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> Breaking News, petite revue de presse
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P'tit Panda
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Le Monde :

Critique
"Breaking News" : dans les rues de Hongkong, les flics, les voyous, le cinéma et la télévision
LE MONDE | 19.04.05 | 14h06 • Mis à jour le 19.04.05 | 14h06

mmenés par Yuan (Richie Jen), les bandits, lourdement armés, s'apprêtent à monter dans leur camionnette pour partir au travail. Dans la rue, des policiers en planque commandés par Heng (Nick Cheung) attendent de les prendre la main dans le sac, sans savoir qu'une patrouille de la circulation approche, et va demander son permis de conduire au chauffeur des bandits. Il tergiverse, reste poli, jusqu'au moment où il n'a plus d'autre choix que de se rendre ou dégainer. Et, bien sûr, il choisit la dernière solution.

C'est à ce moment-là ­ un peu plus tôt, un peu plus tard ­ que l'on réalise : cette situation, vieille comme les gangsters au cinéma, que l'on a vécue de son fauteuil dans les rues de toutes les grandes villes du monde, a radicalement changé. Depuis le début, tout tient dans le même plan, la caméra tourne et change de camp sans autre loyauté que celle due au spectateur.

Quand les coups de feu éclatent, quand les corps commencent à tomber, ce n'est pas l'adrénaline de synthèse fabriquée au montage qui monte, mais cette impression, tant vantée par les amateurs de sports extrêmes (rixes à l'arme automatique, reportage de guerre, volcanologie), de dilatation du temps. Ces deux éléments, le classicisme de la situation et la manière d'en faire un plan-séquence, indiquent qu'on est tout à fait au cinéma, chez Johnnie To, auteur hongkongais.

Ce prologue virtuose prend son temps pour indiquer ce qui fera la matière de Breaking News. Le titre, emprunté au jargon journalistique anglo-saxon (et que CNN a kidnappé pour l'afficher à l'écran afin de signifier l'urgence d'une information), a déjà vendu la mèche. La fusillade se termine, à la confusion du camp de la loi, sous l'objectif d'une équipe de télévision qui passait par là, et l'on devine ce qui va venir compléter l'arsenal des gendarmes et des voleurs.

Face au scandale que suscite le fiasco policier, les autorités hongkongaises décident de "tout" mettre en œuvre pour arrêter Yuan et sa bande. L'inspecteur Rebecca Fong (Kelly Chen) convainc sa hiérarchie que "tout", c'est aussi et d'abord la mise en scène. Par un heureux concours de circonstances, les bandits sont rapidement encerclés dans une grande barre de logements dont on imagine les loyers modérés. En bas, dans la rue, les policiers en uniforme et les chaînes de télévision ; dans l'immeuble les bandits, les vrais flics (ceux que commande Heng) et les habitants tour à tour témoins, réfugiés ou otages.

Dans ces longs couloirs, on peut courir, pousser (ou fracturer) n'importe quelle porte. Dans ces escaliers, on s'essouffle en montant, on dégringole en descendant, on se canarde. Bref, cette barre est éminemment cinétique et l'on sent le plaisir presque enfantin que Johnnie To, parfaitement maître de sa panoplie, éprouve à faire galoper ses personnages.

PAS DE FINESSES INUTILES

Entre chaque paroxysme intervient une séquence médiatique : dans un appartement, les bandits tentent une opération de contre-propagande en utilisant la webcam d'un locataire ; la belle inspectrice Rebecca s'assure la complaisance des journalistes avec des plateaux repas commandés au traiteur du coin...

La satire, ici, ne s'embarrasse pas de finesses inutiles. Surtout parce que Johnnie To est soucieux de sa moyenne ­ le film doit arriver à son terme sans avoir épuisé toute son énergie. L'objectif est tenu, et l'on parvient à la conclusion logique du parcours des trois personnages sans autre surprise que celle suscitée par un regard jeté à sa montre : tiens, c'est déjà fini.

Ce n'est qu'après, une fois dissipée l'euphorie de la vitesse, que vient un très léger regret. On égrène alors les éléments qui auraient pu faire de Breaking News plus qu'un excellent polar : un peu moins de désinvolture dans le traitement des personnages, un peu plus de précision dans l'analyse de la machine médiatique.
"Breaking News", film chinois (Hongkong). Avec Richie Jen, Nick Cheung, Kelly Chen. (1 h 31.)


Thomas Sotinel
Article paru dans l'édition du 20.04.05


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P'tit Panda
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Libération :



Cinéma

A l'affiche
Mieux vaut To que jamais
Nouveau film de gang cérébral du styliste hongkongais.

Par Philippe AZOURY
mercredi 20 avril 2005



Breaking News
de Johnnie To, avec Richie Jen, Kelly Chen, Nick Cheung... 1 h 31.

de Johnnie To, on sait qu'il est, quand il veut bien s'en donner la peine, le dernier descendant potable d'une certaine idée du cinéma de Hongkong, là où s'accouplent cinéma de genre et préciosités décadentes à la Melville. Ni trop tôt, mais quand même un poil trop tard, son nom a mis du temps à s'imposer sur le devant de la scène : The Mission, son premier film en costard distribué en France dans des conditions normales, remonte à cinq ans, soit peu ou prou au moment où la mode HK commençait à s'empâter. Aujourd'hui, la découverte elliptique, et pas mal à la traîne, de ses films (depuis Breaking News, montré à Cannes l'an passé, il en a réalisé... quatre !) commence à porter ses fruits. Par accumulation, on devine ce que son cinéma peut produire dans le genre baroque.

Béances. Et se découvre chez lui un type terminal du film d'action qu'un peu de matière grise n'effraie pas : défouraillages ténébreux, personnages sexy surpris en pleine mission impassible, déterminés à emporter avec eux quelque chose de blessé qui les distingue de la mécanique du genre. Les maniéristes apprécieront l'élégance de ses plans séquences ébahis de leurs propres virtuosités. Celui (il doit bien durer neuf minutes) qui ouvre ce Breaking News s'offre d'emblée comme un cas d'école : gravissant les étages, passant de la fenêtre à la rue, cherchant parfois sa place dans la stratégie qui préside à tout affrontement armé, jeu du chat et de la souris lancés en pleine course au lièvre médiatique, ce ballet-caméra en majesté fonctionne comme une clé pour entrer dans l'univers de To. Où il sautera aux yeux qu'il s'intéresse moins aux conflits qu'aux trajectoires, n'hésite pas à suivre le mauvais cheval, ou à perdre de vue des instants importants pour mieux surprendre, aime moins couvrir le champ entier que laisser pousser dans son sillage des béances piégées.

«Fort Alamo» mutant. C'est son goût de la haute technologie qui le hisse vers les sommets : peu de cinéastes d'aujourd'hui sont à ce point obnubilés par l'idée de dépeindre un monde digitalisé, soumis aux flux de l'information. D'où, ici, cette étrange curiosité : l'héroïne principale est une flic qui a décidé de détourner un assaut contre un gang mafieux en show télévisé en direct, équipant ses officiers de caméras hf. Dans ce Fort Alamo mutant, qui poursuit dans un vertige informatique abyssal les intuitions seventies d'Un après-midi de chien de Sidney Lumet, s'affrontent en duel deux manipulations conscientes des images et leur pouvoir contaminatoire.

Il y a longtemps que l'on n'avait pas croisé un film de gang aussi théorique. Il y a encore plus longtemps qu'un film de genre n'avait pas caché, en ultime manip', une romance. Où, dans cette lutte fratricide des directions, se révèle la part maudite de l'amour : chacun voué à être le metteur en scène de l'autre.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=290798



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L'Express :

L'Express du 18/04/2005
Breaking News
Si To dit, To fait

Propos recueillis par Christophe Carrière

Questions à Johnny To, prolifique cinéaste hongkongais, auteur de Breaking News

Les spectateurs français l'ont découvert en 2001 avec le polar The Mission. Le Festival de Cannes l'a invité l'an dernier, pour Breaking News, dans lequel malfrats et policiers règlent leurs comptes en manipulant les médias. Il aura fallu plus de vingt ans pour que les films hongkongais de Johnny To, 50 ans, s'exportent. Un prolifique Johnny, avec 40 longs-métrages depuis 1980. Entre cette rencontre - à Cannes, donc - et aujourd'hui, il en a même fini quatre!

Tourner autant ne relève-t-il pas d'une pathologie?
Non, je travaille à Hongkong, où un réalisateur en activité met en scène au moins un ou deux films par an. Il est vrai que quatre, c'est beaucoup. Etrange, même. Mais je me considère comme un étudiant. Je travaille sans relâche afin d'apprendre. Chacun de mes longs-métrages contient son lot de défauts, d'erreurs, que je m'efforce de ne pas réitérer. Je ralentirai mon rythme quand je serai plus sûr de moi.

Quels défauts trouvez-vous à Breaking News?
Le manque d'argent ne m'a pas permis d'aller au bout de mes intentions. Le plan-séquence qui ouvre le film, par exemple: visuellement, la rue n'est pas aussi large que je l'avais souhaité; le jeu n'est pas parfait, car les comédiens n'avaient pas eu assez de temps pour répéter, vu qu'ils n'étaient pas bien payés et qu'ils avaient d'autres contrats à honorer... Mais cela n'a qu'une importance relative, si le public prend plaisir au film. Car Breaking News a été conçu dans un but plus commercial que personnel. Cette politique me permet de rester indépendant.

Voilà neuf ans que vous avez créé votre maison de production, Milky Way. Quel bilan en tirez-vous?
C'est le tournant le plus important de ma carrière. J'ai pu me consacrer à des histoires qui me plaisaient vraiment. Pour moi, la vraie réussite, c'est de rester libre. Et d'encourager de jeunes auteurs en les produisant. J'ai d'ailleurs appelé ma boîte Milky Way [Voie lactée], où les étoiles symboliseraient les idées des réalisateurs. Ce qui est crucial, au cinéma, c'est la créativité, pas le succès. Et le but, c'est d'atteindre les deux.


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Le Point :


Breaking news

de Johnnie To, avec Kelly Chen.

François-Guillaume Lorrain

L'échange de coups de feu, quand les flics encerclent des gredins, c'est bien beau, mais le combat d'images, ça permet de changer son fusil d'épaule. Johnnie To est un malin. Dans « The Mission », déjà, il faisait une excellente confiture dans un vieux pot. Là encore, il renouvelle la guéguerre entre la police et les truands. Le poids des balles, le choc des images. Zapping assuré. Caméras, communiqués de presse, montage bidon, internet, toutes les armes sont bonnes. Un signe ne trompe pas : le big boss est désormais une femme, sorte de Claire Chazal qui dirige l'assaut de son car de régie. La mort est un spectacle, il suffit d'être aux manettes. Johnnie To vient de Hongkong, donc son polar est sec et nerveux. Cela doit tenir aux corps là-bas, à la frénésie, à l'exiguïté. Les temps morts, les angles morts, connais pas ! On appelle cela un cinéma formaliste. On pense aussi à la reprise en main de Hongkong par la Chine. La manipulation des images. La propagande. On se dit que cela ne concerne pas l'Europe. Quoique...
© le point 21/04/05 - N°1701 - Page 112 - 179 mots


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Telerama :




Télérama n° 2884

Cinéma/ Critique

Breaking News
Un film d'action made in Hongkong doublé d'une fable sur les médias. Attention les yeux !

Pan ! Pan ! Pan ! Ça démarre sec. Avalanche de pruneaux dans une rue de Hongkong où flics et voyous se dézinguent à qui mieux mieux. On a déjà vu ça, pour sûr, mais pas filmé comme ça, sur la corde raide, en un plan-séquence acrobatique qui dure sept minutes. Une sorte d'échauffement pour Johnnie To, qu'il faudrait surnommer Johnnie Trop. Ce cinéaste prolixe, dont on commence seulement à découvrir les films en France, s'est fait le chevalier servant du cinéma d'action made in Hongkong. Mais imposer son style, à la manière de John Woo, lui importe moins que de veiller au bon plaisir du spectateur, en jouant la carte du vrai divertissement.

Pour combattre les voyous, les flics de Breaking News adoptent la même arme : le spectacle. Leur opération commando, dans un immeuble où le gang des hors-la-loi s'est réfugié, sera retransmise sur toutes les télés. Encore plus d'images pour nos yeux gloutons : chaque homme des forces spéciales chinoises a sa caméra, et les méchants, bien sympathiques, répliquent avec leurs images à eux, « tournées » avec une webcam ou un téléphone portable. Il y a, bien sûr, derrière ce show de l'info tous azimuts, une fable sur les médias, la violence et la réalité qui bascule du côté du ciné. Mais pas de blabla avec Johnnie To : les belles idées, il les balance à coups de répliques pleines de punch. Ou pour faire vibrer un moment mélo après une fusillade. Pas formaté pour le marché occidental, son film ne craint pas de friser parfois le kitsch pour garder son parfum d'authenticité. Un bonheur simple : dans le noir de la salle, on peut vraiment se croire à Hongkong.

Frédéric Strauss

(Dai Si Gein). Hongkong (1h31). Réalisation : Johnnie To. Scénario : Chan Hing-kai, Yip Tin-shing. Avec : Richie Jen (Yuan), Kelly Chen (inspecteur Rebecca), Nick Cheung (Heng).

Télérama n° 2884 - 23 avril 2005

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Marianne :


In bed with…la police de Hong-Kong
Crée le 20/04/2005 à 0 h 00
Pour redorer leur image, les forces de l’ordre transforment un assaut en véritable show télévisuel. Mais les gangsters savent aussi utiliser les médias…Le dernier film de Johnnie To mélange habilement action et réflexion.

Quand une équipe du journal télévisée retransmet en direct une fusillade dans les rues de Hong-Kong, la police perd sa crédibilité. Qui voudrait être protégé par des policiers qui fondent en larmes et supplient leurs ennemis de leur laisser la vie sauve ? Rebecca, directrice de la communication au sein de la police, a une idée : damer le pion aux médias sur leur propre terrain. Elle organise alors une émission de « télé-réalité », qui a pour personnages principaux les forces de l’ordre hongkongaises. Réfugiés dans un HLM, les gangsters suivent l’assaut à la télévision. En guise de réponse, ils diffusent sur le net des photos numériques les montrant hilares, devant un copieux dîner, les doigts de pied en éventail. Une guerre médiatique commence entre les deux groupes…

Le film commence par une scène d’action, mais ne vous y trompez pas : « Breaking news » n’a rien d’un polar sanguinolent cher au cinéma hongkongais. Au contraire, le cinéaste Johnny To propose une réflexion sur la place des médias dans nos sociétés. « Comme dans d’autres pays, la police de Hong-Kong a appris que ses mesures répressives doivent être relayées par des messages médiatiques pour obtenir le soutien de la population », explique le réalisateur. On pense, évidemment, à Nicolas Sarkozy en ministre de l’Intérieur, qui ne se déplaçait jamais sans une horde de caméras. On pense aux multiples documentaires diffusés sur des chaînes du service public, censés vanter les mérites des « Groupes d’Intervention Régional » ou de la fameuse « Police de Proximité ».

Mêlant habilement action et réflexion, « Breaking news » diverti et dérange. Un dosage parfait.



« Breaking news », film hongkongais réalisé par Johnny To, avec Richie Jen, Kelly Chen, Nick Cheung et Cheung Siu Fai, 90 minutes.

Auteur : Anna Topaloff


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