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HongKong Cinemagic Forum > Quartier Libre > Séisme Au Japon |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 13 Mars 2011 23h24 | ||
Difficile de passer à côté d'une telle actualité. Mots de soutien, commentaires, articles de presse, videos, états d'âme... C'est ici. * Rappel des faits : Séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9isme_de_2011_de_la_c%C3%B4te_Pacifique_du_T%C5%8Dhoku |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 13 Mars 2011 23h36 |
Japon : Séisme de magnitude 8.9 dans le Nord-Est Séisme au Japon : les habitants filment le tsunami Japon : nouvelles images du Tsunami |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 13 Mars 2011 23h43 |
Dans Sendai dévastée http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/portfolio/2011/03/13/dans-sendai-devastee_1492509_3216.html Les dégâts vus du ciel http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/portfolio/2011/03/12/les-degats-vus-du-ciel_1492406_3216.html Le port de Sendai frappé par une vague de 10 mètres http://www.lemonde.fr/planete/portfolio/2011/03/11/le-port-de-sendai-frappe-par-une-vague-de-10-metres_1491475_3244.html Images de désolation au lendemain du séisme au Japon http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/portfolio/2011/03/12/images-de-desolation-au-lendemain-du-seisme-au-japon_1492090_3216.html Les images du séisme japonais http://www.lemonde.fr/planete/infographe/2011/03/11/les-images-du-seisme-japonais_1491667_3244.html |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 13 Mars 2011 23h47 |
Japon : plus de 1 800 morts et disparus, un accident nucléaire majeur LEMONDE.FR avec AFP | 12.03.11 | 18h32 • Mis à jour le 13.03.11 | 07h00 Des soldats marchent au milieu des débris causés par le séisme du 11 mars, samedi 12 mars, à Minamisanriku, au Japon.AFP/YOMIURI SHIMBUN Au lendemain du plus grave séisme au Japon depuis l'existence de mesures fiables, l'ampleur exacte des dégâts restait incertaine, samedi 12 mars. Le tremblement de terre de magnitude 8,9 survenu vendredi en début d'après-midi (heure locale) au large des côtes du nord-est a été suivi d'un tsunami. Les craintes d'un accident nucléaire majeur étaient par ailleurs très vives samedi en début de soirée après une explosion survenue le matin dans une centrale nucléaire à 250 km de Tokyo. >> Lire le récit des événements du samedi 12 mars. Un bilan encore provisoire Le bilan officiel s'établissait à 1 800 morts et disparus samedi en début de soirée. Ce chiffre pourrait toutefois s'alourdir, la préfecture de Miyagi, dans le nord-est, étant sans nouvelles d'environ 10 000 des 17 000 habitants de la ville portuaire de Minamisanriku, d'après la chaîne de télévision NHK. "C'est le plus important séisme depuis l'ère Meiji (1868 à 1912) et l'on pense que plus de 1 000 personnes y ont laissé la vie", a reconnu le gouvernement, au lendemain du tremblement de terre Une catastrophe qualifiée de "désastre national sans précédent" par le premier ministre Naoto Kan. L'armée a de son côté découvert de 300 à 400 corps dans le port de Rikuzentakata. De plus, entre 200 et 300 cadavres ont été retrouvés sur une plage de Sendai (préfecture de Miyagi) après le passage d'une vague de plus de 10 mètres de haut. Un accident nucléaire majeur A la centrale de Fukushima N°1, également dans le nord-est, une explosion s'est produite samedi à 15 h 36 heure locale (7 h 36 à Paris), faisant, selon la télévision publique NHK, plusieurs blessés parmi les employés. Le chef du gouvernement a ordonné l'évacuation des habitants dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale, tout en appelant la population locale à garder son calme. L'accident a été évalué au niveau 4 sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques (INES), a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche l'Agence japonaise de sécurité nucléaire et industrielle. Le niveau 4 qualifie les "accidents n'entraînant pas de risque important hors du site", selon les documents de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le terme anomalie est utilisé pour le niveau 1 et le terme incident n'est employé que pour les niveaux 2 et 3. Le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, s'est voulu rassurant : citant l'exploitant, Tokyo Electric Power (Tepco), il a souligné que le caisson du réacteur n'avait pas subi de dégâts et que les radiations avaient par la suite diminué. L'Agence japonaise de sécurité nucléaire et industrielle a jugé peu probable que le caisson eût été gravement endommagé, après avoir d'abord averti qu'une fusion pourrait être en cours dans le réacteur. Du césium radioactif a en effet été détecté aux alentours de la centrale, ce qui atteste généralement qu'un tel phénomène est en train de se produire, a noté un expert. Selon l'agence Kyodo, la radioactivité reçue en une heure par une personne se trouvant sur le site correspond à la limite de radioactivité à ne pas dépasser annuellement. Les autorités contrôlent une éventuelle contamination des personnes présentes dans la région de Fukushima, autour de la centrale nucléaire qui a connu une explosion samedi 12 mars.REUTERS/KIM KYUNG-HOON La centrale a été victime d'une série de problèmes depuis que le très fort séisme et ses répliques à répétition ont perturbé le fonctionnement de ses circuits de refroidissement. Tepco avait reçu pour instructions d'ouvrir les valves du réacteur afin de relâcher de la vapeur radioactive et de faire retomber la pression interne, anormalement élevée. Fukushima N°2 connaissait aussi des problèmes de refroidissement sur quatre de ses réacteurs et Tepco a pris des mesures de prévention similaires. >> Lire : Menace nucléaire au Japon et Les caractéristiques du réacteur de Fukushima n°1 Des dégâts considérables Sur place, dans les localités dévastées le long de la côte Pacifique, un calme étrange régnait samedi. Des villes entières ont été entièrement submergées par les eaux. Des voitures ont été projetées contre les façades des maisons, et même sur les toits, par la force de vagues déferlantes qui ont pénétré parfois jusqu'à cinq kilomètres à l'intérieur des terres. Des habitations brûlent, samedi 12 mars, à Yamada, au Japon, au lendemain du violent séisme qui a touché le pays.AFP/YOMIURI SHIMBUN 50 000 soldats et sauveteurs, avec 190 avions et des dizaines de navires ont été acheminés dans les zones sinistrées de la façade Pacifique. Le premier ministre Naoto Kan a averti que ce premier jour de recherches était crucial pour espérer retrouver des survivants. "J'ai réalisé la dimension immense des dommages du tsunami", a-t-il déclaré, après un tour d'hélicoptère des scènes de désolations laissées par la catastrophe. "Des zones résidentielles ont été complètement emportées dans de nombreuses zones côtières et des incendies se poursuivaient à d'autres endroits", a-t-il raconté ensuite à ses ministres lors d'une réunion d'urgence à Tokyo. Selon la police, plus de 215 000 personnes ont été évacuées vers des abris dans le Nord et l'Est, et, d'après l'agence Kyodo, plus de 3 400 habitations ont été détruites. Au moins 5,6 millions de foyers restaient privés d'électricité et la compagnie Tepco a averti d'un risque d'interruption de l'alimentation en électricité à Tokyo. Un million de foyers demeuraient sans eau potable. >> Voir : Scènes de désolation au lendemain du séisme et Les dégâts vus du ciel Equipes de secours internationales Les premières équipes de secours envoyées par l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, la Suisse, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis étaient attendues dans les prochaines heures au Japon. Les Etats-Unis, qui stationnent près de 50 000 soldats au Japon, ont dépêché une flotte comprenant deux porte-avions dans la région pour aider. http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/03/12/japon-plus-de-1-800-morts-et-un-accident-nucleaire-majeur_1492447_3216.html |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 13 Mars 2011 23h50 |
Japon : une catastrophe nucléaire menace toujours LEMONDE.FR avec AFP | 13.03.11 | 18h54 • Mis à jour le 13.03.11 | 21h27 Des secouristes japonais, dimanche 13 mars, à Ishinomaki.AP La menace d'un nouvel accident nucléaire continuait dimanche 13 mars de planer sur le Japon, confronté à "sa plus grave crise" depuis la Seconde guerre mondiale après un puissant séisme qui a probablement fait plus de 10 000 morts. "Je considère que la situation actuelle, avec le séisme, le tsunami et les centrales nucléaires, est d'une certaine manière la plus grave crise en 65 ans, depuis la Seconde Guerre mondiale", pour le Japon, a déclaré le premier ministre Naoto Kan. >> Lire : le récit de la journée de dimanche Situation toujours inquiétante à la centrale de Fukushima Le premier ministre a prévenu que le pays risquait de connaître des coupures de courant à grande échelle et a en particulier exprimé sa grave préoccupation à propos de la situation à la centrale nucléaire de Fukushima 1, où une explosion s'est produite samedi dans le bâtiment abritant le réacteur 1. Le réacteur 3 a connu à son tour dimanche des problèmes similaires, avec une "panne" de son système de refroidissement. La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) a pris diverses dispositions pour faire baisser le niveau de pression dans les réacteurs 1 et 3. Toutefois, le pompage en mer n'est pas encore suffisant pour rétablir le niveau d'eau de refroidissement des réacteurs, a reconnu l'exploitant dans la nuit de dimanche à lundi, selon les médias. La centrale de Fukushima, avec son réacteur endommagé par l'explosion, à gauche, dimanche 13 mars.REUTERS/KYODO Le gouvernement a prévenu qu'on ne pouvait "pas exclure qu'une explosion puisse se produire au niveau du réacteur 3, en raison d'une possible accumulation d'hydrogène". Mais le porte-parole, Yukio Edano, a assuré qu'il n'y aurait pas de problème pour le réacteur lui même. 215 000 personnes ont été évacuées dans un rayon de 20 km autour de cette centrale, située à 250 km de la mégalopole de Tokyo et de ses 35 millions d'habitants. L'accident nucléaire de samedi a été évalué au niveau 4 sur une échelle de 0 à 7 des événements nucléaires et radiologiques (Ines), contre 5 pour celui de Three Mile Island aux Etats-Unis en 1979 et 7 pour celui de Tchernobyl, en Ukraine en 1986. Certains experts étrangers ne cachent pas leurs inquiétudes, évoquant le risque d'un désastre de grande ampleur. Onze des 50 réacteurs nucléaires du Japon sont arrêtés depuis le séisme, provoquant une importante chute dans l'approvisionnement en électricité. Le gouvernement a autorisé dimanche Tepco à planifier des interruptions locales par rotation, afin d'éviter que des régions entières ne soient plongées dans le noir de façon imprévisible. A partir de lundi et jusqu'à la fin du mois d'avril, les habitants de Tokyo et des préfectures environnantes subiront par rotation des coupures décidées par avance durant des tranches de plus de trois heures, a annoncé Tepco. Les arrondissements centraux de la capitale, où se trouvent les ministères, de nombreux ambassades et organismes publics ainsi que diverses importantes structures, devraient toutefois être épargnés. >> Lire : La crainte d'un Techernobyl Des milliers de disparus L'autre priorité des autorités est le secours aux victimes et la recherche des milliers de personnes portées disparues. La terre continue d'ailleurs de trembler avec des dizaines de répliques dans la seule journée de dimanche. L'alerte au tsunami a été levée dans la soirée, mais l'agence météorologique nationale a averti qu'il y avait 70 % de risques qu'une réplique de magnitude 7 ou plus se produise dans les trois prochains jours. M. Kan a doublé dimanche le nombre des soldats et des sauveteurs pour le porter à 100 000 et a annoncé que plus de 12 000 personnes avaient été secourues dans les zones sinistrées de la côte Pacifique, où les morts et les disparus se comptent par milliers. Le dernier bilan officiel de la police nationale faisait état de 688 morts, 642 disparus et 1 570 blessés. Mais le chef de la police de la province de Miyagi a dit qu'il fallait s'attendre à ce que le bilan dépasse 10 000 morts dans cette seule région. Des images diffusées par Channel 4 montrent l'étendue des dégâts dans la ville de Minamisanriku. Le raz-de-marée a submergé des villes entières. Des voitures ont été projetées contre les façades des maisons, et même sur les toits, par la force de vagues déferlantes qui ont pénétré parfois jusqu'à cinq kilomètres à l'intérieur des terres. Les premières équipes de secours envoyées par l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, la Suisse, le Royaume-Uni, la France ou les Etats-Unis sont arrivées dimanche au Japon. Dans le nord-est, au moins 5,6 millions de foyers restaient privés d'électricité et un million demeuraient sans eau potable dimanche. Les stations service étaient parfois à sec et les achats de carburant ont été rationnés à 10 litres maximum par passage à la pompe. "J'attends depuis plus de quatre heures et je n'ai toujours pas rempli mon réservoir. J'ai pourtant vraiment besoin d'essence", se désolait Sayuri Aizawa, une retraitée de 64 ans, dont la maison a été "emportée par les flots". >> A voir : Sendai, ville dévastée Dans l'agglomération de Tokyo, les habitants ont aussi commencé à faire des provisions d'eau, de riz et de produits de première nécessité, mais sans mouvement de panique. Le séisme devrait "avoir un impact considérable sur les activités économiques d'un grand nombre de secteurs", a prévenu M. Edano, le porte-parole du gouvernement. A cause de difficultés d'approvisionnement, les principaux constructeurs nippons d'automobiles ont annoncé la suspension de leur production dans tout le pays. Pour soutenir l'économie locale, la Banque du Japon a versé dimanche 55 milliards de yens (480 millions d'euros) à 13 banques implantées dans la région. Elle a prévu également d'effectuer lundi une injection "massive" de fonds sur les marchés pour stabiliser les circuits financiers. Les Etats-Unis et la France font partie des pays déconseillant à leurs ressortissants de se rendre au Japon. Paris a même été plus loin en conseillant aux Français habitant dans la région de Tokyo de s'en éloigner "pour quelques jours" en raison des risques liés aux répliques et au nucléaire. >> A lire : A Tokyo, pas de signe de panique http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/03/13/japon-une-catastrophe-nucleaire-menace-toujours_1492559_3216.html |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 13 Mars 2011 23h52 |
Une catastrophe nucléaire pèse sur la Japon |
Ecrit par: P'tit Panda Lundi 14 Mars 2011 00h32 |
Le Japon confronté à sa plus grave crise depuis la guerre http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-Le-Japon-confronte-a-sa-plus-grave-crise-depuis-la-guerre.htm?&rub=2&xml=newsmlmmd.0f11bb35dd40aa6785528096097c6878.41.xml |
Ecrit par: TsuiHark Lundi 14 Mars 2011 00h49 |
J'ai recommencé à regarder le JT depuis vendredi (jour du séïsme): je n'ai jamais vu d'images si terrifiantes. L'eau, le feu, les maisons réduites en petit bois, et maintenant le nucléaire. On croirait presque à un acharnement volontaire des éléments. C'est affreux. Toutes mes pensées vont aux habitants et aux familles des disparus. J'espère du fond du coeur que les dirigeants japonais et les entreprises responsables des centrales nucléaires feront tout leur possible pour éviter une catastrophe et que si catastrophe il y avait, ils auront suffisament de bon sens pour être franc et honnête quant à l'ampleur des dégats plutot que de sacrifier des millions de gens pour sauver leur propre peau (en gros, qu'ils n'essayent pas de faire croire que les nuages radioactifs se sont arrêté à la frontière). |
Ecrit par: TsuiHark Lundi 14 Mars 2011 00h54 |
Au fait, j'ai remarqué que personne ne parlait d'éteindre la station de Fukushima. Je sais bien qu'on n'éteint pas une centrale nucléaire comme on éteintrait une lampe, mais je trouve quand même bizarre que personne n'en parle. Ont-ils au moins commencé la procédure d'extinction? Est-elle possible? |
Ecrit par: P'tit Panda Lundi 14 Mars 2011 01h14 | ||
Je regarde les explications des "spécialistes" à la télé. Ce n'est effectivement pas très clair sur ce point. A mon avis, une fois lancé, un réacteur ne s'éteint plus tant qu'on n'aura pas réussi à en retirer... le combustible ? En tout cas, on peut avoir de gros doutes quand aux affirmations du gouvernement japonais, qui minimise les faits...
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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 14 Mars 2011 09h22 |
Fukushima I Nuclear Power Plant Reactor 3 explosion on March 14, 2011 * En direct : nouvelle explosion à l'usine de Fukushima LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 14.03.11 | 05h32 • Mis à jour le 14.03.11 | 08h14 Deux explosions se sont produites lundi au niveau du réacteur 3 de la centrale nucléaire de Fukushima n° 1, accidenté à la suite du séisme et du tsunami de vendredi dans le nord-est du Japon, rapporte l'opérateur Tokyo Electric Power Co. (Tepco). La possibilité d'importantes fuites radioactives est "faible" après les explosions d'hydrogène, a déclaré le porte-parole du gouvernement japonais, Yukio Edano. Un autre problème est apparu dans la nuit de dimanche à lundi dans une centrale de la préfecture d'Ibaraki, à seulement 120 km au nord de Tokyo. Une pompe du système de refroidissement du réacteur n° 2 a cessé de fonctionner. Cette centrale atomique, Tokai, avait connu un accident nucléaire en 1999. Le premier ministre Naoto Kan, l'air sombre, a estimé lors d'une conférence de presse que ce séisme et ses conséquences – tsunami, accident nucléaire – représentaient la crise la plus grave depuis la seconde guerre mondiale pour l'Archipel, mais il a souligné que cela n'était en rien un nouveau Tchernobyl. Près de deux millions de foyers sont privés d'électricité dans le nord du pays, où les températures sont hivernales, et 1,4 million d'habitations n'ont plus d'eau courante. Des centaines de milliers de personnes ont été évacuées des zones sinistrées, dont 140 000 aux abords de la centrale de Daiichi, après le séisme. Cent mille soldats japonais ont été mobilisés pour participer aux secours, soit le double du chiffre précédemment annoncé. Une nouvelle secousse sismique, d'une magnitude de 5,8 selon l'Institut de géophysique américain (USGS), a frappé le Japon lundi peu après 10 heures locales (2 heures à Paris), moins de trois jours après le plus fort séisme enregistré dans son histoire (magnitude de 8,9). L'épicentre de ce nouveau séisme, fortement ressenti à Tokyo, est situé en mer, à 150 km au nord-est de la capitale, au large de la préfecture d'Ibaraki. Le niveau de la mer a été légèrement modifié mais il n'y a pas de risque de tsunami, selon l'agence météorologique japonaise. Près de 70 pays ont proposé ou d'ores et déjà envoyé une aide au Japon. Une dizaine de nations ont dépêché des équipes de sauveteurs, et 17 autres équipes se tiennent prêtes à partir. De France devait partir dimanche soir ou dans la nuit un avion transportant des pompiers venus d'Istres, dans les Bouches-du-Rhône, et du matériel. Par ailleurs, les autorités françaises ont recommandé à leurs ressortissants de s'éloigner de la région du Kanto, autour de Tokyo, en raison du risque de répliques et de l'incertitude sur la situation nucléaire. Neuf mille Français vivent dans l'archipel nippon. |
Ecrit par: TsuiHark Lundi 14 Mars 2011 10h51 |
Voilà un http://www.nrc.gov/reading-rm/basic-ref/teachers/03.pdf, pour ceux que ça intéresse, de la comission de régulation nucléaire américaine, qui explique comment fonctionne le type de réacteur de fukushima. C'est en anglais, assez technique, mais les schémas sont assez explicites et peuvent permettre de mieux comprendre les explications données au JT (ou au moins de voir de quoi on parle). |
Ecrit par: TsuiHark Lundi 14 Mars 2011 11h08 |
Status of quake-hit Fukushima nuclear plants in Japan Mon Mar 14, 2011 8:50am GMT http://af.reuters.com/article/energyOilNews/idAFL3E7EE0IV20110314 Cet article donne le statut des différents réacteurs et à l'avantage d'être trés clair. PS : L'article est illisible quand je le copie colle (mise en page foutue) |
Ecrit par: TsuiHark Lundi 14 Mars 2011 11h20 |
J'ai enfin pu trouvé un article sûr (de source reconnue) qui répond à mes question précedentes sur l'extinction de Fukushima. Japan Earthquake Update (14 March 2011 05:15 CET) Based on information provided by Japanese authorities, the IAEA can confirm the following information about the status of Units 1, 2, 3 and 4 at Fukushima Daini nuclear power plant. All four units automatically shut down on March 11. All units have off-site power and water levels in all units are stable. Though preparations have been made to do so, there has been no venting to control pressure at any of the plant's units. At unit 1, plant operators were able to restore a residual heat remover system, which is now being used to cool the reactor. Work is in progress to achieve a cold shutdown of the reactor. Workers at units 2 and 4 are working to restore residual heat removal systems. Unit 3 is in a safe, cold shutdown. Radiation dose rate measurements observed at four locations around the plant's perimeter over a 16-hour period on 13 March were all normal. L'article complet vient de l'Agence International des Energies Atomiques (http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html) et est bien plus long (plusieurs mises à jour). A consulter régulièrement pour avoir les dernières infos. PS: l'article date d'après l'explosion du réacteur 3 de Daiichi, mais ne fait référence qu'aux 4 réacteurs de Daini Pour de plus amples informations voici un http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110314-1.pdf de la NISA (Nuclear and Industrial Safety Agency) qui donne l'état détaillé des différents réacteurs des deux centrales de Fukushima. En gros, en cas de tremblement de terre, les centrales sont censées commencer la procédure d'extinction des réacteurs automatiquement. Pour la centrale de Daini, tout semble se passer sans trop de problème. En revanche, pour Daiichi, si la procédure semble être lancée (le cas contraire serait tellement grave qu'on en aurait entendu parlé), les réacteurs continuent de fonctionner (fonctionnement résiduelle, comme quand on éteint un ventilo, il continue de touner) et génèrent de la chaleur. Les systèmes de refroidissement sont soit endommagés soit mal alimentés et c'est de là que provient le plus gros risque : si ça surchauffe, le réacteur pourrait fondre et là ... |
Ecrit par: Hotsu Lundi 14 Mars 2011 12h05 |
Sans vouloir dramatiser encore plus, c'est un peu "ou quand les productions cinématographiques (entre autres) post-apo asiatiques prennent tout leur sens..." ce qu'il se passe en ce moment au Japon, puisque l'on est sur un forum de cinéma. On se croirait dans un de ces films genre Akira . Après, il est évident que tout cela a toujours été redouté du fait des conditions géologiques préoccupantes de cette zone du globe. Comme tout le monde j'espère de tout cœur pour le peuple japonais (et la région aux alentours) que le drame nucléaire tant redouté ne va pas se produire, déjà que vu de notre petit coin tranquille c'est totalement flippant... mais depuis vendredi matin (BFM TV à 7h30 au lever) c'est beaucoup de compassion envers les japonais qui me touche. |
Ecrit par: TsuiHark Lundi 14 Mars 2011 12h27 |
C'est ce que je me suis dit une fois le choc des premières images passé : 2012 est arrivé plus tôt que prévu. ça ma rappelle le 11 septembre, quand tous le monde disait que même les scénaristes les plus fous n'auraient jamais pu imaginer un truc pareille. Ce qui m'étonne le plus c'est l'impuissance à laquelle on est confronté. On est tous là, à attendre des nouvelles, sans pouvoir faire la moindre chose pour aider. Et le pire dans tous ça, c'est que la population japonaise est dans le même cas. A part fuir, ils n'ont aucun moyen de faire face à l'éventuelle catastrophe. |
Ecrit par: ah_thomas Lundi 14 Mars 2011 13h06 |
On peut aider en faisant des dons. Chacun verra si cela correspond à ce qu'il a en tête. http://www.designboom.com/weblog/cat/8/view/13647/how-to-help-japan.html Dons via Google http://www.google.com/crisisresponse/japanquake2011.html |
Ecrit par: lanjingling Lundi 14 Mars 2011 14h32 | ||||
il manquerait plus qu'un monstre prehistorique radioactif sorte des eaux |
Ecrit par: ah_thomas Lundi 14 Mars 2011 14h47 |
Sans rigoler, t'as des infos sur le tremblement de terre au Yunnan, Lanjingling ? Peu de chose filtre... |
Ecrit par: ah_thomas Lundi 14 Mars 2011 16h32 |
7 façons d'aider le Japon... http://mashable.com/2011/03/13/japan-earthquake-tsunami-help-donate/ |
Ecrit par: Illitch Dillinger Lundi 14 Mars 2011 19h04 |
Je vous rejoins tous... nous sommes tous petit face à de tels évènements. Une grande désolation m'habite. |
Ecrit par: TsuiHark Mardi 15 Mars 2011 01h31 | ||
Merci Thomas pour les liens. Donner est effectivement le meilleur moyen d'aider quand on est loin, même si on ne donne que ce que l'on peut et que le sentiment d'impuissance reste le même. J'espère que les prochains jours seront plus cléments. |
Ecrit par: TsuiHark Mardi 15 Mars 2011 02h05 | ||
Le gouvernement japonais a accepté l'aide de l'http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html (International Atomic Energy Agency) et l'envoi d'une équipe de spécialistes internationaux pour les aider dans la gestion du désastre. Cette ouverture laisse présager le meilleur quant à l'honnêteté du gouvernement vis à vis de leur attitude rassurante au moment des deux explosions. De plus, l'iode n'a pas été distribué aux habitants, mais juste transporté auprès d'eux (c'était une mesure préventive). Je pense que si le gouvernement japonais cherchait vraiment a dissimuler une contamination, ils n'auraient pas amené l'iode sur place si publiquement pour finir par ne pas le distribuer. Les derniers jours ont été riches en informations et je pense que la confusion venait surtout de ça et de la méfiance naturelle des gens face à un évènement rapellant la débacle de Tchenrobyl. En espèrant ne pas avoir d'autres surprises ... |
Ecrit par: P'tit Panda Mardi 15 Mars 2011 03h01 |
Japon: Confusion après une nouvelle explosion dans le réacteur de Fukushima mardi matin Créé le 15.03.11 à 01h03 -- Mis à jour le 15.03.11 à 01h33 MONDE - Le niveau de radiation au voisinage est en train de monter. Une explosion a été entendue mardi matin dans le réacteur n°2 de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima-Daiichi, où les opérations d'injection d'eau de mer avaient repris pour tenter de refroidir les barres de combustible, confirme l'Agence japonaise de sûreté nucléaire. L'agence précise qu'aucune information sur d'éventuels dégâts n'est disponible dans l'immédiat. La plus grande inquiétude: que la chambre de confinement ait été endommagée et qu'une possible fusion du coeur soit en cours. Si c'était le cas, et selon l'endroit, des matériaux radioactifs pourraient s'échapper, soit sous forme de vapeur, soit, liquide. Le niveau de radiation multiplié par 4 La veille, les barres de combustible nucléaire de ce réacteur s'étaient de nouveau retrouvées totalement exposées hors de l'eau censée les refroidir pour éviter tout risque de fusion. L'explosion est une explosion d'hydrogène, a-t-on appris auprès de l'agence de sûreté nucléaire japonaise. «Nous sommes encore en train de déterminer la cause et nous ne sommes pas certains que l'explosion a été provoquée par les dégâts constatés un peu plus tôt au niveau du condensateur», a indiqué un responsable de l'agence à Reuters sans fournir davantage de détails. Le niveau de radiation autour de la centrale a quadruplé après la nouvelle explosion, a annoncé Tokyo Electric Power (Tepco) qui exploite le site. La radiation mesurée à 08h31 heure locale s'établit à 8.217 microsieverts par heure contre 1.941 mesurés quarante minutes plus tôt, a précisé Tepco. La télévision japonaise précise que 8.000 microsieverts représente trois fois la quantité de radiation à laquelle un habitant est exposé en un an. Selon les autorités japonaises, en dessous d'un million de miscrosieverts par heure, le niveau de radiation ne constitue pas un danger pour la santé. .../... Plus d'information à venir sur 20minutes.fr Avec Reuters |
Ecrit par: TsuiHark Mardi 15 Mars 2011 04h40 |
Si tout va mal a Daiichi, tout semble rentrer dans l'ordre à Daini : 3 des 4 réacteurs sont éteints à froid et considérés comme étant sous contrôle. Le 4ème réacteur est toujours à chaud et le système de refroidissement en rade mais les équipes de la TEPCO (la compagnie qui opère la centrale) travaillent à remettre le refroidissement en route et amené le réacteur à bonne température (et pression). source : http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html J'ai quand même du mal à comprendre pourquoi la procédure de refroidissement marche à Daini et qu'elle provoque des explosions à Daiichi ... |
Ecrit par: ah_thomas Mardi 15 Mars 2011 11h16 |
J'ai entendu dire que pour les réacteurs qui ne répondaient plus il faillait envoyé des gens sur place, qui après leur travail de réparation, y perdraient la vie. Oh, ultime sacrifice pour la nation. |
Ecrit par: P'tit Panda Mardi 15 Mars 2011 14h36 | ||
Il parait que le combustible utilisé dans cette centrale était le récent MOX , "made in France", envers lequel beaucoup de spécialistes sont particulièrement méfiants, à cause de sa supposée instabilité...
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Ecrit par: P'tit Panda Mardi 15 Mars 2011 14h58 | ||||
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Ecrit par: TsuiHark Mardi 15 Mars 2011 15h19 | ||||
Petit complément d'infos sur l'explosion au réacteur 2. Le réacteur 4 a lui aussi eu des problèmes : le bassin de stockage du combustible usagé a pris feu et des fuites de particules radioactives ont été détectées. L'incendie a probablement été causé par une explosion d'hydrogène.
Le communiqué suivant se veut plus rassurant : le taux de radioactivité aux abords du réacteur 4 serait revenu à la normale.
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Ecrit par: TsuiHark Mardi 15 Mars 2011 15h58 | ||
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/15/augmentation-de-la-radioactivite-en-extreme-orient-russe/ |
Ecrit par: TsuiHark Mardi 15 Mars 2011 16h11 | ||
Complément d'info sur l'explosion au réacteur 4 (en VF cette fois)
source : http://fr.euronews.net/2011/03/15/japon-explosions-et-breches-dans-la-centrale-de-fukushima/ |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 12h12 | ||
Bon on va commencer la journée par une nouvelle un peu moins triste que les précédentes :
source : http://fr.euronews.net/2011/03/16/japon-un-bebe-retrouve-sous-les-decombres/ |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 12h27 | ||
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/15/situation-nucleaire-au-japon-entre-threee-mile-island-et-tchernobyl/ |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 12h28 | ||||
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/15/le-taux-de-radioactivite-a-fukushima-est-4-millions-de-fois-superieur-a-la-norm/ PS :
Le taux de radioactivité de 400 mSv n'a été mesuré qu'à un endroit précis, à une heure donnée et a rapidement baissé (voir http://forum.hkcinemagic.com/index.php?act=ST&f=27&t=10258&hl=&view=findpost&p=108420) |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 12h36 | ||
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/16/japon-une-penurie-de-nourriture-et-de-fioul-menace-les-sinistres/ |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 12h37 | ||||
Nouvel incendie au réacteur 4
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/16/hausse-de-la-radioactivite-au-japon/
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/16/japon-impossible-d-arroser-le-reacteur-3-de-la-centrale-nucleaire/ |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 12h56 | ||||||
Deux infos qui datent d'hier (dsl, elles m'avaient échappé) :
Source : http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html Et une relativement bonne nouvelle : des 4 centrales nucléaires situées sur la côte touchée par le tsunami, 3 sont éteintes à froid (Fukushima Daini, Onagawa, et Tokai)
Source : http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html Finalement, la seule menace nucléaire reste, pour l'instant, la centrale de Fukushima Daiichi. Sur 6 réacteur, 3 était éteint à froid (4, 5 et 6) et 3 en fonctionnement (1, 2 et 3). Le 4, en plus d'être éteint, était vidé de son combustible (le bassin qui a pris feu deux fois déjà) alors que les 5 et 6 étaient toujours pleins (d'où les récents problèmes de refroidissement dans des réacteurs éteints).
Source : http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html |
Ecrit par: ah_thomas Mercredi 16 Mars 2011 13h06 |
bonnes nouvelles donc, même si il ne faut qu'un réacteur pour provoquer une catastrophe... |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 13h16 | ||
Oui, surtout que maintenant, ce n'est plus 4 mais bien les 6 réacteurs qui posent problème à Daiichi. Et puis, si les experts Japonais tentent de nous rassurer, les commentaires des experts internationaux ont l'effet inverse : "Pour les spécialistes de la question nucléaire, les opérations à la centrale s’apparentent à des tentatives de la dernière chance.'C’est un cauchemar au ralenti', a estimé un chercheur américain." Sinon, une nouvelle réplique (magnitude 6) s'est faite ressentir a l'est de Tokyo ce midi (vers les 20h à Tokyo) et l'empereur du Japon a fait une allocution télévisée (http://fr.euronews.net/2011/03/16/japon-allocution-televisee-exceptionnelle-de-l-empereur-akihito/) Désinformation au Japon
Source : http://content.usatoday.com/communities/ondeadline/post/2011/03/us-professor-fills-radiation-news-gap-for-friends-in-japan/1 |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 18h15 | ||
Voici un petit article du site d'EuroNews qui date d'hier et qui a l'avantage d'être claire et détaillé. Il reprend point par point les évènements de Daiichi depuis le tsunami jusqu'au premier incendie du bassin du réacteur 4.
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/15/accidents-en-cascade-lies-a-l-endommagement-des-circuits-de-refroidissement/ |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 18h17 | ||
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/16/japon-ils-fuient-tokyo/ |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 21h37 | ||
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/16/quand-la-neige-vient-s-ajouter-au-desespoir/ |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 21h39 | ||||
Voilà qui vient confirmer ce que tu disais Thomas :
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/16/le-sacrifice-des-50-employes-de-la-centrale-de-fukushima/ |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 21h42 | ||
C'est officiellement la m*rde :
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/16/situation-tres-grave-a-la-centrale-de-fukushima/ La situation est tellement critique que l'Agence Internationale de l'Energie Atomique a enfin décidé de se bouger le c*l : les experts de l'IAEA promis il y a plus de 24h vont enfin partir pour le Japon (je croyais qu'ils y étaient déjà mais apparament, ils se sont pas préssés ) et le directeur général de l'IAEA, le japonais Yukiya Amano, va partir de Vienne pour le Japon où il mesurera en personne la gravité de la situation. Je trouve tout de même incroyable que, pour envoyer des experts dans le cas d'une catastrophe nucléaire imminente, où chaque seconde compte, l'Agence Internationale de l'Energie Atomique laisse s'écouler presque 48h entre la prise de décision et le passage à l'acte. A croire qu'ils attendent la catastrophe . |
Ecrit par: TsuiHark Mercredi 16 Mars 2011 22h36 |
http://fr.euronews.net/nocomment/2011/03/16/chaos-et-devastation-au-nord-est-du-japon/ C'est de pire en pire ... |
Ecrit par: Léo Ho Tep Mercredi 16 Mars 2011 22h38 |
Le fait que les catastrophes s'enchaînent n'est pas suprenant en soi, mais on a vraiment l'impression que ça va plus s'arrêter. ça pose vraiment la question de nos valeurs et de notre façon de vivre. J'entends par là qu'outre les catastrophes naturelles, la course à l'industrialisation, le besoin de consommer, de posséder font qu'une fois la race humaine éteinte, ce qu'on a créé continuera d'avoir un impact négatif sur la nature. Je ne suis pas pro écolo, mais j'ai tout de même l'impression qu'on reste constamment dans cette optique de profit, de confort assez illusoire, au lieu de s'interroger sur ce qu'on pourrait apporter à la planète. Ce qu'on pourrait apporte à l'autre également. Quand on voit le manque d'empathie de certaines personnes face à une telle tragédie, on constate que c'est toujours pour revendiquer une croyance, pour prétendre qu'on a raison, et que les autres cultures ont tort, ou ce genre d'idiotie. J'avoue avoir du mal à comprendre qu'en de telles circonstances, certains ne parviennent pas à dépasser cet individualisme forcené pour revenir à des valeurs plus basiques, plus naturelles et plus humaines. J'espère que la situation ne va pas empire pour ces pauvres gens, et j'espère que certaines mentalités fniront par évoluer, malheureusement, et même si ces réactions restent rares, ou en tout cas ne sont pas trop diffusées, elles interpellent sur notre relation à l'autre. |
Ecrit par: ah_thomas Mercredi 16 Mars 2011 23h13 |
Ecrit par: TsuiHark Jeudi 17 Mars 2011 00h11 |
Léo, tu résume parfaitement la situation, encore une fois. Malheureusemnt, quand tu as ce genre d'attitude (paix entre les peuples, ouverture d'esprit, compassion et respect de l'environnement) aujourd'hui, tu es tout de suite taxé de baba cool, hippy ou je ne sais quoi d'autre, mais jamais pris au sèrieux. Ce genre de discours est tellement usé que plus personne ne l'écoute, ou s'il est écouté, personne n'agit car "ça sert à rien si t'es tout seul à agir comme un con". Bon je généralise un peu, il y en a qui font des efforts, mais c'est malheureusement qu'une minorité. Moi, maintenant, j'ai arrêté de prêcher et j'attends tranquillement la fin du monde. |
Ecrit par: TsuiHark Jeudi 17 Mars 2011 00h25 | ||
Le dernier communiqué de L'IAEA, donne plus d'infos sur les bassins de carburant usagés.
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Ecrit par: Léo Ho Tep Jeudi 17 Mars 2011 00h50 | ||
Je suis d'acccord avec toi, au quotidien, je constate souvent que même les gens dont le métier est d'aider les autres se moquent éperdument de ceux qu'ils sont censés accompagner. Ton attente de la fin du monde ne sera pas longue à ce rythme... ça me fait penser au world war z de max brooks d'ailleurs. Un livre brillant. |
Ecrit par: TsuiHark Jeudi 17 Mars 2011 01h08 | ||
Je l'ai pas lu, mais j'ai entendu dire que l'audio book était super (des acteurs connus font les voix, ou un truc du genre). Il vient de gagner quelques places dans ma liste de bouquins à lire (ou à écouter).
Ils s'en moquent ou ils s'en sont protégé. Souvent ces gens sont confrontés à de telles atrocités qu'ils doivent se détacher de leur boulot pour le faire correctement. Ce n'est pas forcément qu'ils s'en moquent, c'est juste qu'ils en ont une vision différente de la notre (les médecins par exemple). Et puis aujourd'hui, dés que tu veux faire quelque chose, tu dois signer quarante formulaires et avoir l'accord de la commission de mon c*l. Alors forcément le peu que les gens font, ils le font font pour eux (et juste ce petit peu les enterre déjà sous un fatras de merdier administratif ). Au lieu d'inciter à aider son prochain, ça contribue à nous enfermer dans nos bulles respectives, si bien que sans s'en rendre compte on finis par ne plus voir plus loin que le pas de sa porte. Au final, on peux difficilement blamer les gens (monsieur-tout-le-monde), qui ne font que suivre le pas de l'époque, et blâmer les dirigeants (patrons, gouvernements, ...) ne retourne que l'echo de notre propre voix, alors on avance et on se tait. Et quand tout finira par péter, on dira "j'l'avais prédit"... Bon, je vais m'arrêter sur ce début de bad trip ... |
Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 17 Mars 2011 03h24 |
J'observe les statuts de mes amis de Facebook , que je connais en vrai ou pas, et force est d'avouer que beaucoup se moquent pas mal de cette terrible tragédie. Certains se désespèrent de ne pas avoir de billet pour le prochain concert de leur idole, certains s'inquiètent du retard possible dans les prochaines parutions de leurs mangas ou animes préférés, certains commentent quotidiennement les émissions de TF1, certains trouvent l'occasion de faire des vannes douteuses, certains évoquent leurs vacances, etc etc etc. C'est peut-être de la sociologie de supermarché, mais je pense que la population de FB est à l'image de la population française. En gros, plus c'est loin, moins ça touche... Pendant ce temps, Eric Besson, Claude Allègre, Nicolas le sortant, Anne Lauvergeon et Cie continuent à nous prendre pour des imbéciles. Le discours officiel est en gros : "Tout va bien en France, les accidents nucléaires s'arrêteront à nos frontières, on est le pays le plus sûr du monde, bla bla bla"... |
Ecrit par: TsuiHark Jeudi 17 Mars 2011 11h05 | ||
Areva, en veux-tu? En voilà! |
Ecrit par: ah_thomas Jeudi 17 Mars 2011 11h31 | ||
On ne peut pas dire non plus qu'en général, FB montre le meilleur des gens. En général c'est du perso, de l'égocentrisme, etc... comme un journal intime. Pas pour tous mais pour pas mal de gens. Et puis il est plus facile d'oublier une telle catastrophe, de prétendre que cela n'existe pas que de la regarder en face. C'est un peu la nature humaine |
Ecrit par: TsuiHark Jeudi 17 Mars 2011 12h41 | ||
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/17/fukushima-daiichi-priorite-au-refroidissement-des-reacteurs/ |
Ecrit par: ah_thomas Jeudi 17 Mars 2011 13h19 |
Etrange qu'ils n'aient pas déjà amené des pompes de refroidissement directement là-bas... |
Ecrit par: Léo Ho Tep Jeudi 17 Mars 2011 15h27 |
Facebook,avant que ma douce me suggère de créer une page pour mon blog, je comptais m'en désinscrire, justement parce que ça me paraît globalement être l'autel de la médiocrité et de l'égocentrisme. @Tsui :vu de l'intérieur, j'ai l'impression que beaucoup de personnes ne choisissent pas vraiment les métiers d'aide par vocation, et ça joue aussi. Mais sans doute as-tu raison. En tout cas, la situation ne semble pas s'améliorer pendant ce temps. |
Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 17 Mars 2011 15h39 |
C'est idiot mais à Paris aussi, les épiceries japonaises sont bizarrement bondées aujourd'hui... |
Ecrit par: TsuiHark Jeudi 17 Mars 2011 22h53 | ||
Dernière nouvelle de Daiichi (tous les communiqués de la journée de l'IAEA)
La bonne nouvelle, c'est qu'ils semblent enfin s'être organisé. |
Ecrit par: TsuiHark Jeudi 17 Mars 2011 22h56 | ||
Je pense que le problème est que pendant un temps ils ne pouvaient pas s'approcher des réacteurs à cause des taux de radioactivité. Et puis le système de refroidissement d'un réacteur n'est pas petit et est directement relié au coeur du réacteur : c'est pas le truc auquel t'as envie de bidouiller dans un cas comme celui là |
Ecrit par: TsuiHark Jeudi 17 Mars 2011 23h04 | ||
Voilà qui semble confirmer ce que je disais
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/17/japon-nouvelles-inquietudes-autour-des-reacteurs-de-fukushima/ |
Ecrit par: TsuiHark Vendredi 18 Mars 2011 03h21 | ||
La situation des victimes du tsunami au Japon est de pire en pire. De plus en plus de foyers sont prives d'électricité, et de fuel, et ce par temps de grand froid. L'accès à la nourriture et à l'eau n'est pas toujours des plus facile. La Croix Rouge Française recueille des dons pour la Croix Rouge Japonaise (75% de vos dons sont déductibles de vos impôts : pour 100€ donnés, vous ne payez en réalité que 25€) https://www.croix-rouge.fr/Je-donne/Don-ponctuel?elk_dc_id=165
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Ecrit par: P'tit Panda Vendredi 18 Mars 2011 03h37 | ||
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Ecrit par: TsuiHark Vendredi 18 Mars 2011 08h14 |
BRAVO !!!!!! Enfin quelqu'un qui n'a pas la langue dans la poche! |
Ecrit par: swordtakhing27 Vendredi 18 Mars 2011 18h46 | ||
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Ecrit par: TsuiHark Dimanche 20 Mars 2011 17h53 | ||
Source : EuroNews (http://fr.euronews.net/2011/03/19/chronologie-des-evenements-depuis-le-11-mars-2011/ - http://fr.euronews.net/2011/03/19/chronologie-des-evenements-depuis-le-11-mars-2011-part2/) |
Ecrit par: TsuiHark Dimanche 20 Mars 2011 17h57 | ||
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/20/japon-au-moins-20000-morts-et-disparus-lors-du-seisme-et-du-tsunami/ |
Ecrit par: TsuiHark Dimanche 20 Mars 2011 17h59 | ||
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/20/le-japon-tire-un-trait-sur-la-centrale-nucleaire-de-fukushima/ |
Ecrit par: TsuiHark Dimanche 20 Mars 2011 18h02 | ||
Source : http://fr.euronews.net/2011/03/20/deux-personnes-miraculees-du-tsunami-au-japon/ |
Ecrit par: ah_thomas Dimanche 20 Mars 2011 22h12 | ||
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Ecrit par: P'tit Panda Lundi 21 Mars 2011 01h19 |
Le séisme au Japon a engendré un élan de solidarité dans les pays proches. Une soirée de charité a été organisée à Taiwan avec beaucoup d'artistes. Elle a permis de récolter 778 millions de dollars taiwanais. http://ent.sina.com.cn/f/s/mxgzrbddz/index.shtml |
Ecrit par: lanjingling Lundi 21 Mars 2011 02h01 | ||
je les trouve optimistes, dans le pire des cas, c'est le japon qui ne sera plus utilisable |
Ecrit par: P'tit Panda Mardi 22 Mars 2011 01h45 |
Pourquoi y a-t-il si peu de pillage au Japon? Au milieu du chaos, comment se fait-il que les Japonais ne se mettent pas à dévaliser les commerces? C’est le fonctionnement de la société nippone qui l’explique. http://www.slate.fr/story/35823/pas-de-pillage-au-japon |
Ecrit par: P'tit Panda Mardi 22 Mars 2011 02h23 |
Dessin animé, musée… Le lobby nucléaire manipule les Japonais Par Mathieu Gaulène | Journaliste | 21/03/2011 | 15H09 Le secteur exerce un « contrôle social doux » sur la population, spécialement les femmes et les enfants. Enquête. http://www.rue89.com/planete89/2011/03/21/dessin-anime-musee-le-lobby-nucleaire-manipule-les-japonais-196128 |
Ecrit par: Oli Mardi 22 Mars 2011 02h46 | ||
et les médias manipulent les Français, vous la connaissez cette chanson ? Pour Mathieu Gaulène, les Japonais ont fait preuve de calme et de courage, parce qu'ils sont lobotomisés par les lobbys nucléaires. On sent ici le journaliste déçu que les Japonais ne soient pas culturellement constitués comme ses compatriotes français. Parce que des émeutes, des pillages et un vent de panique c'est sûr : ça aurait fait vendre plus de journaux, plus d'encarts publicitaires dans Le Monde, Le Point et autres sites Internet nauséeux. Je ne me suis pas encore exprimé sur la catastrophe, car je préfère avoir du recul. Mais je suis écœuré par une "certaine France". Je prendrai la parole en temps et en heure. Merci pour les messages de soutien au Japon que j'ai pu voir dans ce sujet. |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 26 Mars 2011 01h10 |
La reconstruction après le séisme, un enjeu pour la mafia japonaise LEMONDE.FR | 25.03.11 | 19h20 • Mis à jour le 25.03.11 | 20h55 Au lendemain du séisme et du tsunami qui ont frappé le Japon, les premiers arrivés sur place n'étaient ni les organisations non gouvernementales, ni même l'armée. Les yakuzas, la mafia japonaise, ont dépêché des centaines d'hommes et des dizaines de camions chargés de couvertures, de nouilles lyophilisées, de lampes de poche et de couches pour bébé. Ils ont par la suite ouvert les portes de leurs entreprises aux réfugiés à Tokyo. Jake Adelstein, journaliste américain spécialiste de la mafia japonaise, auteur du livre Tokyo Vice : An American Reporter on the Police Beat in Japan (éditions Pantheon Books), explique l'intérêt qu'ont les yakuzas dans la région du Tohoku, frappée par le séisme. "Le crime organisé japonais détient 3 % à 4 % de l'industrie du bâtiment. En étant les premiers sur le terrain, ils espèrent pouvoir récupérer une part du marché de la reconstruction. Et en avançant vite leurs pions, ils n'auront pas à payer cher." "ILS PEUVENT AGIR TRÈS VITE, ILS N'ONT PAS DE RÈGLES À SUIVRE" Lors du séisme de Kobé, en 1995, l'aide du gouvernement était totalement désorganisée. Seul le Yamaguchi-Gumi, principale organisation yakuza du Japon, dont le siège est à Kobé, était en mesure de fournir une aide concrète aux habitants de la ville dévastée, mobilisant même un hélicoptère. Ils ont immédiatement investi massivement dans la reconstruction et engrangé des milliards de profit. "Ils peuvent agir vite car ils n'ont pas de règles à suivre. Quand les routes étaient impraticables avec les camions, ils ont fait descendre une vingtaine d'hommes portant les sacs sur leur dos", raconte Jake Adelstein. Pour agir les mains libres, le crime organisé japonais détient un certain nombre de sociétés-écrans, notamment dans les domaines de l'immobilier et de la finance. C'est en partie au nom de ces entreprises qu'ils ont dégagé des fonds. Leurs nombreux relais dans les milieux politiques, qui font régulièrement l'objet d'articles dans la presse, leur permettent d'exercer des activités illégales sans être véritablement inquiétés. Les yakuzas sont désignés sous le terme de "groupe violent" (boryokudan) par les forces de l'ordre, mais ils se considèrent eux-mêmes comme des "organisations humanitaires" (jinkyo dantai). Depuis toujours, ils cherchent à assumer un rôle de protecteurs et se targuent de maintenir l'ordre dans les rues. A l'occasion d'une enquête sur le besoin de légitimité des yakuzas, Jake Adelstein s'est entretenu avec un des membres du Yamaguchi-Gumi, qui expliquait : "Ne dites pas que nous ne faisons pas de notre mieux pour fournir notre aide. Actuellement, personne ne veut s'associer à nous et nous trouverions regrettables que nos dons soient rejetés." SOUCIEUX DE LEUR IMAGE Pour ne pas attirer l'attention, les yakuzas ne se sont pas présentés en tant que tels dans les zones sinistrées. Les tatouages qui recouvrent leurs dos et leurs bras étaient masqués. Ces groupes sont aussi engagés dans une bataille pour améliorer leur image au Japon, et parmi les vingt organisations répertoriées en 2008, nombreuses sont celles qui ont leurs relais dans l'industrie du divertissement. Article extrait du magazine "Shukan Taishu".Shukan Taishu Des jeux vidéo louant leurs mérites affluent, comme Yakuza of the End, qui s'est vendu à 400 000 exemplaires. Un manga, Gokusen, met en scène une professeure de lycée dont le père est un amical parrain de la mafia. Adaptée à la télévision, l'histoire de cette voluptueuse enseignante connaît un succès qui dépasse même les frontières du Japon pour toucher le public sud-coréen et chinois. La mafia dispose également de relais dans la presse. L'hebdomadaire Shukan Taishu, notamment, publie chaque semaine au moins un article sur les yakuzas, généralement plutôt élogieux à leur égard. Un reportage intitulé "Les yakuzas envoyés au cœur du choc, sur la ligne de front" vient justement d'y être publié. Sur les murs des entreprises tenues par cette mafia, un règlement très strict est affiché : "Quiconque commet un vol, un cambriolage, un viol, prend part au trafic ou à la consommation de drogues, ou se retrouve impliqué dans un acte qui rompt avec la voie noble, sera exclu du groupe." Tous ces actes sont considérés comme des crimes de rue de bas étage. En revanche, l'extorsion de fonds, le chantage et la fraude financière ne font pas partie de la liste... Mais Jake Adelstein ne veut pas voir l'aide humanitaire des yakuzas uniquement comme un calcul intéressé : "Je suis certain qu'ils sont animés d'un désir sincère d'aider leurs compatriotes. Ce sont avant tout des hommes, leurs familles ont peut-être aussi souffert de la catastrophe." Antoine Bouthier |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 26 Mars 2011 01h15 |
Les écologistes s'opposent à l'envoi de MOX par Areva au Japon LEMONDE.FR avec AFP | 25.03.11 | 16h55 Areva prépare un convoi de combustible MOX, mélange d'uranium et de plutonium, de Cherbourg pour le Japon. C'est ce qu'a affirmé Greenpeace France, jeudi 24 mars, dans un communiqué accusateur. "Contrairement à ce qui a été annoncé la semaine dernière, le transport de MOX entre la France et le Japon est confirmé la semaine du 4 avril. C'est ce type de combustible particulièrement dangereux qui est encore en train de brûler dans le réacteur 3 de Fukushima", dénonce l'ONG. Interrogé par l'AFP, un porte-parole d'Areva à Paris a indiqué, jeudi, que le groupe "s'en tient" à ce qu'il a dit le 15 mars sur le sujet. Invité à réagir à de premières affirmations de Greenpeace sur un convoi le 4 avril, le directeur de la communication de l'usine Areva de La Hague, Christophe Neugnot, avait répondu : "Il y en avait un de prévu dans les semaines à venir. La décision a été prise en lien avec nos partenaires japonais de le reporter." Le directeur de la communication de l'usine de retraitement des déchets nucléaires, où est en général emballé le MOX fabriqué par Areva à Marcoule avant d'être chargé sur un bateau à Cherbourg, avait justifié ce report par le séisme au Japon. "TOTALEMENT IRRESPONSABLES" Jeudi, le porte-parole d'Areva n'a pas souhaité répondre par oui ou par non à la question "démentez-vous qu'il y ait un transport de MOX pour le Japon la semaine du 4 avril ?". "On est sûr à 100 %", a martelé le chargé de campagne sur les questions liées au nucléaire de Greenpeace France à l'AFP après la réaction d'Areva. Greenpeace accuse ainsi "la France et Areva" de se montrer "totalement irresponsables". "Le point le plus problématique à Fukushima, c'est le réacteur 3 parce qu'il carbure au MOX, un combustible particulièrement nocif car il contient du plutonium", déclare Yannick Rousselet dans le communiqué. Selon lui "un réacteur carburant au MOX pose un double problème : il a un point de fusion beaucoup plus bas et, si une fuite survient, le potentiel de rejets radioactifs est double". Europe Ecologie-Les Verts appelle aussi, vendredi, le gouvernement français à annuler le transport de combustible. Le mouvement juge ce transport "indécent" au moment où le peuple japonais "panse ses plaies et pleure ses morts dans l'angoisse permanente des rejets, contaminations et risques insupportables que fait peser la centrale de Fukushima". Le MOX est un combustible fabriqué à partir de plutonium (6 à 7 %) issu de combustibles usés sortant des centrales nucléaires et d'uranium appauvri. Selon Areva il présente l'avantage de "recycler" les matières irradiées. Mais pour les antinucléaires, comme il contient du plutonium, il est plus dangereux que le combustible classique et, selon eux, il augmente les risques de prolifération nucléaire. Selon Areva, une quarantaine de réacteurs dans le monde sur 440 et 4 des 55 réacteurs nucléaires japonais fonctionnent avec du MOX, dont un à Fukushima. |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 26 Mars 2011 01h27 |
Se dégager des décombres Le Monde | 25.03.11 | 14h19 • Mis à jour le 25.03.11 | 14h21 Lorsque le train passait le long de ce littoral découpé, en surplomb d'une dentelle de rocs, de promontoires et de criques, il ralentissait pour que les voyageurs puissent admirer ce saisissant paysage : une sorte de Bretagne sur le Pacifique. On ne le reverra pas avant quelque temps : la région de Sanriku (les "trois pays") a été ravagée par le tsunami. Ce fut déjà le cas en 1896 et en 1933. Et puis les voyageurs avaient pu goûter à nouveau ce panorama. Un exemple de cette renaissance inlassablement reprise après des désastres au Japon. Aujourd'hui, dans la désolation des villes détruites et des hameaux emportés, il y a une lueur d'espoir : par leur histoire ponctuée de catastrophes naturelles, les Japonais ont cultivé ce sentiment de renaissance. "Les Japonais" : tout comme "les Français", c'est là une généralisation hâtive relevant d'une approche culturaliste, ahistorique, gommant les diversités sociales et les évolutions. L'utilisation de ce mot ne vise ici qu'à épingler sous un vocable générique quelques traits d'une mentalité collective - d'une attitude devant la vie - partagée, à des degrés divers, par la majorité, qui sourd d'une histoire. On a beaucoup écrit sur le "fatalisme" des Japonais - mot bien impropre dans leur cas. Car il y a chez eux une farouche volonté de surmonter l'adversité, de ne pas se résigner à la passivité, à l'opposé du fataliste. Comme chez tous les peuples, la force de vie finit par l'emporter. Mais, ici, elle est indissociable du sentiment d'impermanence du monde. Ce sens aigu de la fragilité de toute chose, symbolisé par l'éphémère beauté de la fleur de cerisier emportée par le vent, nourri de la pensée bouddhique de l'évanescence, n'est qu'une expression du tragique de la vie - que d'autres peuples conjurent à leur manière. Il a pour contrepoint au Japon une soif de vivre, un "matérialisme honnête", une appétence pour les plaisirs, un goût de la fête. Les Japonais sont un peuple gai - très peu zen dans l'interprétation donnée en Occident de cette pratique de méditation. De leur attitude face à une catastrophe qui marquera - personne n'en doute - un tournant dans l'histoire nationale ressortent trois traits de leur manière d'être au monde : maîtrise de soi, volonté chevillée au corps de se dégager de l'ornière et solidarité. Après avoir été vus comme des "samouraïs de l'entreprise", voilà les Japonais devenus dans la vulgate occidentale du moment un peuple "digne". Certes, ils le sont par leur calme, leur endurance et leur civisme - autant que faire se peut dans le chaos actuel. S'ils peuvent être expansifs dans la joie, ils sont réservés dans la peine. Alors que les Coréens, qui ont les mêmes racines civilisationnelles, exultent leur chagrin lors de funérailles, les Japonais contiennent leur peine. Quelle attitude est la plus digne ? Fausse question. Certains "hystérisent" les situations, crient leur douleur, d'autres baissent la tête pour cacher leurs larmes. Chacun "négocie" comme il peut avec la douleur. Une nouvelle de Ryunosuke Akutagawa (1892-1927), "Le Mouchoir", est révélatrice de l'attitude japonaise : une mère vient annoncer la mort de son fils au professeur de celui-ci. Impassible, elle fait le récit de ce qui s'est passé. En se penchant pour ramasser son éventail, le professeur voit sous la table les mains tremblantes et crispées sur son mouchoir de son interlocutrice : "Tout en gardant le sourire sur son visage, la femme pleurait de tout son corps..." (Rashomon et autres récits, Le Livre de Poche). Aujourd'hui, dans les décombres, s'exprime cette maîtrise de soi. Elle se traduit aussi par le semblant de normalité à Tokyo, menacé de retombées radioactives. Inconscience du danger ? Sous-information ? Les Japonais se sentent surtout impuissants et font preuve en cela d'une poignante lucidité. Demain, à n'en point douter, ils s'insurgeront contre l'incurie de leurs gouvernants et la coupable irresponsabilité des opérateurs nucléaires, comme ils le firent avec les industries polluantes qui, dans les années 1960-1970, provoquèrent la mort de milliers de personnes et la naissance d'enfants handicapés à vie. Et ils les mirent à genoux. Mais, pour l'instant, "la maison brûle" et il faut faire front. Se dégager des décombres, "tourner la page" fait ici partie de la vie. Au lendemain du séisme de Kanto (région de Tokyo) en 1923 (140 000 morts), la priorité fut d'édifier une ville nouvelle. Ce fut aussi le cas lors de la défaite de 1945 : un rebond rendu par le titre du livre le plus éclairant sur l'après-guerre, Embracing Defeat ("Etreindre la défaite") de l'historien John Dower. "Courage et imagination : c'est ce dont nous avons besoin", écrivait le quotidien Asahi, trois jours après le désastre. Dernier trait : une solidarité séculaire que la modernité n'a pas entamée, en particulier dans des régions rurales. Au lien social qui unit des communautés s'ajoute un volontariat multiforme. Un altruisme, difficilement quantifiable mais réel, dont les moteurs sont les jeunes et les femmes. Sans surenchère verbale, ce volontariat né au lendemain du séisme de Kobe (1995) reste l'une des forces vives de la société civile. Pas plus ni moins qu'un autre peuple, mais à leur manière, pied à pied, les Japonais savent faire front. Et ainsi forger l'espoir. Quoiqu'il arrive. pons@lemonde.fr Philippe Pons Article paru dans l'édition du 26.03.11 |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 26 Mars 2011 01h30 |
Les rayonnements ionisants, matière à confusion Le Monde.fr | 24.03.11 | 18h47 • Mis à jour le 25.03.11 | 14h06 Entre les becquerels, les millisieverts par heure, les grays et autres curies, il est parfois difficile de s'y retrouver. Activité. Cette grandeur représente le nombre de désintégrations par seconde au sein d'une matière radioactive. La désintégration est la destruction du noyau d'un élément chimique qui se transforme en d'autres éléments de masse atomique plus faible, avec libération d'énergie sous forme de radiations. L'activité peut être exprimée en curie (Ci), mais l'unité la plus communément utilisée est le becquerel (Bq). Equivalence : 1 Bq=27 picocuries (27 millionième de millionième de curie). Pour déterminer un niveau de contamination interne, on rapporte l'activité à la masse ou au volume considéré (Bq/kg ou Bq/l). Par exemple, au Japon, la limite autorisée d'iode 131 dans l'eau de boisson est de 100 Bq/kg (ou par litre, puisque un litre d'eau a une masse de 1 kg). Dose absorbée. C'est la quantité d'énergie communiquée à la matière par unité de masse, exprimée en gray (Gy) ou en rad. Equivalence : 1 Gy=1 joule/kg=100 rad. Cette grandeur ne prend pas en compte l'effet biologique, qui est différent selon le type de rayonnement ionisant. Ainsi, les particules alpha et bêta ont un pouvoir de pénétration très faible dans l'air – une feuille de papier peut stopper des noyaux d'hélium, une feuille d'aluminium des électrons – mais ils peuvent avoir un impact au contact des cellules en cas d'ingestion ou d'inhalation. Les rayonnements X et gamma se propagent à plusieurs centaines de mètres et il faut de fortes épaisseurs de plomb et de béton pour s'en protéger. Equivalent de dose. Pour la protection des personnes (radioprotection), c'est la grandeur utilisée pour tenir compte de la différence d'effet biologique des divers rayonnements, évoquée ci-dessus. Il est exprimé en sievert (Sv) et plus rarement en rem (1 Sv=100 rem). En pratique, on s'exprime en débit d'équivalent de dose (en sievert par heure, par exemple) pour définir des limites d'exposition. Ainsi en France, pour le public, la limite est fixée à un millième de sievert par an (un millisievert par an, 1 mSv/an), tandis qu'elle est de 20 mSv/an pour les travailleurs sous rayonnement ionisant (industrie nucléaire, radiologie médicale…). A Fukushima, un débit d'équivalent de dose de 400 mSv/h a été enregistré sur le site. Demi-vie ou période. Cela désigne la durée nécessaire pour qu'un radioélément perde la moitié de sa radioactivité. Pour l'iode 131, elle est de 8 jours, et de 30,2 ans pour le césium 137, principaux corps radioactifs émis dans le panache de Fukushima à ce jour. Le plutonium 239 a une demi-vie de 24 110 ans. On estime généralement qu'il faut dix périodes pour que la concentration devienne négligeable – cela correspond à une division par 1024 de la radioactivité. Il faut bien sûr tenir compte, dans cette appréciation, de la concentration initiale. Pour l'iode, la contamination peut avoir quasiment disparu en 80 jours, mais il faut attendre 300 ans pour le césium et 240 000 ans pour le plutonium 239. Chez l'animal, la période peut être plus courte, car certains radioéléments peuvent être éliminés par les voies naturelles. Dans le bétail, la concentration en césium décroît de moitié en 70 jours, il en subsiste donc 1000 fois moins en environ deux ans. Rappel sur les facteurs multiplicateurs : 1 kilo (k) = 1000 000 milli (m) = 1 000 000 000 micro (µ). Hervé Morin |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 26 Mars 2011 01h33 |
Les premières photos de l'intérieur de la centrale de Fukushima n°1 LEMONDE.FR | 23.03.11 | 20h50 http://www.lemonde.fr/japon/portfolio/2011/03/23/les-premieres-photos-de-l-interieur-de-la-centrale-de-fukushima-n-1_1497622_1492975.html |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 26 Mars 2011 01h44 |
A Fukushima, l'implosion d'un système énergétique ATTAC | 25.03.11 | 11h45 • Mis à jour le 25.03.11 | 11h57 http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/25/a-fukushima-l-implosion-d-un-systeme-energetique_1498283_3232.html Après l'éruption du volcan islandais qui avait un temps cloué au sol une des plus éclatantes inventions humaines, la maîtrise du ciel, la catastrophe naturelle que subit le Japon rappelle la fragilité des affaires humaines et leur dépendance par rapport à des éléments non prévisibles et non maîtrisables, ici un tremblement de terre et un tsunami. Face à ces événements, les sociétés ont à se protéger, à s'acclimater, en dressant aussi bien des digues matérielles que des barrières philosophiques et culturelles. Le peuple japonais a appris à vivre avec la possibilité de ces catastrophes, il a mis en œuvre des moyens matériels et une organisation sociale qui limitent l'ampleur de la catastrophe humaine. Les médias ont relevé inlassablement le "fatalisme" du peuple japonais, sans voir que de tels événements ridiculisent le volontarisme et qu'au lieu de fatalisme, c'est peut-être la conscience plus aiguë de la vulnérabilité des sociétés qui s'exprime. Mais, alors que le Japon a élevé ces constructions matérielles pour se protéger, il a aussi cédé à la croyance en l'infinie puissance de la technique, à la prévisibilité des objets fabriqués par les humains, à l'infinie rationalité des choix humains, au point d'installer des centrales nucléaires sur des failles sismiques. Ce qui paraît évident une fois la catastrophe arrivée était considéré comme improbable dans le calcul des risques. Alors, comme pour la catastrophe de Tchernobyl, la chasse aux responsables extérieurs est ouverte. En première ligne, l'entreprise Tepco. Elle a accumulé des défaillances et négligences, et ceci d'autant plus qu'elle est une entreprise privée, soumise aux exigences de rentabilité à court terme. C'est l'argument majeur de défense du nucléaire public, qui serait seul à même de permettre le risque zéro ou de s'en approcher. Au-delà de la catastrophe de Tchernobyl pour laquelle l'incurie de l'Etat et du système bureaucratique ont été mis en cause, parlons de l'atome français, construit, promu et imposé par l'Etat et une entreprise nationale, dans la plus grande opacité. La bureaucratie n'est pas l'apanage des ex-systèmes "socialistes" : elle est consubstantielle au système nucléaire. Par ailleurs, aucun Etat ne peut être aux commandes de la nature ni prévoir l'enchaînement des processus conduisant à l'emballement nucléaire. La centrale de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) a connu un accident de niveau 4 en 1980, survenu après un précédent en 1969. Une part du réacteur public est entré en fusion et des rejets radioactifs ont été trouvés sur plus de 200 km, jusqu'à l'estuaire de la Loire. A-t-on alors entendu parler d'une étude épidémiologique pour mesurer les conséquences de ces rejets ? Non. Désigner des responsables n'a de sens que si nous comprenons que l'entreprise Tepco est au nucléaire ce que Kerviel est à la crise financière. La contamination longue empêchera tout retour à la "normale" malgré les prévisions des économistes de service, déjà réjouis des possibilités de croissance pour la reconstruction. En deuxième ligne, l'exposition spécifique du Japon aux catastrophes naturelles majeures. Retenons simplement que la perte de l'alimentation électrique, ici suite au tsunami, permettant le refroidissement ou bien la panne des diesels de secours peuvent se produire pour d'autres raisons, moins dramatiques. La centrale de Blaye a frôlé l'accident en 1999 après une forte tempête. Sans parler de celles de Fessenheim et du Tricastin, situées sur des zones sismiques. En troisième lieu, "on ne peut sortir du nucléaire tout de suite" ! Certes. Mais ce que nous pouvons faire tout de suite, c'est prendre la décision d'en sortir en l'accompagnant de mesures immédiates pour assurer la transition, la sûreté pour les citoyens et pour les personnels du nucléaire. Il s'agit dans un premier temps de l'arrêt des nouveaux projets ou des projets en cours, de la fermeture des centrales les plus anciennes (au lieu de leur prolongement prévu). Ces mesures doivent s'accompagner d'un plan drastique d'économie d'énergie accompagné d'un développement des renouvelables. Ce que manifeste la catastrophe japonaise, c'est l'implosion d'un système énergétique global, conçu pour alimenter un processus de croissance infini, une accumulation infinie de capital. L'emballement des réacteurs et particules est à l'image de l'emballement d'un modèle qui ne peut lui-même être refroidi de l'intérieur et qui exige une grande bifurcation. Pour lire d'autres notes, rendez-vous sur le site d'Attac. Geneviève Azam, maître de conférence en économie, chercheuse à l'université Toulouse-II et membre d'Attac France (23 mars) |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 26 Mars 2011 01h50 |
Comment n'avaient-ils pas prévu ? Le Monde | 25.03.11 | 13h48 Nous l'avons appris, engagement a été pris d'organiser un audit sur la sécurité des centrales nucléaires en Europe. On est heureux de l'apprendre, quoiqu'un peu surpris - on nous avait tellement répété qu'elles étaient sûres ! Fukushima ne peut, à la manière de Tchernobyl, être associé à une société arriérée. Ni d'ailleurs à un concours de circonstances imprévisibles - tsunami est un mot japonais. Et la question qui se pose aussi à propos du crash financier de 2007 ou de la marée noire que le golfe du Mexique doit à BP est : "Comment n'avaient-ils pas prévu ?" Les catastrophes de grande ampleur ne sont pas nouvelles mais, dans les années à venir, celles qui susciteront une telle question risquent bien de se multiplier. Et, chaque fois, on jurera au public inquiet que la leçon a été comprise. Comme l'expliquait Walter Lippmann avec la lucidité cynique propre à "ceux qui savent", lorsque le "public fantôme" se matérialise, inquiet, demandant des comptes, il appartient aux gouvernants de donner les signes qui rassurent - la question est entendue et traitée, en l'occurrence, on va faire un audit - afin que ce public puisse retrouver la quiétude à laquelle il aspire. La perspective qui, cependant, pourrait angoisser aujourd'hui nos gouvernants est celle d'un épuisement du capital confiance dont ils disposent et usent ce faisant. Et ce d'autant plus que la distance entre eux-mêmes et ce public n'est pas si grande - ils se posent également la question : "Comment n'avaient-ils pas prévu ?", avec cette différence qu'ils savent, eux, qu'il faut serrer les dents, maintenir le cap. Et ils le savent d'autant mieux qu'ils ont cédé aux entrepreneurs privés les moyens qu'il faudrait utiliser pour changer ce cap. La seule boussole qui définisse désormais l'avenir, c'est maintenir ou accroître la compétitivité qui permettra à chacun d'être dans le peloton des pays qui gagnent (tant pis pour les autres, qu'il y ait des perdants fait partie de la course). Ils sont donc contraints de se fier à ceux qui n'ont aucun intérêt à se montrer dignes de cette confiance. De ce point de vue, on sous-estime parfois ce que signifie le déchaînement de la logique capitaliste que l'on appelle néolibéralisme. La nouvelle donne, la nouvelle configuration de ce que les Etats laissent faire au privé, et de ce que celui-ci fait faire à l'Etat (dérégulation, imposition des droits de propriété intellectuelle, politiques dites actives de l'emploi, etc.), demande à nos responsables d'accepter des mots d'ordre qui impliquent une forme d'anesthésie héroïque - ils ont le courage de faire ce qui doit être fait. Chacun, désormais, est soumis à l'impératif de ne pas penser, y compris ceux qui travaillent en industrie, forcés de faire ce qu'ils savent être du mauvais travail, aveugle aux conséquences, afin de satisfaire des actionnaires pour qui le seul bon signal est la diminution des coûts de production - Tepco avait, ai-je lu, su "rationaliser" de tels coûts afin de "sécuriser les profits". Quant aux experts, malheur à eux si leurs inquiétudes étaient susceptibles de donner raison aux alarmistes : ils auraient trahi leur rôle assigné, qui est de collaborer de manière constructive à la mobilisation pour l'innovation, et donc le progrès. Forage en eaux profondes, spéculation financière, centrales nucléaires, dans tous ces cas le premier quidam venu aurait dit que l'on joue avec le feu, qu'il s'agit de faire attention. Mais faire attention demande le contraire de l'anesthésie : le courage de l'imagination, la capacité d'envisager le possible improbable. Dans le monde tel qu'il va, non seulement on jouera de plus en plus avec le feu, mais sur un mode qui voue à faire du "comment n'avaient-ils pas prévu ?", une triste rengaine. Il est dangereux de miser sur le caractère pédagogique des catastrophes car l'indignation (tous pourris !) nourrit plutôt les partis d'ultra-droite qui fleurissent en Europe. Mais quelles dynamiques pourraient transformer la rage de l'impuissance en processus de réappropriation de ce dont nous avons été séparés, de la capacité de nous mêler de questions qui nous concernent ? De telles dynamiques peuvent, et devraient, être engagées partout. Ainsi, il me semble crucial de s'appuyer sur le caractère prévisible de la catastrophe de Fukushima pour exiger que les groupes qui contestent l'énergie nucléaire fassent partie des audits de sécurité, avec la capacité d'en faire des enquêtes sans concession. Au lieu de signes rassurants, ce qui serait produit pourrait alors avoir des conséquences, ouvrir l'appétit pour d'autres enquêtes qui irriguent le paysage dévasté de nos imaginations. Ouvrage : "Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient", La Découverte, 2009. Isabelle Stengers, philosophe Article paru dans l'édition du 26.03.11 |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 26 Mars 2011 23h47 |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 26 Mars 2011 23h53 |
Fukushima, silences coupables Le Monde | 26.03.11 | 13h40 • Mis à jour le 26.03.11 | 13h59 Des représentants de Tepco, jeudi 23 mars.AFP/GO TAKAYAMA Sous-informés par les autorités, de plus en plus conscients du risque d'une catastrophe dont ils sont, pour la plupart, dans l'incapacité d'évaluer la gravité, les Japonais sont désormais d'autant plus inquiets que fait aujourd'hui surface, à la lecture de la presse et grâce aux témoignages d'experts nucléaires diffusés sur des chaînes privées de télévision ou sur des blogs, l'arrière-plan nauséabond de ce drame : la puissance de ce que, par pudeur, on nomme le "lobby nucléaire". Un milieu riche et puissant dont le coeur bat au ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie (METI), qui a la haute main sur la politique nucléaire, et dont les ramifications comprennent la Fédération des compagnies d'électricité (FEPC), l'Agence de sûreté industrielle et nucléaire (NISA), les groupes industriels qui construisent les centrales - Toshiba et Hitachi en tête - et les opérateurs. Ce lobby, qui voit d'anciens hauts fonctionnaires des ministères et agences liés au nucléaire "pantoufler" dans des compagnies d'électricité, est passé maître dans l'art de verrouiller l'information. Il finance d'importantes campagnes publicitaires dans la presse et à la télévision pour assurer que le nucléaire est parfaitement sûr. L'arrivée au pouvoir, en 2009, d'une nouvelle majorité n'a pas modifié la donne, car le Parti démocrate du Japon (PDJ) s'appuie sur la puissante confédération syndicale Rengo, dont l'une des principales composantes est la branche regroupant les travailleurs du secteur de l'énergie, très attachée au nucléaire. Cette collusion à grande échelle entre la haute administration, les agences de surveillance, les constructeurs de centrales et les opérateurs fait non seulement taire les oppositions mais aussi évacuer toute question sur le nucléaire. Ce n'est pourtant pas faute de preuves - étayées par des documents - de négligences, de mensonges par omission ou de pures falsifications. Ces agissements s'étaient traduits, en 2002, par la mise en cause des dix compagnies d'électricité du pays pour dissimulation d'incidents dès les années 1970, début du nucléaire dans l'Archipel. La compagnie d'électricité de Tokyo (Tepco), propriétaire et opérateur des centrales de Fukushima, était la première visée. S'ajoutent cette fois des témoignages - appelés à être vérifiés et remis en perspective - d'anciens de Tepco. Mais, pour l'instant, "brutes de décoffrage", ces révélations font froid dans le dos. Si elles reflètent la réalité, il apparaît que les opérateurs - Tepco, certes, mais aussi ses homologues - ont fait passer la rentabilité à court terme avant l'impératif de sécurité à long terme, ou, dans le meilleur des cas, n'ont pas suffisamment pris en compte le risque dans un pays à forte activité sismique et à tsunamis. Les centrales de Fukushima étaient conçues pour résister à une vague de 5,5 mètres en prenant comme référence celle qui avait frappé le Chili en 1956... Les réacteurs ont résisté au séisme et se sont arrêtés automatiquement, mais le système de refroidissement, insuffisamment protégé, a cessé de fonctionner. Deux ingénieurs de Toshiba qui ont participé à la conception de la centrale de Fukushima, cités par le quotidien Tokyo Shimbun, estiment qu'un "risque trop bas" a été retenu comme base de calcul. Du bout des lèvres, le ministre de l'économie a reconnu que "lorsque la situation de crise aura été maîtrisée, nous devrons examiner la gestion de Tepco". Certes, mais entre-temps, combien de victimes seront-elles dénombrées ? Un ancien ingénieur de Toshiba, qui témoigne anonymement, est plus direct : "Ce n'est pas à une catastrophe naturelle que le Japon est confronté, mais à une catastrophe provoquée par l'homme." Un long article du Wall Street Journal reprend les données exposées par Hidekatsu Yoshi, député communiste et ancien ingénieur nucléaire, qui a démontré, dans un livre paru en 2010 s'appuyant sur des documents de la NISA, que la centrale de Fukushima est celle qui, dans tout le Japon, a connu le plus grand nombre d'incidents, dont une quinzaine d'accidents entre 2005 et 2009, et que ses employés ont été les plus exposés aux radiations au cours de la décennie écoulée. Est également pointé le recours, pour la maintenance des centrales, à des sous-traitants souvent inexpérimentés, qui paient aujourd'hui un lourd tribut à la lutte contre la catastrophe. La réaction tardive de Tepco est également mise en cause. "Tepco a pris en compte le danger avec lenteur", a déclaré un haut fonctionnaire à l'agence de presse Kyodo. Dans les deux premiers jours qui ont suivi le séisme et le tsunami, le souci de préserver les équipements semble l'avoir emporté sur la prise en compte du risque pour les populations. Les 8 employés d'Areva, entreprise française leader mondial du nucléaire, qui étaient présents sur le site au moment du séisme, ont rapidement pris la mesure du danger puisqu'ils ont été parmi les premiers à partir. Areva n'avait pourtant jamais émis la moindre crainte sur des risques présentés par les centrales de son client Tepco. Philippe Mesmer et Philippe Pons Article paru dans l'édition du 27.03.11 |
Ecrit par: Oli Mardi 29 Mars 2011 02h32 |
sérieusement, relayer les articles de Paris Matc...heu du Monde, pour s'informer sur le sujet, c'est peut être pas la meilleure idée. A moins que seuls le sensationnalisme, les infos orientées et le racolage ne vous intéressent. bonne continuation |
Ecrit par: P'tit Panda Mardi 29 Mars 2011 08h29 |
Catastrophe de Fukushima : de l'iode radioactif en Chine et en Corée Publié le 29.03.2011, 07h21 | Mise à jour : 07h50 Les gouvernements chinois et sud-coréens ont annoncé mardi avoir de nouveau détecté dans l'atmosphère de très faibles quantités d'iode 131 radioactif provenant de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. Les régions concernées sont les provinces côtières du quart sud-est du pays, de Shanghai (est) jusqu'au Guangxi (sud), ainsi que l'Anhui, située à l'intérieur des terres, précise le ministère de l'Environnement. Des niveaux également très faibles de contamination de l'air avaient été relevés durant le week-end dans le nord-est. Le ministère a précisé qu'aucune mesure de protection n'était nécessaire étant donné le faible niveau des radiations mais, selon le China Daily, le ministère chinois de la Santé a tout de même demandé aux autorités de 14 régions, dont Pékin et Shanghai, d'effectuer des tests de radioactivité sur l'eau et la nourriture. Des tests sur les poissons péchés en Corée Des traces d'iode radioactif ont également été détectées à Séoul et dans six autres endroits de Corée du Sud, pays le plus proche de l'archipel nippon. L'Institut coréen pour la sécurité nucléaire a cependant indiqué que les quantités sont si faibles qu'elles ne présentent aucun danger dans l'immédiat. A titre préventif, la Corée a commencé vendredi à tester les poissons péchés dans ses eaux territoriales. «Aucune trace radioactive n'a été trouvée pour le moment dans nos poissons ou ceux importés du Japon», a indiqué à l'AFP un responsable du ministère. Les tests hebdomadaires pourraient être plus fréquents si la crise ne se réduit pas au Japon. Séoul et Pékin ont toutes deux interdit la semaine dernière l'importation de certaines denrées (fruits et légumes, produits laitiers) provenant des provinces situées près de la centrale nucléaire de Fukushima. La Corée du Sud va par ailleurs entamer le mois prochain un grand programme de révision de ses 21 réacteurs nucléaires, qui produisent 35% de l'électricité du pays. http://www.leparisien.fr |
Ecrit par: P'tit Panda Mardi 29 Mars 2011 08h35 |
Pourquoi la question du nucléaire a-t-elle été occultée en France ? Le 25 mars 2011 à 14h00 - Mis à jour le 25 mars 2011 à 14h59 LE FIL IDÉES - La catastrophe au Japon a sonné le glas du mythe de la sécurité nucléaire. Il est temps de prendre conscience que les choix énergétiques de notre pays n'ont jamais été discutés. Retour sur cinquante ans de déni à l’occasion d’une soirée consacrée au nucléaire sur Arte. Au quatrième jour de l'« accident » nucléaire au Japon, Ségolène Royal déclare qu'il faut respecter « un délai de décence » avant d'engager une discussion sur les risques et l'avenir de l'énergie atomique en France. Position unanimement partagée par la classe politique – à l'exception des écologistes. Depuis, l'ampleur de la catastrophe et « l'émotion » des populations ont contraint PS et UMP à évoquer des questions qu'ils préféraient garder confinées. La prophétie d'un ouvrier du nucléaire s'est malheureusement vérifiée. « Si quelque chose doit faire évoluer le nucléaire en France, ce sera l'accident » (1). Et encore... Le verrouillage du débat n'a pas tardé. Pas question de discuter la « pertinence » (Nicolas Sarkozy) du choix nucléaire dans un débat qui, selon Jean-Marc Ayrault, patron des députés PS, doit être piloté par l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques. Un Office dont on a pu apprécier la discrétion sur le sujet depuis sa création, en 1983, au point qu'il a pu être accusé de servir de relais au lobby nucléaire. Pessimiste, Yannick Jadot, député européen d'Europe Ecologie, adapte l'adage utilisé pour le football (« c'est un sport qui se joue avec un ballon entre deux équipes de onze joueurs et, à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent ») : « Le nucléaire est une industrie dans laquelle on peut discuter de tous les scénarios et, à la fin, on construit des centrales. » Le débat dont les Français sont privés depuis cinquante ans aura-t-il donc jamais lieu ? Pour comprendre pourquoi les choix énergétiques du pays ont été confisqués aux citoyens et à leurs représentants, il faut remonter aux origines de la filière nucléaire. Des origines incestueuses : c'est en cherchant à extraire du plutonium pour fabriquer des bombes que les Américains découvrent la possibilité de produire de l'électricité. En France, ce péché originel prend des airs de complot. Passant outre les atermoiements des responsables de la IVe République, les ingénieurs du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) construisent le premier réacteur destiné à la fabrication d'une bombe en laissant croire aux politiques qu'il s'agit de produire de l'électricité. Ce coup de force fut permis par l'union sacrée entre gaullistes et communistes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, quand étaient décidées la création du CEA, en 1945, et la nationalisation d'EDF, en 1946. Le développement de la filière française répondait alors à de nobles ambitions : assurer « le rayonnement de la France » (2) et procurer le bien-être social. En dotant le pays d'un arsenal nucléaire et d'une technologie exportable, le très nationaliste CEA (vite purgé des communistes) redorait le blason d'un pays affaibli par la perte de l'empire colonial. En construisant des centrales à tour de bras, EDF (devenue le bastion du PCF et de la CGT) fournissait aux Français une électricité abondante et bon marché. Ce faisant, une toute petite élite, les ingénieurs du corps des Mines, a confisqué le débat sur la politique énergétique de la France. L'immense pouvoir que représente la maîtrise de l'énergie dans nos sociétés développées se retrouve entre les mains d'une technostructure qui n'a de comptes à rendre à personne, d'une extrême minorité qui perpétue son pouvoir en occupant tous les postes-clés : autorités de contrôle comme l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire), industriels (Areva, EDF), ministères, enseignement supérieur. Et bien sûr l'Elysée où, depuis de Gaulle, tout se décide dans la plus grande opacité. Car l'avènement de la Ve République a entraîné une véritable présidentialisation de la politique énergétique. Au début des années 1970, Georges Pompidou décidait seul, sans le contrôle du Parlement, de l'ambitieux programme de développement électro-nucléaire de la France – dont les réacteurs sont encore en activité. Trente-cinq ans plus tard, en 2007, Jacques Chirac signait le décret autorisant la construction d'un EPR (réacteur de nouvelle génération) à Flamanville... entre les deux tours de l'élection présidentielle. En 2008, le ministre de l'Ecologie et de l'Energie Jean-Louis Borloo apprenait qu'un second EPR serait mis en chantier à Penly... par un discours de Nicolas Sarkozy prononcé au Creusot. L'absence d'opposition forte à cette toute-puissance de l'atome est également due à l'isolement des Verts et à leur incapacité à briser le consensus droite-gauche. Pour conclure des accords électoraux et former des gouvernements avec leurs alliés socialistes, les écologistes ont accepté de ravaler leur exigence d'abandon du nucléaire. Ils gobèrent encore quelques couleuvres lors du Grenelle de l'environnement. Contrairement à une idée répandue, le nucléaire ne fut pas exclu des discussions, tient à préciser Yannick Jadot, à l'époque membre du groupe de travail « énergie-climat ». Il reconnaît cependant avoir été floué. « La question du nucléaire n'ayant pas fait l'objet d'un consensus, aucune décision sur le sujet ne fut validée. Mais, avec les économies d'énergie et le développement des énergies renouvelables prévus par l'accord, il nous semblait que l'option nucléaire n'avait plus de sens. » Trois ans plus tard, le photovoltaïque est à l'arrêt, l'éolien offshore n'a pas encore émergé et la décision de construire un second EPR a définitivement ruiné les calculs des écologistes. A défaut de pouvoir influer sur les choix énergétiques, la loi de 2006 « relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire » promet de rendre l'information accessible au grand public. Avec, au sommet du dispositif, la création de la fameuse Autorité de sûreté nucléaire, dirigée par un collège de cinq commissaires – irrévocables –, dont trois sont nommés par le président de la République, les deux autres par les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat... Vous avez dit indépendance ? Sur le terrain, la loi renforce le rôle des CLI (Commissions locales d'information) établies sur chaque site nucléaire, aux réunions desquelles tout citoyen peut assister. Las, dans un remarquable documentaire, Au pays du nucléaire, Esther Hoffenberg montre que ces assemblées sont surtout l'occasion d'aligner des heures de langue de bois. Quand un « spectateur » pose une question trop politique ou revendicative, les responsables du site se réfugient derrière des arguments et un jargon techniques. Si, au contraire, un expert de Greenpeace produit un argumentaire scientifiquement étayé, ils éludent en prétextant la complexité d'une question qui n'intéresse pas le public. De même, les réunions publiques sur l'EPR sombrèrent dans l'indifférence après avoir été boycottées par les associations écologistes, qui estimaient les jeux déjà faits. Effectivement, on découvrait peu après que le préfet de la Manche avait « autorisé le démarrage des travaux de terrassement et de bétonnage préparatoires à la construction de l'EPR de Flamanville avant l'avis des commissaires-enquêteurs et la signature du décret d'autorisation ministérielle » (Le Monde, 26 octobre 2006). Hypocrisie, tromperie, voire barbouzerie (Yannick Jadot mis sur écoute par EDF)... Le nucléaire français n'a rien perdu des réflexes acquis au temps des Trente Glorieuses. Pourtant, le contexte a changé. Avec la libéralisation du marché de l'énergie, la privatisation partielle d'EDF et l'apparition de concurrents comme GDF-Suez, le secret est aujourd'hui motivé par un souci de rentabilité et de conquête de parts de marché. EDF a adopté les méthodes du privé, « en sous-traitant les risques et en les diluant », selon le réalisateur Alain de Halleux, qui a enquêté sur les intérimaires du nucléaire (1). Si un accident devait survenir en France, il risque moins d'être causé par un tsunami que par un défaut de maintenance. « Et s'il devait y avoir un procès de cet accident, il durerait trois siècles. » R.A.S. nucléaire rien à signaler Bande Annonce... par LE-PETIT-BULLETIN Pour étouffer tout débat et travailler à l'acceptation politique du nucléaire, l'industrie mise aussi sur les moyens modernes de communication. Fini les reportages de l'ORTF émerveillés par les prouesses du génie français, comme lors de la mise en service de la centrale de Brennilis, en 1967 (3). Aujourd'hui, les entreprises du secteur sponsorisent des sports très « nature » (athlétisme et voile pour Areva, natation et équipe olympique pour EDF). Quelques jours avant la catastrophe japonaise s'achevait une campagne de pub d'Areva qui, pour 20 millions d'euros, vantait les mérites d'une énergie propre (« avec moins de CO2 ») dans un spot où apparaissait une très jolie centrale nucléaire construite au ras de la mer... Face à de tels déferlements, les associations écologistes peinent à se faire entendre. Mais ce n'est pas tant une question de moyens que de rhétorique – rhétorique dont on a pu apprécier le déploiement dans les médias depuis le début de la catastrophe. « Les communicants se comportent comme des gendarmes du langage », déplore la réalisatrice Esther Hoffenberg. Banalisation et euphémisme sont leurs armes favorites. Le nucléaire est présenté comme une énergie « renouvelable » (alors que l'uranium est disponible en quantité limitée), le « recyclage » et l'« entreposage » se substituent au retraitement et au stockage des déchets radioactifs. Appliqué au cas japonais, cela donne ces paroles surréalistes, prononcées par Anne Lauvergeon au JT de France 2, trois jours après le début du drame : « C'est une catastrophe naturelle, pas nucléaire, qui se déroule au Japon. [...] C'est quelque chose de très connu. [...] C'est classique. [...] Les enseignements, on les a déjà tirés. » Affligeant ? Oui, mais plus révoltante encore se révèle la pratique de la dissimulation. La tradition d'occultation reprochée à Tepco, l'exploitant privé de la centrale de Fukushima, n'épargne pas EDF et Areva, auteurs d'une longue série de cachotteries. Après la panne provoquée par la tempête de 1999 à la centrale du Blayais, en Gironde, il fallut deux semaines pour savoir ce qui s'était vraiment passé. Un an plus tôt, on découvrait qu'EDF et la Cogema (ancêtre d'Areva) avaient sciemment dissimulé la pollution radioactive engendrée par le transport des déchets partant de la gare de Valognes. Le mois dernier, il fallut une campagne du réseau Sortir du nucléaire pour qu'EDF reconnaisse une « anomalie générique » sur dix-neuf de ses réacteurs. On se souvient aussi d'une information livrée au compte-gouttes lors de la fuite à la centrale du Tricastin, en 2008. “80 % de notre énergie vient du nucléaire” ? Non. En réalité, c'est l'électricité qui est produite à 80 % par les centrales, celles-ci couvrant seulement 16 % de notre consommation totale d'énergie. Que des industriels emploient des moyens déloyaux pour protéger leur business reste toutefois dans l'ordre des choses. L'art du mensonge pratiqué par nos responsables politiques, lui, ne souffre aucune excuse. Peut-on encore parler de lapsus quand ils se relaient à la télé pour affirmer que « 80 % de notre énergie vient du nucléaire » ? En réalité, c'est l'électricité qui est produite à 80 % par les centrales, celles-ci couvrant seulement 16 % de notre consommation totale d'énergie, largement constituée de pétrole (les voitures ne roulent pas encore à l'électricité). Nous prennent-ils pour des idiots quand ils dégainent l'argument ultime, « l'indépendance énergétique de la France » ? La dernière mine d'uranium de l'Hexagone a fermé dans les années 1990. Aujourd'hui, toute la matière première nécessaire à l'alimentation de nos réacteurs vient de l'étranger, au prix de compromissions avec des despotes et au mépris de la santé des populations locales (4). Illustration : Jean Jullien L'extrême gravité de la situation au Japon est en train de mettre à bas ces constructions médiatiques, ce déni de démocratie. La stratégie des industriels consistant à rassurer sur les risques encourus sans jamais en expliquer la nature perd son efficacité : les conséquences d'un accident s'étalent sous nos yeux. Difficile aussi de formuler la célèbre et abusive alternative, « le nucléaire ou la bougie » : aujourd'hui, les Japonais ont le nucléaire ET la bougie. Le vieil antagonisme entre « pro » et « anti »-nucléaires, entretenu par les tenants de l'atome pour neutraliser le débat, ne tient plus : un tsunami aux antipodes prouve que nous sommes tous « dans » le nucléaire. Et pour longtemps. Il faudrait plusieurs décennies pour stopper et démanteler les réacteurs, des dizaines de milliers d'années pour que leurs déchets deviennent inoffensifs. Plus prosaïquement, le grand public a découvert des évidences largement ignorées. Par exemple, que la planète ne comptait pas seulement quatre cent quarante réacteurs nucléaires mais aussi, fatalement, quatre cent quarante piscines de refroidissement représentant un danger à peu près équivalent. Des affirmations infondées se trouvent enfin pulvérisées. Depuis 1986 et l'accident de Tchernobyl, les autorités « compétentes » répétaient que les réacteurs occidentaux étaient beaucoup plus sûrs que ceux du régime soviétique en faillite, car ils possédaient une enceinte de confinement qui nous protégerait des retombées en cas d'accident. A Fukushima, non seulement ces enceintes de confinement n'ont pas résisté aux explosions, mais en plus elles ont constitué un obstacle aux tentatives de refroidissement des réacteurs en fusion... Impossible de conserver une foi aveugle dans la technologie salvatrice. L'inquiétude du public est moins que jamais le fruit de « l'émotion », comme le rabâchent certains, mais bien de la raison. Le mythe nucléaire s'effondre, entraînant l'humanité entière dans une ère incertaine. Samuel Gontier Télérama n° 3193 http://www.telerama.fr/idees/pourquoi-la-question-du-nucleaire-a-t-elle-ete-occultee-en-france,67040.php |
Ecrit par: P'tit Panda Mardi 29 Mars 2011 08h52 | ||
Personne ici ne t'interdit de poster des infos affichant d'autres points de vue ! Ne nous fais pas croire non plus que tout va bien au Japon en ce moment, que Tepco est une entreprise philanthrope qui a toujours joué la transparence qui n'a jamais pris les citoyens japonais pour des imbéciles, qu'il n'y a jamais eu d'opération d'enfumage de la part de la filière nucléaire, que tous les étrangers (en particulier les Français) sont restés au Japon pour soutenir son peuple qui souffre, etc... Ce serait un peu gros, ça pourrait nous donner l'impression de lire Paris M en d'autres circonstances. |
Ecrit par: ah_thomas Mardi 29 Mars 2011 09h04 |
Il y a de la désinformation ou non information dans les deux sens, c'est un peu partout pareil. Je crois que tu es/ étais au Japon Oli ? Moi quand la flamme Olympique est passée en France j'était en Chine et je voyais ce que rapportaient les médias ici et là-bas, et il y avait de gros écarts de points de vue. La Chine n'est pas le Japon, et vice versa, et c'est tant mieux. Mais ça permet de se faire une idée, à l'extrême mais valide, sur les médias nationaux. On pourrait faire le même débat sur la Lybie, on entend ce qu'on veut bien nous dire. Comme dit Panda, tu peux aussi poster d'autres points de vue. Mais bon on oblige personne à lire ces articles et surtout à croire tout ce qui est marqué dedans. Chacun est libre de se faire son avis et de comprendre la situation et de rechercher comme tout le monde plus d'infos. Maintenant Le Monde est une grosse pointure reconnue dans le monde (justement) avec des avantages et des inconvénients. Je ne défends pas spécialement le canard, mais laisser des postes furtifs pour critiquer la nature de ce journal ne fera pas avancer ta cause, Oli. Je crois que 98% des gens ne comprendront pas de telles critiques. Pourquoi ne pas détailler plus ton point de vue ? Moi je serais super heureux d'avoir plus d'infos sur le sujet. Enfin, Panda poste des articles qui l'interpelle, je dis tant mieux, il mérite bien de mettre ce qu'il veut sur le forum. |
Ecrit par: TsuiHark Mardi 29 Mars 2011 14h59 | ||
J'aimerai bien comprendre ton point de vue Oli. Il ne me semble pas que Le Monde puisse être taxé de sensationnaliste. Je taxerai plutôt TF1 et consort ainsi (qui te passent 15 fois les mêmes extraits comme s'ils essayaient de monter le prochain Michael Bay) où d'autres journaux qui ne postent que des photos et de maigres articles. Le Monde essaye au moins d'analyser la situation sans gober bêtement la désinformation des gouvernements Français et Japonais (relayées par toutes les chaines comme si c'était des faits établis). Tu est en droit de penser le contraire, mais dis en un peu plus, que l'on te comprenne, car là, j'ai l'impresion que tu critiques juste pour critiquer. |
Ecrit par: ah_thomas Mardi 29 Mars 2011 16h14 | ||
http://www.reuters.com/article/2011/03/29/us-japan-plutonium-idUSTRE72S32C20110329 |
Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 30 Mars 2011 01h49 |
Japon : le bilan humain et matériel de la catastrophe LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 29.03.11 | 16h59 • Mis à jour le 29.03.11 | 17h23 Le bilan officiel s'élève à plus de 10 000 morts et 16 000 disparus après le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon. Le bilan officiel s'élève à plus de 10 000 morts et 16 000 disparus après le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon.AP/Itsuo Inouye Alors qu'une contamination nucléaire à grande échelle menace toujours le Japon, le pays doit aussi venir en aide aux milliers de réfugiés et de victimes du séisme. Les chiffres provisoires du bilan matériel et humain donnent l'ampleur de la catastrophe en cours. 10 804 morts et 16 244 disparus Le dernier bilan officiel date du dimanche 27 mars, date à laquelle la police japonaise a fait état de 10 804 décès confirmés et de 16 244 disparus, à la suite du séisme et du tsunami. Ce bilan excède largement celui du séisme de Kobé en 1995, qui avait fait 6 434 morts. Il pourrait, pourtant, encore s'alourdir : les réfugiés évacués de la zone autour de la centrale de Fukushima racontent (lien Abonnés) que dans les villes laissées à l'abandon de la zone de sécurité, les secours n'ont pu comptabiliser tous les disparus. Près de 200 000 foyers toujours privés d'électricité Ceux qui ont survécu vivent toujours dans la précarité. Le fournisseur d'électricité Tepco, qui tente en vain de maîtriser la situation à Fukushima, recensait 192 339 foyers privés d'électricité dans le Nord, dimanche. Le ministère de la santé estime qu'au moins 530 000 foyers étaient privés d'eau courante à cette même date dans dix préfectures du pays. Au total, 18 649 bâtiments ont été complètement détruits, a déclaré la police dimanche. Des réfugiés en situation critique Dans la région de Fukushima, environ 177 500 habitants ont été évacués de la zone de 20 km autour de la centrale nucléaire endommagée. Le gouvernement a admis que les personnes vivant dans un rayon compris entre 20 et 30 km devaient aussi envisager de partir, mais beaucoup n'avaient pas attendu cette annonce pour fuir la région. Selon les chiffres officiels, environ 242 881 personnes évacuées se trouveraient dans des hébergements provisoires. Beaucoup ont tout perdu et, ne touchant plus de salaire, doivent chercher des petits boulots au jour le jour pour survivre. Jusqu'à 216 milliards de dollars de dégâts Le gouvernement a évalué les dégâts du séisme et du tsunami entre 16 000 et 25 000 milliards de yens (138 à 216 milliards d'euros). A titre de comparaison, le coût total des dommages causés par les catastrophes naturelles dans le monde en 2010 a été évalué à 218 milliards de dollars (154 milliards d'euros) par Swiss Re, deuxième réassureur mondial. Dans la métropole de Sendaï, nombre d'activités côtières ont été réduites à néant et les infrastructures ravagées. Beaucoup de firmes nippones ont dû cesser leurs activités dans le pays, dont les principaux constructeurs d'automobiles. "Le tremblement de terre devrait avoir un impact considérable sur les activités économiques d'un grand nombre de secteur", a prévenu dimanche le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano. La côte Pacifique du Tohoku, au nord-est, la plus durement frappée par le tsunami et le séisme, comptait au total pour 8 % du PIB du pays. Pour soutenir l'économie locale, la Banque du Japon a versé dimanche 55 milliards de yen (480 millions d'euros) à treize banques implantées dans le Nord-Est. |
Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 30 Mars 2011 09h41 |
Le Japon envisage des mesures désespérées pour enrayer les fuites radioactives à Fukushima LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 30.03.11 | 08h49 • Mis à jour le 30.03.11 | 10h29 Le gouvernement japonais a ordonné, mercredi, un contrôle urgent de tous les réacteurs nucléaires du pays, afin de s'assurer qu'ils ne rencontrent pas un jour les mêmes avaries que celles subies par la centrale de Fukushima, endommagée par le séisme du 11 mars. Une lettre a été adressée par le ministre de l'économie, du commerce et de l'industrie, Banri Kaieda, aux PDG des neuf compagnies régionales d'électricité du Japon ainsi qu'à deux autres exploitants de centrales nucléaires. Le Japon compte plus de 50 réacteurs, tous situés en bord de mer, sur un archipel qui est intégralement menacé de secousses telluriques. Après étude des mécanismes et lacunes qui ont conduit à cette catastrophe, le ministère exige que tous les réacteurs en activité soient contrôlés rapidement et que des dispositions soient prises afin de réduire les risques de reproduction de ce type d'accident. Quant aux installations qui sont actuellement à l'arrêt ou en construction, elles ne pourront pas être exploitées sans avoir été contrôlées, a précisé le ministre, lors d'une conférence de presse partiellement retransmise à la télévision. Le nucléaire reste une source d'énergie importante pour le Japon (30 %), mais le pays doit commencer à revoir sa politique énergétique et à écouter les experts, a dit le ministre Banri Kaieda. Une révision globale de la politique énergétique japonaise est nécessaire et passera par l'énergie solaire, a-t-il ajouté. BÂCHE POUR RECOUVRIR LES BÂTIMENTS Dans l'immédiat, le Japon étudie toutes les options pour réduire les émissions radioactives et évacuer des tonnes d'eau contaminée à la centrale de Fukushima. Le quotidien Asahi Shimbun rapporte que parmi les options envisagées, Tepco pourrait utiliser un pétrolier mouillant en face de la centrale pour évacuer le liquide hautement radioactif, ce qui permettrait aux ouvriers de pouvoir à nouveau travailler. Le journal évoque aussi la possibilité de recouvrir les bâtiments endommagés de trois des six réacteurs d'une bâche fabriquée dans un matériau spécial qui serait capable de limiter les dégagements de vapeurs radioactives. Interrogé au sujet de ces options, le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a répondu mercredi que le gouvernement et les experts nucléaires réfléchissaient à "toutes les solutions, y compris celles mentionnées dans la presse". La centrale de Fukushima, construite il y a plus de quarante ans, n'était pas conçue pour résister au tsunami de 14 mètres qui a ravagé ses installations le 11 mars après le séisme. L'alimentation électrique des circuits de refroidissement des six réacteurs a été brutalement interrompue. Privé d'eau, le combustible nucléaire a commencé à chauffer et à entrer en fusion, provoquant une série d'explosions et d'importantes fuites radioactives. Toutefois ce processus infernal, qui pourrait déboucher sur un accident nucléaire majeur, semble pour l'instant avoir été enrayé. "Les informations actuelles dont nous disposons laissent penser que la centrale connaît un lent rétablissement après l'accident", a dit Peter Lyons, sous-secrétaire américain par intérim chargé du Bureau de l'énergie nucléaire au ministère de l'énergie. "Il y a encore un grand nombre d'obstacles à surmonter pour que la centrale nucléaire retrouve une stabilité, mais je pense que les choses vont dans la bonne direction", a confirmé William Borchardt, un haut responsable de la Nuclear Regulatory Commission, la commission américaine de régulation nucléaire. L'opérateur du site, Tepco, a accepté l'aide d'experts du groupe nucléaire français Areva, spécialisés dans la décontamination des rejets radioactifs, qui sont attendus à Tokyo. Le ministère de l'énergie américain a également mis à sa disposition des robots résistant aux radiations, capables de recueillir des informations sur les réacteurs dans des endroits où la radioactivité est trop élevée. PDG ABSENT, ACTION EN CHUTE LIBRE Critiqué pour son absence remarquée depuis le début de la crise nucléaire la plus grave depuis Tchernobyl, le PDG de Tepco, Masataka Shimizu, 66 ans, a été hospitalisé mardi soir, pour hypertension artérielle, selon les médias."M. Shimizu devait s'exprimer publiquement ce mercredi après-midi lors d'une conférence de presse et faire le point sur la centrale de Fukushima, mais il sera remplacé par le président honoraire, Tsunehisa Katsumata", a expliqué un porte-parole de l'entreprise. M. Shimizu était déjà tombé malade le 16 mars, soit cinq jours après le séisme, et avait pris une semaine d'arrêt de travail. Il avait alors été forcé de quitter le comité de crise mis en place par le gouvernement et la compagnie électrique, selon les grands journaux japonais. Le PDG était censé avoir repris le travail depuis. Critiqué par les médias pour son absence depuis de la début de la crise, M. Shimizu est apparu pour la dernière fois en public le 13 mars. En son absence, c'est le vice-président de la compagnie électrique, Sakae Muto, qui a occupé la scène. L'aggravation de la situation à Fukushima, les fuites radioactives qui contaminent la mer et les environs, l'absence d'échéance pour la stabilisation des installations, ainsi que les manques à gagner et dédommagements auxquels doit faire face Tepco inquiètent au plus haut point les investisseurs. L'action Tepco cédait encore, mercredi, le maximum autorisé en cours de séance à la Bourse de Tokyo, tombant à 466 yens en séance (- 17,66 %). Depuis le 11 mars, le titre Tepco a perdu environ 78 %. Le gouvernement n'exclut pas une nationalisation partielle de l'entreprise, qui dessert notamment l'agglomération de Tokyo, même si dans l'immédiat la priorité pour l'Etat est surtout de stopper l'escalade de problèmes dans la centrale endommagée par le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars. |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 02 Avril 2011 00h51 |
A Hong Kong aussi, les artistes se sont mobilisés : un concert au parc Victoria a eu lieu ce 1er avril. Résultat : environ 19 millions de HKD récoltés pour les sinistrés du Japon... http://ent.sina.com.cn/f/s/mxgzrbddz/index.shtml |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 02 Avril 2011 14h38 |
Tsunami et demain... Des artistes français et japonais se mobilisent en soutien aux sinistrés du tsunami [concert] 11 avr. , 20:00 salle Renaud-Barrault > achetez Concert exceptionnel avec la participation de Jane Birkin, Jun Miyake, Camille, Salvatore Adamo, Zaz, Sanseverino, Pierre Barouh, Nicole Croisille, Françis Lai, Maïa Barouh, Mieko Miyazaki, Sublime, La caravane passe, Les guignols de l’info… et de nombreuses personnalités. Programmation musicale et artistique en cours. Une soirée présentée par Jean-Michel Ribes. > www.tsunamietdemain.com Le Japon est aujourd’hui touché par une crise humanitaire gigantesque. Les besoins sont énormes et par nos dons, nous pouvons faire beaucoup. Certes, c’est un pays riche, et certainement le mieux préparé aux catastrophes naturelles. Mais l’ampleur du cataclysme auquel il doit faire face aujourd’hui est telle qu’une aide d’urgence est impérative. Le Nord-Est du Japon abrite une population rurale, modeste, et souvent âgée. Les sinistrés ont tout perdu, ils survivent dans des abris de fortune et manquent de vivres, d’eau, d’essence, et d’accès aux médicaments. La réalité va au-delà des images qui nous parviennent. L’attraction culturelle entre la France et le Japon existe depuis longtemps et elle est toujours aussi vivante. Chaque année, nombre d’artistes français de toutes disciplines vont se produire avec succès au Japon. 23 000 japonais vivent aujourd’hui en France. Ils sont dans l’angoisse et la frustration de ne pas pouvoir être auprès de leurs proches. Ce concert est aussi pour eux. Le bénéfice des ventes de billets sera entièrement reversé aux organismes humanitaires déjà sur le terrain. Les organisateurs travaillent avec la Croix Rouge et l’association « Kokkyô naki Kodomo » (KnK = Enfants sans frontières). > Dons : en savoir plus Tarifs : normal 35€ / soutien 350€ Soirée organisée en partenariat avec Dailymotion, AMP, GlobeCast http://2010-2011.theatredurondpoint.fr/saison/fiche_evenement.cfm/109050-tsunami-et-demain.html |
Ecrit par: lanjingling Samedi 02 Avril 2011 21h46 | ||||
moi aussi
ca faisait longtemps que je n'avais pas vu quelqu'un manier aussi bien l'euphemisme pour memoire, c'est a ce moment que la chine a pour la premiere fois bloque youtube , parce qu'officiellement, c'etaient les francais qui avaient eteint la flamme , alors que sur youtube on voyait bien que c'etait les miliciens, pardon, les volontaires chinois protecteurs de la flamme et de l'esprit olympique |
Ecrit par: ah_thomas Samedi 02 Avril 2011 23h12 |
j'harmonise le forum autant que possible |
Ecrit par: P'tit Panda Mardi 12 Avril 2011 11h08 |
L'accident de Fukushima classé au même niveau que Tchernobyl LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 12.04.11 | 06h24 • Mis à jour le 12.04.11 | 08h55 De la fumée s'échappe du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima Dai-Ichi. Une photo rendue publique par Tepco le 21 mars 2011.AFP/- L'Agence japonaise de sûreté nucléaire a élevé, mardi 12 avril, l'accident nucléaire de la centrale de Fukushima-1 au niveau maximum de 7 sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques (INES), le plaçant au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl. Elle a toutefois précisé que le niveau des émissions radioactives enregistré depuis le début de l'accident nucléaire n'équivalait qu'à 10 % de celui mesuré en 1986 après la catastrophe de la centrale située en Ukraine. "Nous n'avons pas déploré les mêmes irradiations de personnes. Il y a eu des rejets à Fukushima de vapeurs et de fumées, mais pas de même ampleur ni de même nature qu'à Tchernobyl", a mis en exergue un porte-parole de l'Agence. Les autorités nucléaires japonaises craignent tout de même que les "fuites radioactives" ne "dépassent finalement celles de Tchernobyl". "ACCIDENT MAJEUR" Un responsable de l'Agence japonaise de sûreté nucléaire a souligné que la décision de revoir la gravité de l'accident à la hausse avait été prise "sur la base des mesures d'iode et de césium relevées dans l'environnement". "Nous allons continuer de surveiller la situation. C'est un niveau provisoire", a-t-il précisé, ajoutant que la décision définitive de classer cet accident au niveau 7 serait prise ultérieurement par un comité d'experts internationaux. Jusqu'ici, l'Agence japonaise classait l'accident au niveau 5, ce qui correspond à un "accident ayant des conséquences étendues", tandis que son homologue française l'évaluait à 6, le niveau d'un "accident grave". Le niveau 7, le plus important, correspond à un "accident majeur". Seule la catastrophe de Tchernobyl a été classée jusqu'à présent à ce degré maximal, signifiant qu'un "rejet majeur de matières radioactives" s'est produit avec "des effets considérables sur la santé et l'environnement". RÉPLIQUES Pendant ce temps, les répliques au séisme dévastateur du 11 mars continuent de secouer la côte nord-est du Japon. Une forte secousse de magnitude 6,3 s'est produite, mardi en début d'après-midi, dans la préfecture de Fukushima. Son hypocentre était situé à seulement 10 km de profondeur. Les employés de la centrale de Fukushima-1 ont été évacués par précaution. Tepco a assuré que ses pompes électriques continuaient de fonctionner normalement pour refroidir les réacteurs nucléaires. Selon les experts, des tremblements de terre répétés pourraient provoquer des dégâts supplémentaires sur la centrale déjà gravement endommagée. Aupravant, une autre réplique, de magnitude 6,4, avait eu lieu à l'est de Tokyo. Elle a été fortement ressentie dans la capitale japonaise, où les immeubles ont tremblé. Aucune alerte au tsunami n'a été déclenchée et aucun dégât n'a été rapporté dans l'immédiat, d'après les médias. Tepco avait indiqué qu'un incendie s'était déclenché dans la centrale avant la secousse, mais sans affecter les réacteurs. Il a été rapidement éteint. Pour en savoir plus sur ces répliques : Lire l'interview de Jérôme Vergne, sismologue à l'Institut de physique du globe de Strasbourg, sur le blog Eco(lo) du Monde.fr. |
Ecrit par: P'tit Panda Mardi 12 Avril 2011 12h03 |
Nucléaire : la presse japonaise critiquée LEMONDE.FR | 21.03.11 | 15h37 De la fumée s'échappe du réacteur numéro 4 de la centrale de Fukushima. Photo datée du 16 mars.AP "Twitter et la BBC." C'est souvent la réponse obtenue lorsque l'on interroge les Japonais sur leur manière de s'informer sur la crise nucléaire. La presse japonaise, largement dépendante de la communication du gouvernement et de Tepco, la principale compagnie d'électricité du pays, a été fortement critiquée pour sa passivité, se contentant d'appeler à la solidarité et au calme. En ligne de mire : le système des "clubs de journalistes", dont l'ancien premier ministre Yukio Hatoyama avait entamé la réforme en 2010. Ces clubs, qui structurent les médias japonais autour de groupes mêlant journalistes et officiels, créent des liens de dépendance et de loyauté très forts avec les entreprises et les institutions. Ainsi, la presse a souvent été frileuse pour couvrir les scandales politiques et a parfois préféré citer la presse étrangère pour aborder une affaire intérieure délicate. En 2002, l'organisation Reporters sans frontières avait jugé que le système des clubs de presse japonais créait" une différence dangereuse entre les informations données à la presse nationale et celles données à la presse étrangère sur la situation au Japon." La communication de Tepco, souvent floue et tardive, a été décrédibilisée à maintes reprises par le passé. En vingt ans, plus de deux cents fausses déclarations dans les rapports d'inspection de routine menée par le gouvernement avaient été révélées, poussant la direction de Tepco à la démission en 2002. COMMUNICATION FLOUE ET TARDIVE Mais surtout, l'entreprise a de nouveau été sous le feu des critiques en 2007, lors d'un incident à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, la plus grande du monde,après un séisme de magnitude 6,8. La centrale avait cessé de fonctionner pendant plus de vingt et un mois. Le manque de transparence dans la communication autour de cet incident avait suscité des inquiétudes. Après que les critiques venant de l'extérieur sur la transparence du gouvernement se sont fait entendre, la presse japonaise s'est réveillée. Ainsi le Mainichi Shimbun, l'un des quatre plus grands journaux japonais, appelle lundi dans son éditorial à une "communication de crise" plus efficace pour informer le public sur la contamination de l'eau et des aliments, aujourd'hui la préoccupation numéro un des Japonais. Il renouvelle tout de même son appel au calme : "Les efforts [de communication] du gouvernement n'ont pas été suffisants. Les informations sur la contamination radioactive – ou son absence – sur les produits alimentaires et l'eau du robinet n'ont pas été délivrées au public de manière adéquate. [...] cela n'empêche que, selon les données existantes, il n'y a aucune raison de s'inquiéter." Les Japonais qui savent lire l'anglais se tournent donc naturellement vers les médias anglo-saxons, essentiellement la BBC, qui dispose d'un puissant réseau de correspondants. Sur Twitter et les réseaux sociaux, la défiance envers les médias s'exprime largement et les experts nucléaires rassurants sont souvent soupçonnés d'appartenir à des lobbies. Mais les Japonais suivent volontiers des journalistes dont la réputation n'est plus à faire, comme le très respecté Jun Hori, présentateur à la télévision publique NHK. Certains comptes créés au cours de la semaine dernière font déjà référence, comme @Earthquake_JP, suivi par plus de deux cent mille utilisateurs de Twitter. Antoine Bouthier |
Ecrit par: P'tit Panda Jeudi 14 Avril 2011 23h28 |
En France, l'accident de Fukushima porte un coup dur aux restaurateurs japonais Le Monde.fr | 12.04.11 | 13h45 "Chers clients, nos produits sont bien vérifiés et le poisson vient de Rungis". L'affiche épinglée sur la porte de Sushi Kilala, petit restaurant japonais traditionnel à proximité de la rue Sainte-Anne à Paris, annonce la couleur : plus question de se vanter de l'origine japonaise de ses produits. Alors que les premières contaminations radioactives de poissons ont été détectées au large de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, les restaurateurs qui se targuaient de l'authenticité nippone de leur cuisine comme d'un gage de qualité, préfèrent désormais montrer patte blanche. "Avec la télé, qui n'arrête pas de parler du danger nucléaire, les gens ont peur, et la clientèle a baissé de 30 %", maugrée le patron des lieux, Hitoshi Sakakibara. Créé en 2007 pour permettre aux restaurants de tradition japonaise de se démarquer des rivaux chinois et vietnamiens qui ont envahi le secteur porteur du sushi, le label "cuisine japonaise authentique" n'a ainsi plus vraiment le vent en poupe. Le Jetro (l'organisation chargée de la promotion des échanges et des produits japonais à l'étranger), à l'origine de l'initiative, n'a pas prévu de la renouveler cette année. Il faut dire que le label impose l'utilisation de condiments, d'algues et de riz importés du Japon. Tatsuhi Matsumara, le chef des cuisines du Kunitoraya, un restaurant labellisé de ramens (nouilles) préfère exhiber des sachets d'algues wakame en provenance de Chine. Il concède que la sauce soja et certaines variétés d'algues proviennent de l'archipel nippon, affirmant cependant avec précaution que le tout a été "importé il y a plusieurs mois". IMPORTER CHINOIS ? En plus de la méfiance des clients à consommer nippon, les épiceries et grossistes de produits japonais craignent désormais des ruptures de stock. Le tsunami, en frappant de plein fouet la chaîne de production de la côte est du Japon, a considérablement réduit les capacités d'exportation du pays. Le double contrôle imposé par les autorités nippones, puis par les douanes françaises sur les produits en provenance des 12 préfectures entourant la centrale de Fukushima, entrave également les livraisons de marchandises. "Notre cargaison a été bloquée au Havre par les douanes. Pourtant le bateau est parti avant le séisme", explique Keiyuki Torada, patron du restaurant-épicerie Juji-Ya, qui s'inquiète surtout pour la prochaine livraison, prévue en mai. "Certains de nos clients japonais ont déjà peur de manquer ; ils ont pillé certains produits, pour les stocker dans leurs placards ", affirme-t-il tout en réapprovisionnant un présentoir, dévalisé le matin même, en wakame provenant de la préfecture de Miyagi, juste au nord de Fukushima. Et même si le ministère des affaires étrangères nippon a récemment appelé à ne pas pénaliser les exportations japonaises, garantissant à tous les pays importateurs "des informations suffisantes" sur l'état de la centrale nucléaire, ainsi que l'émission d'un certificat d'origine et de sûreté radioactive pour les denrées alimentaires, les revendeurs cherchent des solutions pour combler le trou attendu dans les importations futures. Chez Kioko, la grande épicerie japonaise parisienne, on est conscient qu'assurer les exportations est loin d'être prioritaire dans le Japon post-tsunami. "On pourrait être contraint de remplacer une partie de nos produits par leurs équivalents fabriqués hors Japon si on ne veut pas manquer de stocks." C'est-à-dire, pour l'épicerie japonaise traditionnelle, se résoudre à importer chinois. Clément Imbert |
Ecrit par: P'tit Panda Samedi 16 Avril 2011 08h17 |
"Japon : Nucléaire, la filière du silence" : http://envoye-special.france2.fr/les-reportages-en-video/japon-nucleaire-la-filiere-du-silence-14-avril-2011-3392.html http://envoye-special.france2.fr/les-reportages-en-video/japon-nucleaire-la-filiere-du-silence-14-av envoye-special.france2.fr |
Ecrit par: P'tit Panda Mercredi 22 Juin 2011 17h11 |
saine colère |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 11 Mars 2012 08h23 |
Un an déjà..... |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 11 Mars 2012 08h25 |
Courrier International n° 1114 du 08 mars 2012 Japon : un an après la catastrophe • Depuis le séisme, le tsunami et l’accident nucléaire de Fukushima, douze mois se sont écoulés. • La désinformation orchestrée par le gouvernement et la société Tepco semble avoir définitivement ruiné la confiance de la population. • Désormais, chacun est livré à lui-même, face à des slogans creux appelant à la solidarité. • Ecrivains et auteurs de mangas cherchent à ouvrir le chemin de la reconstruction. |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 11 Mars 2012 08h27 |
Le Japon, l'année d'après la vague Le Monde | 10.03.12 | 14h20 • Mis à jour le 11.03.12 | 07h39 "Soudain, sans crier gare, tout bascule", se souvient Takiko Takeda. C'était il y a un an. Les mains de ce "petit bout" de femme vigoureuse d'une soixantaine d'années tremblent encore lorsqu'elle évoque ce qu'elle a vécu. Elle habitait le quartier de Minamihama, situé en bord de mer dans la ville portuaire d'Ishinomaki (160 000 habitants). Ici, le tsunami du 11 mars 2011 a fait 3 800 morts et disparus. "Nous étions au crématoire, pour les funérailles de mon beau-frère. On était en train de sortir le cercueil du corbillard quand le séisme s'est produit. Puis, ce fut l'alerte au tsunami. On ne comprenait pas ce qui se passait. Affolés, nous sommes remontés en voiture, mais la vague arrivait. J'ai vu le cercueil emporté et puis ce fut le tour de notre voiture. Portée par les flots, elle s'est encastrée dans une maison qui flottait elle aussi. Nous avons pu sortir et nous sommes restés sur le toit à dériver jusqu'à l'aube du lendemain avant d'être secourus." Aujourd'hui, elle vit avec son mari, son fils, sa bru et leurs deux enfants dans une maisonnette préfabriquée de 60 m² dans un quartier 2 000 logements provisoires à Ishinomaki. "Dans un an où serons-nous ? Personne ne le sait", dit-elle. Ces logements dans lesquels vit encore une bonne partie des 330 000 sinistrés devront être évacués en mars 2013. "Il ne reste rien de notre maison. Nous avons reçu une indemnité de 1 million de yens (10 000 euros). Là où nous habitions, c'est devenu trop dangereux, dit la mairie. Mais où aller ?" A Ishinomaki, 28 000 maisons ont été englouties. La vague, qui a atteint 10 m, a pénétré dans les terres sur 7 km. A Ogatsu, port à quelques dizaines de kilomètres de là, 80 % des bâtiments ont été détruits et la ville a été désertée par ses 4 000 habitants. Plus au nord, à Rikuzen Takata, ravagée par le tsunami et les incendies (1 800 morts, soit près de 10 % de la population), une partie des habitants sont partis et ne reviendront pas. Un énorme travail de déblaiement a certes été fait dans les préfectures sinistrées (Fukushima, Miyagi et Iwate) : les scènes de désolation ont fait place à des rues qui ont repris un semblant de normalité avec leurs publicités, leurs petits commerces et, çà et là, des béances : l'emplacement de maisons effondrées. Ailleurs, ce sont à perte de vue des terrains vagues, aplanis, entrecoupés parfois d'immenses mares où se croisent à angle droit des routes refaites mais vides qui ne mènent nulle part. Mais les stigmates restent dans les coeurs. Au-delà des grands projets de reconstruction annoncés en fanfare - une manne pour les géants du génie civil, qui écrasent au passage les petites entreprises locales - et des slogans "Courage Japon" qui ont fleuri depuis des mois se dessine une réalité moins florissante au fil des récits des sinistrés, qui se répètent comme une longue litanie d'un lieu à un autre. Des vies brisées par les deuils, la destruction, et dont l'avenir est bouché. Un sentiment d'abandon que résume cette formule d'un sinistré : "Nous sommes des prisonniers de geôles sans barreaux qui ignorent combien de temps ils ont encore à tirer." Il vit dans le même lotissement de logements provisoires que Mme Takeda, bâti sur un terrain destiné à recevoir une zone industrielle, coupé de routes sur lesquelles foncent des poids lourds. Il y a peu de travail, et le départ des jeunes aggrave le vieillissement des régions affectées : 41 000 personnes ont quitté les préfectures de Fukushima, Iwate et Miyagi. Cet exode prend une dimension particulière à Fukushima, où la crise nucléaire a porté un coup supplémentaire aux victimes du tsunami - et à bien d'autres qui vivaient pourtant loin de la côte. La majorité (31 000 personnes) de ceux qui ont quitté les régions sinistrées vivait dans cette préfecture. A Minamisoma, dont la partie sud se trouve dans les zones des 20 km interdits d'accès autour de la centrale, 43 000 personnes sur 51 000 sont parties, et 7 000 personnes vivent dans les logements provisoires : "Jusqu'à quand ?, interroge Kyoko Kumai. Je ne suis plus bien jeune pour attendre ainsi. " Les plus âgés ont peur de se retrouver isolés dans de grands ensembles : ce fut le cas à Kobé, après le séisme de 1995. Le taux de suicides y fut élevé. Depuis le 11 mars, 1 300 victimes du tsunami se sont donné la mort. Les raisons des départs ne se limitent pas à la menace radioactive : les perspectives d'emploi sont limitées, sauf dans le bâtiment, mais les activités telles que l'agriculture et la pêche périclitent. A Ishinomaki, les pêcheurs peinent : les prises ne dépassent pas le quart de ce qu'elles étaient avant la catastrophe. Le long de la côte, en remontant vers le nord, les routes ont été dégagées, et par endroits des tapis de débris amoncelés barrent la vue sur plusieurs mètres de hauteur et des centaines de longueur. Ailleurs, on tombe sur des entassements de carcasses de voitures ou des bâtiments éventrés aux squelettiques charpentes d'acier tordues devant lesquels un petit autel bouddhique a été dressé avec des fleurs et quelques offrandes. Certaines agglomérations ont disparu : ce ne sont plus que des "lieux-dits". Au fond de sa crique, Shirahama, à une trentaine de kilomètres d'Ishinomaki, était une bourgade de pêcheurs. C'est devenu un terre-plein vide face à la mer, dans un paysage d'îlots rocheux et de pinèdes tel qu'on en voit sur les estampes. Le village ne sera jamais reconstruit. Le lieu est trop dangereux. Dans le petit port voisin d'Ozaki, une dizaine de familles de pêcheurs ont reformé une communauté. Au fond de la baie, entourée de collines, la petite agglomération n'a eu qu'un mort. "Les familles ont fui sur les hauteurs, et nous, nous sommes partis en mer pour éviter la vague : en dix minutes à plein moteur, on est assez loin, et la moitié des bateaux ont été sauvés", rappelle Katsuya Sasaki. Un tiers des familles sont restées. Les hommes pêchent des algues (dont raffolent les Japonais), que les femmes préparent sur le quai avant de les faire bouillir dans des baquets chauffés à l'électricité. "On a nettoyé par nous-mêmes, et le département nous a fourni des équipements." Là, la communauté n'a pas éclaté, et la vie a repris. Ailleurs, ce n'est pas le cas, et beaucoup de pêcheurs sont devenus manoeuvres. Katsuya Sasaki a de la chance : il vit dans une maison neuve sur une hauteur. Elle fait partie d'un projet du département d'architecture de l'université Kogakuin à Tokyo et d'une entreprise de construction locale qui, avec des charpentiers des environs, a construit onze maisons de bois de style traditionnel. Certes, une goutte d'eau, compte tenu des besoins : "Nous voulions montrer que, plutôt que des logements provisoires à 5 millions de yens l'unité destinés à être détruits deux ans après, il était préférable de construire aussi vite des habitations permanentes en utilisant des techniques traditionnelles pour un coût de 9 millions de yens", explique Shinichi Sekiya, de l'université Kogakuin. Le projet a été financé par des donations. Des plans de reconstruction sont prêts, mais le gouvernement central ne prend pas de décision. "On ne peut rien faire, à cause des retards au niveau gouvernemental", reconnaît-on à la mairie d'Ishinomaki, aujourd'hui installée dans les locaux d'un ancien grand magasin. Dans la population, ces projets suscitent plus de doutes que de certitudes. Seiichi Nagashima, propriétaire de la pâtisserie Kasaya, à Ishinomaki, aimerait bien relancer son activité au même endroit, mais "le projet de reconstruction prévoit l'installation d'une digue de 5 mètres de haut, dont le tracé passe juste devant le magasin". La reconstruction se concentre sur les grandes villes, à commencer par Sendai (1 million d'habitants) : le taux d'occupation des hôtels a augmenté de 10 % au cours des derniers mois. Certes, affectée dans sa partie proche de la mer, Sendai ne paraît guère une ville frappée par un désastre, avec ses boutiques de luxe et ses restaurants qui font salle pleine. Une animation qui contraste avec la situation des villes côtières de moindre importance, qui se dépeuplent. Philippe Mesmer et Philippe Pons Article paru dans l'édition du 11.03.12 * Un an après le tsunami, dans la préfecture d'Iwate, le 10 mars 2012 : |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 11 Mars 2012 08h30 |
Japon : minute de silence pour les victimes du tsunami du 11 mars 2011 LEMONDE.FR avec AFP | 11.03.12 | 07h56 • Mis à jour le 11.03.12 | 08h04 Les Japonais ont observé, dimanche 11 mars, une minute de silence à la mémoire des victimes du séisme et du tsunami qui ont dévasté la côte nord-est de l'archipel il y a un an, faisant plus de 19 000 morts et disparus. A 14 h 46 locale (6 h 46 à Paris), heure précise à laquelle est survenu le violent tremblement de terre le 11 mars 2011, la vie s'est figée dans les villes du Japon, pour une prière collective en hommage aux personnes emportées ou sinistrées par la catastrophe naturelle doublée d'un grave accident nucléaire à la centrale de Fukushima. "HOMMAGE À TOUS CEUX QUI Y ONT PERDU LA VIE" A Tokyo, immédiatement après la minute de silence, le premier ministre, Yoshihiko Noda, a prononcé un discours lors d'une cérémonie au Théâtre national de Tokyo, en présence de l'empereur Akihito et de très nombreuses personnalités. Le chef du gouvernement a promis de tout faire pour reconstruire la région ravagée et transmettre la mémoire de cette tragédie aux générations suivantes. Le premier ministre, Yoshihiko Noda, a prononcé un discours lors d'une cérémonie au Théâtre national de Tokyo.REUTERS/KYODO L'empereur Akihito, à peine remis d'un pontage coronarien, s'est ensuite levé, accompagné de l'impératrice Michiko, pour prier à son tour devant un immense monument floral. "Un an s'est écoulé depuis le 'Grand tremblement de terre de l'est', je rends profondément hommage à tous ceux qui y ont perdu la vie", a déclaré le souverain, symbole du peuple, lors d'une brève allocution. DIFFICULTÉS DE LA RECONSTRUCTION Outre les 19 000 morts, Akihito a évoqué la douleur les dizaines de milliers de personnes forcées de quitter leur domicile à cause de l'accident nucléaire provoqué par le tsunami à la centrale Fukushima Daiichi. Il a ensuite déploré que la reconstruction rencontre de nombreuses difficultés dans les provinces dévastées et en partie contaminées par la radioactivité. Ailleurs dans le pays, notamment dans les villes de la côte nord-est, de nombreux résidents ont prié en direction de l'océan Pacifique, accompagnés de membres de leurs familles revenus spécialement sur leurs terres natales en cette journée de recueillement. "Je voudrais que la reconstruction aille vite", a témoigné devant les caméras de télévision un habitant de Rikuzentakata, ville dévastée par l'immense vague qui a submergé le littoral quelques dizaines de minutes après le séisme de magnitude 9 survenu au large. * A 14 h 46 locale, la vie s'est figée dans les villes du Japon, pour une prière collective en hommage aux victimes du 11 mars : |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 11 Mars 2012 08h33 |
FUKUSHIMA – L’évacuation de Tokyo aurait été envisagée Selon une enquête indépendante, révélée lundi 27 février par le New York Times, les autorités japonaises auraient secrètement envisagé d'évacuer les 35 millions d'habitants de l'agglomération de Tokyo au moment où elles craignaient de perdre le contrôle de la centrale de Fukushima. La Rebuild Japan Initiative Foundation, une commission indépendante composée de trente professeurs d'université, de journalistes et de juristes a enquêté pendant six mois sur la réaction des autorités japonaises au moment de la crise nucléaire. L'étude révèle que pendant plusieurs jours le gouvernement n'avait plus d'informations sur l'état des dangereuses piscines de refroidissement du réacteur n° 4. Comme le souligne, Yuka Hayashi, dans un article du Wall Street Journal, cela montre surtout que malgré le calme affiché pour rassurer la population mondiale, le gouvernement japonais, envisageant le pire, a paniqué. Poussant le scénario catastrophe jusqu'au bout, il a envisagé rien de moins que la destruction de la ville. Yukio Edano, qui était porte-parole du gouvernement au moment de l'accident consécutif au tremblement de terre et au tsunami du 11 mars 2011, a déclaré aux enquêteurs : "J'ai pensé à un scénario diabolique" où les réacteurs nucléaires auraient explosé les uns après les autres. "Si ça arrive, Tokyo est fini", a-t-il dit avoir pensé. La préfecture de Tokyo compte 13 millions d'habitants. En y ajoutant la population des trois préfectures voisines, qui constituent le "grand Tokyo", la mégapole compte 35 millions d'habitants, la plus importante agglomération urbaine du monde. LE PREMIER MINISTRE A ÉVITÉ LE PIRE La base de ces informations avait déjà été révélée il y a quelques mois par le premier ministre de l'époque, Naoto Kan, démissionnaire depuis. Mais l'enquête précise les événements entourant la pire crise nucléaire planétaire depuis l'accident de Tchernobyl, en Ukraine, en 1986. D'après cette étude, Tokyo Electric Power (Tepco), l'entreprise gérant la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, située à 220 km au nord-est de Tokyo, a pensé évacuer le site où ses employés tentaient de maîtriser le désastre. Mais Tepco, qui a refusé de répondre aux questions de la commission, s'est vu ordonner à l'époque par Naoto Kan de continuer le travail en maintenant ses travailleurs sur place. D'après les experts, si le premier ministre n'avait pas insisté et obtenu gain de cause, l'accident de Fukushima aurait davantage dégénéré, entraînant des conséquences catastrophiques. Près d'un an après le début de la crise, l'accident est aujourd'hui en cours de contrôle et les réacteurs sont en état "d'arrêt à froid", c'est-à-dire que leur température interne est descendue sous les 100 °C. Une centaine de milliers de personnes habitant les environs de la centrale dans la préfecture de Fukushima ont été évacuées dans les premières semaines de l'accident. Certaines des zones vidées de leur population vont rester inhabitables en raison d'une forte radioactivité, a prévenu le ministère de l'environnement. s : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/02/28/fukushima-levacuation-de-tokyo-aurait-ete-envisagee/#xtor=RSS-32280322 |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 11 Mars 2012 08h39 |
Télérama N° 3243 du 7 Mars 2012 |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 11 Mars 2012 08h41 |
Rue 89 « Récits de Fukushima » : huit petits films, témoignages poignants s : http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/03/10/recits-de-fukushima-huit-temoignages-poignants-230020 |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 11 Mars 2012 08h43 |
ARTE : Enquête sur une supercatastrophe nucléaire Il a fallu attendre plusieurs jours, après le 11 mars 2011, avant que les responsables japonais n'admettent qu'il y avait eu à Fukushima un accident nucléaire sans doute plus grave que celui de Tchernobyl. Puis les autorités - l'exploitant Tepco, le gouvernement, les services de surveillance - n'ont cessé de minimiser l'ampleur de la catastrophe. Le documentaire tente de faire la lumière sur ce qui s'est passé dans les réacteurs 1 à 4 de la centrale. Il analyse aussi la gestion de crise du lobby nucléaire japonais et international et montre que celui-ci met tout en oeuvre pour préserver un marché mondial lucratif. http://videos.arte.tv/fr/videos/enquete_sur_une_supercatastrophe_nucleaire-6439122.html |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 11 Mars 2012 08h44 |
Le Nouvel Observateur http://tempsreel.nouvelobs.com/tsunami-un-an-apres/ dossier : Tsunami, un an après |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 11 Mars 2012 08h49 |
Sciences et Avenir : Dossier : Crise nucléaire au Japon http://www.sciencesetavenir.fr/crise-nucleaire-au-japon/ CRISE NUCLÉAIRE AU JAPON > FUKUSHIMA : QUELLES CONSÉQUENCES SUR LA SANTÉ? Fukushima : quelles conséquences sur la santé? Créé le 10-03-2012 à 13h18 - Mis à jour à 17h12 Par Joël Ignasse Un an après l’accident nucléaire à la centrale de Fukushima, il reste difficile d’évaluer les doses de radioactivité reçue par les personnes exposées et les effets sur leur santé. A cela s'ajoutent les traumatismes psychologiques. * Le tsunami plus meurtrier que le séisme Si le séisme du 11 mars 2011 qui s’est produit au large de l’agglomération de Sendai a été d’une particulière violence (9 sur l’échelle de Richter), les constructions japonaises ont plutôt bien supporté les secousses. La majeure partie des victimes a été causée par le tsunami qui a balayé 400 km de côtes de l’île d’Honshu. Un an après, le bilan officiel fait état de près de 16.000 victimes recensées et de plus de 3000 personnes toujours portées disparues. A ces deux catastrophes naturelles s’est ajoutée une troisième catastrophe, technologique celle-là : l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima-Daiichi. Le tremblement de terre et le tsunami ont endommagé une partie des installations du site et provoqué l’arrêt du système de refroidissement, des fusions de cœur de plusieurs réacteurs, la destruction des enceintes de confinement entourant les réacteurs et des fuites radioactives. L’accident a été classé 7 sur l’échelle INES (International Nuclear Event Scale), c’est-à-dire au même niveau que l’accident qui s’est produit sur le réacteur 4 de la centrale de Tchernobyl, en 1986. Les émissions radioactives ont dépassé à Fukushima les six millions de terabecquerels, selon l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN), soit environ la moitié des rejets de Tchernobyl. Une partie du panache sur l’océan « Les conséquences de cet accident nucléaire seront vraisemblablement moins dramatiques qu’à Tchernobyl sur le plan environnemental et sanitaire, estime Didier Champion, directeur de la crise à l’IRSN. Pour plusieurs raisons : d’abord parce qu’une partie du panache radioactif s’est dirigée vers l’océan où les effets de diffusion limitent la contamination. Et aussi parce que les populations ont été évacuées dès le 12 mars dans la zone dangereuse des vingt kilomètres ». Néanmoins de nombreuses personnes ont été exposées à des doses de radiation dépassant largement les normes de sécurité internationale et la contamination durable des sols par le césium 137 et 134 (voir la carte) induit des risques sanitaires encore mal évalués. Il existe plusieurs manières de mesurer la radioactivité, les plus usitées sont le Curie (Ci) et le Becquerel (Bq) qui se définissent comme le nombre de désintégrations radioactives par seconde au sein d'une certaine quantité de matière. Ces deux unités ne permettent pas d’évaluer correctement le risque de ces rayonnements. Pour cela on utilise des mesures de doses comme le Sievert (Sv) qui correspond à l'énergie reçue par unité de masse et prend en compte la dangerosité relative du rayonnement considéré. Pas d’effets déterministes L’exposition à des quantités importantes de radiation, supérieures à 100 milisieverts, expose à des effets déterministes, immédiats, et à des effets probabilistes à plus long terme comme les mutations ou les cancers. Les effets déterministes sont liés à une irradiation aigüe et peuvent causer des troubles graves hémorragiques et neurologiques conduisant au décès. « Selon les autorités japonaises, aucun effet déterministe n’aurait été observé à ce jour. Mais quand on discute avec des médecins japonais, ils n’excluent pas l’apparition d’effets déterministes, compte tenu de l’ampleur de l’exposition » explique Jean-René Jourdain, adjoint à la directrice de la protection de l’homme à l’IRSN. Une population en particulier a été exposée à des doses de radioactivité importantes : ce sont les liquidateurs, ces employés de TEPCO (propriétaire de la centrale) qui ont été envoyés sur site pour reprendre en main l’usine. En tout, 19 594 travailleurs sont intervenus, dont les "Cinquante de Fukushima", des employés restés sur place lutter contre l’accident. Selon TEPCO, seuls six travailleurs auraient reçu des doses supérieures à 250 mSv. 167 (dont les 6 précités) ont été exposées à plus de 100 mSv. « Mais nous n’avons aucune information sur la façon dont ces doses ont été enregistrées. Surtout pour les travailleurs qui ne portaient pas de dosimètre les premiers jours. Il est extrêmement difficile d’obtenir des informations précises sur les doses reçues par les travailleurs et leurs effets sur la santé » poursuit Jean-René Jourdain. Plusieurs voies d’exposition Les autres populations et notamment les personnes vivant à proximité de la centrale dans une zone comprise entre 20 et 50 km, où l’évacuation n’était pas obligatoire, ont pu être contaminées : - par l’exposition externe au rayonnement gamma émis par le panache radioactif puis émis par le dépôt radioactif, qui s’est formé progressivement en fonction des trajectoires du panache et des pluies; - par exposition interne en inhalant des radionucléides présents dans l’air. C’est, comme attendu, à l’échelle locale que les doses potentiellement reçues ont été les plus élevées, relève l’IRSN dans un rapport publié vendredi. Les estimations réalisées montrent que les doses potentiellement reçues au cours du premier mois par exposition externe due aux dépôts représentent environ le tiers des doses cumulées au cours des 12 mois suivants. Ces résultats confirment l’importance d’engager aux plus tôt des actions de protection vis-à-vis des populations. Selon l’IRSN, la plupart des personnes exposées auraient reçu des doses inférieures à 100 mSv, dites « faibles ». On sait qu’à partir de 100 mSv par an l’excès de cancer est de 5% par sievert supplémentaire. En dessous de ces niveaux, les effets probabilistes (cancers, leucémie) sont mal documentés. « On ne connait pas grand-chose. Plus on va vers des doses faibles, plus il faut des cohortes importantes. Les études ne peuvent se faire à l’échelle nationale. Et comment comparer les cohortes de différents pays si elles ne sont pas harmonisées au départ… C’est un enjeu important pour la recherche des décennies à venir » estime Jean-René Jourdain. La contamination alimentaire difficile à prendre en compte Mais l’estimation des doses reçues ne tient pas compte d’un facteur important : la contamination alimentaire. Les dépôts radioactifs sur les sols ont en effet contaminé la chaine alimentaire. Dans les premières semaines qui ont suivi l’accident, plusieurs aliments ont été interdits à la consommation le lait, certains légumes, la viande de bœuf … Mais il n’y a aucune connaissance précise sur ce qui a été effectivement ingéré par les japonais. Une surveillance médicale sera donc nécessaire dans les prochaines années pour juger des conséquences réelles des fuites radioactives. Les autorités ont mis en place un suivi épidémiologique qui durera trente ans. Avec une attention particulière portée sur les enfants avec réalisation d’échographie de la thyroïde, pour tous les enfants âgés de moins de 18 ans qui se trouvaient dans la Préfecture de Fukushima (environ 360 000) pendant la phase des rejets. Cette étude a pour objectif principal la mise en évidence d’une éventuelle augmentation des cancers de la thyroïde telle qu’elle a été observée chez les enfants exposés aux retombées radioactives de l’accident de Tchernobyl. Un pays en souffrance morale En plus de la gestion de cette crise nucléaire, les Japonais doivent aussi faire face à des problèmes sanitaires liés au déplacement des populations, aux chocs psychologiques qu’ont subi les victimes et leurs familles et plus généralement tous les habitants de l’archipel. La situation sanitaire des déplacés reste précaire, bon nombre d’entre eux n’ont plus de dossiers médicaux, ont perdu leur médecin de famille. Des personnes sous traitement et normalement stables ont décompensé certaines pathologies, cardiaques notamment, faute d’un suivi adéquat. L’immense stress causé par ces évènements catastrophiques a eu des répercussions psychologiques importantes. Le taux de suicide a ainsi augmenté de 20% en mai 2011 selon le gouvernement et leur nombre a dépassé 30.000 en 2011. Un suivi psychologique a également été mis en place, il concernera 30.000 personnes des préfectures de Fukushima, Iwate et Miyagi qui seront suivies pendant dix ans. Les médecins s’attendent à une augmentation du nombre de dépressions, de syndromes post-traumatique et d’autres troubles associés (perturbation du sommeil, désordre alimentaire…). Il faudra donc patienter plusieurs dizaines années pour avoir une idée précise des conséquences sanitaires du 11 mars 2011. Cette catastrophe majeure a profondément marqué l’ensemble de la population, elle est désormais ancrée dans l’inconscient collectif. Tout comme les radiations ont pu inscrire leurs effets délétères dans le génome des irradiés. Le temps y répondra. J.I. Sciences et Avenir.fr 10/03/2012 * s : http://www.sciencesetavenir.fr/crise-nucleaire-au-japon/20120310.OBS3467/fukushima-quelles-consequences-sur-la-sante.html |
Ecrit par: P'tit Panda Dimanche 11 Mars 2012 08h54 |
L'Express dossier : LE JAPON, UN AN APRÈS LA CATASTROPHE http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/le-japon-un-an-apres-la-catastrophe_971149.html * "L'explosion de la centrale de Fukushima est encore possible" Par Léonore Guillaume, publié le 10/03/2012 à 09:05, mis à jour à 10:19 Un an après la catastrophe de Fukushima, Roland Desbordes, président de la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (Criirad), fait le point sur la situation. Le 11 mars 2011, un séisme suivi d'un tsunami provoquait la fusion partielle des coeurs de trois réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima, et d'importants rejets radioactifs. Un an après, quelle est la situation sur place? Elle est très incertaine. Lorsque nous nous sommes rendus sur place en juin dernier, quelques semaines après la catastrophe, les habitants n'avaient aucune idée du danger et des risques qu'ils encouraient. Nos experts ont constaté que la radioactivité dans les maisons était aussi importante que dehors. Aujourd'hui, elle a baissé mais des iodes radioactifs sont toujours rejetés par la centrale. De plus, le discours de Tepco, qui exploite la centrale, est très contradictoire et empêche de savoir réellement où on en est. D'un côté, l'entreprise répète que la situation est sous contrôle mais en même temps la zone reste interdite d'accès. Où en sont les travaux? Il y a très peu de communication de la part de Tepco autour de cela. Pour l'instant, les autorités japonaises semblent attendre que le site soit moins exposé pour agir. On ne peut donc qu'envisager des scénarii plus ou moins optimistes. Dans le meilleur des cas, les coeurs vont se refroidir seuls, et cela prendra plusieurs mois. A l'inverse, l'explosion de la centrale est encore possible parce que les combustibles sont présents en grande quantité. Comment a-t-on pu en arriver à une telle situation? Les Japonais ont fait des erreurs. Ils auraient dû évacuer la chaleur en amenant l'eau de mer dans la centrale. Mais ils n'ont pas pu le faire immédiatement, parce que les groupes électrogènes ont été noyés lors du tsunami. Ils auraient pu faire venir de l'électricité des villes voisines, mais ils n'ont tout simplement pas cru qu'un tel accident pouvait se produire. Le Japon est une zone sismique. Comment se fait-il que les autorités n'aient pas envisagé un tel accident? Il n'existe pas de prévention des risques sismiques et de tsunami dans des cas si graves. La sûreté nucléaire et les risques se calculent en termes de probabilité, et ce risque était tellement faible qu'il n'a pas été prévu. De plus, la centrale n'était pas aux normes antisismiques japonaises à l'origine puisqu'elle avait été fabriquée par des Américains. Elle a été "bidouillée" sur place... Contre les tsunamis, rien n'était prévu non plus. En témoigne le fait que les groupes électrogènes, indispensables en cas d'accident, étaient situés en dessous du niveau de l'eau... Depuis l'accident, de nombreux rapports ont été publiés sur la sûreté et la sécurité des centrales. Est-ce la preuve d'une prise de conscience des dangers du nucléaire? Oui, mais la situation reste paradoxale. En France, on estime que les centrales sont les plus sûres du monde, mais les évaluations complémentaires de sûreté (ECS) ne prévoient rien contre les menaces terroristes ou les séismes de forte magnitude. Même les accidents les moins probables risquent de se produire. Il faut donc encore améliorer les méthodes d'évaluation de la sûreté. En France, si un barrage explose à proximité d'une centrale et la submerge, les conséquences pourraient être les mêmes qu'au Japon. Mais ce risque est tellement faible, qu'on préfère imaginer une montée lente des eaux, plus probable. Ce n'est pas suffisant. |
Ecrit par: P'tit Panda Lundi 12 Mars 2012 00h14 |
Un an après Fukushima, le Japon manifeste contre le nucléaire Créé le 11-03-2012 à 08h41 - Mis à jour à 15h17 s : http://tempsreel.nouvelobs.com/tsunami-un-an-apres/20120311.OBS3484/un-an-apres-fukushima-le-japon-manifeste-contre-le-nucleaire.html Les hommages se succèdent par ailleurs à la mémoire des victimes du séisme et de la vague géante qui avaient fait plus de 19.000 morts et disparus. * Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche 11 mars dans la préfecture deFukushima (nord-est du Japon) pour réclamer l'abandon de l'énergie nucléaire, au moment où l'archipel marquait le premier anniversaire du tsunami à l'origine de la plus grave catastrophe nucléaire dans le monde depuis 25 ans. Environ 16.000 participants, dont des résidents locaux, des réfugiés, des militants, ainsi que des enfants et des étrangers, se sont rassemblés dans un stade de base-ball de Koriyama, ville située à une soixantaine de kilomètres du complexe atomique. Les manifestants ont appelé à l'abandon de l'énergie nucléaire et réclamé l'indemnisation totale des victimes par l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco). "Notre ville est devenue un autre Tchernobyl", a crié dans un mégaphone Masami Yoshizawa, qui dirigeait une ferme d'élevage à Namie, à 10 kilomètres seulement de la centrale. Fukushima est un peu plus oublié chaque jour "Nous sommes aujourd'hui au désespoir, mais je reviendrai dans ma ville même si ça doit prendre le reste de ma vie", a-t-il promis, juché sur le toit d'un véhicule sur lequel étaient affichées des photos de ses vaches gisant dans leur enclos. Un groupe de moines vêtus de robes brunes et blanches psalmodiaient des soutras bouddhistes au côté de militants brandissant des pancartes sur lesquelles était écrit : "Nous n'oublierons jamais le Grand séisme du 11 mars. Nous ne pardonnerons jamais l'accident nucléaire." "Fukushima est un peu plus oublié chaque jour", a regretté Yumiko Ono, une graphiste de 34 ans venue de Tokyo. "Si nous n'élevons pas nos voix en ce moment, un autre accident pourrait se produire. Nous voulons dire au monde que la crise et les difficultés se poursuivent toujours," a-t-elle ajouté. Les centrales pourraient être réouvertes La population japonaise ne décolère pas depuis l'accident de Fukushima et éprouve une méfiance croissante à l'égard des 54 réacteurs installés au Japon, dont deux seulement sont encore en activité. Mais les experts mettent en garde contre l'abandon total de l'énergie nucléaire et le coût élevé que représenterait l'importation d'énergies fossiles pour un Japon dépourvu de ressources et dépendant de l'extérieur. Shinichiro Takiguchi, de l'Institut de recherche du Japon, estime que la fermeture des centrales nucléaires nippones n'est pas tenable longtemps. "Le consensus général à long terme est de réduire l'usage de l'énergie nucléaire", mais pas de l'abandonner, a-t-il dit. "Il est plus raisonnable d'augmenter le recours aux autres sources d'énergie et de réduire graduellement la part nucléaire tout en imposant des mesures de sûreté supplémentaires." De nouvelles excuses de Tepco Le PDG de Tepco, Toshio Nishizawa, s'est pour sa part rendu sur le site atomique ravagé Fukushima Daiichi, participant à la minute de silence aux côtés des travailleurs et demandant pardon pour cet accident. "Nous nous excusons auprès des habitants de la région et auprès de la société pour les troubles et inquiétudes causés", a-t-il déclaré. "Nous avons reçu de sévères critiques et nous allons corriger ce qui doit l'être". Lors d'une conférence de presse un peu plus tard dans la journée, un autre haut dirigeant de Tepco a promis tous les efforts pour indemniser les victimes du désastre. Accusée de chercher à limiter au minimum les dédommagements versés, la direction de Tepco a assuré dimanche ne pas fuir pas ses responsabilités. Une zone de 20 kilomètres autour de la centrale Fukushima Daiichi a été décrétée interdite à cause des rejets radioactifs provoqués par la fusion du combustible dans trois réacteurs sur six, privés de refroidissement hydraulique à la suite du passage du tsunami. Il faudra environ 40 ans pour démanteler le complexe atomique situé à 220 kilomètres au nord de Tokyo. Plus tôt, les Japonais ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes du séisme et du tsunami qui ont dévasté la côte nord-est de l'archipel il y a un an. Une catastrophe qui avait fait plus de 19.000 morts et disparus. A 14h46 heure locale (5h46 GMT), heure précise à laquelle est survenu le violent tremblement de terre le 11 mars 2011, la vie s'est figée dans les villes de l'archipel. Une prière collective en hommage aux personnes emportées ou sinistrées par la catastrophe naturelle doublée d'un grave accident nucléaire à la centrale de Fukushima. A Tokyo, immédiatement après la minute de silence, le Premier ministre, Yoshihiko Noda, a prononcé un discours lors d'une cérémonie au Théâtre national de Tokyo, en présence de l'empereur Akihito et de très nombreuses personnalités. Le chef du gouvernement a promis de tout faire pour reconstruire la région ravagée et transmettre la mémoire de cette tragédie aux générations suivantes. Douleur nationale L'empereur Akihito, à peine remis d'un pontage coronarien, s'est ensuite levé, accompagné de l'impératrice Michiko, pour prier à son tour devant un immense monument floral. "Un an s'est écoulé depuis le 'Grand tremblement de terre de l'est', je rends profondément hommage à tous ceux qui y ont perdu la vie", a déclaré le souverain, symbole du peuple, lors d'une brève allocution. Outre les 19.000 morts, Akihito a évoqué la douleur les dizaines de milliers de personnes forcées de quitter leur domicile à cause de l'accident nucléaire provoqué par le tsunami à la centrale Fukushima Daiichi. Il a ensuite déploré que la reconstruction rencontre de nombreuses difficultés dans les provinces dévastées et en partie contaminées par la radioactivité. Une journée de recueillement Ailleurs dans le pays, notamment dans les villes de la côte nord-est, de nombreux résidents ont prié en direction de l'océan Pacifique, accompagnés de membres de leurs familles revenus spécialement sur leurs terres natales en cette journée de recueillement. Dans les régions dévastées, les survivants ont allumé des milliers de bougies à la mémoire des victimes. Dans le port d'Ishinomaki, qui a terriblement souffert du tsunami, une "marche de reconstruction" à travers les rues principales a commencé à 10 heures, en l'honneur de ceux qui sont morts. Des bénévoles avaient distribué des fleurs aux familles des victimes pour qu'elles les déposent sur la tombe de leur proches. Des milliers de corps toujours introuvables Plus de 340.000 personnes vivent depuis un an hors de chez elles, parfois dans des conditions très précaires. Le traitement des quelque 22 millions de tonnes de déchets accumulés en une seule journée dans les trois préfectures les plus dévastées (Miyagi, Iwate, Fukushima) n'avance pas, moins de 10% ayant un an après été pris en charge, en raison du manque de lieux d'incinération et de la hantise de la radioactivité. Mais pour les familles des quelque 3.200 personnes encore portées disparues, le plus urgent est de retrouver les corps afin qu'ils reposent en paix. Dans la préfecture d'Iwate, où l'on reste depuis un an sans nouvelles de plus d'un millier d'individus, 300 policiers et 80 gardes-côtes sont mobilisés pour une nouvelle campagne d'inspection de trois jours le long de la côte. Dans la préfecture voisine de Fukushima, des centaines de policiers et de bénévoles ont pendant deux jours mené des recherches pour tenter de retrouver les corps de plus de 200 personnes. Par Le Nouvel Observateur avec AFP |
Ecrit par: P'tit Panda Lundi 12 Mars 2012 00h17 |
Une chaîne humaine de 235 km contre le nucléaire LE DIMANCHE 11 MARS 2012 À 15:42 Ils étaient près de 60.000 à répondre présent aujourd'hui entre Lyon et Avignon, pour former une gigantesque chaîne humaine "contre le nucléaire", un an après Fukushima. * Plusieurs dizaines de cars venus d'Allemagne, de Suisse, de Belgique et de toute la France sont arrivés sur le site en fin de matinée. Selon les organisateurs, plusieurs milliers de personnes étaient attendues toute la journée. Les militants se sont déployés en se tenant par la main ou en se collant les uns aux autres avec des rubans adhésifs. Objectif : occuper tout l'espace entre Lyon et Avignon, soit 235 km. Un objectif atteint en fin de journée. Avec ses 14 réacteurs, la vallée du Rhône est la région la plus nucléarisée d'Europe. Une pique d'Eva Joly au Parti socialiste À quelques semaines de l'élection présidentielle, certains espèrent que cette mobilisation pèsera dans la campagne. La candidate d'Europe Ecologie-Les Verts Eva Joly était au rendez-vous juste devant la centrale nucléaire de Cruas, à Montélimar. Elle en a profité pour lancer une pique aux socialistes. Eva Joly qui constatait des "trous" dans le dispositif a estimé qu'ils s'agissait "des socialistes". Aucun représentant du PS n'aurait participé à cette opération. s : http://www.franceinfo.fr/politique/une-chaine-humaine-de-235-km-contre-le-nucleaire-553579-2012-03-11 * |