http://www.hkcinemagic.com/fr/movie.asp?id=7908Bewitched est bel et bien le film original de Kuei Chi Hung qu'il remixera 2 ans plus tard pour offrir le fabuleusement fou Boxer's Omen. On retrouvera d'ailleurs dans Boxer l'ultime final de Bewitched en guise d'intro, la superbe scène de destruction de sorcier par un moine shaolin tout puissant dans un hall d'aéroport. Même si Bewitched est beaucoup plus lent à démarrer, Il en a au final toutes les caractéristiques et confirme qu'en matière de ritiuels maléfiques, Kuei Chi Hung était très loin devant, lorgnant avec envie sur Lucio Fulci, la touche de magie noire Thaïlandaise de rigeur et de bon aloi et un brin d'exotisme local purement commercial en prime.
A la place d'un moine boxeur surréaliste, Bewitched se veut beaucoup plus terre à terre dans ses démélés, dans la tradition de Black Magic. Il faut donc parcourir une petite première heure inégale avant que tout n'explose. Évidemment, c'est kitsch, les effets spéciaux rudimentaires au possible, les scènes d'exposition baclées, mais Kuei Chi Hung a du talent, et au milieu de ce gentil petit bordel, surgissent de plus en plus de scènes d'horreur brutes de décoffrage. Un sorcier Thailandais particulièrement retors nous expose quantité de méthodes de tortures maléfiques par des moyens bien de chez lui (attention au poulet dépecé vivant pour le plaisir de vomir), des vers trempés dans le liquide nasal putréfié d'un cadavre frais enceinte (!!!), puis flambés afin d'obtenir un liquide qui au contact de la peau développe le système pileux (!!), ou encore... etc, etc.
Bewitched prend beaucoup de temps à passer la cinquième, Kuei Chi Hung préférant garder une base la plus réaliste possible à son récit, selon les plans bien huilés du cinéma d'horreur Italien, mais en bon expérimentateur qu'il est, après nous avoir fait sourire de ses couples nanars épris d'érotisme un poil censuré ou de sa sorcière joueuse de pipeau qui fait voler les crânes et les paniers à légumes devins (!!!!), il finit non sans détour par brillamment monter en puissance tant au niveau de sa mise en scène radicalement plus précise quand l'horreur approche que de la motivation de l'équipe qui respire la passion du genre. Bewitched montre ainsi qu'il est bien le digne prédécesseur du plus grand film de sorcellerie HK. Boxer's Omen n'a fait que pousser jusqu'au bout la folie de cette plongée dans les esprits maléfiques Thaïlandais. Rien que pour ça, il mérite son 4.
Suite à son intro rapide, Bewitched passe en mode décontracté, avec des allures de documentaire touristique peu inspiré. Pourtant, ses fondations traditionnelles ne cessent de se craqueler au fil des affrontements mentaux entre protagonistes pour finir par exploser dans une gerbe de liquides visqueux et colorés qu'on vomit ou s'extirpe du ventre. L'effet moins surdosé comparé à sa suite se veut pesant et cherche davantage à provoquer le malaise. Le résultat est probant, il est seulement dommage que la cohérence du scénario tout comme une bonne moitié des personnages soient eux des plus accessoires.
En bref, malgré un une première moitié pas facilement abordable pour le non habitué, voir plus simplement assez longuet, la dose massive de sorts incroyables qui s'en suit révèle un nouveau Kuei Chi Hung de plus au panthéon de l'horreur HK façon Shaw Brothers.
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