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HongKong Cinemagic Forum > MAJ : Mises à jour des sites -HK, Asie > [indonésie] Maj Carrière Suzzanna


Ecrit par: happy Lundi 14 Novembre 2011 15h21
Petit hommage (tardif, le temps de rassembler et visionner la plupart de ses films) à l'immense actrice Suzanna dans ma dernière MAJ dédiée au cinéma indonésien sous cinemasie:

http://www.cinemasie.com/fr/maj/ (pseudo happy)

et qui complète mes précédents MAJS comprenant à ce jour plus de 300 critiques de films d'horreur indos des années 1970s à nos jours

(http://www.cinemasie.com/fr/listefilms/ - puis "filtrer" par "pays" – Indonésie")


Une actrice peut-être méconnue du grand public, mais aussi injustement cantonnée à sa seule stature de "reine du cinéma d'horreur indonésien", alors que des nombreux autres long-métrages (dont tous ceux tournés entre 1950 et 1981) prouvent l'incroyable charisme et talent d'une actrice accomplie.


Brève biographie avant de vous inviter à découvrir sa filmo:


Le 16 octobre 2008, le monde perdit l'une des plus grandes icônes du cinéma d'horreur, l'actrice indonésienne Suzanna (ou Suzzanna sur certains génériques de ses films).

Suzzanna de son vrai nom Suzanna Martha Frederika van Osch, descendante d'une famille composée de javanais, mandans, allemands et hollandais, est née en pleine période de trouble de la Seconde Guerre mondiale et occupation de l'archipel indonésien par les japonais le 14 octobre 1942.

Elle démarre très tôt, en 1950 à l'âge de sept ans en apparaissant dans un tout petit rôle, mais de ce qui est aujourd'hui considéré comme étant LE classique du cinéma indonésien et tout premier long-métrage de fiction né après l'indépendance du pays, la magnifique épopée "Darah dan Doa" (aka "The long march" ou "Blood and prayer"). C'est le réalisateur Usmar Ismail, qui l'avait "découvert" lors d'un casting et qui va sept ans plus tard lui confier un second rôle important dans le film choral "Asrama Dara" (aka "Girls dormitory"), qui lancera également sa carrière de jeune première dans des mélodrames romantiques interchangeables.

Déjà bien connu et reconnu du public – et des professionnels en décrochant un "Child's Award" à l'Asian Film Festival en 1960" – elle va faire une première incursion réussie dans le genre, qui nous intéresse plus particulièrement, l'horreur avec "Beranak dalam kubur" (aka "Birth in the grave") en 1970.

Adapté d'un komik (bande dessinée indonésienne) alors en plein boom à la fin des années 1960, "Birth in the grave" est également l'un des tous premiers films d'horreur à se tourner depuis…1945 ! Plutôt orienté thriller psychologique, ce film fortement imprégné de l'ambiance gothique des productions Hammer de la même époque n'en est pas moins avare de quelques séquences sanguinolentes, comme l'attaque d'un aigle (empaillé) sur un jardinier.

Mais ce n'est qu'au début des années 1980s – et après quelques autres mélodrames, dont certains imprégnés d'un fort érotisme dans lequel elle interprète des jeunes filles obligées de s'adonner à la prostitution comem dans "The earth grows hotter" ou "Valley of grief" – que Suzanna va finalement hériter de son surnom de "horror queen of Indonesian Cinema".

"Sundel Bolong" ("Ghost with hole") en 1982, puis la série des "Nyi Blorong" ("Snake Queen") ou encore les deux "Santet" ("Witchcraft") en 1988 vont rameuter le public en masse et faire sonner les tirelires des nombreux producteurs durant ce véritable âge d'or du cinéma indonésien avec (grosso modo) près / plus de 100 films à se tourner entre 1974 et 1991.
Suzanna va également connaître la reconnaissance d'un public international avec les succès mondiaux de "Ratu ilmu hitam" ("The queen of black magic" ou "La reine de la magie noire" par chez nous" en 1983 et le délicieux nanar "Samson dan Delilah" ("Samson & Delilah" ou "La revanche de Samson" en France) en 1987.

Durant ces années-là, sa carrière est quasiment indissociable de celle du réalisateur Sisworo Gautama PUTRI, un généreux faiseur des plus belles productions de séries B et Z de l'époque, à rapprocher de l'esprit et d'un savoir-faire de Roger Corman dans sa manière de concevoir d'authentiques chefs-d'œuvre bourrés d'effets spéciaux avec trois fois rien.

Ce qui est fascinant dans l'incroyable popularité de Suzzana, c'est qu'elle a surtout interprété les "méchants" de l'histoire – parfois l'esprit revanchard d'une femme morte injustement, mais souvent des populaires divinités de la mythologie indonésienne, connue pour leur pouvoir de séduction et de fascination sur des âmes innocentes.

Mais comme toute diva, qui se respecte, Suzanna fascinait également par une vie privée tenue secrète, propice aux rumeurs les plus folles, comme celle d'avoir eu le don de rajeunir au fur et à mesure de son âge…

Contrairement à la plupart de ses pairs, Suzzanna choisit de prendre une retraite cinématographique anticipée dès le tout début du déclin du cinéma indonésien en 1991 après le pénultième succès de "Ajian Ratu Laut Kidul" ("Queen of the South Sea"), une adaptation très kitsch et teintée d'érotisme d'une fameuse légende javanaise par…Sisworo Putri.

Elle fera un bref come-back en apparaissant dans "Haunted Ambulance" du stakhanoviste de la pellicule indonésienne Koya Pagayo (aka Nayato, Nayato Fio NUALA, Ian Jacobs, Pingkan Utari ou Ciska Dopper, réalisateur de plus de 50 films en 8 ans de carrière), l'une de ces innombrables adaptations de légendes urbaines tournées au rabais et en masse à la fin de la décennie et qui ne rend en rien justice au mythe de son actrice même pas principale dans ce film; mais n'importe son seul nom à l'affiche réussit à faire du film le 8e plus gros succès du box-office 2008.

Suzanna ne profitera malheureusement pas de ce nouveau succès: elle meurt quelques mois après la sortie du film et deux jours après son 66e anniversaire suite à des problèmes de diabète.

Prochaines MAJ: la quasi-intégralité des films de Barry PRIMA

Ecrit par: Asiaphilie Mardi 15 Novembre 2011 14h21
Et bé qué boulot monstre... bravo !

Ecrit par: happy Mardi 15 Novembre 2011 16h03
Merki. le plus dur était de rassembler ses films & les heures de visionnage dans les Archives du Film de Jakarta par une chaleur épouvantable.


Mais le mieux reste encore à venir ^^

et on va essayer de faire péter la barre des 4.000 critiques sur cinemasie avant la fin de l'année punk.gif



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