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P'tit Panda
Ecrit le : Mercredi 18 Janvier 2012 21h23
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Dragon



La Chine resserre son contrôle sur les dissidents et multiplie les menaces

Le Monde | 18.01.12 | 16h08 • Mis à jour le 18.01.12 | 18h43

La Chine est entrée dans sa période la plus festive, celle du Nouvel An lunaire et de ses retrouvailles familiales. Mais, pour de nombreux dissidents, ces fêtes ont un goût amer de répression. Et cette année du Dragon devrait être marqué par un renforcement du contrôle en raison de la période sensible de transition politique qui verra à l'automne le numéro un chinois Hu Jintao laisser sa place à la tête du Parti communiste chinois (PCC) à son probable successeur, Xi Jinping, lors du XVIIIe Congrès .

Depuis plusieurs semaines, les convocations policières se multiplient, tout comme les harcèlements et autres brimades envers ceux qui osent défier le PCC au pouvoir depuis 1949.

Yu Jie, ami de Liu Xiaobo, le Prix Nobel de la paix 2010 emprisonné, a fini par craquer et a fui Pékin. En compagnie de sa femme et de son fils, il est arrivé aux Etats-Unis il y a quelques jours. "J'avais un passeport depuis plusieurs années et je me suis rendu discrètement à l'ambassade des Etats-Unis pour obtenir un visa ", explique-t-il au Monde depuis Washington, où il devait donner mercredi 18 janvier une conférence de presse.

La fin 2010 et 2011 resteront pour lui une période noire, car, affirme-t-il, le pouvoir lui a fait payer son amitié avec Liu Xiaobo.

"La veille de la cérémonie de remise du Nobel à Liu Xiaobo (le 9 décembre 2010), j'ai été emmené par la police secrète dans la périphérie de Pékin, j'ai subi des tortures physiques et psychologiques, j'ai été drogué, battu jusqu'à perdre conscience, laissé presque mort ", poursuit Yu Jie, qui en 2010 avait publié à Hongkong un livre très critique envers le premier ministre Wen Jiabao, "Meilleur acteur de Chine ". A l'époque, il avait eu maille à partir avec l'appareil de sécurité qui avait tenté de le dissuader de sortir son ouvrage, mais les agents s'en étaient tenus à des menaces verbales.

Cette fois, les pressions ont été plus violentes, dans un contexte de déploiement sécuritaire en raison des appels lancés sur le Net en faveur d'une "révolution du jasmin ", inspirée des révoltes arabes. "En 2011, j'ai passé la moitié de l'année privé de liberté, soit j'étais éloigné de force de Pékin, soit j'étais placé sous résidence surveillée illégale."

Sa famille n'a pas été épargnée. "La police secrète a également menacé de s'en prendre à ma femme et à mon fils, ils ont forcé l'entreprise de mon épouse à la licencier, nous n'avions même plus le strict minimum pour survivre. Quand il n'y a plus de garantie pour la sécurité, la seule solution est de quitter la Chine ", explique le dissident de 38 ans, qui, depuis son arrivée aux Etats-Unis, a sorti d'une longue hibernation son compte Twitter.

En revanche, celui de Hu Jia, une autre figure de la dissidence, est muet depuis le 11 janvier. Les policiers l'ont menacé de le renvoyer en prison après une peine pour subversion entre 2007 et 2011. Deux ordinateurs qui se trouvaient chez lui à Pékin ont été saisis. Il menait une campagne de mobilisation, via les réseaux sociaux, en faveur de l'avocat emprisonné Gao Zhisheng, du militant aveugle Chen Guangcheng, en résidence surveillée, et de Liu Xiaobo.

De son côté, l'artiste contestataire Ai Weiwei, détenu pendant quatre-vingt-un jours en 2011, a également été menacé par la police et interrogé pendant cinq heures, soupçonné d'avoir lancé des pierres vers les caméras de surveillance placées près de chez lui, et d'avoir effectué un geste grossier... Enfin, un dissident de longue date, Zhu Yufu, a été inculpé pour subversion pour avoir écrit un poème début 2011 perçu par les autorités comme un appel à la révolte.

Depuis les Etats-Unis où il prépare la visite en février du vice-président chinois Xi Jinping, l'ambassadeur américain Gary Locke a fait une sortie peu diplomatique lundi en évoquant une "répression importante ".

"Il y a toujours eu en Chine des hauts et des bas, mais il semble que nous soyons dans une période basse et cela s'aggrave", a-t-il dit. "De telles déclarations sont fausses", a répondu mardi le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères Liu Weimin, soulignant que "le progrès de la Chine en matière de droits de l'homme (est) évident aux yeux de tous" et dénonçant les "ingérences dans les affaires intérieures chinoises ".

Pour la sinologue Marie Holzman, le pouvoir est "schizophrène ". Si M. Hu peut se targuer d'avoir réussi son mandat avec les Jeux olympiques de Pékin et l'Exposition universelle de Shanghaï, "il n'a pas conquis le coeur des Chinois et sa seule solution est de tenir jusqu'à la passation ". "Le pouvoir est dans une spirale de violences, je n'avais jamais vu cela", affirme-t-elle.

François Bougon
Article paru dans l'édition du 19.01.12


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Ecrit le : Mercredi 18 Janvier 2012 21h24
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Chine : "Une logique de reprise en main de l'expression critique sur le Net"

LEMONDE.FR | 18.01.12 | 17h27 • Mis à jour le 18.01.12 | 18h45



Entretien avec Nicholas Bequelin, division Asie de Human Rights Watch. Il revient sur le durcissement par les autorités chinoises du contrôle des dissidents.

Comment expliquer le tour de vis actuel des autorités chinoises, avec les menaces à l'encontre de Hu Jia et de Ai Weiwei, la mise en examen de Zhu Yufu et le départ vers les Etats-Unis de Yu Jie ?

Chacun des cas mentionnés a sa dynamique propre, mais ensemble ils traduisent la volonté ferme des autorités chinoises de nier aux dissidents la possibilité d'acquérir une influence à travers Internet et les réseaux sociaux. La leçon que Pékin a tiré des soulèvements populaires en Afrique du nord et au Proche-Orient est que ces derniers constituent une menace encore plus grande que préalablement envisagé, parce qu'ils peuvent sui generis créer de larges mouvement sociaux.

En réponse, le gouvernement a lancé à partir de février 2011 une très vaste campagne de répression visant à expulser les critiques les plus fortes de la blogosphère chinoise. C'est cette campagne dont Ai Weiwei a fini par faire les frais avec son arrestation puis sa mise sous contrôle judiciaire sous prétexte de fraude fiscale. De nombreux avocats des droits de l'homme et critiques du gouvernement, comme Yu Jie, ont été placés en détention secrète, torturés et se sont vu intimer de cesser leurs activités. Cette technique extra-légale brutale a porté ses fruits, avec un recul très marqué de l'activisme sur internet des cercles les plus critiques du gouvernement. Les dissidents historiques, comme Chen Xi, Chen Wei, ou maintenant Zhu Yufu paient un prix très lourd avec des condamnations et des inculpations pour crime contre la sécurité nationale pour des essais publiés sur Internet. L'obligation d'enregistrement sous nom propre des utilisateurs des services de microblogging weibo, tout autant que l'avertissement donné à Hu Jia de cesser de s'exprimer – pourtant très prudemment – sur Twitter font partie de cette même logique de reprise en main de l'expression critique sur le net.

L'approche de la réunion annuelle en mars de l'Assemblée nationale populaire (ANP) et la perspective de la transition de l'équipe dirigeante en 2012, avec le XVIIIe congrès du parti communiste chinois à l'automne, conduiront sans doute à la poursuite de ces efforts de contrôle tout au long de l'année.

Dans le même temps, on voit le meneur des "indignés de Wukan", dans le sud du pays, être nommé chef du parti local dans l'attente d'élections. Comment comprendre des prises de décision aussi paradoxales ?

L'annonce de cette nomination au poste du secrétaire du parti communiste de Wukan [de Lin Zulian] est très surprenante et reflète sans doute une décision théâtrale à des fins politiques de la part de Wang Yang, l'ambitieux secrétaire du parti du Guangdong (sud de la Chine), qui cultive ainsi sa veine populiste "proche du peuple". C'est un pari risqué, car, en admettant le bien-fondé de la révolte de Wukan, il risque d'encourager d'autres foyers de protestation, comme le montre la manifestation mardi de villageois de Wanggang (également situé dans le Guangdong). Ceux-ci ont menacé de créer "un autre Wukan" si leurs dirigeants locaux, qu'ils accusent également de confiscations illégales de terres, n'étaient pas remplacés.



Propos recueillis par François Bougon


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Ecrit le : Mercredi 18 Janvier 2012 21h26
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Le dissident Yu Jie quitte la Chine pour les Etats-Unis

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 13.01.12 | 11h26


L'un des dissidents chrétiens (protestant) chinois les plus connus, Yu Jie, affirme avoir été torturé lors de la vague de répression qui a entouré la remise du prix Nobel de la paix 2010 à un autre dissident Liu Xiaobo et a choisi de s'exiler aux Etats-Unis, avec sa famille.

Dans une interview accordée à Reuters par téléphone, l'écrivain de 38 ans fait savoir qu'il fera prochainement un compte rendu détaillé des sévices qu'il a subis en Chine où plusieurs centaines de militants, dissidents et manifestants ont été arrêtés en 2011 par la police. "Ma situation s'est dégradée de façon dramatique [après l'annonce de la remise du prix Nobel à Liu Xiaobo en décembre 2010] et j'ai fait l'objet d'actes de torture, raconte-t-il au téléphone, près de Washington DC. Quelques jours avant la cérémonie de remise du prix Nobel, j'ai été enlevé et plusieurs personnes m'ont battu au point que je me suis évanoui et j'ai été transporté à l'hôpital pour y être sauvé."

"Ils étaient furieux que Liu Xiaobo reçoive le prix et ils ont reporté leur colère sur moi. Ils ont cru qu'étant donné que j'étais l'un de ses meilleurs amis, je partageais une responsabilité dans ce qu'il avait fait." Liu Xiaobo, l'un des plus fervents critiques de la répression religieuse en Chine, a été condamné en 2009 pour incitation à la subversion et condamné à onze ans de prison.

"L'année dernière, j'ai été privé de liberté sur de longues périodes et j'ai été assigné à résidence, a dit Yu Jie au micro de Radio Free Asia (financée par les Etats-Unis), dans une interview publiée sur le site internet de la radio jeudi soir. Sans aucune liberté pour m'exprimer […], j'ai choisi de partir vivre ailleurs."

Converti au christianisme en 2002-2003, Yu, qui vivait dans la banlieue de Pékin, s'est élevé à de nombreuses reprises contre la fermeture par le gouvernement des "églises de maison" qui refusaient d'être contrôlées par l'Etat. "Avant de partir, un haut responsable de la sécurité d'Etat m'a dit que j'étais autorisé à me rendre aux Etats-Unis et que je pourrais revenir mais que je devais savoir que si je faisais des choses aux Etats-Unis qui déplaisaient à Pékin, je ne serais pas autorisé à revenir", rapporte Yu Jie, auteur en 2010 d'un livre critique sur le premier ministre Wen Jiabao intitulé Wen Jiabao : le meilleur acteur de Chine malgré des menaces d'emprisonnement.

M. Yu a aussi déclaré que les autorités chinoises lui avaient interdit de publier un nouvel ouvrage à l'étranger et de pratiquer sa religion. Le département d'Etat américain, dans une brève déclaration, a reconnu être au courant de l'arrivée de M. Yu sur le territoire états-unien mais "n'avoir eu aucun contact avec les autorités chinoises à propos de cette arrivée". M. Yu s'est déjà rendu plusieurs fois aux Etats-Unis mais il était toujours rentré dans son pays.


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Ecrit le : Mercredi 18 Janvier 2012 21h31
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Crise financière : la Chine doit trouver "d'autres ressorts de croissance"

LEMONDE.FR | 17.01.12 | 18h29 • Mis à jour le 17.01.12 | 18h43


Danielle Schweisguth, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) et spécialiste de la Chine, estime que celle-ci doit diriger ses exportations vers les pays émergents pour continuer à entraîner la croissance mondiale.

La croissance de la Chine s'est établie à 9,2 % en 2011, enregistrant un léger recul par rapport à 2010 (10,4 %). Quels sont les facteurs qui expliquent cette baisse ?

Il y a tout d'abord un facteur externe : le ralentissement des exportations. Cette année, les exportations chinoises en valeur ont augmenté de seulement 15 % contre 30 % en 2010. La baisse de la demande américaine et européenne, liée à la crise, en est la cause principale. Mais cette baisse est toutefois beaucoup moins importante qu'en 2009, où l'effondrement de la demande mondiale avait entraîné une chute de 17 % des exportations chinoises. A ce moment-là, tous les pays ont été affectés en même temps par la crise, notamment en Europe, où ils sont tous entrés en récession.

Aujourd'hui, le cas de figure n'est pas le même : les Etats-Unis ne s'en sortent pas si mal et en Europe, la récession s'annonce moindre. Le commerce extérieur est donc toujours dynamique – même s'il l'est moins qu'avant la crise – et tire la croissance du pays.

Il existe en outre un facteur interne : les mesures de resserrement monétaire et de restriction du crédit mises en place par le gouvernement en 2011 pour freiner la hausse des prix. Ces mesures ont permis de limiter l'inflation dans l'alimentaire. Mais Pékin a également mis moins de liquidités en circulation dans l'économie, ce qui a freiné l'investissement.

La croissance de la Chine va-t-elle continuer à jouer un rôle d'"amortisseur" de la crise mondiale ?

Le produit intérieur brut de la Chine représente en dollars plus de la moitié du PIB américain, donc le pays est en mesure de peser suffisamment lourd pour amortir la crise et continuer à jouer un rôle de moteur pour la croissance mondiale. Mais pour cela, elle va devoir trouver d'autres ressorts de croissance, notamment en basculant ses exportations vers l'Amérique latine, l'Afrique et les pays émergents en général.

Son rôle de "locomotive" se fera sentir pour les pays dont la Chine représente une part importante dans les exportations, comme les pays africains, asiatiques ou détenteurs de matières premières. En revanche, pour les pays de l'Eurozone, il ne faut pas compter sur la Chine pour résoudre la crise de la dette. Elle peut aider, mais son rôle reste marginal. Pékin n'est pas officiellement impliqué dans l'apport au capital du Fonds européen de stabilité financière (FESF), même si l'on sait qu'il fait partie des acheteurs de dette souveraine.

Quels sont les enjeux du modèle économique chinois à terme ?

La Chine paye aujourd'hui les conséquences du plan de relance de 2009. Pékin avait alors injecté beaucoup de liquidités dans l'économie, ce qui a généré un grand nombre de créances douteuses. A terme, cela peut être une bombe à retardement et entraîner une crise financière. Tout dépendra de la manière dont le gouvernement va gérer ces prêts.

A l'avenir, tout l'enjeu pour la Chine réside dans sa capacité à migrer vers un modèle économique où la demande intérieure est plus forte, notamment en passant par l'augmentation des salaires. L'instauration d'un système plus généreux de protection sociale permettrait également de diminuer l'épargne des ménages chinois, et favoriserait ainsi la consommation.

Propos recueillis par Anna Villechenon


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Paix, sérénité et business entre Chine et Taïwan

Le Monde | 17.01.12 | 14h11


Ce lieu fut souvent synonyme de tension stratégique. Mais le détroit de Formose, qui sépare la Chine continentale de Taïwan, vit aujourd'hui à l'heure de l'apaisement. Et les élections qui se sont tenues samedi 14 janvier dans l'île nationaliste confirment cette évolution : les relations entre Pékin et Taipei ne cessent de se réchauffer.

Le président sortant, Ma Ying-jeou, chef du Kouomintang (KMT), artisan d'un rapprochement avec la Chine, a empoché une victoire aisée, avec 51,6 % des voix. Son adversaire, Tsai Ing-wen, du Parti démocrate progressiste (PDP), plus soucieuse de tenir la République populaire à distance, est nettement devancé (45,6 %).

Même s'ils se sont abstenus de commentaires officiels, Pékin et Washington ont accueilli ces résultats avec satisfaction. La donne politico-stratégique n'est pas changée ; elle évolue en douceur.

La Chine considère toujours Taïwan comme une province renégate - un morceau du territoire national qui a fait sécession en 1949, au moment de la victoire du Parti communiste sur le KMT, et qu'il faut reconquérir, par la force si besoin. Et Taïwan, devenue une démocratie bien réelle à la fin des années 1980, entend, pour le moment, rester une entité séparée et cultiver son particularisme politique.

Héritier du vieux parti nationaliste chinois, M. Ma s'est laissé séduire par la nouvelle attitude de Pékin à l'adresse de Taipei. Après des années d'intimidation guerrière et rhétorique, les dirigeants chinois ont changé de registre : le charme, plutôt que les armes. Il y a beau temps que les tycoons taïwanais sont parmi les plus gros investisseurs en Chine. Mais, sous le mandat de M. Ma, les échanges dans les deux sens ont connu un bond en avant.

Les liens économiques et financiers n'ont cessé de se resserrer de part et d'autre du détroit. A tel point que le bien-être de l'île (23 millions d'habitants) est de plus en plus dépendant de sa relation avec la deuxième économie du monde (1,3 milliard d'habitants).

Avec l'interdépendance économique, se sont développés les échanges culturels et touristiques. Pas moins de 500 vols par semaine relient les grandes villes de Chine à Taipei. Le nombre de ressortissants de Taïwan installés en Chine ne cesse d'augmenter. Tout comme celui des touristes continentaux à Taïwan - et qui reviennent chez eux en ayant pu constater que la démocratie, ce n'est pas le "chaos", comme le matraque la langue de bois officielle entendue à Pékin.

Il ne faut pas se tromper sur le sens du vote de samedi. Les Taïwanais sont, certes, attachés au maintien de leurs bonnes relations avec la Chine. Mais ils le sont tout autant à celui de leur singularité politique, que les Etats-Unis sont engagés à préserver.

A une écrasante majorité, ils estiment que la question de la réunification ne se pose pas, tant que le système n'a pas changé à Pékin... Ils ont voté pour le statu quo. Ils restent convaincus, à raison, que la démocratie "aux caractéristiques chinoises", c'est eux qui la pratiquent.


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Ecrit le : Vendredi 20 Janvier 2012 01h56
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Jerry Yang, cofondateur de Yahoo!, démissionne

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 18.01.12 | 06h43 • Mis à jour le 18.01.12 | 11h47

Le portail internet Yahoo!, en plein effort de repositionnement stratégique, a annoncé, mardi 17 janvier,le départ immédiat de son cofondateur Jerry Yang, qui cristallisait le divorce entre le groupe et les investisseurs. M. Yang "a démissionné du conseil d'administration et de toutes ses autres fonctions" chez Yahoo!, a annoncé le groupe, sans fournir d'explication. "Le temps est venu pour moi de poursuivre des intérêts hors de Yahoo!", a seulement déclaré M. Yang, cité dans un communiqué. "Je respecte sa décision, tout comme l'ensemble du conseil d'administration, mais sa perspective remarquable, sa vision et ses conseils avisés nous manqueront", a commenté le président du conseil d'administration, Roy Bostock.

Cette annonce intervient deux semaines après la nomination d'un nouveau directeur général en la personne de Scott Thompson, qui était jusqu'ici à la tête de Paypal, filiale de paiement électronique en ligne du groupe eBay. Le titre prenait 3,4 %, à 15,97 dollars, en échanges d'après-Bourse.

Connu notamment pour s'être opposé à un rachat de la société par Microsoft en 2008, M. Yang, qui possède 3,6 % du groupe, avait été remplacé à la direction générale dès janvier 2009, gardant toutefois le titre non orthodoxe de "Chef Yahoo!", ainsi qu'une très forte influence. Le cours du titre a durement souffert pendant la crise et la capitalisation boursière de Yahoo! s'élève à environ 20 milliards de dollars.

"C'est bien, mais cela ne suffit pas", a commenté Trip Chowdhry, analyste chez Global Equities Research, pour qui "le conseil d'administration actuel doit être dissous : il est déconnecté des tendances du secteur Internet". La chaîne financière CNBC indiquait en soirée qu'il pourrait y avoir d'autres démissions à court terme.

Jerry Yang avait fondé Yahoo! avec David Filo en 1995, et avait siégé au conseil d'administration sans discontinuer depuis cette date. Il avait assumé la direction générale entre 2007 et 2009.
Yahoo! a précisé que M. Yang démissionnait également des conseils d'administration de Yahoo! Japan et du groupe chinois Alibaba, les deux grands partenaires asiatiques du groupe américain qui, selon de nombreux analystes, représentent la plus grande partie de la valeur du groupe.

"En démissionnant des conseils d'administration d'Alibaba et de Yahoo! Japan, il va permettre au groupe de mieux monétiser ces actifs", estime l'analyste Jon Ogg sur le site spécialisé 247WallSt.com. Le fonds d'investissements Third Point, qui se dit deuxième actionnaire du portail Internet, était de ceux qui réclamaient depuis novembre l'éviction de M. Yang, craignant notamment qu'il prépare une prise de contrôle de la société avec M. Filo, qui a également le titre de Chef Yahoo!.

Yahoo!, qui vient de nommer son troisième directeur général en trois ans, revendique encore 700 millions d'utilisateurs, ce qui en fait l'un des tout premiers groupes Internet au monde, mais il est en butte à la stagnation de son chiffre d'affaires, surtout comparé à ses rivaux plus jeunes Google, et désormais Facebook. De nombreux investisseurs n'ont jamais pu pardonner à M. Yang d'avoir repoussé l'offre d'achat de Microsoft à 33 dollars par action, alors que le titre cote aujourd'hui la moitié, et d'avoir échoué à redéfinir la mission du groupe alors que les usages d'Internet évoluaient.

M. Yang de son côté a rendu hommage mardi au nouveau directeur général, Scott Thompson, ancien dirigeant de la société de paiements en ligne PayPal (groupe eBay), qui a pris ses fonctions la semaine dernière. Trip Chowdhry (Global Equities), qui estime que le salut de Yahoo! viendra d'une réorientation sur les paiements mobiles, a appelé M. Thompson à "penser en grand, avec audace et courage". Parmi les autres conditions nécessaires selon lui à un possible bond de 400 % des actions Yahoo! en deux ans, l'analyste a estimé que le groupe devait "surtout prendre totalement ses distances d'avec Microsoft", aujourd'hui son partenaire clé dans la recherche.


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Ecrit le : Vendredi 20 Janvier 2012 02h00
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Plus de 500 millions d'internautes chinois

LEMONDE.FR avec AFP | 16.01.12 | 12h35

la fin de l'année 2011, la Chine comptait 513 millions d'internautes, soit 55,8 millions de plus (+ 12,2 %) en un an, a rapporté, lundi 16 janvier, le Centre d'information sur l'Internet en Chine (CNNIC). "En 2011, les micromessages ont connu un développement rapide, et près de la moitié des internautes (48,7 %) les utilisent", soit 250 millions de personnes, précise CNNIC dans un rapport. A la fin de 2010, ils n'étaient que 63 millions (13,8 %). Ces sites de micromessagerie, appelés "weibo" en Chine, "sont devenus un canal important des internautes pour obtenir des informations", souligne cet organisme.

Le développement de ces plates-formes pose un problème de contrôle de l'information au gouvernement, qui parvient à censurer les sites Internet assez efficacement, mais ne peut empêcher la diffusion rapide de nouvelles sensibles à travers les weibo. A la fin du mois de décembre, les autorités ont demandé aux sites de micromessagerie enregistrés dans la capitale chinoise d'exiger auprès de leurs utilisateurs leur vrai nom pour que ceux-ci puissent ouvrir un compte.

Depuis l'été, les internautes utilisent les sites de micromessagerie pour se plaindre d'abus de pouvoir de fonctionnaires corrompus ou dénoncer de nombreux scandales, allant des aliments frelatés aux mesures de pollution atmosphérique. A la fin du mois de juillet, la collision de deux TGV, près de la ville de Wenzhou, qui a fait 40 morts, a ainsi été signalée en premier par un utilisateur de ces sites.

FORTES DISPARITÉS RÉGIONALES

D'après les données du CNNIC, le taux de pénétration de l'Internet en Chine s'élève à 38,3 %, en progression de quatre points sur un an. Une augmentation à comparer aux six points de hausse enregistrés en moyenne depuis 2007, qui fait dire à l'auteur du rapport que le développement de la Toile a atteint un "palier". Les différences régionales sont, par ailleurs, très marquées : le taux de pénétration varie entre 70,3 % à Pékin et 24,2 % dans la province du Guizhou, dans le sud du pays.

Les internautes chinois sont 73,4 % à utiliser un ordinateur de bureau pour se connecter à Internet, tandis que 69,3 % se servent de leur téléphone portable et 46,8 % d'un ordinateur portable. Plus de quatre internautes sur cinq sont âgés de 10 à 39 ans. Par ailleurs, si plus de 30 % des élèves et étudiants surfent sur la Toile, seuls 0,7 % des cadres dirigeants des entités gouvernementales et du Parti communiste le font.


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Ecrit le : Vendredi 20 Janvier 2012 02h08
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Le destin du golfe Persique en mains chinoises

Le Monde | 19.01.12 | 14h08


Un pays détient l'une des clés de la crise du nucléaire iranien : la Chine. Si elle devait s'en servir, dans le bon sens, elle gagnerait sa place de grande puissance responsable dans le concert des nations ; elle montrerait qu'elle prend au sérieux la lutte contre la prolifération nucléaire.

Malheureusement, il n'est pas sûr que la Chine soit décidée à abandonner l'attentisme égoïste qu'elle a manifesté jusqu'ici. Bouclant ce jeudi 19 janvier une tournée de six jours dans les pays arabes du Golfe, le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a, en public au moins, défendu la ligne traditionnelle de Pékin : pas d'ingérence dans les affaires de l'Iran.

Paradoxalement, les dirigeants chinois, qui portent haut et fier les succès économiques de leur pays, n'aiment guère prendre de risques dans la gestion des crises internationales. On peut les comprendre quand il s'agit du Proche-Orient, tant la région a, plus que jamais, des allures de champ de mines.

Mais la fuite devant les problèmes ne règle rien : la course de Téhéran à l'arme nucléaire se poursuit. Elle recèle un potentiel de déstabilisation majeur dans la région.

Or, si une puissance est en mesure d'exercer une pression décisive sur la République islamique d'Iran, c'est bien la Chine. Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) sollicitent son soutien - comme l'a dit au début du mois le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, à Pékin.

Américains et Européens sont inquiets. Le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique est sans appel : le programme nucléaire iranien, quoi qu'en dise Téhéran, a bel et bien des fins militaires. Et Washington et l'UE ont décidé de mettre en oeuvre un dispositif sans précédent contre l'Iran : un embargo pétrolier.

Pour qu'il soit effectif, la collaboration de la Chine est déterminante. Enlevant 22 % de la production pétrolière iranienne, la Chine est, de loin, le premier client de la République islamique. A elle seule, elle achète plus de pétrole à l'Iran que la totalité des pays de l'UE.

Au cours de sa visite dans les pétro-monarchies du golfe Persique, M. Wen a réitéré l'opposition de Pékin à un embargo sur le pétrole iranien. Mais à elle seule, la visite de M. Wen donne à penser que la Chine prend des distances vis-à-vis de l'Iran. Elle redoute l'instabilité de la République islamique. Elle est échaudée par ce qui est arrivé aux trois autres pays du Proche-Orient dont elle était très proche : Yémen, Libye, Syrie...

Dans l'hypothèse d'un embargo effectif, elle se trouverait être le dernier gros client de l'Iran. Elle serait alors en mesure de peser sur les prix du brut iranien et de participer ainsi, indirectement, à une forme de pression économique sur Téhéran.

La Chine dépend du pétrole proche-oriental. Elle a intérêt à la stabilité de la région. Si l'Iran n'est pas arrêté, le Proche-Orient sera le théâtre d'une course à l'arme nucléaire - un cauchemar stratégique. Dans l'affaire iranienne, la Chine doit choisir son camp.


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Hollande et Guéant saluent chacun à leur manière le Nouvel an chinois

LEMONDE.FR avec AFP | 29.01.12 | 16h23 • Mis à jour le 30.01.12 | 17h15

François Hollande et Claude Guéant ont tous deux participé, chacun à leur manière, aux festivités célébrant le Nouvel an chinois dans le 13e arrondissement de Paris, dimanche 29 janvier.

Le premier, candidat du Parti socialiste, a plaidé pour un rééquilibrage des relations avec la Chine, aant de prendre la tête du cortège. Le second, ministre de l'intérieur, a salué la "remarquable capacité d'intégration de la communauté asiatique".

"La question monétaire devra être posée avec les autorités chinoises le moment venu", a déclaré M. Hollande dans une allocution aux associations dans le 13e arrondissement, l'un des quartiers asiatiques de la capitale. "Je veux dire combien nous avons besoin de la Chine, de son prestige, de sa puissance économique et en même temps nous avons besoin de relations équilibrées. Si les Français m'en donnaient mandat, j'aurais à m'en expliquer avec les autorités chinoises dans les meilleurs délais".

Le candidat PS a exprimé sa "grande considération" pour la communauté asiatique, "sa réussite et sa sagesse", rappelant le candidat Sarkozy en 2007 qui avait aussi tenté de séduire cette communauté. "Nous sommes attachés à ce que cette intégration se fasse dans le creuset républicain", a ajouté le candidat PS.

M. Hollande a ensuite pris la tête du cortège avenue d'Ivry, dans une cohue gérée tant bien que mal par plusieurs service d'ordre (police, haute personnalité, PS...). Des députés PS – Jean-Marie Le Guen, Serge Blisko, Claude Bartolone – l'accompagnaient, mais pas le maire de Paris, Bertrand Delanoë.

"IL FAUT QUE LES ÉTRANGERS S'INTÈGRENT POUR RÉUSSIR"

La tension était d'autant plus forte que le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, se trouvait à quelques mètres.

Les deux hommes ne se sont pas croisés, mais M. Hollande a fait des allusions à l'actuelle politique migratoire et sécuritaire, évoquant les Chinois "qui voudraient devenir français et se heurtent à des contraintes nombreuses qu'il conviendra de lever en fonction de critères qui doivent être les mêmes pour tous".

De son côté, Claude Guéant a rendu hommage à la "communauté asiatique de France qui a tant apporté à notre pays" et qui "intègre la valeur travail". Il a ajouté qu'il "n'y a que le travail et l'activité qui créent la richesse". "Il faut que les étrangers s'intègrent pour réussir et avoir une relation paisible avec le reste de la population", a-t-il ajouté, saluant "la remarquable capacité d'intégration de la communauté asiatique".

"Le signe du dragon d'eau de cette nouvelle année est favorable à la fécondité", a relevé M. Guéant qui a assuré: "Le renouveau pour moi, c'est un nouvel élan de la France qui doit continuer à se moderniser".




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Les illusions perdues des jeunes Chinois de France

Le Monde | 30.01.12 | 16h51 • Mis à jour le 30.01.12 | 17h31



De la Chine, Daniel Chen est finalement revenu, il y a à peine six mois. Avec ses 29 ans, son physique de dandy-intello et un goût amer, mélange de désillusion du miracle économique chinois et de tiraillement identitaire.

Depuis une semaine, avec les festivités du nouvel an chinois, qui se terminaient dimanche 29 janvier, Daniel a enchaîné les repas de famille. Des lampions ont surgi partout dans le quartier autour de la dalle des Olympiades, dans le 13e arrondissement de Paris où il tente de refaire sa vie. Et c'est là qu'il accepte de se raconter.

Daniel est un enfant de l'immigration chinoise. Et comme beaucoup de jeunes de sa génération - des gamins de Wenzhou, cette ville de l'est du pays dont est originaire la majorité de la diaspora qui vit en France -, il a longtemps eu la tentation de la Chine. Ce "fantasme", avoue-t-il, de son pays natal, cette idée que là-bas ses envies de dépaysement et ses ambitions de jeune homme devenu adulte seraient plus faciles à satisfaire qu'en France, où la croissance reste désespérément fébrile et l'ascenseur social grippé.

Cette attirance pour la Chine a été renforcée par un parcours scolaire difficile, lui ouvrant peu de perspectives en France. Daniel est arrivé clandestinement à l'âge de 13 ans, six ans après ses parents. Une fois à Paris, il a passé un an dans une classe pour non-francophones. Puis il a été orienté en lycée professionnel où il a finalement raté son baccalauréat.

Durant toutes ces années, il a toujours dû aider ses parents après les cours dans l'atelier de confection puis au restaurant. ""Tous les Chinois font comme ça !", hurlaient-ils quand je me plaignais, raconte Daniel. Je leur répondais : "Il faut vivre comme des Français !"" Un conflit classique. Ses parents, travailleurs acharnés, sont aujourd'hui propriétaires de trois restaurants alors qu'ils étaient encore sans-papiers en 1989 (la famille a été régularisée en 1997). "A part le travail, pour eux, ça a toujours été dodo et rien d'autre", moque-t-il.

Après quelques boulots "épuisants" chez les grossistes chinois, et à la suite d'une ultime dispute avec ses parents, Daniel a donc sauté le pas en 2009 : il est parti tenter sa chance en Chine. L'aventure, sur le papier, s'annonçait prometteuse.

Là-bas, Daniel a rejoint un vieil oncle, "artiste reconnu", spécialiste des bonzaïs. Avec son avance sur héritage, le jeune homme a ensuite monté une galerie d'art. Une façon d'assouvir sa passion frustrée pour le dessin.

Mais très vite, il découvre ceux qu'il appelle les "Chinois d'aujourd'hui". Des "nouveaux riches" qui "voulaient juste acheter les tableaux les plus chers". Il réalise aussi l'influence de l'association nationale des artistes de Chine qui "contrôle tout". "Moi, j'aurais pu vendre pour le plaisir, (...) on n'avait pas les mêmes codes." Alors, en juin 2011, il abandonne et préfère rentrer.

A l'automne 2011, c'est donc à Paris, sur la dalle des Olympiades, qu'il a ouvert avec ses derniers deniers un "Institut d'éducation française". Un ancien fonds de commerce qu'il a transformé en centre d'apprentissage du français pour les jeunes Chinois désireux de poursuivre leurs études en France. Restera-t-il longtemps ici ? Pour l'instant, il s'y est en tout cas résolu.

Ce décalage avec le pays d'origine, Sacha Lin, président de l'Association des jeunes chinois de France (AJCF), le connaît bien. Que ce soit pour ceux nés en France ou pour ceux qui sont nés là-bas. "Contrairement à ce que l'on croit, la Chine n'est pas un marché si accessible pour eux, les offres de travail sont quasi-inexistantes, sauf s'ils sont recrutés par des grands groupes français."

Sacha voit là un des effets "contre-productifs" de "l'assimilation à la française". "Ces jeunes ont certes la double culture, mais ils ont perdu leur langue et manquent de réseau." Quand il a créé l'AJCF, il envisageait qu'elle serve à aider ceux qui veulent monter leur boîte en Chine, "mais on a laissé tomber, c'était trop complexe".

Nicolas Lin a 28 ans, et il se confie pour sa part dans le restaurant de sa soeur, en banlieue parisienne, où il travaille en attendant de pouvoir monter sa propre affaire. Comme Daniel, il est arrivé en France clandestinement, à l'âge de 10 ans. Comme ceux de Daniel, ses parents sont restés longtemps sans papiers, à trimer dans les ateliers de confection illégaux pour rembourser leurs passeurs.

Mais son aventure chinoise a eu lieu dans le secteur de l'industrie et de la finance. Ce grand jeune homme propre sur lui dit s'être laissé tenté à force d'entendre à la radio, qu'en Chine "tout va très vite". Il s'était pourtant hissé jusqu'à un master de gestion, à la Sorbonne. Mais la crise des subprimes a éclaté. Et à force de candidatures sans réponse, Nicolas, qui " lit mieux le chinois que le français", a prospecté auprès d'entreprises chinoises.

Quand il débarque à Wenzhou, en 2009, dans une société qui fabrique des produits chimiques et qui l'a recruté "pour se développer en Europe", il déchante rapidement. Ce ne sont pas, comme Daniel, les "valeurs" qui l'effrayent, mais les conditions de travail. Car s'il se retrouve auréolé du titre de "cadre", il s'aperçoit vite que c'est à la mode chinoise.

Sa rémunération équivaut alors à 400 euros par mois. "Avec l'inflation, ce n'était pas formidable", considère-t-il. Quant aux 35 heures et à l'assurance accident, il doit rapidement admettre que c'est une coutume française. Son entreprise finit par couler, faute d'avoir obtenu un label lui permettant de répondre aux normes européennes.

Nicolas travaille ensuite pour une société spécialisée dans les prêts immobiliers. Mais cette fois, il est édifié par la comptabilité "pas très nette" de l'entreprise. "J'étais censé m'occuper de la gestion des risques et sélectionner les projets, explique-t-il. Je pensais que ça me permettrait de revenir dans ma branche initiale. Mais la spéculation était telle que ça n'avait plus rien à voir avec mes études et perdait tout sens."

Aujourd'hui, il a toujours un peu les yeux qui brillent quand il écoute les témoignages "d'entrepreneurs qui ont réussi" sur BFM radio. " Mais mon expérience en Chine m'a permis d'ouvrir les yeux (...). Et il y a certaines valeurs comme la liberté qui me sont apparues plus fondamentales." Il le dit par ailleurs timidement mais, comme Daniel, il a aussi ramené de Chine une jeune et jolie épouse.

Elise Vincent
Article paru dans l'édition du 31.01.12


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La presse chinoise se déchaîne contre les Occidentaux et le dalaï-lama

LEMONDE.FR avec AFP | 30.01.12 | 10h48 • Mis à jour le 30.01.12 | 15h27


La presse chinoise a tiré à boulets rouges lundi 30 janvier sur les pays occidentaux, leur reprochant de "travestir les faits", ainsi que sur le dalaï-lama, qu'elle a accusé de "trahir" sa religion, après des manifestations de Tibétains violemment réprimées dans le sud-ouest de la Chine. "Il n'est pas rare que des gouvernements occidentaux ainsi que le soi-disant gouvernement tibétain en exil gonflent et déforment des incidents, a assuré dans un éditorial le quotidien officiel China Daily. Le dalaï-lama trahit sa position religieuse dans les régions à population tibétaine. […] Lui et ses partisans prennent en otage l'intérêt général des habitants de ces régions afin de satisfaire leurs propres intérêts : ceux de la clique des Tibétains en exil."

Les policiers chinois sont accusés par des associations d'avoir ouvert le feu par trois fois la semaine dernière contre des manifestants dans une région tibétaine de la province du Sichuan, faisant des morts et des dizaines de blessés. Les Etats-Unis se sont dits "très inquiets" par ces violences. Pékin a admis que deux Tibétains avaient été tués, dont l'un abattu par sa police. Le pouvoir communiste a affirmé que les forces de sécurité avaient riposté contre des "gangs" notamment formés de moines, qui auraient saccagé des commerces et attaqué la police.

"UN MANIPULATEUR"

Les autorités chinoises ont empêché la presse étrangère de se rendre sur place et ont fortement entravé l'Internet et les communications téléphoniques. "Le dalaï-lama n'est ni plus ni moins qu'un manipulateur représentant le groupe exilé. Pour eux, les gens ordinaires des régions tibétaines ne sont que des outils qu'ils continueront à exploiter, en les exposant même à un plus grave danger", a de son côté jugé le journal Global Times. "Dans notre monde actuel, il suffit de quelques extrémistes pour ébranler une région, il suffit de voir le camp mené par le 'leader spirituel' dalaï-lama, largement soutenu par l'Occident", a ajouté ce quotidien nationaliste.

Le dalaï-lama ne s'oppose pas à ce que le Tibet reste dans le giron chinois, contrairement aux affirmations de Pékin, qui l'accuse d'être un dangereux "séparatiste". Mais le chef spirituel tibétain, exilé en Inde, a accusé le pouvoir communiste de "génocide culturel" dans les régions tibétaines. Les Tibétains accusent aussi les Hans, ethnie dominante en Chine, de coloniser inexorablement leur territoire et de faire disparaître leur culture.


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Le millionnaire chinois expulsé du Canada va faire appel de sa condamnation en Chine

LEMONDE.FR avec AFP | 30.01.12 | 09h14


Zeng Hanlin, un millionnaire chinois qui s'était réfugié en 2004 au Canada, d'où il avait été extradé en 2011 pour être finalement condamné le 20 janvier dernier en Chine à quinze ans de prison pour fraude, a fait appel de sa sentence.

>> Lire : "Un homme d'affaire chinois qui avait fui au Canada condamné pour fraude"

"Nous avons fait appel du jugement de première instance et nous souhaitons un nouveau procès", a déclaré Sam Zeng, le fils de Zeng Hanlin. L'avocat de l'homme d'affaires, Yang Zhaodong, a confirmé avoir interjeté appel, en précisant attendre la réponse du tribunal. Il y a dix jours, M. Zeng a été reconnu coupable par le tribunal de Chengdu de malversations lors de la fusion d'une entreprise. Son fils s'est dit lundi convaincu de son "innocence".

Zeng Hanlin, 66 ans, s'était vu refuser l'asile au Canada. Au moment de l'extradition de M. Zeng vers la Chine, son défenseur au Canada s'était dit convaincu que son client serait condamné à mort en Chine. Le Canada interdit le renvoi de prisonniers vers des pays où ils pourraient être condamnés à la peine capitale.

Dans une affaire similaire, Ottawa a expulsé en juillet 2011 vers Pékin l'homme d'affaires chinois Lai Changxing, au terme d'une bataille judiciaire de douze ans. Il avait fui la Chine, où il était accusé d'être le cerveau d'un réseau ayant écoulé de 6 à 10 milliards de dollars de marchandises de contrebande et corrompu des responsables locaux. La Chine a promis de ne pas exécuter M. Lai s'il est jugé et reconnu coupable.


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Un homme d'affaire chinois qui avait fui au Canada condamné pour fraude

LEMONDE.FR avec AFP | 20.01.12 | 09h36

Un tribunal chinois a condamné, vendredi 20 janvier, à 15 ans de prison pour fraude un millionnaire qui avait fui la Chine en 2004 pour se réfugier au Canada, d'où il avait été finalement extradé en février 2011.

Zeng Hanlin, 66 ans, a été reconnu coupable par un tribunal de Chengdu de malversations lors de la fusion d'une entreprise, a indiqué son avocat, Yang Zhaodong. "Il n'a pas encore décidé s'il allait faire appel [du jugement]", a déclaré par téléphone l'avocat.

Zeng Hanlin s'était vu refuser l'asile au Canada. Au moment de l'extradition de M. Zeng vers la Chine, son défenseur au Canada s'était dit convaincu que son client serait condamné à mort en Chine.
Le Canada interdit le renvoi de prisonniers vers des pays où ils pourraient être condamnés à la peine capitale.

Dans une affaire similaire, Ottawa a expulsé en juillet 2011 vers Pékin l'homme d'affaires chinois Lai Changxing, au terme d'une bataille judiciaire de douze ans. Il avait fui la Chine où il était accusé d'être le cerveau d'un réseau ayant écoulé de six à dix milliards de dollars de marchandises de contrebande et corrompu des responsables locaux. La Chine a promis de ne pas exécuter M. Lai s'il est jugé et reconnu coupable.





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Un manifestant tibétain tué par la police dans le Sichuan

LEMONDE.FR avec AFP | 27.01.12 | 13h22

Un autre manifestant tibétain a été abattu jeudi par la police chinoise dans la préfecture d'Aba, dans la province du Sichuan, rapportent séparément vendredi deux associations de défense des droits des Tibétains. Ce manifestant, au moins le troisième tué par la police cette semaine dans la région, faisait partie d'une foule s'opposant à l'arrestation d'un jeune recherché par la police pour avoir distribué des tracts appelant au retour du dalaï-lama, a déclaré Kate Saunders, porte-parole de International Campaign for Tibet (ICT).

Au moins 136 Tibétains ont été interpellés par les autorités chinoises ou ont disparu dans les districts de Seda, Aba et Luhuo, a déclaré pour sa part à un chercheur d'International Campaign for Tibet (ICT) nommé Zorgyi. "Certaines interpellations ont été confirmées parce que les Tibétains ont été placés en état d'arrestation par les forces armées chinoises", selon M. Zorgyi. "C'est comme en mars 2008" lors du dernier grand soulèvement contre la domination chinoise, "parce que la police ne donne aucun document aux familles pour leur dire où sont les membres de leur famille", a-t-il ajouté. Il a ajouté que 30 Tibétains interpellés dans le district de Banma, dans la préfecture de Guoluo, avaient également disparu.

Au moins sept manifestations ont eu lieu en janvier dans les zones tibétaines de Chine, dont au moins deux ont fait des morts, rapporte de son côté Human Rights Watch. En plus des manifestations du début de la semaine a Seda et Luhuo, qui étaient déjà connues et au cours desquelles la police a ouvert le feu, un mouvement de protestation a notamment éclaté dans le district de Banma, dans la province du Qinghai à la suite de l'immolation d'un moine le 18 janvier, puis à nouveau quelques jours plus tard, selon HRW. Les autorités locales n'étaient pas joignables par téléphone vendredi pour confirmer ces manifestations.

L'ouest de la province du Sichuan, qui compte 1,5 million de Tibétains, a été le théâtre cette semaine des troubles les plus graves dans les provinces de Chine peuplées de Tibétains depuis les grandes manifestations de 2008 contre les autorités chinoises. Les forces de l'ordre ont tiré au cours de deux incidents séparés lundi et mardi dans les localités de Luhuo et de Seda, dans la préfecture de Ganzi de la province du Sichuan, qui borde la Région autonome du Tibet. Selon des ONG, ce tirs de la police ont fait au moins trois morts, tandis que le gouvernement chinois en reconnaît deux, dont l'un par balle à Seda. La vague de manifestations fait suite à 16 immolations ou tentatives d'immolation dans les régions tibétaines chinoises depuis mars 2011. HRW a demandé vendredi au gouvernement chinois d'"enquêter immédiatement" sur les tirs de la police cette semaine et d'ouvrir les régions concernées à des observateurs extérieurs.


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Quand un universitaire chinois traite des Hongkongais de "chiens"

LEMONDE.FR | 24.01.12 | 12h10 • Mis à jour le 24.01.12 | 15h01

Le sage Confucius prônait l'harmonie, mais son descendant Kong Qingdong, professeur à l'Université de Pékin (Beida) et célèbre pour ses prises de position nationalistes, a provoqué un scandale en insultant les Hongkongais, les traitant notamment de "chiens" et de "voleurs", ravivant le vieil antagonisme avec l'ancienne colonie britannique malgré son retour dans le giron chinois en 1997. Dans son émission diffusée le 19 janvier sur la télévision par Internet Vodone, le professeur, qui n'en est pas à sa première provocation, a eu des paroles très dures envers ses "frères" de l'île, dignes de la rhétorique en vogue pendant la Révolution culturelle pour attaquer Hongkong.




“Ceux qui refusent de parler mandarin [la langue officielle du continent, alors que les Hongkongais parlent cantonais] ce sont des fils de putes, s'est-il emporté. Beaucoup de Hongkongais pensent qu'ils ne sont pas chinois. Ces personnes sont des caniches britanniques, ce ne sont pas des humains. A Hongkong, il y a beaucoup de gens biens, mais il y a beaucoup de Hongkongais qui sont des chiens. Ce sont des résidus de la colonie”, a-t-il poursuivi.

Le professeur Kong a également utilisé le terme de erguizi (traîtres), qui désigne les Chinois ayant collaboré avec les envahisseurs japonais dans les années 1930-1940. Il réagissait à une vidéo amateur qui a abondamment circulé sur les réseaux sociaux, montrant une famille chinoise du continent aux prises avec des Hongkongais pour avoir laissé son enfant manger dans le métro. C'est courant en Chine continentale mais punissable d'une amende de 2000 yuans (243 euros) à Hongkong.




Cette vidéo et la prise de position caricaturale de M.Kong font ressurgir l'antagonisme croissant entre les Chinois du continent et leurs concitoyens de l'ex-colonie britannique.

Ces derniers mois, les incidents se sont multipliés, certains habitants de l'île se plaignant de la présence croissante des continentaux accusés de venir dans l'île pour profiter de services publics de qualité ou de peser sur le marché immobilier.

Le 8 janvier, un millier de personnes avaient manifesté devant un magasin de la marque de luxe Dolce&Gabbana, qui interdisait aux habitants de prendre des photos de ses vitrines mais qui le permettait aux Chinois continentaux et aux étrangers.




Cependant, M.Kong, qui, sur son blog, affirme appartenir à la 73e génération des descendants du vieux sage et revendique son appartenance au Parti communiste chinois, a accusé certains médias du sud de la Chine, avec lesquels il a déjà eu maille à partir, d'avoir déformé ses propos, soulignant qu'il n'a jamais accusé tous les Hongkongais d'être des “chiens”.

Une manifestation dénonçant ses propos a réuni 200 personnes dimanche devant la représentation du Zhonglianban (Bureau de liaison centrale), qui fait office de représentation de Pékin dans un territoire régi par le "un pays, deux systèmes". Et une page Facebook réclamant des excuses du professeur a été lancée.

Pour un éditorialiste du China Daily, journal en anglais basé à Pékin, ces tensions révèlent surtout la difficulté des Hongkongais d'admettre que leur position a changé. "Alors que la richesse croissante du continent a été une aubaine pour l'économie de Hongkong, les Hongkongais ressentent de plus en plus un sentiment de privation à mesure que leur ville perd son statut avantageux de passerelle unique entre la Chine et le monde extérieur", écrit Huang Xiangyang, qui a vécu cinq ans à Hongkong. Selon lui, l'incident dans le métro "n'a pas été déclenché par le sentiment de supériorité des habitants de Hongkong mais plutôt par leur sentiment d'infériorité de plus en plus fort".

François Bougon


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NOUVEL AN – Année du Dragon et baby-boom astrologique en Asie

s : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/01/...or=RSS-32280322

23 janvier 2012


L'année 2012 sera-t-elle synonyme de pic des naissances en Asie ? Lundi 23 janvier marque le début de l'année du Dragon. Or, selon la tradition chinoise, il est le plus puissant des douze signes du zodiaque et la croyance veut qu'un enfant né sous ses auspices porte chance à sa famille.


A Shanghaï, le 23 janvier. Crédits : AFP/Peter Parks
"Dans la Chine impériale, le dragon était le symbole de l'empereur, explique l'astrologue John Lok au journal singapourien The Straits Times. Comparer une personne à un dragon revient à dire qu'elle a les qualités d'un roi. Cette croyance traditionnelle s'est transmise aux Chinois modernes qui sont très attachés à ce que leur enfant soit différent des autres." Autant saisir sa chance, sous peine d’avoir à attendre douze ans.

En Chine, une hausse de 5 % des accouchements est prévue en 2012, rapporte l'agence de presse officielle Chine nouvelle. Les autorités s'attendent également à un pic des naissances dans d'autres pays de la région qui suivent le calendrier lunaire, comme Taïwan, le Japon, la Corée du Sud, le Vietnam ou Hongkong. Dans l'ancienne colonie britannique, la dernière année du Dragon, en 2000, avait provoqué une hausse des naissances de 5,6 %. Un sondage réalisé dans le territoire indiquait que près de 70 % des couples voulaient un enfant né sous ce signe. Les autorités taïwanaises anticipent quant à elles un pic de naissances de près de 20 % en 2012.


Hongkong, le 23 janvier. Crédits : AFP/Aaron Tam
Ce "baby-boom astrologique" est une aubaine pour certains pays comme Singapour, affecté depuis plusieurs années par un recul de sa natalité. Avec 1,15 bébé par femme en moyenne, la cité-Etat est très loin du taux de renouvellement de sa population (2,1 enfants). Aujourd'hui, un quart de ses 5,2 millions d'habitants sont étrangers. Lors de la dernière année du Dragon, il y eut 46 000 naissances contre environ 42 000 en 1999 et 2001. Et en 1988, 52 957 enfants virent le jour contre 43 616 en 1987 et 47 669 en 1989. Pour 2012, Tan Kok Hian, président du département obstétrique à l'hôpital KKH, prédit 8 % de naissances en plus. Plusieurs mesures ont même été prises en ce sens comme la rénovation de certaines maternités.

L'année du Dragon prendra fin le 9 février 2013.


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La police chinoise ouvre le feu sur des manifestants tibétains

LEMONDE.FR avec AFP | 23.01.12 | 16h21



Les forces de l'ordre chinoises ont ouvert le feu, lundi 23 janvier, sur une manifestation pro-tibétaine, faisant au moins un mort et des dizaines de blessés, a annoncé l'ONG Free Tibet. La fusillade, la plus grave depuis les émeutes antichinoises de 2008 au Tibet, s'est produite dans la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine.

"Selon des témoins, un Tibétain nommé Yonten, âgé de 49 ans, a été tué par balle", a précisé l'organisation de défense des Tibétains, et une trentaine d'autres blessés. "Ils ont peur de transporter les blessés à l'hôpital car ils redoutent d'y être arrêtés", a déclaré par téléphone Stéphanie Brigden, directrice de Free Tibet.

"La situation pourrait se dégrader", a-t-elle ajouté, en précisant que de nombreux Tibétains tentaient de se rassembler vers le monastère de Draggo, dans la préfecture de Ganzi, théâtre de la manifestation violemment réprimée.

DISTRIBUTION DE TRACTS

Le gouvernement tibétain en exil, dont le siège est à Dharamsala en Inde, a confirmé sur son site Internet la mort de Yonten ainsi que les nombreux blessés après que la police a ouvert le feu. D'autres témoins parlent de six morts, a ajouté le gouvernement en exil.

Selon Free Tibet, la manifestation constituait une riposte à l'arrestation plus tôt lundi de Tibétains accusés d'avoir distribué des tracts portant le slogan "le Tibet a besoin d'être libre". Ces tracts affirmaient aussi que de nombreux Tibétains se déclaraient prêts à s'immoler par le feu. En moins d'un an, plus de quinze Tibétains ont ainsi mis fin à leurs jours ou ont tenté de le faire pour protester contre la répression de la liberté de culte dans les régions tibétaines en Chine.

Le rassemblement s'est déroulé lundi aussi alors que de nombreux Tibétains refusaient de prendre part aux festivités du Nouvel An chinois, alors que la Chine est entrée lundi dans l'année lunaire du Dragon.


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Pékin cherche à mieux contrôler les microblogs

Le Monde | 20.01.12 | 14h49 • Mis à jour le 21.01.12 | 09h31


Le gouvernement chinois veut renforcer son contrôle des microblogs - les "Weibo" -, ces plates-formes d'échange de messages inspirées de Twitter, en imposant aux usagers du pays de décliner leur identité réelle. Cette réglementation s'appliquera d'abord aux nouveaux inscrits, avant de concerner chaque utilisateur. Aucun délai n'a été annoncé.

Le pouvoir chinois testait cette mesure depuis décembre 2011 à Pékin, Shanghaï, Canton, Shenzhen et Tianjin sur ces "Weibo", dont l'usage connaît une croissance fulgurante. Selon Wang Chen, le directeur du bureau d'information du Conseil d'Etat, les microblogs ont attiré 330 millions d'internautes depuis 2010. Ils s'y échangent quotidiennement 150 millions de messages.

Ces Weibo "favorisent les voix irrationnelles, l'opinion publique négative, la dissémination rapide d'informations nuisibles", a assuré M. Wang, estimant que la gestion des microblogs est inadaptée et pose un défi à "l'harmonie sociale et à la stabilité".

L'avènement de l'Internet mobile, qui porte le succès des microblogs, est un nouveau test pour des autorités, habituées jusqu'alors à gérer les affaires du pays à huis clos, et qui jouent davantage en mode réactif que par anticipation sur ce terrain.

Au cours de l'été 2011, les réactions relatives à l'accident d'un train rapide, ou les rumeurs sur le décès de l'ancien président Jiang Zemin, véhiculées à travers ces microblogs, ont conduit Pékin à adapter en urgence la censure. En novembre 2011, une quarantaine de dirigeants d'entreprises influentes du Web chinois avaient ainsi été conviés à un stage d'un week-end visant à s'assurer de leur entière loyauté.

Pékin réussira-t-il à généraliser l'enregistrement des noms réels ? A l'été 2009, ses efforts pour imposer l'installation sur chaque ordinateur d'un filtre des contenus, baptisé "Barrière verte d'accompagnement de la jeunesse", avaient échoué, face aux critiques des internautes et des gouvernements étrangers.

La nouvelle trouvaille des censeurs risque de dissuader les usagers de microblogs de rédiger les messages les plus affriolants, mais en matière de réseaux sociaux, cet accès à l'identité personnelle pourrait être synonyme de valorisation commerciale. "Sympathiser sous le nom réel apporte davantage de valeur que de le faire anonymement. Si l'on regarde Facebook ou LinkedIn, cela représenterait 110 milliards de dollars", constate Dominic Penaloza, cofondateur du site Ushi.

Harold Thibault


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Dragon



La condamnation de la Chine sur les exportations de matières premières confirmée en appel
LEMONDE.FR avec AFP | 30.01.12 | 19h37

L'OMC avait, le 5 juillet dernier, jugé illégales des restrictions qu'impose la Chine sur les exportations de neuf matières premières cruciales pour l'industrie européenne, comme la bauxite.AFP/GEORGES GOBET
La condamnation de Pékin par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour les restrictions qu'elle a imposées sur ses exportations de matières premières a été confirmée en appel, selon la décision rendue publique lundi 30 janvier.

Cette décision fait suite à un appel de la Chine déposé le 31 août, de sa condamnation en première instance, selon laquelle que ces restrictions étaient illégales du point de vue des règles de l'OMC.

Les membres du panel d'appel ont indiqué qu'ils approuvaient "les recommandations du panel de première instance selon lesquelles la Chine doit mettre en conformité avec les règles de l'OMC ses mesures concernant les droits d'exportations et les quotas" frappant les matières premières, comme la bauxite, le zinc, le coke et le magnésium.

"ACCÈS JUSTE AUX MATIÈRES PREMIÈRES"

Dès l'annonce du résultat de l'appel, les Etats-Unis et l'Union européenne ont crié victoire. "La décision annoncée aujourd'hui est une très grande victoire pour les Etats-Unis, en particulier pour son industrie manufacturière et pour ses travailleurs", a déclaré le ministre américain du commerce extérieur, Ron Kirk. Selon les Américains, les restrictions chinoises sur les matières premières avaient de lourdes conséquences pour des industries telles que la sidérurgie, l'aluminium et la chimie.

De son côté, le commissaire européen en charge du commerce, Karel de Gucht, s'est également félicité de la décision d'appel de l'OMC. "C'est un grand succès, qui sanctionne nos efforts pour assurer un accès juste aux matières premières dont l'industrie européenne a besoin", a déclaré le commissaire européen.

"DISTORSION DE LA CONCURRENCE"

L'OMC est saisie depuis 2009 de cette affaire de restrictions chinoises aux exportations de matières premières. L'UE, les Etats-Unis et le Mexique dénonçaient notamment des taxes sur ces exportations, des quotas d'importation et un régime de prix minimum. Les Européens et les Américains estimaient que ces mesures contribuaient à faire grimper les prix des produits finis, créant ainsi "une distorsion de la concurrence".

Ces matières premières sont utilisées dans énormément de domaines : des équipements médicaux, aux CD, en passant par le secteur automobile, des réfrigérateurs, la métallurgie non ferreuse, des batteries de voitures ou encore des cannettes de boisson.


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Dragon



Apple, gendarme et accusé sur les conditions de travail en Chine
LEMONDE.FR | 27.01.12 | 21h31 • Mis à jour le 27.01.12 | 21h37



Tout allait bien pour Apple depuis le début de l'année jusqu'à la publication, vendredi 27 janvier, dans le New York Times, d'une longue enquête qui dénonce les conditions de travail de ses sous-traitants en Chine. Leur "indifférence pour la santé des travailleurs" y est décrite comme "inquiétante", tandis que l'article énumère les heures supplémentaires, les dortoirs, les employés qui ne sont pas encore en âge de travailler, les "jambes qui enflent jusqu'à ce qu'elles puissent à peine marcher".

Alors qu'au même moment Apple surfe sur la bonne nouvelle de ses résultats financiers, ces accusations, publiées le même jour, lui font l'effet d'une douche froide. "Apple ne s'est jamais soucié d'autre chose que d'augmenter la qualité de ses produits et de réduire ses coûts de production", estime Li Mingqi, ancien cadre à l'usine Foxconn, l'un des partenaires principaux d'Apple.

Courroucé, Tim Cook, nouveau patron d'Apple, envoie illico un courriel à ses collaborateurs, soit 45 000 salariés dans le monde, dont certains en Chine : "Nous nous soucions de nos travailleurs partout dans le monde (...). Toute tentative de dire que nous ne nous y intéressons pas est ouvertement fausse et insultante." Il venait, juste avant, de leur envoyer un courrier bien plus réjouissant, offrant un nouveau programme de ristournes sur les produits Apple. En l'occurrence, des réductions de 500 dollars sur les ordinateurs et de 250 dollars sur les iPad pour tout employé depuis plus de 90 jours. Un programme qui, s'il est justifié par un bénéfice net qui a plus que doublé au dernier trimestre 2011, pour atteindre 13,1 milliards de dollars, paraît déplacé à la lumière des révélations du New York Times.

STRATÉGIE HYPOCRITE ?

Dans la journée, Apple a une nouvelle fois dépassé ExxonMobil à la première place des capitalisations boursières mondiales pour revenir, à la clôture, à 416,4 milliards de dollars (contre 418 pour Exxon), avec une action à 446 dollars.

Mais la firme de Cupertino, grâce à son savoir-faire marketing inégalé, a déjà pris les choses en main pour ne pas troubler son image "cool et créative". Tim Cook peut désormais se vanter d'avoir, en effet, des engagements auprès d'une association indépendante de défense du travail, la Fair Labor Association (FLA), basée à Washington, qu'Apple a rejoint en janvier. "La première visite d'usine devrait avoir lieu au deuxième ou au troisième trimestre", précise la FLA.

Par ailleurs, Apple s'est paré d'un code de conduite publié sur son site et revendique faire des inspections, depuis 2007, aussi bien planifiées que surprise. En 2011, elle en aurait conduit 229, contre 127 en 2010 et 109 en 2009. En cas de manquement au code de conduite, le fournisseur dispose de trente jours pour se reprendre, ou Apple "met un terme à la relation commerciale", assure le dernier rapport.

Stratégie hypocrite de la part de la firme à la pomme ou démarche sincère ? "C'est un geste intelligent de leur part, estime Pauline Overeem, qui coordonne le réseau international Good Electronics (notamment chargée de la campagne "Make IT Fair"). On se demande juste si cela va changer les choses ou si c'est un coup marketing."

L'image d'Apple est en jeu, au-delà de leurs profits. D'ailleurs, Apple, longtemps fermé sur la question, tente de se dépeindre en pionnier, "premier du secteur électronique" à rejoindre la FLA. Mais selon Pauline Overeem, Dell, Hewlett-Packard et Philipps se sont pliés à une initiative équivalente aux Pays-Bas, l'Initiative pour le commerce durable (IDH), alors qu'Apple "a toujours refusé avant de répondre aux ONG".

17 SUICIDES DANS L'EMPIRE FOXCONN

L'organisation d'étudiants chinois Sacom a publié une étude en septembre. A Foxconn, atelier géant qui emploie près d'un million d'ouvriers sur plusieurs sites, les scandales se succèdent. En 2010, après le suicide de neuf travailleurs, un reporter du magazine Wired observait l'emprise d'un véritable "Etat-nation" sur ces ouvriers à la chaîne logés en dortoirs.

Même en Chine, des réactions abondent dans le sens de l'article du New York Times, traduit en chinois par le magazine Caixin. "Quand les gouvernements locaux essaient d'attirer de nouveaux investissements dans leur région, ils mettent toujours en avant les bas salaires qui y ont cours. C'est pathétique !", s'exclame Jiangsu.

Et si les conditions s'améliorent chez certains sous-traitants, on peut craindre "un mouvement continu des entreprises là où les salaires sont bas, vers l'ouest de la Chine ou le Vietnam", estime Pauline Overeem, le tout étant assuré par l'absence de vrais syndicats. La solution trouvée par Foxconn privilégie une alternative à l'amélioration des conditions de travail : à l'été 2011, l'entreprise a ainsi annoncé préparer un plan géant d'automatisation, dans le but de remplacer, à l'horizon 2013, 500 000 employés par des robots.

Laureen Ortiz


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Dragon



La Chine n'a pas gagné la bataille de la culture

La Chine | 30.01.12 | 15h05


H u Jintao, le président chinois, a salué l'année avec un texte majeur mettant en garde contre "une conspiration stratégique visant à occidentaliser et à diviser la Chine", ajoutant que "la culture occidentale sur la scène internationale est forte alors que la nôtre est faible".

Pour se défendre contre le soft power occidental, la Chine limite les films étrangers à vingt par an, subventionne les entreprises qui créent des produits culturels et restreint les émissions télévisuelles chinoises qui copient les programmes de divertissement occidentaux. En plus de ces mesures défensives, la Chine est passée à l'offensive en développant son propre soft power : la capacité d'engendrer des résultats grâce à la persuasion et à l'attractivité plutôt que par la coercition ou la rétribution.

Durant la dernière décennie, la puissance économique et militaire de la Chine s'est accrue de façon impressionnante, mais cela a affolé ses voisins, les poussant à tisser des alliances pour équilibrer ce hard power grandissant. Or, quand un pays peut dans le même temps augmenter son pouvoir de séduction, ses voisins ressentent moins la nécessité de contrebalancer sa puissance.

Par exemple, le Canada et le Mexique ne cherchent pas à s'allier avec la Chine pour compenser la puissance américaine, contrairement aux pays asiatiques, qui veulent une présence américaine pour faire contrepoids à la Chine. Ainsi, en 2007, Hu Jintao a déclaré, lors du 17e congrès du Parti communiste chinois, que la Chine devait investir davantage dans sa faculté de soft power.

Aussi la Chine dépense-t-elle des milliards de dollars dans une offensive de charme. Les programmes chinois d'aide à l'Afrique et à l'Amérique latine ne sont pas entravés par les problèmes institutionnels ou de droits de l'homme qui freinent l'aide occidentale. La méthode chinoise privilégie des opérations de grande envergure comme la reconstruction du Parlement cambodgien ou celle du ministère des affaires étrangères du Mozambique. Les Jeux olympiques de Pékin en 2008, subtilement organisés, ont renforcé la notoriété de la Chine, et l'Exposition universelle de Shanghaï en 2010 a attiré plus de 70 millions de visiteurs. Quant au Forum de Boao pour l'Asie sur l'île de Hainan, qualifié de "Davos asiatique", il réunit près de 2 000 personnalités politiques et chefs d'entreprise asiatiques.

En 2009, Pékin a annoncé des projets de plusieurs milliards de dollars pour développer de gigantesques médias planétaires afin de concurrencer Bloomberg, Time Warner et Viacom, cela dans le but d'user du soft power plutôt que de la puissance militaire pour se faire des amis à l'étranger. En 2009-2010, la Chine a investi 8,9 milliards de dollars (6,7 milliards d'euros) dans des opérations publicitaires destinées à l'étranger, en créant notamment une chaîne câblée d'information continue, Xinhua, conçue pour imiter Al-Jazira.

Les talents de la société civile

Or, en comparaison de tous ses efforts, la Chine n'a eu qu'un faible retour sur investissement. Selon un récent sondage de la BBC, la vision de l'influence chinoise est positive dans la plus grande partie de l'Afrique et de l'Amérique latine, mais majoritairement négative aux Etats-Unis, partout en Europe, de même qu'en Inde, au Japon et en Corée du Sud. De façon similaire, un sondage réalisé en Asie après les JO de Pékin a montré que l'opération de charme chinoise avait été peu fructueuse. Les grandes puissances tentent d'utiliser la culture et les récits pour créer un soft power, mais cela n'est pas chose aisée lorsque ceux-ci sont en contradiction avec leurs réalités nationales.

Les JO de 2008 ont été une réussite, mais la répression chinoise au Tibet, au Xinjiang et à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme a miné ces avancées. L'Exposition de Shanghaï a également remporté un grand succès, mais a été suivie de l'emprisonnement du Prix Nobel de la paix Liu Xiaobo et de l'artiste Ai Weiwei. Aujourd'hui, dans la foulée des révolutions au Moyen-Orient, la Chine s'en prend à Internet et emprisonne des défenseurs des droits de l'homme, torpillant une fois encore sa campagne de soft power.

Ainsi que l'a rapporté récemment The Economist, "le parti n'a pas souscrit à la thèse de M. Nye selon laquelle le "soft power" découle des individus, du secteur privé et de la société civile. Dès lors, le gouvernement a entrepris de promouvoir les icônes culturelles ancestrales dont il pense qu'elles peuvent avoir un pouvoir de séduction mondial". En décembre, Han Han, romancier et blogueur très populaire, a soutenu que "les restrictions appliquées aux activités culturelles rendent la Chine incapable d'avoir une influence sur la littérature et le cinéma au niveau mondial, ou, pour nous, gens de culture, de redresser la tête avec fierté". Pour que la Chine réussisse, il lui faudra libérer les talents de sa société civile. Hélas, il semble que cela ne soit pas près d'arriver.

Traduit de l'anglais par Isabelle Chérel

Joseph S. Nye, professeur à Harvard et auteur de "The Future of Power" (Public Affairs, 2011)
Article paru dans l'édition du 31.01.12


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