jeudi, 23 mars 2006 à 00:25 sur ARTE
The crazy family(Japon, 1984, 102mn)
ZDF
Réalisateur: Sogo Ishii
Auteur: Norio Kaminami, Sogo Ishii
Image: Masaaki Tamura
Montage: Junichi Kikuchi
Production: Directors Company, Art Theatre Guild
Producteur: Kazuhiko Hasegawa, Toyoji Yamane, Shiro Sasaki, Banmei Takahashi
Avec: Katsuya Kobayashi, Mitsuko Baisho, Yoshiki Arizono, Youki Kudoh , Hitoshi Ueki
Une satire provocatrice et sauvage de la famille japonaise et de ses rêves dérisoires, signée par le réalisateur punk Sogo Ishii. Le film de chevet de Takashi Miike (Audition).
ZDF © AsianFilmNetwork
Dans la famille Kobayashi, le père Katsuhiko se consacre à son travail, la mère Saeko occupe parfaitement sa place de femme au foyer, la fille Erika prend des cours de chant et le fils Masaki prépare ses examens. Tout va bien, d'autant que les Kobayashi réalisent leur rêve : emménager dans une maison moderne en banlieue. Cette petite musique du bonheur tourne court quand arrive le grand-père, Yasukune. Katsuhiko entreprend alors de creuser le sol de la cuisine pour lui faire une chambre, Saeko se met à faire des strip-teases, Masaki tente par tous les moyens de rester éveillé pour étudier et Erika ne maîtrise plus sa sexualité naissante...
LES PETITS PLUS
Giro-ninjo
Les drames familiaux qui reposent sur le conflit entre le devoir et l'inclination personnelle, ou giro-ninjo, constituent au Japon un véritable genre. Chez Ozu, il revenait au spectateur d'en décoder les rouages symboliques. Sogo Ishii, lui, réalisateur de Crazy thunder road et d'Angel dust, cultive l'art de l'explosion et du grand guignol. La petite maison de banlieue des Kobayashi se transforme en un champ de bataille où éclatent les tensions suscitées par le travail, la soumission, la sévérité de l'école, la soif de reconnaissance, le patriotisme... On se bat à coups de battes de base-ball, de couteaux, de sabres ou de marteaux-piqueurs ! Jouant sur des oppositions très nettes entre les tableaux vivants et les scènes de violence, entre la tranquillité et le mouvement, Sogo Ishii fait naître la folie du quotidien. À travers ce film imprévisible, il livre un portrait insolent de la famille et, par extension, une satire provocatrice du Japon au milieu des années 80. Depuis son passage remarqué au festival de Berlin, en 1984, cette oeuvre miroir a ouvert de nouvelles voies au giro-ninjo. Depuis, tout un pan du cinéma japonais contemporain ne cesse de l'explorer, de l'interroger et de le réinventer, de Hayao Miyazaki (Le voyage de Chihiro) à Takashi Miike (Visitor Q), de Hirokazu Kore Eda (Nobody knows) à Katsuhito Ishii (The taste of tea).