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> Revue De Presse Sur La Chine 2010/2011, articles intéressants
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P'tit Panda
Ecrit le : Vendredi 15 Janvier 2010 00h23
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Dragon



La Chine prudente face aux menaces de Google
LEMONDE.FR avec AFP | 14.01.10 | 13h21 • Mis à jour le 14.01.10 | 14h08

La Chine accueille les opérations (sur son sol) conformes à la loi (chinoise) des entreprises Internet internationales." La réaction officielle de Pékin, au lendemain des accusations du géant de l'Internet Google, qui accuse à mots couverts la Chine d'être derrière une importante tentative de piratage, a été pour le moins mesurée.

Le moteur de recherche a affirmé mardi avoir été la cible d'une attaque informatique de grande ampleur en provenance de Chine, et dit envisager sérieusement de fermer ses bureaux dans le pays ainsi que la version chinoise de son site. Google a par ailleurs levé la censure des résultats de recherche qu'il avait mis en place pour se conformer à la loi chinoise. Mais si Pékin a de nouveau insisté sur la nécessité, pour les entreprises étrangères opérant en Chine, de pratiquer la censure, le gouvernement n'a pas précisé s'il entendait sanctionner le moteur de recherche.

"L'Internet en Chine est ouvert et le gouvernement chinois encourage son développement et s'efforce de créer un environnement favorable pour cela", a déclaré une porte-parole du gouvernement, tandis que le secrétariat d'Etat américain, qui a demandé "des explications" à Pékin, a réitéré sa volonté de "discuter" avec le gouvernement chinois de "la capacité de la Chine de continuer à respecter les standards internationaux" du monde économique.

UN CHEVAL DE TROIE DANS DES DOCUMENTS PDF

Deux jours après la révélation de ce piratage de grande ampleur, les informations commencent à filtrer sur le modus operandi des assaillants ainsi que sur leurs cibles. Outre Google, au moins une trentaine d'entreprises auraient été la cible de l'attaque, qui visait principalement des entreprises liées aux défenseurs des droits de l'homme ou en conflit avec les autorités chinoises.

Google explique que l'attaque sur ses serveurs visait à pénétrer dans les boîtes e-mail utilisées par des opposants au gouvernement chinois, tandis qu'un cabinet d'avocats de Los Angeles, qui défend les intérêts d'une entreprise qui a porté plainte contre la Chine pour violation de brevet, a affirmé avoir également été attaqué. Les pirates auraient également tenté de mettre la main sur le code-source du moteur de recherche, un secret industriel à la valeur inestimable.

D'après les premières révélations d'entreprises visées, les pirates auraient utilisé une faille de sécurité dans les logiciels Adobe, et notamment le Reader de l'entreprise, utilisé pour lire des documents au format pdf. La faille, découverte mi-décembre, n'a été corrigée que mardi dernier ; elle permettait d'insérer un code malicieux dans un document pdf. Lorsqu'un utilisateur ouvrait le document piégé, il installait à l'insu de l'utilisateur un logiciel-espion ou cheval de Troie sur l'ordinateur. Le programme transmettait alors des données contenues sur l'ordinateur à l'extérieur de l'entreprise, et créait une "porte dérobée" ou backdoor permettant de se connecter à distance à l'ordinateur.




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P'tit Panda
Ecrit le : Vendredi 15 Janvier 2010 00h47
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Dragon



Mian Mian déclenche un second conflit entre la Chine et Google
LE MONDE DES LIVRES | 14.01.10 | 12h29 • Mis à jour le 14.01.10 | 12h29

Cette fois-ci, ce n'est pas parce qu'elle continue d'écrire sur le sexe, la drogue et la décadence dans le Shanghaï postmoderne du début du XXIe siècle que l'enfant terrible d'une certaine littérature chinoise contemporaine est de nouveau celle par qui le scandale arrive : Mian Mian, que son livre Les Bonbons chinois (L'Olivier, 2001) avait fait connaître du grand public, traîne en justice Google, accusant le moteur de recherche américain d'avoir scanné son dernier ouvrage, Acid Lovers, et de l'avoir mis en ligne sans la prévenir ni lui verser des droits d'auteur. Elle demande l'équivalent de 6 000 euros de dommages et intérêts et exige de solennelles excuses. Cette fois-ci, Mian Mian, 40 ans, qui fut il y a une décennie l'une des figures centrales d'une "nouvelle vague" chinoise de jeunes femmes écrivains, est du côté de la loi et se pose en défenseur de la littérature à l'heure d'Internet.

Fin décembre, lors d'une audition qui a eu lieu dans un tribunal de Pékin - sans la présence de l'intéressée -, le juge a conseillé aux deux parties de négocier un compromis. Une porte-parole de Google Chine, Marsha Wang, avait fait savoir au préalable que sitôt la plainte déposée, la compagnie s'était empressée de retirer ce troisième roman de Mian Mian de son site. L'avocat de l'écrivain, Sun Jingwei, a répliqué que le livre pouvait encore en partie être consulté au moyen de mots-clés. Google doit supprimer "l'intégralité de tous les passages du livre", a précisé Maître Sun, qui estime qu'"un tel comportement (de la part du géant américain) est une claire violation des droits de l'auteur : nous exigeons des excuses publiques !" En ce début 2010, il reste donc à attendre les résultats des négociations en cours entre l'écrivain et Google.

Mais l'affaire dépasse le simple et justifié courroux d'une romancière dont les trois livres, tous jugés trop pernicieux par la censure, restent interdits en Chine : elle pose plus généralement le problème de la façon dont Google se permet librement de mettre en ligne des ouvrages, une attitude qui a provoqué de virulentes réactions dans les milieux littéraires des Etats-Unis et d'Europe. Cette fois-ci, c'est en Chine, par ailleurs empire de la contrefaçon, royaume des droits de propriété intellectuels bafoués, que les milieux du livre ont réagi : la China Written Works Copyright Society, une association dépendant du gouvernement, a demandé à Google de négocier des compensations pour les auteurs chinois victimes de ces mises en ligne "sauvages".

Même si Mian Mian est le seul écrivain à avoir pour l'instant traîné Google en justice, la compagnie américaine avait pris dans un premier temps les mesures qui s'imposent : le 9 janvier, cédant aux pressions de Pékin, elle avait envoyé à l'Association des écrivains chinois une lettre dans laquelle des excuses étaient adressées aux auteurs victimes de son indélicatesse et où elle proposait à son tour de négocier avec ces derniers des montants de copyright...

Censure et copyright

Mercredi 13 janvier, tout est brutalement remis en question : Google, qui aurait dû dresser la liste des 18 000 ouvrages qu'elle a scannés, annonce que les négociations sont repoussées sine die. La raison de ce retournement est vraisemblablement liée à une décision beaucoup plus spectaculaire annoncée le même jour : le plus grand moteur de recherche mondial a décidé de ne plus se plier à la censure chinoise, comme il l'avait accepté en 2006 pour faciliter sa percée sur le marché (lire page 12).

La polémique sur les droits de copyright en littérature aura suscité les sarcasmes d'un jeune écrivain connu, l'ineffable Han Han qui, de livres en blogs provocateurs, ne cesse de dénoncer les travers de ses concitoyens, et notamment leur penchant pour le nationalisme. "Moi, j'aimerais bien que Google scanne mes livres, grince-t-il sur son blog. Rien que pour une table des matières, on peut leur demander 60 dollars ! Mais quand l'un de mes romans, un livre de 220 000 caractères, a été repris en entier par des sites chinois, personne ne m'a rien payé, et jusqu'à aujourd'hui, ils font la sourde oreille. Non seulement je n'ai rien touché, mais mon livre reste consultable sur leurs sites !"

Han Han souligne aussi que le comportement de Google a déclenché des réactions à la fois prévisibles et extrêmes, certains internautes comparant l'attitude du moteur de recherche américain à celle des "impérialistes" au temps des guerres de l'opium... Le bloggeur 88yuhs se félicite ainsi que la Chine, "humiliée dans le passé, soit aujourd'hui une puissance qui peut désormais dire non à haute voix au lieu de rester silencieuse comme elle le faisait auparavant". Mais, pour l'heure, c'est Google qui dit non, et la polémique provoquée par Mian Mian est supplantée par l'attitude soudainement rebelle de la compagnie qu'elle avait attaquée...

Bruno Philip
Article paru dans l'édition du 15.01.10




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Ecrit le : Vendredi 15 Janvier 2010 00h55
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Point de vue
La Chine est-elle menacée par le "syndrome soviétique" ?, par Thierry Wolton
LE MONDE | 14.01.10 | 13h50 • Mis à jour le 14.01.10 | 13h50

Cette année 2010 doit consacrer l'aura internationale de la Chine avec l'Exposition universelle de Shanghaï, en mai. La manifestation est voulue par Pékin comme le point d'orgue d'une offensive de charme qui a commencé avec les Jeux olympiques de l'été 2008. L'événement sera sans doute une fois de plus remarquablement maîtrisé par les autorités et les superlatifs ne manqueront pas pour saluer l'extraordinaire réussite de ce pays.

Tout cela n'est pas sans provoquer quelques réminiscences. Il y a un demi-siècle s'ouvrait une époque également triomphale - pour l'Union soviétique. La décennie 1960 avait été précédée par le voyage de Nikita Khrouchtchev aux Etats-Unis, en septembre 1959. Au cours de cette opération de relation publique, le numéro un soviétique avait promis que son pays ne tarderait pas à dépasser la puissance américaine.

S'ensuivit une vaste campagne de propagande destinée à accréditer cette thèse, ponctuée de réussites époustouflantes, dont l'envoi en 1961 du premier homme dans l'espace fut la plus spectaculaire. Pendant les vingt années suivantes, Moscou fournit des statistiques flatteuses sur la production de blé, d'acier, etc., qui accréditaient l'incontestable supériorité du mode de production socialiste.

On a appris récemment qu'un bureau spécial avait été créé par le Kremlin pour fournir les chiffres qu'attendait un Occident ébahi par cette success story. L'offensive fut complétée par un dégel sur le plan intérieur, puis par l'envoi à l'Ouest de quelques fleurons de la culture soviétique, comme les Choeurs de l'Armée rouge. A relire la presse de l'époque, convaincue que l'URSS serait, sans doute possible, la grande puissance de la fin du XXe siècle, on ne peut être qu'admiratif devant la force de conviction dont fit preuve Moscou ou stupéfait par notre extraordinaire naïveté.

Il est intéressant de se souvenir de ce qu'a fait le Kremlin de cette "opération de marketing" réussie : il a cru à sa propre propagande, conforté par l'image que nous lui renvoyions de sa puissance irrépressible. Les décennies 1960-1970 furent marquées par une poussée significative de l'URSS, et du camp socialiste en général, sur la scène mondiale, jusqu'à l'invasion de l'Afghanistan, en décembre 1979. Ces avancées paraissaient d'autant plus victorieuses que le camp occidental était alors en crise économique, avec le premier choc pétrolier de 1973, et morale, à la suite de la défaite américaine au Vietnam en 1975.

Sur le plan des rapports de forces internationaux, l'URSS pouvait réellement prétendre à un partage du leadership mondial avec les Etats-Unis. Sur le plan intérieur, l'"entrouverture" au monde qu'exigeait ce rôle de grande puissance se paya bien par quelques contestations. Elles furent promptement réprimées (Tchécoslovaquie en 1968, internement de dissidents...), souvent dans l'indifférence des démocraties qui ne voulaient pas se brouiller avec ce grand pays.

Il y avait là une certaine logique dont tout le monde était en fin de compte victime : les peuples subissant le joug communiste, qui ne pouvaient guère, ou si peu, compter sur un soutien occidental ; les opinions publiques de l'Ouest, tétanisées par une puissance que leur vantaient les médias ; les responsables des pays démocratiques, dont la pusillanimité encouragea le Kremlin à pousser toujours plus loin ses avantages ; enfin, les dirigeants soviétiques eux-mêmes, qui finirent par oublier combien leur empire était fragile. La suite est connue.

Or la "sinomania" actuelle est bien plus forte que ne le fut jamais la "soviétomania" d'antan. Elle s'est accentuée ces dernières années grâce à des mécanismes qui rappellent ceux qui firent la splendeur de l'URSS : une remarquable réussite économique soulignée par des statistiques flatteuses ; une certaine fascination des Occidentaux pour une culture, un mode de vie (voire une multitude) exotiques pour eux ; une montée en puissance sur la scène mondiale favorisée, voulue même, par les autres grands au nom de l'équité. Il est devenu banal de prédire que l'empire du Milieu sera le leader de notre planète avant la mi-temps de ce siècle. Croyance d'autant plus ferme que le monde occidental est à nouveau en crise.

La Chine nous apparaît aujourd'hui tellement éloignée de ce que fut la Russie soviétique d'hier qu'il peut sembler hasardeux d'établir le parallèle. Et pourtant... L'URSS et la Chine communiste ont suivi des voies similaires une grande partie du XXe siècle et, même lorsque leurs chemins ont divergé, elles ont poursuivi des politiques analogues, inspirées par la même idéologie. La poigne de Mao ne fut pas moins sanglante que celle de Staline. L'un et l'autre se lancèrent dans une industrialisation forcée au prix de millions de paysans morts, l'un et l'autre s'assurèrent d'un pouvoir absolu en terrorisant leur population.

Par la suite, le jovial Deng Xiaoping ne fut pas sans rappeler le débonnaire Khrouchtchev, l'un et l'autre rêvant de faire décoller une économie socialiste en panne grâce à la technologie occidentale. A partir des années 1990, l'offensive de charme de la Chine n'est pas sans similitude avec celle de l'URSS dans les années 1960-1970. Certes, les actuels dirigeants chinois ne ressemblent pas aux gérontes retranchés dans le Kremlin jusqu'à l'arrivée de Gorbatchev en 1985. Mais, justement, leur dynamisme ne rappelle-t-il pas, peu ou prou, le volontarisme de ce dernier, ultime espoir du communisme soviétique pour tenter de sauver le régime ? Ils s'en sortent, il est vrai, autrement mieux que lui en la matière.

Comparaison n'est pas raison, mais des systèmes de même nature peuvent générer des comportements politiques similaires. Le Parti communiste chinois a beau être le premier parti léniniste darwinien, comme l'a joliment dit Nicolas Bequelin, chercheur auprès de Human Rights Watch, c'est-à-dire capable d'évolution, il n'en reste pas moins un parti d'esprit totalitaire, engendrant des réflexes policiers pour ceux qui sont à sa tête. Du Tibet au Xinjiang, contre les intellectuels dissidents ou les paysans spoliés, la chronique de la répression durant les dernières années illustre le raidissement du régime.

A l'instar de l'URSS, la Chine réclame désormais sa part de gouvernance du monde que mérite sa réussite économique. Dans les années 1970, Moscou parlait de détente ; Pékin rassure en évoquant sa montée en puissance pacifique tout en consacrant des moyens de plus en plus importants à son armement (même si ce budget est encore loin d'égaler celui des Etats-Unis). Si on escamote la part communiste de cette Chine-là, ces parallèles n'ont aucun sens. Mais, jusqu'à preuve du contraire, ce pays reste gouverné par un parti unique, dirigé par des hommes formés à son unique moule, qui gardent la haute main sur l'économie et qui s'en partagent les fruits, de manière quasi héréditaire. Dans ce type de régime, l'essentiel demeure le pouvoir, qui décide de tout.

Il est donc pertinent de se demander si la Chine, aussi mirifique qu'elle nous paraisse, ne risque pas d'être victime du syndrome soviétique, ses dirigeants finissant par être atteints des mêmes maux qui ont conduit à la chute de l'URSS. La combinaison entre notre admiration béate et un pouvoir sans partage, indifférent aux douleurs de son peuple, obsédé par ses intérêts de puissance, le tout attisé par les doutes des pays occidentaux sur le modèle libéral, autant de facteurs qui pourraient déboucher sur des lendemains difficiles.

Le jeu de miroirs entre des communistes chinois trop sûrs d'eux, convaincus par leurs propres statistiques de la réussite de leur régime, et des dirigeants occidentaux obsédés par leurs balances commerciales et leurs déficits, qui ne pensent qu'à les amadouer pour quelques parts de marché, peut faire oublier à Pékin ses fragilités intrinsèques : obsolescence d'une partie de son appareil industriel, discrimination sociale, déséquilibre entre l'offre et la demande, inflation, bulle spéculative, vieillissement de la population, catastrophes écologiques. En somme, tout ce qui caractérise une économie socialiste.

Cet aveuglement réciproque, entre Occident et Orient cette fois, pourrait conduire la Chine à vouloir aller trop loin, comme l'URSS jadis.

Thierry Wolton est historien, spécialiste des systèmes communistes.



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P'tit Panda
Ecrit le : Vendredi 15 Janvier 2010 01h01
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"Le prix Simone de Beauvoir venu de loin comme une bénédiction"
By Ai Xiaoming
Created 01/13/2010 - 17:12

Professeur d'université, vidéaste et militante active des droits civiques, Ai Xiaoming n'a pas pu assister [1] à Paris à la remise du Prix Simone de Beauvoir qui lui a été décerné. Les autorités chinoises ont refusé de lui renouveler son passeport. Voici le texte qu'elle a adressé de Chine au jury du prix remis en son absence.

Un soir, à la fin du mois de décembre, un appel téléphonique m'apprit que j'étais lauréate du Prix Simone de Beauvoir. Cette année, les deux lauréates sont chinoises : Mme Guo Jianmei, juriste à Pékin, et moi-même.

Lorsque je recevais cet appel, j'étais dans la salle d'attente d'une gare. J'étais trop légèrement habillée et je frissonnais. J'étais au milieu d'une foule de voyageurs encombrés de bagages. Les trains étaient retardés par un front froid venu du Nord.

Comment croire à une pareille nouvelle ?

J'ai ensuite envoyé des messages à ma famille et à mes amis. J'ai aussi informé mon université. Certains m'ont fait part de leurs chaleureuses félicitations. D'autres ont éclaté de joie. D'autres encore ne comprenaient pas. J'ai dû leur expliquer qui était Simone de Beauvoir, que son combat pour les droits des femmes ne se limitait pas à l'Europe, et ne s'arrêtait pas aujourd'hui, cent ans plus tard.

Qu'un prix d'une telle importance me soit attribué provoque chez moi un sentiment étrange. Je suis un peu gênée pour en parler. Ces dernières années, je n'ai pas eu une compréhension claire de ma propre situation. Parce que je réalise des films, mes amis avocats et moi-même avons été confrontés à la violence de la criminalité organisée, mais aussi à celle de la police officielle et de ses services spécialisés.

Certains me disent : le jour où le filet se resserrera, il sera toujours temps d'aviser (je ne peux alors pas m'empêcher de penser à une scène d'un roman de Gabriel Garcia Marquez : un couteau à la main, un chef de clan cuisine une personne gênante en un plat de poisson aux légumes marinés ; ce mets, décoré de coriandre, est ensuite servi à un banquet officiel).

De ce point de vue, l'attribution de ce prix m'est très précieuse. En plein hiver, au coeur de la saison la plus froide, voilà qu'une fleur tombe du ciel. C'est un honneur comme on ne m'en avait pas fait depuis bien longtemps. Cette considération venue de loin est comme une bénédiction. Comme si la lumière des idéaux de Simone de Beauvoir soudain m'éclairait.

Ma famille, mes amis, moi-même, nous savons que, malgré la paranoïa de tous les chefs de clan, l'indifférence généralisée, la prudence et l'isolement, nombreux sont ceux qui sont attentifs à notre action et nous soutiennent. Nombreux sont ceux qui partagent avec nous l'amour de la liberté, la liberté du poisson qui nage comme il l'entend, et l'amour de la dignité humaine, aussi immense que la mer agitée par les vagues.

À l'automne 2008, je suis venue en France pour participer à Paris au festival Shadows du cinéma chinois [2] indépendant. Je marchais dans les rues de Paris avec un ami et celui-ci m'a emmené dans un café. Nous avons bu du rhum. À l'entrée garnie de feuillages et de fleurs, deux jeunes filles souriantes, originaires du Moyen-Orient, nous ont laissés prendre des photos en guise de souvenir. C'est un de ces cafés qui jalonnent les charmants coins de rue de Paris.

Mon ami m'apprit que c'était dans ce café, les Deux Magots, que Simone de Beauvoir et Jean Paul Sartre venaient discuter et écrire.

La remise du prix a lieu aux Deux Magots. Malheureusement, la police m'a empêchée de renouveler mon passeport et je ne peux pas être aujourd'hui présente parmi vous. Je me suis battue de toutes mes forces, mais ce fut en vain, et j'ai dû abandonner tout espoir d'être présente.

Au même moment, dans notre merveilleux pays, surviennent tant d'événements majeurs. Un écrivain est mis en cause pour six articles qu'il a signés et est condamné à passer 4021 jours en prison ; alors que Shéhérazade n'a besoin que de 1001 nuits de contes pour échapper à son despote.

Ailleurs en Chine, une femme chef d'entreprise, dont la maison était menacée de démolition, pour empêcher que sa famille ne soit battue par les voyous que recrutent les promoteurs, s'est immolée par le feu.

Le premier jour de cette année, ma collaboratrice pour la réalisation des documentaires a été à nouveau arrêtée par la police. J'avais tellement envie de rédiger tranquillement ce discours de remerciements, mais j'ai été sans cesse interrompue par ces nouvelles.

Devant l'avalanche d'événements imprévus, alors que le monde est partout en crise, je ne suis qu'un acteur très modeste.

Permettez-moi d'exprimer ma gratitude à tous les membres du comité de ce prix et en particulier à sa présidente, la professeur Julia Kristeva. Ce prix qui célèbre « la liberté des femmes » porte le nom d'une penseur et d'une combattante qui a immensément contribué à l'émancipation des femmes et des êtres humains.

Aujourd'hui, vous accordez ce prix à une femme chinoise, simple universitaire, qui s'est récemment consacrée à la réalisation de films documentaires indépendants. C'est avec une grande humilité que j'accepte cette fleur venue du ciel.

Le refrain d'une chanson chinoise de l'époque de la guerre anti-japonaise dit :

« Au mois de mai, les fleurs éclosent et viennent couvrir le sang des patriotes ».

Voilà ce que cette fleur venue de la capitale de la liberté nous dit : la liberté et l'émancipation sont possibles.

Je remercie Simone de Beauvoir

Je remercie la fleur pleine d'esprit qu'elle m'envoie.

Alors que, dans ce nouveau siècle, la neige recouvre la Chine, une fleur vient éclairer notre chemin épineux vers l'honneur.

Le 5 janvier 2010

Traduction de Gilles Guiheux

Une féministe chinoise privée de Prix Simone de Beauvoir par Pékin [1]
URL source: http://www.rue89.com/node/133562

Links:
[1] http://www.rue89.com/node/133333
[2] http://www.rue89.com/chinatown/2008/10/14/...oire-officielle


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Bras de fer Google-Chine : vers un Internet chinois "harmonisé"
By Pierre Haski
Created 01/13/2010 - 13:16

Un tweet chinois [1] résume le bras de fer entre Google et la Chine : « Ce n'est pas Google qui se retire de Chine, c'est la Chine qui se retire du monde. » C'est en effet la conception étatique d'un vaste intranet chinois avec des accès filtrés au monde qui est en train de s'imposer et de prendre corps.

Un autre internaute chinois relève que les trois plus gros sites au monde, Google, Facebook et YouTube, sont bloqués ou sérieusement filtrés en Chine, alors que prospèrent des équivalents chinois beaucoup plus sensibles, évidemment, aux pressions et aux ordre d'un pouvoir autoritaire bien décidé à gagner la bataille d'internet.

La réaction de Google [2], annoncée mercredi, est un retournement spectaculaire de situation. Jusqu'ici, Google, redoutant par-dessus tout de se voir écarter du plus grand marché des télécoms au monde -370 millions d'internautes, 650 millions de téléphones portables…-, avait avalé de très nombreuses couleuvres.
Autocensure et punitions

Le plus grand moteur de recherche au monde avait accepté de s'autocensurer, en mettant par exemple des photos touristiques de la place Tiananmen lorsqu'on tape « Tiananmen » sur sa version chinoise, mais la fameuse photo de l'« homme au char » [3] pour toutes les requêtes dans les autres langues…

Il avait également accepté sans sourciller lorsque les autorités l'avaient accusé d'héberger des contenus pornographiques [4] et l'avaient « puni », condamné à ne plus mettre de liens vers des sites étrangers et à « nettoyer » son contenu chinois.

Ce qui a provoqué le retournement de la direction de Google, très officiellement annoncée par son conseiller juridique David Drummond sur le blog de l'entreprise, c'est une tentative de hackage des serveurs de Google pour accéder aux comptes gmail de dissidents chinois.

Fait significatif, David Drummond fait un lien avec l'opération « Ghostnet » [5], un vaste réseau d'espionnage électronique révélé l'an dernier, et qui s'infiltrait notamment dans les comptes de l'entourage du dalaï lama, le chef tibétain en exil.
Les multinationales complaisantes

Ce coup d'arrêt décrété par Google est d'autant plus un tournant que c'est l'attitude de toutes les multinationales du web qui est en question.

Yahoo a ainsi été au centre d'un grand scandale, il y a trois ans, lorsqu'on a appris que la société américaine avait fourni à la justice chinoise les informations qui avaient permis de retrouver et de condamner à dix ans de prison le journaliste Shi Tao et deux autres dissidents chinois.

Yahoo avait dû s'expliquer devant le Congrès américain et avait présenté ses excuses aux familles et à ses utilisateurs. L'affaire avait débouché sur l'élaboration d'un « code de conduite » contre la censure [6] entre les géants du web et l'organisation Human Rights Watch.

La Chine a tout fait, ces dernières années, pour marginaliser et doucement pousser vers la porte de sortie les géants américains, qui ont tous connu des échecs dans l'empire du Milieu.

C'est le seul pays au monde où aucun d'entre eux -Google, YouTube, Facebook, Twitter, eBay, Yahoo, Amazon…- n'est leader dans son secteur, se voyant devancer par un concurrent chinois de même nature qui bénéficie de toutes les largesses du réseau et des encouragements officiels. Le facteur politique n'explique toutefois pas tout et les acteurs locaux sont évidemment plus proches d'une culture web locale très particulière.
Vers le retrait de Google de Chine ?

Baidu, [7] le moteur de recherche chinois qui distance Google sur le marché chinois, a même prédit publiquement que Google allait disparaître du paysage local. C'est ce qui risque de se passer si le bras de fer engagé entre Google et Pékin se termine par le retrait du moteur de recherche américain, comme le laisse entendre cette phrase de David Drummond :

« Nous sommes conscients que cela peut signifier la fermeture de Google.cn, et potentiellement celle de nos bureaux en Chine. »

En introduisant Internet en Chine, il y a bientôt quinze ans, les autorités visaient d'abord un objectif économique, en permettant l'essor du premier marché des télécoms au monde. Dans le même temps, elles savaient qu'il fallait contrôler l'information qui pourrait désormais circuler d'une manière plus libre que jamais auparavant dans ce pays.

C'est le sens de la « Grande muraille électronique » progressivement érigée, avec force filtrages par mots-clé, blocages d'URL, et une cyber-police comptant des dizaines de milliers de membres, chargée d'« harmoniser », comme disent ironiquement les Chinois, les sites qui sortiraient des clous.

La phase suivante a été de permettre l'émergence de puissantes plateformes de contenu chinois, qui comptent aujourd'hui parmi les plus puissantes au monde, s'appuyant sur la taille du marché chinois et sur sa croissance ininterrompue quand la crise frappait leurs homologues occidentaux.
Les Chinois face à la censure

Aujourd'hui, on approche d'une heure de vérité qui verrait la Chine devenir un vaste intranet, débarrassé des influences étrangères, et dans lequel tous les contenus provenant de l'étranger pourraient être approuvés (une « liste blanche » pourrait être créée, avec les sites étrangers autorisés). Cela laisserait les internautes chinois face à eux mêmes et à leurs censeurs.

Mais Internet a aussi ouvert une brèche très difficile à refermer dans le contrôle de l'information, créant le seul lieu de liberté relative en Chine, malgré les contrôles et les filtrages, malgré les arrestations et les menaces. Il suffit de lire ce qui circule sur la toîle chinoise pour juger de la liberté de ton qu'on peut y trouver.

Alors dans la course de vitesse entre « Big Comrade » et sa muraile électronique, et la créativité libertaire des internautes, le vainqueur ne sera pas nécessairement celui qui a le gros bâton. Décrié ailleurs comme une force hégémonique dangereuse, Google apparait désormais en Chine comme un facteur-clé de pluralisme et de liberté.

►Mis à jour le 12/01/3010 à 17h35 : Google a cessé la censure de son site chinois, et l'homme au char de Tiananmen en 1989 est de retour. [8]

Photo : le siège de Google à Pékin (Jason Lee/Reuters)
Auparavant complaisant, Google refuse la censure du Web chinois [2]
Google sanctionné en Chine, sous prétexte de pornographie [4]
Censure : un code de conduite pour les géants du Web [6]
“It’s Not Google that’s Withdrawing from China; It’s China that’s Withdrawing from the World”, sur chinadigitaltimes.org [1]
A new approach to China, par David Drummond, sur Googleblog [9]
Commander sur Fnac.com:
"Internet et la Chine" [10]
URL source: http://www.rue89.com/chinatown/2010/01/13/...armonise-133504

Links:
[1] http://chinadigitaltimes.net/2010/01/its-n...from-the-world/
[2] http://www.rue89.com/chinamerique/2010/01/...-chinois-133474
[3] http://images.google.fr/images?hl=fr&q=tia...F-8&sa=N&tab=wi
[4] http://www.rue89.com/node/108108
[5] http://www.rue89.com/chinatown/2009/03/29/...e-base-en-chine
[6] http://www.rue89.com/2008/10/29/censure-un...s-geants-du-web
[7] http://www.rue89.com/Baidu
[8] http://www.aujourdhuilachine.com/actualite...e-13308.asp?1=1
[9] http://googleblog.blogspot.com/2010/01/new...h-to-china.html
[10] http://livre.fnac.com/a2233189/Pierre-Hask...gin=RUE89_EDITO


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Une féministe chinoise privée de Prix Simone de Beauvoir par Pékin
By Mathilde Bonnassieux
Created 01/12/2010 - 08:34

Professeur d'université, vidéaste et militante active des droits civiques, Ai Xiaoming n'a pas pu assister à Paris à la remise du Prix Simone de Beauvoir qui lui a été décerné. Les autorités chinoises ont refusé de lui renouveler son passeport.

Réuni à Paris pour la remise du Prix Simone de Beauvoir ce lundi, le jury international a dû se passer de la présence d'une de ses lauréates, la militante chinoise Ai Xiaoming. Cette féministe engagée devait également participer mardi à une conférence à l'Université Paris Diderot sur les femmes chinoises contemporaines mais elle n'a pas pu non plus s'y rendre.

Les autorités chinoises ont en effet refusé de lui renouveler son passeport, privant Ai Xiaoming de la possibilité de quitter la Chine.

[Les lecteurs de Chinatown ont pu apprécier les points de vue d'Ai Xiaoming, que nous avions interviewée en octobre 2008, lors de sa visite à Paris où elle présentait ses films dans le cadre du festival Shadows. A lire ici] [1]

Créé il y a deux ans à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance de l'écrivain français, le Prix Simone de Beauvoir récompense les travaux de ceux ou celles qui oeuvrent pour la liberté des femmes dans le monde. Cette année, le choix du jury s'était porté sur deux Chinoises, l'avocate du droit des femmes Guo Jianmei [2], et la vidéaste et chercheuse Ai Xiaoming.

Sur le site participatif chinois Canyuwang, Ai Xiaoming raconte :

« Je regrette de ne pas pouvoir me rendre en France pour recevoir le prix. J'ai fait beaucoup d'efforts mais sans succès. Aujourd'hui, j'ai perdu espoir ».

« Ce prix est important pour moi car depuis des années, les activistes chinois vivent des temps difficiles. Comme je tourne des documentaires, mes amis et moi avons subi la violence de la mafia mais nous ne pensions pas que la police chinoise avait un département spécialisé pour les gens comme nous ».

Ai Xiaoming, professeur respectée de littérature chinoise à l'Université de Canton, s'est illustrée en Chine par ses recherches sur la condition féminine, son combat pour les droits des femmes, la défense des travailleurs migrants et des malades du sida. Sujets sur lesquels elle a réalisé plusieurs documentaires [1] en dehors des circuits officiels.

Déjà connue des services de police, la militante avait été arrêtée l'année dernière à Shenzhen alors qu'elle se rendait à Hong-Kong pour présenter l'un de ses derniers films, « Nos enfants », retraçant le parcours de parents d'enfants victimes du séisme au Sichuan [3] en mai 2008.



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Les trésors du Musée d'art chinois de Taipei en 3D
By Pierre Haski
Created 01/11/2010 - 15:19

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Le Musée National de Taiwan est incontestablement le plus beau musée d'art chinois au monde, constitué en grande partie à partir des trésors des musées du continent emmenés dans sa fuite par le chef du Kuomintang, Tchang Kai-chek. Il fait très fort aujourd'hui en présentant de formidables installations multimédia à partir de certains de ses trésors, mis en valeur grâce à la technologie, et consultables par tout internaute, où qu'il se trouve dans le monde.

Le plus bel exemple est « Along the River During the Ching-ming Festival » [1], un rouleau du XII° siècle, un des grands classiques chinois, long de plus de onze mètres, plusieurs fois reproduit au cours des siècles. Le déroulé multimédia du musée de Taipei permet d'en observer tous les détails, et, à plusieurs reprises, d'« entrer » en 3D dans le paysage chinois de l'époque, musique incluse.

L'ensemble du site contient de nombreux « trésors », dont la « timeline » des civilisations mondiales [2].

Merci à Michel D., amateur de pierres philosophiques chinoises devant l'éternel, de nous l'avoir signalé.
Le site du National Palace Museum de Taipei (en anglais) [3]
URL source: http://www.rue89.com/chinatown/2010/01/11/...ei-en-3d-133255

Links:
[1] http://www.npm.gov.tw/exh96/orientation/flash_4/index.html
[2] http://www.npm.gov.tw/exh96/orientation/index1_2_en.html
[3] http://www.npm.gov.tw/exh96/orientation/index6_en.html


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Pékin force des cinéastes chinois à se retirer de festivals "incorrects"
By Pierre Haski
Created 01/08/2010 - 08:21

Quelle tristesse de voir encore des créateurs soumis aux ordres d'un pouvoir politique abusif. Pour la deuxième fois en quelques mois, des cinéastes chinois, et pas des moindres, ont dû retirer leurs films de festivals internationaux parce, dans la programmation, il y avait des films qui déplaisaient à Pékin.

Dernier en date, le festival international de Palm Springs, aux Etats-Unis, où Lu Chuan, le réalisateur d'un des plus gros succès du cinéma chinois en 2009, « Nanjing Nanjing », consacré au massacre de Nankin par l'armée japonaise en 1937, a annoncé cette semaine qu'il se retirait de la compétition à la demande du Bureau chinois du cinéma, l'organisme officiel de contrôle de ce secteur, et du Ministère des Affaires étrangères chinois.

La raison de la colère : la diffusion, dans le cadre du festival, d'un film consacré à la situation au Tibet [1] et au chef spirituel des bouddhistes tibétains, le dalaï lama [2]…

L'an dernier, un autre cinéaste réputé, Jia Zhangke, avait dû se retirer du Festival international de Melbourne, en Australie, en raison de la présence, dans la programmation, d'un documentaire consacré à la dirigeante des Ouïgours en exil, Rebiya Kadeer [3].

Tibet, Xinjiang… Ces deux foyers de tension sont au coeur de cette guerre de positions que mène le pouvoir chinois aux quatre coins du monde, tentant d'empêcher les rencontres entre le dalaï lama et Rebiya Kadeer avec des dirigeants de pays étrangers.

Mais la première victime, ce sont les cinéastes et leurs oeuvres. Et une vision étriquée et propagandiste de la culture qui persiste dans certains secteurs du pouvoir chinois, quand d'autres murs ont été abattus progressivement ces dernières années. Il est ainsi paradoxal que Jia Zhangke, qui était autrefois underground et ne pouvait pas montrer ses films au public chinois, est désormais autorisé en Chine, mais se voit instrumentaliser sur le plan international.

Idem pour Lu Chuan, dont le film a été critiqué en Chine pour son manque de patriotisme, ce qui ne l'a pas empêché d'être un vrai grand succès en salle. Et sa carrière internationale [4] dépend maintenant du bon vouloir des censeurs de Pékin.

Sauf à s'exclure du marché chinois, ces cinéastes n'ont guère d'autre choix que de se plier à ces ordres, sans qu'on sache trop ce qu'ils ont au fond du coeur.

Ce coup d'éclat nous aura permis de découvrir ce film sur le Tibet, réalisé par Ritu Sarin et Tenzing Sonam, dont le New York Times nous présente la bande annonce [5]. (voir la vidéo)

Et puisqu'on en est au cinéma et au Tibet, on vient d'apprendre la condamnation à six années de prison [6] d'un documentariste autodidacte tibétain dont nous vous avons déjà plusieurs fois parlé sur Chinatown [7]. Dondup Wangchen avait réalisé des interviews de Tibétains, réunies sous le titre « Laissez la peur derrière ». Il a été arrêté en mars dernier, et a été jugé à la fin de 2009. Une autre nouvelle triste pour le monde du cinéma en Chine.
Le prix du Festival de San Sebastian au film sur le massacre de Nankin [4]
Un cinéaste amateur tibétain jugé pour « subversion » [7]
In Protest, Chinese Films Pulled From Palm Springs Festival, sur nytimes.com [5]
Commander sur Fnac.com:
The World, DVD du film de Jia Zhangke [8]
Still Life - Edition Collector, DVD du film de Jia Zhangke [9]
URL source: http://www.rue89.com/chinatown/2010/01/08/...corrects-132798

Links:
[1] http://www.rue89.com/chinatown/2009/03/08/...et-sous-tension
[2] http://www.rue89.com/tag/dalai-lama
[3] http://www.rue89.com/chinatown/2009/12/10/...de-chine-129263
[4] http://www.rue89.com/node/119735
[5] http://artsbeat.blogs.nytimes.com/2010/01/...rings-festival/
[6] http://www.france24.com/fr/20100107-chine-...lm-documentaire
[7] http://www.rue89.com/node/124231
[8] http://video.fnac.com/a2413833/The-World-W...gin=RUE89_EDITO
[9] http://video.fnac.com/a2229438/Still-Life-...gin=RUE89_EDITO


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Google : la Chine rassure sur ses relations commerciales avec les Etats-Unis
LEMONDE.FR avec AFP | 15.01.10 | 07h57

La Chine a assuré, vendredi 15 janvier, que l'affaire Google n'aurait aucun impact sur ses relations commerciales et économiques avec les Etats-Unis. "Quelle que soit la décision que prendra Google, cela n'aura pas d'impact sur les relations commerciales et économiques d'ensemble entre la Chine et les Etats-Unis", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère du commerce, Yao Jian. "Les deux pays ont des canaux de communications multiples. Nous avons confiance dans le développement sain des relations économiques et commerciales entre la Chine et les Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Excédée par des attaques informatiques massives "venant de Chine", ciblant des militants des droits de l'homme, le géant de l'Internet a menacé mardi de cesser toute opération dans le pays asiatique, l'un des plus grands marchés numériques au monde avec 360 millions d'internautes, mais sous étroite surveillance politique. Un haut responsable du département d'Etat américain a demandé jeudi des "explications" à des diplomates chinois sur l'affaire Google lors d'une rencontre à Washington, a rapporté le porte-parole du département d'Etat.

"LA STABILITÉ ET LE DÉVELOPPEMENT SONT NOS PRIORITÉS"

La Chine avait réagi pour la première fois jeudi par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, affirmant que l'internet dans le pays "est ouvert". M. Yao a réaffirmé vendredi que les entreprises étrangères devaient "respecter les lois, l'intérêt public, la culture et les traditions des pays hôtes et prendre leurs responsabilités en fonction". "La Chine passe d'une économie planifiée traditionnelle à une économie de marché. La stabilité et le développement sont nos priorités actuellement", a dit le porte-parole du ministère du Commerce.

Les relations entre les deux grandes puissances mondiales du XXIe siècle, la Chine et les Etats-Unis, sont marquées par des frictions récurrentes, notamment sur la monnaie chinoise ou dans le domaine commercial. Récemment, le sommet de Copenhague a également vu les deux pays s'affronter sur la question du changement climatique.



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Edito du Monde
Chinternet
LE MONDE | 15.01.10 | 14h03 • Mis à jour le 15.01.10 | 14h03

ll est suffisamment rare de voir des géants de l'industrie placer la déontologie au-dessus de leurs intérêts commerciaux pour saluer, à sa juste valeur, la réaction de Google face à la censure chinoise. Irrité par un nombre croissant de tentatives de pénétration de ses serveurs visant à espionner les opposants, le champion américain de l'Internet vient de dire clairement au pouvoir chinois : ou bien les attaques cessent et le moteur de recherche google.cn peut fonctionner sans entraves, ou bien Google cesse ses activités en Chine, quitte à se retirer du pays.

Pour l'entreprise américaine, c'est un revirement de stratégie total. Afin de mettre un pied sur ce gigantesque marché, Google avait, comme d'autres, accepté en 2006 des limitations d'ordre politique à son moteur de recherche. La firme avait fait le pari que, au bout du compte, sa présence, même censurée, sur l'Internet en Chine et l'immense champ de possibilités, d'information et d'échanges qu'elle offrirait aux internautes locaux compenseraient les effets de la censure.

Mais la situation est devenue trop inconfortable pour Google. Plus les citoyens chinois communiquent et prennent d'initiatives sur Internet, plus le régime multiplie les obstacles à leur activité, avec des méthodes toujours plus sophistiquées. Depuis les Jeux olympiques de Pékin, en 2008, la tendance est constante. Directement visé, Google a conclu que désormais les inconvénients de sa présence dans l'empire du Milieu l'emportent sur les avantages. La relation d'une entreprise comme Google avec ses utilisateurs à travers le monde repose sur la confiance, et ce qui se passe en Chine est de nature à briser ce lien.

Google refuse d'être un instrument de répression politique et table, dans ses négociations avec les autorités chinoises, sur d'hypothétiques divisions au sein du pouvoir. Pour l'instant, Pékin reste inflexible, et l'on voit mal le régime céder aux exigences de Google.

La leçon est rude, et pas seulement pour Google, qui se demande aujourd'hui si le compromis accepté en 2006 était une si bonne idée. D'autres - Yahoo, Microsoft, pour ne citer qu'eux - doivent se poser la même question. Visiblement, la Chine ne craint pas l'épreuve de force avec les Occidentaux sur ce terrain : elle a aujourd'hui ses propres géants de l'Internet et veut contrôler son cyberespace. A un Internet ouvert et mondialisé, elle préfère ce qu'un expert américain, Xiao Qiang, a baptisé le "Chinternet". Dans le combat Chinternet contre Internet, il n'est ni sûr ni souhaitable, pourtant, que le premier sorte vainqueur.

Article paru dans l'édition du 16.01.10




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Bras de fer économique et politique entre Google et Pékin
LEMONDE.FR | 13.01.10 | 15h42 • Mis à jour le 14.01.10 | 14h18

Le moteur de recherche Google a engagé, ce mercredi, un bras de fer avec les autorités chinoises, concernant la politique de censure de Pékin et un piratage informatique dont l'entreprise dit avoir été l'objet. Le numéro un de la recherche au monde – mais qui est minoritaire en Chine, derrière Baidu.cn – a affirmé envisager sérieusement de fermer la version chinoise de son site et de fermer ses bureaux dans le pays, où il emploie 700 personnes.

Google explique avoir fait l'objet d'un piratage de grande ampleur, provenant de Chine, fin décembre. Une ou plusieurs personnes se seraient attaquées à son service de messagerie Gmail, visant les messageries de plusieurs dissidents chinois. L'attaque aurait également concerné une vingtaine d'autres entreprises. Sur son blog officiel, le moteur de recherche laisse entendre, sans jamais le dire clairement, que le gouvernement chinois pourrait avoir une part de responsabilité dans ces attaques ; la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a également demandé à Pékin de fournir "des explications" sur ce piratage.

BRAS DE FER POLITIQUE ET DIPLOMATIQUE

Le moteur de recherche a donc tapé du poing sur la table. Outre la menace de fermeture, il a annoncé qu'il cesserait désormais de censurer les résultats de recherche de son site chinois, comme il le faisait jusqu'à présent pour se conformer à la loi chinoise. Depuis ce matin, une recherche d'images sur Google.cn permet de voir la célèbre photo du manifestant brandissant le poing place Tiananmen, une image qui était jusqu'ici censurée.

Pékin est jusqu'ici resté très prudent sur ces annonces de Google. Un responsable cité anonymement par l'agence officielle Xinhua estimait ce matin que rien n'est encore décidé, mais pour Jean-Luc Domenach, directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales et spécialiste de la Chine, Pékin ne peut pas laisser Google partir. "Ce serait une claque terrible pour le pouvoir : toute sa politique internationale est justement fondée sur l'idée qu'il peut imposer ses propres règles", explique-t-il. En termes symboliques, la fermeture de Google.cn serait désastreuse, "d'autant plus qu'aux yeux des Chinois, Google, c'est le seigneur d'Internet, "le" grand moteur de recherche, même s'il reste moins utilisé que Baidu à l'échelle du pays".

CONTRE-OFFENSIVE

Jusqu'ici, c'est plutôt Google qui avait été la cible de la colère de Pékin. A plusieurs reprises, les autorités chinoises s'en étaient prises au moteur de recherche, l'accusant notamment de filtrer insuffisamment ses résultats de recherche. Ces dernières semaines, Google avait également été la cible de critiques véhémentes concernant son service de recherche de livres. Comme aux Etats-Unis ou en Europe, l'Association des écrivains chinois l'accusait d'avoir scanné sans autorisation des dizaines de milliers de livres. Mais contrairement aux autres pays, où il subit les mêmes accusations, Google a dû présenter ce lundi ses excuses aux écrivains chinois.

Jusqu'à peu, les relations entre le gouvernement chinois et Google étaient cependant tempérées par la présence du fondateur et directeur de Google Chine, Kai-Fu Lee. Mais ce dernier a quitté l'entreprise en septembre dernier pour fonder sa propre société, annonçant la fin d'une ère dans la présence de Google en Chine.

ÉQUILIBRE ÉCONOMIQUE

Mais derrière les considérations politico-diplomatiques, les motivations de Google pourraient également être économiques. Google n'a jamais réussi à s'imposer complètement en Chine, l'un des rares pays où il ne domine pas le marché de la recherche en ligne. L'entreprise n'a pu capter que 30 % du marché environ, alors que son rival Baidu, dont les résultats sont soumis à la censure de Pékin, en représente le double.

Google espérait parvenir à conquérir ce marché en se pliant aux règles édictées par le gouvernement chinois, notamment en censurant ses résultats de recherche, mais n'a pas atteint son but. Pour Shaun Rein, directeur général de China Market Research Group à Shanghaï, interrogé par l'AFP, les menaces pourraient être une excuse pour préparer un départ de Google. "Google cherche à sortir de Chine sans perdre la face", estime-t-il.

Damien Leloup



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Le Vietnam durcit la répression contre les sites Web d'opposants
LEMONDE.FR avec AFP | 15.01.10 | 15h24 • Mis à jour le 15.01.10 | 15h24

Une série de procès de militants pour la démocratie est prévue la semaine prochaine au Vietnam communiste, où la communauté occidentale dénonce un tour de vis politique. Sur le banc des accusés doivent se retrouver un informaticien-blogueur formé en France, Nguyen Tien Trung, et un avocat, Le Cong Dinh, connu pour sa défense de confrères militants des droits de l'homme, ainsi que deux autres militants, Le Thang Long et Tran Huynh Duy Thuc.

Tous sont accusés de "tentative de subversion du régime", un crime passible de la peine de mort, et de liens avec une organisation illégale, le Parti démocratique du Vietnam. Un autre activiste, Tran Anh Kim, arrêté en même temps qu'eux, a déjà été condamné à cinq ans et demi de prison. Les cinq militants avaient à l'origine été appréhendés pour "propagande" contre le régime, charge uniquement passible de prison.

A partir de lundi, doivent aussi se tenir les procès en appel de neuf autres militants condamnés en première instance à des peines de deux à six ans de prison pour "propagande" contre le régime. Ces militants sont accusés d'avoir déployé des banderoles pro-démocratie, dénonçant parfois les ambitions territoriales régionales chinoises, et pour certains d'avoir distribué des tracts et diffusé leurs opinions sur Internet.

HARCÈLEMENT DES AUTEURS DE SITES CRITIQUES

Si la répression contre les militants des droits de l'homme s'est durcie ces derniers mois au Vietnam, à l'approche du prochain congrès du Parti communiste prévu l'an prochain, c'est plus particulièrement le Web qui semble être dans le collimateur des autorités. Alors que la presse est étroitement contrôlée par le gouvernement, Internet reste l'un des seuls canaux où peuvent circuler les critiques contre le régime et contre son allié idéologique, la Chine.

Cette semaine encore, ont été entendus par la police à Hanoï les fondateurs d'un site Internet en pointe dans la critique de grands projets de mines de bauxite dans les hauts plateaux du centre, qui impliquent aussi la Chine, via des technologies ou investissements. Le chercheur Nguyen Hue Chi, rédacteur en chef du site Bauxite Vietnam, a été convoqué à trois reprises et son ordinateur saisi, selon son collègue Pham Toan, également interrogé. "Leur intention est de fermer notre site", estime-t-il.

Les fondateurs du site sont à l'origine d'une pétition contre les projets de mines, signée par nombre d'intellectuels. Les risques dénoncés portent sur l'environnement mais aussi sur la sécurité nationale : dans un pays où le souvenir du millénaire d'occupation chinoise reste vif, certains craignent une mainmise de Pékin sur une région-clé.




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Haïti, Sichuan, demain...
LE MONDE | 16.01.10 | 13h46

Comment pourrait-on, ici et aujourd'hui, ne pas penser à Haïti ? Et ne pas chercher au-delà de l'émotion, le sens, que comme tout événement, celui-ci porte, et qui permet de préparer l'avenir ? Mais, saturé d'émotion, le drame échappe encore à la discussion. "Raisonner quand tous ces gens souffrent ! N'avez-vous pas honte ?" Non. Raisonnons, pour ne pas rester silencieux, étranger à cette souffrance.

On pourrait rappeler que, dans la société du spectacle, l'émotion elle-même est spectacle, que l'organisation de la charité et de la "mobilisation" forme une tendre image d'unanimisme dans la "solidarité", qui renvoie à l'unanimité dans la souffrance des victimes. "Nous, bons riches Occidentaux, avons bon coeur et aidons malheureux pauvres d'Haïti, victimes de la fatalité." La suite logique serait de reprendre l'histoire des relations de la France et des Etats-Unis avec Haïti, afin d'identifier les responsabilités de la faiblesse de cet Etat. Mais cette approche, légitime, est trop sèche pour résonner vraiment avec le drame de Port-au-Prince.

Suivons deux autres pistes de questionnement, dans le passé proche, puis dans un avenir indéterminé. Le passé proche, c'est le terrible séisme qui a frappé le Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine, le 12 mai 2008 : 90 000 morts, 400 000 blessés, 370 000 bâtiments détruits. Un drame aussi fort qu'en Haïti. Mais une dramaturgie totalement différente : une bien moindre émotion mondiale, et une réaction rapide et assez efficace du gouvernement de Pékin. Et, comme l'observe Laurent Hou, doctorant de l'université Paris-IV (Sorbonne), qui a présenté ses recherches sur la catastrophe lors du séminaire "Histoire environnementale du communisme et du postcommunisme" le 15 janvier à Paris, une prise en charge réelle de la reconstruction dans les mois qui ont suivi. Si toutes les blessures ne sont pas cicatrisées, l'économie repart, fortement soutenue par Pékin : un quart du plan de relance de 2009 a été consacré au Sichuan !

D'où la question : les Occidentaux, dont les avions-cargos vont planter leur drapeau sur l'aéroport de Port-au-Prince, seront-ils là dans un an pour soutenir vraiment la reconstruction d' Haïti, et son cheminement sur une voie de sortie de la misère qui passerait, prioritairement, par l'agriculture et la reforestation ?

Deuxième piste : que se passerait-il dans un monde aussi inégal qu'aujourd'hui, et où les catastrophes liées au changement climatique se multiplieraient ? Un monde inégal, dans lequel des Etats très faibles, comme Haïti, seraient assaillis de manière répétée par des inondations, sécheresses et autres cyclones ? Pourrait-on supporter des "aides d'urgence" de plus en plus répétées et les désordres géopolitiques que cela entraînerait ? Ne vaudrait-il pas mieux, dès aujourd'hui, prévenir la catastrophe globale plutôt que d'attendre d'avoir à en soulager les effets ? Pour que la souffrance d'Haïti n'ait pas été vaine...

Courriel : kempf@lemonde.fr


Hervé Kempf
Article paru dans l'édition du 17.01.10



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Les "camarades" interdits d'élire Mister Gay en Chine
By Mathilde Bonnassieux et Harold Thibault
Created 01/16/2010 - 19:46

(De Pékin) A Pékin, la police a annulé l'élection de Mr Gay China, quelques minutes avant l'événement. Candidats et organisateurs n'ont pas caché leur déception.

Ce devait être un événement symbolique pour la reconnaissance de la communauté homosexuelle en Chine, organisé dans le très branché club Lan [1], conçu par Philippe Starck, vendredi, dans le quartier des affaires de Pékin. Mais la police a décidé d'annuler le concours de beauté des « camarades », le surnom des homosexuels en Chine, environ une demi-heure avant qu'il ne débute.

Des policiers sont venus expliquer aux organisateurs que l'événement ne devait pas avoir lieu, pour des problèmes d'autorisations administratives, selon un responsable du concours.

Michael Cai, un des co-organisateurs de l'événement, se désole :

« Malheureusement, cela n'aura pas lieu. Cela aurait été bien pour le pays, de mettre la Chine sur la carte. »

Car après son élection nationale, Mr Gay devait représenter la Chine lors de l'élection de Mr Gay Monde [2], qui aura lieu à Oslo.
« Nous sommes des êtres humains »

L'un des candidats fait part de sa déception et de son incompréhension :

« Je ne sais pas, je crois que le gouvernement a clos l'événement. De toute évidence, nous sommes dans un pays communiste, donc l'homosexualité n'est pas autorisée. Maintenant je sais, le communisme, le socialisme, c'est génial. »

Son sentiment ?

« Je me sens déçu, pas parce que je ne peux plus participer à la compétition, mais parce que (…) la Chine se développe et tout le monde observe la Chine. Et le gouvernement devrait faire quelque chose, pas (agir) comme ça. Nous sommes des êtres humains. Nous sommes gays, mais nous sommes quand même des êtres humains. »

Un peu plus loin, Xiao Gang, directeur de l'association Queer Comrades [3], répond aux questions d'une horde de journalistes étrangers.

« Je me sens triste bien sûr, les gens avaient organisé depuis longtemps, (ils) voulaient organiser cet événement pour donner une image positive de la communauté gay. »

Mais en guise d'événement, la salle devait être évacuée à 21 h, ont précisé les policiers. Les organisateurs se félicitaient pourtant d'avoir fait les démarches nécessaires. La soirée avait d'ailleurs été annoncée bien à l'avance. Y compris dans la presse dépendante des autorités, mais seulement en anglais. Ainsi, sur la version en anglais de son site, l'agence officielle Chine Nouvelle évoquait aussi le concours. Pas sur sa page en chinois.

Pourquoi l'annonce de la police fût-elle aussi tardive ? La police était passée à 18h et n'avait rien dit, selon une personne présente à ce moment. Mais à 20h30, la donne avait changé.

« Ils sont juste venus et ont dit que nous n'avions pas certains papiers ou je ne sais pas quoi » dit Xiao Gang.

« Mon opinion, c'est que cela va faire que plus de personnes s'y intéresseront, on a vraiment besoin de se lever maintenant et de dire que l'on n'a rien fait de mal ».

« Une chose très nouvelle en Chine »

Le pull de son uniforme retourné « pour ne pas effrayer les gens », mais l'écusson « police » encore lisible à l'envers, un agent contrôle poliment les cartes de presse des journalistes présents tout en expliquant que cela n'a rien à voir avec l'homosexualité. Il confie toutefois :

« Vous savez, c'est une chose très nouvelle en Chine ».

Tranquillement, les gens partent. Sur un panneau de l'événement à l'entrée du club, une personne a inscrit « meilleurs voeux Mr Gay China » tandis qu'un autre a repris l'une des dernières citations du très respecté fondateur de la République de Chine, Sun Yat-Sen [4] :

« La révolution n'est pas encore achevée, les camarades devront continuer à faire des efforts ».

Photo : un participant à l'élection de « Mister Gay China » après l'annulation de l'événement par la police (Jason Lee/Reuters)

En partenariat avec Aujourd'hui la Chine
Aujourd'hui la Chine [5]
En Chine, les femmes de gays sortent du placard [6]
Sexe : quand la Chine batifolera… [7]
L'homosexualité en Chine : Plus de tolérance, moins de préjudice, sur Le Quotidien du Peuple (en français) [8]
Chine : Les homosexuels de Pékin vivent dans l'ombre, sur touristiquementgay.com [9]
Commander sur Fnac.com:
histoire de camarades:les homosexuels en chine [10]
A l'Est des nuages, carnets de Chine [11]
URL source: http://www.rue89.com/chinatown/2010/01/16/...en-chine-133944

Links:
[1] http://www.thebeijinger.com/directory/Lan-Club
[2] http://www.worldwidemrgay.com/
[3] http://www.queercomrades.com/blog/beijing-santacon/
[4] http://fr.wikipedia.org/wiki/Sun_Yat-sen
[5] http://www.aujourdhuilachine.com/
[6] http://www.rue89.com/chinatown/2009/07/02/...tent-du-placard
[7] http://www.rue89.com/rue69/sexe-quand-la-chine-batifolera
[8] http://french.peopledaily.com.cn/french/20...0304_52722.html
[9] http://www.touristiquementgay.com/actualit...-dans-ombre.php
[10] http://livre.fnac.com/a940498/Gany-Wu-hist...gin=RUE89_EDITO
[11] http://livre.fnac.com/a2728148/Vincent-Hei...gin=RUE89_EDITO


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Ecrit le : Dimanche 17 Janvier 2010 21h14
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Mise à jour 15.01.2010 11h24
Toujours aucune trace des huit Chinois disparus à Haïti

Le 14 janvier, familles et amis attendaient toujours dans l'inquiétude des nouvelles des huit Chinois ensevelis sous les décombres du séisme qui a frappé Haïti, et qui pourrait avoir fait jusqu'à 50 000 morts.

Quatre d'entre eux sont des casques bleus en mission pour les Nations Unies alors que les quatre autres faisaient partie d'un groupe de six personnes envoyé par le Ministère de la Sécurité Publique, a annoncé le 14 janvier lors d'une conférence de presse régulière la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Jiang Yu.

Ils étaient en réunion avec du personnel des Nations Unies au siège de la Mission de Stabilisation des Nations Unies, à Port-au-Prince, pour une consultation relative au maintien de la paix, quand le séisme a frappé, a déclaré le Ministère de la Sécurité Publique.

Les autres personnes originaires de la partie continentale de Chine à Haïti, dont plus de 130 casques bleus et d'autres personnes travaillant pour le Bureau de commerce chinois, des entreprises ou autres organisations, sont saufs, a précisé Mme Jiang.

Parmi la trentaine de personnes originaires de Taïwan également présentes à Haïti, l'une est décédée, a annoncé l'Agence Centrale d'Informations de Taïwan. Mme Jiang a précisé que l'équipe de secours du Continent présente sur place fournira toute l'aide nécessaire aux compatriotes de Taïwan qui en auraient besoin.

Une équipe de secours chinoise composée de 60 personnes a quitté Beijing mercredi soir avec 20 tonnes de nourriture, d'équipement et de médicaments, et elle est arrivée à Port-au-Prince hier tôt dans la matinée, heure locale.

Fan Haojun, chef du groupe médical composé de 15 personnes a annoncé à la Radio Nationale Chinoise vers 19h30 heure de Beijing que les secouristes chinois et américains avaient réussi à atteindre le siège du maintien de la paix de l'ONU mais attendaient l'aube pour se mettre au travail.

L'unité de maintien de la paix chinoise a mobilisé 53 policiers chargés du maintien de la paix et plus de 400 habitants pour commencer les recherches avant l'arrivée des équipes de secours.

Un responsable de la mission chinoise auprès des Nations Unies a déclaré hier tard dans la soirée qu'un hôpital de campagne avait été dressé pour soigner ceux qui avaient survécu à l'effondrement des bâtiments de l'ONU.

En Chine, familles et collègues ont exprimé leurs grandes inquiétudes au sujet du sort des disparus.

« J'ai prié pour eux, et aussi pour le peuple haïtien », a dit Yang Zhufeng, qui a fait partie de la centaine de casques bleus chinois déployés à Haïti entre 2006 et 2007. Sa mission de deux ans à Haïti, dit elle, l'a amenée à être proche des Haïtiens, qu'elle n'a pas oubliés.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Mise à jour 15.01.2010 11h10
L'étudiant chinois qui a tué une personne en France souffre de problèmes mentaux

Le média français a rapporté que le 13 janvier dans la matinée, un étudiant chinois de l'Université de Perpignan dans le sud de la France a tué à coup de couteau une secrétaire de cette école et blessé trois autres personnes. Selon le procureur, cet étudiant, qui était mentalement malade, avait perdu sa capacité de discernement, quand il a commis le meurtre. Pénalement il n'est pas responsable.

Selon Song Binglin, le consul général chinois à Marseille, cet étudiant, qui s'appelle Ye Qing, est né en 1983 et originaire de la province chinoise du Liaoning. Il est étudiant de deuxième année de la faculté de sociologie de l'Université de Perpignan. A la fin de l'année dernière, il s'est fait soigner dans un hôpital psychiatrique. « Au cours de l'interrogatoire, la police a découvert ces problèmes et a proposé de l'envoyer chez le psychiatre », a dit le consul général.

Au cours de la conférence de presse tenue le 13 janvier dans l'après-midi, le procureur a dit qu' «après l'examen, le médecin a affirmé que cet étudiant avait perdu sa faculté de jugement, quand il a perpétré le meurtre.Pénalement il n'est pas responsable. Il sera envoyé immédiatement dans un hôpital pyschiatrique».

De son côté, l'Ambassade de Chine en France a exprimé sa stupéfaction, quand elle a été informée de cette affaire. Son envoyé spécial s'est rendu à l'école et a exprimé sa profonde sympathie à la famille de la victime et aux trois blessés. Il a dit que la partie chinoise est convaincue que la partie française tirera au clair cette affaire et prendra les dispositions adéquates.

A l'heure actuelle, l'Université de Perpignan compte, parmi ses 10 000 étudiants, 3 000 étudiants étrangers dont 800 sont provenus de la Chine.

L'Université a dit que cette affaire n'affectera pas l'examen d'entrée des étudiants chinois et l'accomplissement de leurs formalités de logement.

Cette affaire a de nouveau attiré une attention générale sur le problème pyschicologue des étudiants chinois.

Selon Dai Tianhua du service de l'éducation de l'Ambassade de Chine en France, ces dernières années, le nombre des étudiants chinois en France a augmenté rapidement et le taux de maladie mentale chez ces étudiants s'est accru également. Les mauvaises notes de leurs etudes et les difficultés économiques font toutes peser une lourde pression sur eux.

L'Ambassade a ouvert une messagerie électronique sur le site d'Internet de l'Association des étudiants chinois en France pour faciliter les échanges entre les étudiants. L'année dernière, l'Ambassade a organisé à Paris plusieurs conférences sur la santé psychologique à l'intention des étudiants chinois. « Cette année, nous travaillerons davantage dans ce sens », a promis M.Dai.




Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit le : Dimanche 17 Janvier 2010 21h18
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Mise à jour 15.01.2010 17h06
Un départ de Google pourrait bien faire l'affaire de Baidu


Le malheur des uns faisant, dit-on, le bonheur des autres, Baidu Inc, moteur de recherche chinois, pourrait bien être le principal bénéficiaire d'un éventuel retrait de Chine du géant de l'internet Google, ont dit le 14 janvier des experts du secteur.

Baidu, coté au NASDAQ, domine déjà le paysage chinois des moteurs de recherche et avait déjà fait part de ses intentions de prendre son envol, et ce bien avant que Google laisse entendre qu'il pourrait se retirer.

Google, basé en Californie, pourrait bien voir un exode de ses partenaires publicitaires de la partie continentale de Chine et les voir se tourner vers Baidu, ce qui, d'après les experts, pourrait sur le long terme occasionner des pertes à la société américaine.

« La position de Google va peut-être lui valoir les applaudissements de beaucoup », di Li Zhi, analyste à la société de recherches Analysys International. « Mais ça ne suffira peut-être pas à convaincre ses partenaires publicitaires, même s'il enterre la hache de guerre avec le gouvernement chinois ».

Si Google quitte la Chine, dit-elle, Baidu se retrouvera alors dans une situation de quasi-monopole à court terme.

La société a indiqué être toujours en pourparlers avec le gouvernement chinois et qu'elle pourrait éventuellement fermer ses bureaux en Chine.

« Nous attendons toujours la décision finale de Google China », a déclaré un haut responsable d'une société publicitaire. Ce responsable a précisé que nombre des ses clients ont exprimé leur préoccupation et envisagent de ne plus faire de publicité sur Google.

La société américaine a commencé à fournir des services de recherche en langue chinoise en 2000. Mais ce n'est qu'en 2005, après avoir constitué une équipe Chine et lancé le site local Google.cn qu'elle a connu une croissance significative.

D'après Analysys International, la part de marché en Chine de Google est passée de 22,8% en 2006 à 35,5% à la fin du dernier trimestre de l'année dernière, alors que dans le même temps Baidu chutait d'environ 70% à 58%.

Google a commencé à réfléchir au remaniement de sa stratégie en Chine après que son ancien directeur Lee Kaifu ait quitté la société en septembre pour créer sa propre affaire.

John Liu, qui lui a succédé, a déclaré le mois dernier que l'heure était venue pour Google d'endosser à nouveau ses habits de société multinationale. Ainsi qu'il l'a déclaré au magazine économique chinois CBN Weekly, « Nous ne sommes pas Google Chine, mais Google en Chine ».

Les experts du secteur pensent que les règles qui régissent internet en Chine, assez strictes, pourraient inciter Google à partir.

M. Lee était injoignable pour commenter l'affaire hier. Mais il a mis en ligne un message sur un service local de type Twitter disant « Quand le bateau est sur le point de sombrer, le capitaine reste toujours à son poste et accomplit son devoir jusqu'au bout ».

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit le : Dimanche 17 Janvier 2010 21h26
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Mise à jour 14.01.2010 11h10
La tombe de Cao Cao est une des découvertes archéologiques majeures de 2009

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Les autorités chinoises ont annoncé le 13 janvier une décision de dernière minute, visant à inclure la récente découverte du mausolée de Cao Cao dans la liste des six découvertes archéologiques majeures ayant été faites en Chine en 2009.

La découverte de la tombe le 27 décembre dernier a provoqué des débats intenses en Chine à propos de l'authenticité des preuves récupérées dans cette structure ancienne, enterrée près d'un village isolé de la province du Henan.

Les détails de la découverte ont été présentés le 13 janvier lors du forum de l'Académie Chinoise des Sciences Sociales (ACSS).

Organisé conjointement par l'Institut d'archéologie de l'ACSS et la Presse archéologique, ce forum est un évènement académique annuel qui dure une journée, visant à décider quelles sont les six principales découvertes archéologiques de l'année, et ce depuis 2002. Il a fallu attendre le 7 janvier dernier pour que cette dernière découverte figure sur la liste.

Wang Wei, directeur de l'Institut, a déclaré que la liste avait dû être modifiée afin de pouvoir y inclure la découverte de la tombe de Cao Cao, « très importante d'un point de vue académique ».

« Au delà de ce que les gens peuvent penser ou en quoi consiste le débat, cette tombe est la plus importante découverte liée à la Dynastie Wei (220-265) », dit-il. « Elle maintient le fil avec l'Histoire de la Chine, et particulièrement la culture funéraire ancienne ».

M. Wang a précisé que l'Institut avait déjà préparé sa liste de six découvertes quand la nouvelle de la découverte de la tombe est arrivée.

L'Institut a envoyé lundi sur place une équipe de douze experts pour étudier le site de l'excavation. M. Wang a également démenti les articles parus dans les médias disant que le but de l'équipe était de rendre publique la preuve du lien existant entre la tombe et l'ancien seigneur de guerre le 13 janvier.

« Nous lancerons demain matin un séminaire pour huit experts, afin de préparer une étude détaillée de la découverte », a-t-il dit le 13 janvier.

« Nous espérons que, quand nous publierons l'étude, le public pourra en savoir plus sur la science qui est derrière l'archéologie et avoir une vue complète de la découverte », a-t-il ajouté.

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Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit le : Dimanche 17 Janvier 2010 22h49
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Mise à jour 15.01.2010 16h53
Le nombre d'étudiants chinois en France dépasse les 35 000


Actuellement, le nombre d'étudiants chinois en France a dépassé les 35 000, a révélé M.Kong Quan, ambassadeur de Chine en France, lors de la conférence 2009 sur les étudiants chinois en France organisée par le bureau de l'éducation de l'ambassade de Chine en France.

Lors de la conférence, la conseillère d'éducation de l'ambassade de Chine en France, Mme Zhu Xiaoyu, a délivré le rapport 2009 sur les étudiants chinois en France. Selon elle, en 2009, les étudiants chinois qui font leurs études en France et qui se sont inscrits au bureau de l'éducation ont atteint 35 451. 85,6% d'entre eux font des études en France à leurs propres frais.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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Ecrit le : Dimanche 17 Janvier 2010 22h52
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Mise à jour 11.01.2010 14h19
Une donation faite en faveur de l'Université de Yale provoque des débats

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Un étudiant reconnaissant envers son université américaine a voulu lui renvoyer l'ascenseur. Mais cette donation record de 8 888 888 dollars faite par un diplômé chinois à son école de l'Université de Yale a suscité un large débat en Chine. Alors que certains disent que Zhang Lei est libre d'agir comme bon lui semble, d'autres demandent pourquoi il n'a pas fait cette donation en faveur de l'Université où il avait commencé ses études à Beijing.

Le Président de l'Université de Yale Richard Levin et le doyen de l'Ecole de Gestion Sharon M. Oster étaient avec M. Zhang à Beijing la semaine dernière lorsque celui-ci a fait part de sa donation. Ils prenaient part à un groupe de discussion sur le sujet « Investir dans l'Empire du Milieu ».

Ainsi que l'a déclaré M. Levin, « Ce cadeau proprement extraordinaire et notable reflète le profond engagement envers Yale que Zhang Lei partage avec de si nombreux camarades diplômés de l'Ecole de Gestion. La générosité de M. Zhang est aussi un pas significatif dans la réalisation du nouveau campus de l'Ecole de Gestion ».

Cette donation servira d'abord à aider à la construction du nouveau campus de l'Ecole de Gestion, alors qu'une autre partie servira à fournir un soutien universitaire au Programme de relations internationales du nouvel Institut Jackson des Affaires Mondiales de Yale, ainsi qu'à financer toute une variété d'activités de l'Université liées à la Chine.

En Chine même, les opinions qui se sont exprimées sur des forums en ligne depuis que l'affaire a éclaté il y a quelques jours sont partagées. Sur pinggu.org, un forum tenu par l'Université Renmin de Chine ou M. Zhang avait été admis comme étudiant en Finances Internationales en 1989, les internautes, dont des anciens élèves de l'Université, sont divisés.

Certains ont ainsi demandé pourquoi Zhang Lei, diplômé de Yale il y a moins de dix ans, a choisi une institution étrangère plutôt que son Université chinoise pour faire cette donation. Mais un nombre plus grand d'internautes lui ont exprimé leur soutien, déclarant que, considérant la gestion des universités en Chine, des améliorations sont toujours possibles.

Un analyste de renom a demandé plus de tolérance envers cette donation.

« Nous devrions regarder cette nouvelle d'un point de vue international », dit ainsi Chi Fulin, professeur et Président de l'Institut Chinois pour le Développement et la Réforme. Il dit que, certes, Yale est le récipiendaire des fonds, mais que cette donation profitera aussi à la Chine.

« Cela favorisera la promotion des programmes d'échange sino-américains, et plus de Chinois y participeront », dit-il, soulignant au passage que la Chine a aussi reçu beaucoup de soutiens et de financements de la part de donateurs étrangers et que l'initiative de Zhang Lei devait être considérée avec « respect, compréhension et encouragement ».

En termes d'échanges culturels et éducatifs entre la Chine et les Etats-Unis, l'aide financière fournie par le gouvernement américain est assez limitée, et une grande part provient d'organisations non gouvernementales. « La Chine devrait également essayer dans le futur d'attirer plus de donations via ce genre de canaux », dit-il.

D'après le site internet de Yale, Zhang Lei est né dans le Centre de la Chine en 1972. A l'âge de 17 ans, lors de l'examen d'entrée à l'université de sa province, il est arrivé premier sur environ 100 000 étudiants avant d'être admis par l'Université Renmin.

Zhang Lei dit que Yale a changé sa vie et lui a transmis l'esprit du don. Dans son profil, il a écrit : « Yale a aidé la Chine depuis plus de 100 ans. Nombre de dirigeants chinois ont fait leurs études à Yale. Mais cette relation a été à sens unique pendant trop longtemps et je veux contribuer à changer cela ».

Su Jing, diplômé de Yale avec une maîtrise de droit et de politique de l'environnement en 2008 partage ce point de vue.

« Lorsque je serai plus à l'aise financièrement, je songerai aussi à faire un don à Yale. Elle m'a tellement appris, surtout comment travailler en réseau et sur les valeurs mondiales », a déclaré Su Jing, ajoutant que les Universités chinoises devraient améliorer leurs réseaux d'anciens élèves afin de leur faire savoir qu'on ne les a pas oubliés.

Zhang Lei, diplômé de l'Ecole de Gestion de Yale en 2002, a travaillé pour le Bureau des Investissements de Yale sous la responsabilité de David Swensen, responsable en chef de l'investissement. En 2005, il a fondé Hillhouse Capital Management Ltd, un fonds d'investissement basé à Beijing, qui gère 2,5 milliards de dollars US.

L'Ecole de Gestion de Yale souhaite collecter 300 millions de dollars d'ici 2011 afin d'assurer sa « prééminence dans l'éducation du 21e Siècle », d'après son site officiel. Une des onze autres donatrices mentionnées sur le site n'est autre que Laura Cha de Hong Kong, ancienne Vice-présidente de la Commission de régulation des titres chinoise.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne


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