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> Revue De Presse Sur La Chine 2006-2009, articles intéressants
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P'tit Panda
Ecrit le : Lundi 30 Novembre 2009 20h35
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Le rendez-vous chinois, par Jean Pisani-Ferry
LE MONDE ECONOMIE | 30.11.09 | 16h15

L'expression a fait florès depuis que Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale, et son chef économiste, Justin Lin, l'ont inventée, en avril : le noyau de l'économie mondiale, ce n'est pas le G20 - trop nombreux - ni le G7 - dépassé -, c'est le "G2" que forment les Etats-Unis et la Chine, symbolisé par la récente visite de Barack Obama à Pékin. Pendant que les Européens débattaient sur la façon de se le partager, le siège de copilote de l'économie mondiale est désormais occupé par la Chine.

Le pays peut légitimement y prétendre. Il pèse déjà 8 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, et même plus de 12 % dans un système de prix unifié. En 2009, grâce une relance massive, l'accroissement de sa production fera plus que compenser la baisse de celle du G7. Et tout laisse présager qu'il dépassera dans les dix ans à venir les Etats-Unis pour devenir la première puissance économique mondiale.

Restent deux questions lourdes. La première, immédiate, porte sur le rééquilibrage de la croissance chinoise. La seconde, de plus longue portée, sur sa volonté de participer à la gouvernance mondiale. La croissance des années 2000 reposait sur un contrat faustien : l'appétit insatiable du consommateur américain garantissait la demande, l'énergie indéfectible du travailleur chinois assurait l'offre, et le second acceptait de prêter sans limite au premier afin que celui-ci puisse continuer à consommer.

Jusqu'à 2007, la demande intérieure américaine a contribué pour près d'un cinquième à la croissance mondiale. En Chine, symétriquement, la croissance reposait sur l'exportation et l'investissement : de 2000 à 2007, la part de la consommation dans le PIB y est passée de 45 % à 35 %, la moitié du ratio américain.

Pour se substituer au consommateur américain appauvri, les regards se tournent vers la Chine. Mais la relance de 2009 repose sur des moteurs traditionnels : l'investissement public et le crédit aux entreprises. Rien de substantiel n'a été entrepris pour stimuler la consommation et modifier le partage de la valeur ajoutée (la part des profits a augmenté de 10 points en dix ans, essentiellement du fait des entreprises d'Etat) ou pour créer une sécurité sociale qui évite aux ménages de pourvoir eux-mêmes à leur retraite et à leur assurance-maladie.

Au contraire, loin d'engager la sortie du mercantilisme d'Etat, la crise a ravivé les vieux réflexes. Elle a étouffé les quelques efforts entrepris pour diminuer les subventions aux entreprises ou édifier un droit du travail.

La gestion du taux de change est de ce point de vue emblématique : laisser s'apprécier la monnaie, même à pas comptés comme entre 2005 et 2008, c'était donner du pouvoir d'achat aux consommateurs et contribuer à réorienter l'économie. Conserver, comme c'est le cas depuis l'automne 2008, un lien fixe avec le dollar et l'accompagner dans sa chute, c'est au contraire perpétuer l'extraversion. Tant que les dirigeants chinois n'auront pas changé de cap, il sera vain d'attendre un rééquilibrage durable de la croissance mondiale.

Quant à la participation de la Chine à la gouvernance mondiale, elle n'est pas garantie. Certes, Pékin siège désormais au G20 et dans les instances où s'élaborent les règles du jeu économique et financier. Mais c'est une chose de défendre ses intérêts, c'en est une autre de se comporter en coresponsable des choix stratégiques sur les monnaies, la régulation financière ou le commerce international. C'est ce que les Occidentaux attendent de la Chine, et c'est ce qu'elle hésite visiblement à faire. Ses dirigeants aiment à rappeler qu'elle reste une économie en développement. Concrètement, elle manque de cadres formés à la diplomatie économique internationale et maintient un système politique opaque, fermé sur lui-même.

L'enjeu n'est pas mince. Car si Pékin ne réoriente pas sa croissance et ne commence pas à assumer ses responsabilités nouvelles, l'exceptionnel esprit de coopération internationale qui a marqué la gestion de la crise risque de ne pas survivre à ses lendemains.

Jean Pisani-Ferry (économiste et directeur de Bruegel, centre de recherche et de débat sur les politiques économiques en Europe).

Courriel : Chroniquepisani-ferry.net

Article paru dans l'édition du 01.12.09



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P'tit Panda
Ecrit le : Mercredi 02 Décembre 2009 20h27
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Exil de l'avocate des victimes du sang contaminé chinois
By Charlotte Cailliez
Created 12/02/2009 - 17:25

Orphelins du sida au Henan (P.Haski/Rue89)

[1]

Aujourd'hui la Chine (De Pékin) A 82 ans, Gao Yaojie dénonce inlassablement le scandale du sang contaminé en Chine [2]. Inquiète du sort que lui réservent les autorités, cette gynécologue retraitée de la province chinoise du Henan [3] doit annoncer publiquement mercredi qu'elle ne rentrera pas en Chine, et restera aux Etats-Unis où elle se trouve.

« Je vais peut être devoir mourir en terre étrangère. Mais si je veux dire la vérité sur l'épidémie de Sida en Chine, je n'ai pas le choix ».

C'est par cette phrase que la célèbre activiste, l'une des personnes qui ont permis de faire connaître ce scandale faisant des dizaines de milliers de victimes, annonce sa décision : elle figure dans une copie du discours qu'elle doit prononcer mercredi à Washington, et que s'est procuré le quotidien hongkongais South China Morning Post [4].

Elle y explique également que les persécutions dont elle est victime de la part des autorités n'ont pas cessé en 10 ans, jusqu'à son départ. Car d'après l'AFP, elle aurait secrètement quitté le pays en août dernier, avec l'aide de l'organisation China aid association [5], basée au Texas.

C'est le sort réservé à Tan Zuoren, emprisonné au Sichuan en mars dernier pour avoir recensé les écoliers morts dans les écoles lors du séisme, qui aurait emporté sa décision de fuir la Chine.

Gao Yaojie se consacre depuis 1996 à aider les malades du Sida, tout particulièrement les paysans de sa province du Henan, contaminés massivement par les ventes de sang. Pékin a réagi depuis plusieurs années au « scandale du Henan » en apportant une aide financière, des traitements gratuits et en réglementant les collectes de sang.

(Pour connaître la toile de fond de ce scandale du Henan, écoutez l'émission que vient de consacrer RFI à cette affaire le 1er décembre :

Participaient à cette émission, Pierre Haski, cofondateur de Rue89 et auteur du « Sang de la Chine » (Grasset), et le Dr Yves Marchandy, ancien chef de la mission de Médecins sans frontières en Chine.)

Pour le docteur Gao, la contamination par le sang reste toujours la première cause de transmission du virus, contrairement à ce que clament les autorités.

Interviewée par Aujourd'hui la Chine en 2007, elle expliquait que des milliers d'anonymes avaient été contaminés dans les hôpitaux d'Etat à travers tout le pays. En effet, une part substantielle du sang contaminé acheté aux paysans a été revendue aux hôpitaux, qui ont à leur tour transfusé leurs patients sans aucun test préalable.

Le gouvernement tente par tous les moyens de nier cette réalité en faisant taire les activistes et les patients. Par conséquent, des milliers de personnes devenues séropositives après une transfusion continuent à ignorer leur état et à transmettre le virus. Les malades eux, tentent d'obtenir réparation, mais la moindre initiative est sévèrement réprimée par la police. Les tribunaux refusent d'instruire leurs plaintes.

C'est une catastrophe sanitaire à l'échelle du pays qu'elle entend dénoncer, ce qui expliquerait ses craintes :

« Il n'y a pas que le Henan, c'est la même chose dans le pays tout entier, au début c'était par les ventes de sang et maintenant ce sont les transfusés : le trafic de sang continue illégalement, de même que les pratiques hospitalières aveugles. »

Cette petite femme qui semblait infatigable se considère maintenant trop vieille pour arpenter encore les villages, mais il lui reste les mots. Elle a décidé de consacrer ses dernières années, ses dernières forces à raconter la tragédie du Sida en Chine et rédige actuellement deux ouvrages sur la question.

En 2007, elle déclarait à ALC :

« C'est une tragédie pour le peuple de Chine. Vous pensez à mon âge de combien de jours je dispose encore ? Si les contaminations continuent à ce rythme, que va devenir notre pays ? Est-ce qu'on peut étouffer le problème pendant 10 ans, 20 ans ? Et quand on ne peut plus le cacher, n'est-ce pas parce que le phénomène est devenu incontrôlable ? »

Elle n'a jamais plié l'échine face aux pressions, convaincue d'accomplir son simple devoir de médecin. C'est encore son courage et son obstination à sauver des vies en brisant le silence qui la condamnent aujourd'hui à l'exil.

photo : orphelins du sida dans un village du Henan, 2001 (Pierre Haski/Rue89)

En partenariat avec :

[6]
Scandale du sida en Chine : de l'enquête au roman [7]
Télé belge agressée en Chine : pas d'enquête sur le sida [8]
Chinese AIDS Activist Held, sur rfa.org (en anglais) [9]
Le Sang de la Chine, le livre sur le scandale, par Pierre Haski. [2]
URL source: http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/02/...ntamine-chinois

Links:
[1] http://www.aujourdhuilachine.com/
[2] http://www.grasset.fr/Grasset/CtlPrincipal...&ligneArticle=0
[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Henan
[4] http://www.scmp.com/portal/site/SCMP/
[5] http://chinaaid.org/english/press_releases...5-crackdown.htm
[6] http://www.aujourdhuilachine.com/home.asp
[7] http://www.rue89.com/chinatown/2007/03/22/...nquete-au-roman
[8] http://www.rue89.com/chinatown/2008/11/29/...ete-sur-le-sida
[9] http://www.rfa.org/english/news/china/acti...2009174731.html


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Ecrit le : Mercredi 02 Décembre 2009 20h37
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La Grèce hésite face aux avances chinoises
LE MONDE | 02.12.09 | 16h28 • Mis à jour le 02.12.09 | 16h28

La Grèce s'est trouvé un partenaire inattendu. Il se dit que Cosco, le spécialiste du transport maritime contrôlé par l'Etat chinois, va engager un second investissement de taille dans le pays. Un événement extraordinaire pour la Grèce, qui a plutôt été abonnée aux mauvaises nouvelles toute l'année. Les Chinois sont prêts à payer pour accéder plus facilement au marché unique européen, et la Grèce en tirera profit.

C'est en 2008 que Cosco a pris pied dans le port du Pirée, en déboursant 3,4 milliards de dollars pour obtenir une concession de trente-cinq ans. Wei Jiafu, président du groupe chinois, avait souligné à l'époque que son intérêt pour la Grèce se situerait sur le long terme. Peu d'analystes y avaient cru. M. Wei devait être sincère, même si l'on ne sait encore rien de précis sur le projet dont il est question aujourd'hui.

La Grèce fait apparemment exception à la politique d'investissements à l'étranger de la Chine, qui achète plutôt des actifs en rapport avec les ressources minières et les pays émergents. Ceci étant, la Chine apprécie aussi de traiter avec des pays plus faibles : le déficit budgétaire de l'Etat grec est en passe d'atteindre 13 % du produit intérieur brut (PIB). En outre, du point de vue de Cosco, la Grèce présente un réel intérêt stratégique. Le groupe pourrait tripler la capacité des docks du Pirée et aider la Chine à entrer sur les marchés de l'Union Européenne.

Situé à quelques encablures du Bosphore, le Pirée constituerait une étape idéale pour les cargos faisant route vers les pays bordant la mer Noire. Cosco Shipping, une autre société du groupe qui manquait justement d'une base en Méditerranée, deviendrait la principale cliente du port.

Investissement

Les dockers grecs syndiqués ainsi que les militants anticapitalistes se déchaînent, inquiets des suppressions d'emplois et de l'afflux de produits chinois bas de gamme. Ils ont appelé à l'abandon du projet, sans succès. L'annonce d'une nouvelle tranche d'investissement chinois en Grèce serait de nature à mettre le feu aux poudres et à créer une situation politique tendue que des socialistes du Pasok, récemment portés au pouvoir, ne peuvent pas se permettre.

Ledit Pasok préférera peut-être rester fidèle au discours qu'il a tenu devant les électeurs, mais le bon sens commande de céder ces équipements publics aux Chinois. Se montrer plus accueillante à l'égard des Chinois pourrait aider la Grèce à endurer les douloureux ajustements financiers et psychologiques qu'elle doit affronter.

(Traduction de Christine Lahuec.)

Pour plus de commentaires, connectez-vous sur .

Constantine Courcoulas
Article paru dans l'édition du 03.12.09


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Ecrit le : Vendredi 04 Décembre 2009 10h45
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Les dix personnalités les plus influentes en Chine en 2009
By Pierre Haski
Created 12/04/2009 - 05:58

J'ai fait par ailleurs [1] un article consacré à la liste des « 25 personnalités les plus intelligentes de la décennie » compilée par le site américain « Daily Beast ». C'est de saison : voici la liste des dix personnalités les plus influentes de 2009 en Chine [2], réalisée par le citymagazine Talk publié à Shanghaï : elle est intéressante et paradoxalemet plus diversifiée que celle de son confrère américain.

Talk met en tête de liste un dirigeant du parti communiste chinois, mais pas n'importe lequel : Bo Xilai, le maire de Chongqing, qui s'est illustré cette année en menant l'une des plus vastes opérations anti-corruption de l'histoire récente [3]. Bo Xilai est l'un des hommes qui montent au PCC, fils d'un dirigeant historique de l'ère maoïste, qui a gravi à grande vitesse les échelons du pouvoir et sera l'un des hommes qui comptera dans la génération qui accèdera aux responsabilités suprêmes en 2012.

Xu Zhiyong à Pékin en 2003 (P.Haski/Rue89)En numéro deux, Talk place Xu Zhiyong (photo ci-contre), un juriste [4] brièvement arrêté mais surtout empêché de travailler cette année, et qui incarne le mouvement des juristes et avocats qui, ces dernières années, a milité en faveur de l'état de droit en Chine, avant de devenir à son tour victime d'une sévère répression.

Viennent ensuite deux sportifs, l'un, Ma Ming, honoré pour avoir démissionné de l'équipe de natation à la veille d'un Championnat national en dénonçant des affaires de manipulation dans les compétition de plongeon ; l'autre, Zhang Lin, pour être le premier Chinois à gagner une médaille d'or aux championnats du monde en natation (800 mètres nage libre), cette année à Rome.

Ai Weiwei sur la place Tiananmen, juin 09 (DR)Dans l'univers culturel, Talk met en avant l'artiste Ai Weiwei (photo ci-contre), dont nous avons plusieurs fois parlé sur Chinatown (ici [5], ici [6] et là [7]), et qui est devenu cette année l'une des figures les plus engagées de Chine, notamment en faveur de la vérité et de la justice pour les victimes du séisme de 2008 au Sichuan.

Il a récemment exprimé sa déception face à l'attitude de Barack Obama pendant sa visite en Chine, et le peu d'insistence qu'il a mis dans la défense de la liberté d'expression et les droits de l'homme.

Jia Zhangke, Pékin 2003 (P. Haski/Rue89)Toujours dans la sphère culturelle, le magazine a également mis en avant le réalisateur Jia Zhangke, assurément l'un des meilleurs de sa génération, dont Chinatown a, là encore, plusieurs fois évoqué les films comme Still Life [8], ou auparavant Platform ou The World.

Talk souligne que Jia Zhangke a quitté le monde de l'underground pour créer son propre studio en Chine. Il a également tourné une publicité pour China Mobile, et réalisé un documentaire pour l'Expo universelle de Shanghaï en 2010, plus vraiment des actes de dissidence. De même, en 2009, il s'est retiré du Festival de cinéma de Melbourne pour ne pas être associé à Rebiya Kadeer, la porte parole des Ouïgours en exil, au moment des violences du Xinjiang. Un parallèle avec Zhang Yimou, le cinéaste de la génération précédente « récupéré » par le régime chinois ? Talk estime que Jia Zhangke « n'a pas encore abandonné ses raçines ». Ouf !

Troisième personnalité du monde culturel mise en avant : le photographe Lu Guang, dont Chinatown vous signalait récemment qu'il avait remporté le prix américain W. Eugène Smith [9], pour ses photos époustouflantes sur l'impact environnemental du rapide développement économique chinois (voir un exemple ci-dessous). Lu Guang est un photographe courageux qui avait auparavant travaillé sur le scandale du sang contaminé dans le Henan.

20091020luguang03.jpg

Enfin, dans la catégorie économique, importante dans une Chine qui a traversé à grande vitesse la crise économique mondiale, Talk honore deux hommes qui se sont illustrés dans l'industrie automobile chinoise, l'un des secteurs qui connait la plus forte croissance et devrait émerger sur la scène mondiale dans la prochaine décennie.

Wang Chuanfu a créé la société BYD (« Build your dream » ! ) qui fabrique des batteries électriques innovantes, et a reçu un investissement remarqué de l'Américain Warren Buffet. Wang Chuanfu est devenu en 2009 l'homme le plus riche de Chine, mais est surtout au coeur de la prochaine révolution automobile, celle du véhicule électrique.

L'autre personnalité est Li Shufu, le « Henry Ford chinois », selon Talk, fondateur du principal constructeur automobile privé chinois, Geely, qui est en passe de racheter la marque suédoise Volvo à Ford justement. Tout un symbole !

Enfin, dernier choix de Talk, facile mais efficace : les internautes chinois, élus le groupe le plus influent de l'année, un peu comme le magazine américain Time avait choisi comme « homme de l'année », en 2006 : « You », c'est-à-dire le citoyen-internaute qui se prend en mains et fait entendre sa voix sur la toîle. C'est encore plus vrai en Chine où Internet est le seul espace de liberté tout à fait relative, et qu'on a vu monter ce qui ressemble de plus en plus à une « cyber opinion publique » [10], capable de peser sur des décisions politiques sur des enjeux de société.

Cette liste est assurément très équilibrée, laissant une place importante à la société civile, et privilégiant comme personnalité politique le « Monsieur Propre » du moment, devenu très populaire au travers de la lutte contre la corruption. Principale faiblesse de la liste : pas une femme. Pas influentes, les femmes chinoises ?
Les 25 personnalités les « plus intelligentes de la décennie » ? [1]
La liste des personalités influents chinoises, sur Talkmagazines.cn [2]
Le site du magazine Talk [11]
URL source: http://www.rue89.com/node/128697

Links:
[1] http://www.rue89.com/2009/12/03/qui-sont-l...decennie-128654
[2] http://shanghai.talkmagazines.cn/issue/200...their-influence
[3] http://www.rue89.com/2009/10/18/les-16-gig...hongqing-122289
[4] http://www.rue89.com/chinatown/2009/08/15/...-letat-de-droit
[5] http://www.rue89.com/chinatown/2009/05/08/...-pour-la-verite
[6] http://www.rue89.com/chinatown/2009/09/08/...-la-provocation
[7] http://www.rue89.com/chinatown/2008/08/04/...on-democratique
[8] http://www.rue89.com/chinatown/2007/05/02/...chine-engloutie
[9] http://www.rue89.com/chinatown/2009/10/22/...ociete-chinoise
[10] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/03/...rnautes-chinois
[11] http://shanghai.talkmagazines.cn/


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Ecrit le : Vendredi 04 Décembre 2009 11h00
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Deux prix littéraires prestigieux pour des auteurs chinois
By Bertrand Mialaret
Created 11/18/2009 - 08:23

Le prix Neustadt, le prix littéraire le plus prestigieux après le Nobel, vient d'être attribué pour la première fois à un écrivain chinois, le poète Duo Duo pour l'ensemble de son œuvre. Quant à Su Tong, que nous avons présenté il y a six mois [1], il est le lauréat du prix littéraire Man Asie pour son dernier roman « Un Bateau pour une Rédemption »
Le « Nobel » américain

Le prix Neustadt [2], du nom de la famille qui l'a généreusement doté, est administré par l'Université de l'Oklahoma (qui publie également la revue « World Literature Today »).

Ce prix, attribué tous les deux ans, est considéré comme le « Nobel américain », d'autant que les deux tiers des lauréats du Nobel ont été préalablement soit candidats, soit lauréats du prix Neustadt. La compétition était relevée puisque Ha Jin, un des plus grands écrivains actuels, et Haruki Murakami étaient sélectionnés pour ce prix doté de 50 000$.

Duo Duo [3] (Li Shizeng) a 58 ans et est né à Pékin ; envoyé comme tant d'autres « à la campagne » pendant la Révolution Culturelle, il fait partie du groupe de poètes dénoncés comme « obscurs » et qui ont publié la revue « Aujourd'hui » de 1978 à 1980, date à laquelle elle fut interdite.

Il est journaliste jusqu'en 1989 et quitte la Chine au moment de la répression de la place Tiananmen tout comme Bei Dao et Yang Lian, deux poètes très connus de ce groupe, dont les noms ont été souvent cités pour le prix Nobel de littérature.

Il revient en Chine en 2004 et est professeur à l'Université de Hainan, une île à l'extrémité Sud de la Chine. Il est souvent venu en France, notamment pour le Salon du Livre de 2004 et a été invité en 2005 à la Maison des Ecrivains et des Traducteurs Etrangers de Saint Nazaire (MEET) qui a publié en 2008 « Poèmes de Saint Nazaire » [4]traduit par Chantal Chen Andro.
Le prix littéraire Man Asie

Le fonds d'investissement Man finance tous les ans le prix littéraire anglais le plus prestigieux (Man Booker Prize) et le « Man International Prize ». En 2007, en collaboration avec l'Université de Hong Kong, a été créé le prix littéraire Man Asie destiné à récompenser une œuvre d'un écrivain asiatique, non encore traduite en anglais.

En 2007, le prix a été attribué à Jian Rong pour « Le Totem du Loup » [5]. L'écrivain philippin Miguel Syjuco l'a emporté en 2008 sur le roman « Brothers » de Yu Hua. Quant à Su Tong, son livre « Un Bateau pour une Rédemption », est en cours de traduction par Howard Goldblatt (qui a d'ailleurs également traduit « Le Totem du Loup » en anglais)

Le titre chinois du livre « Rivière et Rivages » représente deux mondes pendant la Révolution Culturelle, ceux qui habitent sur la terre ferme et sont politiquement solides et ceux qui vivent sur des bateaux et dont la loyauté est douteuse.

Su Tong a grandi à Suzhou, une capitale artistique de la Chine, près de la rivière et son rêve était d'écrire un roman sur le fleuve et les canaux ; on en reparlera…

Le romancier chinois Su Tong écrit ses romans comme des films [1]
Tous les articles sur la littérature chinoise [6]
La liste des lauréats du prix Neustadt, sur Wikipédia.org [2]
URL source: http://www.rue89.com/node/126394

Links:
[1] http://www.rue89.com/chinatown/2009/04/11/...comme-des-films
[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/Neustadt_Inte..._for_Literature
[3] http://en.wikipedia.org/wiki/Duo_Duo
[4] http://www.meet.asso.fr/livres/duo_duo.html
[5] http://www.rue89.com/chinatown/2008/02/10/...ersion-chinoise
[6] http://www.rue89.com/tag/litterature-chinoise


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lanjingling
Ecrit le : Vendredi 04 Décembre 2009 16h51
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QUOTE (P'tit Panda @ Vendredi 04 Décembre 2009 11h00)
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Deux prix littéraires prestigieux pour des auteurs chinois
By Bertrand Mialaret
Created 11/18/2009 - 08:23

Le prix Neustadt, le prix littéraire le plus prestigieux après le Nobel, vient d'être attribué pour la première fois à un écrivain chinois, le poète Duo Duo pour l'ensemble de son œuvre. Quant à Su Tong, que nous avons présenté il y a six mois [1], il est le lauréat du prix littéraire Man Asie pour son dernier roman « Un Bateau pour une Rédemption »
Le « Nobel » américain

Le prix Neustadt [2], du nom de la famille qui l'a généreusement doté, est administré par l'Université de l'Oklahoma (qui publie également la revue « World Literature Today »).

Ce prix, attribué tous les deux ans, est considéré comme le « Nobel américain », d'autant que les deux tiers des lauréats du Nobel ont été préalablement soit candidats, soit lauréats du prix Neustadt. La compétition était relevée puisque Ha Jin, un des plus grands écrivains actuels, et Haruki Murakami étaient sélectionnés pour ce prix doté de 50 000$.

Duo Duo [3] (Li Shizeng) a 58 ans et est né à Pékin ; envoyé comme tant d'autres « à la campagne » pendant la Révolution Culturelle, il fait partie du groupe de poètes dénoncés comme « obscurs » et qui ont publié la revue « Aujourd'hui » de 1978 à 1980, date à laquelle elle fut interdite.

Il est journaliste jusqu'en 1989 et quitte la Chine au moment de la répression de la place Tiananmen tout comme Bei Dao et Yang Lian, deux poètes très connus de ce groupe, dont les noms ont été souvent cités pour le prix Nobel de littérature.

Il revient en Chine en 2004 et est professeur à l'Université de Hainan, une île à l'extrémité Sud de la Chine. Il est souvent venu en France, notamment pour le Salon du Livre de 2004 et a été invité en 2005 à la Maison des Ecrivains et des Traducteurs Etrangers de Saint Nazaire (MEET) qui a publié en 2008 « Poèmes de Saint Nazaire »

tres bien, duo duo, si vous voulez lire de ses poemes en francais, il y a quelques bonnes traductions ici
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Ecrit le : Lundi 14 Décembre 2009 00h23
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Euphorie en trompe-l'oeil dans l'industrie automobile chinoise
LE MONDE | 10.12.09 | 14h28 • Mis à jour le 10.12.09 | 14h28

En Chine, les aides de l'Etat ont permis aux ventes de voitures particulières de doubler au mois de novembre. Il ne sera assurément pas facile de renouveler cette performance sur l'exercice 2010.

La valeur des actions des constructeurs chinois Geely ou BYD - ce dernier fabrique également des batteries - a été multipliée, respectivement, par plus de sept et par cinq. Mais les actionnaires de ces deux entreprises doivent faire preuve de patience avant de penser à se réjouir.

En 2008, les investisseurs s'étaient débarrassés de leurs titres dans l'industrie automobile chinoise. Ils redoutaient alors une crise de surproduction. L'action Geely était retombée à un niveau qu'elle n'avait plus connu depuis une décennie.

En 2009, le scénario est tout autre. Les ventes d'automobiles sont bien parties pour afficher une croissance de 50 % et franchir pour la première fois la barre des dix millions d'unités, portées par les incitations fiscales que Pékin a consenties sur l'achat de véhicules de petite taille et par les remises accordées aux acheteurs dans les campagnes.

Or de telles mesures ne permettent de stimuler le marché que temporairement. Les analystes tablent désormais sur un modeste taux de croissance de 10 %, même si ces avantages pécuniaires étaient reconduits. Pékin pourrait par ailleurs changer de politique en la matière. Soucieux de limiter les embouteillages et les émissions de carbone, le gouvernement tente en effet de restreindre les investissements dans l'industrie automobile.

La Bourse ne semble pas avoir intégré la perspective d'un tel retour à la normale. Cela s'explique par le climat d'euphorie du moment d'une part, et par la présence de grands noms des affaires d'autre part.

En achetant pour 334 millions de dollars (227 millions d'euros) d'actions convertibles il y a quelques mois, la banque Goldman Sachs a fait bondir le titre Geely. Dans le cas de BYD, on a vu le cours quintupler à partir du moment où l'homme d'affaires américain Warren Buffett a pris une participation au printemps, alors même que la gamme de voitures hybrides qui fait l'originalité du constructeur n'est pas encore distribuée sur le marché.

C'est ainsi qu'aujourd'hui, les capitalisations boursières de Geely et BYD se paient respectivement 24 fois et 42 fois les bénéfices prévisionnels de 2010, quand le multiplicateur n'est que de 10 pour le constructeur coréen Hyundai et de 20 pour le groupe indien Tata Motors. Goldman Sachs et M. Buffett peuvent se frotter les mains, mais les actionnaires qui sont arrivés après eux doivent être vigilants. Ils pourraient avoir investi leur argent dans un secteur au bord de la panne sèche.

(Traduction de Christine Lahuec.)
Plus de commentaires sur l'actualité économique et financière sur Breakingviews.com.


Wei Gu
Article paru dans l'édition du 11.12.09




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2012, la Chine sauve la planète... et Hollywood
By Aujourdhui la Chine
Created 12/11/2009 - 17:02

Arche de Noé made in China, Han aidant des Tibétains… Sony Pictures s'est surpassé pour que son terrible « 2012 », blockbuster à la sauce Copenhague, séduise le bureau de la censure et le public chinois et se hisse au sommet du box-office.

Les Chinois, flattés, plébiscitent la superproduction hollywoodienne « 2012 », dans laquelle leur pays sauve la planète de l'apocalypse. Un succès dans les salles et sujet de débat inépuisable. En fin de semaine dernière, le film catastrophe réalisé par Roland Emmerich, auteur des longs métrages à grand spectacle « Independence Day » et « Le jour d'après », avait déjà engrangé 400 millions de yuans (40 millions d'euros) en Chine depuis son lancement à la mi-novembre.

Ce qui le place, pour l'instant, à la troisième place des meilleures recettes au box-office dans le pays asiatique, après « Transformers 2 » (440 millions de yuans), une autre grosse production hollywoodienne, et le récent film chinois de propagande « La Fondation d'une République » (416 millions de yuans), selon Li Chow, directrice générale pour la Chine de Sony Pictures Releasing International.
Du péril jaune à la Chine qui sauve l'humanité

Dans « 2012 », qui décrit la fin du monde, selon une prophétie maya avec des effets spéciaux à volonté, les Chinois ont construit d'énormes vaisseaux dans les montagnes tibétaines. Des arches de Noé version moderne qui permettront à une partie de l'humanité d'échapper à de redoutables inondations, glissements de terrain et éruptions volcaniques. (Voir la vidéo)


« La Chine sauve le monde », c'est ainsi que nombre de Chinois ont résumé le film. Une petite musique agréable à entendre pour une grande majorité de la population fière de la nouvelle puissance de son pays, incontournable dans toutes les grandes affaires du monde.

« C'est certain que le facteur chinois a joué un rôle important dans le succès du film », dit Li Chow. « Ce facteur chinois remplit d'aise les Chinois », souligne Li Yu du Centre chinois de recherches sur le cinéma. Le film rompt aussi avec les stéréotypes, depuis l'emblématique Fu Manchu, personnage fourbe et cruel inventé par les Anglais et repris par le cinéma américain, qui symbolisait le « péril jaune », ajoute-t-elle.

Plus récemment, « Red Corner », avec Richard Gere, montrait un homme d'affaires américain accusé de meurtre dans une Chine corrompue, alors que « Kundun » racontait, de manière flatteuse, la vie du dalaï lama, bête noire de Pékin. « Cependant 2012 décrit une Chine positive, ainsi les bateaux genre arche de Noé made in China montrent le statut de puissance montante du pays dans le domaine manufacturier », juge Li Yu.

D'autres y ont vu une influence des thèmes écolos, en particulier auprès des jeunes à l'heure où les scientifiques annoncent le pire si le réchauffement climatique se poursuit. John Solomon, responsable d'Enovate, une agence de conseils spécialisée sur la jeunesse chinoise et basée à Shanghai, annonce pour sa part :

« La jeunesse chinoise voit la piètre situation de l'environnement dans leur pays et veut agir. Le film 2012 pourrait représenter ce moment charnière où les jeunes veulent vraiment prendre des actions concrètes. »

Succès des thèmes écolos ou de la fierté nationale ?

Mais pour de nombreux observateurs, ce changement s'explique surtout par l'importance croissante du marché chinois avec ses centaines de millions de spectateurs pour l'industrie du cinéma, même si pour l'instant l'accès au marché pour les studios étrangers se résume à une vingtaine de films en partage de recettes.

Certains n'ont cependant pas été convaincus par le film. Un acteur, Hong Jiantao, a dénoncé sur son blog un film angoissant pour les enfants, estimant par ailleurs que « le traitement de la Chine dans le film, à la fois les scènes et les dialogues, étaient hostiles, voire méprisants ».

En effet, des internautes ont relevé que les ouvriers chinois, mobilisés pour la construction des bateaux, se voyaient empêcher d'embarquer, avant qu'une bonne âme ne s'occupe finalement de leur sort…


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Pourquoi la Chine ne peut-elle pas produire des best-sellers connus dans le monde ?



Au moment où des livres venus de l'étranger, dont « Harry Potter », « The Kite Runner » (Les Cerfs-volants de Kaboul), « The Dogs of Babel » (Le chien de Babel), « The Shawshank Redemption » (La rédemption de Shawshank), … etc., inondent et connaissent un grand succès sur le marché chinois du livre, pourquoi les livres chinois ont-ils tellement de difficultés pour être connus et appréciés des lecteurs étrangers ?

Les données établies montrent que pour le seul sixième tome de « Harry Potter » -- «Harry Potter and the Half-Blood Prince » (Harry Potter et le Prince de sang-mêlé) --, il a été vendu en Chine pour une somme dépassant 10 millions de yuans, tandis que l'édition en anglais de « Wolf Totem », le roman de l'écrivain chinois Jiang Rong qui a connu un grand succès de librairie en Chine, a été vendu à l'étranger pour la petite somme de cent mille dollars US et cela est considéré comme la vente outre-mer la mieux réussie d'un libre chinois. Un autre exemple, le livre chinois « Yu Dan 'Confucius from the Herar' », qui est considéré comme un best-seller en Chine, a eu le même sort malheureux à l'étranger. De 2005 à 2007, le rapport d'import et d'export de copyright de livres dans tout le pays a été respectivement de 6,86 : 1, de 5,34 :1 et de 3,99 : 1 et ce rapport avait même atteint au maximum 15 : 1.

Lors de la 61ème édition du Salon de livres de Francfort tenu il y a peu de temps, les livres chinois ont fait fureur auprès des médias. Mais, Wang Baosheng, rédacteur en chef des Editions des écrivains chinois, a exprimé sa 'grande déception', car d'après lui, pour la propagation de livres chinois à l'étranger, « on parle beaucoup, mais on agit peu ».

La publication de livres doit être précédée de leur mise en scène cinématographique et télévisuelle.

« Pour la publication à l'étranger de nos livres, on parle beaucoup et on agit peu, c'est pourquoi les négociations aboutissent peu. », s'est exclamé Wang Baosheng, qui avec des collègues ont essayé dernièrement de vendre au Vietnam deux livres chinois, à savoir « 50 ans de mariage » et « Suite du rêve dans le Pavillon rouge », dont l'auteur est une femme écrivain de la Province du Sichuan. « Il est extrêmement difficile d'écouler à l'étranger le droit d'auteur. Par exemple, au Salon de livres de Francfort tenu il y a peu de temps, excepté les grands écrivains connus comme Lin Yutang (1895-1976) (un écrivain et inventeur chinois, dont la traduction de classiques chinois en anglais a aidé à leur diffusion en Occident) et Lu Xun (Zhou Shuren, 1881-1936) (romancier, nouvelliste et essayiste chinois généralement considéré comme le fondateur de la littérature chinoise moderne), les lecteurs étrangers ont peu de connaissances, et même aucune connaissance, sur les écrivains chinois de moindre importance, et on ne parle pas des écrivains en herbe de la nouvelle génération ! »

La connaissance et l'acceptation sur le marché extérieur de livres chinois sont souvent dues à leur adaptation cinématographique ou télévisuelle. « Par exemple pour Mei Lanfang, c'est après la projection du film adapté au livre que les étrangers ont commencé à s'intéresser au très célèbre chanteurs d'opéra de Pékin et se sont mis après à la recherche du livre qui raconte sa vie. Un autre exemple, pour le livre '50 ans de mariage', c'est après que le film du même nom adapté de lui qui a eu un grand succès auprès du public chinois que des éditeurs étrangers s'intéressèrent à ce livre. Et cela, c'est la loi du marché, car les étrangers ont peu de connaissances sur la Chine et souvent c'est grâce à la sortie d'œuvres cinématographiques et télévisuelles qui pousse à la publication de livres. On a peu de choix sur cela. »

D'autre part, l'engouement des lecteurs chinois pour des livres étrangers est dû en grande partie à toutes sortes de prix littéraires internationaux. Par exemple le Prix Nobel de littérature qui récompense annuellement le meilleur livre de l'année. « Presque tous les livres primés sont introduits en Chine. Il n'y a jusqu'à présent aucune œuvre littéraire chinoise qui ait reçu ce prix-là, c'est pourquoi il y a de grandes difficultés pour que les marchés étrangers puissent accepter nos livres. »

Trop de livres à sujet historique et pas assez à sujet contemporain.

Pour ce qui est de la création littéraire, il existe le problème de sujets étroits, bornés, uniformes, monotones et ennuyeux et cela est également l'une des raisons pour laquelle les livres chinois ne sont pas en faveur auprès des lecteurs étrangers. La plupart des écrivains chinois ne sont pas doté d'un esprit large et leurs connaissances sont limitées à des phénomènes culturels particuliers de la Chine. Certains d'entre eux préfèrent trouver des sujets dans l'histoire, ce qui fait qu'il y a peu d'ouvrages littéraires qui reflètent les réalités de la Chine contemporaine.

Wang Baosheng a poursuivi en disant : « Pour ce qui est de nos écrivains et de nos éditeur, ils ont leurs propres problèmes. Pour qu'ils puissent créer une nouvelle situation à l'étranger et s'introduire sur les marchés extérieurs, il leur faut alors tenir compte de la situation réelle de ces derniers et surtout de répondre à leurs besoins. La plupart des livres chinois vendus à l'étranger parlent de la Chine du passé et il y a trop peu de livres qui reflètent vraiment la réalité économique et culturelle de la Chine d'aujourd'hui et en lisant ces livres-là, il est difficile aux étrangers de connaître et de comprendre ce qui se passe vraiment en Chine, car ce qu'ils apprennent dans ces livres ne répondent pas informations qu'ils obtiennent par d'autres voies. Ils essaient de comprendre la Chine, mais ils ne peuvent pas recueillir la vérité dans les ouvrages littéraires publiés par la Chine et il est tout à fait naturel que cela engendre méprises et malentendus. Dans ce cas-là, comment les ouvrages littéraires chinois pourront-ils attirer les lecteurs étrangers et susciter leur intérêt ?

La littérature originale chinoise a toujours prêté peu d'attention au goût commun manifesté par les lecteurs et cela est un problème qui existe depuis de longues années. Wang Baosheng a indiqué : « Les livres en vogue actuellement ont tous pour sujet soit l'espionnage, soit le suspense et soit l'aventure, et ce genre de sujets ne connaissant pas de frontière sont acceptés par tous et leur plaisent. Quant aux écrivains chinois, les sujets qu'ils préfèrent sont dans la plupart des cas des choses particulières à la Chine que les étrangers ne connaissent ni ne comprennent. Ne pouvant pas les intéresser, il est peu probable qu'ils fassent écho et éprouvent de la sympathie à leur égard. »

Les difficultés de traduction nuisent beaucoup à l'exportation des livres chinois.

Les difficultés dans la traduction ont été depuis toujours une ‘maladie incurable' qui gêne horriblement la vente à l'étranger des livres chinois. Dans l'histoire de l'export des livres chinois, la traduction a été toujours la première des difficultés et il y a eu d'innombrables choses ridicules et risibles sur cela. Par exemple, l'ancien roman classique « Au bord de l'eau » a été au début traduit en Allemand « Les bandits et les soldats », le livre « Contes fantastiques du Pavillon des Loisirs » a été traduit en japonais « Une étrange aventure galante » et en anglais « Amour d'un homme et d'un démon » et en italien « Le Tigre invité ». Lorsque le producteur et réalisateur américain Steven Spielberg eut annoncé son intention de tourner un film adapté au roman chinois « Le Pèlerinage vers l'Ouest », Liu Xiaolingtong, de son vrai nom Zhang Jinlai (acteur spécialisé dans le rôle du Roi des Singes Sun wukong ) a manifesté son inquiétude en disant : « Ce qui me m'inquiète le plus, c'est que le ‘Roi des Singes' devienne un ‘Jingang' (Gardien de Bouddha au pilon de diamant).»

Le très connu savant en culture chinoise Zhang Yiwu a indiqué que la différence culturelle engendre non seulement le problème de la traduction, mais d'autres problèmes encore. Toutefois, les difficultés dans la traduction constituent effectivement une barrière difficilement franchissable pour l'exportation des livres chinois. La Chine possède une longue histoire civilisée plus que millénaire, ce qui fait qu'un grand nombre de termes et d'expressions ont connu des changements complexes et compliqués dans l'histoire, c'est pourquoi il est extrêmement difficile dans la traduction de réaliser en même temps «exactitude», «expressivité», «justesse» et «élégance», et c'est la raison pour laquelle il s'est produit beaucoup de traductions ridicules et grotesques de chefs-d'œuvre littéraires.

Wang Baosheng a dit : « Pour qu'un livre puisse être vendu et connu à l'étranger, la première difficulté qu'on rencontre c'est le problème de la traduction. Si nous demandons à des étrangers de traduire nos ouvrages littéraires, il est évident que cela soit impossible. Et la seule chose que nous pouvons faire c'est que nous attachons nous-mêmes à cette tâche. A cet effet, le coût de revient sera assez élevé et le cycle de publication trop long. Il ne faudra plus songer aux profits, car il y aura même des difficultés pour récupérer l'argent investi. Et c'est la raison pour laquelle il y a peu de réussite dans la vente à l'étranger de nos droits d'auteurs ! »

Il est peu probable que des livres chinois puissent faire fureur à l'étranger.

Dans une bibliothèque de Borders - Washington, DC, la plus grande et plus importante chaîne de publication des Etats-Unis, on ne peut y trouver que deux livres chinois, à savoir le livre de Mo Yan « Arrondir les seins et engraisser les fesses » et « Le rêve dans le Pavillon rouge ». D'après les notes de vente inscrites dans l'ordinateur, on apprend que durant toute l'année 2008, l'ouvrage de Mo Yan a été vendu à deux exemplaires, alors que le chef-d'œuvre classique de la littérature chinoise à un seul. C'est quelque chose de vraiment navrant, mais on n'en peu rien, car les lecteurs ne s'en intéressent pas. Au Japon, les lecteurs s'intéressent le plus aux anciens livres classiques chinois, alors qu'il est difficile pour les ouvrages littéraires contemporains chinois de s'introduire sur les marchés japonais du livre. Le propriétaire de la librairie « Orient », une très ancienne librairie, a indiqué que les ouvrages de lecture raffinée de Yu Dan et de Yi Zhongtian qui sont très appréciés en Chine n'ont eu pas le même succès au Japon.

La Grande-Bretagne est l'un des pays du monde qui ont le plus tôt procédé à la traduction d'ouvrages littéraires chinois et cela date de l'année 1905, il y a plus d'un siècle, où il a été publié tout d'abord les « Entretiens de Confucius » et de « L'Art de la guerre de Sunzi » suivis par la suite de « Le Rêve dans le Pavillon rouge » et de « Le Pèlerinage vers l'Ouest ». Mais, jusqu'à présent, il n'y a aucun livre chinois qui aurait fait fureur auprès des lecteurs anglais. Lorsque que la Maison d'édition « Pingouin » a racheté aux prix de cent mille dollars US l'édition en anglais de « Wolf Totem », le professeur Paul Richard, éducateur et conseiller à la publication internationale, a exprimé son désir de voir cet ouvrage devenir un vrai best-seller au Royaume-Uni, mais son souhait n'a pu être exaucé du fait du désintéressement du public. « L'obstacle culturel serait peut-être le principal problème. », a-t-il dit pour expliquer cet échec.

Il existe toujours un grand écart dans le passage de l'engouement pour le chinois à l'appréciation des livres chinois.

Par exemple en France, en raison de l'immigration d'un grand nombre d'habitants de l'Asie du Sud Est, ainsi que de l'arrivée de plusieurs dizaines de milliers d'étudiants chinois, la demande en livres chinois a été toujours assez stable. Puis en 2005 suite à l'influence de l'Année culturelle franco-chinoise, il a été soulevé en France un fort courant d'engouement pour l'apprentissage du chinois. Philippe Meyer, le patron de la librairie « Fenghuang » (Phénix), l'un des plus grandes librairies de vente de livres chinois en France, a déclaré que « L'enthousiasme des Français pour l'apprentissage du chinois a fait qu'ils achètent beaucoup de manuels d'enseignement du chinois. Il faut du temps et d'autres conditions pour que l'enthousiasme de l'apprentissage du chinois se transforme en engouement des livres chinois. » et cela est une vérité incontestable.

La vente des livres se trouve toujours dans la phase du travail manuel dans l'atelier.

Le miracle de la vente en Chine de « Harry Potter » est étroitement lié aux moyens de vente. Wang Baosheng a dit : « Pour ce qui est des moyens de vente, nous sommes très en retard, car à l'étranger, la vente des livres est réalisée par une grande chaîne de production industrielle, y compris la cinématographie, la télévision, ainsi que les arts artisanaux concernés … etc. On peut dire qu'il est produit avec cela les divers aspects de la vie quotidienne et qu'il incite ainsi les gens à connaître et à s'intéresser aux ouvrages littéraires. Par exemple pour « Harry Potter », au début c'était le film qui a été introduit sur le marché chinois, puis une fois que celui-ci ait conquis les spectateurs chinois, il est tout de suite suivi du livre qui provoque l'engouement du public. »

En Chine, la chose se fait différemment, la vente de livres est effectuée souvent isolément par les maisons d'éditions, alors que le succès de la vente est décidé par la renommée de l'auteur et par le sujet à la mode.

Zhang Yiwu a indiqué de son côté : « Nos auteurs sont souvent plongés dans leur travail de création et ils réfléchissent très peu au degré d'acceptation du marché en lui-même. Dans la chaîne culturelle industrielle, nous nous trouvons maintenant dans la phase du travail manuel dans un atelier. »

Pourquoi les livres américains connaissent-ils toujours un grand succès de librairie ?

Les difficultés que rencontrent les livres chinois sur les marchés étrangers montrent que la propagation de la culture chinoise dans le monde est une tâche lourde, ardue et difficile à accomplir. Sur ce point-là, les Etats-Unis progressent le plus vite et sont à la tête du monde : à peu près tous les best-sellers américains proprement parlant sont en même temps des livres appréciés et bien vendus dans le monde entier. D'après Zhang Yiwu, c'est la force dure qui décide la force souple. L'économie occidentale est plus forte que l'économie orientale, c'est pourquoi il est plus facile pour la culture occidentale de s'étendre à travers le monde. C'était à partir des années trente du siècle dernier que les Etats-Unis ont commencé à dominer le monde. Etant donné qu'ils sont dotés de la plus grande puissance économique du monde, c'est pourquoi leur sens de valeur recèle la plus forte potentialité d'extension.

Les Etats-Unis ne possèdent pas une culture traditionnelle remontant très loin dans l'histoire. Mais, ils se sont toujours activés à créer et à établir dans le monde un sens de valeur universel, alors que la littérature américaine se préoccupe essentiellement de la nature commune de l'être humain et non pas du caractère spécifique particulier à une seule nationalité. La culture américaine tente toujours de transmettre un sens de valeur universel et un mode de vie convenant à tout le monde, et cela est la raison principale pour laquelle la culture américaine et les ouvrages littéraires américains sont reconnus et appréciés dans le monde entier. Zhang Yiwu a dit : « La culture américaine s'intéresse aux problèmes auxquels doit faire face en commun l'humanité dans son ensemble. C'est la même chose que ce soit pour la cinématographie ou pour la littérature et c'est un des résultats apportés par la mondialisation. »

Relativement parlant, le même problème existe non pas uniquement pour la culture chinoise, mais également pour la culture d'un grand nombre d'autres pays. L'intérêt excessif accordé à des choses particulières d'une nationalité fait qu'il est difficile de propager les ouvrages littéraires en dehors d'elle. Zhang Yiwu a conclu en disant : « Il arrive souvent que plus on s'intéresse aux ouvrages recelant un caractère commun et général, plus on a la chance de provoquer un écho de sympathie, alors que plus on se préoccupe des choses particulières à caractère individuel, plus on s'éloigne des autres et qu'on ait des difficultés pour obtenir leur approbation. »


Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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"Voyager, écrire et lire": Jean-Marie Gustave Le Clézio à l'Académie des Sciences sociales de Chine

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Jean-Marie Gustave Le Clézio, lauréat du prix Nobel de littérature 2008 et écrivain français, s'est rendu, le 9 décembre, à l'Académie des Sciences sociales de Chine pour donner un discours intitulé " Voyager, écrire et lire".
« Je hais les voyages et les explorateurs », a débuté M. Le Clézio en citant une phrase de l'écrivain français Claude Lévi-Strauss. À la différence de ce dernier, M. Le Clézio aime voyager. « Pour moi, le voyage est toujours un idéal de vie et une réalisation de l'imagination », a déclaré M. Le Clézio. « Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, le monde était un monde fermé. Pour moi, voyager c'était avant tout lire les livres qui étaient dans la bibliothèque de mon arrière-grand-père. C'est dans la lecture que j'ai trouvé le plaisir du dépaysement et l'appel au voyage", a-t-il continué. Dans son enfance, en plus des journaux d'explorateurs, M. Le Clézio aimait également lire des encyclopédies illustrées dans lesquelles le monde s'arrête dans l'image exotique et archaïque. La lecture lui a ainsi donné le goût du départ.

À l'âge de 8 ans, Le Clézio est parti, avec sa mère et son frère, pour rejoindre son père en Afrique. Ce voyage lui a ouvert les yeux non seulement sur la réalité et la vie misérables du peuple africain sous le régime colonial, mais également sur son propre passé et son identité. Son séjour au Nigéria l'a aidé à comprendre la relativité de la civilisation et l'ambiguïté de l'idée d'universalité.

Aujourd'hui, la colonisation est remplacée par une culture unique, imposée par la puissance du monde industriel. Selon M. Le Clézio, la littérature peut être un remède pour lutter contre cette tendance. « Aujourd'hui, je ne veux pas être pessimiste, car l'évolution nous a fait passer de l'ère coloniale à nos jours où les livres sont traduits dans différentes langues et lus par de plus en plus de monde. Je pense que l'évolution est positive. L'ère que nous vivons aujourd'hui s'appellera peut-être plus tard la Renaissance », a affirmé M. Le Clézio.


Source: China.org.cn


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La Chine doit-elle créer un prix international pour encourager la diffusion de sa culture?


Troisième économie du monde et puissance politique, la Chine fait face aujourd'hui à un grand déficit d'exportations culturelles. Alors que les Chinois déplorent leur éloignement du prix Nobel, doit-on créer un prix international qui récompense les étrangers contribuant à la diffusion de la culture chinoise dans le monde?

Inspiration du prix Fu Lei

Dimanche 6 décembre, à la prestigieuse Université de Beijing, Ma Zhencheng, traducteur de 65 ans, a reçu le premier prix Fu Lei (1908-1966, grand traducteur chinois) de traduction et de publication de la main de Jean-Marie Gustave Le Clézio, lauréat du prix Nobel de littérature 2008.

"C'est le moment le plus saillant de ma vie", a dit le traducteur chinois du "Petit prince" d'Antoine de Saint Exupéry et des "Essais" de Montaigne. "Sortir les traducteurs de l'ombre" est la vocation du prix Fu Lei, a indiqué Christine Cornet, attachée culturelle de l'ambassade de France en Chine.

Créé par l'ambassade française, le prix Fu Lei, malgré son influence limitée - le nombre d'exemplaires de chaque ouvrage candidat n'est qu'entre 4 000 et 8 000 - présente des éléments importants pour une marque culturelle: la nomination du prix, la composition du jury, mixte et indépendant, ainsi que l'opération médiatique et la présence de poids lourds du milieu littéraire, comme Le Clézio et la présidente de l'Association des écrivains de Chine, Tie Ning.

Pour Yu Zhongxian, membre du jury et rédacteur en chef du magazine "La littérature du monde", si la Chine créait un prix ayant une forte influence internationale, elle pourrait introduire le système d'un jury mixte (chinois et étranger). La crédibilité de la sélection repose sur sa procédure fiable, a-t-il indiqué.

Prix gouvernemental des échanges culturels mal connu

En fait, le ministère chinois de la Culture a créé en 1996 un prix des échanges culturels. Ce prix gouvernemental vise à honorer les étrangers et les résidents de Hong Kong, de Macao et de Taiwan qui ont fait une contribution remarquable à la diffusion de la culture chinoise dans le monde.

Depuis sa création, le prix a été remis à 40 particuliers et 2 institutions de neuf pays et de la région administrative spéciale de Hong Kong.

Ce prix est cependant mal connu par le public chinois et étranger. Le futur développement du prix est également handicapé par une faible médiatisation, un financement limité et un système de sélection, avoue Gao Shuxun, directeur du département des ressources humaines du ministère de la Culture, en charge de la sélection des lauréats.

"Nous cherchons à augmenter notre budget auprès du gouvernement central pour récompenser matériellement les lauréats à l'avenir", a-t-il fait savoir, l'introduction d'un système de jury indépendant et faisant autorité pourrait favoriser, à long terme, un développement sain de la sélection.

Actuellement, le ministère, les gouvernements provinciaux et municipaux, ainsi que des institutions habilitées ont le droit de proposer des candidats. La prise de décision, après la sélection conjointe du ministère et de l'ambassade de Chine dans le pays d'origine de candidat, est dans les mains du ministère.

L'homme, garantie du succès

"Quand l'ambassade de France m'a parlé de la création du prix Fu Lei, j'ai voulu garder le nom de ce grand traducteur pour un prix chinois mais les Français ont avancé l'idée et l'ont réalisé", a regretté Dong Qiang, président du jury du prix Fu Lei et professeur de l'Université de Beijing.

Pour lui, la Chine d'aujourd'hui dispose des conditions en matière administrative et financière pour la création d'un prix international. La question clé réside dans l'élément humain.

"Sur le plan technique, on a besoin d'experts chinois qui connaissent aussi bien la culture chinoise que la culture étrangère. Une bonne composition du jury est la garantie d'un résultat fiable et convaincant de la sélection", a-t-il conclu.

Source: xinhua


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Le Clézio : « J'aime tous les écrits de Lao She »


« J'aime tous les écrits de Lao She », a déclaré Jean-Marie Gustave Le Clézio, lauréat du prix Nobel de littérature 2008, lundi 7 décembre, lors d'une conférence de presse au cours de sa visite en Chine.

Il pense que Lao She était un grand romancier. « Lui était mandchou, moi franco-mauricien ; je pense que les deux catégories représentent des « vanishing tribes » (des tribus en voie de disparition) et cela suscite toujours mon intérêt. Le monde de Lao She est assez nostalgique, il met en scène avec grand talent des scènes très intimes de la vie familiale. C'est particulièrement le cas dans Quatre générations sous un même toit, qui est selon moi un grand roman d'apprentissage de la vie dans le monde urbain », a-t-il souligné.

« Le développement de la Chine est très rapide »

Le Clézio est venu en Chine pour la première fois il y a plus de vingt ans, il fut très étonné de voir que Pékin était encore une ville très traditionnelle, tandis que Shanghai commençait déjà à ressembler à une ville développée et moderne. Mais aujourd'hui, il constate qu'un grand changement s'opère à Beijing.

À propos du développement du pays, il explique : « je suis seulement un observateur de passage, et il est extrêmement difficile pour un Occidental comme moi de porter un jugement sur le développement très rapide du pays, qui a également entraîné un changement profond de la société et des rapports humains ».

« La langue chinoise est poétique »

Quant à la langue chinoise, il estime qu'elle est « une langue monosyllabique de rencontre entre les mots, ce qui lui donne cet aspect merveilleux de profondeur poétique. J'aime savoir la signification du nom des lieux en Chine, le hasard des mots qui ne se retrouveraient pas ensemble en Occident. J'admire cette grande richesse sémantique ».

« La culture française a des origines multiples »

Interrogé sur la diversité de la culture française, il répond : « La France est un pays composite et la culture française a donc des origines multiples, à la fois au niveau régional et au niveau international. Les anciennes colonies offrent un apport nouveau à la francophonie, notamment grâce à des auteurs comme Aimé Césaire, et la France est aujourd'hui plus ouverte à ces influences ».

« Le livre n'est pas menacé par Internet »

En réponse à une question sur le futur du livre et la concurrence du numérique, il exprime son opinion avec confiance : « je ne pense pas que le livre soit en péril. Internet n'est pas véritablement un concurrent dans ce domaine. Les jeunes aiment toujours acheter et lire des livres, et je ne crois pas que les gens lisent moins qu'il y a trente ans. Le livre n'est pas menacé, c'est un objet très résistant que l'on peut toujours avoir auprès de soi ».

« L'être humain est comme un arbre »

En tant qu'écrivain célèbre en France, Le Clézio nous livre une métaphore sur son évolution personnelle : « Je pense que l'être humain est comme un arbre. L'arbre vert et jeune est très résistant, il a une grande force de vie qui est aussi une force de révolte. Puis avec les années l'écorce se ride et l'arbre devient plus résistant, mais également plus sec et plus cassant, il a moins de souplesse et de vitalité ».

« Tous les écrivains vivent cela, à l'exception peut-être d'Oscar Wilde qui disait que pour conserver sa jeunesse, il faut continuer à commettre les mêmes erreurs », a-t-il finalement ajouté.

Source: China.org.cn


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GÉNÉTIQUE
Pourquoi le panda mange-t-il du bambou?
NOUVELOBS.COM | 14.12.2009 | 11:56
Alors qu’il se nourrit de bambou à longueur de journée, le panda géant de Chine est fait pour être carnivore, révèle le séquençage de son génome.

Le grand panda –ou panda géant- de Chine est connu pour sa consommation quasi exclusive de bambou. Il fait pourtant partie de la famille des ursidés et donc du groupe des carnivores. Ce classement est au moins justifié au regard des ses gènes: le panda a tout d’un carnivore, confirme une équipe majoritairement chinoise qui a séquencé son génome.

Le panda (Ailuropoda melanoleuca) ne possède aucun gène connu permettant la fabrication d’enzymes qui cassent la cellulose, ingrédient majeur des végétaux comme le bambou, précisent Wang Jun (Institut Pékin de Génomique, Shenzhen) et ses collègues dans la revue Nature. La digestion de ce gros ours aux airs de peluche repose donc certainement sur sa flore intestinale. Il serait donc intéressant de séquencer ce microbiote.

Pourquoi le panda préfère-t-il se nourrir de graminées plutôt que de viande? Il pourrait s’agir au moins en partie d’une histoire de goût. Les chercheurs ont découvert qu’un gène impliqué dans la fabrication des récepteurs d’un goût fondamental, l’umami, est inactif chez le panda. Or ce goût, comme le sucré, est associé chez les mammifères aux aliments à forte valeur nutritive, comme la viande.

Le génome du panda contient environ 21.000 gènes compactés dans 21 paires de chromosomes (dont une paire de chromosomes sexuels). La comparaison avec d’autres génomes révèle que l’ADN du panda géant est très proche de celui du chien (80% de conservation de l’ordre des gènes entre les deux génomes, contre 68% avec le génome humain). Le génome du panda a cependant évolué moins vite au cours du temps que celui d’autres mammifères.

Il ne resterait plus aujourd’hui que 2.500 à 3.000 grands pandas dans les montagnes de l’ouest de la Chine. Les chercheurs espèrent que la connaissance de son génome pourra aider sa protection. L’un des obstacles à la conservation du panda est son très faible taux de reproduction: les gènes de l’ursidé n’ont pas encore livré d’explications à ce sujet.

Cécile Dumas
Sciences-et-Avenir.com
14/12/09


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Offensive énergétique de Pékin en Asie centrale
LE MONDE | 15.12.09 | 15h21 • Mis à jour le 15.12.09 | 16h24
Shanghaï Correspondant

Soucieuse de diversifier ses approvisionnements en énergie et de renforcer son influence en Asie centrale, la Chine a franchi une étape symbolique avec l'inauguration, lundi 14 décembre, d'un gazoduc de 1 833 kilomètres, qui achemine le gaz turkmène via l'Ouzbékistan et le Kazakhstan jusqu'au Xinjiang, dans l'ouest de la Chine. Là, il sera connecté au réseau chinois, puis rejoindra Shanghaï, à plus 4 000 kilomètres à l'est.

Commencée en juillet 2008, la construction éclair de ce gazoduc trans-Asie centrale, le premier à ouvrir pour le Turkménistan un débouché autre que la Russie, vient couronner une stratégie d'engagement économique chinois dans la région, qu'a sans doute accélérée la crise économique.

Déjà très présente au Kazakhstan, la Chine distribue des prêts aux pays touchés par l'effondrement du cours des matières premières, en échange de projets d'exploitation énergétique ou d'infrastructures.

La Chine contribue aussi au souhait de désenclaver énergétiquement ces pays de plus en plus courtisés, pour certains, par les Occidentaux. Le Turkménistan, qui exporte près de 50 milliards de mètres cubes de gaz par an vers la Russie, a en outre vu depuis avril ses livraisons suspendues vers l'ancien grand frère soviétique après une explosion sur le réseau de gazoducs opéré par le géant russe Gazprom en Asie centrale.

En visite officielle dans la région, le président Hu Jintao était, lundi, dans le nord-est du Turkménistan en compagnie des présidents turkmène, kazakh et ouzbek, afin d'actionner les valves du tout nouveau gazoduc. "La Chine donne la plus grande priorité à la coopération avec ses voisins et ce gazoduc témoigne de la coopération ininterrompue qui fleurit entre nos nations", a-t-il déclaré.

Son hôte, le président Gourbanguli Berdimukhamedov, a salué la "revitalisation de l'ancienne Route de la soie", en se félicitant que "la Chine, grâce à la sagesse et au recul dont elle fait preuve dans son approche, est devenue un garant incontournable de la sécurité globale".

Les premières livraisons à destination de la Chine porteront sur 6 milliards de mètres cubes en 2010, pour atteindre progressivement 40 milliards en 2015, soit près de la moitié de la consommation chinoise actuelle. Le gazoduc est formé de deux conduites parallèles, dont une seule est achevée, l'autre étant encore en chantier, et est approvisionné par la concession de Bagtyyarlyk, exploitée depuis 2007 par la China National Petroleum Corporation (CNPC).

Pékin et ses géants de l'énergie ont en peu de temps fait de l'Asie centrale une zone clé d'expansion. Au Kazakhstan, la CNPC détient 67 % de PetroKazakhstan, et a pris cette année le contrôle de MangistauMunaiGaz, quatrième société kazakhe d'hydrocarbures, en échange d'une ligne de crédit de 10 milliards de dollars (6,8 milliards d'euros) à Astana.

L'opération a été scellée lors de la visite, en avril, du président kazakh Nursultan Nazarbayev à Pékin. Un oléoduc relie déjà les champs pétrolifères de la Caspienne au Xinjiang chinois et transportera près de 20 millions de tonnes de pétrole par an à partir de 2011. Des négociations sont aussi en cours sur des projets concernant l'exploitation des réserves d'uranium kasakhes.

Le Turkménistan, lui, a bénéficié d'un prêt chinois de 3 milliards de dollars pour prospecter le champ gazier du Yolotan-Osman Sud, près de la frontière afghane, sur lequel lorgnent les Chinois. La Chine est très présente au Kirghizistan, avec plusieurs projets d'infrastructures et d'exploitation minière.

Le développement économique est, aux yeux de Pékin, la meilleure garantie que la région restera stable. Il s'agit de préserver le Xinjiang chinois, secoué en juillet par des émeutes interethniques, en éliminant toute influence déstabilisatrice, mais aussi d'en faire le centre commercial et industriel de la région, car c'est par là que transitent les exportations croissantes de produits chinois vers l'Asie centrale.

L'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), l'organe intergouvernemental lancé par Moscou et Pékin en 2001 en partie pour contrer l'influence de l'Occident et de l'OTAN (qui regroupe aussi le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan - l'intégration du Turkménistan est en discussion) est l'un des véhicules qui a facilité la montée en puissance de la Chine dans la région.

Le développement économique est devenu partie intégrante de ses objectifs, et c'est paradoxalement Vladimir Poutine, en 2007, au sommet de Bishkek, qui a bataillé pour la création à terme d'un Club de l'énergie - sorte d'OPEC d'Asie centrale -, et une coopération plus approfondie dans ce domaine. Soucieuse avant tout de tenir à distance l'Occident, et de ménager son monopole sur les réserves de la région et leur exportation vers l'Occident, la Russie a sans doute été prise de vitesse par la Chine.

Si Pékin et Moscou, qui ont lancé cette année la construction d'un oléoduc entre la Sibérie orientale et la Chine, financée par celle-ci, se disent sur la même longueur d'onde, le retour de l'Empire du milieu comme un acteur majeur du "grand jeu" d'Asie centrale met au défi les ambitions russes de leadership dans la région.

"Objectivement, les avancées chinoises n'arrangent pas les Russes qui avaient une position de monopole, analyse le sinologue Jean-Pierre Cabestan, professeur de science politique de l'Université baptiste de Hongkong. La Chine est toutefois reçue avec ambivalence en Asie centrale, les pays sont prêts à coopérer avec la Chine, mais craignent aussi d'être envahis par ses produits. Ce qui amène Pékin à jouer un rôle prudent dans la région. Son influence diplomatique et politique se fait déjà sentir. Lors du conflit russo-géorgien de 2008, la Chine avait rallié les autres pays de l'OCS, qui sont restés neutres. Ce qui constituait de fait un désaccord avec la Russie."

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 16.12.09




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Les petites républiques gazières sortent de l'orbite russe
LE MONDE | 15.12.09 | 15h21
Moscou Correspondante

D'un tour de vanne, lundi 14 décembre, les Républiques gazières d'Asie centrale - Turkménistan, Ouzbékistan, Kazakhstan - se sont affranchies de la tutelle russe sur l'exportation de leur "or bleu" avec la mise en service d'un gazoduc qui approvisionnera la Chine.

Jusqu'ici, la Russie avait un quasi-monopole sur les exportations de gaz d'Asie centrale grâce à son réseau de tubes datant de l'URSS. Avec le nouveau gazoduc construit en trois ans par 8 000 ouvriers et financé par la Banque chinoise du développement, la donne a changé.

Le gazoduc part du champ gazier de Saman Depe à l'est du Turkménistan, traverse l'Ouzbékistan et le Kazakhstan pour s'étendre sur 4 500 kilomètres en territoire chinois. Il désenclave les trois Républiques post-soviétiques et leur permet de diversifier leurs portefeuilles d'acheteurs.

Une première pour la Chine

Les options du géant russe Gazprom s'en trouvent réduites. "Le danger pour Gazprom est que si la demande de gaz de l'Europe et celle du marché intérieur russe augmentent brusquement dans les années à venir, la firme ne pourra pas recourir aux réserves d'Asie centrale : celles-ci seront peut-être en Chine", écrit l'analyste Chris Weafer, de la banque russe Uralsib. "L'appétit chinois pour le gaz d'Asie centrale met Gazprom sous pression pour accélérer des projets majeurs comme l'exploitation de la péninsule de Yamal", en Sibérie, ajoute cet expert.

Pour la Russie, le fait que la Chine dispose désormais d'un accès aux considérables réserves turkmènes, et d'un tracé qui mène droit sur la mer Caspienne, n'est pas une bonne nouvelle.

L'entente Chine-Turkménistan a d'ailleurs été scellée sur fond de dispute avec Gazprom. En avril 2009, une explosion sur un gazoduc reliant le Turkménistan à la Russie a jeté un froid entre les deux pays, poussant Achkhabad à chercher des voies d'exportation alternatives.

Le numéro un turkmène a accusé Gazprom d'avoir provoqué l'explosion pour éviter d'acheter les volumes convenus.

Actuellement, en raison de la baisse de la demande mondiale, Gazprom n'a pas besoin du gaz turkmène pour assurer ses fournitures à l'Europe. Le vieux gazoduc Turkménistan-Russie a été réparé, mais il demeure vide.

Le nouveau tube, approvisionnement terrestre, est une première pour la Chine, qui recevait jusque-là l'essentiel du gaz qu'elle consomme sous forme liquéfiée, par tankers. Et pour les trois Etats d'Asie centrale, touchés par la crise économique et en délicatesse avec Gazprom, les investissements chinois sont plus que bienvenus.

Le nouveau gazoduc "n'est pas seulement commercial et économique, il est aussi politique", a souligné le président turkmène Gourbangouly Berdimoukhammedov à son homologue chinois Hu Jintao. Deuxième producteur de l'espace post-soviétique après la Russie, le Turkménistan multiplie les contrats d'exploitation avec des sociétés étrangères.

Le Kazakhstan, l'autre grand fournisseur de gaz et de pétrole de la Caspienne, est lié à la Chine par des contrats d'exploitation pétrolière. Partenaire dans l'énergie, la Chine et le Kazakhstan se disputent le partage des eaux des fleuves frontaliers Tchiorny Irtych et Ili. Les fermiers du Xingjiang, la province chinoise qui jouxte le Kazakhstan, puisent dans ces fleuves pour arroser leurs cultures. Sur le Tchiorny Irtych, les Chinois ont créé un vaste réservoir et contrôlent le débit du fleuve, au grand dam du voisin kazakh.

Marie Jégo

*


Reprise des livraisons de gaz russe à l'Arménie

Les livraisons de gaz russe à l'Arménie, suspendues pendant une journée après la découverte de deux engins explosifs près d'un gazoduc en Ingouchie, dans le sud de la Russie, ont repris, lundi 14 décembre, normalement, a annoncé ArmRosGazprom, filiale du géant russe Gazprom. Un tronçon du gazoduc Mozdok-Tbilissi situé en Ingouchie, théâtre d'une insurrection islamiste, avait été fermé, dimanche soir, après la découverte de deux bombes qui ont été désamorcées. L'Arménie importe chaque année environ 2 milliards de mètres cubes de gaz russe qui transitent par la Géorgie. - (Reuters.)



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Ecrit le : Vendredi 25 Décembre 2009 21h20
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Pékin inflexible face au plus célèbre dissident chinois
LE MONDE | 25.12.09 | 13h42 • Mis à jour le 25.12.09 | 13h42
Pékin Correspondant

Onze ans de prison : c'est la peine très lourde à laquelle a été condamné, vendredi 25 décembre, le célèbre intellectuel dissident Liu Xiaobo, accusé de "subversion du pouvoir d'Etat". Coauteur de la Charte 08, un texte audacieux en 19 points qui demandait la fin du monopole du Parti communiste chinois et la transition vers un système démocratique, M. Liu avait été arrêté dans la nuit du 8 au 9 décembre 2008. Formellement inculpé en juin 2009, il risquait un maximum de quinze années de prison.

La sentence apparaît disproportionnée : des spécialistes des questions judiciaires chinoises remarquent que c'est la peine la plus sévère infligée à un dissident politique pour "subversion" depuis qu'une réforme du système pénal a défini les termes de ce "crime", en 1997.

Vendredi matin, un groupe de journalistes étrangers faisait le pied de grue devant le tribunal pékinois où le verdict a été rendu vers 10 heures. Les policiers avaient délimité un carré de trottoir où les correspondants de presse, dont l'identité était contrôlée, étaient autorisés à se tenir, dans un froid glacial. Une poignée de diplomates, américains et européens - dont un Français - se sont vu refuser la permission d'assister à ce procès à huis clos. Mais l'un d'entre eux, l'Américain Gregory May, a immédiatement réagi devant les journalistes après le prononcé de la sentence, répétant la vigoureuse protestation américaine faite au commencement du procès, mercredi : "Le gouvernement des Etats-Unis est profondément troublé par la condamnation à onze ans de prison du célèbre dissident chinois Liu Xiaobo. Nous réitérons notre appel au gouvernement chinois de le relâcher immédiatement et de respecter les droits de tous les citoyens chinois à exprimer leurs opinions politiques en accord avec les libertés fondamentales universellement reconnues."

Il a ajouté que le cas de M. Liu avait été "régulièrement évoqué, tant à Pékin qu'à Washington" depuis son arrestation. Après les protestations des Etats-Unis et de l'Union européenne contre la tenue de ce procès, le ministère chinois des affaires étrangères avait vivement réagi en fin de semaine, dénonçant les "graves interférences" des gouvernements étrangers dans les "affaires intérieures" chinoises.

Si la peine est encore plus lourde que celle infligée à d'autres dissidents - une autre bête noire du régime, Hu Jia, avait été condamnée en avril 2008 à trois ans et demi de prison, également pour "subversion" - c'est que le régime ne veut prendre aucun risque avec ses détracteurs. La Charte 08, copiée sur la Charte 77 rédigée cette année-là par des intellectuels dissidents tchécoslovaques, est potentiellement dévastatrice, même si la croissance économique chinoise a réduit à la portion congrue le nombre de défenseurs des droits démocratiques. Une dizaine de milliers de personnes auraient cependant signé cette charte, affirme l'organisation des droits de l'homme China Human Rights Defenders. Parmi eux, des professeurs, des écrivains, mais aussi des membres du parti et des fonctionnaires qui n'ont pas hésité à prendre des risques pour cautionner un texte particulièrement courageux dans le contexte chinois.

L'originalité de cette charte consiste à proposer une séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire tout en exigeant des élections libres à tous les niveaux de représentations politiques, permettant de "garantir les principes d'une compétition libre entre les partis".

Le responsable du cabinet d'avocats défendant M. Liu, Mo Shaoping, - lui-même signataire de la Charte - a estimé que ce procès était emblématique, car il illustre la réaction du pouvoir aux efforts déployés par quelqu'un "qui a oeuvré pour les droits de l'homme et la démocratie durant des décennies et a essayé de trouver un moyen de permettre aux citoyens ordinaires de critiquer le gouvernement. Nous avons plaidé non coupable. Le seul crime (de Liu Xiaobo) est d'avoir pris la liberté de parole".

Bruno Philip

*

Cinq condamnations à mort dans le Xinjiang

La justice chinoise est également très sévère à l'encontre des personnes accusées d'avoir participé aux émeutes interethniques de juillet dans le Xinjiang (nord-ouest). Cinq nouvelles condamnations à mort ont été prononcées, a-t-on appris jeudi 24 décembre, ce qui porte à 22 le nombre total de condamnés à la peine capitale. Parmi eux, neuf ont été exécutés en novembre. Les émeutes (les plus violentes depuis des décennies) avaient fait près de 200 morts dont une majorité de Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, mais pas dans le Xinjiang, où prédominent les Ouïgours, minorité turcophone qui dénonce la discrimination dont elle fait l'objet. - (AFP.)


Article paru dans l'édition du 26.12.09


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Ecrit le : Vendredi 25 Décembre 2009 21h23
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Published on Rue89 (http://www.rue89.com)
M. Fillon, connaissez-vous le dissident chinois Liu Xiaobo ?
By Pierre Haski
Created 12/22/2009 - 16:01

Si j'avais été à Pékin avec François Fillon, je lui aurais posé une question dont, hélas, je connais par avance la réponse : « Avez-vous dit à vos interlocuteurs chinois ce que pense la France du procès du dissident chinois Liu Xiabo [1]qui s'ouvre mercredi, au lendemain de votre visite ? » La réponse, prévisible, est évidemment négative.

Liu Xiaobo, c'est le « Havel chinois », un intellectuel de 54 ans, qui a déjà fait de la prison pour sa participation au « Printemps de Pékin » en 1989, et qui, sachant ce qu'il risquait, a rédigé il y a un an la « Charte 08 », un texte directement inspiré de l'exemple des dissidents tchèques de la Charte 77 [2] à l'époque communiste, réclamant la liberté d'expression et d'association, en un mot : une Chine démocratique.

Plusieurs milliers de personnes ont signé ce manifeste depuis, mais Liu Xiaobo a été arrêté, détenu sans procès pendant un an, avant d'être finalement inculpé de « subversion ». Il risque jusqu'à 15 ans de prison, pour un authentique délit d'opinion et avoir exprimé des idées simples coïncidant avec le 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

En d'autres temps, on imagine le tollé, et Liu Xiaobo, qui est aussi président du Pen Club chinois, aurait été érigé en symbole de liberté comme l'ont été Andreï Sakharov [3] en Union soviétique et dont François Mitterrand avait « osé » prononcer le nom au Kremlin en 1984, ou comme l'a été Vaclav Havel [4], dissident persécuté avant de devenir président de la République.

Liu Xiaobo, lui, est victime d'un rapport de force qui fait de la Chine d'aujourd'hui la puissance émergente [5], et pas seulement économiquement comme on a pu le voir lors du sommet sur le climat à Copenhague, et à laquelle on ne déplait qu'à ses dépens.

Lorsque l'Union européenne et les Etats-Unis ont fait, chose rare, une démarche commune [6] récemment en faveur du dissident, ils se sont fait vertement remettre en place par le porte parole du ministère des Affaires étrangères à Pékin, sur le mode « mêlez-vous de ce qui vous regarde ».
Le silence de François Fillon

François Fillon s'est donc tu [7], et, pour être honnête, ce n'est pas une surprise. Le Premier ministre était envoyé en Chine en compagnie d'une délégation de ministres et d'hommes d'affaires, afin de renouer le fil du dialogue avec Pékin après une parenthèse de dix-huit mois due aux frictions diplomatiques sur le Tibet. La Chine avait puni la France pour les atermoiements de Nicolas Sarkozy et sa rencontre avec le dalaï lama, et l'avait privée de contrats. Surmonter cette crise n'a pas été aisé [8].

Si le Premier ministre avait dit ce qu'on espère que la France pense réellement de ce procès inique, il aurait ruiné le but de sa visite, et privé l'économie française qui en a bien besoin, de précieux contrats pour l'industrie nucléaire, pour l'aéronautique et quelques autres. Dans le contexte économique actuel, le compte est vite fait entre le sort d'un dissident et des emplois en France.

Barack Obama avait fait le même calcul lors de sa visite en novembre à un pays qui est le principal bailleur de fonds des Etats-Unis, et qui devient progressivement le partenaire, l'interlocuteur, parfois le rival, de Washington sur les grands dossiers planétaires.

Alors que pèse Liu Xiaobo ? En Chine même, son influence ne dépasse pas celle des milieux intellectuels urbains, dans un pays lancé dans une course éperdue à l'enrichissement et l'amélioration de son niveau de vie. La demande démocratique n'est pas une grande cause populaire, c'est incontestable.

C'est pourtant son honneur de la porter, et d'en assumer tous les risques. Surtout en sachant par avance, car Liu Xiaobo était parfaitement informé et lucide de sa situation, qu'il se retrouverait seul face à un pouvoir qui ne lâche rien sur le terrain démocratique.

François Fillon restera malgré lui le symbole de cette impuissance internationale à voir embastiller un homme dont le seul tort est d'avoir défendu des valeurs universelles aujourd'hui en berne, face à un capitalisme autoritaire triomphant.

photo : Rien vu, rien entendu, rien dit. Oeuvre contemporaine chinoise (Pierre Haski/Rue89)

►Mise à jour le 23/12/09 à 16h00. Après un procès de deux heures, le verdict sera annoncé le jour de Noël.
Après un an de détention, le dissident Liu Xiaobo accusé de « subversion » [1]
Les dissidents chinois lancent leur Charte 08 et vont en prison [9]
Le texte intégral du manifeste des dissidents chinois, la Charte 08 [10]
Chine : la liste des premiers signataires de la Charte 08 [11]
Dialogue Paris-Pékin : vu de Chine, c'est la France qui a cédé [8]
Chine : Le gouvernement lance un service officiel de microblogging [12]
François Fillon parle affaires et évite les sujets qui fâchent en Chine, sur Aujourd'huilaChine [13]
Words on Trial in Beijing, par Jonathan Mirsky, sur NYTimes.com (en anglais) [14]
La fiche Wikipédia de Liu Xiaobo [15]
Mises en garde avant le procès du dissident Liu Xiaobo, sur Aujourd'huilaChine [16]
Les images du procès de Liu Xiaobo, sur ap.org [17]
Commander sur Fnac.com:
Droits humains en Chine [18]
URL source: http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/22/...u-xiaobo-130930

Links:
[1] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/09/...bversion-129262
[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_77
[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Andreï_Sakharov
[4] http://fr.wikipedia.org/wiki/Vaclav_Havel
[5] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/20/...occident-130030
[6] http://www.smart-http.com/les-usa-et-ue-de...e-de-liu-xiaobo
[7] http://www.aujourdhuilachine.com/actualite...--13113.asp?1=1
[8] http://www.rue89.com/chinatown/2009/04/02/...ance-qui-a-cede
[9] http://www.rue89.com/chinatown/2008/12/11/...-vont-en-prison
[10] http://www.rue89.com/chinatown/2008/12/14/...is-la-charte-08
[11] http://www.rue89.com/chinatown/2008/12/14/...de-la-charte-08
[12] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/22/...blogging-131005
[13] http://www.aujourdhuilachine.com/actualite...e-13107.asp?1=1
[14] http://www.nytimes.com/2009/12/19/opinion/...q=mirsky&st=cse
[15] http://fr.wikipedia.org/wiki/Liu_Xiaobo
[16] http://www.aujourdhuilachine.com/actualite...o-13111.asp?1=1
[17] http://apimages.ap.org/Search.aspx?st=det&sort=date&id=China Detained Dissident&showact=events&prds=10135&intv=3d&sh=10&kwstyle=and&adte=1261558625&pagez=60&cfasstyle=AND&
[18] http://livre.fnac.com/a2048907/Amnesty-Int...gin=RUE89_EDITO


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Liu Xiaobo, des camps de rééducation à la prison
LE MONDE | 25.12.09 | 13h42 • Mis à jour le 25.12.09 | 13h43
Pékin Correspondant

Liu Xiaobo, 53 ans, est un professeur de littérature dont les engagements politiques lui ont déjà valu de la prison autrefois : en raison de sa participation aux événements de Tiananmen, en 1989, il est incarcéré pendant vingt mois. A partir de 1996, il passe trois ans dans un camp de "rééducation par le travail" pour avoir, selon la formule utilisée par ses accusateurs, "fomenté régulièrement des troubles et provoqué des atteintes à l'ordre public".

Né à Changchun (nord-est), M. Liu a rejoint après ses diplômes l'Université normale de Pékin où il a obtenu son doctorat en 1988. Il a été chercheur invité dans plusieurs universités étrangères - Oslo, Hawaii et Columbia, à New York. Arrêté une nuit de décembre 2008, il est donc détenu depuis un an mais son inculpation formelle n'a été annoncée qu'en juin. De nombreux intellectuels et sinologues ont pris publiquement la défense du plus célèbre dissident chinois. Des écrivains comme Salman Rushdie ou Umberto Eco ont écrit au président chinois Hu Jintao pour demander sa libération.

Le 1er octobre, jour anniversaire de la proclamation de la République populaire de Chine par Mao Zedong, le Congrès américain a, lui aussi, appelé Pékin à libérer M. Liu. Le président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants a ainsi déclaré : "Le gouvernement chinois ne semble pas être conscient de l'ironie de ses actes, car ses efforts pour étouffer la Charte 08 ne font que souligner l'incapacité de la Chine à se conformer aux principes mêmes qu'elle avance." Principes de justice et des droits de l'individu inscrits dans la constitution mais qui, dans les faits, ne sont pas appliqués.

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 26.12.09




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Onze ans de prison pour un intellectuel dissident chinois
LEMONDE.FR avec AFP | 25.12.09 | 09h29

Le célèbre intellectuel dissident chinois Liu Xiaobo a été condamné, vendredi 25 décembre, à onze ans de prison, plus d'un an après avoir appelé à la démocratisation de la Chine. M. Liu, 53 ans, un écrivain et ancien professeur d'université qui avait déjà connu la prison après la répression du mouvement démocratique de Tiananmen, s'est également vu priver de ses "droits politiques pendant deux ans", ont annoncé ses avocats. "Il rencontrera ses avocats lundi pour préparer l'appel", affirme son épouse. L'appel peut être déposé dans un délai de dix jours à partir de samedi, précise l'un de ses avocats.

M. Liu avait comparu mercredi deux heures et demie durant pour "subversion du pouvoir de l'Etat" après avoir été l'un des auteurs de la "Charte 08", un texte réclamant une Chine démocratique. Cité par l'agence officielle Chine nouvelle, le tribunal a affirmé "avoir suivi strictement la procédure judiciaire dans cette affaire et protégé pleinement les droits à la défense de Liu". Les journalistes et diplomates étrangers n'ont toutefois pas pu assister au procès mercredi, ni à la lecture du verdict vendredi.

"DURCISSEMENT POLITIQUE"

Les associations des droits de l'homme dénoncent une peine très lourde. Pour Nicholas Bequelin, chercheur à la division Asie de l'organisation Human Rights Watch à Hongkong, "c'est une peine très, très sévère, qui reflète aussi un durcissement politique, que nous avons observé depuis la préparation des Jeux olympiques". Dans un communiqué, l'ONG Amnesty International se déclare "extrêmement inquiète pour les autres signataires de la 'Charte 08' et pour la liberté d'expression en Chine". Selon l'organisation, la Chine a condamné depuis 2003 plus de 35 personnes "sous l'accusation vague d''incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat'".

Premier pays occidental à réagir, les Etats-Unis ont fait part de leur inquiétude, estimant que "la persécution d'individus pour l'expression pacifique d'idées politiques est incompatible avec les normes des droits de l'homme reconnues internationalement". Washington a de nouveau appelé à la libération du dissident, qui "a œuvré pacifiquement à l'établissement d'un processus démocratique en Chine". Jeudi, Pékin avait dénoncé les "ingérences grossières" de certains pays étrangers après le procès de M. Liu, demandant le respect de la "souveraineté judiciaire chinoise".




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Ecrit le : Vendredi 25 Décembre 2009 21h35
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Le rachat de Volvo par le chinois Geely suscite interrogations et scepticisme
LE MONDE | 24.12.09 | 12h15 • Mis à jour le 24.12.09 | 12h15
Shanghaï, correspondant

Depuis plusieurs années, Geely, le repreneur chinois de Volvo – l'opération a été officialisée mercredi 23 décembre –, tente de percer à l'extérieur de ses frontières. Au point de projeter de réaliser, d'ici à 2015, les deux tiers de son chiffre d'affaires hors de Chine, contre un peu plus de 10 % actuellement. Cette ambition est contrecarrée par des problèmes de qualité: aux Etats-Unis, ses voitures ne parviennent pas à satisfaire aux normes de sécurité. En Russie, son Freedom Cruiser a, en 2008, été baptisé la "voiture de la mort" en raison de ses performances désastreuses lors d'un crash test.

Avec 245 000 immatriculations en Chine sur les onze premiers mois de 2009, Geely est non seulement plus petit que sa proie, mais ne se place qu'au 11e rang des constructeurs chinois, loin derrière le numéro un, SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation), qui vend dix fois plus de véhicules.

"Geely cède du terrain sur le marché chinois, estime un spécialiste du secteur. C'est la voiture des campagnes, elle ne bénéficie pas de la même image de marque que les constructeurs chinois BYD – un champion de la technologie – et Chery. Pour l'image de Volvo en Chine, ce n'est pas idéal. Cette reprise suscite beaucoup de scepticisme dans les milieux de l'automobile en Chine. On a l'impression que LiShufu réalise un rêve." Le patron de Geely, 46 ans, a pour lui sa ténacité : dans le Zhejiang, province au sud de Shanghaï et berceau de l'entreprise privée en Chine, Li Shufu crée, à 21 ans, sans avoir fait d'études, un atelier de fabrication de composants pour frigidaires. Il monte une usine, mais les autorités la ferment pour privilégier les groupes publics. En 1994, il se lance dans les motocyclettes et reprend un fabricant en faillite. L'entrepreneur se met alors en tête de fabriquer des voitures. Après plusieurs ratages, il s'allie avec un petit constructeur du Sichuan qui dispose d'une licence.

PRÉSENCE DE GOLDMAN SACHS

En 2001, juste avant l'entrée de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les voitures Geely sont homologuées par Pékin. M.Li et sa marque se sont taillé une place dans une industrie dominée par les groupes d'Etat associés aux grandes marques étrangères. Or le boom du marché chinois en 2009 et la concurrence à laquelle se livrent les indépendants ont suscité une mini-bulle à Hongkong, où Geely et BYD sont cotées: leur titre a été multiplié par cinq depuis début 2009.

"Le gouvernement chinois a prévenu, fin 2008, qu'il fallait consolider l'industrie automobile et ne garder que dix constructeurs majeurs. Aucun des trois premiers indépendants ne veut rester sur le carreau, analyse André Loesekrug-Pietri, associé-gérant de CEL, fonds d'investissement européen consacré à la Chine. [L'homme d'affaires américain] Warren Buffett a investi en 2008 dans BYD, et a fait des émules. Les fonds chinois CDH et Bohai sont entrés au capital de Chery. Et Goldman Sachs a investi pour 250 millions de dollars en obligations convertibles dans Geely. La présence d'un tel investisseur international est un atout pour leur stratégie d'expansion, ça crée un lien culturel, qui a beaucoup compté dans le mariage Lenovo-IBM par exemple. Geely semble avoir une approche graduelle, et on peut espérer qu'il préserve les équipes. Mais ce sont deux sociétés avec des cultures très différentes." Avant d'acquérir la marque suédoise, M.Li s'est fait la main en prenant, en 2007, 23 % du britannique Manganese Bronze, avec qui il fabrique, en coentreprise, des taxis londoniens. Mille exemplaires sont sortis des chaînes de montage de Shanghaï cette année. Avec Volvo, il change d'échelle…

Brice Pedroletti
Article paru dans l'édition du 25.12.09




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