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> Rock Chinois, Cui Jian
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jack
Ecrit le : Dimanche 25 Septembre 2005 19h54
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Vieux t-shirt crade de Zhou Xun
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Phoenix



bon, vous allez dire que je me réveille, mais je viens de découvrir Cui Jian et j'adore ce qu'il fait ! biggrin.gif

site officiel: www.cuijian.com

portrait du site d'Arte, lui même tiré de Rock and Folk:

Pour le nouvel an chinois, Cui Jian (prononcer "soué djen") et son groupe débarquent au Divan du Monde à Paris. La salle a manqué d’être envahie par les membres de son fan-club chinois qui ont tenté de s’immiscer par l’entrée des artistes. Le concert s’est déroulé à merveille. Son rock est chanté en mandarin mais il puise des influences chez Bruce Springsteen. Cui Jian et son guitariste Eddie Randrianmamponona ont convaincu les curieux. Les autres (beaucoup de couples franco-chinois) étaient déjà dans sa poche, reprenant ses refrains en chœur bien que ses disques ne soient pas distribués en France. Le meilleur moment du set : Cui Jian fait monter sur scène une vingtaine de filles du public pour danser pendant sa chanson rap. Elle n’est pas sa meilleure mais Cui Jian vient de créer un moment euphorique.

Repousser les limites
Son premier groupe sérieux (après avoir lâché la trompette) s’appelait ADO. En 1987, un bassite hongrois et un guitariste malgache l’épaulent pour enregistrer « Rock’nRoll on the Long March ». Mais son grand coup d’éclat a lieu lorsqu’il soutient le mouvement étudiant en mai 1989. Sur la place Tiananmen, Cui Jian chante avec un bandeau rouge sur les yeux. « Les étudiants étaient les héros, je les ai suivis ». Cui Jian se voit avant tout comme un artiste et considère son engagement comme un acte personnel. Pour lui, « Les Occidentaux estiment que le rock a perdu son rôle social alors que cela reste primordial pour les Chinois. » La censure qu’exerce le pouvoir communiste sur Cui Jian n’est pas explicite, simplement il ne peut pas donner de grands concerts à Pékin, Shanghaï ou Chongqing.

Son groupe et lui doivent se contenter de se produire dans des hôtels et des restaurants. Ailleurs dans le pays, il remplit les stades. Ses chansons trouvent un véritable écho et pas seulement à cause de leur portée politique. Le message n’est pas uniquement contestataire au sens lourd : pour ces textes-là, il est contraint d’employer métaphores et doubles sens. Parler de sexe et d’amour est également un sujet complexe.

La meilleure manière d’avancer est finalement en tentant de repousser les limites petit à petit. Le danger est trop élevé, faut-il rappeler qu’en Chine, la peine de mort, toujours en vigueur est largement appliquée. Mais une scène chinoise a réussi à émerger, grâce à des artistes et groupes aux noms sauvages : Les Panthères Noires, Tang Dynasty, Cobra ou Yoo Shi (autrefois connus sous le nom de « Confucius Says »). "Dans le domaine culturel, il n’y a pas de recul, mais on ne peut pas dire que la situation se soit vraiment améliorée », lâche Cui Jian.

Dylan chinois
En ce moment, le deuxième ennemi du chanteur est la soif d’argent qui tenaille et anime la Chine. Outre ses désastres, ce libéralisme fait la part belle à de la musique au mètre, sirupeuse à souhait. La résistance est plus difficile car la tentation est de plus en plus forte. Là aussi, Cui Juian continue son combat rock. Un autre problème affecte l’émergence d’artistes en Asie : le piratage. L’ampleur du phénomène MP3 est ridicule comparée à la quantité de copies de CD et cassettes que vend la mafia dans les rues. Au final, l’important pour lui est d’être écouté : « Au début, je voulais gagner de l’argent. J’ai des avocats qui s’en occupent maintenant. Mais on ne peut pas faire grand chose contre un tel phénomène. C’est surtout gênant pour la nouvelle génération d’artistes. Moi, je peux gagner pas mal d’argent grâce aux concerts. » La situation de son pays inspire au Bob Dylan chinois une métaphore que son modèle américain n’aurait pas reniée : « Sur une route chinoise, une voiture remplie de dirigeants arrive à une fourche. Pour décider quelle direction prendre, la manière chinoise est de mettre le clignotant à gauche et de tourner à droite ».

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xianggang
Ecrit le : Mardi 27 Septembre 2005 07h47
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Phoenix



Cool que tu es découvert Cui jian, on pouvait trouver il y a quelques temps une compil de cet artiste à la Fnac, Tang dynastie, c pas mal non plus, moi j'aime beaucoup aussi Cold Blooded Animal, si tu veux entendre du rock chinois à la radio via internet, tu as un lien sur le site de Cui Jian, vers la radio Nuibi, là tu peux écouter des listes d'artistes chinois, les noms s'affichent ce qui est bien pour retrouver ensuite, ceux qui t'on plu. Et de plus c'est très varié, rock, punk etc... tout ce qui est musique un peu underground, en tout cas autre que la variété chinoise !! icon13.gif
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ah_thomas
Ecrit le : Mardi 27 Septembre 2005 11h52
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Dragon



A noter qu'il a sorti un nouvel album, que je n'ai pas ecoute malheureusement...
“Show You Color”

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jack
Ecrit le : Mardi 27 Septembre 2005 16h15
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Vieux t-shirt crade de Zhou Xun
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Phoenix



QUOTE (xianggang @ 27 Sep 2005, 07:47)
Cool que tu es découvert Cui jian, on pouvait trouver il y a quelques temps une compil de cet artiste à la Fnac, Tang dynastie, c pas mal non plus, moi j'aime beaucoup aussi Cold Blooded Animal, si tu veux entendre du rock chinois à la radio via internet, tu as un lien sur le site de Cui Jian, vers la radio Nuibi, là tu peux écouter des listes d'artistes chinois, les noms s'affichent ce qui est bien pour retrouver ensuite, ceux qui t'on plu. Et de plus c'est très varié, rock, punk etc... tout ce qui est musique un peu underground, en tout cas autre que la variété chinoise !! icon13.gif

uéé ! merci pour les infos !!! smile.gif smile.gif jap.gif

pour ce qui est de la compil ça doit être celle que j'ai, je pense pas qu'il y en est des tas sortie en france


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Ecrit le : Mercredi 19 Octobre 2005 12h52
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Dragon



QUOTE (xianggang @ 27 Sep 2005, 07:47)
vers la radio Nuibi, là tu peux écouter des listes d'artistes chinois,

Elle marche toujours la radio? Car chez moi ça fait un bon bout de temps qu'elle est down.

En Rock Chinois sinon il y a aussi Silver Ash, même si c'est plus du Visual que du pur rock, et même si le groupe est en train de "mourir" je crois (comme tous les autres groupes de Visual Chinois l'ont fait en fait).


www.silverash.net
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xianggang
Ecrit le : Mercredi 19 Octobre 2005 16h42
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Phoenix



en effet impossible d'écouter niubi en ce moment dommage, voici ce qui est indiqué sur le site :
niubi! radio is temporarily offline for maintenance. please be patient!

espérons que se ne soit pas définitif !
voici le lien vers shoutcast où l'on peut écouter tout genre de musique ! icon13.gif
shoutcast radio
il suffit de taper "chinese" dans le cadre search for (en haut à gauche)
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jack
Ecrit le : Mercredi 19 Octobre 2005 17h39
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Vieux t-shirt crade de Zhou Xun
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cool !! et en plus ça marche ! biggrin.gif


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tao pai pai
Ecrit le : Mercredi 19 Octobre 2005 18h14
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Dragon



Oui c'est super , merci pour ce lien Xianggang icon13.gif


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xianggang
Ecrit le : Mercredi 19 Octobre 2005 20h25
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Phoenix



et en plus vous pouvez faire ça pour toutes autres musiques Jpop, Bollywood, enfin toutes les musiques du monde entier !! ou des genres bien particuliers (indus, goth, rock etc....etc....) biggrin.gif rolleyes.gif
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P'tit Panda
Ecrit le : Mercredi 19 Octobre 2005 20h37
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Dragon



Cui Jian, une icône réhabilitée à Pékin
LE MONDE | 18.10.05 | 14h45 • Mis à jour le 18.10.05 | 15h28

ous la casquette de base-ball beige à l'étoile rouge dont il ne se sépare jamais, son oeil lance un regard un peu sombre, où brille une ironie amusée. Cui Jian, pape incontesté du rock'n'roll chinois, est la star d'une "génération Tiananmen" marquée par le souvenir des massacres commis sur la place du même nom. Mais il est aussi adulé par un public plus jeune, celui de trentenaires sans doute moins rêveurs que leurs aînés mais sensibles au côté anticonformiste de son message musical et poétique.

Cui Jian, 44 ans, vient de faire une rentrée triomphale à Pékin, après avoir été interdit de concert devant une vaste audience durant douze ans. Une longue parenthèse qu'il a mise à profit pour creuser de nouveaux thèmes, évoquant les questions sociales, le mythe de l'argent roi, les ambiguïtés d'une Chine en marche vers de magnifiques ailleurs économiques.

Douze années durant lesquelles il aura tout de même continué à se produire. Mais devant un public restreint et sur des scènes plus confidentielles. "On ne m'a jamais vraiment notifié formellement l'interdiction de jouer , explique-t-il, simplement, les autorités répondaient invariablement à mes producte urs : "Attendons un peu !""

Devant une dizaine de milliers de fans, réunis fin septembre dans un grand stade de basket-ball de la capitale, Cui Jian s'est payé le luxe d'une irrévérencieuse pirouette à l'égard des autorités : "J'ai dû attendre longtemps ; après ce soir, on me permettra peut-être de revenir dans douze ans..."

Dans un café branché du quartier des ambassades et des plaisirs, on rencontre le rocker dans la discrète lumière d'un début de soirée, au fond du bar à l'atmosphère très jazzy. Jian vient de terminer une interview fleuve avec l'une des chaînes de télévision nationale, CCTV, qui l'avait superbement ignoré durant sa traversée du désert. "Ce n'est pas moi qui ai changé , sourit-il, ce sont eux. Eux qui ont demandé à me filmer pour un documentaire, pas l'inverse. Cela prouve en tout cas que des esprits libres commencent aujourd'hui à être reconn us." Traduction : en cette période complexe où l'"ouverture" va de pair avec censure et répression, le pouvoir ne peut totalement se permettre d'ignorer le fait social et culturel. Cui Jian, avec ses airs de mauvais garçon, est l'une des incarnations de cette société en mouvement. Mais sa musique va plus vite que celle du parti...

Il est né en 1961 de parents appartenant à la minorité coréenne du Nord-Est. Son père était trompettiste, sa mère danseuse. Sa formation est classique et il suit les traces de son père : en 1981, il joue du même instrument que lui dans l'Orchestre national de Pékin. Trois ans plus tard, il forme le premier groupe de rock chinois. En 1989, sur la place Tiananmen, il est au côté des étudiants contestataires et chante plu-sieurs chansons devant la porte de la Paix-Céleste, avant que le pouvoir pékinois ne fasse parler la poudre.

Mais la défiance dont a fait preuve le régime à son égard n'est, selon lui, pas directement liée à sa participation au mouvement : "Je n'ai pas eu de problèmes pour avoir chanté sur la place Tiananmen, soutient-il ; mon message n'est pas seulement politique, même si je crois que la politique ne doit pas en être abs ente."

Quand il chante Dépasser ce jour-là , il parle de la rétrocession de Hongkong à la Chine, en 1997, sous forme d'un dialogue entre une mère et sa petite fille, toutes deux se demandant comment évolueront leurs rapports. Une anticipation des relations complexes qu'entretiennent Hongkong et Pékin aujourd'hui. Dans Des oeufs sous le drapeau rouge , il crie : "Le drapeau rouge flotte toujours, sans orientation fixe, la révolution continue toujours, les vieux sont plus puissants..."

Ce qui le navre, lui, l'idole de deux générations, c'est le "manque de colère dans le coeur des gens" . Il déplore que sa génération, celle des quadras, ne veuille plus penser. "Soit on estime que la liberté, c'est de faire du fric, soit on pense que la liberté, c'est la possibilité de s'exprimer ."

L'autre soir, dans ce stade bondé où le public reprenait en choeur ses vieux tubes, il a rejoué, guitare en mains, son titre Du pouvoir pour les sans-pouvoir ! Puis il a entonné l'une de ses nouvelles chansons, au message résolument social, où il reprend à son compte un slogan-clé du maoïsme : "Les campagnes encerclent la ville." Un titre qui conspue, cette fois, les discriminations dont souffrent en milieu urbain les 100 millions de travailleurs migrants d'origine paysanne venus chercher du travail dans les grandes métropoles.

"Je ne suis pas forcément une fanatique de sa musique ni de ses textes , remarquait une jeune Pékinoise à son dernier concert ; mais, pour moi, il est l'une des icônes les plus importantes de la Chine d'aujourd'hui." Dans un commentaire mi-chèvre mi-chou, le quotidien China Daily a jugé sa performance "dérangeante pour les oreilles" , tout en le félicitant pour sa capacité à mêler des thèmes du folklore avec les résonances de la musique électronique.

"Cui Jian n'a pas vieilli , observe Chen Xuguang, professeur au département des arts appliqués dans une université pékinoise, c'est un idéaliste. Depuis une vingtaine d'années, sa musique est un témoignage des rencontres et des contradictions entre la Chine et l'Occident, l'ouverture économique et la mondialisation, son destin personnel et la cause nationale. Son rêve serait l'instauration d'un espace de vie plus libre et plus harmonieux."

Cui Jian est déterminé. Mais il garde la prudence qu'impose un régime autoritaire. La démocratie ? "Il ne faut pas qu'elle soit ici une simple copie héritée de l'Occident ; il faut que nous, les Chinois, inventions notre propre espace démocratique, notre propre conception de la liberté." Le Parti communiste ? "La règle du parti unique est la pire ennemie de la Chine, car elle favorise la corruption !"

Quelles limites s'impose-t-il pour éviter de franchir les lignes rouges qui séparent la simple critique d'une sorte de "dissidence" culturelle ? "Je ne me suis fixé aucune limite , rétorque-t-il. Les lignes rouges sont un jeu : je n'enfreins pas les règles imposées, c'est pourquoi, dans ce cadre-là, je me sens libre. La seule limite de l'individu, c'est la peur."


Bruno Philip
BIOGRAPHIE

1961 Naissance à Pékin.

1984 Forme le premier groupe de rock chinois.

1989 Premier concert en France, à l'occasion du Printemps de Bourges. Chante plusieurs chansons sur la place Tiananmen au côté des étudiants contestataires.

2005 "Un rêve sous le soleil", premier concert devant le grand public, le 24 septembre, après douze ans d'interdiction.


Article paru dans l'édition du 19.10.05


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其实人在小时候就已经养成看待世俗的眼光,只是你并不自知。(侯孝贤)
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