqu'ils entraînent à eux deux le déplacement de plus de 2 millions de personnes — mais ce n'est pas, pas plus aujourd'hui qu'hier, un obstacle digne de considération.

Pékin recevra en fait dès 2007 un premier approvisionnement en eau venant de réservoirs de la province du Hebei, via un conduit de 225 kilomètres, avant que le canal sous-terrain acheminant l'eau du Fleuve bleu ne lui fournisse des milliards de mètres cubes supplémentaires, à partir de 2010. Le barrage des Trois Gorges, dont la construction a commencé en 1993, fournit de l'électricité depuis 2003. Il sera opérationnel dans sa totalité en 2009, avec 26 générateurs et une capacité de production d'électricité de 84,7 milliards de kilowattheures.

Non seulement il n'a jamais été remis en question, mais une tranche souterraine, non prévue à l'origine, et dont la construction a été bloquée au mois de janvier par la SEPA (Administration d'Etat pour la protection de l'environnement) a finalement obtenu il y a quelques semaines le feu vert pour sa prolongation. Que la SEPA ait pour la première fois tenté de jouer son rôle de contre-poids, en bloquant, au côté de celui du Yangtze, trente grands projets à travers le pays, est certes révélateur d'une volonté réelle de la part des dirigeants de tenter de prendre la mesure du formidable passif écologique de la Chine.

Mais on en constate aussi les limites : les amendes prévues par la loi sont tellement minimes que la plupart des projets concernés ont continué à fonctionner comme si de rien n'était. Et pour ceux qui ont accepté l'injonction de l'agence gouvernementale, la suspension a été de très courte durée : en sous-effectif, la SEPA ne pèse tout simplement pas assez face aux enjeux desdits projets, aussi bien pour leurs promoteurs — sociétés d'Etat ou privées — que pour leurs commanditaires : les provinces, lancées dans une quête frénétique de sources d'énergie.

Si la protection de l'environnement fait en théorie partie, depuis la fin des années 1980, des politiques prioritaires du gouvernement, c'est depuis la fin des années 1990 que la prise de conscience a eu lieu. L'ancien chef de l'Etat Jiang Zemin, à la fin de son règne, et surtout le président Hu Jintao avec la nouvelle équipe au pouvoir, se préoccupent plus de l'aspect qualitatif de la croissance et d'un développement équilibré. La Chine, qui accomplit une révolution industrielle d'une ampleur jamais encore égalée, croît à plus de 9 % par an, et sa consommation en énergie entraîne des déséquilibres de plus en plus préoccupants : pénuries d'eau et d'électricité, épuisement des ressources, gaspillage, et, bien sûr, pollution généralisée.

Désormais, le concept de développement durable a la part belle dans les médias chinois, mais aussi lors des congrès annuels de l'Assemblée consultative du peuple. Outre des moyens élargis en faveur des ministères concernés, le gouvernement chinois tente de mettre en place divers programmes : si leur efficacité reste à prouver, ils remplissent un rôle pédagogique indéniable auprès d'une population encore peu sensibilisée au problème.

C'est le cas, depuis le début de l'année, du projet de "PIB vert" : une dizaine de villes, dont Pékin, se prêtent déjà à l'expérience. Il s'agit de déduire du calcul de la croissance les effets néfastes du développement sur l'environnement.

Depuis quelques années, des ONG écologistes, telles qu'Amis de la nature, Village global de Pékin et Bénévoles pour une Terre verte (Friends of Nature, Global Village of Beijing et Green Earth Volunteers) sont davantage écoutées, même si elles restent très encadrées par le gouvernement. La Chine collabore beaucoup plus que par le passé avec les organisations internationales, tel le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), et s'ouvre, mondialisation oblige, aux experts du monde entier.

La promotion du développement durable sert aussi les objectifs du gouvernement : freiner à tout prix une croissance qui s'emballe. C'est l'ébauche d'une conscience macro-écologique, qui devrait, à terme, faire pendant à l'hubris des cinquante dernières années.

Mais la Chine est confrontée à une tâche d'une ampleur rare : la boîte de Pandore ouverte par l'économie de marché, en termes de micro-écologie, si l'on peut décrire ainsi les comportements individuels des acteurs économiques, du consommateur à l'entreprise en passant par les municipalités : ceux-ci sont la cause de centaines de milliers de "mini" -désastres écologiques, dont la presse chinoise a très rarement l'autorisation de se faire l'écho.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 26.05.05


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En 2004, la Chine a connu une érosion très importante de ses sols
LE MONDE | 29.12.05 | 14h10 • Mis à jour le 20.05.06 | 09h47

Selon le vice-ministre chinois des ressources en eaux, E. Jingping, la Chine a perdu en 2004 plus de 1,6 milliard de tonnes de sols, soit un volume équivalant à une épaisseur de 1 centimètre de terre sur une surface de 125 000 km2. L'érosion des terres a affecté, au total, 3,6 millions de km2, soit 37 % du territoire. Sur cette surface, 1,65 million de km2 ont été attaqués par l'eau et 1,91 million de km2 par les vents. Cette situation est jugée inquiétante par les autorités de ce pays, où 21 % de la population mondiale, soit 1,3 milliard d'habitants, est installée, sur seulement 10 % des terres de la planète.

Si l'érosion concerne pratiquement toutes les régions du territoire chinois, elle se fait particulièrement sentir dans les zones situées entre le fleuve Jaune et le Yang-tsé. Une région où le pouvoir chinois a prévu de créer des lacs et des réservoirs alimentés par des dérivations de ces fleuves. Ce projet pharaonique devrait être réalisé d'ici à 2050 pour un coût de 62 milliards de dollars (soit le double du budget du barrage des Trois-Gorges).

L'érosion accélère aussi la désertification de la Chine du Nord, où le désert de Gobi s'étend d'une manière dramatique et se rapproche de Pékin, qui subit des vents de sable importants lors de chaque printemps.

Pendant l'année 2004, sur l'ensemble des sols détruits, 800 300 hectares de terre arable ont disparu, dont 145 000 hectares à cause de la construction immobilière et 63 700 à la suite de désastres naturels. Auparavant, de 1997 à 2004, la surface des sols arables avait décru de 5,7 %, soit une perte nette de 7,46 millions d'hectares pendant ces huit ans.

EAUX POLLUÉES

Les ressources en eau préoccupent également les autorités chinoises. Elles ne représentent aujourd'hui que le quart de la moyenne mondiale par habitant et risquent encore de diminuer à l'avenir. Plus de 300 millions de Chinois n'ont pas accès à l'eau potable, alors que les besoins en eau de la Chine sont cinq fois plus importants que la moyenne en raison du boom économique.

Autre source de préoccupation, les eaux souterraines, qui fournissent près de 70 % de l'eau potable, sont polluées dans 90 % des villes, précise l'Agence de l'environnement chinoise. Selon une étude récente, ces nappes phréatiques sont contaminées par des polluants organiques et chimiques, à tel point que Zhang Lijun, vice-directeur de l'administration d'Etat de protection de l'environnement (SEPA, selon son acronyme en anglais), a qualifié la situation de "grave". Les eaux souterraines représentent 40 % de l'eau utilisée pour l'irrigation des champs dans les campagnes.

Selon le rapport de la SEPA, la pollution de l'eau, qui touche particulièrement les villes du Nord, provoque des pertes économiques évaluées à des dizaines de milliards de dollars. Pour tenter de remédier à la situation, les autorités chinoises ont lancé, en 2004, plusieurs projets.

Christiane Galus (avec AFP)
Article paru dans l'édition du 30.12.05


Ecrit par: P'tit Panda Lundi 22 Mai 2006 23h16
A Pékin, Angela Merkel évoque les droits de l'homme
LE MONDE | 22.05.06 | 14h13 • Mis à jour le 22.05.06 | 14h13
PÉKIN, FRANCFORT CORRESPONDANTS

La chancelière allemande, Angela Merkel, a commencé sa première visite officielle en Chine, lundi 22 mai, en évoquant d'emblée les droits de l'homme avec le premier ministre Wen Jiabao. "C'est une question importante dans le dialogue bilatéral", a déclaré Mme Merkel lors d'une conférence de presse à Pékin.

Des sources gouvernementales allemandes avaient indiqué que la peine de mort, le système des camps ou l'exercice de la liberté religieuse seraient des sujets abordés par Mme Merkel, même si c'est avec le "tact approprié". Elle devait aussi rencontrer, lundi soir à l'ambassade allemande, des personnalités de la société civile, dont les noms n'ont pas été dévoilés. Mardi, une rencontre est prévue avec l'évêque catholique de Shanghaï, Aloysius Jin Luxian, qui appartient à l'Eglise officielle. Rencontre qui intervient dans un moment de tension entre le Vatican et Pékin sur la nomination des évêques.

La chancelière a clairement fait savoir, dès son entrée en fonctions, qu'elle était hostile à la levée de l'embargo sur les ventes d'armes dites "léthales" à la Chine. Elle l'a répété au président chinois Hu Jintao lors de sa visite en Allemagne en novembre 2005.

Son prédécesseur, Gerhard Schröder, était, au contraire, en phase avec Jacques Chirac sur la question. Le président français s'est employé durant des mois à convaincre ses homologues européens que cet embargo ne sert à rien et n'a plus lieu d'être.

Mme Merkel a ainsi rejoint le camp des pays scandinaves, ralliés par la Grande-Bretagne en 2005 après l'adoption de la "loi anti-sécession" par l'Assemblée nationale populaire. Ce texte donne toute légitimité à Pékin pour recourir à la force si Taïwan la "rebelle" déclarait son indépendance.

Accompagnée d'une quarantaine de patrons, Mme Merkel devrait aussi signer une vingtaine d'accords économiques - notamment sur la prévention de la contrefaçon -, et appuyer les entreprises allemandes.

Un des poids lourds du parti de la chancelière, le ministre-président de la Hesse, Roland Koch, qui l'a précédée à Pékin début mai, assure qu'il n'est "pas problématique aujourd'hui de discuter des questions controversées, cela ne met pas en danger les relations économiques, qui sont de l'intérêt des deux parties", dans un entretien à la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung du dimanche 21 mai.

Bruno Philip et Adrien de Tricornot
Article paru dans l'édition du 23.05.06


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Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 24 Mai 2006 20h28
Rail : Berlin rechigne à un contrat à Pékin
Les Allemands craignent la copie de leurs technologies ferroviaires.

Par Philippe GRANGEREAU
mercredi 24 mai 2006



Pékin de notre correspondant

Pékin avait tout fait pour forcer la main de la chancelière allemande, Angela Merkel, en visite en Chine lundi et mardi. Une cérémonie avait été prévue pour la signature du prolongement de la ligne de train à suspension magnétique Maglev de Shanghai jusqu'à Hangzhou (180 km). Mais, au dernier moment, le contrat de 4,8 milliards d'euros n'est pas arrivé, principalement en raison des craintes allemandes de voir ses technologies copiées.

Dans ce domaine, seulement quelques transferts mineurs avaient été accordés par le consortium allemand conduit par Siemens sur la ligne existante, qui relie l'aéroport de Shanghai à la métropole. La Chine en exige davantage dans le cas d'un prolongement jusqu'à Hangzhou. Selon des sources allemandes citées par Reuters, des responsables du ministère chinois des Affaires étrangères ont négocié jusqu'à très tôt lundi matin, dans les chambres d'hôtel de la délégation, afin de trouver un accord avant la rencontre, dans l'après-midi, entre Merkel et le président chinois, Hu Jintao. Le Quotidien du peuple annonçait même, en citant un responsable chinois, que des accords de transfert de technologie avaient été trouvés entre la Chine et les compagnies Siemens et Krupp. «Ils nous ont mis la pression afin que nous signions dans l'urgence, devant les caméras», explique cette source allemande. Prenant acte des craintes de Berlin, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a déclaré hier que son pays «s'engagerait solennellement à respecter les droits de propriété intellectuelle» en cas d'accord ultérieur.

L'Allemagne est toutefois parvenue à signer un mémorandum de coopération pour la construction de 500 locomotives classiques. La Chine, dans ses gros contrats avec les pays développés, accorde toujours une longueur d'avance aux entreprises acceptant de transférer leurs technologies. Areva, en concurrence avec l'américain Westinghouse pour la construction de quatre réacteurs de troisième génération EPR, l'avait appris à ses dépens en mars dernier. Le Français semblait moins bien placé, en raison de ses hésitations à livrer ses secrets de fabrication. Areva assure avoir revu son offre depuis.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=384533



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Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 24 Mai 2006 20h46
On ne badine pas avec l'icône Mao !
LE MONDE | 23.05.06 | 13h49 • Mis à jour le 23.05.06 | 13h49

Front dégarni, cheveu bombé sur la tempe, regard impérial - un rien soucieux -, grain de beauté piquant le haut du menton et, bien sûr, col du même nom : le visage de Mao est une icône à ne pas glisser entre toutes les mains. Les employés de la maison d'enchères pékinoise Beijing Huachen Auctions ont beau avoir le gant blanc et le geste délicat, la photo les montrant empoignant le portrait peint du défunt timonier a choqué les patriotes chinois. Le cliché, signé Chine nouvelle (agence officielle), a été diffusé en avant-première d'une séance d'enchères prévue pour le 3 juin à Pékin. Ce jour-là, l'image sacrée, qui trôna dans les années 1950 et 1960 au faîte de la Porte de la paix céleste - l'entrée sud de la Cité interdite -, sera livrée à la convoitise des spéculateurs ou collectionneurs, en même temps que des bijoux et des porcelaines. Seule la loi du marché s'imposera : le futur acquéreur pourrait donc être... étranger.

Scandale ! Les forums de discussion Internet en Chine se sont enfiévrés devant pareille désacralisation du symbole. "Qui vous a donné le droit de mettre le portrait de Mao aux enchères ?, s'indigne un internaute sur le site sina.com. Le président Mao appartient au peuple chinois. Cette oeuvre est notre denrée spirituelle." " Une telle vente n'est pas seulement un sacrilège pour Mao, enchaîne un autre. C'est une profanation de l'esprit national." Certes, quelques voix s'efforcent de raison garder : "Mao est un grand homme mais on ne peut pas l'idolâtrer aveuglément", " Ce n'est qu'un portrait, arrêtez de fabriquer des dieux." Mais elles sont plutôt minoritaires dans le concert de clameurs indignées.

Touche pas à mon Mao ! Cette susceptibilité chatouilleuse autour de la figure du père de la Chine rouge exprime un "air du temps". L'année 2006 est scandée par une double commémoration : le 40e anniversaire du déclenchement de la Révolution culturelle (16 mai 1966) et le 30e anniversaire de la mort de Mao (9 septembre 1976). Dans ce contexte, Mao, c'est un peu tabou et totem. Tabou pour les autorités, qui ne savent toujours pas comment figer dans le marbre une momie qui grimace encore dans son mausolée, mauvaise conscience d'un parti idéologiquement modifié et qui eut à souffrir jadis de ses emballements de thaumaturge. L'assourdissant silence officiel autour de la Révolution culturelle donne une idée de l'embarras. On n'ouvre pas une boîte de Pandore où grouillent tant de mauvais génies.

Mais c'est aussi un totem devant lequel - grinçante surprise - se prosternent des bataillons de jeunes esprits ombrageux. Il ne faut point y flairer un retour de l'orthodoxie. Le Mao qui plaît aux jeunes, c'est le rebelle frugal, héritage à opposer ironiquement aux actuels dirigeants corrompus. Déjà, au printemps 1989, au coeur de l'agora démocratique de Tiananmen, on épinglait crânement Mao sur sa veste et quand trois étudiants s'avisèrent de souiller d'oeufs et d'encre le portrait géant ils essuyèrent le courroux de leurs camarades.

Au fil des années, la perception s'est modifiée. A l'heure de la montée du nationalisme, Mao incarne la patrie plus qu'une idéologie. Il est revendiqué comme une relique du patrimoine national à chérir, surtout face àl' "arrogance" de l'Occident. Un événement, passé inaperçu, illustre cette nouvelle religion patriotique en train de se cristalliser autour de Mao. Le 17 mai, une cinquantaine d'étudiants chinois de l'université de Massey, en Nouvelle-Zélande, ont manifesté leur colère devant les locaux du journal de la faculté. Impertinent, le magazine avait consacré sa couverture à un photomontage féminisant Mao, moulé dans une robe sexy, collier autour du cou, élégante comme une midinette. Les jeunes Chinois de Nouvelle-Zélande ont vu là un sacrilège comparable aux "caricatures anti-Mahomet". "Le président Mao, c'est un Jésus pour nous", s'est étranglé d'émotion un manifestant, cité dans la presse néo-zélandaise. Des excuses ont été réclamées. Marché international de l'art, fanzines de campus : on ne badine pas avec Mao !

Frédéric Bobin
Article paru dans l'édition du 24.05.06



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AFP/PETER PARKS
Des employés de Huachen Auction House transportent un portrait de Mao, qui sera vendu le mois prochain, dans leur bureau de Pékin, le 18 mai 2006.

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 07h50
Mise à jour 25.05.2006 08h27
La Chine exhorte le Canada à extrader le plus tôt possible le trafiquant présumé Lai Changxing

Le gouvernement chinois a exhorté le Canada à extrader le plus vite possible le trafiquant Lai Changxing afin qu'il puisse être jugé en Chine, a déclaré mardi à Beijing le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Liu Jianchao.

Lai est accusé d'avoir dirigé un réseau qui a mené, en collaboration avec des officiels corrompus dans la ville de Xiamen, dans la province du Fujian (est), la plus grande opération de contrebande jamais découverte en Chine depuis 1949, impliquant des marchandises d'une valeur de 10 milliards de dollars.

Lai s'est enfui au Canada avec sa famille en 1999. Il tente d'obtenir le statut de réfugié au Canada.

La date d'extradition de Lai n'a pas encore été confirmée, a indiqué Wu Heping, porte-parole du ministère chinois de la Sécurité publique.

Liu a affirmé que le gouvernement chinois avait adopté une position ferme sur ce problème et réitéré cette dernière au gouvernement canadien.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 07h51
Mise à jour 24.05.2006 13h50

La Chine fera des enregistrements vidéo des audiences en appel impliquant des condamnations à mort

Les cours chinoises feront des enregistrements vidéo en direct des audiences de procès en appel impliquant des condamnations à la peine de mort, a annoncé le président de la Cour populaire suprême Xiao Yang mardi à Guangzhou, chef-lieu de la province du Guangdong (sud).

Toutes les audiences de cas de peines de mort portés en appel seront publiques à partir du 1er juillet prochain comme prévu, a indiqué Xiao lors d'une réunion de travail nationale sur les procès criminels.

Les témoins clés ne pourront pas réfuser de donner des preuves de ce qu'ils avancent, et le recours à la torture pour obtenir des informations sera interdit, a-t-il ajouté.

Depuis la publication de cette procédure par la Cour populaire suprême fin décembre dernier, cinq cours locales supérieures ont mené des audiences publiques pour des cas de peines de mort portés en appel.

Selon le Code pénale en Chine, les tribunaux populaires doivent ouvrir des sessions en deuxième instance, si les cas ont été protestés par un procureur. Mais en réalité de nombreux tribunaux ne mènent pas d'audience publique en deuxième instance en cas de condamnation à mort.

Depuis le debut de l'année 2005, les médias chinois ont rapporté plusieurs cas de condamnation à mort qui avaient été mal jugés, critiquant le manque de précautions des tribunaux dans de tels cas.

En octobre 2005, la Cour populaire suprême a publié son deuxième plan quinquennal de réformes, qui stipule que les tribunaux populaires doivent mener des audiences publiques pour les cas de peines de mort portés en deuxième instance.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 07h52
Mise à jour 25.05.2006 14h42


France : Mise en application du programme Cap export Chine

Le 24 mai, la Ministre déléguée française au Commerce extérieur Madame Christine Lagarde, qui assiste à Vinexpo Asia-Pacific tenu à Hongkong, a annoncé la mise en route officielle du programme visant à promouvoir les exportations françaises vers la Chine (Cap export Chine).

Depuis le premier semestre 2005, le Bureau de la Ministre déléguée française a commencé à élaborer et à promouvoir un programme d'ensemble stratégique Cap export ayant pour objectif d'élargir le commerce extérieur et la coopération économique avec les marchés internationaux émergents. L'idée directrice de ce programme stratégique est d'aider les petites et moyennes entreprises (PME) françaises à s'emparer des marchés extérieurs et de les encourager à exporter davantage. A cet effet, le Bureau susmentionné a identifié cinq pays pilotes, c'est-à-dire cinq de ses principaux partenaires commerciaux, à savoir la Chine, l'Inde, le Japon, les Etats-Unis et la Russie, lesquels représentent les 25 pays et territoires qui constituent pour la France les marchés extérieurs primordiaux.

L'objet fondamental du programme est le suivant : Elargir les exportations afin de pouvoir augmenter les emplois à l'intérieur du pays, et surtout favoriser l'emploi des jeunes ; Explorer et exploiter les marchés internationaux ; renforcer la capacité de coordination d'ensemble des entreprises françaises d'exportations.

A l'heure actuelle, la France figure seulement au dixième rang des pays pour les importations vers la Chine alors que le gouvernement français désire ardemment accroître ses exportations commerciales vers ce pays. Régler ce problème est l'un des principaux objectifs de la visite de Mme Christine Lagarde en Asie

Selon les données fournies par la partie française, en 2005, les exportations françaises vers la Chine ont augmenté de 17,4 par rapport à 2004 et le nombre des entreprises françaises qui s'occupent de ce travail s'est accru parallèlement.

D'après nos informations, l'objet essentiel de Cap export Chine c'est de soutenir les entreprises françaises, surtout les PME, à intensifier leurs relations de coopération économiques et commerciales avec la Chine. Le programme en question comprend les mesures prises en 2005 par le gouvernement français pour encourager les exportations des secteurs du commerce extérieur, telles que : les employés des entreprises françaises qui vont à l'étranger pour s'occuper des activités d'exportations pourront jouir de l'exonération d'impôt sur le revenu proportionnellement à leur salaire ; les agents engagés par les PME françaises pour se consacrer spécialement à l'export pourront bénéficier d'un traitement de faveur de crédit d'impôt, ? etc.

Excepté ces mesures, Cap export Chine comprend en outre de nouvelles mesures, telles que : Renforcer les attributions de l'Association des volontaires internationaux des entreprises françaises (VIE) ; Accroitre l'envoi à l'étranger de jeunes pour se consacrer au commerce extérieur, élargir la sphère de leurs activités et augmenter leur nombre ; Encourager chaque année mille PME françaises à s'introduire dans les marchés chinois, à exposer les produits français dans les grands supermarchés chinois, y compris la tenue de semaines d'exposition et de vente d'habits, d'aliments et d'articles de beauté de production française ; Pousser et inciter les chambres de commerce françaises à se déplacer prochainement en Chine pour effectuer des échanges avec les villes de Tianjin et de Qingdao ; Instaurer les prix annuels pour les meilleurs projets d'investissement des PME françaises qui ont exploité avec succès les marchés chinois ; Lancer sur internet, par l'intermédiaire du site web Ali Baba, des activités d'écoulement et de vente de produits français.

A part tout cela, le gouvernement français envisage de coordonner les chambres de commerce et d'industrie, les associations de métiers et les diverses organisations économiques à conjoindre leurs efforts pour exploiter au mieux les marchés chinois.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 07h54
Mise à jour 25.05.2006 14h45
Insurope à Shanghaï pour transmettre ses précieuses expériences

Avec l'ouverture complète des opérations d'assurance en Chine, l'énorme potentialité des marchés concernés attire et fascine International Group Program (IGP).

L'Assemblée mondiale d'Insurope, un réseau international de compagnies d'assurances opérant dans monde entier, s'est ouverte le 24 mai à Shanghaï et elle a suscité une vive attention des secteurs intéressés du monde entier.

C'est la première fois qu'Insurope tient sa réunion annuelle en Chine. Insurope qui fait partie de IGP offre ses services d'assurance et de garantie collective aux employés des sociétés transnationales. Elle compte actuellement au monde un grand nombre de membres dont l'assureur chinois Ping An (qui signifie en chinois : sain et sauf) lequel est jusqu'à présent la seule compagnie d'assurances chinoise à y avoir adhérer.

Notre correspondant a appris que la venue en Chine d'Insurope a deux objectifs : Primo, présenter aux compagnies d'assurances chinoises le fonctionnement des garanties de bien-être des travailleurs des autres pays et des marchés d'assurance-vieillesse ; Secundo, promouvoir l'adhésion en son sein des sociétés transnationales chinoises telles que Haier et Lenovo. Pour réaliser ces deux objectifs, l'ensemble des hauts responsables d'Insurope ont participé à la réunion afin de pouvoir transmettre leurs précieuses expériences en la matière.

Wan Qingyao, responsable du département des marchés des assurances-vie collectives de la Compagnie Ping An, a informé notre correspondant qu'au cours de l'année dernière sa compagnie a offert ses services de garantie d'assurance collective à une centaine de clients personnes morales d'Insurope et a pu ainsi réaliser une recette dépassant 30 millions de yuans renminbi (monnaie chinoise), soit 1% à 2% du revenu global de son département.

Pour les clients qui ont adhéré à Insurope, l'IGP a ouvert à l'intention des sociétés transnationales des comptes spéciaux afin de les aider à se réorganiser et à contrôler de façon unifiée et coordonnée les programmes d'assurance de leurs employés de nationalités différentes, ce qui leur permettra de disséminer les risques, d'obtenir les informations nécessaires et de réduire les dépenses du programme d'assurance de leurs employés éparpillés dans le monde.

Notre correspondant a appris dans ses interviews que les succursales des clients d'Insurope dans le monde entier peuvent obtenir de la part de ses membres locaux les services de garantie de bien-être général pour la collectivité de leurs employés, y compris assurance-vie, assurance contre les imprévus, assurance-maladie, assurance-vieillesse, ? etc.

Etant donné que le programme d'assurance est intégré dans le calcul des comptes de l'IGP, ses clients peuvent bénéficier, par rapport aux clients non adhérents de l'IGP, des critères d'assurance plus larges et des prix internationaux plus préférentiels. En outre, ils disposent du droit de remboursement des dividendes internationaux.


Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 07h55
Mise à jour 24.05.2006 10h27


Chine: un groupe hôtelier français cherche à se développer dans la région du Delta du fleuve des Perles


Le groupe hôtelier français Accor a annoncé jeudi qu'il projetait de doubler son nombre d'hôtels dans la région du Détroit du fleuve des Perles, incluant Hong Kong, Macao et la province du Guangdong.

Michael Issenberg, directeur de la gestion du groupe Accord en Asie-pacifique a déclaré lors d'une conférence de presse que le groupe français possédait sept hôtels à Hong Kong, Shenzhen et Dongguan actuellement. Ce chiffre devrait passer à 12 d'ici 2008, a-t-il dit.

L'expansion d'Accor à Hong Kong et au Guandong fait partie du rapide développement du groupe en Chine, qui devrait d'ailleurs voir passer son nombre d'hôtels de 34 aujourd'hui à 50 dans les deux années qui viennent.

Hong Kong, Macao et la province du Guandong ont été choisis comme cible pour le dynamisme de leur économie et leur potentiel touristique. Le mois dernier un 5ème hôtel Accord, le Novotel Citygate, a ouvert ses portes à Hong Kong, alors qu'au mois d'octobre prochain sera lancer le Novolette, situé près du nouvel aéroport international de Baiyun à Guangzhou.

En outre, un nouveau Sofitel ouvrira dans la province du Guangdong plus tard dans l'année.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 07h56
Mise à jour 26.05.2006 10h50


Nouvelle mesure destinée à prévenir la corruption académique

Une commission nationale de supervision a été établie par le ministère de l'Education pour prévenir les violations des règlements académiques dans les sciences sociales, ont déclaré des officiels jeudi 25 mai.

Cette mesure a été adoptée après la publication d'un code de conduite professionnel pour les chercheurs des sciences naturels par l'Association des Sciences et Technologies de Chine, mercredi 24 mai.

« Des cas de plagiat et de fausse recherche augmentent en Chine et ce qui fera perdre la confiance des gens dans notre académie », a dit Zhang Qizhi, directeur de la commission, au cours d'une conférence de presse tenue à Beijing.

« La création de notre commission vise à aider à superviser la corruption et le phénomène néfaste dans les sciences sociales », a indiqué M. Zhang.

La commission, composée de 30 chercheurs travaillant dans plus de 20 universités et instituts de recherche de niveau national, élaborera des règlements détaillés concernant le critère et la punition des cas de violation académique et mènera des enquêtes sur des cas dénoncés, a ajouté M. Zhang.

Les violateurs feront face à des punitions administratives telles que le licenciement, et peuvent même être envoyés en justice selon les cas, a dit Zhou Ji, ministre de l'Education, au cours d'une réunion de ce ministère mardi 23 mai.

« Les candidats ne peuvent pas être promus, ni obtenir le prix, si on a découvert une mauvaise conduite dans leurs recherches scientifique », a-t-il indiqué.

La décision du ministère est favorablement accueillie par les milieux de recherches scientifiques.

He Weifang, professeur en droit à l'Université de Beijing, a affirmé qu'il était très content, en apprenant la nouvelle sur la création de cette commission. Mais il a dit que toutes les procédures de supervision doivent être transparentes.

Il a souligné que la commission ne doit pas remplacer les comités créés par des écoles individuelles, car « les pouvoirs administratifs ne doivent pas intervenir trop dans les milieux de recherches scientifiques ».

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Mise à jour 26.05.2006 08h59


Un code de conduite a été élaboré pour lutter contre la fraude dans la recherche scientifique

Les scientifiques chinois ont élaboré un code de conduite professionnel ayant pour but de prévenir la fraude dans la recherche scientifique, à la suite du récent renvoi d'un grand scientifique à Shanghai pour avoir faslifié ses recherches sur une nouvelle puce informatique.

Le code de conduite s'appliquera aux 4 millions de membres de l'Association des sciences et technologies de Chine (CAST), qui tient actuellement sa 7ème conférence nationale à Beijing.

Zhou Guangzhao, président de la CAST a cité l'affaire des puces Hanxin qui avaient soi-disant été développées par Chen Jin, ancien président de l'école de micro-électronique de l'Université Jiaotong de Shanghai, mais qui s'étaient avérées être des fausses. En effet, il a été découvert que Chen mentait aux équipes d'évaluation technologique du gouvernement, de l'université et du gouvernement municipal de Shanghai, tous investisseurs dans cette recherche et dans d'autres projets de développement de Chen.

"De tels comportements empoisonnent le secteur académique et font du mal à la construction scientifique du pays" a indiqué Li Yiyi, chercheur à l'Académie des sciences de Chine et participant à l'élaboration du code de conduite.

"L'objectif de ce code est d'élever la conscience morale dans le cadre des recherches scientifiques et de maintenir une auto- discipline académique" a-t-il renchéri, ajoutant que le code permettrait également aux scientifiques dont les résultats de recherche étaient plagiés de sauvegarder leurs intérêts.

La date de publication du code de conduite n'a pour l'instant pas été définie, toujours selon Li.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 07h58
Mise à jour 26.05.2006 08h45

La Semaine internationale de la traduction et de la culture

Le Bureau des informations de la Mairie de Shanghai et la Fédération chinoise de traduction ont donné conjointement une conférence de presse sur la prochaine Semaine internationale de la traduction et de la culture à Shanghai. Des envoyés de 24 médias nationaux, de Shanghai et des provinces voisines, ainsi que de Hong Kong et de Macao ont participé à la conférence.

Sous la présidence de Zhang Cibin, directeur adjoint du Bureau des informations de Shanghai, Jiang Yonggang, secrétaire en chef adjoint permanent de la Fédération chinoise de traduction et porte-parole de la prochaine Semaine internationale de la traduction et de la culture est revenu sur les préparatifs et le sens de la manifestation, puis a donné quelques conseils aux journalistes avant de répondre à leurs questions.

Source: China.org.cn


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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 07h59
Mise à jour 25.05.2006 09h37
La lutte rigoureuse contre l'exploitation illégale des musiques sur Internet

Le ministère chinois de la Culture lancera une campagne de lutte spéciale contre l'exploitation illégale des musiques sur Internet en vue de réglementer le marché de la musique sur Internet et protéger les intérêts des sites Internet qui sont respectueux des lois dans ce domaine.

Cette campagne visera à frapper deux sortes d'activités illégales: 1) la diffusion à but lucratif des musiques sur Internet sans Licence d'exploitation commerciale; 2) l'importation des programmes musicaux sur Internet sans autorisation du ministère de la Culture.

L'écoute, le téléchargement et la commercialisation de produits musicaux à travers des sites Internet ou du réseau des télécommunications mobiles constituent certes une toute nouvelle forme de diffusion et de consommation musicales, tout comme ils exposent les entreprises anciennes et nouvelles spécialisées dans l'exploitation musicale à un nouveau défi et à des opportunités de développement. Or, comme chacun le sait, le marché de la musique sur Internet ne se développera qu'en luttant rigoureusement contre les activités illégales.

Un responsable du ministère de la Culture a souligné que toute activité illégale sur l'exploitation musicale en ligne sera interdite et sanctionnée sévèrement en vertu de la loi.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 07h59
Mise à jour 25.05.2006 08h43
Chine: un grand projet d'échanges entre les jeunes chinois et français

Un grand projet d'échanges entre les jeunes chinois et français a été officiellement lancé mercredi à Beijing, portant sur les visites mutuelles de 400 jeunes français en Chine en 2006 et de 400 jeunes chinois en France en 2007.

La Fédération nationale de la Jeunesse de Chine a annoncé mercredi ce projet, tandis que les Premiers ministres chinois et français ont respectivement envoyé des messages de félicitations.

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a indiqué, dans son message intitulé "l'amitié sino-française se transmettra de génération en génération", que les relations sino-françaises se portaient extrêmement bien et qu'il était crucial de continuer à promouvoir la coopération à long terme.

"Les échanges entre les jeunes chinois et français reflètent l'avenir de l'amitié sino-française et j'espère que les jeunes des deux pays se soutiendront mutuellement, renforceront leurs échanges, et s'inspireront les uns des autres", a poursuivi Wen.

Son homologue français Dominique de Villepin a pour sa part déclaré que le projet des échanges entre des jeunes franco-chinois allait promouvoir davantage des relations bilatérales de plus en plus étroites.

Ce projet a pu être abouti grâce au Premier ministre chinois Wen Jiabao et au président français Jacques Chirac, à la suite de la visite de Wen en France en décembre 2005. Il s'agit de la plus grande activité d'échanges entre les jeunes des deux pays depuis vingt ans, et du premier projet de communication et d'échange de cette envergure entre la Chine et un pays européen.

Le projet prévoit l'envoi de 400 jeunes français en Chine divisés en quatre groupes pour cette année, dont le premier devrait arriver début juin. En 2007, 400 jeunes chinois partiront à leur tour en France.


Source: xinhua

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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 08h01
Mise à jour 24.05.2006 10h59
Manque de 4 millions d'enseignants de chinois dans le monde

Le ministère chinois de l'Education a fait savoir lundi 22 mai qu'il y a maintenant moins de 1 % des 5 millions d'enseignants professionnels de langue chinoise qui seront demandés durant les cinq prochaines années.

Le nombre des étrangers apprenant le chinois dans le monde pourra atteindre 100 millions en 2010, selon l'office national de l'enseignement du chinois pour étrangers relevant du ministère.

Avec un ratio d'un enseignant pour 20 étudiants, cinq millions d'enseignants seront demandés, ceci dépasse de loin les 40 000 enseignants travaillant de par le monde, selon les estimations de l'Office.

Zhang Xinsheng, vice-ministre chinois de l'éducation, a dit que malgré le manque d'enseignants de chinois dans le monde, la Chine n'en manque pas pourtant.

Environ 10 000 étudiants spécialisés dans le chinois sont diplômés chaque année et plus de 1 500 professionnels sont diplômés de 33 universités chinoises, en tant qu'enseignants de chinois pour étrangers, selon le vice-ministre.

Les plans actuels comprennent des programmes de formation à court terme pour les enseignants et volontaires à envoyer à l'étranger et la formation d'enseignants dans d'autres pays. Ce qui portera le nombre d'enseignants de langue chinoise à plus de 100 000 en 2010.

Au cours des cinq dernières années, l'enseignement de la langue chinoise est fort demandé, ceci reflète l'élévation de la position de Chine en Asie comme dans le monde.

Près de 40 millions d'étrangers apprennent la langue chinoise dans quelque 12 400 écoles et universités.

Selon les statistiques fournies lundi par le ministère de l'Education, 6 000 enseignants de chinois pour étrangers travaillent à plein temps ou à temps partiel en Chine, mais seulement la moitié d'entre eux sont qualifiés.

Ils donnent des cours pour 110 000 étudiants étrangers apprenant le chinois en Chine.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne






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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 08h02
Mise à jour 23.05.2006 11h20



Les étudiants étrangers à Beijing choisissent d'étudier l'économie dans des universités pékinoises

Les étudiants étrangers à Beijing choisissent souvent d'étudier l'économie dans les universités pékinoises, a-t-on appris de sources officielles.

Le nombre d'étudiants étrangers inscrits à l'Université Qinghua, l'une des universités les plus prestigieuses de Chine, a augmenté cette année de 150 pour atteindre 720. L'apprentissage de la langue chinoise est également l'un des choix les plus fréquents des étrangers.

Le nombre d'étudiants venant notamment de Thaïlande, d'Indonésie, des Etats-Unis, du Canada et de Grande-Bretagne, qui sont inscrits à l'Université de Beijing, s'est élevé à 600. Les sujets d'études sont le plus souvent l'économie, l'informatique, le journalisme ainsi que les relations internationales.

La médecine traditionnelle chinoise figure aussi parmi les spécialités les plus demandées.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 08h03
Mise à jour 22.05.2006 09h09
Des experts étrangers peuvent trouver un emploi en Chine en passant des entretiens en ligne

Des experts étrangers peuvent maintenant trouver un emploi en Chine en passant un entretien via Internet.

Des institutions et entreprises de l'enseignement supérieur vont organiser des entretiens d'embauche en ligne grâce à un équipement audio-visuel moderne au cours de la semaine mondiale du recrutement du 29 mai au 4 juin.

Les candidats peuvent s'inscrire sur le site www.e-jobfair.com et obtenir un entretien avec les recruteurs. Le site est présenté en 5 langues: chinois, anglais, coréen, japonais et arabe.

Plus de 500 recruteurs vont être à la recherche d'experts étrangers et de professeurs de langues au cours de cette semaine de recrutement, a indiqué Xia Bing, directeur adjoint de l'office relevant de l'Association internationale des échanges du personnel.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 08h03
Mise à jour 26.05.2006 13h57
La Chine installe une base de données pour récupérer les trésors culturels perdus à l'étranger

Dans un effort de récupérer les trésors culturels perdus à l'étranger, la Chine a installé une base de données, a déclaré jeudi Shan Jixiang, directeur de l'Administration d'Etat de l'Héritage Culturel.

"Le gouvernement chinois fait de son mieux pour reprendre et rassembler les reliques culturelles précieuses perdu outre-mer," a-t-il dit lors d'une conférence de presse organisée jeudi par le Bureau de l'Information du Conseil d'Etat.

La Chine est parmi les pays qui ont perdu le plus grand nombre de reliques culturelles au cours des deux derniers siècles.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 08h05
Mise à jour 26.05.2006 13h32
Le Ministre de la Culture se dit désolé de la destruction d'anciens bâtiments

Le Ministre de la Culture a jeudi présenté ses excuses pour ne pas avoir assez fait pour protéger les bâtiments historiques face au rapide développement du pays et à la démolition de certains secteurs.

M. Sun Jiazheng a déclaré que la précipitation de la Chine à se moderniser risque de faire oublier aux chinois leurs héritages, un point sur lequel le gouvernement prête une attention toute particulière.

"Certaines villes ont avancé unilatéralement tout le long pour obtenir un aspect nouveau et moderne, sans avoir assez fait pour protéger les vieux btiments," a répondu le Ministre lors d'une conférence de presse à une question concernant la destruction à grande échelle de certains quartiers les plus anciens de Beijing.


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Les règles ont été ignorées et les secteurs censément protégés ont été endommagés, à Beijing et ailleurs, a-t-il dit.

"Il y a des choses que j'aurais dû faire et que je n'ai pas faites, des réunions auxquels j'aurais dû assister et que je n'ai pas assisté, pour lesquels j'accepte votre critique," a indiqué le Ministre.

De nombreuses structures traditionnelles chinoises ont fait place à des gratte-ciel dans Beijing, bien que quelques vieilles cours aient été rénovées et transformées en résidences chic et coûtant des milliers de dollars en loyer.


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D'autres ont été déjà démolis, et remplacé par des blocs après blocs de hauts bâtiments uniformes, pour loger la population croissante de Beijing, alors que l'économie continue à aller de l'avant.

D'autres arrangements architecturaux ont été critiqués pour ne pas s'harmoniser avec Beijing, une ville qui contient une série de monuments sur la liste de l'héritage mondial de l'UNESCO, comme le Palais Impérial, la Cité Interdite et le Temple du Ciel.




Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 08h06
Mise à jour 24.05.2006 10h09
La Chine organisera un festival de vieux films russes

Faisant partie des activités de l'Année de la Russie en Chine, la Rétrospective du cinéma russe sera inaugurée le 29 mai aux Archives du cinéma de Chine à Beijing. 17 films russes seront présentés à cette occasion.

Les films ont été sélectionnés parmi 15 metteurs en scène russes dont Aleksandr Sokurov, Serghei A.Solovyov et Yegor Mikhalkov-Konchalovsky, tous familiers des spectateurs chinois, a indiqué Zhan Yan, porte-parole des Archives.

Parmi les films tournés entre 1966 et 1997, sept ont été réalisés avant la chute de l'Union soviétique en 1991, a-t-elle ajouté.

Certains metteurs en scène et acteurs russes rencontreront leurs fans chinois lors du festival.

Ce festival de huit jours est organisé par l'Administration d'Etat de la Radiodiffusion, du Cinéma et de la Télévision de Chine ainsi que le Ministère russe de la Culture.

Selon un accord signé entre les gouvernements chinois et russe, la Chine organise en 2006 l'Année de la Russie en Chine, et la Russie, l'Année de la Chine en 2007.


Source: xinhua


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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 26 Mai 2006 08h07
Mise à jour 22.05.2006 08h42
La Chine établira sa première zone de démostration de la diversité cuturelle mondiale de Chine

La première zone de démostration de la diversité culturelle mondiale de Chine sera construite dans la région de Turfan, située dans la Région autonome oïgoure du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays, pour montrer la diversité de son histoire, de sa culture et de ses ressources naturelles.

Turfan, point d'intersection des quatre grandes civilisations anciennes du monde (Chine, Inde, Islam et Grèce), est qualifié de "carrefour" des civilisations occidentales et orientale.

La région de Turfan a débloqué une enveloppe de 600 millions de yuans (75 millions de dollars) pour protéger le site pittoresque de Tuyugou où coexistent le bouddhisme et l'islam, la vieille ville de Jiaohe ainsi que d'autres vestiges culturels.

La Chine est pays membre de la Convention internationale sur la Protection de la Diversité culturelle de l'UNESCO adoptée en octobre dernier.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 27 Mai 2006 00h40
Rappel : le GEO du mois de mai comporte un gros dossier sur la Chine d'aujourd'hui.

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s : http://www.geomagazine.fr/

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 27 Mai 2006 13h27

Chine
Les fournisseurs d'accès à Internet assument la censure

Krystell Lebrun

Les géants américains de l'Internet ont justifié devant le Congrès leur collaboration avec les censeurs chinois


Les géants américains de l'Internet - Yahoo!, Microsoft, Google et Cisco Systems - ont défendu, hier, devant le Congrès leur collaboration avec les censeurs chinois. Tous ont avoué être préoccupés par les restrictions imposées par la Chine sur les contenus mis en ligne. Mais ils ont aussi souligné que les lois chinoises ne leur laissaient pas d'autre choix .
"Ne pas se plier à la législation aurait pu entraîner des poursuites criminelles contre Yahoo! Chine et même des peines de prisons contre ses employés", a affirmé aux parlementaires Michael Callahan, chef des services juridiques de Yahoo!. L'alternative est simple : les compagnies américaines installées en Chine doivent respecter la législation chinoise ou fermer leurs portes.
Selon un représentant de Google, le moteur de recherche spécialement conçu pour le marché chinois est encore imparfait mais il permet de répondre à l'ensemble des demandes des internautes de ce pays. Les informations trouvées sont à la fois plus nombreuses et meilleures sur de nombreux sujets, a précisé ce représentant, à l'exception de certains dossiers politiques.
La position des autorités américaines est bien différentes : des responsables du ministère des Affaires étrangères ont affirmé, au cours de l'audition, que les mesures chinoises étaient "une source de grave inquiétude et qu'elles vont à l'encontre des engagements que la Chine a donné à la communauté internationale". Un projet de loi, obligeant les grands portails à placer leurs serveurs hors des pays répressifs et à interdire l'exportation technologique vers ces pays, est en cours d'élaboration.


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© L'EXPRESS

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 27 Mai 2006 18h49
La nouvelle idylle Moscou-Pékin, par Marie Jego
LE MONDE | 27.05.06 | 12h57 • Mis à jour le 27.05.06 | 12h57

Tout en se disant d'Europe, la Russie ne perd pas de vue sa "vocation eurasiatique", un thème récurrent dans le discours de l'élite au pouvoir, attachée à l'idée de restaurer la puissance perdue. Forte de sa nouvelle stabilité économique, grisée par son rôle de fournisseur incontournable d'énergie, la Fédération russe ambitionne de devenir l'un des principaux décideurs du XXIe siècle, un acteur-clé capable de contrer l'hégémonie américaine, selon le dessein esquissé pour elle par le Kremlin.

Héritière de "la grande culture des steppes" (l'expression, citée par le président russe, est de l'anthropologiste Lev Goumilev, 1912-1992), la Russie a vocation à devenir un "pont entre deux grandes civilisations, l'européenne et l'asiatique", comme l'a rappelé Vladimir Poutine. "L'eurasianisme est la seule base possible pour un renouveau du pays", a réitéré à son tour Nikolaï Spasski, secrétaire adjoint du Conseil de sécurité. C'est mû par cette priorité que Moscou s'efforce de consolider ses relations avec Pékin, son ennemi d'hier, avec lequel les relations n'ont jamais été aussi bonnes.

Une fois les différends frontaliers réglés - le tracé des 4 300 kilomètres de frontière commune a été défini à 97 % -, la coopération énergétique lancée - avec l'oléoduc Asie-Pacifique dont la construction a commencé -, la Chine et la Russie renforcent leur partenariat stratégique.

Avec le prochain sommet de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OSC), le 15 juin à Pékin, l'occasion est toute trouvée. Forum régional de lutte contre le terrorisme à sa création, en 1996, l'organisation, composée de six Etats (Chine, Russie, Kazakhstan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Kirghizstan), veut se muer en une alliance politico-militaire susceptible de faire contrepoids aux Etats-Unis et à l'OTAN dans la région. Le 15 juin à Pékin, l'OSC changera de visage. Selon la réforme annoncée, elle va se concentrer sur la défense des intérêts nationaux de ses Etats membres, en premier lieu ceux des deux ex-empires, poids lourds de l'organisation.

"En pleine maturité", selon Sergueï Lavrov, le numéro un de la diplomatie russe, l'Organisation de Shanghaï sera bientôt dotée d'une mission permanente d'observation des élections, une sorte d'alternative à celle de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont les conclusions sont décriées par la Russie comme "biaisées" et par trop "politisées". La coopération militaire sera renforcée. Des manoeuvres conjointes sont prévues en 2007, comme celles organisées en août 2005 entre la Russie et la Chine dans le cadre de l'OSC. Désormais, les armées des six Etats membres devront "aider les Etats voisins à arrêter, voire annihiler, des groupes armés importants", a précisé Sergueï Ivanov, le ministre de la défense.

Mais le temps fort du sommet de Pékin pourrait être la visite du président Mahmoud Ahmadinejad, convié à y participer au moment où la résolution de la crise du nucléaire iranien est dans l'impasse. Dotée, depuis 2005, d'un statut d'observateur au sein de l'organisation - tout comme l'Inde, la Mongolie et le Pakistan -, la République islamique pourrait, à cette occasion, se voir offrir un statut de membre à part entière. Annoncée en avril par Zhang Deguang, le secrétaire général de l'OSC, cette éventualité est vue d'un bon oeil par certains experts russes.

"C'est le moment d'accepter l'Iran dans l'OSC. Sur fond de tensions croissantes, alors que la communauté internationale est incapable de gérer la crise, son adhésion sera une protection solide face à une éventuelle attaque et réduira la pression exercée par les Etats-Unis et leurs alliés", a confié Radjab Safarov, directeur du centre d'études de l'Iran contemporain à l'agence Interfax. Sergueï Karaganov, qui dirige le Conseil de politique étrangère et de défense, a estimé que cette "carotte" pourrait apaiser l'Iran, en quête de garanties pour sa sécurité. Si M. Ahmadinejad n'a pas encore confirmé sa participation, le rendez-vous de Pékin intervient en plein bouleversement des équilibres géostratégiques mondiaux, sur fond de lutte contre les nouvelles menaces (prolifération nucléaire, terrorisme).

ACTEUR MAJEUR DE L'"OPEP NUCLÉAIRE"

Pour Moscou et Pékin, unies dans une même approche du dossier nucléaire iranien, l'OSC est le meilleur tremplin au service de leurs appétits. Puissance émergente, la Chine cherche à assouvir ses besoins en énergie pour nourrir sa croissance économique ; puissance déclinante - avec une population en recul de 700 000 personnes chaque année -, la Russie veut restaurer sa grandeur perdue.

Vu de la forteresse du Kremlin, la création de ce nouveau bloc est une réponse à la tentative d'hégémonie du "camarade loup" américain, selon l'expression utilisée par M. Poutine dans son adresse à la nation. Le coup de froid qui plane en ce moment sur les relations russo-américaines n'a guère contribué à rehausser en Russie l'image de l'OTAN, irrémédiablement perçue comme le bloc adverse. L'Alliance atlantique mène "des préparatifs pour l'encerclement total de la Russie et la perte de sa souveraineté", a récemment affirmé Alexandre Soljenitsyne, l'écrivain du Goulag. "OTAN ! Gestapo !", scandaient les jeunes nationalistes qui ont interrompu récemment un séminaire organisé par l'Alliance à Moscou.

En se posant en acteur majeur de cette "OPEP nucléaire" en devenir - la Russie, l'Iran, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan sont des producteurs d'énergie non négligeables -, Moscou tire un trait sur les valeurs démocratiques qu'il prétend partager avec ses voisins du Vieux Continent. Peut-on croire le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mohammadi lorsqu'il affirme, depuis la capitale russe, que l'OSC, au sein de laquelle se côtoient les Etats parmi les plus autoritaires de la planète, "rendra le monde plus juste" ?

Hantée par la logique des blocs au moment où elle doit faire face à de nouvelles obligations sur la scène internationale - avec le sommet du G8 en juillet et la présidence du comité des ministres du Conseil de l'Europe pour six mois -, la Russie devra choisir, non pas entre l'Europe et l'Asie, mais entre ses démons autoritaires et son aspiration, déclarée il y a quinze ans, à adhérer aux valeurs de la démocratie.

Article paru dans l'édition du 28.05.06

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 29 Mai 2006 12h52
Expo. Le musée dévoile douze chefs-d'oeuvre de la peinture horizontale de la dynastie Qing.

Rouleau impérial au menu de Guimet

Par Sean James ROSE
lundi 29 mai 2006



Les Très Riches Heures de la cour de Chine. Chefs-d'oeuvre
de la peinture impériale des Qing
1662-1796. Musée national des Arts asiatiques Guimet, Paris XVIe. Jusqu'au 24 juillet. Tlj sauf le mardi. www.museeguimet.fr. Catalogue (Guimet/Rmn) sous la dir. de
M.-C. Rey et J. Giès, 240 pp., 45 €.

en 1644, les Ming sont vaincus. Les Qing, ceux qui avaient franchi la porte de la Cité interdite, allaient régner sur l'empire du Milieu pendant deux cent soixante-huit ans. Sous Kangxi (règne 1662-1722), Yongzheng (r. 1723-1735) et Qianlong (r. 1736-1796), la Chine connut une ère d'effervescence intellectuelle formidable. Imbus de culture classique, les Qing, dynastie d'origine mandchoue, étaient devenus plus chinois que les Chinois, tout en restant curieux des techniques occidentales importées par les jésuites.

Souffle vital. La grande exposition de printemps du musée Guimet traite de la peinture de cette période. Parmi un bel échantillon de porcelaine et de peinture, 12 rouleaux magistraux, de 13,50 à 16 mètres. Aux neuf appartenant au musée et qui n'avaient jamais été déroulés dans leur totalité, s'ajoutent un prêt du Musée national du Palais de Taipei et deux autres rouleaux issus du fonds de l'ex-musée de l'Homme.

Ces commandes des trois grands souverains Qing témoignent des moments marquants de leur règne : voyage dans le Sud, rite du Premier sillon, chasse aux cerfs. La sobre scénographie des «Très Riches Heures de la cour de Chine» (référence aux enluminures françaises du XVe siècle célébrant la paix du royaume et le bon gouvernement du prince) invite le visiteur à plonger dans le shou juan, «rouleau à main» ­ à savoir la peinture horizontale. C'est cette «lecture» à plat qui donne tout son sens à un art mêlant peinture de personnages et de paysage. Cortège impérial, scènes de la vie quotidienne, pavillon perdu au loin, composition de pins et de rochers... La minutie du détail réaliste distrait l'oeil non averti au point de faire oublier l'esprit du rouleau. Le naturalisme n'est qu'apparent. Et la description n'est point aussi importante que l'idée de flux, de circulation du qi, le «souffle vital» qui se doit d'animer tout paysage. Il faut que ce qui figure respire et permette la dynamique du binôme yin et yang (principe femelle/mâle, passif/actif, froid/chaud...) structurant l'univers.

Ainsi observe-t-on toujours la présence d'eau (fleuves ou nuées, yin) et de montagnes (yang) ­ shan shui, «montagne et eau», est le mot chinois pour paysage ­ et ce vide «médian» où semblent flotter les cimes. C'est que la perspective «à la chinoise» ou «à vol d'oiseau» n'entend pas encadrer la peinture, clôturer l'espace en tableau (la «fenêtre» de l'architecte Quattrocento Alberti). Ce serait fixer le regard, le contraindre à ces seules lignes convergeant vers un point unique. Dans cette peinture à plat qu'est le shou juan, l'espace-temps (s'écoulant au gré de la contemplation) ondule, et l'on éprouve des effets de zoom subreptice.

Témoin, ce Voyage dans le Sud de l'empereur Kangxi (Wang Hui, 1632-1717 ; Yang Jin 1644-1726 ; Gu Fang, actif vers 1700) : le Fils du Ciel suivi de ses gardes chevauche vers un des bras du fleuve Jaune où l'on a bâti une digue. Kangxi, sans être au premier plan, apparaît plus grand que les gens du peuple qui se prosternent à sa venue ; sur lui se concentre l'attention. Mais à un moment «ultérieur» du rouleau, le regard dilaté se noie littéralement dans un fleuve déchaîné : les volutes des vagues, en écho aux plis de la roche, ne sont plus qu'entrelacs de lignes abstraites, symbole d'énergie.

Malentendu. Au contact des missionnaires, notamment Giuseppe Castiglione, alias Lang Shining (1688-1766), devenu peintre officiel, l'art chinois reçoit des influences de la perspective «linéaire» occidentale, surtout dans le domaine du portrait et de la peinture d'objets. Nian Xiyao, lettré contemporain de Castiglione, fut même l'auteur d'une Perspectiva ou Science de la vision, (première traduction en langue occidentale par J. Giès). Dialogue de sourds, en vérité. Chacun reste au seuil de la tradition de l'autre. Comme dans Qazak présentant des chevaux à l'empereur Qianlong, où les hommes et les chevaux peints par Castiglione, qui ont tout du dessin européen, semblent posés dans un décor de végétation et de rochers fait par des assistants du cru peu soucieux de géométrie euclidienne. Deux siècles plus tard, le malentendu se poursuit. Jackson Pollock, admiratif du coup de pinceau extrême-oriental, déclare : «Peindre, c'est physique.» Or, pour le lettré chinois, la peinture est avant tout un geste de l'esprit.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=385702



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 29 Mai 2006 12h56
Nouvelle Chine

A table

Par Thomas RICHET (CUEJ)
lundi 22 mai 2006 (Liberation.fr - 19:24)



A Shanghai, même le wok se modernise. Moins de fumée, moins d'huile, la cuisine chinoise se métamorphose et se diversifie. Traditionnellement sucrés salés, les plats de la métropole changent au fil des saisons. La mode, aujourd'hui, est à l'épicé, sous l'influence de la province du Hunan. Dans les familles, la cuisine intégrée des tours modernes a supplanté la pièce collective des immeubles des vieux quartiers, l'autocuiseur prend le pas sur la marmite. Portée par sa croissance, Shanghai vit au rythme du stress. Pas de temps au travail : les cols blancs font de plus en plus appel aux traiteurs et mangent à leur bureau. Pas de temps chez soi : quelque 500 000 personnes travaillent dans les 30 000 restaurants que compte la ville. Plus vite, en plus grande quantité aussi.

Au menu de ce dossier
• REPORTAGE : Dîners en famille
• VERBATIM : «Je me souviens avoir toujours eu faim dans ma jeunesse»
• DIAPORAMA : Manger en travaillant
• VIDEO: Pas de répit pour madame Xi

http://www.liberation.fr/page.php?Article=383848

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Dîners en famille
Le cadre change mais les traditions perdurent. Le repas du soir reste le plus important pour les familles shanghaiennes. Le temps manquant durant la semaine, le week-end est l'occasion de retrouver ses proches et le plaisir de cuisiner.

Par Tristan MICHEL (CUEJ)
lundi 22 mai 2006 (Liberation.fr - 15:26)



liu Weilian sort la panse de vache d'une bassine, la pose délicatement sur une planche à découper. “Il faut hacher avec soin dans le sens des fibres, sinon la saveur sera moins subtile, explique-t-il. C'est un plat très raffiné.” Le dimanche, les anciens gestes quotidiens de ce Shanghaien de 49 ans refont surface. Dans les années 1970, il préparait les repas des paysans dans une ferme de l'île de Chongming. Désormais cadre dans la construction, il réserve son savoir-faire culinaire aux dîners du week-end. Pas moins d'une quinzaine de plats au menu ce soir. Ils demanderont près de deux heures de préparation, pendant lesquelles Liu Weilian, silencieux et appliqué, officiera seul dans la petite cuisine intégrée qui occupe à peine 6 des 100 m2 de l'appartement.

Sa femme, Xu Lingling, sa mère et sa fille de 20 ans discutent à côté, grignotent de temps à autre une des friandises au chocolat ou au bœuf qui restent en permanence sur le buffet du salon. Elles dresseront la table, disposant devant chaque chaise petits bols et assiettes blanches, flanqués d'une paire de baguettes. Xu Lingling a, elle aussi, contribué au repas. Du réfrigérateur du salon, elle sort fièrement une salade niçoise. “ J'ai découvert ça au supermarché, et j'ai trouvé la recette. ça plaît toujours aux invités.”

Le bataillon des plats serrés au centre de la table fait une large place à la mer : crevettes frites ou marinées, poisson à la vapeur, seiche, méduse, finement ciselée elle aussi. Côté viandes, un cervelas rose sucré côtoie une cuisse d'oie achetée précuite au supermarché. Les saveurs sont douces, dominées par la sauce de soja, le sucre, le vinaigre. Pas de piment, pourtant si présent aujourd'hui dans les restaurants shanghaiens.

Le cuisinier rejoint les femmes attablées. Les baguettes se tendent vers les plats, tous communs. Les convives s'y servent et mangent directement, ou remplissent leurs petites assiettes. Seul le riz sera servi en portions individuelles. Pas de thé pour accompagner le repas, mais de la bière. Une Budweiser, la marque préférée de la mère. “C'est américain, mais elle est faite en Chine !”, précise-t-elle en montrant l'étiquette. Les études de la fille, les cours de piano de la mère nourrissent les conversations. Ainsi que la vie du quartier, situé dans le district de Xuhui, au sud de la ville. Bien loin du shikumen de la Vieille ville que la famille a dû quitter, il y a huit ans, quand la municipalité a décidé de le détruire.

Le wok règne en maître
Dans le vieux quartier de Long Men Cun, proche de l'ancienne concession française, les cuisines sont encore collectives. Au rez de chaussée, le petit corridor d'entrée y mène directement. La pièce d'une quinzaine de mètres carrés est bordée par six tables de cuisson au gaz, une par famille. Deux étroites fenêtres laissent à peine entrer la lumière. Le plafond est noirci par les fumées de cuisine. Pour les protéger, les ampoules électriques sont enveloppées dans des sacs plastiques. Murs et placards sont couverts de prospectus. Les plans de travail sont rares, et les cuisinières s'installent parfois à même le sol, ou dehors, pour décortiquer les crevettes ou écosser des fèves.

Au mur sont accrochées des poêles plates. Elles y restent le plus souvent. Au contraire des “tie guo”, ces profondes poêles incurvées couramment appelées wok en France, qui ne quittent jamais les plaques de gaz. Le tie guo règne en maître sur la cuisson, suivi par la petite marmite où les plats mijotent longuement. Seuls ingrédients visibles, quelques tomates et haricots achetés ce matin au marché. Et les indispensables du fond de cuisine : gros bidons d'huile de soja, vinaigre, sauce de soja, sel, sucre, vin de riz.

A 17h00, les premières cuisinières investissent la pièce avec leurs provisions sorties des frigos installés dans leurs appartements respectifs. Aujourd'hui, Chen Ruihai, 37 ans, a quitté plus tôt son travail au supermarché et se charge de la cuisine, dont son mari s'occupe d'habitude. Elle commence par saisir des tranches de porc dans le tie guo, puis fait revenir des fèves dans le jus, en les remuant régulièrement d'un geste vif avec une spatule métallique. A sa droite, Ni Xiangwen, 57 ans, ouvrière du textile à la retraite. Les deux femmes se côtoient depuis 13 ans. Ni Xiangwen combine algues, oeufs et tofu pour préparer un plat froid.

Chen Ruihai se rapproche : “C'est bon de mélanger les algues et le tofu?” “Bien sûr !”, lui répond son aînée. "Très bien. Demain j'essaie !” Ni Xiangwen poursuit sa cuisine en brisant en petits morceaux de longues et fines aubergines violacées, qui passeront elles aussi par le tie guo, sous le regard de Wang Jingxuan, sa petite-fille de quatre ans. Suivront le poisson et les fèves. Les baguettes n'attendent pas le repas pour être sorties. Elles mélangent, saisissent, permettent de goûter.
D'épaisses fumées se lient et chargent la pièce d'effluves. Chacun, en passant dans le couloir d'entrée, jette un œil dans la cuisine, échange quelques mots. Le ton s'élève pour couvrir le crépitement des tie guo dans lesquels sont jetés tranches de viande, poissons, petits coquillages. Un œil sur le feu du voisin, on plaisante en dialecte shanghaien, on goûte. “Nous sommes un peu une seule et même famille, sourit Ni Xiangwen. Ici, tout est ouvert, contrairement aux immeubles modernes.” Certains ne viendront pas cuisiner ce soir. Les plus âgés préparent le matin les mêmes plats pour le déjeuner et le dîner.

Ni Xiangwen est très attachée à ce mode de vie. “Cette joie de cuisiner ensemble me manquerait, si je devais changer pour une cuisine moderne”. Et pourtant elle le ferait, si elle pouvait. “Comme tous les habitants de l'immeuble”, assure-t-elle. Pour avoir une cuisine plus propre, plus pratique, et plus d'espace pour vivre.

Pour la fête du printemps, les habitants du shikumen mangent tous ensemble. Mais en ce mardi ordinaire, chacun regagne son petit appartement. Ni Xiangwen partage avec son mari et leur petite-fille une seule pièce où la place est comptée. Avec soin, elle dépose poisson, tomates aux œufs, algues au tofu, salade de fèves et d'épis de maïs sur la table pliable. Les quatre plats y restent près d'une heure, le temps que la mère de Wang Jingxuan rentre du travail. Le grand-père apporte alors le riz chaud et tous commencent à manger. Wang Jingxuan est installée sur les genoux de sa mère, qui lui donne du riz à la cuillère. La petite rechigne et préfère retrouver ses jouets, acceptant de temps à autre une bouchée du bout des baguettes de la grand-mère. Pendant tout le repas, la porte est restée ouverte.

Gingembre et Nutella
A 54 ans, Shen Yuegin est déjà à la retraite. Elle a connu les cuisines collectives, leur atmosphère d'entraide, leurs contraintes aussi. Il y a trois ans, elle a emménagé au dernier étage d'un immeuble cossu du nord de la ville, non loin de l'université Fudan. L'appartement de 128 m2 est équipé d'une cuisine moderne. Sur la gazinière encastrée dans le plan de travail trône l'incontournable tie guo. Flambant neuf, celui-ci a été conçu pour cuisiner avec très peu d'huile et dégager un minimum de fumée. Il est épaulé par de nouveaux appareils. Un autocuiseur électrique, adopté depuis deux ans, permet de cuire rapidement le riz, le bœuf ou encore la soupe. “Les Chinois aiment bien faire longtemps mijoter les soupes, explique Yang Shilin, le père de famille. Ils pensent que cela permet aux aliments de bien imprégner le bouillon. Nous pensons que l'autocuiseur permet la même chose en beaucoup plus rapide. Les équipements changent, mais la tradition reste.” Mais pour Shen Yuegin le temps consacré à la préparation du dîner est passé de 1h30 à 45 minutes.

En attendant le retour du travail de son mari et de leur fille de 23 ans, elle allume la télévision dans la pièce d'à côté. Pour meubler la solitude qui aujourd'hui accompagne la préparation du repas.

Zhu Xinyuan, professeur d'université de 34 ans, ne mange pas souvent chez lui. Au grand dam de Zhu Yunji, sa fille de quatre ans. Aussi le dîner du samedi est-il un moment de fête, car chacun participe à sa préparation. Pour les raviolis de ce soir, le grand-père a cuisiné une farce de porc, céleri, huile, vinaigre, sucre et sauce de soja. Les fines rondelles de pâte ont été achetées toutes prêtes au supermarché. Chacun à son tour en prend une dans sa main, y dépose avec ses baguettes une petite boulette de farce. Reste à plonger le doigt dans le bol d'eau, le glisser sur les bords de la pâte, et refermer le ravioli en serrant fermement. Tous maîtrisent le geste et les raviolis s'accumulent très vite sur la table du salon.

La fillette a faim, clame son impatience. En cuisine, le grand-père fait savoir que l'eau n'est pas prête, car il faut attendre les gros bouillons pour y jeter les raviolis. Près du stérilisateur à ozone qui accueille la vaisselle, trois bocaux de verre reposent sur un meuble. Dans le premier, des morceaux de gingembre macèrent dans une sauce de vinaigre et de sucre. Ils seront servis en accompagnement. Le deuxième pot contient des têtes d'ail plongées dans la même préparation. “ C'est pareil, mais pour l'hiver ”, explique la grand-mère. Car en cuisine chinoise, l'ail est réputé pour “faire chaud”. Le troisième bocal est un pot de Nutella. “Ma petite-fille y a pris goût après un voyage en France”, sourit la grand-mère, qui elle-même goûte peu cette pâte chocolatée. Les raviolis sont enfin servis. Petites baguettes de plastique rose dans la main droite, fourchette dans la main gauche, Zhu Yunji commence à déguster. Quel est son plat préféré ? Elle fronce les sourcils, se plonge dans une longue réflexion, mais ne sait quoi répondre. “Le poisson”, avance sa mère. La fillette quitte bientôt la table et va jouer dans sa chambre. Quelques minutes plus tard, elle revient et lance : “J'aime le chocolat !”

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Ni Xiangwen, la grand-mère, a préparé le repas dans la cuisine collective de ce vieil immeuble du district de Huangpu. Elle doit ruser pour faire accepter une bouchée à Wang Jingxuan, sa petite-fille, davantage intéressée par ses jouets.


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Au temps des tickets

«Je me souviens avoir toujours eu faim dans ma jeunesse»
Cai Chong Yuan, 88 ans, ouvrier textile à la retraite. Il y a quatre ans, après le décès de sa femme, il a décidé d'emménager à la maison de retraite Hong Yuin pour ne pas envahir ses sept enfants et surtout pour rester indépendant.

Par T.R. (CUEJ)
lundi 22 mai 2006 (Liberation.fr - 09:47)



«Lorsque je suis arrivé à Shanghai en 1928, c'était la guerre civile. Mes parents n'avaient pas de travail et moi je n'allais pas à l'école. Parfois, je distribuais des journaux dans la rue pour les aider. Je me souviens avoir toujours eu faim dans ma jeunesse. La plupart du temps, nous mangions du riz, plus collant et moins bon qu'aujourd'hui. D'ailleurs il n'y en avait jamais assez mais ma mère avait une astuce pour faire beaucoup avec peu. Elle le mélangeait avec du maïs, de la farine et de la semoule et rajoutait de l'eau pour faire gonfler le tout. Quand elle allait au marché, elle rapportait essentiellement tofu, patates et navets. La viande, c'était seulement une ou deux fois par an, pour les grandes fêtes, comme le nouvel an chinois. En fait, je n'aimais pas ce que je mangeais, mais je n'avais pas le choix. Aujourd'hui, les jeunes dépensent plus de temps, d'énergie et d'argent pour se nourrir. Ils font attention à leur santé parce qu'ils peuvent se le permettre et se tournent davantage vers la cuisine occidentale.

Moi, il y a des choses qui me paraissent étranges. Chez Pizza Hut, par exemple, ils vous mettent la viande et les légumes sur la pâte et vous le vendent très cher. Chez nous, on a une recette qui y ressemble, les xianbing. Les ingrédients sont fourrés dans la pâte. Sauf que c'est bien moins cher.»

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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 29 Mai 2006 12h59
Nouvelle Chine

Chine: le progrès, mais à quel prix?
Développement économique, glacis politique et situation sociale explosive... Autour de ces thèmes, CNN et Libération ont réuni une table ronde réunissant François Roussely, Guy Sorman et Linda Yueh pour débattre et vous présenter un dossier spécial.

Par P.H.
lundi 03 avril 2006 (Liberation.fr - 09:39)


La Chine est redevenue l'empire du milieu. Elle s'est imposée au cœur de l'économie mondiale, à la fois comme «atelier du monde», selon la formule désormais classique, mais aussi, progressivement, comme un acteur industriel à part entière, illustré par le rachat de la branche PC du géant IBM par le Chinois Lenovo. Au même moment, la Chine apparaît figée politiquement dans un régime qui, pour avoir massivement réformé l'économie, se refuse à toucher à la sphère politique, sans doute échaudé par le sort de Mikhaïl Gorbatchev dont la glasnost (transparence) et la perestroika (restructuration) ont abouti à la fin de l'URSS et à la chute de son parti communiste.

A ce glacis politique, s'ajoute une situation sociale explosive, dans laquelle les exclus du «miracle» économique n'ont souvent pas d'autre moyen de se faire entendre que la violence. Le développement à quel prix ? Autour de ce thème, CNN et Libération ont réuni le 21 mars à Paris une table ronde réunissant François Roussely, président du Crédit Suisse France, ancien président d'EDF et à ce titre très engagé en Chine, Guy Sorman, essayiste, dont le dernier livre, «L'année du Coq» (Fayard) est consacré à la naissance d'une société civile en Chine, et enfin Linda Yueh, économiste rattachée à la London School of Economics. Libération présente le «dossier Chine», tandis que CNN consacre une semaine à la Chine sur son antenne, du 2 au 9 avril.

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«Une volonté d'aller très vite et d'évoluer de façon aussi homogène que possible»
Tentation du nationalisme et retour du social accompagne forcément le gigantisme et la vitesse du développement chinois.

Par FRANÇOIS ROUSSELY
vendredi 31 mars 2006 (Liberation.fr - 11:43)

François Roussely, ancien président d'EDF, est président du Crédit Suisse France.



la Chine a choisi la puissance économique. Je ne suis pas de ceux qui croient qu'elle fabrique une puissance militaire menaçante. Je pense que, depuis Deng Xiaoping, elle a fait le choix de la puissance économique à travers des mécanismes de marché, par un certain nombre d'étapes, qui sont chacune des décisions courageuses. En effet, les conséquences sont claires, notamment le danger que présenterait le développement de «deux Chine» : l'une occidentalisée, celle des golden boys deShanghaï, telle qu'on la voit sur toute la frange Est du pays, de Pékin à Hong Kong. Et l'autre, la Chine de l'intérieur. Les inégalités ont doublé en 25 ans. C'est un véritable défi pour la cohésion de la Chine, ce qui n'est pas mince dans un pays d'1,3 milliard d'habitants, risque à la fois social, économique, politique et peut-être culturel.

On y voit ainsi une économie de plus en plus développée, mais pour partie par des intervenants étrangers: plus d'un quart de la production industrielle, près d'un quart des emplois, la moitié du commerce extérieur, sont le fait d'acteurs internationaux. Le développement de la Chine se fait donc à travers la relation avec des acteurs industriels étrangers, sur fond d'histoire très ancienne de la Chine avec les étrangers (guerre de l'opium, les comptoirs…). Quelles règles les acteurs étrangers devraient-ils observer aujourd'hui lorsqu'ils entendent se développer en Chine ? Je pense qu'il faut d'abord comprendre en quoi la Chine est un pays fantastiquement différent de tout ce qu'on peut connaître dans le reste du monde, par sa taille, par ses rythmes de croissance, par la diversité de ses populations. Le comprendre est déjà un exercice compliqué. Il faut aussi comprendre le sens de la durée et du temps. A l'inverse du monde pressé dans lequel nous sommes, la Chine a une vision millénariste des choses, ce qui rend le processus de décision parfois un peu abscons pour les occidentaux : c'est un processus lent, qui a une visée consensuelle. L'idée qu'on peut faire des raids en Chine, qu'on peut y investir massivement et, en six mois, obtenir des résultats, est une absurdité.

Mais au-delà de la durée, il faut aimer la Chine. On peut dire cela de tout pays dans lequel on investit, mais c'est plus important en Chine parce que c'est un pays qui a une culture assez étatique, depuis Confucius, avec beaucoup de proximité avec la culture française, la culture d'un pays où l'Etat s'est formé avant sa nation. Pour aimer la Chine, pour gagner l'estime des chinois, pour simplement les comprendre, il faut, également, à mon avis, aider des secteurs qui ne sont pas votre cœur de métier. Il faut s'intéresser à la Chine dans ce qu'elle a de profond, durable et pas simplement dans le domaine dans lequel vous êtes professionnellement. On fait mine de découvrir aujourd'hui un retour du social ou du "patriotisme économique", pour reprendre une expression du vocabulaire français. Nécessairement, quand, dans un pays de cette taille, après un passé aussi collectiviste, vous faites le choix de la confrontation avec l'économie de marché, vous acceptez qu'il y ait un coût d'adaptation terrible, dans l'agriculture, c'est-à-dire pour 800 millions de ruraux ou dans les services publics. Il n'est donc pas surprenant qu'à certains moments l'histoire ralentisse, non pas qu'elle revienne en arrière, mais simplement elle essaie de faire que les inégalités ne l'emportent pas sur le caractère bénéfique de la croissance, ou de faire que le développement ne soit pas complètement dépendant des seuls acteurs industriels internationaux.

D'où ce qui apparaît tout d'un coup comme un retour du nationalisme. On dit à regret : ils veulent construire un TGV eux-mêmes ! Oui, la belle affaire, n'est-ce pas l'ambition normale de tout pays qui envisage de maîtriser son destin. De la même façon dans le secteur de l'énergie, là où leurs besoins croissent deux fois plus vite que le PNB : qui ne voudrait, face à une demande pareille, construire sa propre industrie et pas simplement importer du matériel étranger ? Il n'y a rien là que de très normal. Personne ne disconvient qu'il y a d'énormes progrès à faire, mais pas très différents de ceux qu'ont eu à effectuer les pays qui ont connu une forme de révolution industrielle, l'émergence d'une classe moyenne, la constitution d'une capacité d'épargne.

La seule différence tient à la Chine à sa culture, à son histoire, et à sa taille. Et la volonté de ne pas aller moins vite que les mentalités et les aspirations. Les dirigeants chinois sont bien avertis de toutes ces difficultés. Qu'il y ait des résistances dans l'appareil du parti communiste chinois, sûrement ; mais quand vous regardez comment fonctionne le maire de Pékin, comment il organise les jeux Olympiques, ou comment on construit un aéroport à Urumqi ou Kashgar dans le Xinjiang — ce qui fait apparaître celui de Marseille comme un petit aéroport de province, vous voyez l'émergence de générations de chefs d'entreprise, qui ont les mêmes qualités et les mêmes défauts que tous les chefs d'entreprise dans le monde. Ils ont une coloration politique à peine plus forte que les managers des pays occidentaux, mais ce n'est pas différent. J'en déduis que les facteurs d'ouverture de la Chine, de confrontation au monde, et de marche vers le pluralisme existent. Ils sont dans le réel, eux.

Je voudrais terminer par une note d'optimisme : de tous les pays dans lequel on peut aller aujourd'hui dans le monde, la Chine est celui qui rend le plus optimiste. Pourquoi? Que vous rencontriez les financiers les plus huppés de la côte est, ou les paysans les plus pauvres de l'intérieur, ils ont un sentiment très fort, celui que demain sera meilleur qu'aujourd'hui, même si c'est avec un grand degré d'inégalités, et avec une même fierté, celle de participer directement à une formidable révolution pacifique.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=370871



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Naissance d'une société civile
Opposer Chine riche à Chine pauvre ne suffit pas à expliquer l'avenir du pays. La rupture plus essentielle se fera entre la société civile qui émerge et le Parti qui refuse toute évolution politique.

Par GUY SORMAN
mercredi 29 mars 2006 (Liberation.fr - 18:36)

Guy Sorman vient de publier «L'année du Coq, Chinois et rebelles», chez Fayard.



les Chinois ont voté : c'était en septembre dernier, l'automne de l'année du Coq. Ils ont vraiment voté : pas l'un de ces scrutins frime, mis en scène par le Parti communiste. Pour participer à cette élection-là, il n'était pas nécessaire d'être inscrit au Parti ; avoir une télévision et un téléphone cellulaire suffisait. L'un et l'autre sont répandus, jusque dans les campagnes pauvres. L'enjeu de cette élection paraîtra insignifiant, et hors de Chine, il est à peu près passé inaperçu : il n'était pas directement politique, mais — peut-être — fondait-il l'apparition d'une société civile, indépendante du Parti. Au terme de plusieurs semaines d'un concours télévisé de chanteurs amateurs, il s'agissait de désigner la prochaine star, sur le modèle américain d'American idol (en France, la Nouvelle star sur M6). Quatre cent millions de Chinois regardèrent la finale, vingt-cinq millions votèrent par SMS : la gagnante s'appelle Mademoiselle Li, vingt ans, originaire du Sichuan.

Tout dans cette histoire mérite d'être soulignée , tout est significatif. Le programme tout d'abord : Supergirl, copiée sur les Etats-Unis, a été diffusé, loin de Pékin, la censure prise de court, par une télévision provinciale du Hunan. Supergirl fut parrainée par une marque populaire, le Yaourt mongole. Mademoiselle Li était vêtue d'un blue-jean (influence américaine), tee-shirt noir (influence japonaise), cheveux punk (influence du rock coréen); elle chanta en anglais et en espagnol. Sa victoire illustre combien le peuple chinois s'est éloigné des codes confucianistes qui plaisent tant aux Occidentaux et si peu à la jeunesse chinoise : jeunesse qui se reconnaît plus volontiers dans la culture pop mondialisée et la world music.

Le Parti communiste a flairé le danger. Fidèle à ses principes, il a répliqué par la répression : Supergirl a été interdite parce qu' elle «illustre les perversions d'une démocratie non préparée» (China Daily). «Mademoiselle Li» s'en explique le Département de la propagande du Parti, n'était «pas la plus belle», n'était «peut-être pas une femme» (allusion à son look androgyne) et «n'était pas une excellente chanteuse». Envisageons que toutes ces raisons qui déplaisent tant au porte-parole du Parti, sont précisément celles qui ont incité les électeurs à voter Li.

Une société civile, à l'état naissant et à l'heure du monde: pourquoi les Occidentaux ne la voient-ils pas et les dirigeants chinois n'en veulent-ils pas ? La cécité occidentale, française tout particulièrement, a une longue histoire : depuis les premiers explorateurs, des missionnaires jésuites, jusqu'à Alain Peyrefitte en passant par Voltaire, une certaine idée de la Chine a toujours occulté chez nous les Chinois réels. A suivre cette idéologie , les Chinois seraient tous confucianistes (une morale sans Dieu en dit Voltaire , le rêve laïc des Lumières) et «destinés» au despotisme éclairé : des sages empereurs de jadis jusqu'au Parti communiste contemporain, la tradition serait ininterrompue. En vrai, la Chine réelle est ailleurs : les Chinois sont des mystiques (taoïstes, bouddhistes), et depuis toujours en rébellion contre l'Empereur, jusqu'à Tiananmen inclus.

Mais à la Chine réelle,les amants d'une Chine éternelle, sinologues, touristes et commerçants , préfèrent une Chine exotique, surtout «pas comme nous». Dans ses relations avec les dirigeants occidentaux, le Parti communiste joue sur ce goût européen du relativisme culturel: un alibi commode, à Pékin comme à Paris, pour se débarrasser des interrogations sur les droits de l'homme, les dissidents et la démocratie. L'espoir du bon contrat et du profit rapide, cela va de soi, atténue aussi l'esprit critique chez l'entrepreneur et l'homme d'Etat en mission.

Mais à quoi bon la démocratie, nous dit maintenant le Parti communiste ( et ses amis en Occident ) puisqu'en Chine tout va si vite et dans le bon sens ? Le Parti admet même que le développement suscite des inégalités ; mais dans sa grande sagesse, il va y remédier . Ne vient-il pas de promettre, réuni en Assemblée nationale, d'investir dans les provinces pauvres? Dans la santé et l'éducation, inaccessibles à 80 % des Chinois ? Ne faudrait–il pas applaudir ? Mais le Parti ne fera rien .

Sous Deng Xiaoping, le Parti a créé un système d'enrichissement rapide fondé sur l'exploitation de la main-d'œuvre rurale et l'accumulation de cash grâce à l'exportation vers l'Occident. Pourquoi renoncerait-il à cette mécanique qui lui procure, — et à ses membres — la fortune et la puissance ? Pourquoi le Parti servirait-il soudain, le milliard de sans voix et sans droits à qui il ne doit pas son pouvoir et qu'il ne représente pas ? Il n' y a au Parti à peu près aucune femme (10%) , aucun ouvrier, aucun paysan ( 5%). Le Parti craindrait-il les rébellions paysannes ? Il les écrase , chaque jour. Les tentatives d'organiser syndicats, églises, associations ? Le Parti incarcère les leaders; il ne négocie jamais. Autoriser un débat ? Le Parti ne souffre aucune critique : les journalistes sont emprisonnés, Internet censuré (avec l'aide rémunérée de Google et Yahoo).

Chez les observateurs attentifs de la Chine, l'usage est d'opposer la Chine riche et la Chine pauvre, la Chine des villes et celle des campagnes. Certes. Mais la rupture plus essentielle, opposera la société civile qui émerge et le Parti qui refuse toute évolution politique. Une preuve de cette obstination totalitaire ? Nous approchons du dix-septième anniversaire du massacre des étudiants de Tiananmen. Sachons, qu'en Chine, il reste interdit de le mentionner, ni de connaître le nombre et le nom des victimes. Depuis 1989, Madame Ding Zelin, mère d'un lycéen assassiné, tente de dresser une simple liste des morts pour que les familles puissent en célébrer les obsèques. Rien que pour cela, Ding Zelin a été privée de son emploi, emprisonnée, harcelée, sous la surveillance constante d'agents de la sécurité. Lorsque j'entends dire que le Parti évolue, je pense à Ding Zelin : qu'en dit-elle ? Et lorsqu'on me parle de l'avenir de la Chine, j'espère en Mademoiselle Li.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=370881



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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 30 Mai 2006 18h23
Chine
Au Shanxi, «Zorro» délivre les femmes vendues
Hibiscus a été achetée à 18 ans 350 euros par un paysan. Treize ans plus tard, elle appelle au secours et Zhu Wenguang, détective, part à sa recherche.

Par Philippe GRANGEREAU
mardi 30 mai 2006



Taiyuan (province du Shanxi) envoyé spécial

L'opération s'annonce délicate», soupire le détective Zhu Wenguang en jetant sur le lit de sa chambre d'hôtel la photo d'un couple qu'il extrait d'un dossier contenu dans une enveloppe kraft. L'image a été prise dans un studio de photographe bon marché : l'homme, âgé d'une trentaine d'années, agrippe le blouson en jean de la jeune femme à ses côtés. Celle-ci est légèrement inclinée vers lui, le regard mélancolique. Elle s'appelle Hibiscus. «Nous allons tenter de sauver cette jeune femme, mais les obstacles sont nombreux», poursuit le détective privé en s'adressant à Huang, un cousin d'Hibiscus, qui vient de débarquer du train en provenance du Sichuan.

Voilà les faits. Hibiscus a été enlevée et vendue à un paysan du Shanxi en mai 1993, à l'âge de 18 ans, pour la somme de 3 700 yuans (350 euros). Elle a été cédée en août de la même année à Dong, un autre paysan de la région. Le couple a, depuis, donné naissance à une fille, aujourd'hui âgée de 12 ans. «En général, ponctue Zhu en se tournant vers nous, les femmes vendues sont tout d'abord séquestrées dans une pièce de la maison. Les mois passant, les captives tombent enceintes, et beaucoup se résignent à rester avec leur "mari", car elles ne peuvent guère espérer fuir avec l'enfant auquel elles finissent par s'attacher ; et, même si elles le pouvaient, elles ne veulent pas risquer l'opprobre de leur propre famille qui considérerait qu'elles ont été déshonorées.» C'est le cas d'Hibiscus, qui, depuis sa vente voilà douze ans, a par trois fois volontairement rendu visite à sa famille dans son village du Sichuan, en compagnie de son compagnon forcé et de leur fille. Et ce n'est que récemment qu'elle a confié sa situation à sa mère, qui la croyait mariée. Choquée, celle-ci l'a néanmoins encouragée à rester avec son acquéreur «pour sauver la face», en dépit des violences qu'il lui faisait subir.

Mais, en avril dernier, Hibiscus envoie une lettre désespérée à ses parents. Elle y raconte les coups de tuyau dans les reins, les coups de couteau dans les jambes, et relate sa tentative de suicide. «Je n'en peux plus», écrit-elle. Fort dépourvue, sa famille vit en cultivant quelques arpents de terre. Pour sauver Hibiscus, ils s'adressent à Zhu, qui habite dans le même district qu'eux.

Le détective, un ex-vigile, est célèbre dans tout le Sichuan pour avoir sauvé plus d'une centaine de femmes vendues depuis 1992. Le canton de Zhongjiang, campagne pauvre de son Sichuan natal, a été le théâtre de nombreux rapts dans les années 90. Emu par le cas d'une première captive qu'il est parvenu à rapatrier, scandalisé par l'indifférence de la police pour ce genre d'affaires, Zhu s'est ensuite senti investi d'une mission. Entre 10 000 et 50 000 femmes seraient ainsi vendues chaque année en Chine. Pour accomplir ses épuisantes recherches, Zhu n'exige que le remboursement de ses frais de transport et de logement, car toutes les familles victimes sont des ruraux désargentés. Les risques ne l'effraient pas. «Une fois sur trois, confie Zhu, je me fais allégrement molester par les propriétaires de femmes et leur entourage. Dans ces villages pauvres et isolés, les gens sont solidaires. Aucune femme ne veut épouser ces paysans sans un sou vaillant, qui ne pensent pas à mal en achetant une femme aux ravisseurs qui les leur proposent. Pour se la payer, ils empruntent autour d'eux. Après, ils sont déterminés à ne plus laisser repartir celles qu'ils considèrent comme leur bien. La plupart du temps, il s'agit de Sichuanaises vendues à des hommes du Shanxi.» La bravoure de ce détective autodidacte de 44 ans, qui passe sa vie à ferrailler avec son code civil et ses dossiers contre l'indifférence policière d'un coin à l'autre de la Chine, lui a valu dans la presse chinoise le surnom de «Zuo-Luo» (Zorro) ­ le feuilleton de la télévision française dans les années 60, devenu populaire en Chine lors de sa diffusion dans les années 90.

Sa «chose de l'intérieur»

Ce n'est pas par euphémisme que le détective parle d'une «situation délicate». Le 21 avril, accompagné de trois policiers du district qu'il avait convaincu d'agir, Zhu s'est rendu avec la mère et le cousin d'Hibiscus dans le village d'un millier d'habitants où est détenue la captive. Mais Dong, le «mari», sans doute mis au fait de leur venue par les flics du coin, avait caché sa «wuli» ­ sa «chose de l'intérieur», comme on dit dans les campagnes pour désigner l'épouse. Le lendemain, sans avertir le détective, le cousin et la mère d'Hibiscus y retournent et débusquent tout le monde. Ils voient Hibiscus, que son mari tient en joue avec un tournevis. Elle a le corps couvert de cicatrices. Battue par Dong en mars dernier après qu'elle a tenté de s'enfuir, elle a du mal à se tenir debout. «Je voulais tenter de raisonner Dong», explique le cousin, assis sur le rebord du lit, en laissant cours à cette manie qu'ont les Sichuanais de relever leurs jambes de pantalon jusqu'aux genoux. «Mais ça a fini par tourner au vinaigre. Lui et plusieurs autres de ses frères et cousins ont brandi des couteaux, et Dong a exigé 30 000 yuans [2900 euros] pour libérer Hibiscus. Il a fini par nous chasser sous la menace en gardant la mère d'Hibiscus en otage. Voilà la situation.» «Très compliqué, très compliqué, commente Zhu. Il y a désormais deux personnes à sauver, Hibiscus et sa mère.»

«La sauver de force, la nuit»

Plus de deux semaines plus tard, le 9 mai, la situation n'a pas bougé. Le détective oscille entre la manière forte et la douce. Il décide de tenter la seconde, qui consiste à tester la voie officielle. N'étant pas policier, il se doit de requérir la coopération de la force publique. Mais, comme les autorités locales sont réticentes, il lui faut convaincre l'échelon supérieur de donner un ordre ferme au commissariat. «Heureusement, j'ai un bon ami, un chef de la police antiémeute de la province, lâche Zhu. Si ça ne marche pas, j'irai avec son cousin Huang la sauver de force, la nuit.» Le lendemain, Zhu se rend donc au bureau de la police de Taiyuan, capitale du Shanxi. Nous l'attendons à l'extérieur de l'immeuble vert pâle d'une vingtaine d'étages. Sur le fronton luisent des slogans en caractères blancs sur fond pourpre : «Renforçons la position dirigeante du parti, protégeons l'ordre, garantissons la tranquillité et le bonheur du peuple... Soyons énergiques et justes.» Zhu ressort avec une «lettre d'introduction» tamponnée de sceaux rouges. Le sauf-conduit l'autorise, en théorie, à requérir la coopération des policiers locaux. Sur place, le responsable est absent et injoignable. «Il faut respecter la loi !» somme Zhu, excédé. Echec du plan A, avec recours aux autorités publiques. «Dong risque de tuer Hibiscus, il faut agir !» Il opte donc pour la méthode forte. «Ça va être assez spécial», bougonne Zhu, qui a en tête un stratagème. Coup de fil chez Dong. Par chance, Hibiscus répond, et se concerte avec le détective. L'opération a lieu en fin de soirée. «Zorro» et le cousin Huang planquent dans une voiture banalisée, entre la ferme des Dong et un salon de coiffure miteux, situé à 500 mètres. Dong sort comme prévu avec Hibiscus et sa mère, qui a demandé à aller se faire une mise en plis. Lorsque le trio passe à moto devant la voiture, les occupants s'aplatissent. Dans le salon, Hibiscus prétexte un mal au ventre et sort. Zhu démarre, l'embarque et file... avec Dong à ses trousses sur sa moto. Direction Taiyuan. Sur l'autoroute, Zhu sème une voiture de poursuivants, dans laquelle se trouvent quatre complices du «mari» rameutés pour les prendre en chasse.

Captive, mais l'honneur sauf

A 22 heures, dans la chambre d'un petit hôtel de Taiyuan, Hibiscus est désormais en lieu sûr. Joli minois, regard aux abois. Sous son oeil gauche, une ecchymose, un coup de tournevis asséné par Dong. Ses mains, rouges et enflées, témoignent de son labeur quotidien. Affranchie, elle raconte sa pitoyable existence. En 1992, c'est un ami d'enfance qui l'a enlevée. Il lui avait proposé un travail dans le Guangdong, mais, arrivé à la gare, il lui fait avaler des somnifères. A demi inconsciente, elle est transportée en train par des complices qui la prétendent malade. Son premier propriétaire la bat. Elle est soulagée d'être revendue à Dong qui, au début, la traite bien. «Je n'ai pas tenté de fuir à l'époque, car j'avais peur par-dessus tout d'être capturée et revendue à quelqu'un de pire. Et puis, c'est difficile : tous les voisins sont de mèche, ainsi que la police. Ils ne vous quittent pas d'une semelle.» Dans son village d'infortune vivent trois autres femmes achetées. «L'une était du Hunan, une autre du Guizhou et une troisième du Yunnan. Toutes ont fini par s'enfuir, en laissant leur enfant derrière elles. Il n'y a que moi qui suis restée, à cause de la petite», sanglote Hibiscus, qui a volontairement effectué des petits boulots à plusieurs dizaines de kilomètres de chez elle, pour ramener de l'argent à Dong. «Je ne suis qu'une fille de la campagne, niveau école primaire, que pouvais-je espérer d'autre ?» En restant sa «chose», elle perdait sa liberté, mais aux yeux d'autrui, et donc aux siens, son honneur demeurait sauf. Hibiscus s'effondre. «Mais pourquoi c'est arrivé à moi ?» Se redresse : «Et puis non, je veux revoir ma fille ! J'ai tant de fois renoncé à haïr son père pour rester auprès d'elle, je pourrais le faire une fois de plus !»

Zhu l'interrompt, brutal. «J'espère que tu ne songes pas à retourner cohabiter avec ce type qui te traite comme un animal ! Ta fille, tu la récupéreras en assignant Dong en justice... Pour l'heure, il importe de sauver ta mère», enchaîne Zhu. Le détective a une idée. Certes les flics locaux sont de connivence avec Dong ; mais, si on les impressionne, l'homme prendra peur... Le lendemain, Zhu brandit sous leur nez la lettre d'introduction des hautes autorités de Taiyuan. La ruse fonctionne. Le 13 mai, Dong fuit avec l'enfant, mais laisse seule la mère d'Hibiscus, que les coups n'ont pas épargnée. Quelques heures plus tard, elle est dans le train pour le Sichuan, avec Hibiscus et le cousin Huang. Pour le détective, l'affaire est désormais classée. Encore sonnée, Hibiscus hésite, elle, sur les moyens de récupérer sa fille.

Zhu caresse en souriant le chapelet qu'il porte au poignet. «Je crois dans le karma bouddhiste. Les bonnes actions accomplies dans ce monde seront récompensées dans l'autre.» Le chapelet, précise-t-il, «m'a été donné en 2004 par une captive du Hebei que j'ai sauvée. L'affaire était beaucoup plus délicate encore...»

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Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 31 Mai 2006 23h40
Racistes et patriotes, ces groupuscules d'extrême droite, liés à la mafia, imposent leur ordre en toute impunité, allant même jusqu'à éliminer leurs opposants.
Les «uyoku», bons soldats des valeurs sacrées du Japon

Par Michel TEMMAN
mercredi 31 mai 2006



Tokyo de notre correspondant

«Dehors, les étrangers !» Engoncé dans un uniforme étriqué, bouffi d'autosuffisance, le papy rondelet à la moustache hitlérienne assis à l'avant du véhicule, qui hurle ces propos racistes dans le haut-parleur, a donné instruction au conducteur d'extraire le camion aux vitres grillagées du bouchon qui paralyse l'avenue Meiji. Tandis que d'autres slogans haineux, mêlés à des chants patriotiques, sont beuglés sans fin au micro, le camion sort soudain de la file. Ignorant les véhicules en sens inverse, il remonte l'avenue à contresens sur près de cinquante mètres. Une pagaille inimaginable s'ensuit alors à un carrefour du quartier de Shibuya. Le camion précède six autres véhicules, ornés de chrysanthèmes et de symboles impériaux, qui brûlent sans hésiter le feu rouge.

Propagande citadine. Ainsi roulent au Japon les redoutés et très influents uyoku, patriotes d'extrême droite aux porte-voix et décibels assourdissants, estimés à 110 000 membres pour près de 1 millier de groupuscules, chapeautés, selon la police nippone (NPA), par 25 organisations d'extrême droite, voire mafieuses. Une de leurs particularités, outre la maîtrise évidente des sound systems, est de honnir les règles de la circulation. En cas d'incident, les uyoku étant pour beaucoup affiliés aux yakusas (la mafia japonaise), la consigne impose de ne jamais les provoquer. Surtout pas du regard. Les automobilistes qui pilent devant eux pour éviter l'accident ont ainsi appris à ne pas klaxonner. Leurs bus et camions profitent en effet d'un droit courant au Japon pour quiconque veut promouvoir ses idées, surtout en période électorale : le recours aux gaisensha, ou «véhicules de propagande citadine.» Si, en campagne, partis et hommes politiques de tout bord les utilisent, le procédé a été monopolisé par les uyoku, qui en abusent aussi comme moyens de pression.

Dans le film Minbô no onna (1992), le cinéaste engagé Jûzo Itami ­ dont on n'a jamais su si l'étrange suicide, en 1997, n'était pas un assassinat déguisé ­ mettait en scène un groupe de mafieux utilisant un de ces camions pour faire fuir la clientèle d'un hôtel de luxe et racketter son patron. «Que les uyoku soient aussi libres de leurs mouvements est peut-être à l'honneur de notre démocratie, qui tolère la liberté de pensée et de culte. Mais d'après moi, ils sont comme une plaie dans notre société. Leurs actions d'intimidation et la violence de leurs nuisances sonores sont un mode de chantage qui relève d'une certaine forme de terreur», estime un avocat et constitutionnaliste japonais.

Les uyoku sont dotés d'importants moyens financiers. Ils sont à la tête de revues, de sites web (dont www.uyoku.com) prônant le retour aux «valeurs sacrées», et comptent des amis politiques, à droite, au sein du Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir), comme à gauche. «A une époque, le maire de Tokyo, Shintaro Ishihara, avait noué des liens avec le Seiryukai (la Société du dragon bleu, un groupuscule, ndlr)», confie un connaisseur. Les uyoku sont, en fait, les héritiers de l'extrême droite anticommuniste et antisyndicale nippone des années 30, qui défendait l'idée d'une Asie sous la coupe de l'ex- «Grand Japon» rêvé par l'empereur Hirohito (1901-1989). Culte du système impérial dont ils désirent la restauration, exaltation de la «race divine japonaise», haine de l'alliance nippo-américaine ou du soutien de Tokyo à l'ONU, hostilité aux fusions et acquisitions entre entreprises japonaises et étrangères, opposition totale à l'immigration, pas même choisie... Les uyoku manifestent sans cesse sur ces refrains, à coups de décibels cassant les oreilles des passants et des automobilistes.

Ils consentent enfin au silence chaque 15 août, quand ils se réunissent au sanctuaire de Yasukuni (leur QG) et, tête baissée, se recueillent (comme le Premier ministre Koizumi, qui s'y est rendu cinq fois depuis 2001) devant les 2,5 millions de «morts pour la patrie» (depuis l'ère Meiji, en 1868) qui y reposent. Parmi les quatorze criminels de guerre qui y sont honorés figure un de leurs héros : le général Tojo, artisan de Pearl Harbor, criminel de guerre exécuté en 1948 par les Alliés. Marginaux, les uyoku ? Même pas. A Tokyo, début mars, s'est tenu au Budokan, une arène d'arts martiaux, le plus grand rassemblement de patriotes depuis soixante ans. «Longue vie à l'empereur, longue vie à l'empereur !» hurlaient 10 000 nostalgiques.

Intimidations. Avec un tel blanc-seing du pouvoir, pas étonnant que les uyoku brisent en toute quiétude grèves, manifestations ou conférences. Et cassent les reins de leurs opposants, patrons, intellectuels ou journalistes. Le 3 mai 1987, dans les locaux mêmes du quotidien Asahi à Kobe, deux uyoku, fusil en main, ont ainsi tué d'une balle dans la tête Tomohiro Kojiri, un journaliste de 29 ans qui avait osé écrire sur Hirohito et la guerre. Ses assassins courent toujours et sa fille continue de réclamer justice. Mi-janvier 2005, deux cocktails Molotov ont visé le domicile de Yotaro Kobayashi, PDG de Fuji-Xerox. Il était harcelé depuis 2004 par des ultras lui reprochant, entre autres, de présider un comité d'amitié nippo-chinois. Plus récemment, le 6 mars, des uyoku à bord de dizaines de 4 x 4 noir et blanc, hurlant dans Tokyo : «Respect à l'empereur !», s'en sont pris physiquement à une équipe de télé anglo-saxonne free-lance qui les filmait. Pour une fois, la police s'est interposée et a limité les dégâts.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=386369



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Cours de patriotisme à l'école

Par Michel TEMMAN
mercredi 31 mai 2006



le 29 avril, le gouvernement japonais a adopté un projet de loi très controversé sur l'éducation, qui fait désormais de «l'amour du pays» l'objectif de l'enseignement et de l'éducation reçus par les enfants à l'école. De quoi faire le lit des courants (néo) nationalistes et hyperconservateurs dans le pays. L'administration Koizumi soutenait déjà, depuis son arrivée au pouvoir, une mesure ancienne, le chant de l'hymne national (Kimigayo) dans les cours de récréation. Elle veut désormais favoriser les «cours de patriotisme» rendus obligatoires par cette loi à laquelle Séoul et Pékin sont vigoureusement opposés. Tout comme ses détracteurs au Japon, qui redoutent qu'elle contribue, entre autres, à favoriser un «retour du militarisme» parmi un grand nombre de Japonais.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=386370



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Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 31 Mai 2006 23h44
Veto américain contre le chinois Lenovo
Pékin dénonce l'annulation de la vente de PC à l'administration.

Par Laurent MAURIAC
mercredi 31 mai 2006



New York de notre correspondant

Pas de marque chinoise sur les ordinateurs brassant des données confidentielles. Cette décision du département d'Etat américain a été dénoncée, hier, par le gouvernement chinois qui la juge contraire aux «principes d'une concurrence équitable et d'un commerce libre». Dans un communiqué publié sur le site du ministère du Commerce, le porte-parole Chong Quan dénonce «une mentalité de guerre froide» et «une politique discriminatoire».

En mars, le fabricant chinois Lenovo a remporté un appel d'offres pour fournir 16 000 ordinateurs aux autorités américaines. Cette entreprise s'était fait connaître, l'an passé, en rachetant la division ordinateurs personnels d'IBM. Une commission du Congrès sur les relations avec la Chine s'est néanmoins inquiétée des risques posés par une partie de la commande, rappelant que Lenovo est détenu à 27 % par l'Académie de sciences, qui appartient au gouvernement chinois. Début mai, le représentant républicain Frank Wolf a écrit à la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice pour relayer les craintes de la commission.

Le 18 mai, le département d'Etat lui a répondu qu'il renonçait à installer 900 ordinateurs sur le réseau sécurisé des ambassades, consulats et domiciles des diplomates dans le monde entier. «Cette décision aurait eu des conséquences terribles pour notre sécurité nationale», affirme Frank Wolf dans un communiqué. Wolf et la commission redoutaient l'intégration de programmes espions. Pourtant, les ordinateurs en question sont fabriqués dans les anciennes usines d'IBM en Caroline du Nord et au Mexique. Lenovo affirme qu'ils «ne présentent aucun risque pour la sécurité des Etats-Unis».

Cette position est partagée par James Mulvenon, expert au Center for Intelligence and Analysis, un organisme de conseil en renseignements. «Un tel danger ne figurerait même pas parmi mes cent premières préoccupations en provenance de Chine pour la sécurité, estime-t-il. C'est du théâtre politique.» Cette «gifle donnée à la mondialisation» risque, selon lui, de se retourner contre les Etats-Unis : «Il est probable que les Chinois prennent des mesures de rétorsion contre HP ou Dell.»

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Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 01 Juin 2006 23h35
A Hongkong, la Bank of China se vend au monde entier
LE MONDE | 01.06.06 | 13h44 • Mis à jour le 01.06.06 | 13h51
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

En faisant une entrée remarquée sur la place de Hongkong jeudi 1er juin - c'est la plus grosse introduction en Bourse dans le monde depuis six ans -, la Bank of China (BoC) capitalise sur l'intérêt de la planète entière pour une économie chinoise qui continue de croître à près de 10 % par an.


Ni les particuliers ni les institutionnels de Chine continentale, à quelques exceptions, n'y avaient accès. Ce sont les épargnants de la Région administrative spéciale - Hongkong -, ainsi que les investisseurs institutionnels locaux et surtout étrangers, qui ont assuré le succès de la souscription. Celle-ci, portant sur 10,5 % du capital (contre 5 % initialement), a permis à la deuxième grande banque chinoise de lever au moins 9,7 milliards de dollars des Etats-Unis (7,6 milliards d'euros).

Une option permet à la banque d'élargir encore l'offre. L'introduction en Bourse a été "sursouscrite" 76 fois par les particuliers de Hongkong, qu'on a pu voir ces dernières semaines faire la queue devant les banques afin d'obtenir leurs formulaires de souscription.

Lors des premières cotations, jeudi 1er juin, le titre cotait 3,20 dollars de Hongkong, en hausse de plus de 8 % par rapport à son prix d'introduction de 2,95 dollars.

La Bank of China est très connue à Hongkong, puisque sa filiale locale a son siège dans le gratte-ciel aux facettes de diamant de l'architecte I. M. Pei, au coeur du quartier des affaires. La demande des investisseurs institutionnels aurait atteint la somme faramineuse de 120 milliards de dollars des Etats-Unis, selon le Wall Street Journal. Autour de 20 % du capital de la banque ont préalablement été cédés à des investisseurs étrangers stratégiques, dont un consortium mené par la Royal Bank of Scotland (pour 10 % du capital), Temasek, le fonds d'investissement du gouvernement de Singapour (5 %) et l'Asian Development Bank (1 %).

Ceux-ci ne peuvent vendre leurs participations avant trois ans, un gage de stabilité qui explique en partie l'engouement pour cette red chip, ou "action rouge". C'est l'appellation donnée aux titres des sociétés chinoises, qui, rien qu'en 2005, ont levé l'équivalent de 19 milliards de dollars américains sur cette Bourse de procuration pour l'économie de Chine populaire qu'est Hongkong - les Bourses locales de Shanghaï et Shenzhen étant pratiquement fermées aux étrangers. En outre, les deux banques chinoises introduites en Bourse à Hongkong en 2005 (la Banque des communications en juin et la Banque de la construction) ont vu leur titre s'apprécier très confortablement.

En 2002, la BoC avait procédé à l'introduction en Bourse à Hongkong de sa filiale locale, opération qui lui avait alors permis de lever des fonds utiles à sa restructuration. Elle a aussi bénéficié de 22,5 milliards de dollars de fonds publics en 2003. Réorganisée et transformée en société par actions, elle a subi un certain nombre d'audits internes qui ont révélé, en 2004 et 2005, plusieurs dizaines de cas de fraudes, certains impliquant des responsables haut placés. Ces détournements de fonds, quelquefois au détriment direct de clients qui ne sont pas forcément indemnisés, ont porté sur plusieurs centaines de millions de dollars.

Ces scandales ont levé un bout du voile sur les failles de la gouvernance d'entreprise dans les banques chinoises et font douter les analystes de la pertinence des chiffres avancés quant aux mauvaises dettes (officiellement, la BoC affichait un taux de créances douteuses de 4,82 % en juillet 2005). Quelque 3 000 inspecteurs auraient toutefois été nommés en interne pour assainir les opérations.

En 2004 et 2005, plusieurs dirigeants de la BoC à Hongkong, la filiale "modèle", ont eux aussi été arrêtés pour des malversations qui auraient eu lieu avant l'introduction en Bourse de 2002. Dirigée par Xiao Gang, un ancien vice-gouverneur de la Banque centrale, depuis 2003, la BoC a l'avantage d'être la plus internationale des grands établissements de crédit chinois (elle dispose d'un réseau de succursales à l'étranger et détient près de la moitié des dépôts en devises du pays). Elle a bien sûr un rôle stratégique pour les autorités aussi bien en Chine, où le secteur bancaire est appelé à s'ouvrir complètement à la concurrence étrangère en 2007, qu'à l'étranger.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 02.06.06

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Pékin édicte un faisceau de mesures pour freiner la spéculation immobilière
LE MONDE | 01.06.06 | 13h44 • Mis à jour le 01.06.06 | 13h44
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

La crainte d'une bulle immobilière et le mécontentement populaire croissant face à des prix d'achat inaccessibles au plus grand nombre ont poussé les autorités chinoises à édicter de nouvelles mesures pour freiner la spéculation. Mercredi 31 mai, le ministère des ressources foncières a décrété un gel immédiat sur les autorisations de construction pour les villas de luxe. L'avant- veille, le Conseil d'Etat chinois avait porté de 20 % à 30 % de la somme totale l'apport initial nécessaire pour les prêts bancaires destinés à des achats d'appartements de plus de 90 m2 à partir du mois de juin.

Par ailleurs, toute cession ayant lieu avant cinq ans sera imposée de 5,5 % du prix de vente de l'appartement. Au-delà, la taxe de 5,5 % ne portera que sur les plus-values. Auparavant, cette même taxe s'appliquait lorsque la cession avait lieu avant deux ans. Les promoteurs immobiliers ne pourront obtenir de prêts sans un apport de 35 % du montant du projet. Les gouvernements locaux ont aussi l'obligation de réserver 70 % des nouveaux terrains résidentiels à des logements de moins de 90 m2, une mesure destinée à promouvoir des logements meilleur marché.

UNE CLASSE MOYENNE FRUSTRÉE

Il y a tout juste un an, Shanghaï avait été la première ville à prendre des mesures pour freiner la spéculation. Cette fois, toute la Chine est concernée. Si l'impact psychologique devrait être suffisant pour calmer le jeu, les économistes préviennent que les dérèglements structurels vont persister dans une économie en surchauffe, inondée de liquidités.

En outre, ils signalent la difficulté de priver les gouvernements locaux de leur principal moyen de financement en l'absence d'alternative. Il faut dire que les prix de l'immobilier ont grimpé en flèche cette année dans les grandes villes. A Pékin, ils ont augmenté de près de 20 % en mars par rapport à l'année précédente.

A Shenzhen, où les prix ont bondi de 35 %, un internaute s'est fait connaître par une campagne en ligne dans laquelle il enjoint les participants à "ne pas acheter d'appartement pendant trois ans". Le retentissement de ce boycott symbolique, dont certains médias se sont fait l'écho, témoigne de la frustration croissante d'une classe moyenne urbaine qui voit s'éloigner la perspective d'accéder à la propriété, objectif prioritaire de la plupart des foyers.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 02.06.06

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 02 Juin 2006 07h45
Entrée fracassante en Bourse de la Banque de Chine
Première d'une série de privatisations, elle préfigure la volonté de Pékin de nettoyer son secteur bancaire.

Par Philippe GRANGEREAU
vendredi 02 juin 2006



Pékin de notre correspondant

La Banque de Chine a fait hier une entrée fracassante à la Bourse de Hongkong. La valeur des actions vendues par la banque a atteint 9,7 milliards de dollars ­ le montant le plus important au monde pour une première introduction en Bourse depuis le début du siècle. Le prix de l'action de cette gigantesque banque d'Etat, désormais en partie privatisée, a grimpé de 16 %. Un succès de bon augure pour les autres institutions financières chinoises, qui devront aussi privatiser une partie de leurs avoirs en raison de l'ouverture prochaine du marché bancaire. Celle-ci doit intervenir en décembre, au terme des accords signés entre Pékin et l'Organisation mondiale du commerce.

La Chine populaire cherche avant tout à nettoyer son secteur bancaire, qui étouffe sous le poids de ses prêts non performants. La présence d'actionnaires dans le capital rationalisera les méthodes de gestion, espère Pékin. La Banque de Chine, qui possède 11 600 succursales dont 600 à l'étranger, est d'ores et déjà l'une des institutions les mieux assainies. Elle a bénéficié d'une bonne partie des 400 milliards de dollars injectés par le gouvernement depuis 1998. Des subventions destinées à compenser les pertes énormes provoquées par l'inexpérience de la bureaucratie et les détournements de fonds perpétrés par des officiels corrompus. En juillet 2005, le vice-président de la branche hongkongaise de la Banque de Chine, Liu Jinbao, a été condamné pour détournement.

Les créances douteuses chinoises représentent aujourd'hui le premier stock mondial, estimé entre 220 et 911 milliards de dollars par les analystes internationaux. La fourchette est large, car nombre de banques chinoises ne sont pas encore alignées sur les normes comptables internationales. Mercredi, l'index Fitch estimait ces créances douteuses à 206 milliards de dollars, et les «créances problématiques» à 270 milliards. Une autre agence de notation, Ernst & Young, avait calculé dans un récent rapport les pertes des banques chinoises à 911 milliards de dollars. Après avoir essuyé les vertes récriminations de la Banque de Chine, de la Banque centrale chinoise et de la presse nationale, Ernst & Young a décidé de «retirer» son rapport, extrêmement alarmiste sur la santé du secteur financier chinois. Sans doute pour éviter de se trouver trop en porte-à-faux avec le fol engouement de la finance internationale pour le marché chinois.

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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 02 Juin 2006 07h56
Evénement

1989-2006 : la mémoire purgée de Tiananmen

En dix-sept ans, le massacre du 4 juin 1989 a été quasiment effacé de l'histoire officielle.


Par Philippe GRANGEREAU
vendredi 02 juin 2006



Pékin de notre correspondant

Il ne s'est rien passé dans la nuit du 3 au 4 juin 1989 sur la place Tiananmen. C'est en tout cas ce qu'on pourrait croire, dix-sept ans après la répression sanglante du printemps de Pékin, un événement gommé de l'histoire officielle et que le pouvoir chinois tente d'effacer de la mémoire de son peuple. La jeunesse, qui n'a pas connu «liu-si» («6-4», le 4 juin), expression par laquelle les Chinois désignent la date de l'écrasement du mouvement démocratique des étudiants , est maintenue dans l'ignorance absolue de cet événement.

Dans le manuel scolaire Histoire de Chine destiné aux 12-13 ans, «liu-si» ne mérite même pas une mention. Le trou de mémoire foré par les autorités y est aussi béant qu'invisible, puisque même la version officielle («un complot contre-révolutionnaire») est obérée. Dans ce manuel de 2003 publié par les Editions de l'Education du peuple, les autres épisodes dramatiques de l'histoire récente du pays, comme la famine des années 50 due au Grand Bond en avant, sont, eux, évoqués ­ quoique de manière elliptique.

Taboues. A travers le département de la propagande, le pouvoir impose sa version de beaucoup d'événements controversés. Mais à l'endroit du massacre de Pékin, il considère le silence préférable. «Si vous commencez à remettre en question les choses, qui sait où cela peut vous conduire...», ironisait récemment dans la presse américaine le journaliste Li Datong, limogé en janvier par le parti pour avoir publié un article mettant en cause l'histoire officielle sur la révolte des Boxers, au début du XXe siècle. «Vous remettrez en question la dynastie Qing, puis l'histoire du parti, puis la Révolution culturelle, Tiananmen... vous questionnerez sans fin», justifiait le pouvoir.

Ces dernières années, de rares ouvrages d'historiens chinois sérieux traitant de questions taboues sont certes apparus, car publiés dans la région autonome spéciale de Hongkong. L'ancienne colonie britannique ­ seul endroit en Chine où se déroulent librement, chaque année, des manifestations de commémoration de Tiananmen ­ devient ainsi le dépositaire de la mémoire nationale.

Muraille. L'Internet est contrôlé par une force spéciale de police qui traque en priorité les mots-clés «Tiananmen»» et «6-4». La profusion de documents traitant du massacre accessibles à l'étranger est ainsi endiguée par cette «grande muraille électronique». Quelques astucieux internautes parviennent à contourner l'obstacle en utilisant, par exemple, des sites érotiques chinois pour héberger leurs réflexions. Ces textes prennent alors de court les traqueurs de dissidents et sont accessibles l'espace de quelques jours ou de quelques heures.

L'un d'eux est intitulé «Je t'aime et je te parle cette nuit-là». C'est un roman apparemment autobiographique, mis en ligne le 28 mai. L'auteur, «anonyme», conte sa propre histoire d'amour avec une étudiante de Pékin. Les mots «6-4» du texte sont remplacés par des astérisques afin d'échapper aux moteurs de recherche des censeurs. «Nous avions pour mots d'ordre : liberté de la presse, liberté de la pensée, science et démocratie, non à la corruption», écrit l'auteur en s'épanchant sur le massacre : «Je sais que nous nous trouvons à un tournant de décisif de l'Histoire. Nous avons les larmes aux yeux, nous pleurons sans comprendre.» L'histoire d'amour se termine lorsque sa compagne s'exile en Australie. «Après le 4 juin, les gens cherchaient un ciel libre pour s'envoler...»

Mais finalement, tant d'efforts sont nécessaires pour prendre à revers la censure que le pouvoir obtient l'effet escompté : le trou de mémoire de Tiananmen est petit à petit en train de devenir réalité.

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Bao Tong, membre du comité central en 1989 et passé par la prison, est assigné à résidence.
«De petits Tiananmen ont sans cesse lieu »

Par Philippe GRANGEREAU
vendredi 02 juin 2006



Pékin de notre correspondant

Cadre important du comité central du Parti communiste chinois (PCC) jusqu'en 1989, Bao Tong, 74 ans, est le plus haut dirigeant à avoir purgé une peine de prison (de 1989 à 1996) à cause de Tiananmen. Ancien secrétaire politique de Zhao Ziyang, le numéro un du parti limogé pour avoir refusé d'ouvrir le feu contre les étudiants, il est toujours en résidence surveillée à Pékin. Interdit de visite et de téléphone, il a néanmoins pu répondre aux questions de Libération.

En cette veille du 17e anniversaire de la répression de Tiananmen, quelles sont vos réflexions ?

Les événements du 4 juin 1989 et la Révolution culturelle (1966-1976) sont des drames qu'il faut rapprocher car ils prennent racine dans le même terreau. Au cours de ces dix-sept dernières années, je n'ai réfléchi qu'à une chose : comment empêcher ce type de tragédie de se reproduire.

Vers quel avenir politique avez-vous, vous et Zhao Ziyang (numéro un du parti lors du printemps de Pékin, mort en 2005), tenté de conduire la Chine à la fin des années 80 ?

La Chine doit se connecter avec le reste du monde et profiter des fruits de la civilisation universelle. La réforme économique [que nous avons lancée] avait précisément cet objectif, et il en était de même pour la réforme politique que nous envisagions.

L'élection des dirigeants au suffrage universel direct est-elle désirable et possible en Chine ?

Les dirigeants du PCC, qui se considèrent comme l'élite de l'élite, pensent que même les membres du comité central n'ont pas les compétences requises pour élire librement le secrétaire général. Selon cette affligeante logique, même si la «qualité» des Chinois ordinaires atteint, dans plusieurs milliers d'années, le niveau de compétence et de loyauté qui est celui des membres actuels du comité central, ceux-ci ne seront toujours pas dignes d'élire leurs dirigeants au suffrage universel... Pourtant, on le sait bien, dans les années 30 et 40, le parti considérait alors que la Chine était prête pour le suffrage universel. Je m'inscris donc en faux contre l'attitude condescendante des dirigeants actuels.

Mais les dirigeants du PCC sous-entendent que la dictature est plus efficace pour un pays pauvre...

L'établissement d'un système démocratique nécessiterait moins d'efforts que l'énorme appareil militaire indispensable au maintien de la dictature. Et des élections démocratiques feraient moins de mal au pays que la corruption qui prévaut partout aujourd'hui. En outre, je ne vois pas pourquoi le quotient intellectuel des Chinois continentaux serait inférieur à celui des habitants de Taiwan (où le suffrage universel a été introduit en 1996, ndlr)...

Comment qualifier le régime actuel ? Presque plus rien n'est socialiste... La Chine est-elle un cas particulier ?

La Chine n'a rien inventé dans le domaine politique. Elle s'est contentée de porter la dictature à un point culminant. Concernant le «socialisme», je ne considère pas que le modèle d'économie contrôlée par l'Etat mis en place par Mao Zedong et Staline ait eu quoi que ce soit de socialiste. La Chine n'a, en réalité, jamais mené de politique socialiste.

Y a-t-il aujourd'hui, au sein du régime, des démocrates qui tentent de changer le système de l'intérieur ?

Mao a dit une phrase que je trouve juste : «Un monde sans contradictions n'existe pas»...

Le fossé croissant entre riches et pauvres est-il potentiellement déstabilisateur pour le gouvernement ?

Certainement. L'augmentation de la corruption a fait grimper en flèche le coefficient «gini» (index international mesurant les inégalités, ndlr) et le fossé entre les riches et les pauvres s'est creusé rapidement. C'est un phénomène très dangereux, pour les Chinois ordinaires comme pour les gouvernants, pour les groupes défavorisés comme pour les nouveaux riches. Ce n'est une bonne nouvelle pour personne.

Etes-vous inquiet de voir la Chine devenir de plus en plus nationaliste ?

Objectivement, il est exact qu'on assiste en Chine à l'essor d'un nationalisme chauvin, sous les couleurs du «patriotisme». Cela mérite que l'on y prête une grande attention.

Si Tiananmen devait se reproduire, pensez-vous que le gouvernement userait des mêmes méthodes violentes qu'en 1989 pour les réprimer ?

Je ne vois pas de signes annonciateurs d'un nouveau Tiananmen. En revanche, des «petits» Tiananmen ne cessent de se produire et de se reproduire de nos jours. Les officiels les appellent «incidents de masse». L'attitude des autorités consiste à étouffer ces mouvements par des moyens «doux», ou «durs» si nécessaire, auquel cas l'armée peut être mobilisée pour réprimer. La récente répression armée dont ont été victimes les villageois de Dongzhou, dans la province de Guangdong, en est une tragique illustration. Le nombre croissant des outrages aux droits des personnes commis par les autorités provoque une multiplication des réactions de défense chez les gens. L'an dernier, plus de 80 000 incidents de ce genre, impliquant des dizaines, des centaines ou des milliers de personnes, ont eu lieu. C'est un toutes les cinq minutes.

L'objectif originel du parti consiste à défendre les intérêts des groupes les plus défavorisés, et il n'a pu se développer qu'en prenant fait et cause pour les droits des populations. La Chine entre désormais dans une époque ou la défense des droits devient d'actualité, et le parti devrait s'en réjouir ! A l'avenir, je pense que la Chine fera des progrès grâce aux actions de défense des droits de la population ; c'est grâce à cela, je l'espère, qu'elle renoncera à la dictature et se civilisera. Ce que je dis n'a rien de nouveau, je ne fais que suivre ma conscience, et les principes qui m'ont guidé lorsque j'ai adhéré au Parti communiste, voilà déjà si longtemps.

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La nostalgie et l'espoir pour une génération
Etudiant à l'époque , Lou Ye évoque cette période dans un film projeté à Cannes.

Par Antoine de BAECQUE
vendredi 02 juin 2006



Le cinéaste chinois Lou Ye, 41 ans, vient de présenter en compétition au Festival de Cannes Summer Palace, superbe récit d'amour et fresque sur l'histoire récente de la Chine. Au centre du film, la place Tiananmen, la vie des étudiants, puis la répression brutale du 4 juin 1989. Le film a été projeté sans l'aval du Bureau du cinéma chinois, et Lou Ye risque cinq ans d'interdiction de tournage.

Après l'excitation, le silence. «J'ai voulu montrer l'excitation de la jeunesse étudiante de Pékin, son espoir de démocratie. C'était un mouvement qui montait depuis le milieu des années 80. L'occupation de Tiananmen et le 4 juin divisent cette période en deux volets : ensuite, le mouvement étudiant retombe et l'essor économique devient déterminant. Summer Palace est construit sur cette alternative : le côté heureux semble appeler la dépression qui va suivre. Un silence s'est installé. Pendant un ou deux ans, après le 4 juin, tout le monde était déprimé. Puis il s'est passé une chose imprévisible : la Chine a continué son ouverture, avant tout économique, elle a accéléré sa croissance. On n'a donc plus parlé de politique.

L'amour et la révolution. «Sur le moment, j'ai vécu cela avec une certaine insouciance. Comme tous les étudiants de Pékin, j'ai passé beaucoup de temps sur la place au printemps 1989. Mais pendant le 4-juin, j'étais au dortoir de mon foyer étudiant, avec ma copine. J'étais très amoureux. C'est aussi pourquoi j'ai voulu mêler l'amour et la révolution, c'est une fièvre assez comparable. On a d'ailleurs parlé du «1789 de la Chine». Au moment du bicentenaire de votre révolution, elle nous servait de modèle, même inconsciemment, car beaucoup des étudiants ne connaissaient pas l'histoire. En 1989, toute révolution était bonne à prendre, tout ce qui représentait la liberté.

La génération 4-juin. «Il reste une chose fondamentale chez ceux qui, ensuite, sont devenus adultes : cet espoir s'est confondu avec notre jeunesse, et cette fusion, personne ne pourra nous l'enlever. C'est pourquoi je pense qu'on peut parler d'une «génération 4-juin» : la fierté d'en être et une certaine chance, celle d'être, quand même, plus libre que les générations précédentes. J'éprouve cette fierté et j'ai cette chance... Cela nous a aidés à grandir plus vite.

Un sentiment esthétique. «1989 passe par un sentiment esthétique : la jeunesse, l'émotion, le feu, la vitesse, les conversations. C'est pourquoi j'ai voulu en faire un film : un style, une époque. On dit encore, entre nous, «ça, c'est très 1989...» S'habiller comme l'héroïne de mon film, à l'occidentale, les cheveux dénoués, sans natte, avec un tailleur et un pull vert, toutes ces couleurs, c'est cela le style 89.

La censure vient après. «C'est assez compliqué de réaliser actuellement en Chine un film sur 1989. Mais je voulais tourner cette histoire d'amour et de politique depuis longtemps, personne n'a pu m'en empêcher. Paradoxalement, la censure n'est pas vraiment un souci avant la réalisation du film. Ce n'est pas une censure préalable, sur scénario. Les problèmes viennent après : le Bureau du cinéma chinois a fait part de son mécontentement parce que mon film a été présenté à Cannes sans autorisation.

Un pays politiquement sous-développé. «Je sais que je risque une interdiction de tournage pendant cinq ans. Ça va être superdur, je ne sais pas si je vais tenir. Mais avec des petites caméras DV, je filmerai en douce, clandestinement. La Chine est un pays avancé, dont le développement économique est important. Pourtant, la censure continue, c'est une chose archaïque, qui pèse. On vit dans un système de censure d'un pays sous-développé. Dans quelques années, avec les jours meilleurs, j'espère qu'on en rigolera.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=386998



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Editorial
Impasse

Par Pierre HASKI
vendredi 02 juin 2006



Un documentariste chinois facétieux est allé faire un micro-trottoir un 4 juin dans les rues de Pékin. «Que vous rappelle cette date ?» demanda-t-il aux passants : certains cherchèrent du côté d'une victoire sportive, d'autres l'anniversaire d'un grand dirigeant ou de quelque célébration religieuse. Pas un ne pensa, ou n'osa penser, au jour où, en 1989, Deng Xiaoping, l'homme que l'histoire crédite à juste titre du «miracle» économique chinois, envoya les chars écraser le mouvement démocratique de la place Tiananmen. «Mouvement contre-révolutionnaire», décréta alors le Parti communiste chinois. Et ce jugement reste en vigueur dix-sept ans après, éliminant ainsi toute possibilité d'amnistie, de retour des exilés, de réconciliation et de justice, comme le réclament avec constance les «mères de Tiananmen». Cette blessure ouverte en 1989 n'a pas été miraculeusement refermée par la fabuleuse croissance chinoise, par l'enrichissement d'une minorité de la population, dont une partie de la «génération Tiananmen», qui a reporté sur le terrain économique ses espoirs déçus de réforme politique. L'incapacité, ou l'absence de volonté, des dirigeants du Parti communiste chinois à surmonter cette douloureuse page d'histoire en dit long sur la nature du pouvoir actuel. Capable de grandes réformes pour moderniser une économie ruinée par les outrances de l'ère maoïste et pour attirer les investisseurs étrangers qui ne se font pas prier, ce parti qui n'a plus grand-chose de communiste n'en a finalement retenu que l'autoritarisme. Le «modèle» actuel, mêlant les excès d'un pouvoir fort et ceux d'un ultralibéralisme économique et social, montre ses limites, avec les nombreuses tensions qui accompagnent la montée des inégalités. Comme à chaque crise qui les menace, les dirigeants du parti réagissent en serrant un peu plus la vis : dix-sept ans après Tiananmen et l'abandon de la voie réformiste, l'impasse politique reste entière.

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A savoir

vendredi 02 juin 2006



Le printemps de Pékin

Démarre le 15 avril 1989 avec les manifestations d'étudiants en hommage au dirigeant réformiste décédé Hu Yaobang. La longue occupation de la place Tiananmen et la revendication démocratique des étudiants provoquent une crise à la direction du PCC. Deng Xiaoping, le vrai numéro un du Parti, tranche en faveur de l'usage de la force. Le secrétaire général, Zhao Ziyang, qui refuse de cautionner l'ordre de tirer sur les manifestants, est limogé. Bao Tong, son secrétaire politique, est arrêté. Condamné en 1992, il est en résidence surveillée depuis 1996.

La répression

Une image du 4 juin 1989 fera le tour du monde : cet homme seul arrêtant une colonne de chars qui fait mouvement vers Tiananmen, lieu symbolique, au coeur de Pékin, que les étudiants continuent d'occuper. Le bilan ­ plusieurs centaines de morts ­ ne sera jamais officiellement révélé. Des dizaines de milliers de personnes seront également arrêtées dans les semaines suivantes. Toute commémoration du 4 juin est interdite en Chine continentale.

Les «mères deTiananmen»

Depuis dix-sept ans, Ding Zilin, une enseignante à la retraite dont le fils a été tué le 4 juin 1989, réclame justice. L'Association des mères de la place Tiananmen, créée à son initiative, demande que les autorités révisent la version officielle des événements et dédommagent les victimes. En avril, les autorités ont versé pour la première fois une somme d'argent à la mère d'une des victimes.

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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 02 Juin 2006 16h04
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Avec « Match du Monde », partez ce mois-ci en Asie. Une nouvelle destination, en plusieurs dimensions, pour découvrir et mieux connaître les mystères et les richesses de cette aventure.



L’équipe de « Match du Monde » embarque pour ce territoire lointain et vous entraîne à la rencontre des hommes, des femmes qui peuplent ce monde au cœur de l’actualité.

Des reportages vérités pour vivre encore plus près des populations :


- En Birmanie:

La junte déménage.

Les premières photos exclusives de la nouvelle capitale.


Ici, les médiums mènent la danse.


- En Thaïlande :

Le pays des tourterelles s’agite.


-Au Vietnam :

My Tam, une rock star est née


Que deviennent les enfants métis des Gi’s ?

Des nouvelles de la nouvelle économie :

Lorsque Ly Qui Trung se rêve en Mc Do de la soupe.


-Au Cambodge :

Norodom Sihamoni ou l’histoire du jeune roi-danseur.


-Au Laos :

Dans l’enfer vert des Hmongs


Avec les chasseurs de bombes


Dans ce numéro, « Match du Monde » offre également à ses lecteurs un dossier Découverte et une exploration de la francophonie illustrée entre autre par une carte géante et inédite à conserver.


« Match du Monde »/Spécial Asie du Sud Est plante le décor de ce continent émergent dans un éditorial signé Alain Genestar, directeur général de la rédaction de « Paris Match » et Alain Bouzy, rédacteur en chef de « Match du Monde » : «… Voici donc en quelques reportages hors des sentiers touristiques, ces cinq pays, si semblables, si différents qui constituent un étonnant précipité d’histoire moderne… »










Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 02 Juin 2006 16h40
Le Hamas s'assure du soutien de la Chine
LE MONDE | 02.06.06 | 13h32 • Mis à jour le 02.06.06 | 13h32
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

Accueilli à Pékin, mercredi 31 mai et jeudi 1er juin, dans le cadre de la seconde rencontre ministérielle du forum de coopération sino-arabe, le ministre des affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Zahar, s'est assuré du soutien de la Chine. Celle-ci est la deuxième puissance du Conseil de sécurité à recevoir un émissaire du gouvernement dirigé par le Hamas après la Russie en mars.

La percée diplomatique a d'autant plus de poids qu'elle intervient au moment où Pékin et Moscou sont sollicités par l'Europe et les Etats-Unis sur l'autre dossier chaud du Proche-Orient, l'Iran. Traditionnellement propalestinienne, la Chine n'a pas dérogé à sa position de principe : "Nous considérons que le gouvernement palestinien est légalement élu par le peuple et doit être respecté", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois Liu Jianchao à la presse, jeudi. Mahmoud Zahar a été reçu par son homologue chinois, Li Zhaoxing, et s'est dit très satisfait de leurs échanges.

Il s'est félicité de ce que la Chine se soit engagée à poursuivre son aide financière en matière de projets médicaux et de construction. Liu Jianchao, qui a précisé que les discussions n'avaient pas porté sur l'assistance économique, a déclaré que la Chine continuerait "à fournir une assistance humanitaire selon nos capacités".

Interrogé par l'AFP sur l'opportunité d'une rencontre entre le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, et Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, M. Zahar a répondu qu'il n'en voyait pas l'intérêt : "Ce sera comme les rencontres précédentes, ce ne sera rien".

Selon l'agence de presse Chine nouvelle, le ministre des affaires étrangères palestinien a concédé toutefois que le gouvernement palestinien allait étudier, avec "une attitude sérieuse et positive", les conditions de l'initiative de paix arabe de 2002, défendue à Pékin par le secrétaire général de la Ligue arabe et inscrite, à côté notamment de la "feuille de route" de 2003, dans le communiqué final du forum.

Ce dernier a réuni, dans la capitale chinoise, une vingtaine de représentants des pays arabes pour traiter des questions de sécurité, d'énergie et de coopération économique.

B. Pe.
Article paru dans l'édition du 03.06.06

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 02 Juin 2006 16h46
Télérama n° 2942

Culture/ Reportage

REPORTAGE
Good evening Vietnam
A 85 ans, “le Proust de l’ethnologie” revient chez les Mnong Gar, où il séjourna jeune homme et qu’il évoqua dans Nous avons mangé la forêt. Un voyage comme un adieu. Rencontre avec Georges Condominas à Sar Luk.


« Quoi ? C’est Sar Luk ? Là ? » Le cri s’étrangle dans le soupir des freins immobilisant notre véhicule. Nous sommes en mars 2006. A 85 ans, l’ethnologue Georges Condominas revient dans « son » village des hauts plateaux vietnamiens, province du Dac Lac. Chez les Mnong Gar, où il vécut de septembre 1948 à décembre 1949. Chez les sauvages, disait-on alors. A son arrivée, il avait 27 ans.

Aujourd’hui, il retrouve Srang, la fière jeune femme qu’il avait photographiée jadis. C’est maintenant la doyenne de Sar Luk. Face à son regard aveugle, il refoule des larmes. On s’assied dans la pénombre, entre un poste TV et une affiche de propagande. Les années ont passé… Son ami Baap Ndong scande le nom des dernières forêts que les Mnong Gar ont « mangées » : l’expression désigne le défrichage de parcelles par le brûlis. L’ethnologue peine à se repérer dans les topographies citées. Alors Baap Ndong ponctue chaque lieu évoqué d’un « Rappelle-toi, Con’do, nous y sommes allés ensemble. » Manière de dire « c’était hier ». Il l’appelle Con’do, avec familiarité ; quand l’Ecole des hautes études en sciences sociales, elle, lui donne du Condo avec respect. Un nom à la gloire duquel, depuis plus d’un demi-siècle qu’il séjourna à Sar Luk, il doit bien exister une ode poétique, ces chants dans lesquels les Mnong Gar excellent ? « Ma présence est-elle évoquée à l’occasion d’une libation autour de la jarre ? Je l’ignore. Dans vingt ans, quelqu’un le découvrira peut-être », suggère courtoisement Condo, pour pointer que l’empressement du journaliste ne recoupe pas le temps de l’ethnologie.

Nous suivons sa grande carcasse dans le village. L’espace physique et social communautaire est désormais divisé en parcelles individuelles. Les longues maisons, extensibles au fur et à mesure que la famille, le clan s’agrandissait, cet habitat traditionnel au lourd toit chaumé, sont remplacées par des bicoques monofamiliales coiffées de tôles. Au sommet de ce qui fut un mât pour le sacrifice du buffle flotte le drapeau vietnamien. La forêt alentour ressemble à une bambouseraie mitée. Plus un tigre n’y rugira. Condo erre, silencieux. Nous nous arrêtons à l’ombre du souvenir. Pour remonter le cours de son aventure.

Georges Condominas naît de père français – fonctionnaire colonial – et de mère luso-sino-vietnamienne. En Indochine, le gamin passe pour un Blanc. Au lycée Lakanal, en région parisienne, où il est expédié pour suivre ses études, l’enfant eurasien supporte mal de constater sa différence dans les miroirs. Etrange étranger, en somme. En 1943, Condo flemmarde dans des études de droit à Hanoi mais s’épanouit aux Beaux-Arts. C’est l’époque heureuse des grandes virées dans la péninsule indochinoise. Avant une mobilisation dans la marine et une villégiature forcée à « l’hôtel Mikado », un camp où il sera prisonnier des Japonais.

Démobilisé en 1946, il trimbale sa belle gueule et sa dégaine de marin à Paris, rêve de devenir critique d’art. Encore vêtu de son battle-dress, il force le barrage de la secrétaire d’Hubert Beuve-Méry, le fondateur du Monde, qui l’écoute attentivement et lui commande une série d’articles sur ses péripéties en Indochine. « J’ai refusé ! Je voulais être critique d’art », rit encore Condo. C’est presque par désœuvrement qu’il poussera la porte du musée de l’Homme. Ce sont les cours du grand ethnologue Marcel Griaule qui décideront de sa vocation. Ethnologue, « c’est vivre parmi les autres », dit sobrement Condo.

En 1948, son premier stage de terrain le conduit à Sar Luk, chez les Mnong Gar, des proto-Indochinois, « les ancêtres de mes ancêtres » réalisera-t-il bien plus tard. Avec une soif d’absolu totale, Condo s’immerge, se fond, se perd parmi les cent cinquante habitants de Sar Luk. Il refuse le filtre déformant d’un interprète et apprend la langue phonème par phonème en désignant les objets, se faisant inlassablement répéter la moindre inflexion. Pour cette langue orale, il invente et codifie une écriture. Ses notes de terrain sont en « langue originale ». Jour après jour, pendant près de deux ans, coupé de tout, il observe et vit le cycle agraire de Sar Luk, remonte les généalogies très complexes d’une société matrilinéaire, s’enivre des longs poèmes qu’occasionne le moindre incident, piste la trace des esprits imprégnant les gestes quotidiens. L’ancien élève des Beaux-Arts de Hanoi moissonne un nombre impressionnant de croquis précis et enlevés. Dans une société de troc, il collecte cinq cents objets inventoriés jusqu’aux moindres détails : histoire du propriétaire, fonction, équivalent contre lequel il fut échangé. « J’étais un autre. Je n’existais plus. J’étais un outil de l’ethnologie », commente Condo.

Le soir, ce fin lettré est tellement harassé qu’il n’a pas le courage d’ouvrir les quelques ouvrages de Rimbaud, Goethe et Michaux qu’il a emportés avec lui. « Mais j’étais rassasié de poésie. Chez les Mnong Gar, un simple battement d’ailes déclenche un chant qui s’entend, s’écoute, se répète, s’enjolive et prend son vol pour des générations. » Une certaine idée du bonheur ? « Je ne sais pas, rétorque-t-il, rêveur. Faire son boulot avec passion, oui ! Mais le bonheur, c’est son absence qui vous fait sentir qu’il est passé. A Sar Luk, j’ai vécu dans l’émotion. J’avais très faim. J’étais malade. J’étais heureux. »

Il en repartira néanmoins sur une civière, miné par des maladies indéfinissables, dans le coma. A son réveil, la médecine ne donne pas cher de la peau de ce grand flandrin paralysé des membres inférieurs. Mais Condominas s’accroche. Physiquement et moralement. Il a une dette envers les Mnong Gar. Il mettra des années à traduire ses notes du mnong monosyllabique en un français respectueux de la moindre nuance de la vie à Sar Luk. « J’avais été l’hôte de ces gens pendant deux ans. Pas question de bâcler ou de jargonner. » Ce sera Nous avons mangé la forêt, son fabuleux récit (1), achevé en 1955. A la lecture du manuscrit, l’ethnologue Paul Lévy exhorte Condo à en différer la publication et soumet le texte à Claude Lévi-Strauss. « J’étais terrorisé. Il n’y avait aucune théorie là-dedans. Juste un témoignage. » Mais quel témoignage ! Quel souffle ! Un long poème lyrique, impliqué, ample, modulé, rédigé à la première personne sans que jamais le « moi » de Condo apparaisse. Ce n’est pas un journal de terrain, mais une vie de Mnong vécue de l’intérieur, dans une totale identification, et sans aucune grille de lecture universitaire. Une grande première, d’une richesse d’observation phénoménale. Lévi-Strauss soumet le texte au comité de l’Ecole des hautes études en sciences religieuses. Certains pincent le nez devant le style, ergotent sur un passage traitant d’un drame d’inceste, dans lequel Kroong-Le-Bref, un des personnages du récit, invective le coupable : « Salaud, tu as baisé ta sœur ! » Claude Lévi-Strauss s’emporte : « Messieurs ! Auriez-vous souhaité que le Mnong s’exprimât en latin ? » Et de terminer son envolée avec superbe : « Vous avez affaire au Proust de l’ethnologie ! » Georges Condominas reste gêné au moment de raconter cette anecdote.

Son Nous avons mangé la forêt est élevé au rang de diplôme. Maurice Nadeau en publie un extrait dans Les Nouvelles littéraires, assorti d’un dithyrambe. Le livre paraît en 1957. Condo nourrit de longues discussions avec Georges Perec sur les méthodes de l’ethnologue, son appréhension du terrain. « J’avais l’impression que Perec me pompait. J’étais intrigué, sans jamais réaliser où cela devait le mener. » Réponse : dans les vertiges romanesques de La Vie, mode d’emploi. Au rang des emprunts, on citera aussi celui opéré par l’Américain Francis Ford Coppola : pour la scène de sacrifice du buffle dans Apocalypse now, le cinéaste utilise une musique récoltée par le Français à Sar Luk... En 1965, dans la collection Terre humaine, nouvelle publication : L’exotique est quotidien (2) s’impose comme le préambule autobiographique de Nous avons mangé la forêt. Le recul et l’immense culture de Georges Condominas y offrent parfois des analogies étonnantes. Ainsi, à propos du rapport de l’homme à son milieu social, Kroong-Le-Bref (homme de qualité) est comparé au Swann de Proust (honnête homme).

Mars 2006, il fait chaud à Sar Luk. L’homme de qualité s’appelle maintenant Baap Ndong. Il nous convie à partager la jarre où des herbes macèrent dans du moût de bière de riz. Baap Ndong consacre la libation en se lançant dans une mélopée envoûtante. Son verbe efface aussitôt la présence d’une vieille moto garée dans la pièce, du poste TV et des bassines en plastique. Condo est de retour à Sar Luk ! Buvons à même le chalumeau qui passe de bouche en bouche ! Condo sourit. Se sent-il dépositaire d’une mémoire ? Il ne répondra pas.

De retour en France, ce malin proustien nous passera néanmoins un coup de fil : « Vous savez… les jarres que j’ai bues autrefois étaient bien meilleures. Celle que nous avons partagée avait un goût âcre. »


Pour son ouverture, le musée du quai Branly consacrera une exposition au travail de Georges Condominas à Sar Luk : “Nous avons mangé la forêt”, du 23 juin au 23 décembre.

55, quai Branly, Paris 7e. Du mar. au jeu. de 10h à 18h30, le jeudi jusqu’à 22h. Renseignements au 01-55-61-70-00 ou sur le site du musée.



Bernard Mérigaud
(envoyé spécial au Vietnam)


Télérama n° 2942 - 1 juin 2006


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Ecrit par: P'tit Panda Samedi 03 Juin 2006 22h18
ANNIVERSAIRE DE LA TUERIE DE TIANANMEN

Des lettres critiques de Zhao Ziyang publiées à Hongkong, dix-sept ans après Tiananmen

LE MONDE | 03.06.06 | 14h33 • Mis à jour le 03.06.06 | 14h33
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

Oblitérés de l'histoire officielle, sujet tabou par excellence en Chine - la seule allusion aux manifestations de 1989 dans le film de Lou Ye, Palais d'été, a conduit à un black-out sur le Festival de Cannes dans la presse officielle chinoise -, les événements de Tiananmen, il y a dix-sept ans, le 4 juin, offrent peu de prise à ceux qui tentent de reconstituer le fil de la mémoire collective de cette période sombre de l'histoire chinoise.

A Hongkong, où a lieu, chaque année, une veillée à la bougie rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personne le jour de l'anniversaire du massacre, la sortie aujourd'hui d'un recueil de lettres et de poèmes de Zhao Ziyang, décédé en résidence surveillée en janvier 2005, enrichit l'hagiographie non officielle de celui qui aurait pu faire changer le cours de l'histoire - l'ancien secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) avait été jusqu'au dernier moment favorable à un dialogue avec les étudiants contestataires, avant d'être limogé.

L'ouvrage, publié par Pacific Century Publishing House, est intitulé Zhao Lives : An Additional Collection of Commemorative Essays and Poems.

On y apprend qu'en octobre 1997, Zhao Ziyang, alors depuis huit ans en résidence surveillée, fait passer une lettre aux dirigeants du parti (le tandem Jiang Zemin et Zhu Rongji) où il les enjoint de le libérer et se plaint de la détérioration de ses conditions de détention depuis une précédente missive, envoyée en septembre à l'occasion du 15e congrès du PCC (visiblement disparue) : "J'ai récemment envoyé une lettre à l'ensemble du parti dans laquelle j'en appelle à une réévaluation du verdict de l'incident du 4 juin", écrit-il. Le PCC a toujours considéré que la répression de cette rébellion "contre-révolutionnaire" était la meilleure des réponses puisqu'elle n'a pas empêché la stabilité et la prospérité qui ont suivi.

Dans sa lettre, Zhao Ziyang fustige le "règne de la loi socialiste", devenu le principal slogan des dirigeants qui lui ont succédé, au moment où s'accélère l'ouverture à l'économie de marché : "Il est inévitable que le peuple en viendra à mettre mon traitement et les déclarations du parti sur le "règne de la loi" côte à côte" et en tirera des conclusions, prévient-il. "Ceux qui viendront après nous ne risquent pas de considérer ma détention et la privation de ma liberté comme une page glorieuse de l'histoire de notre parti", s'indigne Zhao Ziyang, qui, dans les huit ans qui suivront, ne pourra quasiment plus recevoir de visiteurs.

En 2005, ses obsèques s'étaient déroulées de manière discrète, et tout est fait, depuis, pour empêcher une diffusion des idées politiques de celui qui fut le plus célèbre prisonnier politique chinois. De même, toute information susceptible de provoquer une réaction en chaîne dans l'opinion publique autour des manifestations de 1989 et de leur répression dans le sang, est vite neutralisée. C'est le cas de la révélation sur son blog, par un militant chinois, Huang Qi, en avril, qu'une femme avait reçu l'équivalent de 7 000 euros d'indemnisation pour la mort de son fils de 15 ans, aux mains de la police de Chengdu en 1989 au moment des événements. Cette indemnisation, la première jamais révélée, aurait été accordée par le gouvernement local.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 04.06.06



Ecrit par: P'tit Panda Lundi 05 Juin 2006 11h30
Les Chinois vont ferrailler au Gabon
Le gouvernement leur accorde l'exploitation du gisement de fer de Belinga, convoité par des Brésiliens.

Par Pauline SIMONET
lundi 05 juin 2006



Libreville de notre correspondante

Pékin vient de remporter la bataille du fer gabonais face au Brésil, après de longs mois d'une lutte acharnée. La cible des convoitises : le gisement de fer de Belinga, engoncé au coeur de la très dense forêt équatoriale, dans le nord-est du Gabon. Avec des réserves estimées à près d'un milliard de tonnes, c'est l'un des plus importants gisements du monde. Découvert il y a près d'un demi-siècle, il est resté inexploité en raison de la difficulté du terrain. Mais, avec l'envolée des cours des métaux, les prétendants se sont manifestés avec de plus en plus d'empressement.

Illusion. D'un côté les Chinois, premiers consommateurs de fer de la planète. De l'autre, les Brésiliens de l'entreprise Vale do Rio Doce (CVRD), numéro un mondial du secteur. Dans un premier temps, les autorités gabonaises entretiennent l'illusion de faire travailler les deux géants main dans la main. Un consortium voit le jour en avril 2005. Plusieurs compagnies chinoises sont prêtes à financer les titanesques travaux d'infrastructure, estimés à au moins un demi-milliard d'euros : 500 kilomètres de voie ferrée, un barrage hydroélectrique et un port en eaux profondes. Le géant brésilien se voit confier l'exploitation future de la mine, les sondages et les études de faisabilité. Fin 2005, des experts de CVRD rendent un rapport très optimiste, confirmant l'importance du gisement et sa teneur en fer exceptionnelle de 64 %. Les appétits s'aiguisent, le consortium est mort-né.

Une bataille politique s'engage alors, avec, d'après l'opposition, «beaucoup d'opacité». Car le gouvernement est scindé en deux camps. L'un, mené par le ministre des Mines, Richard Onouviet, soutient les Brésiliens. L'autre, sous influence du ministre des Affaires étrangères, Jean Ping, de père chinois, défend le dossier de l'empire du Milieu. L'antagonisme entre les deux offres est renforcé par les importants enjeux économiques pour le Gabon. Avec la stagnation de la production pétrolière, «vache à lait» du pays et surtout de ses dirigeants depuis plusieurs décennies, le gisement de fer de Belinga apparaît comme une aubaine pour le pouvoir, qui en a fait un argument électoral lors de la présidentielle de 2005.

«Irréprochable». Après plusieurs semaines d'attente, le groupement d'entreprises chinoises conduit par la China National Machinery and Equipment Import and Export Corporation (CMEC) obtient les «clés» de la mine. «C'est l'engagement des Chinois à acheter la totalité de la production de Belinga et la garantie financière de l'Etat qui ont fait pencher la balance», assure un membre du gouvernement. Le dossier des Brésiliens était pourtant «irréprochable», estime un observateur européen, «incluant notamment un plan de protection de l'environnement, de nombreux emplois locaux et la garantie d'une gestion transparente». Mais la forte présence chinoise à Libreville semble avoir eu le dernier mot. Les Chinois se sont engagés à démarrer le chantier de Belinga avant la fin de l'année. Les premières tonnes de fer ne verront pas le jour avant 2010.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=387519



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 05 Juin 2006 14h24


Chine: la moitié des dialectes sont parlés par un petit nombre de personnes

2006-05-30 11:15:29

s : CRI online


La Chine compte environ 100 dialectes, dont la moitié sont parlés par un petit nombre de personnes et certains sont même menacés d'extinction, selon un rapport rendu public récemment par le Comité d'Etat du travail linguistique.

"Un nombre croissant de dialectes peu utilisés en Chine disparaîtraient avec l'accélération de l'urbanisation et de la globalisation", a indiqué Chen Zhangtai, membre du Comité relevant du ministère chinois de l'Education.

Selon le rapport, une centaine de dialectes sont utilisés par 55 groupes éthniques minoiritaires du pays, alors que plus de 20 langues sont menacées d'extinction, étant donné qu'elles sont utilisées chacune par moins de 1 000 habitants.

Par exemple, le Manchu, langue de l'ethnie qui régna la Chine sous la dysnastie des Qing (1644-1911), n'est parlé aujourd'hui que par quelqu 50 personnes âgées et compris par environ 100 personnes.

Le phénomène de l'extinction de dialectes n'est pas unique en Chine, indique le rapport.

La moitié des 6 700 langues existant dans le monde vont disparaître, et 2 000 autres sont en danger, si aucun effort n'est fait pour les sauver, selon Li Shenming, expert chinois en sciences sociales.



Ecrit par: P'tit Panda Lundi 05 Juin 2006 14h50

Retour des bandes dessinées de style ancien

2006-03-15 19:50:15

s : CRI online

Après leur longue absence dans les librairies, les bandes dessinées de style ancien ont refait surface, et sont recherchées par les collectionneurs. Récemment, les Editions populaires des beaux-arts de Shanghai, depuis longtemps un éditeur important de bandes dessinées, a sondé l'opinion des fans de bandes dessinées à Ningbo, ville portuaire de la province du Zhejiang, en Chine de l'Est. La plupart des collectionneurs de bandes dessinées voient en elles des ?uvres admirables de la culture chinoise, devant être présentées à tous les Chinois.

Les bandes dessinées existaient déjà dans l'ancienne Chine. Après la fondation de la République populaire de Chine en 1949, elles continuèrent d'attirer un grand nombre de lecteurs, grâce à leur contenu riche, leurs moyens d'expression variés et leur style artistique. Certaines séries furent tirées à des centaines de milliers, voire même plusieurs millions d'exemplaires.

Mais, après 1983, l'extension de la télévision, la multiplication des divertissements et la pénétration des dessins animés étrangers, elles ont progressivement disparu.

A partir de 2000, elles ont reparu. Jadis lues par des enfants, les bandes dessinées sont désormais recherchées par leurs anciens lecteurs devenus collectionneurs.

Un vendeur de librairie a expliqué que les lecteurs actuels des bandes dessinées étaient plutôt des grandes personnes.

Un certain Xu a déclaré qu'il possédait plusieurs centaines d'exemplaires. Bien que le renouveau actuel affecte le contenu des bandes dessinées, a dit M. Xu, il espère que les enfants s'y intéresseront de nouveau. « Comment pouvons-nous laisser disparaître du jour au lendemain ces recueils riches sur les plans historique et culturel, et artistiquement variés ? »

M. Pang Xianjian, rédacteur en chef des Editions populaires des Beaux-Arts de Shanghai, a indiqué que les bandes dessinées, en tant que produit culturel populaire, devaient se conformer au grand public, et adapter leurs produits ou leurs prix.

« Nous prendrons en compte les besoins des collectionneurs, tout en continuant de publier des bandes dessinées destinées à un plus large public, comme le « Rêve dans le pavillon rouge », chef-d'oeuvre classique de la littérature chinoise, publié il y a quelques années en plusieurs tomes.

Par ailleurs, les bandes dessinées ont une valeur pédagogique plus importante que les dessins animés, et aide entre autres les élèves à mieux connaître l'histoire de leur pays (par exemple, en montrant les tenues que portaient leurs ancêtres).

« Nous avons raison de croire, a conclu M. Pang, que les bandes dessinées connaîtront bientôt un regain de succès. »



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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 05 Juin 2006 14h53
Polémique provoquée par une éventuelle démolition de vieilles maisons dans le campus de l'université de Beijing

2006-03-09 09:19:34

s : CRI online

La direction de l'université de Beijing, Beida avait décidé de démolir une partie de maisons usées situées dans son campus. Contre l'attente de tous, la décision a suscité l'attention du grand public et a provoqué une polémique. Les points de vue entre la direction, le public et le milieu de la protection des vestiges culturels sont tout à fait différents. Nous les écoutons maintenant : « Dans ce quartier, il existe certaines constructions antiques, qui sont pourtant submergées par des bâtiments construits sans autorisation. ». « Si l'on détruit ces maisons pour construire de bâtiments modernes, alors la plupart des gens de Beijing ne seront pas d'accord. ». « Cette affaire nous fait comprendre que la protection de l'environnement ne peut pas s'effectuer de manière isolée».

Les décideurs de l'université de Beijing n'ont pas pensé que leur décision pourra provoquer une telle controverse. La dernière évolution de cette affaire est que la municipalité de Beijing a décidé de suspendre l'examen du projet de démolition présenté par l'université de Beijing et a demandé aux experts chargés de la protection des vestiges culturels de l'étudier de manière plus détaillée.

Au début du mois de février, un journal de Beijing a annoncé qu'en vue de faire place au « Centre de recherche du mathématique international de Beijing », dont les travaux de construction vont être mis en chantier, on envisage d'aplanir deux quartiers résidentiels « Jingchunyuan » et « Langrenyuan » bourrés de maisons sans étages usées. Ces deux quartiers se trouvent au nord du Lac Weiming, à l'intérieur de Beida. La nouvelle se répand et fait couler beaucoup d'encre aux autres médias de la Capitale.

Ces deniers jours, en dépit du froid et des vacances d'hiver, des gens s'affluent vers l'université de Beijing pour se faire photographier devant des maisons qui vont être démolies. Ils sont pour la plupart des étudiants ou des enseignants de cet établissement d'enseignement supérieur prestigieux. Yang Xiaohua, jeune enseignant de cette université nous en dit plus. Nous l'écoutons maintenant : « Lorsque nous avons la nouvelle, beaucoup d'entre nous, enseignants ou étudiants sont allés visiter ces deux quartiers. Dans ces quartiers, il y a des maisons antiques, qui sont pourtant submergées par des constructions sans autorisation. Je crois qu'on ne peut plus tolérer cette situation. Au lieu de protéger les vestiges culturels, on est en train de les saboter. Personnellement, je soutien la décision de l'université de réaménager ces quartiers. »

Il y a des gens qui prennent une attitude différente que celle de Yang Xiaohua. Sur le forum du site Internet de l'université de Beijing, on entreprend une polémique très acharnée. A un certain moment, l'opposition l'emporte. La polémique a été rapportée par la presse et les autres sites web. Ce qui fait que la polémique prend une envergure encore plus spectaculaire dans la société.

Alors, pourquoi une nouvelle concernant la démolition des vieilles maisons dans le campus de l'université de Beijing a pu prendre une telle envergure ? Nous commençons par vous évoquer l'histoire de l'université de Beijing, Beida.

Cet établissement d'enseignement supérieur se trouve dans la banlieue ouest de Beijing. Le long du 19ème siècle, la banlieue ouest de Beijing est occupée par des jardins impériaux ou privés de la dynastie des Qing. L'ancien Palais d'été, et le Palais d'été actuel se trouvent tous à proximité de l'université de Beijing. Et les deux quartiers « Langrenyuan » et « Jinchunyuan » que Beida envisage de démanteler étaient des jardins privés des membres de familles impériales. Les quatre jardin qu'on a susmentionné sont soumis aujourd'hui à la protection étatique et en plus, le Palais d'été est figuré sur la liste du patrimoine culturel de l'UNESCO.

Dans les années 1950, les jardins « Lanrenyuan » et « Jinchunyuan » sont servis de logement pour les enseignants et les employés de l'université de Beijing. Dans les années 1970, au fur et à mesure de la hausse du nombre des enseignants et des employés, on y a fait construire des abris sans autorisation. Les anciennes résidences impériales ont été ainsi déformées. Jusqu'à aujourd'hui, on a du mal à retrouver l'aspect original des deux jardins. Au fil du temps, des habitats rudimentaires sont usés. La décision prise par l'université de Beijing a juste pour but de les démolir. Le chef du bureau chargé du développement et de la planification de Beida, Lü Bin nous en dit plus. Nous l'écoutons maintenant : « Nous envisageons de réaménager radicalement les jardins de Lanrenyuan et de Jinchunyuan. Notre tâche principale est de démolir des maisons rudimentaires et de restaurer des vestiges culturels historiques, y compris des constructions de style classique de bonne qualité. Nous tenons à rendre la physionomie originale de ces deux jardins. »

Lü Bin nous confie en outre que qu'avant la mise en chantier des travaux, les départements concernés de Beida ont déjà élaboré un plan pour la protection des vestiges culturels d'après les caractéristiques géographiques et la canalisation des eaux de ces deux jardins et l'a remis aux autorités concernées. D'après ce plan, au terme du réaménagement des ces deux jardins, ils ne serviront plus de logement pour les enseignants et les employés, ils deviendront un parc de recherche scientifique et éducative.

Si tout se réalisera d'après le plan, mis au point par l'université, en plus, ce plan a tenu compte de la protection des vestiges culturels, alors pourquoi a t-il provoqué tant de réactions?

Tan Wuchan, étudiant en doctorat de la section chinoise de l'université de Beijing a répondu la question. Selon lui, la polémique prouve que certains s'inquiètent de la conséquence négative de ce réaménagement. On l'écoute maintenant : « Si la démolition nous permettra de rétablir l'aspect original de ces deux jardins, et qu'ils soient en harmonie avec l'environnement, alors nous sommes prêts à l'accepter. Si l'on a pour but d'y construire de bâtiments modernes et de ce fait, saboter l'harmonie de l'environnement, je crois que la plupart des gens de Beida seront contre. »

On a raison de s'inquiéter. Ce qui se passe à Beida ressemble beaucoup à ce qui se passe dans d'autres quartiers de la Capitale. Le Siheyuan, cour carré construit en bois et en brique, est la résidence traditionnelle de Beijing et est imprégné de couleur chinoise. Dans les années 1960 et 70, à Beijing, le nombre de population se gonfle, des habitants de Siheyuans ne cessent de construire dans leurs cours des abris, ce qui a déformé peu à peu le Siheyuan. Dans les années 1970 et 80, dans le processus de l'urbanisation, ce genre de Siheyuans ont été détruits et ses habitants ont emménagé dans de nouveaux bâtiments. Les Siheyuans qui subsistent, sont aujourd'hui, encerclés par des édifices en bétons armés, perdent ainsi son charme primitif et sont incompatibles avec son environnement.

C'est cela l'origine de la polémique. On a toutes les raisons de s'inquiéter pour ce qui se passe dans le campus de l'université de Beijing. Si un jour, au coté des constructions traditionnelles vieilles d'une centaines d'années, on fera construire un haut bâtiment, fera t-il sentir l'harmonie ?

Ce qui nous rassure est que les autorités se mettent à écouter la voix des médias et du public. En 2005, la municipalité de Beijing a mis en application une loi pour intensifier la protection des vieux quartiers de Beijing. Selon laquelle, la démolition d'un Siheyuan, doit passer par un processus d'approbation très compliqué et très strict. Ce qui encourage dans une certaine mesure le public de manifester leur opinion en matière de la protection des vestiges culturels.

Zheng Xiaoxue, expert en matière de la protection des vestiges culturels estime que la polémique provoquée par l'affaire de démolition à Beida représente un certain progrès. On l'écoute maintenant : « Il faut dire que la population est à présent très sensible à la protection des vestiges culturels. Ce qui nous fait comprendre que la protection des vestiges culturels n'est pas quelque chose d'isolée, il faut tenir compte de son environnement. »

Voila la dernière évolution de l'affaire de démolition à l'université de Beijing, la direction a convoqué une conférence de presse, à cette occasion, elle a promis de ne démolir aucune construction de valeur lors du réaménagement et de ne bâtir aucune construction qui ne sera pas en harmonie avec son environnement. Et le département de Beijing chargé de la protection des vestiges culturels, a fait savoir à cette occasion, il a fera appel aux experts pour entamer des discussions encore plus détaillées sur le réaménagement des deux jardins de Beida en vue de trouver un bon équilibre entre la direction, la volonté de la population et la protection de l'environnement.

(Yannine)

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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 05 Juin 2006 15h12
Communautés

Sakinu ou la sagesse d'un chasseur paiwan


Tsai Wen-ting


>> Du commissariat à la jungle, un Paiwan en mission pour son peuple tente de faire revivre les traditions ancestrales en les faisant découvrir aux jeunes de sa tribu


L'auteur de Sage chasseur, un livre récompensé de deux prix littéraires, n'est pas un Taiwanais ordinaire. Il est non seulement fonctionnaire de police, mais il appartient aussi à la tribu des Paiwan, étant de ce fait le premier aborigène dont les textes sont publiés dans les manuels scolaires. Son ouvrage a été porté à l'écran l'hiver dernier, et il est en plus devenu acteur en interprétant son propre rôle.

Dans son village natal, Sakinu Aronglong est un guerrier moderne, un leader qui s'est dédié à la préservation des coutumes et de la culture de sa tribu. Arborant la tenue traditionnelle des chasseurs, couteaux à la ceinture, il aime paraître au milieu d'une bande de jeunes vêtus comme lui des habits traditionnels. Sûr de lui, de grande taille, l'homme ne passe jamais inaperçu.


Un autre village
Alors qu'il était enfant, Sakinu n'a pas beaucoup vu son père qui était parti travailler à l'étranger comme ouvrier. C'était peut-être mieux ainsi, car ce dernier, de la race des chasseurs, n'ayant pas pu s'adapter à une société où les hommes de sa trempe ne valaient plus rien, avait sombré dans l'alcool. Il battait ses enfants. La mère, elle, ne restait pas non plus bien longtemps à la maison.

Se refermant sur lui-même, le jeune Sakinu manquait de plus en souvent l'école. Il voulait s'enfuir et parlait de moins en moins. Un jour qu'il avait fugué et qu'on l'avait retrouvé sur la plage, regardant le vide de l'horizon, son grand-père lui demanda : « Sakinu, es-tu mon petit-fils ou mon ami ? ». « Je suis ton petit-fils », répondit l'enfant. « Non, tu es mon ami » , lui rétorqua le grand-père qui, en le considérant désormais comme son égal, signifiait à l'enfant un respect que jamais encore personne ne lui avait témoigné. Cet instant de révélation, Sakinu s'en rappelle encore comme du moment où ses blessures intimes ont commencé à se refermer.

Le jeune garçon mit alors tout en uvre pour intégrer le lycée de Taitung. Cela lui prit plus de temps que les autres pour obtenir son diplôme de fin d'étude, mais il y parvint. Il intégra finalement l'Ecole de police et partit pour Taipei.


Qui suis-je ?
En 1996, diplômé et portant l'uniforme, sa première mis sion fut de surveiller une place de Taipei où s'étaient réunis des membres du mouvement des droits aborigènes. Devant lui, il vit manifester des Atayal arborant leurs bandeaux de tête, des Amis se tenant par la main et chantant, des Yami se livrant à leur danse traditionnelle pour chasser les mauvais esprits... Face aux protestataires qui dénonçaient la « traîtrise » des Chinois, le jeune policier réalisa soudainement qu'il ne savait pas qui il était, où était son identité. C'est à ce moment qu'il a commencé à écrire, afin de retrouver la paix, ses racines intérieures et d'entrer en communion avec ses ancêtres.

Quand il est né dans son village de Hsinhsianglan, dans le district de Taitung, la génération de son père ne portait déjà plus le costume traditionnel. Au moment de la cérémonie des moissons, on copiait les danses et les chansons des Amis, la grande tribu voisine. Il faut savoir qu'au temps de la colonisation, les Japonais déplacèrent une partie de ces peuples montagnards vers le littoral, afin de mieux les contrôler. Dans les plaines, les Paiwan se trouvèrent mêlés aux Amis, les Amis aux Puyuma et aux Rukai, etc. Leur situation économique empirant, les Paiwan de son village furent contraints de travailler chez les Amis, et ils en adoptèrent peu à peu les coutumes.


La révolution de Sakinu
De 1993 à 2003, en poste à Shipai, un quartier de Taipei, Sakinu prit chaque week-end le train de nuit puis l'autocar pour rentrer dans son village. Sa femme, membre du peuple des Siraya, le soutenait à fond. Le couple était même tombé d'accord pour ne pas avoir d'enfants, ni acheter de maison ou de voiture pendant une période de dix ans, le temps pour eux de se donner complètement à la renaissance du village.

Chaque week-end, une autre vie commençait. Sakinu a écrit dans ses notes, un matin que le train approchait de Taitung : « Taimali, presque au village. Il fait chaud, l'air est bon, la joie monte en moi. Je sens l'océan que Grand-père a vu, je vois le soleil qui s'y reflète. Voilà ce que c'est que retourner à la maison.»

Il revenait sur les terrains de chasse de ses aïeux, apprenant à devenir un bon chasseur. A chaque fois qu'il retournait au village, pour s'y imprégner des traditions, il passait du temps avec les enfants.

Lorsqu'en 1996, à l'occasion du festival annuel des moissons, lui et son cousin, le pasteur Tai, entrèrent sur le site des festivités vêtus de la tête au pied de l'habit traditionnel des Paiwan, une onde de choc traversa les spectateurs. Les Amis furent en colère, criant à la provoca tion, affirmant que l'harmonie qui régnait entre les groupes ethniques avait été rompue. Mais chez les anciens Paiwan cependant, cet incident fit l'effet d'un électrochoc, provoquant la fin d'une amnésie. C'est comme si d'un seul coup, leurs ancêtres s'étaient réveillés pour revenir parmi eux.

Les appels du côté des jeunes Paiwan se multiplièrent pour qu'une cérémonie des récoltes propre à la tribu fut organisée. Saisissant sa plume, Sakinu écrivit une lettre à Hua Chia-chih, le ministre des Affaires aborigènes de l'époque, pour lui faire part de la décision de son village de célébrer désormais son propre festival. Associant l'ensemble du village à sa missive, il invita le ministre à prendre part à la cérémonie traditionnelle Paiwan des moissons qui venait d'être recréée.


Un « grand frère »
L'étape suivante fut pour lui d'obtenir un financement pour établir un centre culturel dans son village, en fait une maison comme celle où se retrouvaient autrefois les hommes de la tribu, autrement dit une maison des ancêtres. Ce fut chose faite grâce à l'aide de la Fondation nationale de la culture et des arts.

Le bâtiment abrite au rez-de-chaussée une salle pour rendre hommage aux ancêtres dans laquelle les anciens du village ont placé tous ce qui leur restait comme objets du temps passé : lances, poteries, couteaux de chasse, clochettes d'alarme... Au deuxième, on a installé une bibliothèque qui comprend plusieurs milliers d'ouvrages.

« C'est un espace important pour la survie de la société traditionnelle. Tous les garçons y apprennent à connaître le passé et y retrouvent leurs racines, explique Sakinu. Au sein de cet espace, ils peuvent parler de leurs problèmes avec leurs "grands frères". Car derrière la peur de chaque enfant, il y a une âme blessée. Si toutes les âmes du village sont blessées et malsaines, alors la culture que nous transmettons sera néfaste. »

Dans cette nouvelle maison des ancêtres, les jeunes gens trouvent un abri, le goût de la vie commune et de la solidarité. Cela a permis à Sakinu de garder de nombreux jeunes à l'écart de la prison. Alors qu'une bonne partie de la population a quitté le village, il reste encore une trentaine de jeunes gens. La plupart d'entre eux ont accepté de former une « classe d'âge », c'est-à-dire un groupe d'individus d'âges proches et unis par des liens étroits. Plus de la moitié d'entre eux sont devenus des soutiens enthousiastes de la renaissance culturelle.


La rédemption
« Il fut une époque où j'avais perdu toute confiance en moi. Je ne faisais que des bêtises, je passais mon temps à me battre », explique John, l'un des chefs d'une classe d'âge. Il a 21 ans et est couvert de tatouages. Il a été violent, très violent, traînant dans rue un couteau à la main.

Sakinu l'a attiré vers la maison des ancêtres et lui a montré mille choses qu'il n'avait jamais vues. « Cela a pris 10 ans, mais mon "frère" m'a aidé à m'intégrer » , dit-il de Sakinu. Il est à son tour devenu un « grand frère » pour les enfants qui courent les rues.

Dans la tradition, avant d'entrer dans l'âge adulte, le jeune Paiwan doit subir un ensemble de rites d'initiation. C'est Sakinu qui fait chaque année passer aux collégiens, après le festival des récoltes, le test de bravoure. Ces derniers se réunissent devant la maison du chef du village pour danser et sauter par dessus des feux de camp. Puis les « grands frères » surgissent de nulle part, s'emparent de l'enfant à initier et l'emmènent au pied de la montagne, derrière le village. Là, ils lui ordonnent d'escalader un versant en pente sur une hauteur de 200 m, à main nue et dans l'obscurité.

Une fois l'escalade accomplie, l'enfant retourne dans la maison des ancêtres. Là, Sakinu le recouvre de boue pour symboliser son passage à un autre stade de la vie. Autour, les flammes des feux de camp éclairent les « grands frères » tous vêtus dans la tradition des ancêtres, alors que l'on distingue plus loin, dans la nuit, l'ombre de la montagne.

« Cela raffermit les enfants, leur crée des souvenirs collectifs et les rapproche de la nature », continue Sakinu pour qui ces cérémonies contribuent aussi à resserrer les liens entre les générations, entre les plus jeunes et les an ciens. Car les détails de ces rituels, Sakinu ne les a pas inventés : il est allé les chercher dans la mémoire des an ciens qu'il a interrogés, rassemblant les mythes et faisant revivre les coutumes de sa tribu mais aussi celles d'autres tribus dont il s'est inspiré.


Dans la nature
Après 10 années passées à faire de longs allers et retours durant ses jours de repos, Sakinu a enfin obtenu sa mutation à Taitung, il y a deux ans. Vivant désormais dans sa demeure familiale, il a beaucoup plus de temps pour redécouvrir les traditions de sa tribu. Son père, qui en se convertissant au christianisme puis en se réimprégnant de la voie ancestrale des chasseurs, s'est consacré depuis à faire oublier le mauvais homme qu'il a été, soigne les veilles blessures et a retrouvé l'intimité avec ses enfants.

« Nous sommes une famille de chasseurs, déclare son père. Seulement si nous suivons les règles de la chasse et respectons la vie, pourrons-nous recevoir les bénédictions de nos ancêtres. »

Le père et le fils vont souvent ensemble capturer des écureuils volants ou des sangliers. Sakinu a vu son père escalader des montagnes sous la pluie battante, des bottes de caoutchouc aux pieds et le corps enveloppé dans un grand sac plastique pour se protéger du vent, du froid Avec lui, il a appris à prier pour remercier la nature avant de porter le coup de grâce à l'animal.

Sakinu a redécouvert le respect pour la nature qui l'entoure mais aussi la confiance en lui et l'amour qu'avait autrefois détruits son père lorsqu'il buvait et était violent. « Sur ses terres de chasse, mon père est un père de la tribu, clame Sakinu. Il ne sent plus les pressions du monde extérieur. »


L'affrontement des cultures
Sakinu s'est consacré à la renaissance de la culture paiwan et veut que son peuple retrouve sa fierté. Pourtant, cela n'a pas été sans mal. Il lui a d'abord fallu affronter les croyances chrétiennes et celles de ses ancêtres.

Il a passé trois années à faire des recherches sur les cérémonies de mariage telles que les pratiquaient les anciens. Dans le processus, il a tenté de faire revivre des traditions païennes auxquelles se sont opposés les chrétiens car, durant la cérémonie, les esprits ancestraux sont appelés pour veiller sur le couple, une pratique assimilée par certains à de la sorcellerie. On l'a même prévenu que s'il continuait à « fricoter avec les démons », ses enfants naîtraient sans bras et sans jambes.

Il lui a fallu aussi convaincre les parents de laisser leurs enfants rejoindre une classe d'âge. On lui rétorquait : « Qu'est-ce que les vieilles croyances peuvent nous apporter de bon ? Vont-elles faire entrer nos enfants à l'université ou les nourrir ? » D'autres refusaient de voir leurs enfants subir les rites d'initiation et de passage à l'âge adulte.

« Au village, c'est vraiment dur de faire aboutir les choses », confirme Sakinu en hochant de la tête et en songeant aux mille et une difficultés qu'il a dû affronter. « Mais si j'abandonnais, continue-t-il, c'est tout le monde qui y perdrait ! » Aussi a-t-il persévéré dans la mission que les ancêtres lui avaient confiée.

« Il est sans cesse à vouloir avancer. La plupart ont besoin de voir pour croire, lui, il croit d'abord et voit ensuite » , dit à son propos son épouse, A-chen, qui est souvent intervenue pour pousser son mari à communiquer davantage avec les vieux du village lorsqu'il y avait un désaccord. Seulement, Sakinu pense que s'il avait toujours dû tout expliquer et négocier, il n'aurait rien pu faire.


Un voyage de dix ans
L'hiver dernier, après la sortie sur les écrans du film Sage chasseur, Sakinu a donné dans l'île une vingtaine de conférences. Le « traître chinois », le jeune ignorant du passé est donc devenu un modèle pour les autres aborigènes.

Il a d'ailleurs fondé une alliance de villages, sur la côte est de l'île, connectant entre elles des communautés aborigènes pour qu'elles s'assistent les unes les autres et trouvent ensemble un meilleur moyen de faire valoir leurs droits.

Il y a quelques semaines, il y a eu un mariage à Laiyi, dans le district de Pingtung. Sakinu y est allé avec sa femme et sa fille âgée d'un an. Avec lui sont aussi venus ses frères de classe d'âge. Les invités au banquet ont dansé main dans la main, à la façon des anciens, en chantant dans la langue paiwan pendant près de deux heures. Le traditionnel alcool de riz coulait à flot. Les vieux de la tribu ne pouvaient cacher leur joie. Pour Sakinu, ce qui compte cependant au-delà des costumes et des chants, c'est la fierté retrouvée des Paiwan.




L'école de chasse

>> Si seulement il existait un lieu pour enseigner la terre, la nature et ce qui les lie à l'homme... Grâce aux dons qu'il a recueillis, Sakinu s'apprête à lancer une école de ce type


Etre un chasseur, qu'est-ce que cela signifie ?
En langue paiwan, le chasseur est appelé « celui qui marche avec le vent », c'est-à-dire celui qui est en contact étroit avec la terre et le monde naturel qui l'entoure. Les vrais chasseurs savent partager. Pour devenir un chasseur, il ne suffit pas de savoir courir après une proie, il faut aussi pouvoir communiquer avec la nature.


Quel est le principe directeur de cette école ?
Elle a pour but de transmettre aux plus jeunes la culture du chasseur, ses méthodes et les concepts de la vie tribale. Beaucoup se trompent sur le sens de notre enseignement. On n'y apprend pas seulement à traquer l'animal, à le capturer. On y apprend avant tout un état d'esprit, dont l'un des traits majeurs est le partage, à travers notamment le partage du gibier.


Qu'est-ce qui importe le plus dans cette culture ?
Le terrain de chasse est un lieu où se forger le caractère et gagner en sagesse. Les enfants y découvrent l'interaction entre la culture traditionnelle et la nature. Cela inspire le respect de la nature et renforce les liens au sein de la famille et entre les habitants du village.


Quelle est la différence entre « suivre la voie du chasseur » et juste aimer la chasse ?
Le bon chasseur protège l'environnement. Le mauvais est un boucher qui ne sait que tuer. Sur son terrain, le bon chasseur connaît les changements de saison, il sait quel animal est en abondance, celui qui est rare. Durant la période des amours chez les animaux, il sait qu'il ne faut pas chasser. Pour les aborigènes, chasser n'est pas quelque chose que l'on peut faire tous les jours.


L'école n'acceptera-t-elle que des étudiants aborigènes ?
Je pense qu'être un adepte de la voie du chasseur n'est pas quelque chose qui coule dans votre sang. Il s'agit plus d'une identité à la recherche de laquelle tout le monde, quelle que soit son origine, peut se lancer. Dans cette école, on apprendra à chasser, à vivre avec la tribu, en harmonie avec la nature. On y apprendra aussi la fabrication d'instruments de musique, comment faire un feu, la médecine traditionnelle paiwan, ainsi que les rites traditionnels de la tribu.

in Taiwan Aujourd'hui, avril 2006


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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 05 Juin 2006 15h22
TRADITIONS

Finances souterraines


Jim Hwang
PHOTOS DE HUANG CHUNG-HSIN


>> Chang Yi-ming s'attache à mettre au jour les mystères des finances de l'au-delà, une passion qui l'amène à collectionner les monnaies votives


Chang Yi-ming montre de l'argent votif imprimé avec une ancienne planche d'impression en bois.
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Selon le système de croyances en vigueur à Taiwan, après être passé de vie à trépas, on continue à vivre et à dépenser dans l'autre monde comme on le faisait dans celui-ci. Il faut donc que les morts emportent avec eux suffisamment d'argent pour subvenir à leurs besoins quotidiens dans l'au-delà. Enterrer les défunts avec de l'or ou du jade n'est pas à portée de tous, alors, depuis l'invention du papier, voilà 2 000 ans, on préfère brûler en offrande des objets en papier et des liasses de fausse monnaie. Cette tradition moins coûteuse a été apportée à Taiwan par les immigrants chinois.

Chang Yi-ming, qui s'intéresse à la coutume et collectionne la monnaie votive depuis plus de 30 ans, explique que dans les premiers temps de la présence chinoise à Taiwan, cette « fausse » monnaie était importée du continent. A l'époque, Chunan, dans le district de Miaoli, était une cité portuaire animée où transitaient les marchandises en provenance de toute la région centrale de l'île. Comme cette monnaie votive importée revenait trop cher et que les livraisons étaient irrégulières, l'idée d'en imprimer sur place fit son chemin. Les archives locales révèlent qu'au début du XIXe s., la ville comptait déjà plusieurs fabricants. Cette activité s'avéra si florissante que vers 1970, leur nombre atteignit 380. « A Chunan, tout le monde était associé à cette production, se souvient le collectionneur. Lorsque les papiers étaient mis à sécher au soleil, la ville entière s'illuminait de reflets dorés. »

Une monnaie votive « paix et bénédiction ».
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La monnaie votive produite à Chunan était aussi exportée partout dans le monde où vivaient des communautés chinoises. Cependant, dès les années 80, on a commencé à transférer les ateliers en Chine pour y bénéficier d'une main-d'œuvre moins coûteuse. Aujourd'hui, il ne reste à Chunan plus qu'une poignée d'établissements où des artisans collent encore à la main des carrés de couleur argent ou or sur du papier jaune importé.

Le marché de la monnaie votive est, en revanche, toujours aussi florissant. Lors de la dernière fête des Fantômes (le 15e jour du 7e mois lunaire), dans la seule ville de Kaohsiung, on a brûlé pour quatre milliards de dollars taiwanais de monnaie votive. A Chunan, deux milliards de dollars sont ainsi partis en fumée. La consommation annuelle pour l'ensemble de l'île est estimée à 80 milliards de dollars.

Cette tradition n'a jamais suscité qu'un vague intérêt parmi les chercheurs. De même, personne avant Chang Yi-ming n'avait songé à collectionner les monnaies votives et ce qui s'y rapporte. Né à Chunan, Chang Yi-ming a grandi dans l'atmosphère des manufactures de monnaie votive, mais il n'a commencé à s'y intéresser sérieusement que lorsqu'il a entrepris d'étudier l'histoire et la culture de sa ville natale, à partir de 1965.

Les douze animaux du zodiaque chinois.
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Les Taiwanais répugnent en général à discuter de tout ce qui a trait à la mort. Ainsi la plupart des informations que Chang Yi-ming a pu recueillir proviennent de personnes qui ont travaillé dans l'industrie de la monnaie votive. Si cette aversion ne facilita pas sa recherche, elle lui a du moins permis d'augmenter ses collections plus facilement. « Personne d'autre que moi ne dépense autant pour des petits bouts de papier, dit-il. Je suppose que je suis totalement obsédé. » En plus de trente ans, Chang Yi-ming a déjà investi des dizaines de millions de dollars dans sa collection qui comprend des pièces datant de la dynastie Ming (1368-1644), ainsi que plus de 2 000 planches d'impression en pierre, en bois et en caoutchouc.

Il y a essentiellement trois sortes de monnaies votives. Celle agrémentée d'une mince feuille d'or est réservée aux divinités. Mais dans un effet miroir de la corruption existant dans notre monde, ces billets d'or servent également à graisser la patte des fonctionnaires de l'au -delà pour qu'ils soient bienveillants envers les défunts. La monnaie d'argent, qui comporte une mince feuille d'aluminium, est destinée aux habitants de l'au-delà, c'est -à-dire les fantômes et les ancêtres, qui l'utiliseront pour leurs besoins quotidiens. Quant aux billets faits de papier uniquement, sans feuille d'or ou d'aluminium, mais ornés de divers dessins, ils sont utilisés par les prêtres taoïstes et les moines bouddhistes. Par exemple, les billets au motif ma-qi-san (cheval, drapeau et parapluie) sont brûlés en offrande au dieu de la Terre pour lui donner les moyens de protéger les membres de la famille qui vivent au loin. « Le cheval est aujourd'hui un peu dépassé », note Chang Yi-ming, en racontant l'histoire de cet homme qui avait demandé à un prêtre taoïste de bénir la voiture de sport de son fils. « Cela n'empêcha pas le jeune homme d'avoir un accident. Le père s'en plaignit auprès du prêtre qui lui répondit que la voiture était trop rapide pour le cheval ! »

A une époque où tout le monde n'avait pas accès à la médecine moderne, la monnaie votive avait d'autres utilités que celle de simples offrandes. Ainsi les billets jaunes étaient très efficaces pour soigner les blessures superficielles et contre les piqûres d'insectes. Ce petit miracle s'expliquait en réalité par le fait que le papier était teint au curcuma, une plante ayant des vertus anti -inflammatoires. De nos jours, si on continue d'utiliser le bambou pour fabriquer la pâte à papier, on ne la colore plus au curcuma, et les méthodes de fabrication ont changé.


Les Sept Impératrices célestes.
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Les machines ont supplanté les presses manuelles et les produits chimiques les colorants naturels. Les feuilles d'aluminium autrefois patiemment collées une par une à la main ont laissé la place à un simple procédé d'impression en couleur. La mécanisation a évidemment augmenté la productivité et réduit les coûts de production de manière significative. « Les billets fabriqués industriellement ne coûtent que le cinquième de ceux produits artisanalement, explique Chang Yi-ming. Cela n'a de toute façon pas beaucoup d'importance, car cela reste de la fausse monnaie qu'on brûle pour duper les dieux et les ancêtres ! » Quoi qu'il en soit, les colorants chimiques sont soupçonnés d'émettre une fumée toxique en se consumant.

Ce n'est pas seulement le processus de fabrication qui a changé, mais également les motifs imprimés sur les bouts de papier. Les caractères chinois stylisés représentant fortune, prospérité et longévité sont toujours aussi répandus, mais le style a changé. « Les dessins en disent long sur la société insulaire », explique le collectionneur. Ce que les gens ne peuvent obtenir dans ce monde-ci, ils le projettent dans le suivant. Ceci est particulièrement vrai pour la monnaie votive en ce sens qu'elle a plusieurs fonctions. Par exemple, les faux billets de loterie à brûler en offrande, assez ressemblants, sont très populaires. Un autre produit créé spécialement pour les politiciens se vend comme des petits pains dans la période suivant une élection. En effet, explique Chang Yi-ming, les politiciens font beaucoup de promesses qu'ils tiennent rarement par la suite. Ils ont donc besoin d'une monnaie votive particulière pour conjurer le mauvais sort qui, croit-on, s'attache aux personnes manquant à leurs promesses. D'autres billets encore sont des copies de monnaies étrangères, de cartes de crédits et même de passeports pour le cas où le défunt aurait à voyager. « Le principe de base est le parallélisme censé exister entre les deux mondes », constate Chang Yi-ming.


Les plaques d'impression sont en bois, en pierre ou en caoutchouc.
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Un motif prisé par les femmes de petite vertu.
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Les relations entre l'ici et l'au-delà n'ont pas toujours été aussi harmonieuses. En effet, vers le milieu des années 30, le gouvernement colonial japonais interdit la pratique des offrandes de monnaie votive. Cependant les fabriques de Chunan continuèrent à tourner. Près d'une cinquantaine d'entre elles étaient actives en 1938, et on en comptait une soixantaine deux ans plus tard. Chang Yi-ming pense que Chunan a bénéficié d'un arrangement particulier avec les autorités pour que son florissant secteur de la monnaie votive soit ainsi protégé. Les artisans donnaient de fausses adresses afin de ne pas être embêtés, mais leurs clients savaient où trouver leurs produits. Toutefois, la clandestinité augmenta les coûts de production au point que la classe moyenne ne pouvait plus se permettre le luxe de ces pratiques purgatoires. Certains, pour apaiser l'au -delà, commencèrent donc à fabriquer leur propre monnaie votive en collant des morceaux d'aluminium sur des pages arrachées à des cahiers.

L'interdiction japonaise et les solutions de fortune imaginées par la population montrent le rôle important que joue l'argent votif dans la culture taiwanaise. Cependant, si l'économie insulaire s'est développée, tout le cérémonial qui entoure ces offrandes a souffert. « Aujourd'hui, les gens pensent que plus ils en brûlent, mieux ils seront protégés, explique Chang Yi-ming. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas... »

L'utilisation des billets gengyi (changer de vêtements) pendant la fête des Fantômes est un très bon exemple. La tradition veut qu'on invite les esprits à dîner, et auparavant, qu'on brûle des billets gengyi pour que ceux-ci puissent se parer de nouveaux vêtements. Une liasse de gengyi compte environ 200 feuilles, dont seulement 10 doivent être brûlées avant le festin, étant donné qu'on ne peut placer que 10 plats sur la table, pour autant d'invités. Le reste de la liasse ne doit être brûlé qu'après le repas, en cadeau de départ. Jeter au feu une liasse entière de gengyi revient à inviter 200 personnes qui devront se disputer 10 plats. Résultat : de nombreux esprits resteront sur leur faim et s'attarderont dans le monde des vivants afin de grappiller quelques miettes supplémentaires.

A la vue de l'énorme quantité de monnaie votive qui part en fumée chaque année à Taiwan, on est autorisé à penser que personne ne craint de devoir subir les conséquences d'une vie d'excès, que ce soit dans ce monde ou dans le prochain. Mais si ces offrandes en papier sont vraiment efficaces, les montagnes de liasses enflammées par les Taiwanais chaque année devraient être plus que suffisantes pour les protéger de tous les malheurs, non ? « Peut-être, si vous y croyez... », répond Chang Yi-ming.


Des offrandes pour graisser la patte des fonctionnaires de l'au-delà. user posted image



in Taiwan Aujourd'hui, avril 2006

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 05 Juin 2006 17h12
Cent entreprises qui vont bousculer l'économie
LE MONDE | 05.06.06 | 13h48 • Mis à jour le 05.06.06 | 13h48

Pour l'instant, le Boston Consulting Group (BCG) en dénombre cent, mais combien seront-elles dans deux ou trois ans ? Elles, ce sont "les 100 entreprises des marchés émergents qui vont bousculer l'économie mondiale". Il y en a 70 en Asie (dont 44 en Chine et 21 en Inde) et 18 en Amérique latine, les autres étant, pour l'essentiel, turques ou russes. Pascal Cotte, coauteur de l'étude, ajoute : "Cette année, (c'est) un top 100, on peut imaginer que dans deux ou trois ans il y ait un top 2000."


Ces 100 sociétés ont un chiffre d'affaires cumulé de 715 milliards de dollars (552 milliards d'euros) en 2004, en hausse de 24 % sur 2003, qui représente les produits nationaux brut (PNB) cumulés du Mexique et de la Russie. Elles réalisent 28 % de leur chiffre d'affaires à l'international, ce qui, d'après le cabinet de conseil, devrait monter à 40 %. "A l'origine, il s'agissait souvent de petites PME bien implantées localement - sur des marchés domestiques vastes - et qui aujourd'hui s'intéressent aux marchés plus mûrs", poursuit M. Cotte.

Avec un résultat opérationnel qui représente en moyenne 20 % de leurs ventes, elles sont très rentables. A titre de comparaison, les entreprises américaines qui composent l'indice S & P 500 à la Bourse de New York dégagent une marge opérationnelle de 16 %, celles du Nikkei de 10 % et celles du Dax allemand, de 9 %.

CULTURE "LOW COST"

Certes, les entreprises du Sud ont une main-d'oeuvre 10 à 20 fois moins chère que leurs rivales des pays développés. Ceci leur permet de vendre moins cher. "Mais il y a de plus en plus de bureaux d'études, de centres de recherche et développement, d'équipes d'ingénieurs - eux-mêmes moins payés que leurs homologues occidentaux mais qui produisent des services de qualité", ajoute M. Cotte.

Le BCG note par ailleurs que ces sociétés sont issues de pays où le pouvoir d'achat est très bas. Elles ont appris à produire le moins cher possible, sans superflu, "sont nées dans une culture "low cost" et ont des réflexes que les entreprises de l'Ouest n'ont pas", constate enfin l'analyste.

L'enquête nous apprend aussi que ces sociétés ont des équipements modernes. L'âge moyen des actifs industriels des entreprises chinoises est ainsi de 7 ans (17 ans pour les américaines). Autant d'atouts qui s'ajoutent à leur accès quasi illimité à de nombreuses sources de financement.

Dans ce contexte, elles vont multiplier leurs achats en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis. On y découvrira bientôt la puissance de l'indien Bharat Forge, le deuxième métallurgiste mondial, du chinois BYD, leader mondial des batteries au nickel-cadmium, ou encore du mexicain Cemex, l'un des plus importants producteurs de ciment... Des Mittal et des Severstal en puissance...

Mais M. Cotte prévient : "Gérer 1, 2 ou 3 milliards de dollars, c'est bien. Mais lorsqu'on se compare à des géants qui pèsent 20 ou 30 fois plus, il faut une sophistication managériale que ces sociétés n'ont pas aujourd'hui." Il pronostique : "Il y aura des opérations de croissance spectaculaires mais il y aura des explosions en vol également spectaculaires."

François Bostnavaron
Article paru dans l'édition du 06.06.06


Ecrit par: P'tit Panda Lundi 05 Juin 2006 17h18
Place Tiananmen : "des incidents politiques survenus au siècle dernier" selon le régime chinois
LEMONDE.FR | 04.06.06 | 10h48 • Mis à jour le 04.06.06 | 14h04

Pékin est resté calme dimanche 4 juin pour le 17e anniversaire de la violente répression, place Tiananmen, du mouvement démocratique de 1989. Cet événement est passé sous silence comme chaque année par les médias ; uniquement quelques dissidents, comme d'habitude sous étroite surveillance, le commémorent discrètement.

La place occupée par la jeunesse chinoise il y a dix-sept ans était livrée dimanche matin aux nombreux groupes de touristes, chinois et étrangers, qui traditionnellement font la queue pour visiter le mausolée de Mao Zedong, se pressent à l'entrée sud de la Cité interdite, ou assistent matin et soir à la relève de la garde. Quelques fourgons de police sillonnaient les environs, comme souvent, et aucun dispositif de sécurité particulier n'a été visible.

En revanche, plusieurs dissidents et parents de victimes du 4 juin 1989 ont dit avoir constaté ces derniers jours une présence policière accrue autour de leur domicile, comme Jiang Peikun, qui a perdu un fils il y dix-sept ans. Son épouse Ding Zilin est une figure des Mères de Tiananmen qui se battent pour que la lumière soit faite sur le massacre par l'armée de centaines, voire de milliers de civils désarmés, parmi lesquels son fils, âgé à l'époque de 17 ans, tué d'une balle dans le dos.

Jiang Peikun a indiqué dimanche à la mi-journée que son épouse et lui-même ne s'étaient pas rendus au cimetière Wan'an où reposent les restes d'une dizaine de victimes de Tiananmen, le couple conservant chez lui l'urne funéraire de leur fils.

CIMETIÈRE

Zhang Xianlin, également mère d'une victime, est allée au cimetière. Jointe au téléphone par l'AFP, elle a précisé qu'une vingtaine de personnes avaient rendu hommage à leurs disparus au cours d'une brève cérémonie qui s'était "bien passée". Les participants ont pu déposer des fleurs, verser de l'alcool selon la tradition chinoise et prononcer à tour de rôle quelques paroles, a-t-elle ajouté, sans donner de précisions sur la présence policière au cimetière.

Plusieurs parents avaient expliqué samedi que le cimetière faisait traditionnellement l'objet d'une surveillance policière. Jiang Peikun avait notamment précisé que les autorités étaient "préoccupées à l'idée que des journalistes étrangers aillent à Wan'an pour interviewer des parents". Un panneau à l'entrée du cimetière indique que les interviews sont interdites avec les journalistes étrangers comme chinois, ont raconté ces sources qui avaient souhaité voir évoluer la position du gouvernement sur le 4 juin et pouvoir commémorer en toute quiétude leurs disparus.

Rien n'indique toutefois que les autorités aient l'intention de réviser le jugement porté sur "les incidents" du 4 juin, "des incidents politiques survenus au siècle dernier", selon la formule cette semaine d'un porte-parole du ministère des affaires étrangères.

La Chine a expliqué la répression par la nécessité de contrer une rébellion "contre-révolutionnaire". Le 30 juin 1989, un rapport de la mairie de Pékin avait fait état de "dizaines de militaires morts, 6 000 membres des forces de l'ordre blessés, plus de 3 000 civils blessés et plus de 200 morts dont 36 étudiants". Mais le rapport affirmait aussi que la plupart des civils morts étaient des "malfaisants".


Avec AFP

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http://www.lemonde.fr/web/portfolio/0,12-0@2-3216,31-779197@51-779252,0.html

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 06 Juin 2006 19h01
Pollution. Début d'inquiétude à Pékin sur la dégradation de l'environnement.
La Chine se détruit à force de trop croître

Par Philippe GRANGEREAU
mardi 06 juin 2006



Pékin de notre correspondant

Vingt des trente villes les plus polluées du monde se trouvent en Chine, et la situation risque de se dégrader dans les années à venir. Le ministère chinois de la Protection de l'environnement a dressé hier un tableau très sombre pour l'avenir : «La tendance d'une dégradation croissante de l'environnement n'a pas été contrôlée efficacement», estime un Livre blanc sur la protection de l'environnement (1996-2005) publié hier par Pékin. Le vice-ministre Zhu Guangyao a reconnu que la situation actuelle ne permet pas l'optimisme : «Si l'économie croît trop rapidement, les ressources de l'environnement subiront des pressions excessives, et un tel type de développement n'est pas durable», met-il en garde, en estimant le montant des pertes économiques dues à la pollution à environ 10 % du produit intérieur brut.

Le ministère chinois de la Protection de l'environnement, officine dépourvue de ressources adéquates et de presque tout pouvoir, a au moins celui d'élever la voix de temps à autre. Même si c'est pour répéter ce que disent depuis des années les ONG comme le Fonds mondial pour la nature (WWF). Peng Lei, le responsable Chine du WWF, expliquait le mois dernier que «la Chine, pays en développement, poursuit un modèle de développement qui n'est pas tenable». Pékin «sacrifie son environnement», accusait-il.

Désertification. En 2005, les émissions de dioxyde de soufre en Chine ont augmenté de 27 % alors que Pékin s'était fixé pour objectif de les réduire de 10 %. Alors que les déserts couvrent déjà un tiers de la superficie du pays, la désertification ne cesse de rogner davantage de terres arables : 90 % des pâturages chinois ­ qui représentent 40 % du territoire ­ sont touchés, calculait encore le ministère. 300 millions de personnes n'ont toujours pas accès à l'eau potable, et leur nombre augmente. Avec les déversements continus de résidus dans les fleuves et rivières, des centaines de villes et de villages chinois sont touchés par des pollutions chimiques provoquant des taux de cancer des centaines de fois plus élevés que la moyenne. Et les victimes obtiennent rarement des compensations, les autorités locales bloquant souvent tout recours juridique (Libération du 11 avril). Afin de masquer le problème, les taux de cancer sont classés «secret d'Etat» ­ un chef d'accusation souvent utilisé pour faire taire les militants. Tan Kai, un écologiste qui avait dénoncé une pollution chimique provoquée par une usine de Hangzhou, dans l'est de la Chine, comparaissait d'ailleurs hier pour «vol de secrets d'Etat». Il devait être jugé à huis clos.

Prenant acte de ces obstacles, Zhu Guangyao expliquait hier que «certains gouvernements locaux sont réticents à appliquer les lois sur la protection de l'environnement et s'arrangent même pour les saboter». Guère étonnant puisque les fonctionnaires locaux sont promus sur la seule base de leurs résultats économiques. Pékin tente de changer ce système de «notation», surtout en raison de la récente hausse considérable des troubles sociaux déclenchés par des pollutions. La Chine a connu l'an passé 50 000 conflits ou manifestations dus à des problèmes environnementaux, soit 136 en moyenne chaque jour, indiquait un officiel le mois dernier. Le ministre de la Protection de l'environnement, Zhou Shengxian, estime que ces conflits dus à la pollution progressent de 30 % par an.

JO 2008. Si le funeste constat du ministère concerne l'ensemble du pays, il vise aussi la capitale, où l'atmosphère devient de plus en plus irrespirable. En dépit des promesses du gouvernement de réduire la pollution à Pékin avant la tenue des JO de l'été 2008, il demeure difficile d'imaginer comment les sportifs venus du monde entier feront pour ne pas tousser après l'effort. La pollution dans la capitale, constituée d'un mélange de CO2, de poussière et de fines particules de sable en suspension, demeure en permanence visible à l'oeil nu.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=387734



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 08 Juin 2006 19h41
Mao l'intelligence du monstre
LE MONDE DES LIVRES | 08.06.06 | 17h59 • Mis à jour le 08.06.06 | 17h59

L'inventeur de la société sans classes à la chinoise était une ordure de première classe. Il était difficile d'en douter depuis de nombreuses années ; mais lire page après page l'exposé clinique le plus méticuleux à ce jour, sur ce volume aussi énorme que salutaire, récompense de la patience.

Mao Zedong - Mao Tsé-toung comme on l'écrivait autrefois, lorsque les élites occidentales lui vouaient encore un culte - n'était pas seulement ce bourreau de la Chine qu'on a fini par reconnaître grâce à la révolution culturelle des années 1960, bouquet final de son "feu d'artifice". C'était aussi un personnage tyrannique, médiocre, à la seule intelligence des méchants et animé par une obsessive volonté de destruction.

"Un monstre", disent volontiers Jung Chang et Jon Halliday. C'est presque lui faire trop d'honneur. Du portrait qu'ils dressent ressort un personnage d'une petitesse existentielle démultipliée par le fait qu'il réussit à régner sur la plus vaste population de la Terre et à y propager le malheur sur une échelle inédite même de la part de ses deux plus célèbres contemporains, Hitler et Staline.

On savait déjà beaucoup de choses sur le monarque régnant, depuis le travail de défrichage de pionniers comme Simon Leys voilà plus de trente ans. Sur le personnage intime, son médecin personnel, le défunt Li Zhisui en avait dit de vertes et de pas mûres voici quelques années : son goût du confort, son amour de la chair (en assiette ou au lit), sa crasse, sa duplicité, son colossal égocentrisme (lire ci-contre). On en découvre plus encore grâce à l'ouverture progressive des archives soviétiques et aux confidences qui commencent à filtrer de Pékin même.

C'est donc une aventure du XXe siècle que Chang (auteur de Cygnes sauvages) et Halliday offrent à relire. Celle d'un pauvre type issu d'un milieu paysan de la Chine de la fin du XIXe qui va s'offrir, à coups de mensonges, de trahisons, de poker politique aussi, le dernier empire du monde, à la faveur du "marxisme" stalinien. La foi politique ? La vision planétaire ? La volonté d'une avancée humaine ? Cessons de rêver et abandonnons les clichés présidentiels qui ont fait dire à Valéry Giscard d'Estaing qu'avec son trépas, le 9 septembre 1976, s'éteignait "un phare" de l'humanité.

Mao, dès l'adolescence, n'est pas le visionnaire romantique de ses chromos sulpiciens. Il est tout sauf sympathique. Il se décrira à plusieurs reprises sous les traits d'une sorte d'anarchiste céleste épris de poésie (la sienne restant médiocre). C'est plutôt un besogneux de la combine qui profite de "coups" ou les fomente contre ses meilleurs amis dans une obsession arriviste. Et accessoirement un plagiaire. Esthètes et graphologues s'accordent sur la mégalomanie que trahit son écriture.

Chaque chapitre de cet ouvrage qu'il a fallu une dizaine d'années pour composer, et qui rassemble un nombre de sources croisées impressionnant, amène un tel lot de révélations nauséeuses qu'on en arrive à se demander par où il boiterait... Recherche inutile. A quelques erreurs mineures près, et que des intéressés ont rectifiées, l'individu dont il est question est bel et bien le responsable d'un mythe usurpé ancré dans une indicible cruauté.

SYSTÈME CLANIQUE

Surtout, Chang et Halliday doivent à leurs sources originales d'avoir pu reconstituer par le menu ce qui fait la spécificité de l'histoire des communistes chinois, à savoir les liens personnels très étroits - de l'amitié à l'extrême méfiance, quand ce n'est pas au chantage - tissés entre eux par les principaux acteurs : Mao, mais aussi Zhou Enlai (Chou En-laï), Zhu De, Liu Shaoqi (Liu Shao-chi), les épouses des uns et des autres, puis leurs respectives progénitures. Ce système clanique, dans une bonne mesure, explique la pérennité de l'édifice politique. Celui-ci se réclame toujours du cadavre qui gît aujourd'hui au beau milieu de Pékin, en totale contradiction avec la tradition funéraire chinoise, d'une part, et avec la réalité capitalistique l'environnant, par ailleurs.

L'idée - colportée par l'Américain Edgar Snow, premier du genre - que Mao fut le grand inspirateur du communisme asiatique a fait long feu. Celle qu'il aurait été une sorte de "maître facilitateur" de son application vole elle aussi en éclats. La faillite de "l'homme nouveau", mort avec son inventeur dans une décadence de sérail, ramène le personnage à l'un des pires tyrans de l'Histoire. Ses meilleurs élèves étrangers furent les Khmers rouges - même eux répudièrent la tutelle chinoise dans le cours de leur règne assassin au Cambodge (1975-1979).

Etudiant, il rejette l'autorité du père mais conserve toute sa vie son amour pour sa mère. Jeune militant, il n'apparaît pas dans les rangs des plus décidés à faire bouger la société chinoise. Apprenti "révolutionnaire", il a une propension à fuir les responsabilités, voire à dénoncer ses camarades. Embarqué dans la guerre, il se dérobe souvent, s'abrite derrière des problèmes familiaux ou médicaux (insomniaque, il va vite devenir hypocondriaque), se défausse sur ses compagnons de route. Art qu'il portera à son sommet une fois au pouvoir.

Parmi ses frères de combat, tous se méfient de lui. A commencer par Zhou Enlaï, qui a la confiance de Moscou. Dans ce vivier aux mille trahisons, Mao parvient à survivre grâce à son unique talent : jouer l'un contre l'autre.

Plus tard, il invente de toutes pièces une des grandes fumisteries du XXe siècle : la Longue Marche, "saga" de "sa" victoire. En réalité, ce fut la débandade d'une armée en haillons vers un repaire de montagne, Yan'an, d'où les troupes de Tchang Kaï-chek peineront à le déloger. Mais la légende est née. Le "bandit des montagnes et des lacs" de la légende chinoise traditionnelle s'est réincarné sous le faciès avenant d'un "prêtre-ouvrier" s'exprimant dans un dialecte provincial inintelligible pour la plupart.

Personne ou presque ne voit à l'époque l'immense gâchis humain qui déjà se cache dans les zones "rouges". C'est la naissance du "laogai", le goulag chinois, nouvelle forme d'une "déportation intérieure" qui existait déjà sous l'Empire mandchou. Quelques dizaines de milliers de victimes préfigurent localement les horreurs d'après la défaite de Tchang Kaï-chek, en 1949 : campagne d'"extermination des contre-révolutionnaires" en 1951-1952, envoi en camps de travaux forcés de la petite classe intellectuelle demeurée sur place ou rentrée au pays en 1957-1958, famine de 1961-1962, révolution culturelle de 1966-1969... Combien de morts ? Soixante-dix millions, disent Chang et Halliday, trop prudents selon certains.

MAO, L'HISTOIRE INCONNUE (Mao, the Unknown Story)

de Jung Chang et John Halliday.

Traduit de l'anglais par Béatrice Vierne et Georges Liebert avec le concours d'Olivier Salvatori Gallimard, 864 p., 28 ¤.

FRANCIS DERON
Article paru dans l'édition du 09.06.06


Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 08 Juin 2006 19h50
Requiem pour une Asie perdue
LE MONDE | 06.06.06 | 16h53 • Mis à jour le 06.06.06 | 16h53

Jean de la Guérivière a "couvert" pour Le Monde, en avril 1975, la chute du régime proaméricain de Saïgon. Retourné en Indochine avec un visa de touriste, il a mesuré ce qu'elle est devenue, et que personne, c'est le moins qu'on puisse dire, n'avait prévu. D'une enquête fouillée, servie par une profonde connaissance du sujet et par beaucoup d'ingéniosité et de talent, il croit en effet pouvoir conclure que d'ici à quelques années, les Vietnamiens, si l'on sait les y aider un peu, auront "réussi, à leur manière tranquille et inventive, la plus souriante des sorties du communisme".


Ni apologie de la colonisation ni réquisitoire, ce témoignage d'un esprit que son honnêteté profonde n'empêche pas d'être fort futé est particulièrement bienvenu en ces temps propices à la dénonciation.

Il séduira d'abord ces Français qui ont laissé une partie de leur coeur dans la péninsule, et qui sont de plus en plus nombreux à aller y passer des vacances, voire à s'y établir à nouveau, mais aussi tous ceux qui ont, colons, fonctionnaires, commerçants, voyageurs, militaires ou plus simplement lecteurs des livres de Claude Farrère, Malraux, Albert Londres, Lucien Bodard, Jean Hougron, ou spectateurs de films inoubliables, de L'Amant à Apocalypse Now, éprouvé à l'égard de l'Indochine cette fascination, cet "envoûtement" dont la Guérivière a fait le titre de son ouvrage.

Qu'on ne s'imagine pas pourtant qu'ils pourraient, quelque envie qu'ils en aient, y retrouver une part importante de l'influence perdue. Trente et un ans après la fin d'une guerre dont on ne peut nier qu'ils l'avaient pourtant menée sans excès de scrupules, les Américains, y compris les "vétérans" qui s'y sont longtemps battus, font l'objet de beaucoup plus d'attentions que nos compatriotes. Le dollar a libre cours au Nord comme au Sud, les échanges entre la patrie de l'oncle Sam et celle de l'oncle Ho se développent à vue d'oeil, et l'appartenance du Vietnam à la francophonie n'empêche pas la pratique de la langue anglaise d'être bien plus répandue que celle de la nôtre.

L'Indochine française, imaginée au temps de Napoléon III pour remplacer les empires perdus des Indes, du Canada et de la Louisiane, n'a aucune chance de revoir le jour. Les trois pays qui se la partagent aujourd'hui sont près de deux fois plus peuplés au total que la France, et ils sont assez grands pour se diriger tout seuls. De plus, la majorité de la population est beaucoup trop jeune pour garder le souvenir des terribles épreuves subies.

Tout cela, la Guérivière aurait pu nous le dire dans un essai savant et chronologiquement bien charpenté. Il a préféré nous entraîner dans une sorte de rivière aux parfums, chaque chapitre traitant un aspect de ce qui constitue en fin de compte une sorte de petite encyclopédie de l'Indochine d'hier, d'aujourd'hui et de demain. On ne peut qu'applaudir son alacrité.

Indochine, l'envoûtement
Jean de la Guérivière "L'histoire immédiate", Seuil, 414 p., 23 €


André Fontaine
Article paru dans l'édition du 07.06.06

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 08 Juin 2006 20h51


Le site Google.com bloqué en Chine
Par la rédaction
ZDNet France
Mercredi 7 juin 2006


La version internationale du moteur de recherche Google.com est n'est plus accessible depuis quelques jours dans la plupart des provinces chinoises. Une situation dénoncée par Reporters sans frontières (RSF), qui rapporte que la version chinoise censurée, Google.cn, reste elle accessible.

Mardi 6 juin, Sergey Brin, le cofondateur de Google, avait déjà expliqué qu'il avait dû déroger à ses principes et faire des compromis avec le gouvernement chinois afin de lancer Google.cn en janvier dernier. Concrètement, ce site ne doit permettre aucune recherche d'informations politiques sensibles, à commencer par les événements de la place Tiananmen de juin 1989.

RSF déplore le blocage de Google.com et le compromis des dirigeants américains de Google. Cette société «vient définitivement de rejoindre le club des entreprises occidentales qui se plient à la censure du Net en Chine», a déclaré l'organisation. «Il est déplorable que les utilisateurs chinois soient obligés de mener une véritable guerre technologique contre la censure afin d'accéder aux contenus interdits par les autorités».

Il existe en effet des outils permettant d'accéder à Google.com depuis la Chine. Mais ces logiciels, développés aux États-Unis, sont eux mêmes bloqués les uns après les autres, indique RSF.

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 09 Juin 2006 21h07
Compte rendu
L'économie africaine bénéficie de l'arrivée en force de la Chine
LE MONDE | 09.06.06 | 14h27 • Mis à jour le 09.06.06 | 14h27

L'émergence de la Chine fait sentir ses effets en Afrique de façon spectaculaire et globalement bénéfique.

Trois études confirment l'ampleur de la redistribution des cartes économiques due à l'arrivée du mastodonte asiatique : une note de la direction générale du Trésor rédigée en septembre 2005 avec le concours des Missions économiques concernées, l'étude publiée en mai par le centre de développement de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) L'émergence de la Chine et de l'Inde : que peut en attendre l'Afrique ? et le rapport de conjoncture et de prévision de l'Agence française de développement (AFD) publié jeudi 8 juin.

Forte de ses productions textiles et électroniques à bas coût, la Chine est devenue, en 2005, le premier fournisseur de l'Afrique devant la France et l'Allemagne. Portée par son formidable appétit pour le pétrole, les minerais et le bois, elle s'est imposée comme son deuxième client derrière les Etats-Unis. Entre 2000 et 2004, la part de l'Afrique dans le commerce extérieur chinois a triplé, et la Chine prévoit un nouveau triplement de ses échanges avec l'Afrique d'ici à 2010.

Cette croissance a été foudroyante. Selon Nicolas Meisel, de l'AFD, "la part des importations en provenance de la Chine (en Afrique de l'Ouest) est multipliée par 2,5 entre 2000 et 2004, en progression de 4 % à 10 % du total des importations, tandis que les exportations vers la Chine bondissent de 0 % à 9 % des exportations totales".

Les ancrages chinois se développent à partir de pays et de produits stratégiques. Le pétrole du Nigeria, le coton du Bénin, le cuivre de Zambie sont évidemment en première ligne des exportations africaines vers la Chine. En 2004, celle-ci a acheté 14,7 % des exportations de pétrole de l'Afrique subsaharienne, 13,3 % de ses exportations de pierres et de métaux précieux et 14,6 % de ses exportations de bois.

La Chine s'est approprié 14 % du marché de l'électricité et fait un tabac dans les travaux publics en raison des salaires très bas de la main-d'oeuvre chinoise importée. Demeurant en Afrique une fois les chantiers achevés, cette main-d'oeuvre contribue à l'importation de produits chinois.

Les importations africaines se concentrent sur le textile, les chaussures, les téléviseurs, les motos et aujourd'hui les voitures. La note du Trésor souligne : "On estime que près de 70 % de l'aide chinoise à l'Afrique est consacrée au financement de l'achat de biens et services chinois."

Si les échanges sino-africains explosent, on ne peut en dire autant de leurs investissements réciproques. La Chine ne détient que 0,3 % des investissements étrangers en Afrique subsaharienne. Pourtant, là encore, elle met les bouchées doubles, et, en 2004, elle a consacré à l'Afrique 3,7 % de ses investissements à l'étranger.

Par exemple, elle vient de remporter contre ses concurrents brésiliens l'exploitation du gisement de fer de Bélinga, au Gabon. Le gouvernement de ce pays a choisi, le 2 juin, China National Machinery and Equipment and Export Corporation (CMEC) pour exporter vers la Chine la totalité du milliard de tonnes en réserve, ce qui suppose la construction d'une voie ferrée de plusieurs centaines de kilomètres, d'un port minéralier en eau profonde et d'une centrale électrique. Coût : 450 millions d'euros. Début des exportations : 2010.

Même s'il se méfie des bouleversements que cette intrusion généralisée pourrait provoquer dans des économies vulnérables, le rapport du centre de développement de l'OCDE souligne les bienfaits de la percée chinoise pour l'Afrique : la diversification des destinations d'exportation, des importations de produits qui ne concurrencent pas les productions locales et dont les bas prix augmentent le pouvoir d'achat des populations africaines ; enfin l'arrivée de capitaux que les investisseurs des pays développés redoutent d'apporter.

Alain Faujas
Article paru dans l'édition du 10.06.06

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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 09 Juin 2006 21h11
Mao, icône ébranlée mais toujours en place
Une nouvelle biographie élève le Grand Timonier au rang de champion des atrocités, pire que Hitler et Staline.

Par Philippe GRANGEREAU
vendredi 09 juin 2006



Pékin de notre correspondant

L'icône mythique du fondateur de la Chine nouvelle avait déjà pris un sale coup avec la publication des mémoires du médecin de Mao, Li Zhisui (1994), de la Famine secrète de Mao (1998) et de plusieurs autres ouvrages d'historiens chinois tels Gao Hua, sortis ces dernières années à Hongkong. Mais Mao. L'histoire inconnue, sorti en France le 8 juin, donne le coup de grâce au mythe du «sauveur de la Chine» en le dépeignant sous les traits d'un monstre. Mao n'était ni un grand philosophe, ni un sage, ni un visionnaire, ni un héros des opprimés, ni même un marxiste, mais un tyran méprisant les paysans, un manipulateur sadique en quête de pouvoir absolu.

Réquisitoire. Les auteurs de cette extraordinaire biographie de quelque 800 pages ne parlent pas à la légère. L'écrivaine Jung Chang et son mari, l'historien britannique Jon Halliday, ont effectué dix-huit ans de recherches. Plus de 360 personnes dans 38 pays ont été interviewées : la fille de Mao, ses infirmières, ses photographes, et même une personne qui lavait ses sous-vêtements. A l'étranger, de nombreuses personnalités ont été sollicitées, dont les ex-présidents américains Ford et Bush. Les écrivains ont consulté de nombreuses archives tant à Moscou qu'à Pékin, Tirana, Sofia ou Londres, visité une vingtaine de «villas secrètes» de Mao et retracé des étapes de la Longue Marche. Leur conclusion : le dictateur était «plus extrême que Hitler ou Staline», car il ambitionnait de bâtir une Chine «habitée par un troupeau dépourvu de sentiments, obéissant à ses ordres de manière automatique».

Mao est en quelque sorte consacré leader mondial en atrocités : l'homme à la verrue, dont le portrait trône encore sur la porte Tiananmen à Pékin, est «responsable de la mort, en temps de paix, de plus de 70 millions de personnes, soit davantage qu'aucun autre dirigeant du XXe siècle», écrivent les auteurs dans leur épais réquisitoire, étayé à chaque chapitre par de nombreuses révélations.

L'une des plus étonnantes : Mao a effectué la Longue Marche non à pied mais en chaise à porteurs ; et la plus grande bataille de cet épisode fondateur du PC chinois n'a pas vraiment eu lieu (lire ci-dessous). A l'époque du soviet du Jiangxi (1927-1930), assurent les auteurs, Mao Zedong avait accumulé une importante fortune personnelle. Il a lancé une purge sanglante dans les rangs communistes qui a servi de modèle pour les suivantes. Durant cette période, Mao aurait aisément pu sauver sa seconde épouse, Yang Kaihui, mais n'a pas levé le petit doigt. Les auteurs ont retrouvé plusieurs lettres inédites de l'infortunée, arrêtée et fusillée en 1930.

Promotion. En 1939, Mao collaborait avec les services secrets du Japon, qui occupaient alors la Chine. Dans sa «base rouge» de Yanan, à la fin des années 30 et au début des années 40, Mao fait empoisonner son rival, Wang Ming. A plusieurs reprises, il n'hésite pas à sacrifier délibérément ses propres soldats pour accroître ses chances de promotion ou éliminer un concurrent. Les auteurs ont pu établir que l'Internationale communiste (Komintern), qui procurait conseillers, armes et argent aux communistes chinois, a imposé Mao à la tête du PC chinois en raison de son manque total de scrupules. C'est aussi sur ordre de Staline que Mao s'est vu, en premier lieu, enjoindre de prêter davantage d'attention à la paysannerie. Mao écoutait, car, depuis l'âge de 27 ans, il était salarié des agents soviétiques.

Une fois au pouvoir, en 1949, Mao surpasse ses maîtres. Il provoque une grande famine («35 millions de morts», entre 1959 et 1962) en exportant la production agricole chinoise vers l'URSS afin de payer pour l'industrialisation de la Chine et la bombe atomique, que lui livre Moscou. Au cours de la sanglante Révolution culturelle (1966-76) qu'il déclenche, il prend plaisir à faire torturer à mort le président Liu Shaoqi, son rival, dont il fait photographier l'agonie.

«Mort lente». Page après page, Mao se fraie un chemin semé de cadavres, un destin de Gengis Khan du stalinisme. Quand Jung Chang, une ex-garde rouge, écrit que Mao avait un «penchant pour la mort lente», son livre sent malgré tout le règlement de comptes et la surenchère morbide. Beaucoup de traits sombres de Mao sont étayés par des faits réellement nouveaux, mais présentés sur le ton de la vindicte. Le portrait de Mao ainsi dressé peut paraître caricatural. Nombre de pages s'appuient par ailleurs sur des témoignages anonymes ou circonstanciels ; le lecteur ne peut vraiment les prendre au sérieux qu'à partir du moment où il est convaincu de la bonne foi des auteurs. Or ceux-ci s'érigent en narrateurs omniscients capables de deviner, même sans le moindre indice, ce que Mao pensait à telle ou telle occasion.

Les souffrances endurées par Jung Chang et sa famille pendant la Révolution culturelle ­ contées dans son best-seller les Cygnes sauvages, 1991 ­ lui confèrent un statut de victime difficile à concilier avec l'impartialité qu'on est en droit d'attendre d'un ouvrage se prétendant historique. Mais ne fallait-il pas être passionné pour consacrer tant d'efforts à ébranler un mythe aussi tenace ?

http://www.liberation.fr/page.php?Article=388828



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La bataille de Luding, épisode fondateur de la Longue Marche, n'aurait jamais eu lieu :
«La plus grande opération de propagande»

Par Philippe GRANGEREAU
vendredi 09 juin 2006

(1) En anglais, HarperCollins, mars 2006.

Luding (province du Sichuan) envoyé spécial

Une «épopée», un «miracle». Le musée de Luding n'a pas de mots assez retentissants pour évoquer la Longue Marche, ses 6 000 kilomètres parcourus en 371 jours, et son épisode le plus glorieux, la traversée du pont enjambant la rivière Dadu par l'armée en déroute de Mao Zedong, pendant l'hiver 1935. L'exploit, à propos duquel deux nouveaux ouvrages viennent jeter le doute, a été célébré maintes fois par la propagande du parti.

Commando-suicide. Sous le feu des mitrailleuses d'un régiment de l'armée nationaliste posté à l'extrémité du pont de Luding, vingt-deux soldats de l'armée rouge auraient progressé en rampant, accrochés aux chaînes du pont, dont la moitié des planches avaient été ôtées par l'ennemi. Suspendus à mains nues aux anneaux de fer au-dessus du torrent, les membres du commando-suicide, armés de grenades et de pistolets, seraient ainsi parvenus à s'emparer du poste de tir sur l'autre rive. L'armée de Mao, acculée par les poursuivants ennemis, a alors pu poursuivre sa remontée vers la «base rouge» de Yanan pour finalement conquérir la Chine en 1949. D'innombrables films de propagande ont éclusé cette version des faits ; le musée de Luding en présente d'ailleurs les plus brillants spécimens.

Madame Lu, une habitante de Luding âgée de 17 ans à l'époque, ne se souvient vraiment que d'une chose. L'armée rouge, qui était restée six jours dans le village avant de traverser, avait réquisitionné toutes les portes des maisons afin de remplacer les planches manquantes. La bataille a-t-elle vraiment eu lieu ? Ses souvenirs s'embrouillent. «Il y avait beaucoup de monde», dit-elle simplement.

Deux récents ouvrages d'enquête, Mao. L'histoire inconnue (lire ci-dessus) et la Longue Marche, de l'auteure chinoise Sun Shuyun (1), donnent une version plus exacte des faits. Selon le premier, la bataille de Luding n'a tout simplement pas eu lieu. Pour le second, qui cite des témoins bien placés, s'il y a bien eu quelques échanges de coups de feu, il est probable qu'aucun soldat de l'armée rouge ait péri. Le musée de Luding est lui-même silencieux sur les pertes humaines...

Version apocryphe. L'origine du mythe est à chercher dans la version apocryphe de la bataille, dictée par Mao au journaliste Edgar Snow dans Etoile rouge sur la Chine, publié en 1938. Plus tard, Snow a d'ailleurs qualifié la Longue Marche, selon Sun, de «plus grande opération de propagande armée de l'histoire».

http://www.liberation.fr/page.php?Article=388829



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Ecrit par: tao pai pai Lundi 12 Juin 2006 13h14
La Chine vend des armes à des pays qui violent les droits humains
LEMONDE.FR | 12.06.06 | 07h13 • Mis à jour le 12.06.06 | 10h25


La Chine est un des exportateurs d'armes les plus "irresponsables" au monde, qui contribue à alimenter des conflits au Soudan, au Népal ou en Birmanie, selon un rapport d'Amnesty International publié dimanche 11 juin. "La Chine apparaît comme un des pays les plus secrets et irresponsables en matière d'exportations d'armes", dénonce l'organisation de défense des droits humains, dans un communiqué accompagnant son rapport.


"La Chine qualifie son approche de 'prudente et responsable', pourtant rien ne saurait être plus éloigné de la réalité", selon Helen Hughes, chargée de recherche auprès d'Amnesty en matière de contrôle des armes. "La Chine est la seule grande puissance à exporter des armes sans avoir signé aucun des accords multilatéraux dont les critères visent à empêcher l'exportation d'armes susceptibles de contribuer à de graves violations des droits humains", indique le texte.

Ses exportations d'armes sont estimées à plus de 1 milliard de dollars par an, estime Amnesty. "Il est grand temps que la Chine, exportateur d'armes important et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, se soumette à ses obligations au regard du droit international, estime Mme Hughes. Les autorités chinoises doivent instaurer des lois et des règlements interdisant tout transfert d'armes pouvant servir à perpétrer de graves atteintes aux droits humains ou à enfreindre le droit international humanitaire."


DARFOUR, BIRMANIE, NÉPAL


Le rapport mentionne notamment l'envoi de plus de 200 camions militaires chinois équipés de moteurs diesel américains Cummins au Soudan en août 2005, en dépit d'un embargo américain sur les ventes d'armes à destination de ces deux pays. Des véhicules de ce type ont été impliqués dans des actes d'homicides et l'enlèvement de civils au Darfour, selon les conclusions d'Amnesty. La guerre civile et la crise humanitaire au Darfour ont fait entre 180 000 et 300 000 morts et quelque 2,4 millions de déplacés depuis février 2003.

Amnesty accuse également la Chine d'avoir envoyé de façon régulière en Birmanie des équipements militaires et d'avoir fourni plus de 400 camions militaires en août 2005 à l'armée, malgré l'implication de celle-ci dans "des actes de torture, des homicides et l'expulsion forcée de centaines de milliers de civils".

Pékin a également exporté des armes au Népal en 2005 et 2006, remportant notamment un contrat de fourniture de près de 25 000 fusils de fabrication chinoise et 18 000 grenades aux forces de sécurité népalaises, alors que celles-ci étaient impliquées dans la répression brutale de milliers de manifestants.

Enfin, le rapport dénonce un commerce illicite de plus en plus important de pistolets Norinco (de fabrication chinoise) en Australie, en Malaisie, en Thaïlande et en Afrique du Sud.

Les autorités chinoises n'avaient pas réagi au rapport lundi matin.



Ecrit par: P'tit Panda Mardi 13 Juin 2006 15h52
Le faux professeur ouvrait la porte des grandes écoles
Contre de l'argent et avec des tampons volés, il fabriquait des dossiers d'entrée pour des Asiatiques.

Par Patricia TOURANCHEAU
mardi 13 juin 2006



Jean-Louis D., 40 ans, Français né à Saigon, demandeur d'emploi, a été attrapé par la police judiciaire de Paris, qui le suspecte d'avoir arnaqué des Asiatiques. Selon un enquêteur, l'escroc présumé se prétendait, «carte à l'appui», professeur d'économie et de marketing de l'université Paris-Dauphine. Il se proposait d'aider des étudiants chinois à intégrer cet établissement supérieur. Il contactait les candidats sur l'Internet, les «accrochant sous prétexte de donner des cours», ou bien «par le bouche à oreille dans le milieu asiatique». Il se disait «en mesure d'appuyer leur candidature». Il appâtait des étudiants venus de Chine qui voulaient s'inscrire dans les grandes écoles et universités françaises, ou des Chinois ayant acquis un diplôme en France, «sans avoir le niveau suffisant pour entrer à Dauphine».

Il confectionnait alors un dossier impeccable «avec des mentions très bien» qu'il monnayait 3 000 euros pièce, dont 500 euros de frais réels d'inscription. Il disposait d'un lot de «tampons volés ou fabriqués» de l'école nationale des Mines, de l'université Paris VII et de la Centrale-Supelec afin d'établir par photomontage de «faux certificats de scolarité, relevés de notes et faux diplômes».

Il a ainsi réussi à faire entrer l'an passé une quinzaine d'étudiants chinois à Dauphine et trompé les services administratifs. Jusqu'au jour où un jaloux a dénoncé la combine. En juillet 2005, l'université Paris-Dauphine a donc déposé plainte pour fraude, ainsi que l'école des Mines.

La brigade de répression de la délinquance astucieuse a débusqué le faussaire à Drancy (Seine-Saint-Denis) le 7 juin et découvert chez lui plusieurs «tampons d'universités et de grandes écoles», ainsi qu'un «nombre important de documents pour de futurs candidats». De l'aveu d'un enquêteur, les étudiants chinois qui ont payé leur dossier d'entrée à Dauphine assorti de bonnes notes et de mention TB ont trouvé «normal» de donner «un bakchich» de 2 500 euros au professeur.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=389718



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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 13 Juin 2006 15h57
Un scandale de corruption éclabousse la mairie de Pékin
LE MONDE | 13.06.06 | 15h35 • Mis à jour le 13.06.06 | 15h35
PÉKIN CORRESPONDANT

Un scandale où se mêlent argent et sexe éclabousse la municipalité de Pékin, future ville olympique en 2008 : l'un des neuf vice-maires, Liu Zhihua, a été brutalement démis de ses fonctions, dimanche 11 juin, pour "corruption et débauche", a annoncé l'agence Chine nouvelle dans une dépêche lapidaire restant avare de détails sur les frasques supposées de l'édile.


Cette décision a été prise lors de la 28e session du comité permanent de l'Assemblée du peuple de la mairie, qui a "vérifié les faits de la mauvaise conduite" de M. Liu, "ceux-ci s'étant révélés être assez graves et ayant eu une influence sociale néfaste", indique l'agence de presse officielle.

Si la presse de la République populaire est peu diserte sur les raisons de ce scandale, un quotidien hongkongais proche de Pékin, et donc bien informé sur ses arcanes, le Wen Wei Po, avance de croustillantes explications : selon le journal, Liu Zhihua aurait été arrêté après avoir demandé un pot-de-vin à un "homme d'affaires étranger" pour lui faciliter l'achat d'un terrain situé non loin du futur stade olympique. Le vice-maire n'ayant pas donné suite à cette demande après avoir empoché le dessous-de-table, l'homme d'affaires, dont la nationalité n'est pas précisée, l'aurait alors dénoncé.

Le vice-maire menait apparemment grand train dans un "palais secret et luxueux" qu'il s'était fait construire à une heure de route du village olympique, dans le district de Huairou, où il "entretenait plus d'une maîtresse" qui "jouissaient d'une grande influence" en échange de leurs faveurs. Un autre quotidien de Hongkong, le Ming Pao, en rajoute dans le sordide en affirmant que l'une des concubines de M. Liu l'aurait, par jalousie, "donné" auprès des autorités. Le journal fait ensuite état d'une rumeur plus politique : l'arrestation pourrait être liée à des règlements de comptes interne au sein de la municipalité.

A un moment où le pouvoir pékinois ne cesse de réitérer sa volonté de se lancer à l'assaut des corrompus du régime, les autorités ont agi avec célérité : vingt-quatre heures après sa dernière apparition en public, le vice-maire a été limogé. Alors que la municipalité consacre un budget de quelque 40 milliards de dollars à l'"embellissement" et à la modernisation de la ville olympique de 2008, le montant des sommes engagées aiguise forcément les appétits.

Le comité de l'organisation des jeux, le Bocog, a immédiatement pris ses distances avec l'ancien vice-maire, affirmant que cette affaire "était son problème" et qu'elle "n'affectera pas la préparation" des Jeux olympiques. C'est le plus grand scandale dans la capitale de 15 millions d'habitants depuis le milieu des années 1990, quand un vice-maire de l'époque, Wang Baosen, s'était suicidé dans des circonstances mystérieuses à la suite d'une autre affaire de corruption. Des dizaines d'arrestations avaient eu lieu et le maire lui-même, Chen Xitong, avait été destitué avant d'être condamné à 16 ans de prison en 1998.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 14.06.06



Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 14 Juin 2006 23h47
Des geôles de Lhassa à Dharamsala
Deux nonnes bouddhistes, persécutées par les autorités chinoises pour avoir enregistré en prison une cassette de chants tibétains, ont réussi à rejoindre le dalaï-lama en Inde.

Par Pierre PRAKASH
mercredi 14 juin 2006



Dharamsala envoyé spécial

Allongée sur son lit dans le centre d'accueil pour les réfugiés tibétains fraîchement débarqués à Dharamsala, dans le nord de l'Inde, Rinzin Choekyi est encore sous le choc. «C'est incroyable comme les gens sont libres, ici. Il y a des drapeaux tibétains et des portraits du dalaï-lama partout. Au Tibet, la moindre photo de Sa Sainteté vous vaut un séjour en prison.» «Après ce que nous avons vécu, c'est un moment de grande émotion. Je ne peux pas retenir mes larmes quand je vois une photo du dalaï-lama dans la rue», ajoute son amie Lhundrub Sangmo, elle aussi arrivée samedi de Lhassa, la capitale du Tibet, après un éprouvant périple à travers l'Himalaya.

Respectivement âgées de 37 et 39 ans, ces deux nonnes bouddhistes ont passé douze et neuf ans dans les geôles chinoises. Leur crime : avoir manifesté pacifiquement en faveur de l'indépendance du Tibet, en 1990. Arrêtées à une semaine d'intervalle, elles avaient à l'origine écopé de sept et quatre ans de prison pour «activités contre-révolutionnaires». Mais leur peine a été rallongée de cinq ans en 1993, après qu'elles eurent commis un geste qui leur vaut, depuis, une renommée internationale dans les cercles qui militent pour l'indépendance du Tibet, occupé par la Chine depuis 1950.

Geste de défiance. Rinzin Choekyi et Lhundrub Sangmo appartiennent en effet aux «nonnes chantantes», un groupe de quatorze nonnes qui avaient enregistré des chansons indépendantistes alors qu'elles étaient incarcérées dans la tristement célèbre prison de Drapchi, à Lhassa. Malgré les risques, chacune était allée jusqu'à mentionner son identité sur la cassette, dont une copie avait été sortie par un détenu, avant de parvenir jusqu'en Occident. Un geste de défiance inégalé envers les autorités chinoises, d'autant que, dans leurs textes, les nonnes clamaient ouvertement leur allégeance au dalaï-lama, considéré par Pékin comme un traître depuis qu'il a fui pour s'exiler en Inde, en 1959, après un soulèvement populaire manqué.

En septembre 1993, chacune des nonnes chantantes avait ainsi été condamnée à une peine supplémentaire pour ces «chansons réactionnaires» enregistrées «dans une attitude d'arrogance contre-révolutionnaire». La dernière d'entre elles, Phuntsog Nyidrol, n'a été libérée qu'en 2004, avant de partir en exil aux Etats-Unis, en mars. «Après cet enregistrement, nous étions surveillées en permanence, explique Rinzin Choekyi. Avant, les gardes nous sortaient régulièrement pour effectuer des travaux manuels, mais après la cassette, nous sommes restées enfermées jusqu'à notre libération.» En violation de toutes les législations, les nonnes étaient enfermées avec des prisonniers de droit commun qui servaient d'informateurs aux matons. Coupées du monde, elles n'ont appris qu'à leur sortie de prison que la cassette avait franchi les murs de Drapchi.

Leur état de santé, déplorable, témoigne des tortures qu'elles ont subies pendant leur incarcération. «Dès le premier jour, l'interrogateur m'a enfoncé une matraque électrique dans la bouche, raconte Rizin Choekyi, d'une maigreur effrayante. Au moindre écart, nous étions pendues à un arbre, déshabillées et battues sur tout le corps.» «Plus on nous tabassait, plus cela nous donnait la force de résister, ajoute Lhundrub Sangmo. Pour tenir, nous méditions et priions le dalaï-lama.» Les passages à tabac étaient d'autant plus fréquents que les nonnes étaient très déterminées. «Elles représentaient une grande source d'inspiration pour nous, les hommes, car elles n'avaient peur de rien, témoigne Dawa Tsering, un jeune homme qui était incarcéré à Drapchi en même temps qu'elles. Malgré les coups et les privations de nourriture, elles étaient toujours d'une insolence incroyable envers les gardes et les officiels chinois.»

Leur réputation les a d'ailleurs poursuivies au-delà des murs de Drapchi. Lhundrub Sangmo et Rizin Choekyi, libérées respectivement en 1999 et en 2002, étaient en effet surveillées de près par les autorités chinoises. Menaces verbales, visites inopinées des représentants du Bureau de la sécurité publique, interdiction de sortir de leur région sans autorisation et, bien sûr, de reprendre une vie monastique. Impossibilité, aussi, de trouver en emploi, personne ne voulant prendre le risque d'embaucher un ancien détenu d'opinion. Toutes deux ont donc fini par cacher leur identité afin de pouvoir travailler, Rizin dans un temple, Lhundrub dans un restaurant. Le temps de reprendre des forces et d'épargner assez d'argent pour pouvoir payer un guide susceptible de les mener vers l'exil, en Inde. Un périple en haute montagne qu'entreprennent chaque année plus de 2 000 Tibétains, via le Népal, afin de rejoindre Dharamsala, la ville où résident le dalaï-lama et le gouvernement en exil.

Vu leur faiblesse physique, les deux nonnes ont pris le risque de se rapprocher au plus près de la frontière népalaise, afin d'écourter le plus possible le trek, qui peut prendre jusqu'à plusieurs semaines. «Finalement, nous n'avons marché que huit heures, mais j'étais tellement épuisée que j'ai fini par payer un porteur pour qu'il me prenne sur son dos», raconte Rizin Choekyi, qui souffre de problèmes de reins et de dos. «Nous étions terrifiées à l'idée de nous faire prendre par les gardes-frontière chinois car, vu notre passé, nous serions forcément retournées en prison», ajoute Lhundrub Sangmo. Il y a quelques années, l'une des nonnes chantantes, Palden Choedon, a d'ailleurs écopé d'une peine de deux ans ferme pour avoir tenté ce même voyage.

Audience. Rizin Choekyi et Lhundrub Sangmo ont, elles, eu plus de chance. Une fois passées au Népal, elles ont pu rejoindre Katmandou, avant d'être prises en charge par les services du gouvernement tibétain en exil, qui a organisé leur transfert vers l'Inde. Depuis leur arrivée, un flot incessant de parents, d'amis et d'anciens codétenus défile dans leur petite chambre pour les féliciter. Désormais, elles n'attendent qu'une chose : leur audience avec le dalaï-lama, qui devrait les recevoir en privé dès son retour à Dharamsala, la semaine prochaine.

Malgré leur santé ruinée et leur jeunesse brisée, toutes deux affirment ne rien regretter, surtout pas la fameuse cassette. «Nous savions très bien ce que nous risquions, nous n'avons aucun remords. Au contraire, l'enregistrement de ces chansons est la meilleure chose que nous ayons jamais faite.» Aujourd'hui, Rizin Choekyi et Lhundrub Sangmo ont un rêve : retrouver leurs anciennes codétenues, éparpillées entre la Belgique, les Etats-Unis et le Tibet, afin de pouvoir raviver les chansons qui ont tellement marqué leurs vies. Du moins treize, puisque l'une d'entre elles n'a pas survécu aux tortures infligées à Drapchi, qui abrite toujours la plupart des 140 prisonniers d'opinion tibétains actuellement en détention.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=389999



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Plainte contre sept dirigeants chinois

Par Pierre PRAKASH
mercredi 14 juin 2006



la justice espagnole a entamé, la semaine dernière, l'instruction d'une plainte contre la Chine pour «génocide, crimes contre l'humanité, tortures et terrorisme contre le peuple tibétain».

Déposée par l'ONG Comité de soutien au Tibet (CAT), la plainte vise sept hauts dirigeants chinois ­ dont l'ancien président Jiang Zemin et l'ancien Premier ministre Li Peng ­ tenus pour responsables de la sanglante répression organisée au Tibet entre 1980 et 1990. Des accusations que Pékin qualifie d'«invention» et de «calomnie».

http://www.liberation.fr/page.php?Article=390000



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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 18 Juin 2006 00h04
La Chine offre une tribune à Ahmadinejad
Le président iranien invité de l'Organisation de coopération de Shanghai.

Par Pierre HASKI
samedi 17 juin 2006



pour la seconde fois en moins de trois semaines, la Chine prend l'initiative au Moyen-Orient. Après avoir accueilli à Pékin le mois dernier le chef de la diplomatie palestinienne, membre du Hamas boycotté par les autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, c'est le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, lui aussi tenu à distance par les grandes puissances, qui vient d'être invité à Shanghai. L'occasion en a été fournie par la réunion, jeudi, dans la métropole chinoise, de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), une structure régionale regroupant la Chine, la Russie et les ex-Républiques soviétiques d'Asie centrale, à laquelle l'Iran et d'autres Etats «voisins» ont été invités pour la première fois.

En pleine crise autour du nucléaire iranien, Ahmadinejad a pleinement utilisé cette plateforme internationale pour s'exprimer. A la fois pour qualifier de «pas en avant» la formule de négociation avancée par les «Six» (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne) sur le nucléaire, mais aussi pour relancer ses thèses négationnistes sur le génocide juif. Cette tribune offerte au controversé dirigeant iranien correspond au positionnement chinois dans cette crise internationale : conserver de bons rapports avec l'Iran, pour ne pas compromettre son approvisionnement énergétique.

Cette invitation spectaculaire vient aussi conforter l'émergence de l'Organisation de coopération de Shanghai sur la scène régionale et internationale. C'est la seule organisation internationale basée en Chine et dirigée par elle, en liaison avec la Russie, un signe du regain d'activisme diplomatique de Pékin doté d'un double objectif : neutraliser l'action des dissidents ouïgours de la province du Xinjiang, qui disposaient autrefois de soutiens en Asie centrale ; et garantir l'approvisionnement énergétique, devenu l'obsession nationale chinoise. L'idée d'un «club énergétique asiatique» a d'ailleurs été lancée lors du sommet. Fondée il y a cinq ans, l'OCS se pose progressivement en rival des Etats-Unis et de l'Otan dans une région stratégique riche en hydrocarbures. De quoi inquiéter un peu plus Washington face à la montée en puissance de la Chine.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=391034



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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 18 Juin 2006 00h10
Chine : procès pour l'exemple pour un journaliste du « New York Times »
Le procès de Zhao Yan, assistant de nationalité chinoise du bureau de Pékin du quotidien américain a commencé vendredi, à huis clos • Il comparaît pour « divulgation de secrets d'Etat », un délit passible de la peine de mort •

Par Philippe GRANGEREAU
vendredi 16 juin 2006 (Liberation.fr - 12:40)



Pékin, de notre correspondant

Le procès de Zhao Yan, un assistant de nationalité chinoise du bureau de Pékin du quotidien américain « New York Times », a commencé vendredi, à huis clos. Zhao Yan comparaît pour « divulgation de secrets d'Etat », un délit passible de la peine de mort, qui cependant n'est jamais requise dans ce genre d'affaires. Il est également accusé de « fraude ». Agé de 43 ans, celui-ci devrait plaider non-coupable.

Zhao Yan avait été arrêté le 17 septembre 2004, quelques jours après l'annonce par le quotidien américain que l'ex-numéro un chinois Jiang Zemin allait quitter ses fonctions à la tête de l'armée. Cette « fuite » avait été considérée comme intolérable par le pouvoir, qui cherche à contrôler totalement toutes les informations concernant les hauts dirigeants. Celles-ci sont classées « ultra secret ». Le « New York Times » dément pour sa part que Zhao ait quoi que ce soit à voir avec la divulgation de cette information. Le concept de « secret d'Etat » est extrêmement vague en Chine – où des données très banales, tel les taux de cancer par exemple, sont classés « top secret ».

En mars dernier, peu avant la visite du président Hu Jintao aux Etats-Unis, les autorités judiciaires avaient indiqué qu'elles abandonnaient les poursuites. Zhao Yan semblait ainsi pouvoir faire partie de la petite charrette de libération de dissidents parfois concédées par Pékin à la veille de visites officielles. Mais, un mois plus tard, après le retour du président chinois, la juridiction faisait machine arrière et décrétait la relance de la procédure. Une décision non conforme à la loi chinoise, selon Me Shaoping, l'un des avocats de Zhao Yan. Pour Human Rights Watch, une association de défense des droits de l'Homme basée à New York, il s'agit ni plus ni moins d'une « parodie de justice ».

L'acharnement des autorités de Pékin contre Zhao Yan paraît lié à aux activités de militant pour les droits de l'homme auxquelles il se livrait avant de travailler pour le quotidien américain. Plus généralement, les autorités communistes visent, semble-t-il, à intimider la presse étrangère en poste à Pékin, ainsi que les collaborateurs chinois qu'elle emploie. En outre, la presse chinoise continue s'être sérieusement malmenée. Placés sous le contrôle étroit du Parti communiste au pouvoir, les médias chinois sont soumis à une forte censure politique. Les journalistes qui se risquent à dépasser les limites fixées par le régime s'exposent à de lourdes sanctions, y compris pénales. L'un d'eux qui avait révélé une affaire de corruption dans le centre de la Chine a ainsi été condamné jeudi à un an de prison pour extorsion.

La justice chinoise est généralement expéditive. Aucune indication n'a toutefois été donnée sur la date à laquelle le verdict du procès de Zhao Yan serait annoncé. Selon Guan Anping, membre de l'équipe chargée de la défense, Zhao Yan est détenu dans une prison de Pékin, où seuls ses avocats peuvent lui rendre visite, le contact avec sa famille ne se faisant que par lettre.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=390797



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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 18 Juin 2006 00h15
L'art contemporain chinois connaît un succès grandissant
LE MONDE | 17.06.06 | 16h08 • Mis à jour le 17.06.06 | 16h08

Trois siècles après la vogue des chinoiseries, au XVIIIe siècle, l'empire du Milieu fascine toujours l'imaginaire européen. La quête d'exotisme couplée à l'épuisement des standards occidentaux et au boom économique asiatique explique la montée en puissance de l'art contemporain chinois. Surfant sur les envolées observées à New York et à Hongkong, la maison de ventes Artcurial organise le 29 juin une dispersion autour de l'art chinois.

Pendant longtemps, les artistes chinois ne pouvaient que produire des images idéalisées de Mao. En 1978, deux ans après la mort du Grand Timonier, une politique d'ouverture s'amorça en Chine avec l'organisation des premières expositions étrangères. En 1989, à quelques mois des tragiques événements de Tiananmen, l'exposition "China avant-garde" marqua l'avènement d'un véritable art contemporain. Une visibilité internationale s'amorça en 1997 à la Biennale de Venise, qui incluait alors quatorze artistes chinois.

Les étiquettes de "Political Pop" et de "réalisme cynique" apparaissent pour classifier des oeuvres souvent hétérogènes. Quelques thématiques se dégagent en filigrane : une critique de la société de consommation, un désenchantement face aux mutations socio-urbaines et une nouvelle approche du corps. Puisant largement dans le vocabulaire occidental, les artistes chinois ont d'abord été considérés comme de pâles ersatz. "De la Chine, dont chacun a une vision mythique et idéalisée, on attend quelque chose de différent, de radicalement autre, observe le spécialiste Jean-Marc Decrop dans l'ouvrage Modernités chinoises. Or les pratiques de ces artistes apparaissent étrangement familières, variantes du langage conceptuel et de pratiques de beaucoup d'artistes du village global."

Plus que tout autre média, la peinture explose en vente publique. Exposé en 1996 par la Galerie de France, Zhang Xiaogang peint des portraits dotés d'un léger strabisme. De petites lésions colorées, empreintes des douleurs passées, se détachent sur un coin des visages. La Galerie de France présentait en 2003 de grands tableaux récents pour 60 000 dollars. Voilà dix ans, les mêmes formats n'excédaient pas 25 000 dollars. En mars chez Sotheby's à New York, une peinture a été adjugée 979 200 dollars (776 958 euros).

"Les Chinois ont envie que plusieurs de leurs artistes atteignent le million de dollars. C'est pour eux une question de fierté nationale", observe Pia Cooper, spécialiste d'Artcurial. Plus modeste, celle-ci offre dans sa vente une sérigraphie de Zhang Xiaogang pour 1 500 euros.

Tenant du réalisme cynique, Fang Lijun peint des personnages au crâne rasé - un trait physique adopté par la plupart des artistes pékinois dans les années 1980 en guise de révolte -, railleurs ou pétris d'ennui. Artcurial met en vente une de ses gravures pour 12 000 euros.

Autre figure de ce mouvement, Yue Minjun met en scène des personnages au rictus agaçant, qui s'avèrent néanmoins lucratifs : en novembre 2005, une toile s'est adjugée chez Christie's pour l'équivalent de 636 738 dollars. Voilà encore quatre ans, les prix de ses oeuvres voguaient de 20 000 à 40 000 euros.

D'autres artistes, plus jeunes et tout aussi désabusés, sont à découvrir. Artcurial propose ainsi un portrait flou de Zhao Nengzhi entre 28 000 et 30 000 euros.

Les créateurs les plus jeunes pratiquent souvent le happening. En 1995, dix artistes menés par Cang Xin se sont empilés les uns sur les autres sur la montagne de Miaofengshan, près de Pékin. L'idée était d'ajouter une colline "humaine" au paysage naturel. La photo tirée de cette performance est estimée de 8 000 à 10 000 euros par Artcurial.

Personnalité troublante de l'avant-garde chinoise, Fen-Ma Liuming est connu pour avoir arpenté la Muraille de Chine en tenue d'Adam. Bien qu'il figure dans la collection du puissant marchand genevois Pierre Huber, ses prix sont encore modestes. Artcurial affiche plusieurs photos autour de 4 000 euros et une peinture allégorique pour 20 000 euros. La spéculation ne guette heureusement pas tous les artistes chinois.

Roxana Azimi


fiche pratique

Chez Artcurial, jeudi 29 juin, 7, rond-point des Champs-Elysées, Paris-8e. Tél. : 01-42-99-20-20. Exposition Gao Brothers. Jusqu'au samedi 24 juin, galerie Etats d'Art, 35, rue Guénégaud, Paris-6e. Tél. : 01-53-10-15-75. Ouvert du mardi au samedi de 10 h 30 à 13 heures et de 14 h 30 à 19 heures.


Article paru dans l'édition du 18.06.06

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 18 Juin 2006 08h29
Mise à jour 13.06.2006 15h39

La classe moyenne urbaine chinoise atteindra les 690 millions de personnes d'ici à 2025

La classe moyenne chinoise:un important marché de consomateurs

La classe moyenne urbaine chinoise passera de 42 milions de foyers aujourd'hui à 343 millions en 2025, ce qui en fera l'un des plus importants marchés de consommateurs du monde, selon une enquête réalisée par l'américain Mckinsey Global Institute.

Le rapport d'enquête, intitulé "La valeur de la classe moyenne chinoise émergente" et publié sur le site Internet de Mckinzey, estime que cette classe pourraient représenter 690 millions de personnes en 2025.

Le rapport anticipe deux phases de croissance dans cette catégorie de population. La première, en 2010, concernera la classe moyenne basse regroupant les foyers gagnant entre 25 001 et 40 000 yuans par an (8 yuans équivaut à 1 dollar).

En 2011, cette catégorie comprendra 290 millions de personnes, soit 44 % de la population urbaine du pays.

La seconde phase se déroulera dans la décennie suivante lorsque des centaines de millions de personnes rejoindront la classe moyenne haute, c'est-à-dire les foyers gagnant entre 40 001 et 100 000 yuans par an.

D'ici à 2025, cette catégorie comptera 520 millions de personnes, soit 59,4 % de la population urbaine chinoise. Cela représente un revenu disponible total de 13,3 trillions de yuans.

Selon le rapport, la croissance économique de la Chine permettra un très net recul de la pauvreté dans le pays.

Aujourd'hui, 77 % des urbains chinois vivent avec moins de 25 000 yuans par an, un pourcentage qui passera à 10 % d'ici à 2025, indique le rapport.

En termes de pouvoir d'achat, le rapport souligne qu'un foyer gagnant 100 000 yuans par an peut avoir en Chine le même mode de vie qu'un foyer américain gagnant 40 000 dollars.

Prenant le contre-pied de l'inquiétude générale au sujet de l'écart grandissant entre riches et pauvres en Chine, le rapport estime que la Chine évitera l'écueil sur lequel ont buté nombre de pays en développement : grande majorité de pauvres, petite minorité de fortunés et peu de monde entre les deux.

D'ici à 2025, les riches représenteront 11 % de la population urbaine chinoise et les pauvres, 9,7 %.

La classe moyenne représentera, elle, 79,2 % dont 59,4 se situeront dans la fourchette haute et 19,8 dans la fourchette basse.

Si elles ne veulent pas manquer d'opportunités, le rapport conseille aux entreprises internationales de se préparer à l'émergence de cette classe massive.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 18 Juin 2006 08h30
Mise à jour 16.06.2006 16h12

La Chine met en garde contre les acquisitions illégales de terre

Le ministère chinois du Territoire et des Ressources naturelles a récemment mis les officiels gouvernementaux en garde contre les acquisitions illégales de terre. Ils feront face aux sanctions disciplinaires du parti ou du gouvernement, s'ils approuvent illégalement de nouvelles acquisitions de terre, selon ce ministère..

Le ministère a dit que les officiels suspectés de crimes feront face aux accusations de la cour.
Un officiel de ce ministère a dit récemment qu'il y a eu de graves cas de nouvelles acquisitions illégales de terre dans certaines régions. Ce qui a empêché le développement normal de l'économie nationale.

Le ministère a demandé aux départements compétents de niveau provincial de concentrer leurs efforts au règlement des cas d'acquisition illégale de terre. Ce qui comprend l'approbation donnée aux acquisitions de terres contrairement à la planification de l'utilisation de terre et aux politiques nationales, l'approbation donnée aux acquisitions de terres en outrepassant les limites de ses attributions, et l'utilisation illégale de terres arables.

Le ministère du Territoire et des Ressources naturelles et le ministère de la Supervision feront des efforts conjoints pour inspecter l'application de lois sur le problème des acquisitions illégales de terre.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne







Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 18 Juin 2006 08h32
Mise à jour 16.06.2006 13h23

Citoyens chinois : moins d'économie, plus d'emprunt

Les chinois, renommés pour leur enthousiasme à économiser de l'argent, le deviennent moins, et en même temps sont plus disposés à emprunter de l'argent aux banques.

C'est ce qui ressort d'un rapport monétaire mensuel de la Banque Centrale, publié hier.

Les prêts exceptionnels en renminbi du pays à la fin du mois de Mai se sont élevés à 21,16 trillions de yuan (US$2,65 trillions), une augmentation de 16% par rapport au chiffre d'il y a une année. La croissance était de 3,6% plus haut que la même période l'année dernière et 0,6% de plus haut qu'en avril.

L'augmentation régulière des prêts a été principalement soutenue par la croissance en prêts à moyen et long terme.

Cependant, il semble que les gens sont moins disposés à économiser ; la nouvelle épargne dans les institutions financières locales en mai n'était que de 12,2 milliards de yuan (US$1,5 milliard), la plus basse augmentation mensuelle en presque cinq ans.

La Banque Centrale pense que le ralentissement pourrait être causé par un boom dans le marché des actions, qui a mis en scène une reprise du marché baissier au cours des derniers mois, et a détourné une partie de l'argent destiné aux comptes d'épargnes.

Le M2 Chine, la mesure la plus courante de la masse monétaire, a augmenté de 19,1%, pour atteindre 31,67 trillions de yuan (US$3,96 trillions) vers la fin du mois dernier, comparé au chiffre d'il y a une année.

La Banque Populaire de Chine avait averti du prêt excessif et de la croissance d'investissement dans son rapport monétaire du premier trimestre publié il y a deux semaines. Elle a également soulevé le taux de repère des prêts le 28 avril pour les prêts des projets d'investissement, mais a choisi de maintenir le taux de dépôt officiel inchangé pour décourager l'épargne.

Zhu Jianfang, un analyste avec CITIC China Securities, a indiqué que la croissance d'investissement pourrait davantage être modérée dans le deuxième semestre si des mesures de contrôle commencent à entrer en vigueur, mais la croissance est jusqu'ici toujours "acceptable."

D'ailleurs, une forte demande de consommation est présente, à la fois dans le pays et outre-mer, a ajouté Zhu. La tendance de pleine croissance de consommation sera maintenue, a conclu l'expert.

Les ventes au détail en Chine ont rapporté une croissance plus forte qu'escomptées au mois de Mai, augmentant de 14,2% d'année sur année, pour atteindre 617,6 milliards de yuan (US$77,2 milliards), selon le Bureau National des Statistiques, mardi.

Entre temps, le taux de change en renminbi est demeuré le mois dernier fondamentalement stable.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 18 Juin 2006 08h33
Mise à jour 15.06.2006 10h59

Des géants de produits de luxe visent la Chine

Les produits de luxe peuvent-ils trouver des débouchés dans les villes chinoises autres que Beijing et Shanghai, qui sont les plus modernes du pays? La réponse est oui. Ces deux dernières années, bon nombre de produits de luxe ont envahi la ville de Hangzhou, et l'on trouve désormais des salles d'expo-vente de Porsche et de Ferrari au bord du lac de l'Ouest.

Dans la ville de Hangzhou, un marché de produits de luxe à ciel ouvert surnommé « rue européenne » vient de s'ouvrir, avec au bord de la rue d'innombrables boutiques de luxe, dont Armani et Dolce & Gabbana. La boutique Armani Casa dans cette rue est l'unique en Chine.

Il est évident que les consommateurs chinois constituent un grand marché pour les produits de luxe. En 2004, les produits de luxe ont réalisé en Chine 11% du chiffre d'affaires sur l'ensemble de leurs ventes dans le monde, à peu près la moitié du chiffre réalisé au Japon et aux Etats-Unis. On estime qu'en 2014 les ventes de produits de luxe internationaux atteindront un volume de 23% en Chine, qui sera alors le plus gros acheteur d'articles de luxe dans le monde.

« Le marché chinois des produits de luxe sera un nouveau marché du Japon! » répètent les géants internationaux de produits de luxe. En fait, la Chine est déjà devenue un important marché pour les industries des produits de grand luxe. Selon M. Paolo Gasparrini, PDG de L'Oréal Chine, en 2005, le volume des ventes de L'Oréal en Chine a déjà dépassé celui du Japon, ayant atteint 340 millions d'euros, en hausse de 15% par rapport à 2004.

En vue de poursuivre sa stratégie d'expansion, Louis Vuitton a déjà ouvert 10 boutiques dans des villes chinoises dont Xi'an et Chengdu dans le centre et l'ouest de la Chine. Sûr de l'arrivée imminente de la vague de grand luxe dans l'intérieur profond de la Chine, Ermenegildo Zegna s'est implanté dans des villes relativement moins modernes telles que Changchun, base industrielle dans le nord-est, et Taiyuan, centre des industries houillères.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 18 Juin 2006 08h35
Mise à jour 13.06.2006 09h42

Lacoste français poursuit le marché de Xiushui de Beijing

Lacoste, la célèbre marque française au crocodile, a porté devant les tribunaux le propriétaire du centre commercial de Beijing Xiushui (Silk Street) et certains de ses locataires. Ils sont accusés d'avoir vendu des faux T-shirts portant des étiquettes Lacoste.

La compagnie française, La Chemise Lacoste, a également demandé une compensation de 100.000 yuan (US$12.500) de chacun des accusés.

Ce procès survient alors que les propriétaires des marchés au détail de Beijing, y compris le centre commercial Xiushui, également connu sous le nom de Rue de la Soie, a signé mercredi un protocole avec les marques de renommées européennes, promettant d'expulser les locataires qui sont avérés violer les droits des propriétés intellectuelles des marques de luxe européenne.

L'ambassadeur des EU en Chine, Serge Abou, souhaitait que ce protocole puisse ralentir la vente de fausses marchandises en Chine, sans étinceler une montée subite du nombre de procès.

Les sources proches du cas ont samedi indiqué à Xinhua que Beijing Xiushui Haosen Clothing Company, propriétaire du centre commercial, ainsi que certains de ses locataires, ont été chargés d'infraction sur la marque déposée Lacoste.

Xiushui Haosen, n'a non seulement pas stoppé ses locataires de vendre des produits Lacoste contrefaits, mais en connivence avec elles, a également fourni des locaux commerciaux, selon l'acte d'accusation apporté par la marque française.

Lacoste ajoute qu'un certain nombre de locataires se sont avérés vendre à bon marché des faux t-shirts Lacoste avec des logos de crocodile, et ce depuis l'ouverture du centre en 2005, et demande à la compagnie et à chacun des locataires de payer une somme compensatoire de 100,000 yuan.

Lacoste a indiqué qu'il avait envoyé une lettre à Xiushui Haosen en janvier, exigeant de la compagnie de faire des excuses écrites et de stopper toutes les contrefaçons Lacoste ; la lettre est restée sans réponse.

La marque déposée Lacoste a été enregistrée dans 192 pays et a été énumérée par l'Administration d'Etat pour l'Industrie et le Commerce de Chine comme une marque déposée méritant protection spéciale en 1999 et 2000.

Le cas est maintenant dans les mains du Deuxième Tribunal Populaire Intermédiaire de Beijing. La cour n'a révélé aucune information sur le développement de l'affaire.

En septembre dernier, les cinq marques de renommées mondiales - Burberry, Chanel, Gucci, Louis Vuitton et Prada - ont conjointement classé un procès contre Xiushui Haosen et cinq de ses locataires et ont gagné une compensation se chiffrant à 100.000 yuan.

C'était le premier cas en Chine où un directeur de centre commercial a été trouvé coupable. Ceci a stimulé le désir des sociétés étrangères de recourir aux tribunaux chinois pour pénaliser les propriétaires des centres permettant la vente de fausses marchandises sur leurs prémisses.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 18 Juin 2006 08h36
Mise à jour 13.06.2006 09h41
Chine: accélération de la construction du chemin de fer transasiatique

La Chine est en train d'accélérer la construction du chemin de fer transasiatique, considéré comme " couloir d'or" entre l'ASEAN et la Chine.

Cette voie ferrée partira de Singapour pour arriver dans la ville de Kunming, capitale de la province du Yunnan, en Chine du sud-ouest, en passant par la Malaisie, la Thaïlande, le Cambodge, le Vietnam, le Laos et le Myanmar. La section Singapour-Kuala Lumpur-Bangkok qui s'étend sur 1 944 km est déjà construite.

La Chine a élaboré un programme sur la construction de la section du chemin de fer transasiatique dans la province du Yunnan qui s'est inscrit sur le plan du réseau ferré à long et moyen termes établi par le gouvernement chinois, soit les grandes voies internationales Chine-Vietnam (est), Chine-Myanmar (ouest) et Chine-Laos (centre).

Les travaux de construction de ces trois grandes voies internationales seront mis en chantier entre 2005 et 2015 en Chine, selon une consultation entre le gouvernement provincial du Yunnan et le ministère chinois des Chemins de fer.

Les travaux de construction de la section du chemin de fer international Chine-Vietnam ont été déjà mis en chantier en Chine et seront achevés en 2010. Le rapport de faisabilité sur la construction du chemin de fer Dali-Ruili (Chine-Myamar) a été réalisé, alors que les investissements ont été estimés à 10 milliards de yuans.

Pour la section Chine-Laos, la Chine est en train de faire une étude sur la construction de la section de ce chemin de fer dans la province du Yunnan. Pour le moment, il n'y a aucun chemin de fer au Laos, ce qui risque de rendre la construction difficile.

Les communications constituent un obstacle au développement du commerce Chine-ASEAN. La zone de libre échange Chine-ASEAN compte 1,7 milliard de consommateurs. Le produit intérieur brut (PIB) et le montant du commerce de cette zone sont respectivement de près de 2 000 milliards de dollars et de 1 300 milliards de dollars.

La construction du chemin de fer transasiatique qui sera une grande artère de communication jouera un rôle important dans le développement du commerce entre la Chine et l'ASEAN.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 18 Juin 2006 08h39
Mise à jour 15.06.2006 09h42
Wan Siquan a reçu la décoration française de Chevalier des Arts et des Lettres

Le président du Comité des Propiétaires du Grand Théâtre national de Chine Wan Siquan a reçu mercredi à Beijing la décoration française de Chevalier des Arts et des Lettres remise par l'ambassadeur de France en Chine M. Philippe Guelluy.

Lors de la cérémonie de remise de décoration, M. Guelluy a indiqué que la France voulait par là célébrer l'amitié et la coopération entre les deux pays dans le domaine de l'architecture et des arts et que l'architecture était un domaine où la Chine et la France avaient beaucoup à apprendre l'une de l'autre.

"Nos deux pays possèdent un riche patrimoine historique et ont aussi développé de manière admirable l'avant-garde et la modernité dans la création architecturale", a-t-il signalé.

Evoquant la construction du Grand Théâtre national de Chine, M. Guelluy a exprimé que la France et ses architectes souhaitaient s'impliquer, aux côtés de la Chine, dans les grands projets de modernisation des villes chinoises.

Le projet du Grand Théâtre national de Chine est l'un des plus importants projets architecturaux français en Chine. Le permis de construire a été délivré en décembre 2001 et le gros oeuvre est déjà achevé.

s : Xinhua


M.Philippe Guelluy(à gauche) octroie une médaille à M.Wan Siquan(au milieu)/photo: Liyan
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Wan Siquan
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M.Paul Andreu, architect français du Grand Théâtre national de Chine
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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 18 Juin 2006 08h40
Mise à jour 15.06.2006 08h23
La Chine diffusera des dizaines de films pour commémorer le 85ème anniversaire de la fondation du PCC

La Chine va diffuser tout un ensemble de films entre le 20 juin et le 10 juillet pour commémorer le 85ème anniversaire de la création du Parti communiste chinois (PCC).

Un film traitant des problèmes sociaux dans la protection de l'environnement en Chine et primé au 13ème Festival du film étudiant de Beijing fait partie des 26 oeuvres cinématographiques qui seront présentées lors de cet événement anniversaire.

L'initiative revient à plusieurs associations dont l'Association pour la projection et la diffusion des films chinois et l'Association des producteurs des films chinois et elle est soutenue par l'Administration d'Etat pour la radio, le cinéma et la télévision.

Le PCC a été créé à Shanghai en juillet 1921 et c'est le premier juillet qui est considéré comme date anniversaire.

"C'est un devoir pour les réalisateurs chinois de rendre hommage au PCC et de lui exprimer leur dévotion et leur loyauté", déclare Yang Buting, président du conseil de la China Film Group Corporation (CFGC), principal distributeur et producteur du pays.

"La légende des saisons", sur un jeune diplômé se portant volontaire pour partir travailler dans les régions rurales pauvres, "Endless love" (un amour sans fin) sur un officiel du PCC dévoué à ses concitoyens, ainsi qu'un documentaire sur les générations successives de dirigeants du PCC dont Mao Zedong et Deng Xiaoping, sont aussi au programme.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 19 Juin 2006 10h22
Eric Sottas, d'une ONG spécialisée, se dit sceptique sur le Conseil des droits de l'homme que l'ONU lance aujourd'hui :
«Qui prendra le risque d'interpeller la Chine ?»

Par Luc HILLY
lundi 19 juin 2006



Genève de notre correspondant

Kofi Annan, 1 ; John Bolton, 0. Pour le secrétaire général des Nations unies, régulièrement accablé par l'ultraconservateur ambassadeur américain auprès de l'ONU, l'installation officielle ce matin du nouveau Conseil des droits de l'homme est une victoire. Les Etats-Unis ont beau s'être opposés avec Israël, fin mars, à la création de cette nouvelle institution, elle a vu le jour. Basé à Genève, ce Conseil permanent de 47 pays membres élus par l'Assemblée générale de l'ONU se réunira entre dix et douze semaines par an. Avec pour mandat principal de faire oublier la politisation extrême de la défunte Commission des droits de l'homme, dont les résolutions étaient torpillées par les rivalités entre Etats.

Le chantier ne fait que commencer. Comme le rappelle Eric Sottas (lire ci-contre), fondateur de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), les organisations non gouvernementales attendent de voir si le Conseil va oser débattre du bilan de chaque pays membre de l'ONU en matière de droits de l'homme, comme son mandat le lui permet. La question des sanctions en cas de violation des engagements pris et celle du maintien de mécanismes qui ont fait leurs preuves ­ comme les rapporteurs spéciaux de l'ONU ­ seront aussi à l'agenda de cette première session de deux semaines. Une session que l'actualité pourrait perturber : plusieurs pays exigent déjà que les violations des libertés dans les territoires palestiniens et la situation à Guantanamo soient inscrites à l'agenda. Contre l'avis des Etats-Unis qui, bien qu'ils ne soient pas membres du Conseil, n'ont pas caché qu'ils feraient tout pour l'influencer.

L'avènement du nouveau Conseil est une avancée ?

La question est toujours la même : cette nouvelle institution arrivera-t-elle, dans la pratique, à imposer son agenda et ses objectifs aux 47 Etats membres ? Tout cela dans une période où l'on voit bien que l'attitude des pays change. La plupart ont compris que la négation pure et simple des crimes ne marche plus. L'information circule trop vite. Résultat : très peu de pays violateurs des droits de l'homme contestent aujourd'hui les informations recueillies par les organisations comme les nôtres. Au contraire, leur défense consiste à abreuver leurs détracteurs d'informations, pour que les enquêtes en cours se perdent dans les sables.

Sans moyens de vérification et sans sanctions à la clé, peu d'espoir, donc...

Ce qu'il faut, c'est être le mieux informé possible. Depuis le début, la force de l'Organisation mondiale contre la torture, c'est la qualité de notre réseau et la solidité de nos informations. Défendre les droits de l'homme, c'est d'abord savoir qui a commis quoi et à qui s'adresser. Rien ne sert, malheureusement, d'alerter tel comité de l'ONU si le pays concerné n'a pas ratifié la convention dont ses experts sont censés vérifier l'application !

Torture-t-on de la même façon qu'il y a vingt ans ?

Des tabous sont tombés et cela m'effraie. Souvenez-vous des années 80 : l'Union soviétique et ses pays satellites utilisaient déjà la psychiatrie comme méthode pour obtenir des aveux des dissidents ou des «ennemis du régime», pour reprendre les termes de la propagande de l'époque. En face, les Etats-Unis criaient au scandale et les rapports dénonciateurs de Washington pleuvaient. Que voit-on, vingt ans après ? Une administration américaine et ses alliés discutent du degré de souffrance physique à partir duquel un interrogatoire «musclé» devient une torture. Et la tolérance s'installe dans le public. La cour d'appel de Londres a même accepté, en 2005, d'utiliser des informations probablement obtenues sous la torture dans le cadre d'une procédure. La Chambre des lords a révoqué cet arrêt. Mais les frontières tombent.

D'autres frontières tombent aussi, comme celles des violences perpétrées au nom de la culture, de la religion ou des moeurs locales.

Les groupes fondamentalistes ­ et les gouvernements qui les soutiennent ou sont manipulés par eux ­ défendent l'idée d'un relativisme culturel de la souffrance physique et des châtiments corporels. C'est inacceptable. Il faut continuer de se battre pour répéter haut et fort que les droits de l'homme ne sont pas un concept occidental, valable seulement pour les pays du Nord !

Le nouveau Conseil des droits de l'homme, qui doit évaluer les pays membres de l'ONU en matière de droits de l'homme, peut-il accoucher de résultats ?

Le test pour le Conseil des droits de l'homme, ce sera la Chine, qui en a été élue membre le 9 mai. Quel Etat va prendre le risque d'interpeller publiquement les représentants chinois ? De ce point de vue, la participation active des ONG à cette évaluation «par les pairs» et le caractère public de celle-ci sont indispensables. Le pire serait que cette procédure se résume à la rédaction d'un rapport lu par les gouvernements entre eux.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=391310



© Libération

Ecrit par: P'tit Panda Lundi 19 Juin 2006 20h11
Rupert Murdoch mise sur la téléphonie mobile et Internet pour vendre ses contenus à la Chine
LE MONDE | 19.06.06 | 15h46 • Mis à jour le 19.06.06 | 15h46
SHANGHAÏ, LONDRES CORRESPONDANTS

En cédant un peu plus de la moitié de sa participation de 37,5 % dans Phoenix Satellite Television Holdings, société audiovisuelle cotée à Hongkong, Rupert Murdoch amorce un changement de stratégie sur la Chine. Star TV, la tête de pont asiatique de son groupe News Corp, a choisi de céder 19,9 % de Phoenix à China Mobile, le premier opérateur chinois de téléphonie mobile, désireux d'acquérir du "contenu". La transaction est évaluée à près de 1,4 milliard de dollars. Et le choix du partenaire n'est pas neutre.

Rupert Murdoch, qui courtise la Chine depuis le milieu des années 1990, au point d'avoir été accusé de complaisance vis-à-vis du régime communiste - il s'est remarié à une Chinoise, Wendi Deng, en 1999 et a acquis en 2004 une magnifique résidence à Pékin -, est l'entrepreneur occidental à avoir le mieux réussi dans les médias chinois. Mais il dénonce aujourd'hui la "paranoïa" des dirigeants et affirme se heurter à "un mur de brique".

En septembre 2005, le magnat australien a tenté, via une coentreprise entre Star TV et la chaîne satellite de Qinghai TV, d'obtenir de celle-ci la diffusion sur le territoire chinois de programmes de Star TV, qui a sa propre chaîne de divertissements en mandarin, Xingkong. En jeu, un marché publicitaire élargi. L'idée était bonne - chaque télévision de province, en Chine, dispose d'une chaîne satellite diffusée sur l'ensemble du territoire national - mais prématurée : Pékin, craignant un précédent, a mis son veto.

Irrité, M. Murdoch a décidé d'accélérer la réorientation de sa stratégie asiatique vers les nouveaux médias. Les experts sont unanimes, c'est via l'Internet et la téléphonie mobile que les étrangers vont pouvoir écouler du "contenu" en Chine, et exploiter les ressources publicitaires potentielles de l'immense marché chinois - bien plus sûrement qu'à travers une télévision sur laquelle le Parti communiste veille jalousement.

Rupert Murdoch, qui, en 1993, avait déclaré que la télévision satellite présentait une menace pour tous les régimes totalitaires, a trouvé un nouveau cheval de bataille. "Aucune forme de gouvernement ne parviendra in fine à contrôler ou censurer l'Internet... La Chine a pris une décision délibérée de s'ouvrir à l'Internet. Ils ont senti que c'était nécessaire pour faire partie du monde moderne. Il faudra qu'ils en assument les conséquences", disait récemment le magnat australien dans une interview à Newsweek.

L'accueil de China Mobile au capital de Phoenix TV pourrait permettre à News Corp d'élargir sa coopération avec l'un des acteurs-clés du téléphone 3G en Chine. Rupert Murdoch siège par ailleurs au conseil d'administration de China NetCom, la filiale hongkongaise d'un des leaders de l'Internet haut débit en Chine. Il finance aussi le nouveau fonds de capital risque d'Edward Tian, l'ex- président de China NetCom, destiné à des acquisitions en Chine dans les nouveaux médias.

Cette démarche s'inscrit dans une stratégie générale affichée par le groupe américain. Fini le développement international et multimédia des dernières années (Asie, Italie, Russie...). Côté capital, l'heure est au renforcement de la famille Murdoch - qui contrôle seulement 30 % des droits de vote - dans News Corp. Côté développement, la croissance passe désormais par l'Internet, nouvel eldorado publicitaire.

En juillet 2005, Murdoch s'est doté d'une filiale dédiée au Web, Fox Interactive Medias. Dans la foulée, le groupe achetait Intermix Media pour 580 millions de dollars (484 millions d'euros), un réseau américain d'une trentaine de sites, dont MySpace.com, fréquenté par quelque 70 millions d'adolescents. En octobre, le bouquet satellitaire britannique BSkyB, fleuron de l'empire outre-Manche, s'offrait le fournisseur d'accès Internet Easynet pour 311 millions d'euros. BSkyB est aussi candidat au rachat d'AOL Grande-Bretagne, mis en vente par Time Warner.

Le quotidien britannique Times, également propriété de News Corp, a récemment lancé un service de télévision sur Internet centré sur l'actualité. "Chaque division du groupe doit constamment se réinventer pour faire face aux rapides transitions technologiques et au comportement des consommateurs", expliquait au Financial Times, le 31 mars, le directeur général de News Corp, Peter Chernin.

Brice Pedroletti et Marc Roche
Article paru dans l'édition du 20.06.06

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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 19 Juin 2006 20h13
Phoenix TV, petite révolution dans le paysage audiovisuel chinois
LE MONDE | 19.06.06 | 15h46
SHANGHAÏ CORRESPONDANT

Fondée à Hongkong il y a bientôt dix ans, mais enregistrant nombre de ses émissions à Pékin, Phoenix TV est, avec ses trois chaînes en mandarin (généraliste, cinéma, information en continu), la télévision "étrangère" la plus diffusée en Chine par câble ou par satellite.

Ce groupe coté à Hongkong revendique "seulement" 130 millions de spectateurs, mais son influence est considérable : c'est la télévision la plus regardée par les élites chinoises - hors du contrôle de Pékin. Les chaînes de Phoenix TV tranchent dans un paysage audiovisuel encore très peu différencié, malgré le millier de chaînes existant, où l'élaboration des programmes est tributaire de la bureaucratie et soumise aux cadres du parti. Phoenix Infonews, la chaîne d'infos en continu, lancée en 2001 mais autorisée en Chine en 2003, est connue pour l'audace de ses reportages.

Ancien colonel de l'armée populaire - il était correspondant pour les affaires militaires de China National Radio - et désormais l'un des patrons de presse chinois les plus en vue, Liu Changle, président et actionnaire majoritaire de Phoenix TV, a réussi un certain nombre de coups médiatiques, sans (encore) avoir froissé le régime. Les reportages de Phoenix Infonews sur le SRAS dans la région de Canton, le trafic d'organes à Shenyang ou bien les incidents miniers ont souvent devancé les médias locaux, qui s'en tiennent à la ligne officielle.

En 2005, Phoenix Infonews a couvert les élections à Taïwan puis l'intronisation du président élu Chen Shui-bian. Depuis que Colin Powell n'a pas apprécié d'avoir été coupé sur la télévision publique CCTV, la chaîne privée décroche des interviews en exclusivité avec les membres du gouvernement américain en visite en Chine. Fin 2005, Phoenix TV a sponsorisé et retransmis en direct la tournée dans les universités chinoises de Li Ao, célèbre écrivain et politicien taïwanais, partisan de la réunification de Taïwan et de la Chine, mais réputé pour ses positions en faveur de la liberté d'expression.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 20.06.06

Ecrit par: P'tit Panda Mardi 20 Juin 2006 15h53
Des milliers d'étudiants chinois manifestent violemment dans la province du Henan
LE MONDE | 20.06.06 | 14h05 • Mis à jour le 20.06.06 | 14h05
PÉKIN CORRESPONDANT

Plus de 6 000 étudiants de l'université de Zhengzhou, capitale de la province centrale du Henan, ont violemment manifesté dans leur campus, dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 juin, saccageant bâtiments administratifs, dortoirs, cantine et bibliothèque avant d'aller déverser leur rage dans les rues avoisinantes, où ils ont attaqué une banque, des magasins et des supermarchés. S'il est encore difficile de mesurer le caractère politique de la manifestation, elle est en tout cas l'une des plus violentes depuis les événements de la place Tiananmen, déclenchés en 1989 par des protestations estudiantines.

La raison initiale de la colère de ces étudiants d'un institut semi-privé enseignant l'économie et le management au sein de l'université publique de Zhengzhou est liée à une obscure histoire de diplômes, explique le quotidien hongkongais Ming Piao : à la veille des examens de fin d'année, il a été en effet annoncé aux étudiants que leurs diplômes ne porteraient pas le nom de l'université, mais celui de cet institut, à la réputation moins prestigieuse. "Les autorités de l'université nous ont trompés", a expliqué un étudiant surnommé "Liu" à l'AFP.

Des milliers de policiers, immédiatement envoyés en renfort, ont bouclé les accès du campus. L'émeute a pris fin tard dans la nuit et, depuis lundi, la situation est calme, en dépit de quelques incidents.

Alors que la presse officielle reste muette sur un sujet hautement sensible dans un pays où la mémoire de Tiananmen reste taboue, certains étudiants ont utilisé des sites internet pour raconter ces événements et montrer des photos de la mise à sac de cet institut. On y voit des bâtiments aux vitres brisés, la devanture fracassée de la Banque commerciale et industrielle de Chine, des téléphones publics endommagés, des voitures aux pare-brise explosés. Le récit d'un étudiant décrit le début de l'émeute durant laquelle, "au son des gongs et des tambours, la foule hurle des slogans contre les responsables universitaires, projetant dans la cour du campus des bouteilles de vin, des extincteurs, des postes de télévision..." Aucun blessé n'a été signalé.

Un autre commentaire en ligne d'un étudiant n'hésite pas à parler d'une "émeute sans précédent, aux dimensions épiques", l'auteur de ces lignes se félicitant d'avoir "osé participer" à un mouvement contre les "méthodes dictatoriales" des responsables du campus. Les 15 000 étudiants dont les diplômes ne seront pas à la hauteur de leurs attentes seraient en grève depuis le début de la semaine et refusent de passer les examens.

Même si cette émeute ne suppose pas d'arrière-pensées plus politiques contre le système de la République populaire de Chine, le fait que la compétition s'aiguise à la sortie des universités peut en partie expliquer ce soudain déchaînement de colère : en mai, la commission de la réforme et du développement a reconnu que 60 % des nouveaux diplômés ne pourraient pas trouver de travail dans l'année. En 2006, le marché de l'emploi ne pourra pas absorber les plus de 4 millions nouveaux diplômés, en augmentation de 22 % par rapport à 2005...

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 21.06.06


Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 21 Juin 2006 21h38
China Mobile sur le point de réaliser la plus grosse acquisition chinoise à l'étranger
LEMONDE.FR | 21.06.06 | 16h02 • Mis à jour le 21.06.06 | 16h02

L'opérateur chinois de téléphonie mobile China Mobile pourrait débourser la semaine prochaine 5,3 milliards de dollars (4,22 milliards d'euros) pour l'acquisition du luxembourgeois Millicom International Cellular, affirme mercredi 21 juin le Wall Street Journal (WSJ).

Cette opération, si elle était finalisée, serait la plus grosse acquisition d'une firme étrangère par une entreprise chinoise, après le rachat par China National Petroleum Corporation de PetroKazakhstan, pour 4,18 milliards de dollars (3,33 milliards d'euros).

Selon l'édition en ligne du WSJ, la conclusion de cette transaction est rendue toutefois difficile par le fait que Pékin n'entretient pas de relations diplomatiques avec cinq des seize pays dans lesquels opère Millicom : le Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Paraguay et le Tchad. Pékin refuse en effet d'établir des relations diplomatiques avec les pays qui reconnaissent Taïwan.

265 MILLIONS D'UTILISATEURS DE CHINA MOBILE EN CHINE

Cette situation complique le processus d'étude par China Mobile des comptes et opérations des filiales de Millicom dans ces pays. L'acquisition de Millicom ne requiert pas cependant d'autorisation des autorités de régulation de ces pays, China Mobile achetant en fait une société holding basée au Luxembourg et qui contrôle Millicom.

De précédentes informations de presse avaient chiffré à 4 milliards de dollars l'offre de China Mobile sur Millicom, dont le groupe suédois Investment AB Kinnevik détient 34,9 % des droits de vote. L'opérateur chinois avait toutefois démenti avoir fait une offre. China Mobile n'a pu être joint mercredi.

La filiale cotée de China Mobile, China Mobile Hong Kong Limited, revendiquait près de 265 millions d'utilisateurs en avril. Pour sa part, Millicom dit fournir des services de téléphonie mobile prépayée à 8,9 millions de clients de seize marchés émergents en Amérique latine, Afrique et Asie.


Avec AFP

Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 22 Juin 2006 17h46
Le chef de l'Etat taïwanais est affaibli par des scandales de corruption
LE MONDE | 22.06.06 | 14h20 • Mis à jour le 22.06.06 | 14h20
PÉKIN CORRESPONDANT

Affaibli par un scandale de corruption qui l'a fait plonger dans les sondages, le président taïwanais Chen Shui-bian, issu du courant indépendantiste, fait face à une fronde de ses adversaires politiques, décidés à organiser un référendum sur sa destitution. Dans un discours télévisé, mercredi 21 juin, Ma Ying-jeou, le chef du parti Kuomintang (KMT), formation la plus importante de l'opposition, a estimé que l'on "ne pouvait plus laisser le président rester à son poste".


La veille, M. Chen s'était défendu, lui aussi, à la télévision, en affirmant que "95 % de la population ne comprennent pas pourquoi l'opposition veut le départ du président..." Face aux accusations de corruption qui éclaboussent son entourage, M. Chen a promis qu'il démissionnerait si les charges qui pèsent contre son épouse s'avéraient fondées : celle-ci, Wu Shu-chen, est accusée d'avoir reçu des coupons d'achat dans un grand magasin dont le nouveau directeur aurait pu prendre le contrôle grâce à l'influence de la "first lady ". Plus grave, le gendre du président, Chao Chien-min, un médecin, a été placé en détention le 24 mai : il est soupçonné de délit d'initié dans une affaire de vente d'actions d'une entreprise immobilière publique.

"CANARD BOÎTEUX"

Il est cependant peu probable que l'opposition puisse réunir au Parlement la majorité qualifiée des deux tiers requise pour organiser un référendum sur la déchéance du président, dont le mandat expire en 2008 : le KMT et son allié du Parti du peuple d'abord (PFP) détiennent certes une courte majorité à l'Assemblée législative, mais le nombre de sièges détenus par le Parti démocratique progressiste (DPP) du chef de l'Etat et l'un de ses alliés devrait - en toute logique - bloquer l'offensive antiprésidentielle.

Afin de tenter d'apaiser le scandale, Chen Shui-bian avaiAt d'ailleurs déjà dû renoncer, début juin, à certaines de ses attributions, notamment le droit de nommer des ministres, désormais transférées à son premier ministre, Su Tsen-chang.

Selon un professeur de sciences politiques de l'université Soochow de Taïpeh, Emile Sheng, "le président est un canard boîteux". D'autres observateurs remarquent cependant que l'amoindrissement de ses pouvoirs n'affaiblira pas la marge de manoeuvre du président, qui s'est fait élire sur une vague populiste tendant à affirmer l'identité taïwanaise à l'égard de Pékin.

L'opposition a beau jeu, de son côté, de conspuer les attitudes provocantes de M. Chen, qui, après avoir suspendu les activités d'un comité de réunification avec le continent, a suscité l'inquiétude de son allié américain, peu désireux de voir Taïwan s'engager dans un conflit avec Pékin, qui tiendrait toute déclaration formelle d'indépendance de l'île comme un casus belli. En attendant, la popularité du président est en baisse : 53 % des personnes interrogées estiment que Chen Shui-bian devrait démissionner.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 23.06.06

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 23 Juin 2006 18h18
Pékin renforce sa coopération économique avec le continent africain
LE MONDE | 23.06.06 | 13h50 • Mis à jour le 23.06.06 | 13h50
JOHANNESBURG, PÉKIN CORRESPONDANTS

Le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a proposé à l'Afrique, jeudi 22 juin au Cap, un nouveau partenariat basé sur l'"égalité" alors qu'il achève une tournée africaine qui l'aura conduit dans sept pays (Egypte, Ghana, Congo, Angola, Afrique du Sud, Tanzanie et Ouganda). Deux mois plus tôt, le président chinois, Hu Jintao, était lui aussi en visite officielle en Afrique. En Afrique du Sud, le premier ministre chinois a répété que son pays ne poursuivait "aucun intérêt égoïste". Les Chinois sont d'autant mieux accueillis par leurs nouveaux partenaires que, comme le rappelle le premier ministre Wen à chacune de ses étapes, il n'impose aucune "contrainte politique". "Nous ne voulons pas exporter nos propres valeurs et notre modèle de développement", a-t-il expliqué lors de sa visite au Cap. Pour preuve de sa bonne volonté, le premier ministre a promis à ses partenaires sud-africains que la Chine allait restreindre ses exportations de textiles.


La relation avec l'Afrique est largement au bénéfice des Chinois qui inondent le continent des produits made in China bon marché. Les indicateurs de cette percée chinoise sont éloquents : depuis 2005, elle est le troisième partenaire commercial du continent derrière les Etats-Unis et la France ; en six ans, le commerce bilatéral entre Pékin et les pays africains a été multiplié par quatre pour atteindre 10 milliards de dollars.

UN DON POUR LE DARFOUR

Plus qu'un débouché commercial, les Chinois cherchent de nouvelles sources d'approvisionnement en pétrole et en minerais. La Chine, qui n'est plus autosuffisante en pétrole depuis 1993, dépend de l'Afrique - du Soudan, du Nigeria ou de l'Angola - pour 25 % de ses fournitures d'or noir.

Devenu le premier utilisateur mondial de cuivre, la Chine a notamment investi dans des entreprises d'extraction de ce minerai en Zambie et en République démocratique du Congo. Récemment, Pékin a promis de financer des centrales thermiques au Zimbabwe en échange de chrome.

L'Afrique du Sud n'a pas de pétrole mais des idées qui se vendent bien. Pendant l'apartheid, alors que le pays était sous embargo, la société nationale d'hydrocarbures, Sasol, a développé une technologie permettant de produire du carburant automobile avec du charbon. Lors de cette visite, Sasol a signé un accord pour poursuivre les études de faisabilité afin d'installer en Chine deux usines. Le marché est de 10 milliards de dollars. L'Afrique du Sud est déjà présente en Chine avec le géant mondial de la brasserie, SAB-Miller, ce qui fait de ce pays l'un des rares en Afrique à investir en Chine plus que la Chine n'investit chez lui. Pékin ne traite pas avec Pretoria comme avec les autres pays d'Afrique car elle a, face à elle, une économie émergente, pas un pays aux abois.

Sur le reste du continent, la Chine fait des affaires, indifférente à la morale. Les Occidentaux, auxquels elle rafle des marchés, ne manquent pas de le lui reprocher. Pékin se moque de la démocratie, des droits de l'homme ou de la bonne gouvernance. Alors que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) essaient de pousser les Etats producteurs de pétrole à mieux gérer cette manne, la Chine ne demande aucun compte.

Lassée d'être montrée du doigt, la Chine tente de donner des gages. Wen Jiabao vient ainsi d'annoncer un don de 795 000 euros à la mission de paix de l'Union africaine au Darfour, plus 2 millions d'euros pour venir en aide aux réfugiés et déplacés dans cette région de l'ouest du Soudan. Il a également évité, lors de sa tournée, de se rendre au Soudan et au Zimbabwe, deux des partenaires privilégiés de Pékin. Mais pas de fâcheries en vue, pendant que M. Wen était en Afrique, la vice-présidente zimbabwéenne, Joyce Mujuru, était, elle, à Pékin.

Article paru dans l'édition du 24.06.06

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Edito du Monde
L'Afrique chinoise
LE MONDE | 23.06.06 | 13h50 • Mis à jour le 23.06.06 | 13h50

L'Afrique sera-t-elle chinoise dans une décennie ? L'interrogation peut sembler fantaisiste. Elle est pourtant prise au sérieux dans les cercles de stratèges occidentaux, qui s'en inquiètent. Depuis la fin des années 1990, la percée chinoise en Afrique a pris des proportions spectaculaires. Les dirigeants de Pékin lui font une cour assidue. En l'espace de deux mois, le président chinois, Hu Jintao, et son premier ministre, Wen Jiabao, ont effectué deux visites remarquées. Le premier a sillonné en avril le Maroc, le Nigeria et le Kenya. Le second est en train d'achever un déplacement qui l'aura conduit en Egypte, au Ghana, au Congo, en Angola, en Afrique du Sud, en Tanzanie et en Ouganda. L'offensive de charme est soutenue et systématique.


Les Chinois ne viennent pas y prêcher la révolution mondiale. Cette époque est révolue. L'heure n'est plus au messianisme idéologique qui inspirait la diplomatie de Pékin à l'époque de la "lutte anti-impérialiste" et de la rivalité avec l'ex-URSS. La phase de l'intense lutte d'influence avec Taïwan, qui y entretenait une poignée d'Etats clients, est elle aussi close depuis que l'Afrique du Sud puis le Sénégal ont cédé aux sirènes de la République populaire. C'est un pragmatisme très cru, cynique, diront certains, qui motive désormais la Chine.

Comme les Occidentaux, la Chine guigne les richesses du continent. Elle achète massivement du pétrole, du manganèse, du coton et bien d'autres matières premières. Et elle écoule un flux croissant de produits made in China, très appréciés des consommateurs africains au modeste pouvoir d'achat. Les échanges commerciaux, qui ont triplé de 2001 à 2004, explosent.

Les Occidentaux sont fort mal placés pour dénoncer cette influence grandissante de Pékin sur un continent à l'égard duquel ils ont été, eux aussi, des champions du cynisme. Les inquiétudes que peut susciter cette inexorable sinisation de l'Afrique n'en sont pas moins légitimes. Car les dirigeants de Pékin ne s'embarrassent guère de scrupules dans cette stratégie dont la finalité n'est autre que d'alimenter la machine économique de l'empire du Milieu. Au nom d'une rhétorique anticolonialiste qui résonne encore puissamment dans les capitales africaines, ils ont fait de la "non-ingérence dans les affaires intérieures" des Etats le principe cardinal de leur diplomatie.

On comprend que des gouvernements répressifs et corrompus apprécient. Mais il n'est pas sûr que les opinions africaines, victimes de ces pouvoirs, aient à gagner d'une telle collusion. La douteuse amitié entre la Chine et le Zimbabwe confine à la caricature. Soucieuse de redresser son image de prédateur, Pékin a fait un geste en finançant la force de l'Union africaine sur le Darfour. Il est temps que la Chine s'intéresse plus aux Africains qu'à leurs dirigeants.

Article paru dans l'édition du 24.06.06

Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 23 Juin 2006 18h23
Chronique
La SNCF ne chinoise pas, par Eric Fottorino
LE MONDE | 23.06.06 | 13h33

L'an passé, en pleine levée des quotas d'importations de textiles chinois en Europe, la SNCF avait fait dérailler les esprits en annonçant la nouvelle : le service public allait produire en Chine quelque 25 000 chemises destinées aux contrôleurs. Machine arrière toute ! Un audit ayant révélé les conditions de travail plus que précaires et parfois illégales dans les usines pressenties, la SNCF renonce aux chemises et cravates made in China. Direction l'Europe ou l'Afrique du Nord pour vêtir de probité les agents d'escale.


Eric Fottorino
Article paru dans l'édition du 24.06.06

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 25 Juin 2006 17h54
Mise à jour 20.06.2006 14h54
Mariage sino-français dans le Jardin de Daguanyuan

Le 18 juin, le Jardin de Daguanyuan, qui est connu du public chinois grâce au feuilleton télévisé « Rêve dans le pavillon rouge », a connu une grande animation. Un jeune Français y a épousé une Chinoise dans la plus pure tradition classique chinoise.

La cérémonie de mariage a débuté à 9 heures du matin. Les jeunes mariés et leurs parents, ainsi que le cortège nuptial, avaient tous revêtu des habits de cour des Ming. Le cortège a emprunté par des sentiers sinueux et les huit palanquins se sont arrêtés devant la porte de Yihongyuan (le domicile de Jia Baoyu, héros du « Rêve dans le pavillon rouge »).


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En tête du cortège, quatre personnes ont frappé des gongs. Ensuite, six joueurs de musique ont interprété des airs nuptiaux. Deux “dames de cour” marchaient devant les palanquins, en tenant des lanternes de palais à la main. Le jeune marié français, vêtu d'une longue robe rouge, suivait l'un des palanquins finement décorés de dragons et de phénix et ornés de guirlandes, dans lequel était assise la jeune mariée chinoise couverte d'un carré de soie rouge sur la tête. Des “dames de cour” et des “intendants” marchaient derrière les palanquins. La cérémonie s'est déroulée dans une ambiance pleine de joie.


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s : Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 25 Juin 2006 17h56
Mise à jour 19.06.2006 14h53
Publication d'un important document historique en tibétain grâce à la coopération sino-française

Grâce à la contribution conjointe de la Bibliothèque nationale française, de l'Université des minorités nationales du Nord-Ouest de la Chine et des Editions de livres anciens de Shanghai, a été lancée à la 16e Foire du livre de Chine qui s'est tenue 17 juin à Ürümqi (dans le Xinjiang), un important album de peintures en édition de luxe intitulé « Recueil en tibétain de Dunhuang d'après des collections de la Bibliothèque nationale française ».

D'après M. Su Xihong, chercheur à l'Institut de recherche sur les Documents d'ethnies chinoises dispersés à l'étranger relevant de l'Université des minorités nationales du Nord-Ouest de la Chine qui a participé à la compilation de cet ouvrage, grâce à la coopération avec la Bibliothèque nationale française, les chercheurs chinois vont pouvoir pour la première fois se livrer à une étude approfondie de la formation de l'écriture tibétaine et de l'évolution de la culture tibétaine dans les temps anciens en s'appuyant sur ce document en tibétain déposé jadis à Dunhuang. Selon lui, cette publication ne manquera pas, par sa confrontation avec d'autres documents en langue tibétaine dispersés à l'étranger, de faire progresser les études de la science de Dunhuang, de la tibétologie et de la sinologie.

Pendant les années 80 du siècle passé, les Editions de livres anciens de Shanghai ont réussi, grâce à l'envoi en Russie, en France et en Grande-Bretagne de certains de leurs rédacteurs et à une vaste coopération menée avec les bibliothèques nationales de ces pays, à publier successivement, en version chinoise, le « Recueil de Dunhuang d'après des collections en Russie » en 17 volumes, le « Recueil de Dunhuang d'après des collections en France » en 34 volumes et le « Recueil d'œuvres d'art de Dunhuang collectionnées en Russie » en 6 volumes. Le retour en Chine, sous forme de publication, de ces documents précieux dispersés outremer a largement enrichi les données sur lesquelles les chercheurs en science de Dunhuang s'appuient pour mener leurs études. Selon M. Gao Keqin, directeur adjoint des Editions de livres anciens de Shanghai, le « Recueil en tibétain de Dunhuang d'après des collections de la Bibliothèque nationale française » pourrait comprendre de 10 à 15 volumes et sera publié en entier d'ici 5 ans.

Par “documents anciens en tibétain de Dunhuang”, on entend les documents rédigés à l'époque Tufan du Tibet (de 600 à 900 environ). A cause des troubles qui ont duré près d'un siècle au Tibet vers la fin du 9e siècle de notre ère, les livres canoniques qui s'y trouvaient ont été presque entièrement détruits. Heureusement, quelque 10 000 écrits en tibétain réalisés durant les 8e et 9e siècles ont été épargnés par cette destruction massive en trouvant refuge dans les fameuses grottes de Dunhuang. Ces écrits sont demeurés inconnus de tous du début du 11e siècle, date à laquelle ils y ont été mis à l'abri jusqu'en 1900, lorsqu'ils ont été découverts par des aventuriers étrangers.

Selon les statistiques, sur quelque 60 mille documents recueillis jadis dans les grottes de Dunhuang, environ 16 000 sont actuellement à la Bibliothèque nationale chinoise, 14 000 en Grande-Bretagne, 7 000 en France, 19 400 en Russie et le reste dans des musées ou grandes écoles américains.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 26 Juin 2006 17h16
Analyse
Ping-pong entre Pékin et le Vatican, par Henri Tincq
LE MONDE | 26.06.06 | 14h04 • Mis à jour le 26.06.06 | 14h05

Comment dix millions de catholiques pourraient-ils faire trembler la Chine ? Que pèse un nain politique comme le Vatican face au pays continent le plus peuplé au monde et commercialement le plus conquérant ?

Ces questions resurgissent avec la polémique récurrente sur les nominations d'évêques qui, à l'échelle des défis politiques de la Chine et spirituels du christianisme, paraît dérisoire, mais n'en est pas moins typique d'un affrontement de géants. D'un côté, un régime communiste qui veut améliorer sa vitrine internationale, sans céder un pouce de sa suprématie idéologique ; de l'autre, une puissance spirituelle, pour laquelle la liberté de religion est la "mère" de toutes les libertés. Pour l'Eglise, la liberté de nomination des évêques est une garantie d'indépendance face aux pressions politiques. Ses rapports avec les monarchies absolues et les régimes totalitaires ont toujours été guidés par ce principe.

On avait cru à une embellie il y a un an. Pékin avait un peu sourcillé sur la présence à Rome du président de Taïwan - qui a des relations diplomatiques avec le Vatican - aux funérailles de Jean Paul II. Des échanges de politesses avaient suivi l'élection de Benoît XVI en avril 2005. En mars, la promotion comme cardinal de l'évêque d'Hongkong, Mgr Joseph Zen, opposant notoire, n'avait suscité qu'une mise en garde. On se mettait à parler d'une "normalisation", d'autant plus plausible qu'en un an, quatre ordinations d'évêques de l'Eglise dite "officielle" ont eu lieu à Shanghaï, Xian, Wanxian et Suzhou avec l'accord des deux parties. Désignés "démocratiquement" - par la courroie de transmission appelée Association patriotique des catholiques -, ces évêques avaient obtenu du pape son consentement.

Depuis, Pékin a fait machine arrière. Deux autres évêques ont été ordonnés fin avril à Kunming (Yunnan) et dans l'Anhui, sans l'accord préalable de Rome. Un troisième a été promu à Fujian dans les mêmes conditions. Des mesures unilatérales qui rappellent les humiliations d'autrefois et renforcent le camp des ennemis du dialogue, au Vatican et chez les millions de chrétiens chinois qui pratiquent clandestinement leur foi et restent persécutés.

Le pape a fait connaître son "profond déplaisir", avant de brandir la menace de sanction suprême : l'excommunication des évêques ainsi consacrés. Faut-il y voir la fin des espoirs de rétablissement des relations, que les plus optimistes annonçaient pour 2008, l'année des Jeux olympiques de la Chine, un rendez-vous qui exige des progrès pour les libertés et les droits de l'homme ? Le chaud et le froid continuent de souffler. Le 19 juin, le cardinal Zen faisait savoir depuis Hongkong que des "négociations" avaient repris.

Le Vatican est devenu expert dans cette diplomatie du ping-pong avec la Chine. Une menace d'excommunication avait été proférée en juin 2000, après cinq ordinations "illégitimes", mais elle n'avait pas été suivie d'effet. Cette fois encore, Rome entend garder la porte ouverte à une reconnaissance qui soulagerait les croyants locaux, rétablirait l'unité des Eglises et aurait une portée symbolique considérable sur la scène internationale. Les diplomates du pape ne ménagent pas leurs efforts pour renouer le contact et "trouver des solutions qui satisfassent les exigences légitimes des deux parties". Mais le handicap principal demeure : l'Eglise, telle qu'elle existe dans son fonctionnement hiérarchique, ne peut pas se couler dans le cadre de la politique religieuse définie par le gouvernement chinois.

Pékin ne bouge pas d'un pouce quant à ses préalables avant une éventuelle "normalisation" : primo, la rupture du Vatican avec Taïwan, où la nonciature en Chine s'était réfugiée dès 1951, deux ans après la victoire de la République populaire ; secundo, le renoncement, selon la langue de bois locale, à "toute ingérence de l'Eglise dans les affaires intérieures chinoises".

Le premier obstacle n'en est plus un depuis que le Vatican se dit prêt à transférer, du jour au lendemain, sa nonciature à Pékin. Quitte à donner le sentiment de sacrifier 300 000 catholiques taïwanais qui pèsent moins que les millions de chrétiens du continent. Mgr Joseph Cheng, archevêque de Taïpeh, doit régulièrement rassurer ses fidèles : "Nous ne pouvons pas nous montrer égoïstes et demander au pape de ne se soucier que de Taïwan."

LES NOMINATIONS D'ÉVÊQUES

Le deuxième préalable nous ramène à la querelle sur les nominations d'évêques. La Chine n'ignore pas la relation privilégiée de tous les catholiques avec le pape, mais l'article 36 de la Constitution interdit aux religions toute forme de soumission à une puissance étrangère. Pékin n'entend pas céder au Vatican le contrôle des nominations des cadres catholiques, alors même que les diocèses vacants sont de plus en plus nombreux - 45 sur une centaine -, que les évêques sont coupés des générations de jeunes croyants qui, prêtres, religieux ou laïcs, sont mieux formés qu'hier, aux Etats-Unis, en Europe, où les universités et les séminaires leur ouvrent les portes. Ils supportent de plus en plus mal leur embrigadement dans une Association patriotique des catholiques, à la botte du pouvoir, et les restrictions à la liberté de culte, de débat et d'étude.

Après trois décennies d'arrestations arbitraires, de cruelles condamnations, de destructions de lieux de culte qui avaient suivi la prise de pouvoir maoïste en 1949, la contrainte a été desserrée, à partir de 1978, avec les réformes de l'ère Deng Xiaoping. Mais la direction communiste s'inquiète aujourd'hui du dynamisme religieux qui traverse toute la Chine, dans les milieux populaires et intellectuels, notamment du rayonnement des Eglises évangéliques ou catholiques.

Cinq confessions - le bouddhisme, l'islam, le taoïsme, le protestantisme et le catholicisme - ont officiellement droit de cité. Mais les Eglises qui refusent d'être enrégimentées dans des associations officielles et célèbrent des "cultes domestiques" - à l'abri des contrôles policiers - restent poursuivies. Les bouddhistes tibétains vivent une longue persécution et le mouvement Falungong, inspiré des gymnastiques du souffle et de la dévotion populaire bouddhiste, fait l'objet d'une surveillance continue.

Le bras de fer avec Benoît XVI, qui a fait du rapprochement avec la Chine une de ses priorités, est suivi avec intérêt à Washington, où le président Hu Jintao s'est récemment entendu rappeler par George Bush le prix accordé par les Etats-Unis à la liberté religieuse. Mais plus le pays s'ouvre aux réformes économiques et inonde les marchés mondiaux, plus le parti resserre son monopole idéologique sur la société.

Henri Tincq
Article paru dans l'édition du 27.06.06

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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 26 Juin 2006 17h17
Entretien
Les propositions de Pei pour modifier "son" Louvre
LE MONDE | 26.06.06 | 16h48 • Mis à jour le 26.06.06 | 16h48

L'architecte américain Ieoh Ming Pei, 89 ans, l'auteur de la fameuse pyramide de verre qui marque l'entrée principale du musée, revient au Louvre. Depuis 1993, date de l'achèvement de l'aile Richelieu, il n'y est plus guère retourné que comme visiteur. Les travaux suivants ont été confiés à d'autres équipes d'architectes, notamment l'aménagement de la Cour carrée et des salles égyptiennes (1997), l'ouverture des salles d'"art primitif" dans le pavillon des Sessions (1999), jusqu'au récent concours pour les salles d'art islamique.


Mais les souvenirs sont restés vifs concernant les longues années qui ont précédé l'ouverture de son chantier. D'emblée, Pei évoque les violentes polémiques qui ont entouré la pyramide, l'opposition fédérée par l'ancien ministre de la culture, Michel Guy (qui, bien plus tard, rendra les armes), les attaques portées par André Fermigier dans les colonnes du Monde, les réunions houleuses avec les conservateurs : "Ils voulaient tous plus d'espace et récusaient sans nuance toutes mes propositions. Mon interprète était en larme", raconte Pei. Ce dernier évoque le colloque, en janvier 1984, qui réunit à Arcachon tous les conservateurs, puis le soutien inespéré, le 3 février suivant, que lui apportent, encore dans Le Monde, les principaux responsables des départements du musée...

Or voici que le Louvre est aujourd'hui victime de son succès : 5 millions de visiteurs au début des années 1990, 7,5 millions en 2005. Les prévisions flirtent avec 9 millions pour après 2010. D'où le rappel du vieux maître d'origine chinoise, dont le travail architectural, réduit souvent à la pyramide dans l'esprit du public, est, avec la Vénus de Milo et La Joconde, une des trois oeuvres les plus appréciées par les visiteurs du musée.

"Le Louvre est le plus beau musée du monde", affirme Pei, pour qui la coexistence du musée et de l'ancien palais n'a pas d'équivalent. "J'ai pu, ces derniers jours, parcourir les salles pendant plusieurs kilomètres, et j'ai constaté que cette double dimension reste toujours présente, à la différence d'autres institutions comme le Metropolitan de New York ou la National Gallery de Washington (dont l'architecte sino-américain a conçu l'aile est). Mais j'ai pu constater aussi qu'entre le moment où j'ai commencé à travailler à la demande du président Mitterrand - on tablait alors sur 4 millions de visiteurs - et maintenant, l'espace d'accueil, dont la pyramide était le signal, est complètement saturé et épouvantablement sonore."

Autre phénomène, la plupart des visiteurs (des touristes pour les deux tiers) veulent arriver par la pyramide plutôt que d'emprunter l'entrée de la porte des Lions ou celles qui conduisent aux galeries du Carrousel. "Etait-ce une erreur de ne pas prévoir ce succès ? Peut-être, mais d'autres données étaient imprévisibles, comme la montée du terrorisme et l'attaque du 11 septembre 2001, qui ont entraîné des dispositifs de sécurité très contraignants en termes d'espace et de circulation. Résultat, en montant sur la mezzanine, j'ai pu vérifier les insuffisances manifestes des espaces d'accueil."

Henri Loyrette, patron du Louvre, reconnaît qu'il ne dispose à l'heure actuelle d'aucun budget, mais il est essentiel pour lui de lancer des études en profitant de l'aide de Pei, qui, au-delà de son droit moral sur les nouveaux espaces, garde une connaissance intuitive remarquable de l'édifice. "Le Louvre a une architecture particulièrement rigide, qui rend difficile toute intervention. Il faut à la fois résoudre des problèmes fonctionnels complexes, préserver la qualité de l'espace, et notamment l'apparence de la cour Napoléon. Si l'on regarde l'ensemble des éléments qui occupent l'espace de la cour Napoléon, le déséquilibre entre certaines parties presque vides, les allers-retours inutiles du public entre la billetterie, les vestiaires et la "banque d'information", totalement inadaptée d'ailleurs aux besoins actuels du musée, il est clair qu'on doit et peut trouver une solution."

L'architecte, qui a rencontré le ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres,à ce sujet, va étudier plusieurs hypothèses d'ici à septembre et proposer une solution qui réponde durablement à l'évolution du Louvre, tout en respectant son architecture. "Au-delà, dit Pei, ce sera à la direction de jouer. Je n'ai plus aujourd'hui l'énergie pour mettre en oeuvre un nouveau chantier."

Les hypothèses ? Déplacer l'accueil des groupes (en face de l'auditorium) pour installer à la place un centre d'information. Trouver à la Librairie Flammarion un espace plus adapté tout en restant central, trouver un site pour le restaurant du Grand Louvre qui soit mieux équilibré face à un public dont l'essentiel recherche le "fast-food", donner aux vestiaires plus d'espace et un emplacement plus immédiatement accessible...

"Dommage, conclut Pei, fataliste et toujours souriant, que le pavillon de Marsan et le Musée des arts décoratifs restent séparés du Louvre, auquel il manque un bras. Quant à l'occupation du pavillon de Flore - des bureaux et des ateliers -, cela reste pour moi un mystère."

Frédéric Edelmann
Article paru dans l'édition du 27.06.06



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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 26 Juin 2006 17h19
Le président Hu Jintao renforce son contrôle sur l'armée
LE MONDE | 26.06.06 | 14h33 • Mis à jour le 26.06.06 | 14h33
PÉKIN CORRESPONDANT

Le président chinois Hu Jintao qui, outre son poste de numéro un du Parti communiste, est également chef de la commission militaire centrale, a promu, samedi 24 juin, dix officiers de haut rang au grade de général, une décision perçue comme l'expression de son souci d'affirmer son contrôle sur l'armée.

Dirigeant sans expérience militaire, M. Hu doit en effet s'assurer du soutien d'un corps dont la hiérarchie restait plus ou moins liée à la faction de son prédécesseur, Jiang Zemin.

Deux des dix officiers promus, Liu Yongzhi et Sun Zhongtong, sont directeurs adjoints du département politique de l'Armée populaire de libération (APL), et cinq occupent des fonctions de commissaires politiques dans l'armement, l'aviation, le département des missiles... Les trois autres officiers promus étaient affectés à des postes moins directement "politiques", comme l'université nationale de défense et des commandements provinciaux.

Selon Antony Wong, analyste des questions militaires basé à Macao et cité, dimanche, par le quotidien hongkongais The South China Morning Post, "ces promotions ont des buts à la fois militaires et politiques ; (le président Hu) doit renforcer son contrôle sur l'armée car il lui faut élargir son influence politique avant le 17e congrès du parti, en 2007".

C'est la première promotion militaire de cette ampleur depuis que M. Hu a remplacé, à l'automne 2004, l'ancien président Jiang Zemin à la tête de la commission militaire centrale.

La cérémonie s'est tenue à Pékin samedi et, pour l'occasion, le chef de l'Etat a revêtu un uniforme kaki de l'APL avant d'aller serrer la main des promus.

Certains analystes voient également dans cette initiative un moyen de remonter le moral de l'armée après le tragique accident d'un avion militaire de surveillance aérienne, le 3 juin : cet appareil, disposant d'une technologie avancée, s'était écrasé dans la province de l'Anhui (Est) avec à son bord cinq équipes formées des meilleurs chercheurs militaires chinois dans ce domaine. Les quarante passagers ont péri.

Normalement, expliquent des experts militaires, deux équipes de chercheurs embarquent dans le même avion, certainement pas cinq. Une erreur qui a décimé une partie de la recherche chinoise en matière de surveillance aérienne.

Des têtes pourraient tomber bientôt. Avant la punition, il était peut-être souhaitable pour le président Hu de passer du baume sur les plaies de la hiérarchie militaire.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 27.06.06


Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 28 Juin 2006 17h23
Mao, une contestable biographie, par Jean-Louis Margolin
LE MONDE | 28.06.06 | 13h36 • Mis à jour le 28.06.06 | 13h36

La monumentale biographie de Mao Zedong écrite par Jung Chang et Jon Halliday, encensée par la quasi-totalité de la presse internationale, s'imposera vraisemblablement pour longtemps auprès d'un large public comme l'ouvrage de référence sur la question. C'est pourquoi on adjoindra à des éloges largement mérités d'indispensables réserves.

La détestation légitime à l'encontre de Mao entraîne des biais assez redoutables, et mal surmontés : rien de positif (sinon sa formidable énergie, jusqu'à un âge avancé) ne lui est reconnu ; par contre ses adversaires sont assez systématiquement affublés des qualités les plus improbables, à commencer par Tchang Kai-chek. Plus grave encore, d'un point de vue méthodologique : toutes les décisions et inflexions impliquant Mao tendent à être ramenées aux traits de caractère et aux quelques obsessions fondamentales d'un personnage ainsi paradoxalement confirmé dans sa position de démiurge de l'histoire chinoise récente. D'où déjà d'intenses polémiques.

Les reproches portent d'abord sur les sources et leur utilisation. Outre que les auteurs font trop souvent comme s'ils étaient les premiers à traiter de leur sujet, leurs sources sont très fréquemment peu accessibles, insuffisamment référencées, et donc mal vérifiables. Comme les auteurs se fondent sur elles pour avancer des récits ou des analyses qui prennent parfois à contre-pied ce qui paraissait acquis, le scepticisme est légitime. Surtout, des analyses souvent stimulantes sont inextricablement mêlées d'exagérations. Ainsi la victoire sur le Guomindang, en 1948-1949, est réduite à une série de trahisons de généraux nationalistes considérés comme des taupes du Parti communiste. De même, l'aide extérieure y est surévaluée : le transfert supposé par les Soviétiques de 900 avions japonais capturés rend par exemple incompréhensible l'absence d'aviation communiste dans la guerre civile.

La thèse centrale des auteurs est simple. Le succès de Mao fut dû à l'intensité de sa motivation, servie par une énorme énergie. Le primum movens du Timonier, ce fut d'abord la volonté de se ménager un pouvoir sans partage, au niveau du parti puis à celui de la nation tout entière ; et, une fois ce premier but satisfait, le projet de faire de la Chine une, voire la superpuissance mondiale, dans les plus brefs délais. Le personnage, par ailleurs, aurait usé plus qu'à son tour de cynisme et de brutalité. Il est aussi décrit comme peu charismatique, piètre orateur, médiocre stratège, fantasque à l'occasion et indolent dans ses jeunes années.

Et, pourtant, cette biographie laisse percevoir, comme involontairement, d'autres qualités, essentielles en politique : un surprenant pouvoir de séduction et une lucidité - tactique, et longtemps stratégique - combinée avec une volonté de fer. Cela conduit au constat d'une compétence personnelle sans égale dans la Chine de l'époque. Il sait prévoir, instrumentaliser hommes et tendances - à l'intérieur comme à l'extérieur du pays -, ce qui le rend assez tôt indispensable et lui permet peu à peu de se bâtir l'image d'un chef incontestable.

Encore plus discutable dans cet ouvrage est l'absence de référence à l'utopie. Sauf à rendre incompréhensibles des phénomènes comme le Grand Bond en avant ou la révolution culturelle, en les "raplatissant" sur des finalités assez banales, décelables chez les autocrates de toute nature. Par ailleurs, on retrouve cinq constantes, elles souvent illustrées dans ce livre, du très jeune au très vieux Mao. La première est le mépris des institutions et des structures établies, qui touche le parti lui-même et l'Etat communiste, une fois celui-ci installé. La deuxième est un goût de la destruction peu courant chez des acteurs de ce poids. On discerne ensuite un profond amoralisme - très sensible dans sa vie privée -, qui s'accompagne d'un volontarisme de principe. La quatrième constante est une vision très hiérarchisée de la société. Il s'agit d'unifier et d'uniformiser, mais en excluant radicalement les "irrécupérables" ; en distinguant des groupes à statuts différents suivant leurs origines "de classe", érigés à partir des années 1950 en véritables castes. La dernière constante est l'attachement à un parti conçu en forme de société secrète, instrument irremplaçable aux mains de ceux qui parviennent à sa tête, car à la fois source de légitimité et système d'encadrement se substituant à un Etat défaillant.

Mao fut un génie malfaisant. Mais, trente ans après sa mort, il conviendrait de reconnaître de la durabilité à certains aspects de son oeuvre. Il réunifia la Chine, jeta certaines des bases indispensables à son développement ultérieur, et sut quand même réfréner ce penchant autodestructeur qui emporta le régime de son admirateur Pol Pot. Pour le reste, on en conviendra, il a laissé à la Chine un tragique passif à surmonter, et son règne autant que sa conception du politique devraient demeurer des contre-exemples, pour son pays comme pour le monde.
Jean-Louis Margolin est historien, coauteur du "Livre noir du communisme" (Robert Laffont, 1997).


Article paru dans l'édition du 29.06.06

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 01 Juillet 2006 14h00
Pékin inaugure le train du Toit du monde, voué à désenclaver et à siniser le Tibet
LE MONDE | 01.07.06 | 13h42 • Mis à jour le 01.07.06 | 13h42
GOLMUD (Province du Qinghaï) ENVOYÉ SPÉCIAL

Un dragon de fer danse sur le Toit du monde." Sur le grand portail dressé à la sortie de Golmud, grosse ville du grand Ouest chinois située au pied du haut plateau tibétain, la promesse s'inscrit en grands caractères rouges, exaltant ce motif de fierté nationale : samedi 1er juillet, le président chinois Hu Jintao a inauguré dans la gare de Golmud le premier train s'ébranlant pour Lhassa, capitale de la "Région autonome" du Tibet. L'ancienne patrie du dalaï lama était jusqu'à présent la seule province chinoise à ne pas disposer d'un chemin de fer.


Après avoir coupé le ruban, vanté les " mérites du socialisme" et loué ce "grand miracle dans l'histoire ferroviaire du monde", le chef de l'Etat, qui fut secrétaire du Parti communiste du Tibet entre 1988 et 1992, a regardé s'éloigner le train sans monter à bord. La construction du dernier tronçon de ce "dragon", qui va sinuer sur 1 142 km, franchir 2 647 ponts, s'engouffrer dans 11 tunnels, a représenté une colossale entreprise dont le coût est estimé à près de 3 milliards d'euros.

La Ligne Qing-Zang (Qing pour la province de Qinghaï, où est située Golmud, et Zang pour Xizang, qui signifie Tibet en chinois), court d'abord, dès la sortie de la ville, sur une vaste steppe battue par les vents avant de traverser de larges vallées dans un paysage minéral et grandiose hérissées de montagnes ocre. Une centaine de kilomètres plus au sud, on est déjà à 4 000 mètres d'altitude et le paysage a changé : ici, le train file au pied de la chaîne enneigée des monts Kunlun, cette formidable barrière au-delà de laquelle commence vraiment le haut plateau tibétain.

L'IMPACT SUR LES AFFAIRES

En cette veille d'inauguration, vendredi, des ouvriers boivent le thé sous leur tente de fortune, près d'un pont. Ils sont ici depuis un mois, chargés de recouvrir la structure métallique de cet ouvrage d'art d'une peinture contre la corrosion. " C'est dur de vivre ici", souffle l'un d'eux, les joues rougies par des hivers de froid. "Mais on est fier d'avoir participé à ce projet."

Plus loin, au pied du Yu Zhufeng, le mont de la Perle de jade (6 198 mètres), le propos est un peu différent chez l'aubergiste d'ethnie hui, une minorité musulmane fortement implantée au Qinghaï, mais aussi au Tibet. " Depuis le mois de mars, quand les premiers trains cargos ont commencé de relier Golmud à Lhassa, le trafic routier est en baisse constante", explique Ma, jeune femme venue s'installer ici il y a deux ans pour monter un petit restaurant de nouilles. " Si ça continue comme ça, je vais partir et fermer la boutique comme l'ont fait avant moi beaucoup d'autres commerçants. " Tout près, le long de l'unique rue type "Far West" du village, des baraques écroulées témoignent de l'impact du train pour ces propriétaires de restaurants "routiers" : anticipant l'impact du chemin de fer sur les affaires, certains d'entre eux ont plié bagages, désossant leurs échoppes, emportant même portes et fenêtres !

Depuis des jours, les médias chinois ont multiplié les reportages pour exalter la vitesse record à laquelle ce projet a été achevé : commencée en 2001, la ligne a été terminée en un peu plus de quatre ans, en octobre 2005, quand le premier test d'un train reliant Golmud à Lhassa a été effectué. Le vice-ministre des chemins de fer, Sun Yongfu, s'est récemment félicité que la construction de cette voie ferrée soit le fruit de "nombreuses innovations" mises au point par les ingénieurs chinois. "Aucun autre pays n'a réussi à faire rouler un train sur des terres gelées aussi élevées", a-t-il ajouté. Le "Qing-Zang" sera le chemin de fer le plus haut du monde, dépassant le célèbre "Lima-Huancayo" du Pérou, construit dans les Andes à la fin du XIXe siècle - avec notamment une main d'oeuvre... chinoise - et qui culmine à environ 4 800 mètres.

"CONSÉQUENCES DÉSASTREUSES"

Au Tibet, la gare de Tanggula, point le plus élevé du trajet, est située à 5 068 mètres et sur plus de 900 km, l'altitude de la voie dépasse les 4 000 mètres. Le train, propulsé par trois locomotives, dépassera les 100 km/h sur une partie du trajet et devra traverser durant 500 kilomètres des terres gelées toute l'année. Outre les questions de sécurité (amplitude thermique, risque sismique), les Chinois se sont souciés - préoccupation plutôt nouvelle - des questions d'environnement en allouant un budget de 125 millions d'euros à la protection des espèces menacées : ainsi, on a parfois surélevé la voie pour assurer la migration des troupeaux de célèbres antilopes tibétaines.

Mais la motivation principale de cette voie ferroviaire hors du commun n'est pas innocente : il s'agit de désenclaver le Tibet pour en continuer la modernisation mais aussi approfondir sa sinisation. Depuis qu'en 1950 les troupes de l'Armée populaire de libération ont envahi le Tibet, de plus en plus de Chinois d'ethnie han (la majorité de la population) s'y sont implantés. Pouvoir relier désormais Pékin à Lhassa en 48 heures devrait accélérer cette colonisation humaine.

"Ce chemin de fer aura des conséquences désastreuses pour notre peuple alors que Pékin s'efforce d'exploiter notre pays, d'en diluer la culture et d'en déséquilibrer le poids démographique", a récemment accusé Ngawang Woeber, responsable d'une association d'anciens prisonniers politiques tibétains basée à Dharamsala, en Inde. Vendredi, le long de la voie ferrée, à la sortie de Golmud, trois moines tibétains se reposaient sous leurs tentes. L'un d'eux était âgé, les deux autres très jeunes. Ils venaient d'un lointain monastère, bien plus au Nord, et étaient en route pour Lhassa, la ville sainte du bouddhisme tibétain. Adossé à la charrette qui leur permettra, dans plusieurs mois, de gagner le chef-lieu du Toit du monde, l'un d'eux n'a fait qu'un commentaire sur la ligne Qing-Zhang : "Nous, nous allons à Lhassa à pied. Quand on est en pèlerinage, il ne faut pas prendre le train."

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 02.07.06

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Les médias chinois visés par la nouvelle loi sur la couverture des catastrophes
LE MONDE | 01.07.06 | 13h43 • Mis à jour le 01.07.06 | 13h43
(Shanghaï, correspondant)

Le projet de réglementer la couverture médiatique des situations d'urgence en Chine fait débat... dans la presse chinoise. Les nouvelles restrictions, qui infligeraient aux contrevenants des amendes de 50 000 yuans (5 000 euros) à 100 000 yuans (10 000 euros), font partie des diverses clauses destinées à améliorer la gestion des désastres naturels, des incidents de santé publique ou des catastrophes environnementales. La révision en cours de la loi par l'Assemblée nationale du peuple (ANP), le Parlement chinois, vise ainsi à mieux contrôler, par des sanctions et des amendes, les divers acteurs de la machine administrative chinoise. Or, la clause qui concerne la presse, conçue de manière assez anachronique comme ni plus ni moins qu'un rouage administratif, provoque une levée de boucliers.


Un éditorial cinglant du quotidien Nanfang, à Canton, a ouvert, mardi 27 juin, les hostilités. Prenant l'exemple des incidents miniers, l'auteur, qui écrit sous le pseudonyme de Chang Ping, explique le mécanisme de collusion à l'oeuvre dans ce genre de cas (les propriétaires de mines sont de mèche avec les officiels locaux et cachent le nombre de morts), et rappelle le rôle joué par la presse chinoise : "Ceux qui sont impliqués dans des affaires de collusion sont finalement punis selon le schéma suivant : les masses se plaignent, les médias en parlent, les officiels de haut rang enquêtent, et cela conduit à des poursuites pénales."

REFLET D'UNE PLURALITÉ

Pour l'éditorialiste du Nanfang, la nouvelle loi devrait renforcer l'esprit du "journalisme critique". Qu'elle fasse exactement le contraire est, dit-il, "un pas un arrière. Et un tournant déconcertant". Plus grave, rappellent, sur leur site Internet, les experts de la Chine au centre d'étude du journalisme et des médias de l'université de Hongkong, la nouvelle loi portera un coup au "journalisme interrégional", car elle renforce les pouvoirs de l'administration locale concernée et lui donne le monopole de l'information : en fait, nombre de scandales sont révélés par les journaux originaires d'une autre province que celle dans laquelle il a lieu.

Depuis quelques jours, plusieurs journaux mettent en question la légitimité de la loi et rapportent qu'elle ne fait pas l'unanimité au sein du Congrès - signe aussi que l'espace du débat public, en Chine, s'élargit. Que le Nanfang soit monté au créneau n'est pas un hasard : le groupe de presse, qui a révélé bien des affaires en Chine, est le plus célèbre représentant de cette presse de rupture, obligée d'accroître ses sources de revenus dans un contexte de concurrence croissante, et reflet d'une nouvelle pluralité - malgré les circulaires régulières du département de la propagande sur les sujets tabous, et les divers moyens de pression exercés par les gouvernements locaux pour étouffer certains sujets.

Que certains des "journaux commerciaux" soient des filiales de journaux très officiels n'est pas le moindre des paradoxes de l'émancipation en cours. Si l'esprit de la loi choque, certains observateurs notent qu'en extériorisant la sanction elle simplifie les choses et conduira les journaux à passer dans leurs frais "les amendes" encourues pour avoir devancé les directives officielles.

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 02.07.06

Ecrit par: P'tit Panda Samedi 01 Juillet 2006 14h03
Souvenirs de la révolution culturelle
LE MONDE | 30.06.06 | 15h53 • Mis à jour le 30.06.06 | 15h53

La "grande révolution culturelle prolétarienne", il y a quarante ans tout juste, a durablement bouleversé une génération entière d'intellectuels. Lancée en mai 1966, cette campagne a officiellement pris fin en 1976, l'année de la mort de Mao Zedong et de la chute de la "bande des quatre". Près de 3 millions de personnes auraient perdu la vie dans cette catastrophe humaine, politique et économique, selon Jung Chang et Jon Halliday (Mao, l'histoire inconnue, Gallimard, 844 p., 28 €).


Quatre personnages, jeunes acteurs ou victimes - les deux, parfois - témoignent de ces années de chaos et tentent d'analyser cette sombre page de la République populaire de Chine.

Nie Yuanzi
85 ans. Elle était en 1966 secrétaire du Parti communiste du département de philosophie de l'université de Pékin (Beida).

Le 25 mai, elle rédige le premier dazibao (affiche en grands caractères) appelant "les intellectuels révolutionnaires" à "s'unir autour de Mao et du comité central" et les étudiants à se rebeller contre leurs professeurs. Le 1er juin, le Grand Timonier qualifie ce "premier dazibao marxiste-léniniste" de "déclaration encore plus belle que celle de la Commune de Paris". Cet affichage est donc considéré comme l'un des événements fondateurs de la révolution culturelle et Mme Nie y gagne l'embarrassante réputation d'avoir été la "maîtresse des gardes rouges". Victime de règlements de comptes internes quand la révolution s'essouffle, accusée d'être trop tiède par Jiang Qing, l'épouse de Mao, elle a payé cher son engagement, surtout après la "démaoïsation" : elle a passé dix-sept ans en camp de détention et en prison.

"Quand le 16 mai 1966, le parti annonça le lancement de la révolution culturelle, j'ai senti que l'on allait traverser une période critique. Je pensais que la Chine était sur la pente du révisionnisme. J'étais une fervente communiste, prête à me sacrifier pour le Parti. J'ai tout de suite estimé qu'il était de mon devoir de participer à ce mouvement.

Je croyais que le Parti était en danger. Personne ne m'a demandé d'écrire le fameux dazibao. J'ai pris cette initiative avec six autres de mes collègues ; j'en ai surtout rédigé le dernier paragraphe où j'appelle les camarades à "exterminer fermement, complètement et totalement tous les révisionnistes à la Khrouchtchev" et à "tenir haut le drapeau rouge de la pensée Mao Zedong..."Je n'ai pas personnellement participé à des "séances de lutte", quand des gens accusés d'être des "contre-révolutionnaires" étaient bousculés, insultés, frappés par tout un groupe ; mais je savais que des élèves torturaient leurs professeurs au sein même de l'université. Certains coiffaient les enseignants de bonnets d'âne et suspendaient à leurs cous des pancartes dénonçant leurs "crimes". L'ambiance était chaotique. Les cours étaient interrompus. Tout le monde était mobilisé.

Après l'affichage du dazibao, j'étais devenue une sorte de célébrité, et les gens venaient à l'université pour me rencontrer. Je les fuyais en me réfugiant dans un bureau vide. Mao m'a fait l'honneur, en juin, de me recevoir pour me demander comment évoluait la situation dans Beida. Il m'a demandé de former un comité de la révolution culturelle.

J'étais naturellement heureuse d'être reçue par lui, mais je ne comprenais pas très bien pourquoi il me félicitait. Je ne comprenais pas les tenants et les aboutissants de ce mouvement, j'ignorais les luttes de pouvoir en cours. Je ne regrette pas d'avoir écrit ce dazibao. On ne peut pas renier son passé, mais si j'avais su la vérité, je ne l'aurais pas fait... En 1968, j'ai été mise au placard. Puis interrogée. Auparavant, j'avais voulu démissionner, et dissoudre le comité dont j'étais responsable. J'étais certes en faveur du lancement de la révolution culturelle, mais je n'étais pas d'accord avec la façon dont les choses se passaient. J'ai ensuite été arrêtée et placée en isolement durant un an dans une pièce glaciale aux fenêtres obstruées par des planches et des journaux, où je n'avais que le droit d'être immobile, debout, assise ou couchée, sans jamais pouvoir me déplacer.

Plus tard, j'ai été envoyée en camp de détention dans la province du Jiangxi. La femme de Mao, Jiang Qing, m'accusait d'être une contre-révolutionnaire ! En 1978, deux ans après la chute de la "bande des quatre", Deng Xiaoping, qui avait été lui-même victime de cette purge, a voulu se venger en me faisant de nouveau emprisonner. En 1983, j'ai été condamnée à dix-sept ans de prison. J'en suis sortie en 1986, car les années précédentes en détention ont été comptabilisées. Avec le recul, je sais à quel point cette révolution a été un désastre pour la Chine. Mais quand on compare nos critiques des capitalistes à l'époque à la lumière de l'évolution actuelle de mon pays, je me dis finalement qu'il y avait quand même des côtés positifs à cette révolution..."

Liu Xinglong
50 ans. Ecrivain originaire de la province centrale du Hubei, il a été paysan et ouvrier dans des régions pauvres.

A l'époque de la révolution culturelle, il habitait dans un village de sa province natale. Ses livres, dont certains sont publiés en France aux éditions Bleu de Chine, sont considérés comme des exemples d'un "nouveau réalisme" littéraire à la chinoise et racontent des histoires de ce petit peuple dont il a partagé la vie.

"A l'époque, j'étais en cinquième année à l'école primaire. Je me souviens que la radio avait annoncé que des gardes rouges avaient été reçus par Mao. A Hongshan, le village de montagne où j'habitais, personne ne savait ce qu'étaient ces fameux gardes rouges et tout le monde était très excité à l'idée d'en voir des représentants. Un jour, il en arrive trois, à vélo. Ils avaient l'air de types normaux ; seul un brassard rouge les distinguait. J'étais un peu déçu. Le lendemain, distribution générale de brassards aux écoliers. Mais on ne les a jamais portés : on les a mis de côté et on en a fait des mouchoirs et des culottes.

Avec le temps et au fil des lessives, je me souviens que les caractères vantant la pensée Mao Zedong disparaissaient peu à peu sur le tissu de nos caleçons... La révolution culturelle, dans ce genre de campagnes reculées, a servi à certains à régler des comptes personnels. Dans mon village, ceux qui ont fait les frais des "séances de lutte" sont ceux qui avaient déjà mauvaise réputation. Puisque le mouvement était censé être une révolution du peuple contre les cadres afin de nettoyer le parti de ses éléments contre-révolutionnaires, tout le monde en profitait. Cela a provoqué pas mal de chaos. Imposer à Untel ou Untel l'une de ces fameuses séances de lutte était un moyen de montrer son pouvoir à quelqu'un de plus élevé que soi. Parfois, il n'y avait pas de victimes en vue, alors on allait en chercher à l'extérieur.

J'ai connu, en 1967, durant cette révolution, la première terreur de ma vie : un groupe de gardes rouges venu des environs a encerclé le lieu de réunion du village qui était en fait la boutique de ma mère et j'ai eu très peur pour elle. La situation a rapidement dégénéré. J'ai vu de la fumée, j'ai entendu des explosions, on se battait au coeur du village ! J'avais 11 ans. Et puis, les assaillants se sont retirés comme une vague... Bilan, un mort, et ma mère traumatisée.

Je me rappelle très bien l'arrestation de la "bande des quatre", en 1976. Je jouais dans la troupe d'un théâtre amateur de mon unité de travail. J'étais ouvrier. Au moment d'une répétition, des gens arrivent avec des tambours et exigent que nous nous arrêtions. Le lendemain, on s'entraîne à nouveau, mais on nous dit qu'il fallait changer les paroles, en raison des développements politiques. Mais on n'arrivait pas à retenir les nouveaux refrains... Pour moi, la révolution culturelle, c'est le symbole de la lutte, le contraire du confucianisme, qui est la philosophie du compromis."

Ding Dong
55 ans. Editeur, notamment rédacteur en chef d'une revue sur l'histoire contemporaine de Chine publiant photos et textes personnels se démarquant de la vision officielle du passé.

Pour lui, il s'agit de "préserver la mémoire historique" en privilégiant des "vues personnelles" afin de "rétablir la vérité historique".

"J'avais 15 ans en mai 1966. Je garde du début de cette époque de la révolution culturelle un souvenir heureux d'écolier en vacances : le 3 juin, les cours se sont arrêtés. J'appartenais à une catégorie sociale qui n'était pas incluse dans les cinq prestigieuses "catégories rouges", comme celle des cadres, des militaires, des paysans, des ouvriers ou des descendants de soldats morts tombés au champ d'honneur durant les guerres patriotiques, je ne pouvais donc prétendre être à la tête des gardes rouges de mon école.

Mais dans ma section, il y avait beaucoup de fils de cadres.

Dans ma promotion, il y avait le fils de Deng Xiaoping et la fille de Liu Shaoqi (président de la République, rival que Mao fera emprisonner jusqu'à ce que mort s'ensuive, en 1969). Ironie de l'affaire, elle était très active dans mon lycée : elle critiquait des élèves pour leurs vues contre-révolutionnaires, mais quand son père est tombé en disgrâce, ceux qui avaient été critiqués par elle ont été félicités et vice versa... En fait la chute de Liu Shaoqi a eu pour conséquence d'assouplir les critères de promotion chez les gardes rouges et, en dépit de mon origine, je me suis retrouvé dans le cercle de pouvoir dans mon lycée.

Je suis devenu rédacteur en chef d'un petit journal de l'école. Ça m'a permis de m'initier à mon futur métier mais aussi d'écrire des choses pas très sympas contre certains de mes camarades : un jour, j'en ai accusé quatre d'émettre des doutes sur la révolution. Résultat, ils ont été arrêtés et ont passé six mois en prison. Quand j'y pense, j'ai honte.

Ces élèves avaient une pensée indépendante, moi j'étais aveuglé par la propagande... Sur le plan politique, il ne faut pas idéaliser Liu Shaoqi, victime de Mao : je pense qu'au début de la révolution culturelle, il voulait nous refaire le coup de la campagne des Cent Fleurs (menée de février à juin 1957), pour forcer les intellectuels à critiquer le parti pour mieux les réprimer. Mais pourquoi Mao Zedong a-t-il lancé la révolution culturelle ? Parce qu'il voulait éviter l'émergence d'un Khrouchtchev chinois et éliminer l'influence du président Liu Shaoqi sur les responsables provinciaux. Mais les choses ont été beaucoup plus loin que ce qu'avait prévu Mao et ce n'est qu'en 1969, au IXe congrès du Parti, qu'il est arrivé à reprendre en main une situation qui lui échappait. Même l'armée s'est divisée sur la question de la révolution culturelle : ça, le Grand Timonier ne l'avait pas prévu non plus..."

He Jiahong
53 ans. Juriste, professeur de droit à l'université du peuple, à Pékin, auteur de romans policiers, publiés en français aux éditions de l'Aube, dans la collection "L'Aube noire".

Il a fait partie de la génération dite des "jeunes instruits" qui a été envoyée à la campagne et s'est retrouvée à l'âge adulte avec un niveau scolaire de l'école primaire. Mais He est parvenu à rattraper son retard : il est docteur en droit de l'université de Chicago.

"En 1966, j'avais 13 ans, j'étais à l'école primaire et j'appartenais à une "catégorie noire" sur le plan familial : mon grand-père était général du Kuomintang et mon père avait été lieutenant-colonel dans l'armée de Tchang Kai-chek ! Inutile de vous dire que mon avenir dans les brigades de gardes rouges - un but dans la vie comme tout jeune écolier - était compromis. Ma première demande d'intégration a d'ailleurs été refusée par mes camarades en raison du passé de ma famille.

J'étais humilié : j'étais le meilleur élève de ma classe et j'étais snobé par mes pairs, moins brillants que moi. J'ai dû attendre quelques mois avant d'être finalement accepté. Je commençais à me promener dans Pékin, dans une atmosphère de vacances, Petit Livre rouge en main. Avec deux copains, on montait dans les bus et on déclamait la prose ou la poésie de Mao devant le regard bienveillant des adultes. Un jour, je suis allé place Tiananmen pour assister à l'un de ses discours. Je pense que je l'ai aperçu mais je n'en suis pas sûr, j'étais trop loin, perdu dans la foule.

En 1969, comme tous mes camarades, j'ai été envoyé à la campagne, pour travailler aux côtés des paysans. J'étais naturellement volontaire et enthousiaste pour ce voyage au pays des héros du maoïsme. Moi aussi, je me sentais un héros : sur le trajet vers la gare où nous allions prendre un train pour la province du Helonjiang, près de la frontière avec l'Union soviétique, les gens acclamaient les jeunes gardes rouges.

Arrivés sur place, on allait un peu déchanter : il faisait froid, on travaillait comme des bêtes, moins en hiver à cause de la température, mais quatorze heures par jour en été et pendant les moissons. On ramassait le soja à mains nues. Plus tard, je suis devenu conducteur de tracteur, c'était moins pénible. On ne mangeait jamais de viande, presque pas de légume, juste des galettes de soja.

Après la mort de Lin Biao en 1971 (chef de l'armée et dauphin désigné de Mao, victime de luttes internes et mort dans un mystérieux accident d'avion en Mongolie), j'ai commencé à me poser des questions sur la révolution. J'ai compris que les chefs de la Chine nous avaient pris pour des imbéciles, que l'on avait été trompé. Plus tard, après mon retour à Pékin et ces huit années à la campagne, je suis devenu plombier et j'ai fini par reprendre des études. J'ai passé ma licence en droit à l'âge de 30 ans. J'ai décroché mon doctorat neuf ans plus tard à Chicago.

Quand je repense à tout ça et que je m'interroge sur la Chine d'aujourd'hui, ce pays où les gens ne croient plus à rien à part les valeurs matérielles, je ne regrette pas d'avoir vécu la vie aux côtés des paysans, j'éprouve une certaine nostalgie pour mon enthousiasme de l'époque. Mais si c'était à refaire, quand même, je ne le referais pas : j'ai perdu à la campagne les meilleures années de ma jeunesse..."





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Ecrit par: P'tit Panda Samedi 01 Juillet 2006 14h08
La mer en vrac !
LE MONDE | 01.07.06 | 13h19 • Mis à jour le 01.07.06 | 14h25

Il devient lassant de retrouver la Chine aux quatre coins du commerce international, mais comment l'éviter, y compris en mer ?

A peine les seize sidérurgistes chinois avaient-ils signé, en rechignant certes, une hausse du prix du minerai de fer de 19 % avec les entreprises minières australiennes BHP Billiton et Rio Tinto, que les prix des frets maritimes se sont remis à grimper.

L'indice composite Baltic Dry Index, basé sur les prix moyens du transport en vrac (minerais, charbon, métaux, céréales), a renoué avec la hausse, passant de 2 725 points, le 16 juin, à 2 808 le 23 juin, et à 2 935 le 30 juin.

En effet, la Chine croque la moitié des minerais de fer consommés dans le monde, soit 24 millions de tonnes chaque mois, en provenance d'Australie, du Chili ou de Mauritanie. De fait, elle dirige le marché du fret maritime, pour le meilleur comme pour le pire.

Il a suffi, en 2005, qu'elle ralentisse ses importations de fer, en raison d'une augmentation astronomique des prix de 71,5 %, pour que le prix du vrac s'effondre de plus de 70 % en huit mois.

Il faut dire aussi que la flotte des énormes " cap size" - ces minéraliers de 120 000 tonnes de port en lourd, incapables d'emprunter un canal - s'est accrue rapidement, contribuant à la dégringolade.

"Les armateurs ont compris que la demande était là et pour longtemps", analyse Romuald Lacoste, chargé d'études à l'Institut supérieur d'économie maritime. "Le nombre de ces bateaux en service est passé de 752, soit une capacité de 118 millions de tonnes, en mai 2005, à 830 et une capacité de 130 millions de tonnes, en mai 2006, poursuit M. Lacoste. Les chantiers ont prévu de livrer 225 "cap size" d'ici à 2010. L'évolution des prix dépendra des sorties de flotte."

Heureusement que, selon la devise latine, "Fluctuat nec mergitur" ("Il est battu par les flots, mais ne sombre pas"). Le yo-yo des cours se fait moins spectaculaire depuis quelques mois.

"Nous sommes entrés dans l'après-séisme chinois, explique M. Lacoste, c'est-à-dire que la demande et l'offre de minerais, et donc de transport maritime, s'ajustent mieux au marché chinois. Il semble que nous soyons parvenus à une phase plus rationnelle."

Le prix du fret en voie d'apaisement annoncerait-il une Chine plus mature et qui mettrait moins le feu à la planète ? A confirmer.

ALAIN FAUJAS
Article paru dans l'édition du 02.07.06



Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 09h41
Mise à jour 30.06.2006 09h17
Des sinologues chinois et étrangers étudient les tablettes du Royaume de Chu

A l'instar des rouleaux de la Mer Morte, qui contiennent des écrits religieux occidentaux, les écrits sur tablettes de bambou (ou sur bois) du Royaume de Chu (Chu Jian) de l'époque des Royaumes combattants débordent de sagesse et pensée classiques.

C'est ce qu'a dit Monsieur Allan, professeur à l'Université de Dartmouth aux Etats-Unis, qui s'enthousiasme depuis huit ans pour la recherche sur les Chu Jian.

Le “Symposium international sur les tablettes du Royaume de Chu”, organisé conjointement par l'Institut Yenching de l'Université de Harvard et par l'Université de Wuhan, s'est tenu à Wuhan. Une centaine de sinologues venant des Etats-Unis, d'Allemagne, de Belgique, d'Australie, de Japon, de Malaisie et de Chine se sont penchés sur les tablettes découvertes ces dernières années en vue d'effectuer une recherche sur les civilisations d'avant les Qin.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 09h48
Mise à jour 29.06.2006 17h50
Le musée du Palais impérial et le British Museum ont décidé de coopérer

Deux grands musées réputés dans le monde entier, à savoir le musée du Palais impérial et le British Museum, vont devenir des partenaires à long terme. Le 26 juin, les deux musées ont signé à Beijing une « Lettre d'intention en matière de coopération » selon laquelle les deux parties vont mener une coopération et des échanges tous azimuts : exposition, études, restauration d'objets anciens, propagande et éducation, etc.

Zheng Xinmiao, directeur du musée du Palais impérial, a indiqué que le Palais impérial attache une importance toute particulière aux échanges avec les musées étrangers. En plus d'organiser une dizaine d'expositions en moyenne par an à l'étranger, le musée encourage les échanges et la coopération avec les musées du monde entier dans le domaine des études académiques et de la restauration de pièces archéologiques. Avant de former un partenariat avec le British Museum, le musée du Palais impérial avait déjà signé un accord de coopération avec le musée du Louvre. Zheng Xinmiao et Neil MacGregor, directeur du British Museum, estiment l'un comme l'autre qu'au fur et à mesure de l'élargissement des relations entre les deux musées, les peuples des deux pays auront davantage d'occasions de mieux se connaître et de multiplier leurs échanges.

De source officielle, on a appris que les deux musées ont mis au point un projet préliminaire visant à organiser en mars de l'année prochaine à la porte du Méridien (Wumen) une exposition sur les relations de la Chine avec la Grande Bretagne et le reste du monde au XVIIIe siècle.

Le musée du Palais impérial a été inscrit au « patrimoine mondial » par l'UNESCO. Le musée abrite actuellement plus de 1 500 000 objets anciens. Les travaux de remise en état des édifices anciens, démarrés en 2002, rendront en 2008 au Palais impérial l'aspect qu'il avait sous les règnes des empereurs Qianlong et Kangxi, époque de paix et de prospérité.

Le British Museum, fondé en 1753, est le plus ancien musée public de niveau national du monde. Le musée accueille chaque année plus de 5 millions de visiteurs venant des quatre coins du globe.


Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 09h49
Mise à jour 29.06.2006 13h57
Chine : découverte d'un "travailleur étranger" dans une tombe des travailleurs vieille de plus de 2 000 ans

Les archéologues chinois ont été surpris en découvrant un travailleur étranger de type eurasien alors qu'ils faisaient des tests ADN sur les ossements de 50 travailleurs découverts dans une "tombe des travailleurs".

C'est la première preuve de l'arrivée de travailleurs étrangers il y a 2 200 ans au centre de la Chine.

Dans sa thèse intitulée "Analyse préliminaire des tests d'ADN sur les squelettes des travailleurs enterrés dans une tombe", Duan Qinbo, chef de l'équipe d'archéologues de la tombe de l'empereur Shihuangdi de la dynastie des Qin (221-207 av. J.-C.) et chercheur de l'institut d'archéologie de la province du Shaanxi, estime que les tests d'ADN prouvent que l'homme est eurasien et qu'il est le premier travailleur étranger de l'époque découvert en Chine jusqu'à présent.

Se dévouant depuis longtemps à la recherche sur la route de la soie, le professeur Wang Jianxin, chef de la faculté d'archéologie de l'université du nord-ouest, a souligné que cette découverte d'un travailleur étranger à Xi'an, capitale du Shaanxi, comme la découvert d'orientaux parmi les constructeurs des pyramides égyptiennes, avait une grande signification dans l'histoire de l'échange entre l'Est et l'Ouest.

D'après M. Wang, sous le règne de l'empereur Shihuangdi, les échanges d'envergure entre l'Est et l'Ouest étaient rares mais les échanges de petite envergure étaient normaux car il n'existait pas d'obstacle.

L'équipe d'archéologues de la province du Shaanxi a découvert début 2003 la tombe des travailleurs en étudiant un four à briques. Cette tombe, située à 500 m du musée de l'armée des soldats en terre cuite du premier empereur de Chine Shihuangdi, renfermait une centaine de squelettes de travailleurs morts pendant la construction de la tombe de l'empereur Shihuangdi il y a plus de 2 000 ans.

Selon l'expertise de Zhang Jun, expert en matière de tests sur les os humains de l'académie des Sciences sociales, les travailleurs étaient tous des adultes gés de 15 à 55 ans. Tous les travailleurs étaient des hommes mais un des squelettes pourrait être celui d'une femme.

Les guerriers en terre cuite du premier empereur Shihuangdi sont connus pour être la huitième merveille du monde. Plus de 1,7 million de travailleurs ont mis une trentaine d'années à construire la tombe de l'empereur Shihuangdi qui s'étend sur 50 kilomètres carrés.

Source: xinhua


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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 09h51
Mise à jour 27.06.2006 13h40
Amendement de la loi sur l'avortement sera supprimé

Les législateurs chinois ont décidé de supprimer un amendement au droit pénal rendant les avortements sélectifs illégaux, a samedi indiqué un législateur à Beijing.

De grande différence concernant l'amendement demeurent. La mouture réclamait jusqu'à trois ans d'emprisonnement pour les personnes impliquées dans les avortements basés sur le sexe du foetus, selon Zhou Kunren, vice-président du Comité de loi du Comité permanent du congrès des personnes nationales (NPC).

Quelques législateurs et membres du comité de Planification Familiale soutiennent la loi en raison du sérieux déséquilibre dans le rapport des sexes.

La Chine compte 119 garçons pour chaque 100 filles, un ration beaucoup plus important que la moyenne mondiale de 103 à 107 garçons pour chaque 100 filles, selon Xinhua.

Cependant, d'autres experts pensent qu'il serait inadéquat de criminaliser une telle pratique, parce que les femmes enceintes apprécient le fait de connaître le sexe du foetus. Un amendement précédent avait été discuté par les membres du Comité Permanent du NPC en avril.

Le Comité permanent du NPC a ouvert sa 22ème session de 6 jours samedi. Les membres ont tenu leur première audition sur 3 projets de loi, connus sous le nom de « loi de gestion des secours », « loi anti-monopole » et « loi des coopératives des agriculteurs ».

Le Comité passera également en revue une ébauche du sixième amendement au droit pénal, une ébauche d'amendement sur la loi d'éducation obligatoire et un projet de loi sur la surveillance.

La « loi de gestion des secours », qui traite des moyens de secours dans les cas de calamités naturelles, d'accidents et tout ce qui touche à la santé publique, mettra en œuvre quatre niveaux d'alertes, selon Cao Kangtai, directeur du Bureau des Affaires Législatif, sous le Conseil d'état.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 09h52
Mise à jour 30.06.2006 09h13
La construction de la ligne ferroviaire express Ningbo-Hangzhou débutera cette année

La ligne ferroviaire express entre Nanjing et Hangzhou sera construite cette année. Le tracé de cette nouvelle ligne présentera une longueur totale d'environ 251 km, dont environ 109 km au Zhejiang. La vitesse prévue sera de 300 km/h (350 km/h au maximum).

Cette ligne sera liée au chemin de fer express Beijing-Shanghai. Son terminus sera construit à la Gare de l'est de Hangzhou. On pourra y changer de lignes pour prendre le train à lévitation magnétique Shanghai-Hangzhou ou le métro de Hangzhou (travaux en projet).

Actuellement, si l'on prend le train Hangzhou-Nanjing, il est nécessaire de faire un détour par Shanghai. Il faut donc de cinq heures et demie à huit heures pour arriver à destination. Après la mise en service de la ligne ferroviaire express Ningbo-Hangzhou, ce trajet ne demandera qu'un peu plus d'une heure.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 09h53
Mise à jour 30.06.2006 08h39
La Chine construira trois autres voies ferrées au Tibet

Le gouvernement chinois projette de construire trois autres voies de chemin de fer au Tibet pour prolonger la voie ferrée Qinghai-Tibet qui sera opérationnelle à partir du 1er juillet, a rapporté le Quotidien du peuple dans son édition étrangère jeudi.

Les nouveaux chemins de fer relieront Lhasa, capitale du Tibet, à Nyingchi (est) et à Xigaze (ouest) d'une part et Xigaze à Yadong, important bourg commercial à la frontière sino-indienne d'autre part.

Le reportage ne cite aucune source mais un reportage antérieur de China News Service citait un fonctionnaire de la région autonome du Tibet.

Les nouvelles lignes, couvrant plus de 2 000 km, devraient être construites dans 10 ans.

Le chemin de fer Qinghai-Tibet, long de 1 100 km et reliant Gormo, de la province voisine du Qinghai, à Lhasa, sera ouvert au trafic le premier juillet.

Il s'agira de la première voie ferrée du Tibet et elle donnera une considérable impulsion au développement économique de cette région et à ses échanges avec d'autres régions du pays.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 09h54
Mise à jour 29.06.2006 17h36
Les Chinois le plus riches et les 500 plus grandes entreprises chinoises


Li Ka-hsing, PDG du groupe Cheung Kong de Hong Kong, arrive en tête des 500 Chinois les plus riches et Sinopec détient la première place parmi les 500 plus grandes entreprises qui figurent sur les palmarès publiés par World Chinese Business Association le 28 juin.

On a procédé pour la première fois au classement des 500 plus grandes entreprises chinoises, qui s'est fait sur la base de leur chiffre d'affaires le plus récent et surtout celui de l'année 2005. Les 10 premières sont : Sinopec, Electricité de Chine, CNPC, Hutchson Whampoa Ltd (Hong Kong), China Mobile, Banque industrielle et commerciale de Chine, Electricité Sud, Sinochem, Hon Hai Precision Industry co., Ltd. (Taiwan) et Shanghai Bao Steel.

Sur les 500 Chinois les plus riches, les 10 premiers sont venus de Hong Kong, de Macau et de Taiwan. Li Ka-hsing, de Cheung Kong Group, avec un capital de 150,4 milliards de yuans RMB, vient en tête du palmarès, les deux frères Kwok (Walter et Thomas Kwok), de Sun Hung Kai Properties Ltd. détiennent la deuxième place, Lee Shau Kee, de Henderson Land Development Company Ltd., est en troisième position, alors que les hommes d'affaires taiwanais Wong Yung-ching, de Formosa Plastics Group, et Terry Gou, de Hon Hai Précision Industry Co., Ltd., s'emparent des sixième et neuvième places.

Les 500 Chinois les plus riches détiennent un capital total supérieur à 300 milliards de dollars américains et leur chiffre d'affaires annuel se situe autour de 15000 milliards de yuans RMB.


Source: le Quotidien du Peuple en ligne


Li Ka-hsing
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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 09h55
Mise à jour 30.06.2006 09h11
Le Centre de dénonciations sur la violation de la propriété intellectuelle de Beijing est entré en service

Le Centre de dénonciations sur la violation de la propriété intellectuelle de Beijing a été officiellement mis en service le 28 juin pour recevoir des dénonciations sur des cas liés à la propriété intellectuelle en ouvrant au grand public un téléphone rouge 12312.

Ce centre traitera les dénonciations sur la violation de la propriété intellectuelle, classifiera ces informations en vertu des lois et règlements concernés et en définissant les responsabilités des autorités concernées, surveillera le traitement des informations et ses résultats et réunira et analysera ces informations pour les soumettre à l'échelon supérieur. Le processus de fonctionnement de ce centre est le suivant: après avoir reçu une dénonciation, le centre la transmet aux autorités chargées de la protection de la propriété intellectuelle, qui, dans un délai fixe, la traite et présente les résultats au centre. Celui-ci réunit et analyse ces résultats et les soumet à l'autorité supérieure.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 09h56
Mise à jour 30.06.2006 13h56
La Chine renforcera sa surveillance sur les blogs et les moteurs de recherche

Blogs et moteurs de recherche, les parties les plus actives de l'industrie de l'information en Chine, subiront une surveillance plus stricte du gouvernement.

"Avec de plus en plus d'information illégale et malsaine qui se répand sur les blogs et les moteurs de recherches, nous prendrons des mesures effectives pour mettre les BBS, blogs et moteur de recherche sous contrôle," a indiqué Cai Wu, directeur du Bureau de l'Information du Conseil d'Etat, lors d'une réunion tenue mercredi.

La Chine a lancé le 21 février un projet d'une année pour épurer l'environnement d'Internet et du réseau de transmission mobile par une série de mesures.

Selon un rapport rédigé par la prestigieuse Université de Qinghua (Tsinghua) à Beijing, le nombre de blog chinois a atteint le chiffre de 36,82 millions. Le rapport prévoit que les blogs excéderont les 60 millions cette année.

"Le marché ne peut pas se développer sans gestion efficace," a déclaré Cai, ajoutant que le gouvernement augmentera la recherche sur cette technologie et établira des normes d'accès pour les sites Web de blog.

L'année dernière, les utilisateurs chinois de moteur de recherches ont atteint 97,06 millions, comptabilisant 87,4% des utilisateurs chinois d'Internet, a indiqué iResearch Consultative Ltd. iResearch prévoit que le nombre atteindra 100 millions cette année.

Les fournisseurs de service chinois de moteur de recherche sur Internet ont formé une organisation d'autodiscipline il y a deux ans, refusant de soutenir les sites Web pornographiques et obscènes.

"Nous accélérerons le développement de technologie pour sauvegarder la gestion du réseau et pour faire plus de recherche sur la sécurité sur Internet, déclenchés par les nouvelles technologies des blogs et des moteurs de recherche," a dit Wang Xudong, Ministre de l'Industrie de l'information.

Il a également dit que la Chine préparera le terrain pour l'enregistrement du (vrai) nom des utilisateurs de téléphone mobile et demandera à tous les sites Web d'être officiellement enregistrée.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 09h58
Mise à jour 29.06.2006 13h23
Durée de validité des brevets chinois plus courte que les étrangers

La Chine est devenue aujourd'hui le 4e plus grand pays pour les inventions brevetées. Mais selon une recherche, la durée de validité des brevets chinois est plus courte que celle des étrangers.

La loi chinoise sur les brevets de 1985 stipule que le terme d'un brevet est de 15 ans.

Selon les chiffres du bureau d'Etat de protection de la propriété intellectuelle, le nombre des octrois de brevet en 1985 a atteint 8000, dont la moitié venait de l'intérieur du pays. En 2000, 1200 des premiers brevets chinois ont expiré, dont 1105 brevets étrangers et seulement 95 brevets chinois, soit respectivement 92,1 % et 7,9 %.

En fait, la durée moyenne de validité des brevets chinois n'est que de 6 ans et celle des brevets étrangers en Chine, de 8,5 ans.

Par ailleurs, le taux de maintien des brevets chinois est bas. Fin 2005, il était de 58,9 % pour les brevets chinois contre 78,8 % pour les brevets étrangers en Chine . Et dans les secteurs des hautes technologies, tels que les sciences de la vie, les technologies biologiques, l'information, les nouveaux matériaux, les pays développés dominent.


Source: xinhua


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Mise à jour 21.06.2006 10h02
La Chine est confrontée à davantage de litiges sur la propriété intellectuelle

Un différend sur la marque déposée oppose le fabricant électroménager chinois Hisense à Siemens, la bataille sur les brevets de DVD fait rage entre les fabricants chinois et étrangers... de plus en plus d'entreprises chinoises sont confrontées à la pression qu'exercent sur elles les différends sur les droits de propriété intellectuelle.

Selon Monsieur Tian Lipu, directeur général du Bureau d'Etat de la Propriété intellectuelle de Chine, avec l'essor économique du pays et le renforcement de la protection des droits de propriété intellectuelle, la Chine est confrontée à une grande vague de conflits livrés autour du brevet industriel et de la propriété intellectuelle en provenance de l'étranger. Cette vague est arrivée de 5 à 10 ans plus tôt que prévu par les spécialistes.

Les conflits sur les droits de propriété intellectuelle qui opposent des entreprises chinoises à leurs consœurs étrangères se manifestent sur les 5 points suivants :

1. Les cas se multiplient. Sur 111 cas d'enquêtes sur la violation des droits de propriété intellectuelle ouvertes par la Commission du Commerce internationale des Etats-Unis (United Stats International Trad Commission) conformément à l'article 337 visant les entreprises chinoises (au sujet de la violation des droits de propriété intellectuelle de l'intérieur des Etats-Unis), 42 touchent la partie continentale de la Chine et Hong Kong.

2. Le volume des indemnités réclamées ne cesse de grossir. Les sommes que des entreprises et organisations étrangères réclament à la Chine pour indemniser les pertes dues à la violation des droits de brevet montent en flèche, et peuvent atteindre jusqu'à une centaine de millions de yuans. A l'heure actuelle, les entreprises chinoises ont déjà versé 3 milliards de yuans pour acquérir des licences de production de DVD.

3. Les conflits gagnent en ampleur. De plus en plus de secteurs, depuis les industries classiques comme le briquet, la fermeture éclaire et le stylo, aux hautes technologies comme les biomédicaments et la puce numérique, sont impliqués dans les affaires de violation des droits brevetés.

4. Les mesures deviennent de plus en plus astucieuses. Le brevet est souvent mis en jeu sous couvert des marques déposées et derrière la barrière technique.

5. Les entreprises étrangères s'unissent pour faire face aux entreprises chinoises. Des entreprises étrangères forment également des alliances professionnelles pour intenter des procès contre un secteur industriel chinois ou une entreprise directrice du secteur concerné. Ces pratiques influent de plus en plus sur nos industries, voire menacent la sécurité économique de certaines d'entre elles.

Face à cette nouvelle vague de litiges, les entreprises chinoises doivent prendre mieux conscience de la protection des droits de propriété intellectuelle et leur capacité d'innovation. Elles doivent parallèlement prêter une plus grande attention aux demandes de brevet en Chine et à l'étranger et s'efforcer de protéger leurs marques sur les marchés d'outre-mer. Enfin, elles ont à répondre activement à toutes les accusations en matière de droits de propriété intellectuelle, cela en connaissance des règles chinoises et étrangères en la matière. C'est ce qu'a recommandé Tian Lipu aux entreprises chinoises.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 09h58
Mise à jour 27.06.2006 09h22
Les pandas géants se multiplient régulièrement

Grâce à l'amélioration de l'éco- système, les pandas géants se sont multipliés régulièrement ces dernières années.

Dans la réserve naturelle de Tangjiahe dans la province du Sichuan, en Chine du sud-ouest, le nombre de pandas géants en liberté a augmenté aujourd'hui à 60 têtes, contre 43 têtes auparavant.

Cette réserve naturelle nationale, établie en 1986, s'étend sur une superficie de 40 000 hectares dont 17 000 hectares de forêts.

A l'heure actuelle, rien que dans cette réserve naturelle vivent 412 espèces de vertébrés terrestres dont 74 figurent sur la liste nationale de protection des animaux sauvages rares, comme le panda géant et le singe au nez retroussé.


Source: xinhua

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Mise à jour 21.06.2006 09h41
Les estimations du nombre de pandas géants seraient en-deçà de la réalité

Selon des recherches récemments conclues, il y aurait en Chine plus de pandas géants à l'état sauvage que ce que l'on a estimé.

D'après ces recherches, menées par l'Institut zoologique, l'Académie des Sciences de Chine, la réserve naturelle de Wanglang, le département forestier du Sichuan et l'Université de Cardiff ( Royaume Uni), il y a 66 pandas géants vivant en liberté dans la réserve naturelle de Wanglang (province du Sichuan, sud-ouest de la Chine).

En 2002, une étude nationale avait estimé à 27 animaux la population de pandas dans cette réserve.

Pour les récentes recherches, des techniques non-invasives ont été utilisées. Traditionnellement, le recensement des pandas se fonde sur l'analyse de morceaux de bambou trouvés dans leurs matières fécales dans la réserve et dans les environs.

Depuis 1970, 3 études nationales ont été réalisées. Les deux premières ont mis en relief le déclin de la population de pandas dans le sud-ouest du pays, mais la troisième montre une tendance inverse, grâce aux mesures de protection prises par le gouvernement chinois (création de réserves naturelles, lutte contre le braconnage et la déforestation).

Les chercheurs se sont également aperçus que la viabilité des pandas semblait être plus longue que ce qu'ils croyaient.

Les recherches seront étendues à d'autres réserves naturelles cette année, notamment celle de Foping dans la province du Shaanxi.

Selon le recensement de 2002, plus de 1 596 pandas géants sauvages vivent en Chine, la plupart répartis entre la grosse quarantaine de réserves naturelles dans les provinces du Shaanxi, du Sichuan et du Gansu. A ceux-là s'ajoutent 161 animaux vivant en captivité.


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 10h02
Mise à jour 15.06.2006 15h39
Avec une nouvelle invention par l'Université Qinghua, on peut se livrer à des jeux de football "imaginaires"

Dans des films ou des romans, nous avons sans doute entendu parler de mythes où l'on serait capable de "déplacer des objets par la force de l'esprit". Les "effets de conscience" du genre ont pendant longtemps été considérés comme des fables...

Or, avec la mise au point récente d'un système de rattachement du cerveau humain et de l'ordinateur par les spécialistes du Centre de Neuropsychologie de l'Institut médical relevant de l'Université Qinghua, on vient de voir ces effets extraordinaires se transformer en réalité en Chine : hier, le personnel de ce centre nous a montré un match de football mené entre des chiens robots sous le commandement de l'homme grâce à ce système.

De source officielle, on apprend que se vendant à l'heure actuelle à environ 6 ou 7 mille yuans l'unité, ce système connectif a de fortes chances de voir son prix baisser à 2 ou 3 mille yuans après sa production en série. Pour celui qui a envie de s'y initier, il suffit de se coiffer d'une sorte de casque à électrodes et de suivre un court entraînement pour être capable de commander directement des matchs de foot entre des chiens robots à travers des mouvements corporels dictés par la pensée.

Selon M. Hong Bo, professeur adjoint au département de Sciences biomédicales de l'Institut médical relevant de l'Université Qinghua, loin d'affecter le travail cérébral normal de l'homme ou de modifier le mode de sa pensée, ce système connectif ne fait qu'enregistrer et transmettre des messages provenant du cerveau. Par ailleurs, comme ce système n'envoie pas au cerveau la moindre onde électrique ou magnétique, il ne perturbe pas les activités cérébrales ni n'émet des radiations sur l'homme comme le font les téléphones portables avec leur champ électromagnétique.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 10h03
Mise à jour 28.06.2006 09h23
L'écart entre riches et pauvres s'élargit en Chine

Les revenus des citadins et ceux des ruraux ont augmenté ces dernières années, mais les inégalités entre eux se sont accrues, d'où la baisse du taux de satisfaction, selon un sondage récent de la Banque populaire de Chine (banque centrale).

Selon les chiffres publiés par le Bureau d'Etat des Statistiques (BES), les revenus disponibles des citadins ont augmenté de 1,9 % en 2005 par rapport à 2004 pour atteindre 10 493 yuans (1310 dollars), tandis que ceux des paysans, en s'établissant à 3 255 yuans (406 dollars), baissent de 0,6 % par rapport à 2004. Les revenus des citadins était 3,223 fois plus élevés que ceux des ruraux.

En plus de l'accroissement de l'écart de revenu entre citadins et ruraux, on retrouve le même phénomène au sein de la population citadine et au sein de la population rurale. L'écart des revenus entre les citadins avait déjà dépassé la côte d'alerte du coefficient de Gini (0,4) en atteignant 0,458 et le phénomène s'aggrave avec un coefficient de 0,46 aujourd'hui.

Entre 2000 et 2004, l'écart des salaires moyens des secteurs à bonne rémunération et à bas revenus s'est élargi de 1,6 fois. Les salaires des employés des secteurs des télécommunications, de l'électricité, des finances, de l'approvisionnement en eau, en électricité et en gaz et des tabacs étaient trois fois, voire 10 fois plus importants que ceux d'autres secteurs.

Cette situation a provoqué la stagnation de la consommation en Chine, ce qui fait que la consommation ne contribue qu'à hauteur de moins de 50 % à la croissance de l'économie, contre 70-80 % dans les pays développés.

Actuellement en Chine les ventes de produits grand public comme les téléviseurs couleur, les réfrigérateurs et les climatiseurs, sont en baisse. "Les riches n'ont plus le désir de faire des achats, tandis que les chinois moyens et les pauvres veulent acheter, mais manquent d'argent".


Source: xinhua

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 10h06
Mise à jour 27.06.2006 17h07
Le volet français du Concours de Miss Chinese Universe 2006 à Paris

La partie française du Concours de Miss Chinese Universe 2006, organisée conjointement par Phoenix Europe et la filiale européenne de Tsingtao Beer, a eu lieu le soir du 25 juin à Paris.

Au cours de celle-ci, 14 candidates ont rivalisé de beauté et d'intelligence. D'après Shao Wenguang, directeur de Phoenix Europe, les candidates avaient non seulement à montrer leur jolie apparence et leur taille parfaite, mais aussi à mettre en valeur les divers aspects de leur personne : jeunesse, dynamisme, bonté, amour et intelligence. Autrement dit, la beauté de la candidate devait à la fois être intérieure et extérieure.


Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Mme Jiang Xin, directrice générale de la filiale européenne de Tsingtao Beer, a révélé que l'organisation d'une partie du Concours de Miss Chinese Universe en France a pour but de remercier tous les milieux français, surtout les Chinois et les Chinois d'outre-mer en France pour leur soutien, et de renforcer le sentiment de fierté et la solidarité des Chinois résidant à l'étranger en profitant de l'attrait de la beauté.

A travers des défilés en robe chinoise fendue sur les côtés, en maillot de bain, en mini-jupe et en tenue de soirée et une épreuve littéraire et artistique, le jury a décerné les prix du meilleur physique, de la meilleure allure, de la meilleure éloquence, des meilleurs talents et intelligence et de la meilleure présentation au concours. Finalement, Xu Xiaoye a remporté le titre de championne toutes catégories, tandis que Li Jia et Xie Xiaoke ont décroché respectivement le deuxième et le troisième prix.

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Qian Wei, conseillère et ambassadrice de Chine en France, a conféré la couronne et la coupe du concours à la championne. La championne et la seconde vont participer à la finale européenne du Concours de Miss Chinese Universe 2006 à Francfort.

Le Concours de Miss Chinese Universe date de 2003 et en est cette année à sa quatrième édition. Le concours ne cesse de s'élargir et couvre désormais l'Asie, l'Europe, l'Amérique et l'Océanie, devenant ainsi une scène qui permet aux femmes chinoises du monde entier de montrer leurs talents.


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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 10h09
Mise à jour 23.06.2006 13h31
Chercher un emploi en Chine : la nouvelle tendance


Une recherche frénétique de la bonne occasion

Jeremy vit à Beijing depuis six ans. Durant ces six années, il n'a pas cessé de changer d'emploi.

Il a enseigné l'anglais, travaillé pour une revue, passé quelque temps dans une société high-tech, faisant constamment la navette entre les USA et la Chine. En 2001, Jeremy est revenu à Beijing pour travailler dans une revue bilingue chinois-anglais. Un plus tard, cependant, il a démissionné. « J'ai envie de faire ce que je veux, c'est tout », explique Jeremy. Et d'ajouter : « Pour celui qui veut essayer différents métiers, la Chine est l'endroit rêvé. »

En Chine aujourd'hui, on rencontre partout des étrangers qui changent constamment d'emploi à la recherche de la meilleure occasion possible. Ils se sont aperçus que certains secteurs en Chine tels que la finance, les médias et le commerce souffrent d'une pénurie de personnel qualifié. Simultanément, certaines entreprises étrangères se sont mises à embaucher des expatriés pour n'avoir pas à envoyer du personnel onéreux de chez elles. On estime le nombre de ces étrangers en quête d'un emploi à 300.000 environ. Keyser, qui est musicien de métier, est arrivé pour la première fois en Chine il y a 10 ans. Il déclare : « Le taux de croissance de l'économie chinoise est de 10%, ici il y a plein d'occasions de trouver du travail pour celui qui en cherche. »

Jusqu'à la fin des années 90 du siècle dernier, la Chine n'autorisait que les diplomates et les étudiants à rester en Chine pendant plusieurs années. Toutefois, depuis cinq ans, Beijing a assoupli sa législation en la matière afin d'attirer davantage d'entreprises à capitaux étrangers et de techniciens étrangers. Depuis lors, le nombre de résidents étrangers à Beijing a été multiplié par cinq. D'après les statistiques des services compétents chinois, le groupe le plus nombreux est celui des Américains (110.000), dont près de la moitié vivent à Beijing et Shanghai.




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Les mêmes filières

Le directeur général du Bureau de Beijing de la société de conseil en ressources humaines mondiales Watson Wyatt Worldwide Jim Leininger explique que les étrangers qui possèdent un certain savoir-faire en plus de savoir parler le chinois trouvent le plus facilement du travail. Ils ont de bonnes chances de décrocher un poste dans une entreprise de conseil, dans une banque ou un journal qui mettent l'accent sur l'innovation. Dans ces domaines en effet, le système éducatif chinois est plutôt faible.

Le premier métier qu'exercent ces étrangers est en général dans les médias ou dans les relations publiques. Beaucoup s'installent aussi comme journalistes indépendants. Il y en a même qui gagnent leur vie en formant des musiciens de rock locaux. La plupart apprennent le chinois dans leurs moments libres. Le premier métier le plus répandu est celui de professeur d'anglais. Avec un peu de chance, ils arrivent à se faire engager dans une université et peuvent gagner jusqu' à 4.000-5.000 yuan par mois. Toutefois, la plupart doit se contenter d'un poste dans une école privée, où leur tête d'étranger leur tient lieu de compétence didactique. Certains écrivent des articles pour des revues bilingues, une sinécure. Si en plus la revue en question concerne le tourisme, ils peuvent en profiter pour voir du pays. Ces journalistes indépendants peuvent gagner jusqu'à 8.000 yuan par mois.

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Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 10h15
Mise à jour 30.06.2006 15h00
Une Française au pays des Miao

A la fin de l'année 2005, au fin fond du pays montagneux des Miao une modeste agence de voyages a vu le jour. Nous sommes en plein coeur du Guangxi dans le bourg de Danian, dans le district autonome Miao de Rongshui. Le chef de cette agence est une Française quinquagénaire, parisienne de surcroît, qui répond au nom poétique de « Fangfang ».

Dès son plus jeune âge, Fangfang s'est sentie attirée par la Chine. En 1997, par un pur hasard, Fangfang s'est arrêtée à Danian. La beauté des villages Miao l'a touchée profondément. Ce fut le début d'une grande histoire d'amour avec cette contrée. En visitant les villages, elle a pris conscience du grand retard éducatif dont souffrent les enfants de la région. Ici la plupart des habitants vivent dans des villages reculés perchés sur les hauteurs ; les mentalités sont restées moyenâgeuses ; l'économie est rudimentaire ; l'instruction des filles est négligée, au point que seuls les garçons vont à l'école.



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« J'ai pris la résolution de faire quelque chose pour les gens d'ici ! » s'exclame Fangfang. Son projet : utiliser ses économies pour aider les petites filles Miao à aller à l'école comme les garçons. Durant l'été 1998, Fangfang a visité dix écoles primaires et établissements d'enseignement de village et constitué des dossiers pour 132 petites filles qui n'allaient pas à l'école ou seulement par intermittence. A la fin de l'été, Fangfang a envoyé au bureau de l'éducation de Danian la somme de 11.000 yuan qu'elle avait collectée à Beijing. Cet automne-là, 132 petites filles ont connu la rentrée des classes.

Fangfang s'est aussi aperçue que beaucoup d'écoles de Danian sont installées dans des maisons en très mauvais état. Grâce à son grand frère, Fangfang a obtenu un don de 24.000 euros de la société française Suez ; un couple belge lui a versé 20.000 euros ; par d'autres canaux elle a réuni 30.000 yuans. Résultat : en 2003, le dortoir des filles de l'école secondaire de Danian a été construit. De 1999 à 2005, Fangfang a dépensé 100.000 yuans pour construire 15 écoles et dortoirs. Au cours de ces sept années, plus de 3.500 enfants Miao de la région ont reçu une aide ininterrompue pour leurs études primaires et secondaires. Afin d'élever le niveau des enseignantes appartenant à des ethnies minoritaires, Fangfang a versé à plusieurs institutrices de l'école primaire du village de Gaoliao une aide annuelle de 1.500 yuans par personne, ce qui leur a permis de réaliser sans problème une formation pédagogique.


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Fangfang ne nage pas dans l'or. Sa seule source de revenu en dehors des dons qu'elle reçoit pour venir en aide aux enfants non scolarisés est la location d'une maison qu'elle possède en France. Elle veille donc à dépenser le moins possible pour elle-même. Evidemment, aider une région pauvre est une entreprise qui excède les forces d'un individu isolé, aussi dévoué soit-il. C'est pourquoi Fangfang a créé son propre site Web, sur lequel elle affiche les dossiers et les photos des enfants qu'elle désire assister. Chaque année, à l'époque des fêtes de fin d'année, elle fait une tournée en France pour y donner des conférences. Elle explique le sort des petites filles Miao à ses compatriotes et les invite à venir sur place se rendre compte de la situation. Ces sept dernières années, plus d'un millier d'Occidentaux, des Français pour la plupart, sont ainsi venus en aide aux enfants Miao.

Fangfang a trouvé une raison de vivre dans son amour pour les Miao et pour leur pays.

En octobre 2003, le gouvernment de la ville de Liuzhou du Guangxi lui a décerné le Certificat de citoyen exemplaire de la ville de Liuzhou. En février 2004, la municipalité lui a fait don d'un véhicule Wuling Zhiguang. C'était la première fois que le gouvernement municipal donnait une voiture à un particulier.


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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 10h17
Mise à jour 30.06.2006 14h43

Belgique : l'ouverture du plus grand jardin chinois
Voici quelques visiteurs dans le nouveau jardin chinois à Brugelette.

Le « Rêve chinois », le plus grand jardin chinois en Europe, a ouvert ses portes le 28 juin 2006 à Brugelette, en Belgique.

Ce jardin, qui s'étend sur 5 hectares, a été financé par le Parc Paradisio SA (belge) et réalisé par la compagnie de jardinage de Shanghai.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


http://www.paradisio.be/acc.php?rub=corpo_parc


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Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 02 Juillet 2006 10h20
Mise à jour 19.06.2006 09h26
Des entreprises de grandes marques figurent parmi les attractions pour touristes

Les officiels chargés du tourisme industriel seront contents de ce que certains magasins et fabriques de grandes marques de la ville entrent dans leurs itinéraires touristiques cette année.

Les attractions pour les touristes venus dans cette ville comprendront le Magasin de Bijoux de Laofengxiang et la Fabrique de Sculpture de jade de Shanghai.

Le magasin Laofengxiang vieux de plus de 150 ans est le plus ancien magasin dans la ville et la Fabrique de Sculpture de jade figure parmi les fabricants de jade et d'ivoire les pus connus en Asie.

Le Magasin de Bijoux et la Fabrique de Sculpture de jade ont ouvert, tous deux, des salons d'exposition sur la Rue de Caoxi de l'Arrondissement de Xuhui, montrant le processus de polissage de pierres précieuses et d'ivoire, ainsi que la fabrication de bijoux, et apprenant aux visiteurs à distinguer les vrais bijoux des faux. Les salons d'exposition ont également ouvert des boutiques de vente.

Le salon d'exposition du Magasin de Bijoux est le numéro 260 de la Rue de Caoxi, tandis que celui de la Fabrique de Sculpture de jade est le numéro 272 de la même rue.

« Nous nous trouvons dans la phase finale et nous lancerons un itinéraire touristique à la fin de cette année », a dit Zhao Limin, porte-parole du Centre de promotion du Tourisme industriel de Shanghai.

La Fabrique de bonbons crémeux de marque « Lapin Blanc » rattachée à la Compagnie Guanshengyuan de Shanghai lancera aussi son itinéraire touristique.

Le magasin « Lapin Blanc» de grande marque du pays a commencé ses opérations en 1943. Ses produits sont les seuls bonbons crémeux de Chine à se vendre à l'étranger.

Ce magasin a ouvert son usine d'emballage de bonbons au public, dans la Rue Xinzha, au numéro 1418 de l'arrondissement de Huangpu.

Les futurs plans du tourisme industriel de la ville comprennent aussi la compagnie de Shenxian Baijiu de Shanghai.

Shenxian Shanghai est une distillerie vieille de 48 ans dans le district de Fengxian qui a commencé à s'engager dans le tourisme industriel cette année.

Baijiu de Shenxian une sorte de boisson alcoolisée distillée, très connue pour son arôme pur. Au cours de la visite de sa distillerie, les visiteurs peuvent voir tout le processus de la distillation de cette marque d'alcool.

Cette distillerie établira un service d'accueil de visiteurs en septembre prochain, a dit M. Zhao.

« Le tourisme industriel local fait des progrès », a dit M. Zhao. « On peut dire que certaines entreprises ouvertes ne sont pas tellement attractives pour les touristes, mais vous pouvez vous persuader que nous faisons tous nos efforts pour construire et montrer davantage de choses aux touristes ».

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 06 Juillet 2006 22h28
La Chine et l'Inde renforcent leurs échanges à travers le Tibet

LE MONDE | 06.07.06 | 14h47 • Mis à jour le 06.07.06 | 14h47

PÉKIN CORRESPONDANT

L'Inde et la Chine ont rouvert en fanfare, jeudi 6 juillet au matin, le poste-frontière de Nathu La, perché à 4 545 mètres d'altitude entre l'Etat indien du Sikkim et la "région autonome du Tibet". Depuis 1962, date de la courte guerre qui avait opposé les deux pays, cet antique point de passage sur l'une des routes de la soie était fermé ; au début des années 1990, 400 000 hommes de troupe des deux armées se faisaient encore face de part et d'autre de cette frontière du bout du monde. En 1987, des échauffourées avaient même eu lieu entre soldats indiens et chinois.

Preuve du réchauffement des relations entre Pékin et New Delhi, la réouverture de ce poste tient malgré tout pour l'instant plus du symbole à un moment où le commerce bilatéral sino-indien cesse de croître : celui-ci, qui est aujourd'hui de l'ordre d'une vingtaine de milliards de dollars l'an, reste encore modeste, surtout vu de Chine, et la quarantaine de produits autorisés à l'export entre les deux pays à travers le col de Nathu concernent, entre autres, seulement le thé, l'orge, les chevaux, le poil de yak, la laine et la soie. Il y a quelques centaines d'années, le même genre de produits étaient échangés ici.

L'inauguration, en présence du "ministre en chef" sikkimais, Pawan Kumar Chamling, et du "président du gouvernement" de la région autonome tibétaine, Champa Phuntsok, aura permis à deux cents commerçants chinois et indiens de traverser dans chaque sens la frontière, marquant ainsi la réouverture officielle du poste, où les échanges seront monnayés en dollars américains.

CONTENTIEUX FRONTALIER

Pékin entend faire de Yadong, la ville située sur le côté tibétain de la frontière, la plus importante zone de libre-échange de la Chine du Sud-Ouest. "La réouverture de ce poste aidera à rompre l'isolement économique de cette région", s'est félicité Hao Peng, vice-président de la "région autonome". En 1991, deux autres points de passage avaient rouvert entre les deux pays sur leur frontière occidentale entre le Tibet et les Etats indiens de l'Himachal Pradesh et de l'Uttaranchal.

La guerre de 1962 avait été brève et s'était terminée par une humiliante défaite pour l'Inde du pandit Nehru, dont l'armée était mal préparée à affronter les soldats chinois à de telles altitudes. Le 20 octobre, alors que s'étaient dégradées les relations entre Pékin et New Delhi à propos de la délimitation de leurs quelque 2 000 km de frontière commune, les Chinois avaient attaqué. Près d'un mois plus tard, ils avaient pénétré profondément en Assam et menaçaient Calcutta. Le 21 novembre, la Chine avait déclaré un cessez-le-feu unilatéral.

L'Inde était sortie meurtrie de cette guerre, qui avait fait un demi-millier de morts de chaque côté. Depuis les années 90, les relations n'ont cessé de s'améliorer entre les deux pays. En 2003, la visite de l'ancien premier ministre indien Atal Bihari Vajpayee avait eu pour résultat la reconnaissance par la Chine de l'appartenance à l'Inde de l'ancien royaume du Sikkim, annexé par New Delhi en 1975.

Le contentieux sur la frontière n'est toujours pas réglé en dépit de la poursuite de série de négociations, la huitième s'étant achevée mardi à Pékin : la Chine revendique encore l'Etat de l'Arunachal Pradesh, dans le nord-est de l'Inde, et cette dernière la région de l'Aksai-Chin, occupée par l'armée de Pékin au Cachemire.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 07.07.06

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Edito du Monde

"Chindia"

LE MONDE | 06.07.06 | 14h47

La réouverture d'un poste-frontière-clé à la frontière sino-indienne, jeudi 6 juillet, tourne une page symbolique mais bienvenue sur près d'un demi-siècle de rapports conflictuels entre les deux géants de l'Asie. Depuis la guerre qui les avait opposés en 1962, cet antique poste de la Route de la soie était fermé au commerce frontalier. Non seulement cet événement va accélérer les échanges entre le "Tigre" chinois et l'"Eléphant" indien, mais il va sans doute leur permettre de poursuivre le réchauffement de leurs relations.

L'inauguration de cette zone de libre-échange, située à haute altitude dans l'Himalaya à la frontière entre le Tibet chinois et l'Etat indien du Sikkim, intervient au moment où s'achève à Pékin la huitième série de négociations sur le différend frontalier opposant les deux pays depuis le conflit de 1962. Sur le fond, rien n'est encore réglé : la République populaire de Chine et l'Union indienne revendiquent chacune des morceaux de territoire "occupés" par l'autre. Mais tant Pékin que New Delhi semblent avoir décidé de séparer l'économie du stratégique. La hausse des échanges ne souffre pas de la difficulté de parvenir à un accord géographique. C'est une bonne nouvelle pour la région.

"Atelier du monde" pour la Chine, "bureau du monde" pour l'Inde : les économies des deux pays offrent de tels terrains de complémentarité que l'on parle aujourd'hui de "Chindia"... Leur montée en puissance respective et leur assaut commun contre les pays les plus riches de la planète est l'un des faits marquant de ce début de XXIe siècle. Même si le poids de l'économie indienne reste encore faible par rapport à la Chine.

Mais si les deux pays ont intérêt à renouer avec l'époque où, à New Delhi, on agitait le slogan "Hindi-Chini bhai bhai !" ("Les Indiens et les Chinois sont frères !"), leur complémentarité n'empêche pas leur rivalité stratégique. Pékin est un allié sûr pour le Pakistan et un de ses principaux fournisseurs d'armes. New Delhi et Islamabad sont certes engagés dans un laborieux processus d'amélioration de leurs relations. Mais le poids de la Chine dans l'équilibre des forces du sous-continent est indéniable. Du Pakistan à la Birmanie en passant par le Bangladesh, il s'agit de pays amis de Pékin qui entretiennent des relations complexes avec l'Inde.

La Chine ne le voit pas de cet oeil : en début de semaine, devant une délégation de parlementaires indiens, le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a assuré que New Delhi et Pékin sont des "partenaires" et non des "rivaux". "Il n'existe aucune force qui puisse empêcher le développement des relations sino-indiennes", a-t-il ajouté. Au-delà des formules convenues, il reste à espérer que les deux "empires" phares de l'Asie puissent contribuer tant à son développement qu'à l'établissement de rapports régionaux plus harmonieux.

Article paru dans l'édition du 07.07.06



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Le poste frontière de Nathu La entre l'Etat indien du Sikkim et la "région autonome du Tibet" en Chine, le 5 juillet 2006.

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