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HongKong Cinemagic Forum > Vos critiques de films HK (old school et autres) > "the Iron Monkey" De Chen Kuan-tai


Ecrit par: Iphia Vendredi 29 Février 2008 23h20
http://www.hkcinemagic.com/fr/movie.asp?id=837

1ère réalisation, il me semble, de l'acteur de la Shaw Brothers, faite en indépendant. Cependant, on trouve quand même au générique Ni Kuang au scénario, Pao Hsueh-li au planning, et Wu Ma, soit les 3 collaborateurs réguliers de Chang Cheh, le réalisateur qui l'a révélé au début des années 70, et son pote Chi Kuan Chun de la SB.
Ce film n'est pas du tout la 1ère version de l'histoire contée dans le film de Yuen Woo-ping, avec Yu Rong-guang et Donnie Yen, 15 ans plus tard, ils n'ont pas grand chose à voir : le film de YWP est une comédie kung-fu avec câbles à gogo centrée sur un personnage principal de médecin/Robin des Bois surnommé le "Singe de fer", et du père de Wong Fei-hung, alors que le film de Chen Kuan-tai se pose comme un classique sérieux utilisant et décrivant le "Monkey fist style" (style que ne pratiquait pas Yu Rong-guang dans le film de 1993).
Etant sans doute trop marquée par les classiques plus connus de Liu Chia-liang ("Mad monkey kung-fu") et Sammo Hung ("Knockabout"), je m'attendais à une comédie kf, la figure du singe se prétant aux passages comiques, et le personnage de Kuan-tai étant décrit au début comme un bon à rien, bon vivant et coureur. Or le film est une classique histoire de vengeance gentils chinois VS méchants mandchous, voire de rédemption, sans passage comique.
Le long générique de début, très SB, nous apprend scolairement que le style du singe est le plus difficile à maîtriser, et qu'il s'oppose à celui de l'aigle. On nous montre même un combat singe/aigle (m'enfin sans la folie de Nam Nai-choi, je vous ai dit que Kuan-tai était un garçon sérieux). On sait donc d'emblée que l'acteur va affronter à la fin un big boss maître des "Eagle claws".

L'histoire : Durant la Dynastie Qing, un Général, et ses 3 lieutenants (parmis lesquels Leung Kar-yan et Wilson Tong, YES !) se chargent d'éléminer tout opposant au régime. Ils massacrent la famille de Kuan-tai, en ayant préalablement introduit un infiltré (Tong). Cependant, ce dernier n'est pas allé jusqu'au bout de sa mission dans le sens où il n'a pas pu identifier le fils ainé bon à rien (Chen KT donc), qui a pu s'échapper. Ce dernier rentre dans un Temple Shaolin, où il volait préalablement de la nourriture, et gagnera son titre de "Singe de fer" (du fait de ses vols). Grâce à Chi Kuan Chun, il est accepté comme disciple, mais subira la jalousie et les brimades de ses frères. Il souhaite même rentrer dans les ordres, ce que les moines lui refusent car il est rempli de violence et de rage contenue, mais il est affilié à un Maître expert en boxe du singe. Les mandchous du début réapparaissent pour démarcher afin de trouver de nouveaux soldats, et se heurtent à l'hostilité des étudiants. Cependant Chen KT finira par se proposer, afin d'infiltrer leurs rangs, comme l'avait fait le traître Wilson Tong. Les mandchous ne lui font pas confiance, et il devra prouver ses talents et sa loyauté. Bien entendu, il en viendra à attaquer ses propres co-disciples. Il monte en grade, pour finir par affronter un à un les lieutenants, et enfin le Général, expert en kf de l'aigle.

L'histoire n'a rien d'original, mais est correctement racontée, on regarde ce film pour Chen KT, et parce qu'il promet des duels Chen VS Tong, puis VS Leung KY. Cependant, le style et les attitudes au combat qu'adopte Chen ne surprennent pas au regard de ses films précédents, notamment ceux de Chang Cheh. Ayant en tête les interprétations mémorables du kf du singe de Hsiao Hou et Yuen Biao chez Liu et Sammo, l'amateur pourrait être déçu par le singe assez terre-à-terre de Chen KT. Ce dernier n'est pas un acrobate (les quelques flips vus ici et là sont d'ailleurs doublés), et on le voit très peu grimper aux arbres. C'est un singe assez bourrin, même si plus technique que le musclor de base. De plus, il n'y a pas de fantaisie, là où le Sifu et Sammo avaient su mixer la vengeance et la violence, avec le comique promis par les aptitudes acrobatiques de leurs 2 protégés. Chen a un look plus viril que Hsiao et Biao, et on a du mal à se l'imaginer sautiller dans tous les sens en faisant le bouffon. De plus, il n'est chaperonné par personne.
La partie chorégraphique est correcte mais sans génie, et les mouvement (surtout latéraux) de Chen ont tendance à être répétitifs, ce n'est qu'à la fin où les 4 duels sont chacun dans un style propre (contre Kam Kong, c'est avec des armes, et ce dernier un peu à la ramasse, comparé à la fluidité de Kuan-tai). J'aurais bien voulu que ce soit Wilson Tong qui utilise les griffes de l'aigle à la fin, mais il joue un lieutenant et non le big boss de fin de château.

Bref ça reste du old school très classique, mais je l'ai trouvé meilleur que certains kung-fu de Chang Cheh comme "2 héros". Pour un 1er essai à la réalisation, c'est une bonne réussite (en tout cas, mieux que certains films d'autres artistes martiaux qui s'improvisent réalisateurs - au hasard Ko Fei). Certains lui reprocheront surtout une absence de folie, mais l'acteur n'a pas donné dans le comique durant sa carrière. De plus, il semble surtout influencé par Liu Chia-liang : le héros spoilé en retraite à Shaolin (comme Gordon Liu dans tant de films), les moines qui pointent du doigt l'utilisation de la violence, d'ailleurs une fois sa vengeance accomplie, il retourne à Shaolin car il est enfin prêt pour se raser la tête et rentrer dans les ordres.

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