Groupe : Team HKCinemagic
Messages : 671
Membre n° : 75
Inscrit le : 13/07/2004
Dragon
THE WANDERING EARTH
The Wandering Earth est la première superproduction de science-fiction spatiale chinoise. C’est un tournant majeur du cinéma chinois pour le genre d’histoire pouvant être raconté et l’emploi d’effets spéciaux. Avec ce film le public de Chine a droit à pour la première fois une odyssée cosmique et des héros astronautes de leurs nationalités. C’est tout aussi énorme que The Black Panther pour les Afro-Américains. Ne faisant pas les choses à moitié, Wandering Earth a été également conçu pour être en format Imax et 3D. C’est vraiment une production épique qu’il a fallu quatre ans à produire.
Wandering Earth présente l’odyssée d’une Terre devenue errante. Pour échapper au soleil qui devient une super nova, la planète a été équipée de millier de propulseurs pour s’échapper du système solaire. Toutefois, une catastrophe survient lorsque la Terre frôle l’orbite de Jupiter. Une poignée de braves doivent alors chercher à sauver la planète réduite à l’état de glaçon cosmique.
En terme de scénario et de spectacle The Wandring Earth est l’équivalent du film hollywoodien Armageddon avec Bruce Willis sortie en 1998. Le récit est basé sur une nouvelle de l’écrivain sci-fi Liu Cixin qui est le premier chinois a rapporté un Prix Hugo pour un roman en 2015.
L’acteur martial Wu Jin joue un astronaute et a également investi financièrement dans la production du film. Le vieux comparse de Stephen Chow, Ng Man Tat, joue le père du personnage du Wu et son rôle est si distinct de ses prestations comiques que je ne l’ai pas reconnu. Les autres personnages principaux sont le fils et la fille adoptive de l’astronaute ce qui donne à la fresque un caractère de drame familial. Le reste de la vaste distribution est constitué d’acteurs pas ou peu connu en occident.
Au-delà de sa stupéfiante prémisse d’une terre baladeuse, The Wandering Earth n’offre rien de bien nouveau par rapport aux films spatiaux hollywoodiens. De façon générale c’est une grosse machine à la mechanique bien huilé qui carbure aux clichés et au emprunts (Armageddon bien sur et 2001 A Space Odyssy). Tant les personnages que les situations dramatiques sont des plus convenu avec une bonne dose de mélo et de bons sentiments mielleux reposant sur les liens sacro-saints de la famille et l’esprit de sacrifice.
Ceci dit, le récit est efficace et l’univers présenté crédible grâce à des décors détaillés et l’emploi d’effets spéciaux léchés. Les vues rapprochées de Jupiter, de la station spatiale Hélios et de Shanghai pris dans les glaces sont même assez saisissantes.
Un autre aspect qui est impressionnant est le budget. Au moins six compagnies d’effets spéciaux numériques ont œuvré sur le film de même que la Weta Workshop pour réaliser des scaphandres, des exosquelettes et d’autres accessoires. Malgré tout, au final Wandering Earth n’a couté que 50 millions, une somme certes énorme pour une production asiatique, mais deux à quatre fois moins chères qu’une production de même envergure à Hollywood. Interstellar par exemple a couté 165 millions, Gravity jusqu’à 130).
Wandering Earth a été conçu pour plaire à un public chinois et les remplir de fierté. A ce niveau on peut considérer comme une réussite totale et il constitue un début encourageant pour la science-fiction spatiale chinoise. À quand un Alien, un Star Wars ou un Star-Trek chinois?. Pour un public occidental plus blasé en spectacles de ce genre l’attrait est moindre, mais malgré la nature stéréotypée et surfaite tant des personnages et du script, le spectacle en vaut la peine et il y a quelque chose de rafraîchissant à voir une odyssée spatiale qui n’est pas dominée par des héros masculins blancs. Bien que chinois centrique le film n’est pas chauvin outre mesure et des échanges en anglais, français et russe ce font entendre. Un autre bon point pour le film.