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God
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Dragon
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Stratégie et violence froide pour le sceptre de Hongkong LE MONDE | 14.05.05 | 15h26 • Mis à jour le 14.05.05 | 15h26
e secret de la réussite, en matière de pêche à la ligne, c'est la patience : telle est la révélation essentielle de la séquence finale d'Election, le film en compétition de Johnnie To. Leçon de stratégie, qui survient au terme d'un film consacré au pouvoir et à la description des déchaînements de violence que sa conquête entraîne.
Mais dans cette réplique, glissée, l'air de rien, par un personnage apparemment périphérique, il faut entendre une invite au spectateur. Trop lent dans sa mise en place, à peu près dépourvu de l'ampleur dramatique que l'on attend d'une bonne histoire de gangsters, le nouveau film de Johnnie To exige du public des réserves de patience. En échange d'une récompense, certes tardive : ce finale impressionnant, grand moment de cinéma.
ATMOSPHÈRE URBAINE
Election raconte une très vieille histoire, celle des drames de Shakespeare : à coups de meurtres et de kidnappings, quelques hommes entêtés, membres d'une mafia de Hongkong, luttent pour s'emparer du pouvoir. Tous les deux ans, les anciens du clan Wo Shing, une triade vieille de plusieurs siècles, élisent un nouveau chef. On croirait à tort que le cinéaste va utiliser cette procédure originale, somme toute, dans un contexte mafieux pour se livrer à quelque commentaire ironique sur la démocratie.
Une fois le vote expédié, la poignée de "frères" passe vite aux choses sérieuses : sombres machinations pour éliminer les uns et les autres, violence paroxystique du personnage de Big D (Tony Leung Ka Dai), un psychopathe fermement décidé à détrôner Lok (Simon Yam), désigné par la majorité. Fidèles à leurs traditions ancestrales, les membres du clan Wo Shing accordent aussi la plus grande importance à un sceptre à tête de dragon, symbole de pouvoir.
Il leur faut passer en Chine pour récupérer ce fameux sceptre, traiter avec la police qui les arrête volontiers en masse, avant de les libérer sans trop faire d'histoires. Plans larges et couleurs froides, rythme tendu, atmosphère urbaine et nocturne bruissante de vie : le style de Johnnie To est immédiatement reconnaissable. Il paraît d'une indéniable virtuosité, notamment au long d'une grande scène de combat en pleine rue, où les corps ensanglantés sont noyés de peinture blanche.
On admire aussi le contraste que suggère le montage entre le rituel initiatique de la confrérie et les débordements de violence dans lesquels versent, un à un, tous ses membres. Mais, dans ses réussites mêmes, cette manière brillante, alliée à une histoire conventionnelle, est trop classique pour produire l'étincelle. Pas de surprises, jusqu'au soudain changement de registre de la dernière demi-heure. Les combats les plus spectaculaires, le sort du fameux sceptre : tout cela a été expédié depuis longtemps, avec un professionnalisme irréprochable.
La plupart des "frères" ont succombé à une mort violente, au gré de complots dont les méandres échappent parfois à la compréhension. La lutte est désormais réduite à un face-à-face entre deux hommes que l'on a crus, un temps, complices. Un petit garçon trop sage et une épouse à la poigne de fer, deux personnages qui paraissaient quantité négligeable, prennent une importance imprévue. La partie de pêche vire, en un clin d'oeil, au règlement de compte implacable.
Alors, enfin, cette distance froide que Johnnie To conserve tout au long d'Election prend un sens et donne un peu de profondeur à l'ensemble. Observé par un enfant pétrifié d'horreur, ce déchaînement de violence final n'est pas un combat de plus, mais bien autre chose : le seul moment de ce film tout de bruit et de fureur qui laisse percevoir la vibration d'une tragédie humaine. En compétition. Film chinois. Avec Simon Yam, Tony Leung Ka Fai, Louis Koo. (1 h 41.)
Florence Colombani Article paru dans l'édition du 15.05.05
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其实人在小时候就已经养成看待世俗的眼光,只是你并不自知。(侯孝贤)
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Florent |
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Ninja assassin
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Dragon
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Je me jette sur le dvd hk dès qu'il sort. Ce qui n'empêche pas de le revoir en stf après !
Quelques images de To et de l'équipe du film au grand complet, samedi soir sur Canal + entre 20h et 20h30. (2 min en tout). To y disait s'être très bien renseigné sur les triades, et a souligné que tous les codes décrits à l'écran sont authentiques. Le journal de Cannes de Canal, c'est un peu chiant. On parle pdt des heures de Paris Hilton, la blondasse conne et friquée, de ses achats, de son pognon, etc.. le cinéma dans tout ça, on sait pas où il est. Ok je me marre bien quand ya Jamel, Chabat, Ramzy, Eric, etc. mais j'aimerais plus d'invités comme Edward Norton !
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ah_thomas |
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Dragon
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J'ai vu The Election, ou du moins ce qu'il reste du montage final apres le remontage de la version de 3 Heures et la censure chinoise de 10 minutes. Il ne reste que la confrontation Simon Yam/Tony Leung Kar Fai et les seconds Louis koo et Nicky Cheung.
Je dois dire avoir etait fort impressionne par Johnnie To, oui il peut encore surprendre. Film tres bien realise et joue, il a mene ce film de triad tres particulier d'une main de maitre. C'est pas PTu, ni the Mission ni Breaking News. Bcp de vieux biscards et po de jeunots dans le film, les triades sont chinoises, vieilles et traditionnelles ici. Peu d'action, bcp de conversations, des ambiances et des situations qui marchent. Plus Hk filme comme jamais, oui c'est encore possible, permet au final de prendre sn pied.
Bref, en l'etat le film est excellent pour moi, j'attends de voir un autre montage.
Enfin un film bien construit et pas bacle !
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