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> Cinéma Et Télévision : À Hong Kong Et En Chine, Les faits et les chiffres
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P'tit Panda
Ecrit le : Lundi 13 Février 2012 01h41
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Dragon



Mona Fong 方逸華, la femme de Run Run Shaw, vient d'annoncer qu'elle quittera toutes ses fonctions au sein du groupe TVB après 25 mars 2012.


Depuis la vente à Charles Chan Kwok-keung 陳國強 en janvier 2011, la famille Shaw a commencé à se retirer de la direction du groupe.
Run Run Shaw a quitté le poste de PDG pour celui de président d'honneur à la fin de l'année dernière.
Aujourd'hui, c'est Mona Fong qui va devoir quitter, à 78 ans, le poste de vice-présidente du groupe.

Pour le moment, les autres grands dirigeants du groupe - Norman Leung 梁乃鵬, Li Po On 李寶安, Virginia Lok 樂易玲... - sont restés en place. Mais on prévoit de grands changements dans les mois qui viennent.

Stephen C.W. Chan 陳志雲 , l'ancien protégé de Mona Fong, est quant à lui parti "reprendre ses études au Canada". Après quelques scandales, Chan eut un bref retour en grâce à la TVB.


Mona Fong :

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P'tit Panda
Ecrit le : Dimanche 19 Février 2012 12h53
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Le samedi 18 février 2012


La Chine ouvrira son marché aux films américains

Associated Press
Washington


L'industrie cinématographique américaine et l'administration Obama ont toutes deux salué, samedi, la décision de la Chine visant à amenuiser les obstacles qui empêchaient les films tournés aux États-Unis de profiter du marché chinois en pleine croissance.

Le vice-président Joe Biden a parlé de «percée» et déclaré que l'accord «permettrait aux studios américains et aux réalisateurs indépendants d'accéder plus facilement que jamais au public chinois de plus en plus nombreux». Il a ajouté que cela viendrait soutenir «des milliers d'emplois américains dans l'industrie et autour de celle-ci».

L'entente a été annoncée vendredi lors de la visite californienne du vice-président chinois Xi Jinping, reçu par M. Biden. Obtenir un droit d'entrée sur le marché chinois est une priorité depuis longtemps pour Hollywood, et le chef de file du lobby de l'industrie, la Motion Picture Association of America, a fait savoir que l'accord «historique» ferait fortement augmenter l'ensemble des exportations américaines à destination de la Chine.

Il s'agit également d'une rare bonne nouvelle dans une relation commerciale qui s'est transformée en champ de bataille. L'administration américaine a fait pression à plusieurs reprises sur la Chine pour que celle-ci soit plus ouverte aux exportations américaines, particulièrement en laissant s'apprécier la valeur de sa monnaie, et d'en faire davantage pour lutter contre le piratage de films et d'autres propriétés intellectuelles.

Des responsables américains se sont plaints pour la première fois à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2007 à propos des restrictions sur l'importation de films, et l'OMC a tranché en faveur de Washington deux ans plus tard.

En vertu de l'accord, les réalisateurs américains pourront davantage distribuer leurs films à l'extérieur du monopole cinématographique géré par l'État chinois, obtiendront des conditions plus intéressantes en ce qui concerne les films en 3D et autres films en grand format, et recevront une plus grande part des profits pour les films distribués par des compagnies chinoises.

Le marché en question croît rapidement. Les revenus du box-office chinois ont atteint 2 milliards $ l'an dernier, indiquent des responsables américains.



s : http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-...americains.html


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lanjingling
Ecrit le : Lundi 20 Février 2012 15h41
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Monkey king
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Un tableau tres interessant sur le box office chinois en 2011; les chiffres sont significatifs: la Chine a produit 588 films, tandis que seulement 20 films etrangers ont ete admis , mais ceux-ci representent 46,7 % des parts de marche; sans l'ultra protectionnisme, le cinema chinois n'existerait pratiquement pas.
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P'tit Panda
Ecrit le : Lundi 20 Février 2012 16h19
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La Chine ouvre un peu plus ses portes au cinéma étranger

20/02/2012 | ALC.

s : http://chine.aujourdhuilemonde.com/la-chin...cinema-etranger


Xi Jinping à Los Angeles, une bonne nouvelle pour Hollywood. Suite à la visite du vice-président chinois vendredi, la Chine a consenti à étendre son marché à davantage de films américains.

Pékin ne renonce pas à ses quotas d’importations : pas plus de 20 films étrangers par an, mais le gouvernement organisera quelques exceptions  pour les formats « premium ». 14 films aux formats iMax ou 3D passeront donc les mailles du système de quota, en compagnie de leur version 2D.

« C’est une avancée majeure dans la croissance des exportations américaines vers la Chine » explique Chris Dodd, le président de Motion Picture Association of America ajoutant que « c’est une excellente nouvelle pour les millions de travailleurs américains dont l’emploi dépend de l’industrie du divertissement ».

L’enthousiasme à Hollywood est légitime : le box-office chinois a atteint 2,1 milliards de dollars en 2011, et le public du pays est particulièrement friand de blockbusters américains, avec un goût supplémentaire pour les productions 3D.


Parmi les films ayant remporté le plus de succès au box-office chinois en 2011, Transformers 3 remporte la première place avec 172 millions de dollars suivi de Kung Fu Panda 2 et Pirates des caraïbes 4 avec 95 et 73 millions de dollars engendrés. Les productions chinoises Flowers of war et Flying Sword of Dragon's Gate ont quant à elles atteint 71 et 65 millions de dollars.

Certains experts ont déjà annoncé que la Chine est devenu le deuxième marché  le plus important en terme de box-office, prenant la place du Japon  dès les derniers mois de l’année dernière.

L’accord annoncé vendredi résulte d’un litige remporté par les Etats Unis en 2009 auprès de l’OMC au sujet des restrictions chinoises sur l’importation et la distribution des œuvres protégés par le droit d’auteur. Le dossier n’est pas clos puisque les quotas d’importations sont toujours serrés… pour le plus grand bonheur de l’industrie des DVD pirates en Chine.





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P'tit Panda
Ecrit le : Jeudi 23 Février 2012 01h28
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Hollywood à la conquête de l'Est

Le Monde | 20.02.12 | 14h15


La visite du vice-président chinois Xi Jinping aux Etats-Unis a consolidé les relations entre l'industrie du cinéma, et la Chine. Vendredi 17 février, le futur président chinois a rencontré Christopher Dodd, l'ex-sénateur démocrate du Connecticut et président de la Motion Picture Association of America, des patrons de studios comme Bob Iger, PDG de la Walt Disney Company, et Jeffrey Katzenberg, qui dirige DreamWorks Animation. L'annonce de la construction d'un studio d'animation à Shanghaï, dénommé Oriental DreamWorks, a suivi immédiatement.

Le vice-président américain Joe Biden a annoncé que la Chine autoriserait quatorze films supplémentaires (avec une préférence pour les formats en 3D et Imax), et augmentera la part des recettes reversée aux distributeurs étrangers, de 13 % à 25 %. Un marché estimé à 2,1 milliards de dollars (1,6 milliard d'euros), en augmentation de 28,8 % depuis 2010. "Cet accord permettra aux studios américains et aux cinéastes indépendants d'atteindre le public chinois, soutenant des milliers d'emplois dans l'industrie cinématographique", a déclaré M. Biden.

Avec un investissement initial de 330 millions de dollars (249,7 millions d'euros), en partenariat avec les sociétés chinoises China Media Capital, Shanghai Media Group et Shanghai Alliance Investment, majoritaires avec 55 % du capital, le studio de Shanghaï "va créer des films originaux, fabriqués avec de l'ADN chinois et inspirés par la culture, la littérature ou l'histoire", précise M. Katzenberg. Ce dernier a fondé en 1994, avec Steven Spielberg et David Geffen, les studios DreamWorks, devenus deux compagnies distinctes : la société de production privée DreamWorks SKG, dirigée par Steven Spielberg ; et DreamWorks Animation, qui a produit les célèbres dessins animés Shrek, Madagascar, Dragons, Le Chat potté et, surtout, Kung Fu Panda.

Car DreamWorks Animation arrive avec un gros capital de sympathie en Chine où le panda en surpoids devenu guerrier dragon a été un énorme succès. "Dans cinq à sept ans, la Chine sera le numéro 1 du marché du divertissement dans le monde. C'est une énorme opportunité pour nous", déclare M. Katzenberg. De son côté, Ruigang Li, président de China Media Capital, déclare : "Nous partageons la même vision d'une compagnie de divertissement familial d'envergure internationale." Le studio de Shanghaï produira des films d'animation, et des programmes pour la télévision.

Hollywood vise depuis longtemps le marché chinois où Avatar et Harry Potter sont très populaires, mais les majors ont été limitées jusqu'à présent par les quotas de distribution des films étrangers (vingt par an). Produire localement des films permettra à DreamWorks de passer outre ces quotas.

"L'investissement apporte à DreamWorks l'influence de son partenaire et une porte d'accès à l'industrie du film chinoise, qui cherche à se développer sur le marché international", constate Rance Pow, président d'Artisan Gateway, un cabinet de consultants sur le cinéma asiatique basé à Shanghaï. "Pour les partenaires chinois, s'adosser à DreamWorks offre une plateforme de partage du savoir-faire et de la technique ainsi qu'un accès aux capacités de distribution et de marketing dont Dreamworks bénéficie déjà à l'échelle mondiale."

Il n'est donc plus question d'essayer de faire accepter aux Chinois des films pensés aux Etats-Unis. D'autres ont le même raisonnement. C'est le cas de Relativity, producteur de The Social Network, qui a créé avec deux partenaires chinois un fonds doté d'une centaine de millions de dollars et voué à la création de films conçus pour le public local mais aptes à séduire les publics étrangers.

Claudine Mulard et Harold Thibault
Article paru dans l'édition du 21.02.12


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P'tit Panda
Ecrit le : Jeudi 01 Mars 2012 09h09
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L'animation chinoise en quête de nouveaux talents

Le film d'animation Kungfu Panda se déroule en Chine, mais cette célèbre production qui a été diffusée sur les écrans du monde entier n'en est pas moins américaine. La question qui se pose actuellement est la suivante : que manque-t-il à l'industrie de l'animation en Chine ? De nouveaux talents peut-être.

Des éléments chinois ont été incorporés dans un film d'animation à succès produit aux Etats-Unis. Mais la propre industrie chinoise de l'animation manque de talents capables de mixer des concepts intéressants et de créer une bonne histoire.

Il y a un besoin urgent pour de bons scénaristes de dessins animés.

Yang Wenyan

Directrice

Entreprise de films d'animation

" Nos techniques ne sont pas mauvaises. Mais nous n'avons pas de bonnes histoires. Une bonne histoire est un élément fondamental d'un bon dessin animé."

Chen Yingjie

PDG

Entreprise de dessin animé

" Nous sommes sur la mauvaise voie mais au niveau technique, il n'y a pas de soucis. Les créateurs chinois de dessins animés sont impliqués dans la productions de beaucoup de bons films à Hollywood et chez Disney. Mais ce dont nous manquons c'est d'excellents scénaristes. Tous les bons scénaristes de Chine travaillent pour les séries télé et dans le cinéma, pas pour les dessins animés."

Le scénario est le tendon d'Achille du processus de production des dessins animés chinois. De nombreuses universités proposent des formations fondamentales d'écriture de dessin animé mais les étudiants ont ensuite besoin de temps afin de développer leurs talents.

Donc c'est une pratique commune de voir les entreprises chinoises et étrangères coopérer pour accomplir le travail. Par exemple, " L'Etoile de Laura ". C'est un travail conjoint entre une histoire allemande et des créateurs chinois de dessin animé.

Klaus Baumgart

Scénariste d'Hollywood

" Que la Chine apprenne quelque chose de notre pays, de notre culture, mais aussi pour permettre aux enfants d'acquérir une nouvelle approche du dessin animé."

Les producteurs des " Rêves de Jinsha" feront également appel à des scénaristes américains pour leur prochaine histoire.

Su Xiaohong

Productrice

" Les Rêves de Jinsha "

" Nous allons traduire le script de notre prochaine histoire dès que la version chinoise sera terminée. Puis, nous serons rejoints par des scénaristes américains ainsi nous pourrons réaliser un meilleur travail sur le marché international."

C'est une stratégie gagnant-gagnant de coopération entre des créateurs de dessins animés de Chine et de l'étranger. Mais sur le long terme, les films d'animations chinois devront faire appel à leurs propres talents locaux.

Source: CCTV


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P'tit Panda
Ecrit le : Dimanche 18 Mars 2012 23h49
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Le réalisateur chinois Jia Zhangke va ouvrir un cinéma

Le réalisateur chinois Jia Zhangke a récemment publié un message sur Sina Weibo, annonçant l'ouverture prochaine de son propre cinéma. Situé entre les 4e et 5e périphériques Est de Beijing, le cinéma proposera principalement des films artistiques.

« Il s'agit de mon propre terrain, donc il n'y a pas de pression de loyer. Je peux ainsi insister sur ce qui m'intéresse », a déclaré le cinéaste, qui se passionne pour les films artistiques. Il a indiqué qu'il s'inspirerait des expériences du cinéma SPOT-Taipei Film House, fondé par le célèbre réalisateur taiwanais Hou Hsiao-hsien.

Source: China.org.cn


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P'tit Panda
Ecrit le : Samedi 16 Juin 2012 21h36
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12 juin 2012
Le partage de video en pleine fusion en Chine

Le (jeune) secteur des sites de partage video est déjà en pleine restructuration en Chine. La profusion d'acteurs qui a caractérisé ses débuts, à partir de 2006, laisse place à une phase de regroupements en raison des coûts élevés des droits de diffusion. Après des années de concurrence, plusieurs sites ont décidé de regrouper leurs forces pour survivre dans cet univers concurrentiel, alors que le numéro un Youku, créé en 2006 et coté à la bourse de New York, a perdu près de 50 millions de yuans (6,2 millions d'euros) au dernier trimestre 2011. Le 12 mars, le numéro un du secteur Youku, a annoncé sa fusion d'ici au troisième trimestre avec le numéro deux Tudou, qui se trouve, lui, au Nasdaq. Un rapprochement destiné à faire face aux sites de video de Baidu et de Tencent, les deux poids-lourds du web en Chine. Tencent, Sohu et Baidu vont, de leur côté, former une alliance pour réduire les coûts.

Youku et Tudou, qui comme les autres sites continuent à perdre de l'argent, représentent plus du tiers de la publicité vidéo sur l'internet, qui en Chine, s'est élevée au premier trimestre à 2,1 milliards de yuans (plus de 263 millions d'euros), en hausse de 24,7% par rapport au précédent trimestre, selon Analysys International. Le nombre d'utilisateurs de video en ligne dans le pays asiatique était de 325 millions à la fin 2011 (China Internet Network Information Center).

Comme tous les autres sites chinois, Youku, fondé en 2006 par le président du portail internet Sohu, s'est orienté vers un modèle différent de Youtube, préférant les contenus professionnels contre paiement de droits de diffusion, plutôt que les UGC (User generated content), les vidéos amateurs. "70% de notre trafic provient des feuilletons, des films, de ce genre de contenus", soulignait le directeur général de Youku pour l'est de la Chine, Lee Li, en mars, de passage à Paris pour China Connect. "Nous sommes beaucoup plus une télévision sur le web qu'un site de partage de vidéos comme Youtube", affirmait-il. Le site commence également à produire lui-même, avec des "mini-films" formatés pour le web et réalisés par des réalisateurs connus, notamment Tsai Ming-liang, avec "Walker", une oeuvre déconcertante qui a suscité énormément de réactions.


Les sites de partage video en Chine pourraient profiter de la tendance des jeunes générations à regarder la télévision sur leurs téléphones portables. Selon une étude récente de iResearch, ils sont de plus en plus à utiliser leurs ordinateurs et leurs téléphones pour regarder la télévision et la majorité de ceux qui continuent à le faire sur leurs postes sont âgés de plus de 40 ans. Dans sa dernière version du Mac Os, Apple a d'ailleurs intégré plusieurs nouvelles applications liées au marché chinois, notamment Tudou et Youku.




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P'tit Panda
Ecrit le : Jeudi 12 Juillet 2012 07h51
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Où sont passés les méchants chinois ?

Désireux de séduire leur plus grand marché à l’exportation et de ne pas déplaire à la censure de Pékin, les grands studios américains veillent à donner une image positive de la Chine.

12.07.2012 | Steven Zeitchick, Jonathan Landreth | Los Angeles Times


*


Lorsque, dans le film d’action Battleship des studios Universal, la Terre est assiégée par des extraterrestres, Washington attribue aux autorités de Hong Kong le mérite d’avoir découvert que les envahisseurs venaient d’une autre planète. Dans la récente comédie romantique Des saumons dans le désert, relatant la construction d’un barrage au Yémen, des ingénieurs chinois – personnages qui n’existent pas dans le roman dont est tiré ce long-métrage – font montre de leur savoir-faire. Dans le film cata­strophe 2012, le secrétaire général de la Maison-Blanche chante les louanges de la Chine et qualifie ses scientifiques de visionnaires pour avoir fabriqué l’arche qui permet de sauver la civilisation.

Dernièrement, les références des productions hollywoodiennes à l’empire du Milieu se multiplient. Certaines relèvent de la flatterie ou sont des ajouts gratuits destinés à satisfaire des partenaires commerciaux et à courtiser le public du premier marché à l’exportation. D’autres, selon certains réalisateurs, ne font que refléter l’essor de la Chine en tant que puissance politique, économique et culturelle.

Quant aux personnages de méchants incarnés par des Chinois, ils ont tout bonnement disparu. Les grands studios ont de plus en plus tendance à éliminer toute référence à la Chine pouvant être perçue comme négative, dans l’espoir d’obtenir le visa de la censure chinoise et de se faire un créneau sur un marché où les productions étrangères sont contingentées. Les studios MGM, qui ont produit le remake du film de guerre L’Aube rouge [la première version avait été tournée par John Milius en 1984], ont retouché numériquement les envahisseurs chinois pour en faire des Nord-Coréens.

Fierté nationale

Lors de la sortie de Men in Black 3 en Chine, en mai dernier, la censure avait fait supprimer ou raccourcir plusieurs scènes situées dans le quartier de Chinatown, à New York, et jugées peu flatteuses pour les Sino-Américains. Les responsables de Sony n’ont pas souhaité réagir publiquement et les scènes en question sont restées dans les versions destinées au reste du monde. En privé, toutefois, les représentants du studio avouent qu’ils auraient peut-être choisi une autre enclave ethnique comme décor s’ils avaient eu vent des susceptibilités chinoises. “Hollywood, ces temps-ci, est parfois plus accommodant à l’égard des Chinois que les Chinois eux-mêmes”, note Stanley Rosen, directeur du centre d’études de l’Asie de l’Est à l’Université de Californie du Sud (USC) et spécialiste du cinéma. Un scénariste travaillant sur une superproduction a reçu comme consigne du studio d’éviter les personnages de méchants chinois.

“C’est clair et net : c’est peut-être la première fois dans l’histoire de Hollywood que la censure d’un pays étranger a une incidence profonde sur ce que nous produisons”, confie un producteur de premier plan qui, à l’instar de plusieurs confrères interviewés pour cet article, s’est exprimé sous couvert d’anonymat de crainte de froisser d’éventuels partenaires chinois.

Davantage tributaires des recettes réalisées à l’étranger, les studios sont devenus plus attentifs aux sensibilités locales. Ils veillent ainsi depuis un certain temps à ne pas froisser le public japonais, qui était encore récemment leur premier marché à l’exportation. Avec la Chine, les accords de cofinancement ajoutent encore à la pression : les films étrangers coproduits par des sociétés chinoises ne sont pas soumis aux quotas imposés par les autorités de Pékin, mais à condition de comporter des éléments chinois – et, de surcroît, positifs. Le film Iron Man 3 des studios Marvel, dont le tournage a débuté en Caroline du Nord et en Chine, devrait ainsi se montrer très favorable aux Chinois, puisque ce sont eux qui cofinancent la production.

Pour certains réalisateurs, l’inclusion d’éléments chinois fait partie du processus créatif, comme cette séquence du film Disney Les Muppets [sorti en mai dans les salles françaises] où Miss Piggy, Gonzo et Jack Black apparaissent en spécialistes des arts martiaux (avec en surimpression la transcription de leur nom en caractères chinois). Et le prochain James Bond, Skyfall, se déroulera à Shanghai, même si la production ne bénéficie pas de fonds chinois.

Simon Beaufoy, le scénariste des Saumons dans le désert, assure que personne ne l’a obligé à faire référence à la Chine et que l’idée lui est venue naturellement. “Je voulais le projet le plus grandiose et le plus ambitieux, et cela n’était possible qu’avec ces ingénieurs chinois, dit-il. Si on veut mettre dans un film de l’audace et de l’ambition, on pense forcément à la Chine.” Reste qu’il a lui aussi veillé à ne pas froisser. “J’ai beaucoup réfléchi à cet aspect et, oui, j’ai sans doute été un peu plus attentif que d’habitude, reconnaît-il. Avec les Français et les Britanniques, par exemple, on peut se lancer des piques, et cela reste bon enfant. Avec la Chine, on ne sait pas encore où se situe la limite.”

Les censeurs chinois éliminent des scènes qu’ils jugent offensantes d’un point de vue politique ou culturel. En 2007, un personnage de pirate chinois interprété par Chow Yun-fat a disparu de la version de Pirates des Caraïbes : Jusqu’au bout du monde destinée au marché chinois. Le personnage est chauve, il a une longue barbe rousse et des ongles interminables. Dans une scène, il récite un poème en cantonais et non en mandarin, que Pékin favorise comme langue nationale.

L’instance de contrôle de l’audiovisuel chinois (SARFT) a explicité ses règles de censure pour la dernière fois en 2008. Est banni tout ce qui est de nature à “troubler l’ordre social et nuire à la stabilité sociale”, à “enfreindre les principes fondamentaux de la Constitution” et à “faire l’apologie de l’obscénité, du jeu et de la violence”. Sont également interdits “les meurtres, la violence, l’horreur, les fantômes, les démons, le surnaturel, ainsi que la confusion entre le vrai et le faux, le bon et le méchant, le beau et le laid”.

“Poule aux œufs d’or”

Le public ne s’en émeut guère. “Les Chinois vont voir un film tout en sachant qu’il a été caviardé”, explique Jimmy Wu, le patron du réseau de salles chinoises Lumière Pavilions. Et bon nombre de spectateurs chinois apprécient de voir dans les productions hollywoodiennes des éléments qui flattent la fierté nationale. Le public s’est ainsi levé pour applaudir le passage où le secrétaire général de la Maison-Blanche fait l’éloge des scientifiques chinois dans le film 2012.

Les effets sont plus problématiques pour le reste du monde. Stanley Rosen redoute que cela ne donne à toute une génération de spectateurs une vision biaisée et aseptisée de la Chine, où la question des droits de l’homme et la dure réalité quotidienne auront été entièrement évacuées. “Je ne pense pas que le spectateur américain moyen soit vraiment conscient de toutes ces petites décisions, dit Rosen. Mais cela peut finir par avoir un effet subliminal.”

A Hollywood, certains affirment toutefois que la collaboration avec la Chine ne pose pas de problèmes insurmontables. “Travailler avec la Chine ou avec un grand studio, cela ne fait pas une grande différence”, fait remarquer Michael London, producteur de films indépendants qui a été en pourparlers avec des organismes chinois en vue de coproductions. “Je dis ça à moitié en plaisantant, bien sûr. Mais la plupart des producteurs de chez nous ne font jamais la fine bouche quand quelqu’un peut les aider à boucler le budget de leur film. On fait forcément des compromis.”

Quand bien même un studio serait prêt à prendre en compte les intérêts chinois, ce n’est pas toujours simple pour lui. La société de production américaine Relativity Media pensait avoir fait une bonne opération en acceptant un cofinancement chinois pour son film 21 and Over, une comédie étudiante sans aucun rapport avec l’Asie. Une fois le tournage aux Etats-Unis achevé, le studio a ajouté une trame secondaire avec un personnage sino-américain et le tournage s’est poursuivi en Chine. La production comptait ainsi obtenir des financements supplémentaires et, avec un peu de chance, une sortie sur les écrans chinois.

Relativity Media s’est toutefois rapidement heurtée aux associations de défense des droits de l’homme quand elle a décidé de tourner dans la ville de Linyi, non loin du lieu où le dissident aveugle Chen Guangcheng était assigné à résidence. L’ONG Human Rights Watch a même appelé à boycotter le film, ce qui a incité le studio à faire marche arrière. “Cette affaire montre que la Chine ne sera jamais une simple poule aux œufs d’or”, souligne une personne qui a été partie prenante du projet, mais n’a pas été autorisée à s’exprimer publiquement. “Ceux qui, à Hollywood, veulent faire des affaires en Chine vont l’apprendre à leurs dépens.”


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Ecrit le : Lundi 23 Juillet 2012 14h44
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Le cinéma chinois organise la résistance à l'envahisseur venu de Hollywood


En plein boum, en termes de films produits ou de salles construites, il se sent en même temps menacé.



e Festival de Shanghai qui s'est tenu en juin a été l’occasion d’une étrange levée de boucliers. Etrange parce qu’elle a réuni des gens qui d’ordinaire s’ignorent, quand ils ne se méprisent pas ouvertement. On a en effet entendu s’exprimer d’une même voix les ténors du cinéma commercial chinois et les principaux représentants du cinéma d’auteur.

Dans un pays où, alors que la production et la diffusion des films connaît une explosion foudroyante, la séparation est radicale entre une approche commerciale et une approche artistique, il était singulier de retrouver à la même table Jia Zhang-ke , Lou Ye  et Wang Xiaoshuai , figures de proue de la création et de la recherche célébrés par tous les festivals du monde, et Feng Xiaogang , signataire de blockbusters officiels, Guan Hu , représentant d’une génération venue du clip, de la pub et de l’esthétique du jeu vidéo, ou Lu Chuan , en train de conquérir sa place parmi les jeunes loups de l’industrie. Un seul mot d’ordre, qui semblait venu d’une époque révolue: halte à l’invasion américaine.


Le monde du cinéma chinois est en effet à la fois en plein boum, et à un tournant où il se sent menacé. De ce boum, la production est un indicateur ambigu: si le volume de longs métrages produits a continué d’augmenter de manière constante, atteignant 560 titres en 2011, moins de la moitié ont été distribués en salles.

Le barrage de la censure
Des salles qui, pourtant, connaissent un développement foudroyant: on parle de 10 nouveaux écrans chaque jour dans le pays. Cet essor se traduit aussi par une augmentation vertigineuse du nombre de spectateurs (+30% par an), faisant d’ores et déjà du pays le troisième marché mondial, après les Etats-Unis et le Japon, en volume de recettes.

Mais deux questions travaillent de l’intérieur ce paysage foisonnant. D’abord, on l’a évoqué, une brutale inégalité entre les idées du cinéma: nombre de films restent hors circuits, bloqués par la censure lors d’un des multiples barrages que doivent franchir les productions ayant quelque audace, notamment dans le domaine des mœurs ou, bien sûr, des sujets politiques sensibles.

Et les films d’auteur franchissant les barrières de la censure administratives sont ultra-marginalisés par cette censure économique qu’on appelle communément le marché.

Ensuite, la relation avec «l’international», qui est pour l’instant essentiellement le nom diplomatique désignant les Etats-Unis, dont les productions occupent la quasi-totalité des places accordées aux productions étrangères par le système des quotas, jusqu’à récemment limitées à 20 –pour les films donnant lieu à un partage des recettes.

L’industrie du cinéma chinois est désormais assez puissante pour occuper des positions importantes dans le cinéma mondial. C’est ainsi que le groupe chinois Wanda, spécialisé dans les loisirs et la culture, est devenu le premier propriétaire mondial de cinémas en acquérant pour 2,6 milliards de dollars le géant des multiplexes aux Etats-Unis AMC  (American Multi-Cinema) le 21 mai.

Mais simultanément, patrons de grandes entreprises et dirigeants politiques chinois se montrent de plus en plus attirés par le modèle hollywoodien. Alors que, au tout début de cette année, le président Hu Jintao exaltait les vertus du «soft power»  et appelait à l’utilisation des productions culturelles chinoises comme armes diplomatiques, c’est un tout autre son de cloche qui a été émis juste après par son successeur désigné, l’actuel vice-président Xi Jinping.

La peur des «envahisseurs»
Réputé grand amateur de films américains, celui-ci a signé le 17 février à Los Angeles un accord avec le vice-président des Etats Unis, Joseph Biden, qui ouvre un plus large accès du marché chinois aux productions hollywoodiennes (34 au lieu de 20), et annonce davantage encore d’ouverture dans les années qui viennent.

Autre signe, c’est à une grosse société hollywoodienne, Raleigh, que le gouvernement a confié début juin la gestion des énormes installations cinéma et audiovisuel Wuxi, près de Shanghai.

Dénonçant les «envahisseurs» (ruqin ze), les réalisateurs chinois s’inquiètent de la puissance de frappe du marketing hollywoodien. «C’est un défi et une menace pour l’ensemble de l’industrie chinoise du film, pas seulement pour films d’art et essai mais aussi pour les productions commerciales», dit Lu Chuan, cité par le Shanghai Daily.

Cela explique que les plus lucides travaillent à l’organisation de dispositifs de résistance, exemplairement le «stratège» Jia Zhang-ke .

«L’invasion» est d’ailleurs susceptible de prendre plusieurs formes: la plus grosse production chinoise de l’an prochain sera un film de super-héro, The Annihilator , coproduit avec Stan Lee, le créateur de Spiderman et des X-Men, le cerveau du groupe Marvel.

Après les complaisances de plus en plus flagrantes de réalisateurs chinois ayant troqué leurs ambitions d’artistes contre le succès et l’ivresse d’usages immodérés d’effets spéciaux, comme les anciens fondateurs de la «Cinquième génération», Chen Kaige et Zhang Yimou, le risque existe de voir davantage encore ce que la culture chinoise pouvait apporter de neuf et de stimulant aux cinémas du monde se dissoudre dans le formatage hollywoodien, que le poste de réalisateur soit tenu par un Américain, un Chinois… ou d’ailleurs un Français.

Alors que le cinéma chinois en arrivait au stade où il pouvait devenir un géant du cinéma mondial, comme le sont, chacun à leur manière, les Etats-Unis, l’Inde et à certains égards l’Europe de l’Ouest, une politique à court terme pourrait en faire au contraire le plus vaste satellite de Hollywood.

Jean-Michel Frodon
Publié le 23/07/2012

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Portrait de l’artiste en stratège


Entretien avec Jia Zhang-ke

Figure essentielle du cinéma contemporain, « plus grand cinéaste chinois de tous les temps » (dixit Jacques Mandelbaum, Le Monde de 2 mai 2007), animateur d’une génération de réalisateurs qui accompagne les immenses mutations du pays tout en conquérant peu à peu une des espaces d’expression dans le système cadenassé qui y prévaut toujours, Jia Zhang-ke est une figure essentielle à plus d’un titre. Depuis ses débuts (Xiao-wu, artisan Pickpocket, 1997) il a articulé son activité créative propre avec des pratiques collectives, notamment en promouvant énergiquement ses collègues. Mais alors que le cinéma connaît un tournant en Chine avec l’explosion de la production commerciale, la multiplication fulgurante du nombre de salles  et désormais une ouverture sur les films étrangers pour l’instant presqu’uniquement dédiée à Hollywood, l’auteur de Plaisirs inconnus et de Still Life met en place un véritable dispositif alternatif pour ne pas être noyé par la déferlante commerciale qui balaie la Chine.



Vous aviez une société de production, XStream Pictures, dirigée par votre associé Chow Keung, qui produisait vos films ? Pourquoi venez-vous de créer – toujours avec Chow Keung – une autre société ?

C’est venu petit à petit, ce n’était pas prémédité. J’avais déjà produit le premier film de Han Jie, Walking on the Wild Side, qui a eu des prix dans les festivals, quand il est venu me voir pour son deuxième projet, Hello Mister Tree, j’ai cherché comment l’accompagner. Mais surtout, j’ai voulu pouvoir faire davantage pour aider des jeunes réalisateurs. Au même moment, la marque Johnny Walker m’a proposé de me sponsoriser pour la réalisation d’un film documentaire sur le thème « keep walking » (continuer d’avancer). Je leur ai proposé de transformer ce projet en un film collectif, où cinq jeunes cinéastes choisis par moi feraient chacun un court métrage sur ce thème. Nous nous sommes mis d’accord sur un projet où chacun raconte comment une personnalité connue a affronté un problème grave et l’a dépassé. Je regarde beaucoup de travaux de jeunes réalisateurs, j’en ai choisi cinq dont j’aimais le style, et j’ai travaillé avec eux. C’est un peu comme une école. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble,  à discuter, à échanger collectivement sur les approches et les choix de chacun.



Dans quelle condition ont-ils travaillé ?

J’ai tenu à ce que jeunes réalisateurs disposent de bons moyens techniques, et surtout de collaborateurs de haut niveau. Ils ont pu travailler avec d’excellents chefs opérateurs, sound designers, monteurs, musiciens, etc. A l’image, on trouve ainsi  les deux directeurs de la photo avec qui je travaille Yu Lik-wai et Wang Yu, et Wang Xi-ming, collaborateur habituel de Wong Kar-wai, à la musique Mingang, compositeur taïwanais très célèbre, au son Zhang Yang, mon ingé-son depuis très longtemps. Cela participe du côté « école » de ce projet : il y a beaucoup de personnes en situation de formateur, de mentor dans ce projet. Et bien sûr les conversations ne portent pas seulement sur la réalisation des courts métrages, mais sur les projets personnels de chacun. Ce documentaire collectif a dans une certaine mesure servi de pépinière pour la mise en route d’autres films.



Il y a donc une suite…

Deux de ces réalisateurs, Song Fang  et Chen Tao, qui se trouvent d’ailleurs être l’une et l’autre des lauréats de la Cinéfondation du Festival de Cannes, préparaient leur premier long métrage. Song Fang était une des actrices du Ballon rouge de Hou Hsiao-hsien, elle jouait la babysitter, et j’avais découvert Chen Tao lorsque j’étais au jury de la Cinéfondation à Cannes, son court métrage m’avait beaucoup plu. J’ai décidé de construire les conditions permettant de produire leurs films, j’ai fait des recherches auprès de financiers, et j’ai fini par trouver un groupe d’investisseurs pour travailler avec moi. Nous avons donc créé une nouvelle société de production destinée à accompagner ces projets. Mes partenaires ne sont pas des gens qui viennent du milieu cinématographique, certains travaillent dans l’immobilier, d’autres dans le secteur de l’énergie. A l’origine, ils voulaient investir dans mon prochain film, mais je les ai convaincu de financer plutôt des premiers films.



Quel est le sens de cette démarche de votre part ?

Aujourd’hui, les investisseurs ne s’intéressent spontanément qu’aux projets très commerciaux. C’est très dangereux – aussi pour moi et les films que je fais. Il est très important que des jeunes auteurs puissent continuer d’apparaître et de progresser, de ne pas laisser la conception purement industrielle submerger la totalité du cinéma chinois. A fortiori quand l’ensemble du cinéma est désormais menacé par la montée en puissance des grandes productions hollywoodiennes, du fait de l’assouplissement des quotas. Pour avoir un avenir, le cinéma chinois a besoin de force commerciale mais aussi de force artistique, avec l’apport de nouveaux venus.



Comment s’appelle cette nouvelle société ?

Nous n’avons pas encore trouvé le nom anglais mais le nom chinois, Yi Hui, signifie « la confluence des idées ».  Le premier long métrage né dans ce cadre sera Memories Look At Me de Song Fang, dont on termine la post-production, il est au mixage. Tout comme un autre film, qui a un peu surgi de manière inattendue. Le film s’appelle Fidai, son réalisateur est un Français, Damien Ounouri, et l’action du film se passe en Algérie. C’est un film à propos des suites de la guerre d’Algérie, et de la guerre civile des années 90. Au début, j’ai eu seulement des échanges sur le plan artistique avec son réalisateur, qui habite Pékin. Ensuite, et alors qu’il avait commencé à travailler avec un chef opérateur et un ingénieurs du son eux aussi Français habitant Pékin, nous avons eu l’idée que la production pourrait également être basée ici en Chine. Et Fidai est devenu le deuxième projet de Yi Hui Media. Son titre en chinois sera : « Il faut pardonner à la révolution », une phrase que prononce le personnage principal.



Où en sont les autres films ?

Le film de Chen Tao est en cours de finitions. Il s’agit d’un film qui allie road movie et thriller dans un contexte très particulier, l’immédiat après-Tienanmen et les Jeux Pan-asiatiques à Pékin en 1990. Nous allons bientôt commencer le tournage du premier film d’une jeune romancière, Shan Li.  C’est l’histoire d’un couple, dont les membres seront interprétés par des acteurs connus en Chine, ce qui devrait aider à attirer l’attention lors de la sortie. Enfin nous préparons la production du nouveau de Tan Chui-mui, qui est une jeune réalisatrice malaisienne très brillante[1]. C’est un film d’époque intitulé Imperial Exam, situé sous la dynastie Ming (1368-1644). Le scénario est signé par un grand écrivain taïwanais contemporain.



Comment ces films seront-ils distribués ?

Pour la distribution en Chine, nous avons l’habitude de travailler avec deux sociétés privées, Shanghai Films et Bona, qui ont de l’expérience et de bons contacts au plus haut niveau. C’est essentiel parce que le plus gros problème reste l’accès aux salles. Et nous avons de nombreux interlocuteurs pour la distribution internationale, comme MK2 ou Fortissimo.



Pour la sortie en Chine, il n’y aurait pas de sens à créer votre propre société de distribution ?

On pourrait le faire mais nous serions en position encore plus défavorable pour négocier avec les salles, qui ne veulent que des blockbusters. Il vaut mieux passer par une société qui a les moyens de nous ouvrir les portes de ces salles, même dans des conditions très limitées. L’accès aux écrans est à présent le problème numéro 1 : plus de 550 films sont produits en Chine l’an dernier mais moins de la moitié sortent en salles. C’est pourquoi je travaille à l’ouverture d’une salle de cinéma. Mes partenaires financiers sont d’accord pour m’accompagner aussi sur ce projet.



Où se trouvera ce cinéma ?

Nous avons trouvé un lieu très bien situé, à Pékin, à l’intérieur d’un complexe d’équipements culturels dans un nouveau quartier en plein essor, et surtout tout proche de plusieurs grandes universités. Ce sera une petite salle d’une centaine de fauteuils, mais il y aura aussi un café et une librairie, l’idée est d’en faire un lieu d’accueil et d’échange autour du cinéma. C’est un peu un galop d’essai, si ça se passe bien l’idée serait d’ouvrir des lieux similaires dans d’autres villes, sans doute Shanghai et Canton pour commencer.



Ce sera un cinéma « normal », avec les mêmes règles de fonctionnement que les salles commerciales ?

Oui. Il existe déjà des lieux « alternatifs », ou underground, et c’est très bien. Mais là il s’agit de donner accès aux films artistiquement ambitieux dans le cadre d’une exploitation normale. Nous ne montrerons que des films qui auront un visa d’exploitation, qui auront passé la censure. Mais bien sûr, dans le cadre de rétrospectives ou de programmes thématiques, nous pourrons montrer des films qui ne font pas partie de la distribution ordinaire, notamment des films étrangers hors quotas ou des films qui n’ont pas été acceptés par la censure. Il s’agit d’exposer le mieux possible les films d’auteur chinois et étrangers, en profitant de notre capacité à mobiliser au moins une partie des médias.



Il y aura donc plusieurs logiques de programmation.

En effet, au sens où il y a à la fois une logique d’accès commercial ordinaire pour des films d’auteur qui en sont pour l’instant privés, et une dimension plus patrimoniale ou d’éducation, avec des programmes à thème. En ce qui concerne les films étrangers, il est clair que les quotas  officiels vont s’assouplir : on s’attend à ce que le nombre de titres autorisés augmente chaque année de 10 unités. C’est très bien à condition que ce nouvel espace ne soit pas entièrement occupé par des grosses productions hollywoodiennes, ou internationales. D’où l’importance de créer des lieux pour d’autres formes de cinéma. Aujourd’hui, seules deux sociétés d’Etat peuvent importer des films, mais dans un proche avenir, des sociétés privées vont pouvoir le faire aussi. A ce moment, nous pourrions devenir aussi importateurs.



Outre l’accès aux salles, vous occupez-vous aussi des autres modes de diffusion ?

Bien sûr, la diffusion sur Internet est devenue très importante. Nous avons des accords avec plusieurs plateformes qui achètent les droits. Cela représente un revenu plus stable pour les films, y compris pour des films comme ceux produits par Yi Hui Media.



Vous travaillez également à accompagner la naissance d’une critique de qualité.

Oui, nous avons créé un fonds destiné à aider de jeunes critiques chinois. Pour l’instant, il est affecté à deux usages. D’abord, soutenir la publication de livres écrits par des critiques. Nous venons de financer l’édition d’un ouvrage composé d’entretiens avec 30 documentaristes chinois.  D’autre part, nous distribuons des bourses pour aider des critiques indépendants à aller dans les festivals internationaux. C’est souvent beaucoup trop cher pour eux, et c’est grave. Si les critiques sont déconnectés de la création contemporaine et des lieux d’échange autour de l’art du cinéma, ils deviennent conservateurs, leur goût devient rétrograde. Nous, les cinéastes, avons besoin de leur ouverture sur le monde.



Au milieu de tout ça, que devient votre propre projet de film, comme réalisateur ?

Il s’agit d’un film d’arts martiaux situé à la fin du 19e siècle, c’est un film cher qui a demandé une longue préparation, d’autant qu’il nécessite un tournage sur plusieurs saisons. Et comme il doit être interprété par des vedettes, cela prend aussi du temps afin de tout mettre en place. Le tournage commencera à la fin de l’année.



Le film sera-t-il produit, ou coproduit par Yi Hui ?

Non. Ce film, dont le titre chinois signifie « A l’époque des Qing[2] », est produit par Milky Way, la société de Johnnie To, en coproduction avec ma société XStream Pictures. C’est un projet qui date d’avant Yi Hui Media, et qui de toute façon serait trop lourd pour la nouvelle société. Mais il n’est pas exclu qu’elle puisse financer d’autres de mes films dans le futur.



Avez-vous encore d’autres projets ?

J’ai écrit deux autres scénarios, une fiction sur la Chine contemporaine, et un film semi-documentaire, dont j’ai commencé le tournage il y a 10 ans : le sujet exige les deux tournages séparés par cette longue période, il me reste à filmer la deuxième partie. J’espère avancer rapidement, si possible terminer mes trois prochains films dans les trois prochaines années. »



Propos recueillis par Jean-Michel Frodon à Shanghai le 21 juin 2012.







[1] Réalisatrice de Love Conquers All (2006) et Une année sans été (2010), tous deux remarqués dans de nombreux festivals, Tan Chui-mui est une figure de proue de la Nouvelle Vague malaisienne (http://blog.slate.fr/projection-publique/2009/12/20/la-vigueur-collective-dun-jeune-cinema-asiatique/), également comme cofondatrice de la société de production Da Huang.



[2] La dynastie Qing (1644-1911) est la dernière à avoir régné sur la Chine, avant l’avènement de la république




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Ecrit le : Vendredi 03 Août 2012 22h54
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Débat portant sur l'avenir des coproductions transculturelles


Fin juin dernier, sous une pluie fine, a eu lieu le 15ème festival international du film de Shanghai. Dans l'émission d'aujourd'hui, nous allons aborder un sujet qui vous intéressera sans aucun doute, c'est en fait, le « Forum cinématographique », un volet majeur du dernier festival.

Le « Forum » qui a lieu dans le cadre du festival du film de Shanghai en est à sa huitième édition, et rencontre un vif succès. Il est composé du « Forum du Président » et du « Forum industriel ». Le forum du président, comme l'indique son nom, est réservé en principe au président du jury de chaque festival.

Autrement dit, c'est le lieu privilégié, pour les cinéastes et les cinéphiles chinois, pour rencontrer un réalisateur de renommé internationale. Chaque année, le festival essaye d'attirer une vedette de la création cinématographique, qui sous forme de conférence ou de débat, livre sa vision de la création et partage son expérience.

Jean-Jacques Annaud, le célèbre réalisateur français était le président du jury de l'édition 2012 du festival. Il a présidé aux débats sur le thème « L'avenir des coopérations transculturelles ». Il faut dire que le débat a lieu dans un contexte et dans une situation plutôt décevante pour les cinéastes chinois : durant la première moitié de l'année en cours, quelques 80 productions chinoises qui étaient à l'affiche, n'occupaient que 30% des recettes générées au box office.

Pire au mois de février, on vient d'accroître le quota, et par conséquant le pourcentage des recettes, des films importés d'Hollywood. On a donc assisté à la chute des recettes des productions chinoises, qui n'avaient, semble-t-il aucun moyen de résister aux grandes productions américaines. Huang Jianxin黃建新, metteur en scène de deux grands longs métrages chinois pourtant très regardés, « Jiang Guo Da Ye 建國大業», la fondation de la République et « Jian Dang Wei Ye建黨偉業 », la fondation du Parti communiste chinois, est au micro de RCI : « Durant la première moitié de l'année, on n'a pas vu sortir grand chose du cinéma chinois. Au box office, les recettes générées par les films chinois sont en chute libre. D'un coté, il y a la baisse des recettes générées par les productions chinoises, et de l'autre, la hausse générale des recettes du box office en Chine. »

Jean-Jacques Annaud, réalisateur français et président du jury du festival de Shanghaï 2012 : « Les producteurs, les réalisateurs et les acteurs de tous les coins du monde sont de plus en plus intéressés par la Chine. La Chine a ouvert sa porte au monde entier. Ce qui leur permet aussi de voir davantage de films chinois. D'autant plus que la Chine continue à construire des salles de cinéma. Ceci dit c'est un marché émergent. »

Vu l'importance du marché chinois, les cinéastes occidentaux se tournent vers la Chine et cherchent à coopérer avec les Chinois, qu'ils soient investisseurs, publicitaires, producteurs, distributeurs ou acteurs. C'est ainsi que sont apparues rapidement sur le marché chinois des coproductions sino-étrangères, telles que « Looper », « Cloud Atlas » ou encore « Iron Man 3 ». Huang Jianxi : « Ces derniers temps, le mot que l'on entend le plus, c'est coproduction. On parle surtout d'investissements à Hollywood. La Chine étend ses investissements dans le monde. D'un côté, nous, on investit en Amérique du Nord, et d'un autre on fait venir des investissements du monde entier en Chine. »

Ceux qui sont séduits par le cinéma chinois doivent faire face à une réalité, le manque d'esprit d'initiative. Lors de la tenue du Forum industriel dans le cadre du festival de Shanghai 2012, André Morgan, cinéaste hollywoodien résidant à Hongkong a montré du doigt le cinéma chinois : « A présent, le secteur du cinéma chinois se trouve dans une phase de stagnation. Je crois que les cinéastes chinois ont peur des Etats-Unis, des défis auxquels ils doivent faire face, qu'ils doivent relever. Les producteurs, de même que les investisseurs chinois sont inquiets. Ils ont peut-être raison d'être inquiets ou craintifs. Du fait qu'ils n'ont pas su profiter des 5 années qui viennent de passer pour accumuler de l'expérience et former de bons réalisateurs et de belles stars. Tout cela prouve que les cinéastes chinois sont très paresseux. »

André Morgan est l'un des producteurs les plus accompli d'Hollywood. Dans les années 70, il est venu à Hongkong et est parvenu à révéler au monde entier un vrai talent : Li Xiaolong, que le monde entier connait sous le nom de Bruce Lee. Il faut dire que le producteur américain a beaucoup contribué à l'essor du cinéma chinois.

« The Mummy 3 » est la première grande production commerciale que la Compagnie cinématographique chinoise a coproduit avec Hollywood en 2008.

Le réalisateur Huang Jianxin a pris part à la coproduction de ce long métrage. Il a indiqué que la plupart des gens d'Hollywood qui se mettent à coopérer avec la Chine, sont plus intéressés par le marché chinois que par le cinéma chinois. La politique chinoise, en vigueur à l'époque, permettait à une production américaine importée en Chine de gagner 17% de recettes générées au box office et le pourcentage passait à 43% lorsqu'il s'agissait d'une coproduction. Huang Jianxin : « Personnellement, je crois que la meilleure façon de coopérer est de parvenir à trouver une conception de valeur commune. Permettant aux réalisateurs de prendre l'initiative et aux spectateurs de réagir ».


Source: CRI
Mise à jour 30.07.2012


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Ecrit le : Mardi 14 Août 2012 19h44
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8 août 2012
James Cameron : «L'avenir de la 3D, c'est la Chine»


Le réalisateur de Titanic, Avatar et Abyss, James Cameron, a lancé mercredi à Pékin une société destinée à développer le cinéma en trois dimensions en Chine, pays qui selon lui offre les plus belles perspectives d’expansion pour cette technologie.

«L’avenir de l’univers du spectacle, c’est la 3D et nous pensons que l’avenir de la 3D, c’est la Chine», a déclaré le Canadien, précisant qu’il se trouvait dans la capitale chinoise non pas en tant que réalisateur, mais en tant qu’homme d’affaires.

Convaincu que la transition de l’industrie cinématographique de la 2D vers la 3D est inéluctable, il a assuré dans une conférence de presse que la Chine était «le terreau le plus fertile pour y planter cette graine».

Sa société spécialisée dans la 3D, Cameron/Pace Group (CPG), a donc créé une joint-venture avec les groupes chinois Tianjin High-Tech Holding et Tianjin North Group. Cette coentreprise, baptisée CPG China, a été enregistrée dans la ville moderne de Tianjin, non loin de Pékin.

«Nous sommes ici pour améliorer les films en travaillant avec les réalisateurs de films en Chine», a assuré James Cameron,  «nous allons leur donner les outils et les techniques pour assurer la transition de la 2D vers la 3D».

Wang Dafan, président de Tianjin North Group, a affirmé que CPG, société fondée par James Cameron et son associé Vince Pace, était aujourd’hui la référence mondiale pour la 3D.

James Cameron compte profiter de l’explosion du box-office en Chine, où l’industrie cinématographique est en pleine effervescence et où le nombre des salles obscures s’envole, offrant les perspectives de marché les plus prometteuses du monde.

Le réalisateur canadien, réputé pour son perfectionnisme, a signé avec Titanic et Avatar les deux films les plus rentables de l’histoire du cinéma. Ces deux longs métrages ont également été d'énormes succès en Chine, avec des recettes record.

(AFP).


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Ecrit le : Jeudi 16 Août 2012 23h18
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La destruction des Studios de Pékin 北京電影製片廠 a commencé.
Malgré les protestations, des pans entiers de décors historiques ont commencé à tomber.
Les Studios de Pékin ont vu le jour il y a 62 ans. De nombreux films et feuilletons télé y ont été tournés, dont des grands titres du cinéma (Février 早春二月, La Boutique de la famille Lin 林家鋪子 , Le tireur de pousse-pousse 駱駝祥子 , Adieu ma concubine 霸王別姬 , Le dernier empereur 末代皇帝, Postmen in the Mountains 那山那人那狗...)

Certaines parcelles sont encore louées aux sociétés de production privées, ce qui maintient une certaine activité sur le site.
Mais à terme, tout sera rasé.

Les Studios de Pékin étaient devenus une simple filiale de la China Film Group Corporation中國電影集團. Celle-ci a décidé de privilégier ses studios de Huairou 懷柔, situés dans le nord de Pékin.
La China Film se serait associée à un groupe immobilier de Shenzhen pour bâtir un complexe immobilier sur le site des Studios de Pékin. A terme, il y aura des habitations (de luxe), des centres commerciaux, des bureaux, ou encore des hôtels.

Les Studios de Pékin, avec ses "vrais" quartiers Ming ou Qing, étaient devenus un lieu historique, culturel. Les touristes aimaient venir les visiter. Les images tournées en ces lieux ont marqué des générations de cinéphiles et téléspectateurs chinois.

Mais la spéculation immobilière a eu le dernier mot.


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http://ent.sina.com.cn/m/c/2012-08-16/10513713090.shtml



Sur les murs, on peut lire cette inscription : "Interdit de démolir 不許拆 ". Des gens ont en effet ajouté le "Interdit de" au mot "Démolir" toujours apposé aux bâtiments voués à la destruction.
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Ecrit le : Vendredi 17 Août 2012 08h17
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Rognure de Jackie Chan
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En voilà une bien mauvaise nouvelle goutte.gif


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Tu crois en Dieu ?
Pas vraiment non. Mais j'aime la tranquillité de l'endroit.

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Ecrit le : Mardi 21 Août 2012 08h25
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Films d'animation - Une ambition taillée à coups de millions

21/08/2012 | Le secteur du film d'animation, bénéficiant de généreux fonds publics, affiche une croissance florissante. Mais quantité ne rime pas forcément avec qualité, prévient le Caixin Century.


Les gouvernements provinciaux et central ont commencé à lancer des mesures visant à développer l'industrie du film d'animation en 2006, notamment en attribuant des fonds et des réductions d'impôts aux entreprises du secteur, rappelle l'hebdomadaire Caixin Century dans un article intitulé « Qui fait ses choux gras des subventions dans l'animation ? » (動漫補貼肥了誰). Cette politique a montré son efficacité puisqu'entre 2006 et 2010, la valeur financière du secteur a augmenté de 30 % par an en moyenne, d'après les données du ministère de la Culture. Sur cette période, précise le journaliste Wang Xiaoqing, la production nationale de dessins animés destinés à la télévision est passée de 1 333 heures à 3 666 heures et le nombre de longs métrages animés de 12 à 46. En 2010, le secteur des films animés et de la bande dessinée pesait plus de 47 milliards de yuans (6 millions d'euros). D'après Wang Lei, le directeur de la société d'animation shanghaienne Mister Cartoon Pictures cité dans l'article, « objectivement » une telle croissance aurait été « impossible sans les subventions du gouvernement. » 

Fin 2010, on comptait plus de quarante zones de développement financées par le gouvernement et dédiées aux entreprises de la bande-dessinée et de l'animation, poursuit le journaliste, chaque capitale provinciale possèdant la sienne. Liu Yuzhu, le directeur du département de l'industrie auprès du ministère de la Culture affirme que 1 milliard sur le budget de 14,3 milliards consacré à l'industrie culturelle en Chine en 2010 a été investi dans ce secteur.



12 MILLIONS POUR UN RÉSULTAT MÉDIOCRE

« Malgré tout cet argent, les résultats sont minces », écrit le journaliste. « Certaines sociétés ne se penchent même pas sur le produit ou le marché. À la place, elles concentrent tous leurs efforts à obtenir les différentes aides des gouvernements locaux », déclare Jin Peng, le directeur du pôle d'animation au sein du ministère de la Culture, au Caixin Century. D'après Wang Lei, les possibilités de subvention sont si larges que les entreprises peuvent couvrir le coût d'une production entière grâce au financement public.

Un film d'animation, Héroïque Qi Jiguang (戚繼光英雄傳), a récemment été, pour cette raison, vivement critiqué. Ce long-métrage, inspiré de l'histoire d'un vaillant général de la dynastie Ming (1368-1644) qui protégea le pays des pirates japonais, a été produit conjointement par une société d'animation du Zhejiang et le département de la propagande de la ville de Yuyao pour la bagatelle de 12 millions de yuans (1,5 million d'euros). Les critiques ont décrit le film comme « mal fait, mal animé, avec des effets sonores bas de gamme et des erreurs de sous-titrage », rapporte le journaliste. Ils se sont indignés qu'une production « à plusieurs millions de yuans ait un rendu digne d'une animation flash. ».

À la suite de la première, treize universitaires et plusieurs grands noms du milieu de l'animation ont adressé une lettre au gouvernement de Yuyao pour l'interroger : « Étant donné qu'une production coûte 2 000 yuans par minute, un film de 90 minutes devrait revenir à 180 000 yuans, ou à 2 millions si on est généreux. Où sont passés les 10 millions restant ? »

« La plupart de ces projets {de films d'animation} servent seulement à booster les performances des autorités locales lors des évaluations, raconte Fu Yang, le vice-directeur d'une agence spécialisée dans le business de l'animation. Les entreprises spécialisées s'accaparent des terrains au nom de la politique de développement de l'animation et encaissent les subventions. » Celles-ci font souvent leurs bagages dès que la source se tarit. Ensuite, « les terrains, achetés à bas prix ou pour rien, sont récupérés pour le développement immobilier » soutient Fu Yang. Pour Wang Lei de Mister Cartoon Picture, l'un des principaux problèmes de l'animation chinoise reste le manque de professionnels qualifiés. « Les œuvres originales sont particulièrement difficiles à produire, explique-t-il, car on manque de personnes qui savent raconter des histoires. »



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Ecrit le : Mercredi 22 Août 2012 21h46
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Beijing Indie Film Festival Goes Dark After Record Turnout, Heads Underground


One of China’s indie film showcases fell dark on Saturday, as electrical power was cut during the opening screening of the 9th Beijing Independent Film Festival.

Held in the Songzhuang arts district in the outskirts of Beijing, the festival’s opening ceremony drew about 500 attendees by organizers’ estimates, more than double the single day attendance record from past editions of the festival. 

The ceremony commenced Saturday afternoon, with artistic director Wang Hongwei welcoming filmmakers and guests, followed by a screening of "Egg and Stone" directed by Huang Ji. Winner of a Tiger Award at this year’s Rotterdam International Film Festival, the film is a candid portrait of sexual abuse in a rural Chinese family.

The screening was interrupted at midpoint by a power failure that affected the entire residential block surrounding the venue. Organizers say that prior to the outage local authorities had asked them not to screen the film following the ceremony.

“[The authorities] called me and told me that there was a power failure, and that they would try to fix it soon,” said art critic and curator Li Xianting, who heads the film fund that runs the festival. “But nothing happened, and when we tried to contact them back, they wouldn’t answer.”

Festival attendees waited outside for several hours for the power to come back on.  After sunset, the remaining screenings scheduled for the day were held at a private location.

Organized by the Li Xianting Film Fund, the festival is a leading venue for Chinese films made outside of the official state apparatus. These films include arthouse, experimental and documentary films, sometimes dealing with mature content or socially sensitive topics. 

“The festival is critically important for three reasons,” said international festival programmer Shelly Kraicer. “It allows a community of independent artists in China to gather and support each other’s work; it allows them to watch films from and interact with filmmakers from abroad; and it’s a crucial outlet for people from around the world to access Chinese independent films.”

In recent years the Film Fund has encountered increasing difficulties with local authorities concerning the events it organizes. Last year both the Beijing Independent Film Festival and the Beijing Independent Documentary Festival were prevented from screening films publicly. This year the festival organizers tried in advance to reach an understanding with local officials.

During their discussions, the authorities cited regulations made by the State Administration of Radio, Film and Television (SARFT) stipulating that films and screenings in China are subject to official approval. The festival organizers counter-argued that independently produced works should not be subject to regulations intended to govern mainstream commercial films; instead they should be categorized as works of art, which typically are not subject to government approval.

“We told them that they would be contributing to the development of progressive thinking and the advancement of our society and culture,” said Zhang Qi, the Film Fund’s director of operations. “Some of the officials could appreciate that and are supportive of our efforts.”

According to a report in the Global Times, a state-approved Chinese newspaper, district security officials denied sending police to the festival or taking action against it.

The event triggered a wave of responses on the Chinese microblog Weibo. One commenter called for a boycott of officially approved Chinese films in response to the shutdown. Other comments were more cryptic, a quality endemic to Chinese social media, which is monitored by authorities. Filmmaker Jia Zhangke posted, “Rumor has it the Film Bureau and Power Supply Bureau have merged. Perhaps I should take up the art of shadow puppetry.”

The Beijing Independent Film Festival does not have an official website, as the Li Xianting Film Fund website was shut down last year. Online promotion via social networks and microblogs may have contributed to the strong opening turnout.

Slated to run through August 26, the festival is presently continuing its planned activities in non-public venues, with participants being notified of event details via word of mouth.


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Shi to take diminished role at Bona



By Patrick Frater

Fri, 24 August 2012, 08:36 AM (HKT)

Corporate News
Iconic film producer, Nansun Shi has resigned from the board of Bona Film Group, the integrated film company that she helped float on the NASDAQ exchange two years ago. She will be replaced on the board by News Corp China boss Dr Jack Gao.

The company also reported a swing towards profitability in its normally quiet second quarter.

Shi, who produced Bona's hits Flying Swords of Dragon Gate and Detective Dee, is expected to move into an advisory role at the firm and will remain on its investment committee. A former juror on the Cannes and Berlin festivals and at the APSA awards, Shi, previously produced breakout Hong Kong film series Infernal Affairs.

A former executive at Microsoft and software developer Autodesk, Gao was also head of emerging markets at investment firm Walden International.

News Corp took a 20% minority stake in Bona earlier this year when it bought shares from company founder, CEO and chairman Yu Dong.

For the three months April-June 2012 Bona reported net profits of $500,000, compared to a net loss of $900,000 in the equivalent quarter last year. Net revenues were up 24% to $20.7 million. The company said the improvement reflected the opening of its new theatres, which allow it to benefit from film releases other than its own. In the quarter it released three small films Snowfall In Taipei, Malaysian animation Seefood and US import The Three Musketeers.

At the end of the half it had 14 cinemas in operation and said it was on course to open 12 by the end of 2012.

The rest of the year will also see releases of Naked Weapon (17 July), The Lion Roars 2 (17 Aug), The Cold Light of Day (now shifted from the third quarter to the fourth), The Last Tycoon (which wrapped production in early July and will release in December), The Storm in 11 Days as well as Wong Kar-wai's The Grandmasters in December.

Flying Swords gets a North American release at the end of this month (31 Aug) through IMAX and Indomina Releasing. Given a platform release on 15 IMAX screens, its outing will then expand to simultaneously include 3-D screens in conventional cinemas and US video-on demand outlets. VoD is expected to be the main revenue earner.


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Ecrit le : Mercredi 29 Août 2012 20h26
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Portrait d'été : Gao Xiaosong
LE MONDE TELEVISION | 29.08.2012 à 16h04 • Mis à jour le 29.08.2012 à 16h06

Par Brice Pedroletti, Jinan (Chine, correspondant)

Une heure suffit à Gao Xiaosong [ 高曉鬆  ] pour enregistrer deux émissions de vingt minutes. A 43 ans, l'animateur n'est pas du genre à se compliquer la vie : il ne répète pas, l'inspiration vient toute seule, et c'est visiblement ce qui plaît aux internautes téléspectateurs de son émission "Xiaoshuo" ("Appel matinal"). Ils sont plus de 2 millions à plébisciter chaque semaine cette causerie matinale sur des sujets aussi variés que les maisons closes de la Chine ancienne, les lobbies américains qui sont derrière les Oscars, ou le loto sportif chinois durant la Coupe d'Europe. "Xiaoshuo" est l'un de ces killer contents ("contenus chocs") que Youku, le site Internet chinois champion de la vidéo en ligne, est en train de développer pour damer le pion aux télévisions et aux maisons de production traditionnelles. Tant et si bien que les trois chaînes phares du pays se battent pour en acheter les droits de rediffusion. Et que deux éditeurs en proposent une fortune pour les adapter en livre.
"Youku", en chinois, signifie "excellent" et "cool". Gao Xiaosong pourrait difficilement mieux correspondre à ces deux qualificatifs : cheveux mi-longs, barbiche broussailleuse, gestuelle généreuse, il parle aux téléspectateurs sur un fond de musique jazz, depuis un musée, un bar ou directement de chez lui. Auteur-compositeur et interprète d'une ribambelle de tubes des années 1990, l'animal est aussi connu pour avoir passé six mois en prison pour conduite en état d'ivresse - expérience dont il a tiré un livre - et pour siéger depuis 2010 dans le jury de la version chinoise de "You've got talent" ("La France a un incroyable talent").

"C'EST POUR LE FRIC", AVOUE-T-IL SANS COMPLEXE

Cet été, il sévit aussi sur les plateaux de six chaînes régionales différentes, et passe chaque jour de la semaine dans une ville différente. On sera donc condamné à l'interviewer à plus de 300 km/h, dans le train à grande vitesse qui l'emmène de Shanghaï à Jinan. C'est là qu'il est attendu pour faire de nouveau le "putain de juge", comme il lance, en utilisant l'explétif approprié en anglais, qu'il parle avec l'accent californien. Il en profitera pour mettre en boîte deux émissions de "Xiaoshuo" dans un salon de l'hôtel, où une petite équipe technique de Youku a déployé deux appareils photo numériques Canon 5D et un preneur de son.

Etre animateur pour "Xiaoshuo", comme d'ailleurs être "fucking judge" pour chanteurs amateurs, "c'est pour le fric", avoue-t-il sans complexe. Mais "attention, ce n'est pas de la merde.gif, cette émission !, ajoute-t-il avec véhémence. J'ai passé quarante ans à me mettre toutes ces choses dans la tête, j'ai lu des tonnes de bouquins. C'est mon show à moi." L'énergumène doit toutefois compter avec la censure chinoise. De toute façon, il ne parle pas de politique, ou alors, juste une minute, en catimini, car "c'est trop facile. Trop de gens en causent. Tous les jours, sur Weibo [le Twitter chinois], il y a plein de scandales, plein d'histoires", argumente-t-il.

Dans le climat politique actuel, l'animateur vient d'être informé d'une nouvelle règle : il est interdit de parler de la Chine post-1840 avant le XXVIIIe congrès (la fameuse réunion au sommet du PCC qui confirmera les prochains dirigeants chinois en octobre), sauf s'il s'agit des... eunuques ! Allez comprendre. L'ennui, poursuit Gao, c'est qu'il a déjà consacré dix de ses émissions (sur vingt-deux) à la Chine ancienne (celle sur Qing Lou, le pavillon des plaisirs, a battu un record d'audience) et qu'il "en a assez de jouer à l'encyclopédie vivante".

Son autre thème de prédilection, ce sont les Etats-Unis, qu'il connaît pour y avoir vécu, et dont il décrypte les réussites, les contradictions et les bizarreries : "J'essaie de faire comprendre des détails, des fragments", dit-il. Et ça marche ! K., un jeune de 27 ans qui a pris l'habitude de visionner "Xiaoshuo" sur son ordinateur, est devenu un adepte du programme : "Je n'aime pas lire, alors j'apprends plein de choses avec lui. Je ne sais pas comment il fait, mais j'aime bien l'écouter." K. ne regarde jamais la télévision chinoise car, selon lui, "les Chinois copient les Taïwanais, qui copient les Japonais. C'est d'un nul !"

"LES GENS D'INTERNET SONT DES PIRATES ! JE LES DÉTESTE"

Gao Xiaosong n'est pas venu de son plein gré sur Internet. C'est la société Youku qui l'a contacté et convaincu. "Ils voulaient me donner de l'argent pour qu'on fasse quelque chose ensemble, mais je répondais que je n'avais pas le temps." Et d'ajouter : "Je viens des contenus classiques. J'ai un label musical, une boîte de production de films, donc, pour moi, les gens d'Internet sont des pirates ! Je les déteste." Mais Youku insiste. Et Gao Xiaosong leur propose d'envoyer quelqu'un chez lui, à Los Angeles à l'époque, avec une caméra. "Je raconterai des conneries pendant une demi-heure", prévient-il. Le YouTube chinois s'exécute. Pour le titre, le musicien suggère : "J'ai tellement de temps à perdre que j'en ai mal aux couille.jpgs." Youku fait la grimace - à cause des sponsors. L'animateur consulte son ami Han Han, le célèbre blogueur chinois, qui conseille plutôt "Xiaoshuo".

Le succès inattendu de l'émission continue d'épater Gao Xiaosong. "Cela me rapporte de l'argent. Mais c'est du vent. Ce qui compte pour moi, c'est ma musique, mes films, mes livres." Il part dans un grand rire. "Ça fait douze ans que j'essaie de faire des films [il en a réalisé quatre, dont le dernier est produit par Alain Siritzky, le producteur d'Emmanuelle], et la chose pour laquelle on me reconnaît dans la rue, c'est cette putain d'émission Internet !"

Brice Pedroletti, Jinan (Chine, correspondant)

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Ecrit le : Dimanche 02 Septembre 2012 14h58
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Les tycoons de "Chinawood" s'imposent comme partenaires d'Hollywood

LE MONDE | 02.09.2012 à 13h46

Par Brice Pedroletti


C'est la quatrième fois que Guan Yadi se rend à Hollywood. Mais le jeune vice-directeur du marketing de Beijing Galloping Horse, qui y accompagnait ses patrons il y a quelques mois, n'avait jamais été aussi bien reçu : "Nous avons vu énormément de gens !", dit M. Guan.
Venue de la publicité (dans les années 1990), passée par la série télé, Beijing Galloping Horse s'est tournée il y a quelques années vers la production cinématographique. La société chinoise a à son actif plusieurs films et projets avec le Sino-Américain John Woo, ainsi qu'avec Ning Hao, un prodige du film de genre chinois. L'an dernier, Galloping Horse a ouvert un bureau à Los Angeles et a investi plusieurs millions de dollars dans une coentreprise avec Digital Domain, l'un des champions américains des effets spéciaux. Les deux partenaires vont en outre produire un film d'animation.

Hollywood et "Chinawood" vivent une lune de miel. Les Américains accueillent les Chinois avec des yuans plein les mirettes. Tandis que ceux-ci, parvenus à la taille critique, sont avides de savoir-faire et de technologies. Le box-office chinois, passé au deuxième rang mondial devant le Japon en 2012, est un argument de choc : il a crû de 29 % de 2010 à 2011, et de... 42 % au premier semestre 2012 - largement au profit des importations américaines. Ces derniers mois, James Cameron, Walt Disney, mais aussi Dreamworks ou encore la Fox ont engagé des investissements conséquents en Chine.

Hollywood a une longue histoire avec le marché chinois du cinéma, faite d'enthousiasmes soudains et de déconvenues aussi rapides. Warner Bros fut un temps propriétaire de salles - avant que le gouvernement chinois ne l'oblige à devenir minoritaire. La major jeta l'éponge. Les frères Weinstein eurent des clashs mémorables sur des projets avec leurs partenaires chinois. Dans le domaine sensible du cinéma, un quota limite à vingt le nombre d'importations de superproductions étrangères en "partage de recettes". D'autres films sont distribués "au forfait", mais les Américains rechignent à brader leurs productions.

Or, cette donne a changé depuis le voyage aux Etats-Unis, en février, de Xi Jinping, le futur président chinois, désireux de faire avancer un dossier qui opposait depuis cinq ans Chinois et Américains à l'OMC : le quota a été élargi de quatorze films supplémentaires, du moment qu'il s'agit de productions 3D, IMAX ou de films d'animation. La part des recettes revenant au vendeur étranger - autrefois limitée à 13 % du box-office - a doublé. Les coproductions classées comme telles selon les critères chinois sont en outre exemptes de quota. En principe, les barrières restantes disparaîtront dans cinq ans. Ajoutez à cela le fait que Xi Jinping s'est dit grand amateur de superproductions américaines - selon un fameux télégramme diplomatique révélé par WikiLeaks - et les Américains sont à la fête.

Côté chinois, les groupes locaux sont aujourd'hui de taille à traiter d'égal à égal avec les Américains : Wanda, géant du centre commercial et gros opérateur de multiplexes en Chine, a acquis en mai le second exploitant américain AMC pour 2,6 milliards de dollars (2 milliards d'euros). Le groupe vient de défrayer la chronique pour avoir proposé un pont d'or à Zhang Yimou, l'un des rares réalisateurs chinois connus à l'étranger. Des fonds se mettent en place ; la municipalité de Tianjin et Bruno Wu, le magnat de Sun TV, une télévision privée sino-hongkongaise, projettent de créer un énorme studio.

De nouveaux acteurs sino-américains émergent, comme DMG Media, venu de la publicité et du "placement produit" dans les films chinois. La structure, copilotée par le New-Yorkais Dan Mintz, a convaincu Endgame Entertainment de tourner le film de science-fiction Looper en Chine plutôt qu'en France... Elle coproduit également Iron Man 3 aux côtés de Walt Disney Co et Marvel Studios avec pour objectif d'en faire une coproduction sino-américaine.

"Aux Etats-Unis, c'est un peu la crise, ils cherchent une nouvelle dynamique et un marché par le biais des coproductions. On voit beaucoup plus d'agressivité de la part des Américains en Chine depuis deux ans, ils sont très présents au festival de Shanghaï par exemple", note Natacha Devillers, une productrice française basée à Shanghaï qui prépare The Great Wall, le premier film de Legendary East, satellite en Asie de Thomas Tull, le producteur de Batman et d'Inception. Le tournage a été repoussé à la suite d'une erreur d'appréciation de l'ex-golden boy de Wall Street, qui comptait lever en un tour de main plus 200 millions de dollars (160 millions d'euros) à Hongkong. Il a dû revoir sa stratégie de financement. Natacha Devillers collabore à un autre projet, Shanghaï Lost, avec l'Américain Lloyd Phillips, le producteur d'Inglourious Basterds.

Les coproductions "de façade", où les Américains rafleraient la mise en Chine sans qu'elles soient assez "chinoises", ont commencé à faire sourciller les autorités : "Ils font une histoire américaine avec un élément chinois minuscule et un acteur chinois et ils appellent ça une coproduction !", s'est indigné dans la presse Zhang Pimin, le directeur adjoint de la Sarft, le CNC chinois.

Les Chinois ne veulent pas jouer les figurants. "On a deux stratégies : investir dans les meilleurs projets d'Hollywood, même s'ils n'ont rien à voir avec la Chine. Et investir dans les effets spéciaux pour nos films en Chine", dit Guan Yadi, de Galloping Horse. "Il y a de gros besoins en Chine et les gouvernements locaux sont demandeurs, ils ont pour instructions d'investir dans l'innovation et la formation", poursuit-il. C'est avec des partenaires publics et privés de Tianjin que James Cameron a inauguré en août la division chinoise du Cameron Pace Group, afin de développer des équipements et de former des réalisateurs chinois à la 3D.

Elle est en vogue en Chine depuis le succès de la version 3D de Titanic. Et du film chinois Painted Skin 2, numéro un des films chinois. "La 3D est en plein boom, la majorité des salles sont neuves et donc équipées. Et puis les billets sont plus chers", observe Bai Qiang, un patron de start-up qui a ouvert un studio de 3D après avoir rencontré il y a deux ans les responsables américains des effets spéciaux d'Avatar. Fasciné par le film en 3D du concert de U2 sorti en 2008, il a décidé de s'en inspirer pour filmer la grande star du rock chinois Cui Jian. Le film sort le 3 septembre.

Brice Pedroletti


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